Professional Documents
Culture Documents
Roques Denis. Synésios, évêque et philosophe. In: Revue des Études Grecques, tome 95, fascicule 452-454, Juillet-décembre
1982. pp. 461-467;
doi : https://doi.org/10.3406/reg.1982.1338
https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1982_num_95_452_1338
américain
gréco-romaines
Synésios
consacré
étude
and
personnalité
ouvrage
acquis,
d'un
en
de
sur
Cérémonie
siennes
largement
et
littéraires,
l'ouvrage
pas
lui-même
suivant
R. Soulignons
Prof.
fin
(P.
Huit La
cette
Destiné
fiche
P.
du
S.
l'Antiquité
Christianity
Cox).
un
itinéraire
chapitres
P.
venue
sur
J.-C.
dans
parue
IVe
etdepuis
(K.
de
précieuse
constatation
la
Brown
Hellène
vient
H.
surtout
qui
S.
de
s'attribuait
dans
Ainsi
ses
às'intéressent
Pando
s./'A.
trame
G.
de
de
philosophique
1.J.
un
poursuit
aux
(R.
du
philosophique
moindres
le
àHolum),
C.
tardive,
ce
de
t.Marron
équilibrés
relative
celui
Bregman
in
etpublic
le
dernier
point
pas
reste
(S.
mais
etbiographique.
L.pelil
l'Antiquité
sur
Chrétien
États-Unis.
the
développement
leWilken),
dans
Mac
des
neLa
une
platonisme
Fourth
{lettre
surtout
que
pour
peu
livre
dans
et
àJean
manquera
mérites.
quart
études
vie
Cormick),
la
s'efforce
retracent
«cette
recherche
qui
du
La
(Paris,
lefamilier
etet41,
permanence
(1)
nous
cette
Chrysoslome
Century,
tardive,
Cyrénéen
Biographie
livre
comprendra
transformation
spirituel.
historique,
de
matière
les
Ilsur
àL'objet
p.alexandrin
Ilœuvres
siècle.
la
paraît
rappeler
d'être
1951),
même
pas
de
l'évolution
sur
des
reprend
59,
.S.avec
l'histoire
fois
confirme
Oxford,
de
J.
délicate
de
les
1.était
ΛAprès
recherches
de
clair
le
toujours
de
avoué
C.
Bregman
dans
revue
et
attitudes
la
S.
fortiori
8réjouir
les
compte
(in
que
S.
(J.
l'hellénisme.
les
en
première
et
définitivement
de
et
etouvrages
etde
ΓΑ.Ι.:
la
19631,
que
philosophique
Bregman),
Juifs:
une
sous-titre
le
The
p.
Vhérilage
les
du
(t.
la
rien
dense,
thèse
dans
C.
tous
renouveau
compréhensible,
civilisation
66,
représente
rendu
religieuses
constitue,
65,
complexités
Conflict
synésiennes
livre
(Washington,
collection
on
n'est
la
étude
rhétorique
le
1.ceux
de
suivants
1952,
dû
quête
pouvait
cas
classique
est
l'appellation
13,
éclairant
Impératrices
G.jamais
àsur
between
cernée.
du
qui,
des
un
éd.
de
Lacombrade
la
du
474-484)
des
du
à dirigée
duprotéiforme
reconstitution
la
part
de
s'inscrit
et:montrer
jeune
croire
historiens
études
saint
Bas
Cyrénéen
A.
aristocraties
Art
»philosophie
19401,
totalement
réalité
et
qu'y
sa
et
Paganism
CeGarzyah
celui
Empire,
ce
etcentrée
pensée,
savant
nouvel
théodo-
homme
etsyné-
par
que
avait
n'est
mise
plus
àque
son
sur
du
ou
en
la
S.
le
■
ne tient pas compte des réalités ecclésiales qui en sont inséparables. Le
christianisme de S., si teinté de néoplatonisme qu'il puisse paraître, devait s'accorder
moins au dogme qu'aux dispositions des fidèles, qui n'étaient pas tous diplômés
de théologie. L'étude du milieu ecclésial de Pentapole montre l'extrême
dépendance de la province, vers 400, à l'égard du Siège archiépiscopal d'Alexandrie.
Théophile, qui avait platonisé avant S., savait que l'essentiel ne résidait pas
tant dans les subtilités théologiques que dans l'observance et le maintien d'une
discipline hiérarchique. Il fallait aux Libyes moins un théoricien qu'un homme
d'action qui veillât aux avantages matériels de l'Église, menacée par les querelles
d'intérêts, de personnes, et victime, en Pentapole, des attaques barbares.
Que les Homélies ou les Catastases soient encore à l'occasion teintées de
philosophie hellénique importe donc peu. Le point capital était que S. défendît
l'Église contre les agressions bien réelles qu'elle subissait : plus question de
philosophie, mais d'histoire. Au reste l'histoire enseigne aussi le rôle exceptionnel
que jouèrent successivement les personnalités d'Athanase, de Théophile et de
Cyrille d'Alexandrie sur l'épiscopat des Libyes. Lorsque S. déclare à deux
reprises (lettres 11 et 96 de l'éd. Garzya^ : « Dieu a réalisé non mes vœux, mais
Sa volonté », il n'est pas sûr qu'il ne faille pas voir en filigrane la volonté de
Théophile.
Une dernière remarque d'ordre historique. Contrairement à ce que pense
J. Bregman, S. n'a pas exercé l'épiscopat de 410 à 414, mais seulement (selon
mes recherches chronologiques) du début 412 à la mi-413 : non quatre ans,
mais un an et demi. Il est donc concevable que le christianisme de S. n'offre
pas la pureté doctrinale des conceptions que tant d'autres dignitaires de l'Église
contemporaine avaient, au fil des décennies et au choc des épreuves, eu l'occasion
de préciser et d'affiner. La vie impose des exigences que la pensée ne peut
qu'accepter.
En résumé les quelques remarques, non exhaustives, qui viennent d'être
formulées visent toutes à intégrer davantage la biographie spirituelle de S.
dans la réalité historique contemporaine en tenant mieux compte des contraintes
SYNÉSIOS ÉVÊQUE ET PHILOSOPHE 467
chronologiques de la Correspondance, des nécessités de l'histoire intellectuelle
du Bas Empire et de la vie civile et religieuse de la Pentapole.
Ces réserves ne mettent nullement en cause la qualité du travail de
J. Bregman dans une recherche qui est par nature délicate et exige austérité
et rigueur. Son ouvrage fail le point sur la personnalité complexe de S. et,
sans remplacer la thèse de C. Lacombrade, la complète et l'actualise
heureusement. Et même si l'on ne partage pas toujours les conclusions de l'auteur, on ne
pourra pas ignorer cette étude utile et documentée que devra désormais utiliser
avec profit toute approche scientifique des mentalités philosophiques et
religieuses du Bas Empire.
Denis Roques.