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L'EQUILIBRE ET LA POLITIQUE ECONOMIQUE

DANS UNE ECONOMIE OUVERTE : L’APPROCHE KEYNESIENNE

I- L'analyse de la balance des paiements et la détermination des taux de change

II- Le modèle IS-LM -BP et la coordination des politiques économiques

III- Le modèle Offre globale -demande globale en économie ouverte

IV- Le modèle monétariste

CHAPITRE I : L'ANALAYSE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

La structure de la balance des paiements distingue:


- La balance commerciale (biens et services)
- La balance des invisibles (services: transport, assurance, services de gestion,
services bancaires, brevets, licence, transferts unilatéraux, coopération,
tourisme…).

La balance commerciale+ la balance des invisibles: balance des paiements


courants.
- La balance des capitaux: acquisition nette d'actifs non financiers (achats-ventes
des brevets, crédits commerciaux nets ou prêts liés à des ventes ou achats de
marchandises à l'extérieur, prêts et crédits ordinaires, les IDE nets, les opérations
de portefeuille ou (sur titre).

Cette structure et ces opérations renvoient à trois marchés: le marché des devises
ou de changes, le marché des biens et celui des capitaux qui sont du reste rubriqués.

On distingue le marché des changes de celui des biens.

A/ LE MARCHE DES CHANGES


Le marché de change est celui sur lequel s'échangent les devises. On peut
distinguer 3 types :
- Le marché de change au comptant (spot): sur ce marché un ordre d'achat ou de
vente doit être dénoué dans les deux jours.
- Le marché de change à terme: ici on négocie à un prix fixé immédiatement mais
appliqué à des devises qui ne seront échangées qu'à une échéance future un ou
deux mois plus tard.
- Le marché conditionnel de change ou optionnel: ici on peut acquérir ou céder
immédiatement pour un prix appelé prime, le droit d'acheter ou de vendre à un
prix fixé immédiatement pour une période donnée.

1
Les intervenants sur ces marchés sont :
- les entreprises qui font des transactions internationales.
- les institutions financières privées (banques) qui agissent pour leur propre compte
ou pour les clients.
- les banques centrales qui interviennent pour contrôler les fluctuations de leur
devise.
On peut encore les classer en 3 catégories en fonction de leur position sur le marché :
* ceux qui se couvrent (leur position est fermée); ils prennent les garanties pour ne pas
souffrir des fluctuations des taux.
* les spéculateurs (leur position est ouverte) ; ils prennent des risques
* les arbitres qui tirent partie des cours anormaux des échanges à des lieux
géographiques différents. Ils font des transferts pour faire des gains.

1-Les opérations et les produits


1.1- Les opérations
Les trois catégories d'agents mentionnés ci-dessus revoient naturellement à trois
catégories d'opérations:
- les opérations de couverture (modalités de gestion interne du risque à travers la
technique du, modalités de gestion externe du risque à travers les contrats à terme
, les options ou les swaps..
- les opérations de spéculation
- les opérations d'arbitrage.
-
1.2- Les produits de ce marché
Il existe sur ce marché:
- les devises, notamment dans le cadre des opérations à terme auprès des banques
(ordre d'achat de gré à gré) effectuées par les exportateurs ou dans le cadre des
opérations au comptant effectuées par les particuliers (chèques de voyage,
transferts).
- les contrats à terme sur les devises (currency futures): contrats standardisés quant
à l'échéance et au montant.
- les options : instruments financiers donnant un droit mais non pas l'obligation,
d'acheter ou de vendre à une date donnée et à un prix fixé à l'avance un montant
de devises moyennant une prime. L'option est une assurance, elle est
conditionnelle.
- les swaps : échanges de devises aux conditions les meilleurs entre investisseurs
résidents dans deux pays différents mais investissant chacun dans le pays de
résidence de l'autre.

B/ LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES ET


LA DETERMINATION DES TAUX DE CHANGE

On va examiner deux choses: d'une part la détermination du taux de change sur le


marché des biens et d'autre part l'impact d'une modification permanente du taux de
change sur la balance commerciale ou la condition de succès d'une dévaluation.
2
a) le taux de change nominal
Pour le comprendre, il faut rappeler la théorie de la parité du pouvoir d'achat:
-la parité absolue
-la parité relative
La parité des pouvoirs d'achat absolue suppose une intégration du marché des
biens au plan international
Une variation du taux de change entre deux devises résulte d'une variation des
prix relatifs entre les deux pays concernés, de telle sorte qu'on puisse écrire: Pd  EPf
Pd est le prix national, Pf est le prix étranger et E est le taux de change nominal
quotté à l'incertain c'est-à-dire qu'il indique le nombre d'unité de monnaie nationale
nécessaire pour une unité de monnaie étrangère. On suppose également que les prix de
nos exportations sont libellés en monnaie nationale et ceux des importations en monnaie
étrangère auxquels on applique le taux. Si cette relation est vérifiée pour chaque bien
spécifique, on parle alors de la loi du prix unique ce qui signifie un bien donné coûte
exactement la même chose à l'intérieur et à l'étranger s'il est évalué dans l'une des deux
devises.

b) Le taux de change réel


Pf
Er  E.
Pd

Pd
Or le taux de change nominal E  P . Si on admet la théorie de la parité des pouvoirs
f

P P
d'achat absolus: E r  P . P  1
d f

f d

Dans la réalité, cette théorie n'est pas vérifiée à cause des coûts de transport. Ensuite
l'ajustement des prix est plus lent que l'ajustement des taux de change. Enfin les
pondérations affectées aux différentes catégories des biens sont différentes lorsqu'on
passe d'un pays à un autre pays car chaque pays a son indice de prix. C'est pour toutes
ces raisons qu'on passe de la Parité des pouvoirs d'achat absolue (PPAA) à la théorie des
pouvoirs d'achat relative (PPAR) :
Pd
E
Pf

ln E  ln Pd  ln Pf

dE dPd dPf
 
E Pf Pf

L’ajustement variations du taux nominal de change est égal au différentiel


d'inflation, ainsi le taux de change réel tend à rester constant entre pays.

3
c) L'effet d'une dévaluation : le théorème des élasticités.

On suppose que les importations (M) et les exportations (X) dépendent respectivement
du revenu domestique (Px) et du revenu étranger (Pm) d’une part et du taux de change
réel. On retient les spécifications suivantes :

Bt  P x X t  Pm M t

Pm P
E , Bt  Px X t  m M t . Px  p x ( X t  E.M )
Px Px

dBt  dX dM  dX X
 Px  t  Et  M t  or  x  t t
dEt  dEt dEt  dEt
Et

dX t dE dE dX X
  x . t  dX t   x . X t t  t   x t
Xt Et Et dEt Et

dM M dM dE dM M
De même  m   dE E  M   m E  dE   m E
t t t t t t

t t t t t t

dBt  X M 
 Px   x t   m t  M t 
dEt  Et Et 
 Xt 
 Px M t   x   m  1
 M t Et 

Si au départ la balance des paiements courants est équilibrée


Px . X t  pm M t  X t  Et M t
dBt
  Px . M t   x   m  1 , dBt  0   x   m  1  0
dEt
C’est la condition de Marshall-Lerner-Robinson pour le succès d’une dévaluation

B/ LE MARCHE DES CAPITAUX ET LA DETERMINATION


DES TAUX DE CHANGE

Le problème est de trouver ce qui détermine les mouvements de capitaux et de


proposer une théorie de la détermination à court terme des taux de change.

1- La parité des taux d'intérêt


Elle suppose l'intégration des marchés financiers au plan international. Cette
parité résulte des comportements d'arbitrage entre les différents actifs financiers. Les

4
mouvements internationaux de capitaux disparaissent lorsque les taux d’intérêt
s’égalisent

1.1 La parité des taux d'intérêt non couverte

Les anticipations interviennent dans la détermination du taux de change


d’équilibre. Prenons un investisseur camerounais qui doit choisir les bons de trésor
camerounais et nigerians.
S’il investit au Cameroun, Il reçoit au bout de 30 jours pour 1 franc placé un
revenu R c  1  i c , ic= taux d'intérêt du Cameroun.
S'il choisit maintenant d'investir en bons de trésor nigérians, il va recevoir un revenu
Rn fonction de son placement et du taux d’intérêt au Nigeria,
in = taux d'intérêt nigérian.
Il va d'abord acheter la naira au comptant. Il est clair qu'avec 1 FCFA il peut avoir
1 1
E
naira qu'il va investir en bons de trésor nigérians à un an d'échéance Rn  1  in  .
E
1
E
est le nombre de naira qu'on peut avoir avec 1FCFA.
. Cependant, il va redouter une dépréciation de la naira par rapport au franc CFA.
Il va donc faire un arbitrage non couvert en change en comparant les gains obtenus d'un
placement au Cameroun à ceux obtenus d'un placement au Nigeria. Il doit donc
anticiper dès aujourd'hui le cours futur du naira après conversion en FCFA au taux
anticipé Ea :
1
Dans ce cas son revenu anticipé sera: Rn  Ea . 1  in 
E
Il va décider d'investir si son gain est positif :

Ea
G 1  in   1  ic   0
E
E  E
  a  1  a in  ic  0
E  E
E  E Ea
 a  in  iC  0
E E

Ea
On suppose que  1 . Le gain attendu devient
E
E E E a
G  a  in  iC   in  iC  0
E E

Les mouvements de capitaux sont déterminés par le différentiel d'intérêt entre les
nations et par les variations anticipées du taux de change. A l'équilibre, il n'y a aucune
opportunité de gain en passant d'un marché à l'autre si le gain s’annule :
Ea
in  iC  ,
E
Les variations du taux de change sont déterminées par le différentiel des taux d'intérêt.

5
1.2 La parité des taux d’intérêt couverte

On peut combiner la PPA et la PTINC en remplaçant le différentiel des taux


d’intérêt nominaux par celui des taux d’intérêt réels en supposant que le taux de
change anticipé est égal au différentiel d’inflation:
dp f dpd dp dp f E a
G  rf  rd  (i f  )  (id  )  i f  id  ( d  )  i f  id 
pf pd pd pf E
On obtient la parité des taux d'intérêt couvert en remplaçant E a par F qui est le taux de
change à terme. Soit :

FE F E
G   i f  id  0 G  0   i f  id  0
E E
Lorsque le gain s’annule, seuls les coûts de transaction, les réglementations et les
facteurs politiques expliquent les mouvements de capitaux

4- Les autres théories financières

4.1 La théorie des bulles spéculatives

4.1.1 L’analyse théorique des bulles spéculatives


Il s'agit d'abord d'un phénomène résultant de la croissance explosive des
mouvements de capitaux due elle-même à la déréglementation financière des années 80.
La balance des capitaux est devenue le compte le plus important de la balance des
paiements (les flux des transactions financières internationales sont 50 fois plus
importants et liés au commerce des biens et services). Cette inversion des poids a eu une
incidence sur la formation des taux de change, en raison des comportements anticipatifs
et spéculatifs des agents, sous la forme de "bulles spéculatives".

Le phénomène de bulles spéculatives repose sur la logique spéculative, qui crée


un écart rapidement croissant et souvent considérable, entre la valeur réelle d'une
monnaie (telle que déterminée par les fondamentaux et notamment la PPA) et sa valeur
sur le marché. Cet écart est engendré par des anticipations auto réalisatrices, les
spéculateurs continuant à miser sur l'appréciation d'une devise alors que la valeur réelle
s'écarte des fondamentaux, parce qu'ils pensent que les autres dans leur majorité
agissent dans ce sens fondées sur des croyances ou des rumeurs.

4.1.2 Le modèle monétariste de Frenkel

Le modèle, proposé par Frenkel en 1976, est une extension de la théorie


quantitative de la monnaie à l’économie ouverte. Les hypothèses sont donc celles de
cette dernière : la PPA est vérifiée, les prix sont flexibles, l’offre de monnaie exogène,
celle des biens située au niveau du produit naturel et les capitaux parfaitement mobiles
entre pays. Toutes les variables du modèle sont exprimées en logarythmes, sauf le taux
de l’intérêt.
La vérification de la PPA implique :

6
pt  et  p f (1)

La production ou l’offre globale est égal au produit de l’emploi naturel (
n ) par
la productivité du travail (a) variable:

y t  at  n (2)
La demande de monnaie est de type keynésien et l’offre ( ms ,t ) exogène les prix
étant variables :
md ,t  pt  kyt  lrt et ms ,t  mt (3)
On en déduit le taux d’intérêt d’équilibre sur le marché de la monnaie :

(et  p f ,t  mt  k n kat
rt  (4)
l
L’hypothèse de la parfaite mobilité des capitaux implique que la PINC est
vérifiée :
rt  r f  eta1  et (5)
En remplaçant le taux d’intérêt domestique par sa valeur tirée de () dans (), on
obtient sa valeur d’équilibre en fonction des paramètres, des variables exogènes du
modèle et du taux de change anticipé () :
1  l a
et  (mt  p f ,t  k n kat  lr f ,t )  et 1  vt  eta1 (6)
1 l 1 l
La solution de cette dernière équation dépend de la nature des anticipations qu’on
suppose rationnelles ( eta1  Et et 1 ) et de la valeur du coefficient  qui est positif et
inférieur à un ; ce qui implique une seule solution finie.
i- La solution générale

Elle s’obtient en développant vers l’avant l’équation précédente dans laquelle le


taux de change anticipé est remplacé par son espérance mathématique :
et  vt  eta1  vt  Et et 1  vt  et 1   t 1 , (7) car et 1  Et et 1   t 1
Et  t 1  0 , car les informations comprises dans ce terme résiduel sont totalement
imprévisibles sous l’hypothèse d’anticipations rationnelles
La dernière équation étant vérifiée pour toutes les périodes futures, on peut
écrire :
et 1  vt 1  Et 1et  2
et  2  vt  2  Et  2 et 3
......  ......  ...............
En effectuant des substitutions successives et en remplaçant l’espérance
mathématique par sa valeur dans (7), on a par exemple :
et  vt  Et et 1
 vt  Et (vt 1  Et 1et  2 )
= vt  Et vt 1  2 Et Et 1et 2 , or Et 1et  2  et  2   t  2 ,avec Et 1 t  2 0
= vt  Et vt 1  2 Et et 2 (8)

En répétant ce processus vers le futur jusqu’à la période T tendant vers l’infini :

7
T
et  vt  Etvt1  2Etvt2  3Etvt3  . .  lim E ivti  lim EtT etT  ft  bt (9)
T  T 
i 0

La solution déterminée par les fondamentaux de l’économie est représentée par f t . Il


faut maintenant trouver la solution de la bulle spéculative bt
ii- L’étude de la bulle spéculative
Le problème est de savoir à quelle condition l’équation(9) est la solution de l’équation
(7). Pour cela on suppose d'abord que l’équation (9) est vérifiée à toutes les périodes.
Par exemple, on aura en t+1:
Et et 1  Et f t 1  Et bt 1 (10)
On rend ensuite égale l'équation (9) à l'équation (7) [ et  vt  eta1  vt  Et et 1 ] dans
laquelle Et et 1 est remplacé par sa valeur tirée de l'équation (10) , pour avoir :

et  f t  bt  vt  Et f t 1  Et bt 1
(11)
Or la solution fondamentale de l’équation (9) est nécessairement égale à la composante
fondamentale de l'équation (11) :
f t  vt  Et (vt 1  2 vt  2  3 vt 3  ....)  vt  Et f t 1
E ajoutant au côté gauche de cette dernière équation la composante aléatoire bt et au
côté droit la composante aléatoire tirées de l'équation (11), on obtient finalement:
vt  Et f t 1  bt  vt  Et f t 1  Et bt 1 ;
Il s'ensuit que:
1
bt  Et bt 1  Et bt 1  b
 t
La bulle s’amplifie à l’infini, car  est inférieur à un. En effet :
T
1
lim Et bt T    bt
T 

En résumé pour toute valeur non nulle de b, il apparaît un écart entre la valeur
fondamentale du taux de change et sa valeur observée ; ce qui traduit un phénomène
spéculatif appelée bulle spéculative. L’anticipation d’une appréciation ou dépréciation
future explique l’appréciation ou dépréciation présente ; Les marchés spéculent sur
l’appréciation d’une monnaie, se mettent à l’acheter ; ce qui augmente sa valeur. Les
anticipations sont auto-réalisatrices. Il faut que la croissance de la valeur de la monnaie
se fasse à un taux exponentiel (de plus en plus croissant) pour les gains attendus soient
plus élevés que le prix actuel de la monnaie

-iii= L’étude de la solution fondamentale

La solution fondamentale est :


T
f t  Et  i vt i
i 0

8
En l’absence de bulle speé culative, c’est la solution du modeè le qu’il faut expliciter pour
chaque variable constitutive des fondamentaux de l’eé conomie. Pour cela il faut se
donner un modeè le de deé termination des fondamentaux ; en geé neé ral on suppose
comme on l’a fait que chaque variable exogeè ne constitutive de vt a une
 ^
composante deé terministe ( x ) et une composante aleé atoire ( x ), la dernieè re
t
composante suivant un processus autoreé gressif d’ordre 1 :
^ ^
xt  m xt1  x,t On suppose que les termes aléatoires sont indépendamment
identiquement normalement distribués, de moyenne nulle et de matrice
variance-covariance  :
 x ,t / x 1,..4  ^  (0, )

A partir de ces hypothèses, il est possible de calculer la solution fondamentale de


chaque variable fondamentale. La démarche consiste à calculer une série de prévisions
sur chaque variable allant de la période courante à l’infini des temps :
T
f t  Et  i vt i  Et ( xt  xt 1  2 xt  2  ...)
i 0

 Pour la première période : l’anticipation correspond à sa réalisation


Et xt  xt

 Pour la période suivante :


 ^
Et xt 1  E t ( x x t 1 )
 ^
 Et ( x  x x t 1   x,t 1 )
 ^  ^
 x  x x t 1  Et xt 1   x  x x t 1
 ^
 Et xt 2  Et ( x x t 2 )
 ^
 Et ( x  x x t 1   x,t 2 )
 ^
 x Et [  x (  x x t   t 1 )   x,t 2 )
 ^  ^
 x  x  Et xt 2   x ( x ) x t 2
2
x t
2

………………………………………..

En additionnant les deux composantes de la série jusqu’à l’infini, on aura :

9
T    ^ ^ ^
f t  E t   vt  i  x   x   x  . . . .  x   x   x  . . . .
i 2 2
t xt xt
i 0
 ^  ^
  x(1      . . )  xt ( x   x  . . )  x
2 2
 i  xt  (x)i
i 0 i 0

Si  et  x  sont compris entre 0 et 1, les deux suites sont convergentes et :

 ^
T
x x
Et  i xt i   t
i 0 1   1   x
En remplaçant tous les fondamentaux ( xt ) par leur valeur d’équilibre à long
terme, la solution fondamentale sera donc :

^ ^ ^ ^
  mt pf,t kat lrt
et (m pfknkalrf)   
1  ll m 1  ll f 1  ll a 1  ll r
Ce résultat appelle quelques commentaires :
- toute modification d’un élément des fondamentaux implique un ajustement du
taux de change nominal, ce qui n’est pas évident, ni en changes fixes, ni en
changes flexibles
- Si une variation de l’un des fondamentaux n’est pas persistante, les variations
du taux de change ne le seront pas ; le taux de change nominal n’a pas de
dynamique propre : ainsi si tous les paramètres  x sont nuls, les variations de la
valeur fondamentale se réduira à la réalisation des variables aléatoires.
    
Si  x  1, x  1,..4  et  (m p f  k n  k a  l r f )
Toute modification des exogènes est interprétée comme permanente

- Les paramètres autorégressifs des exogènes affectent non seulement les


propriétés dynamiques du taux de change, mais aussi son degré de réaction à ces

10
variables. Pour le voir, prenons la valeur d’une variable fondamentale
quelconque :
^
 xt ^ ^
e ,tx  x ,xt  x xt1 ,tx
1  l  l x
L’effet d’une modification du paramètre  x est double : elle affecte et via le
multiplicateur, mais aussi niveau du paramètre dans le futur ( xt ) . La règle
(méthode économétrique) de détermination de et n’est donc pas neutre (critique
de Lucas)

- Ce modèle permet d’étudier les effets des annonces des politiques économiques.
Dans le cas des politiques monétaires, l’annonce peut se résumer à sa composante
déterministe : pour les périodes i allant de t à T  1 , m  m0 et pour les périodes
i allant de T à l’infini, mt  m1  m0 . La solution fondamentale s’écrit alors :
1
f m ,t  Et (mt  mt 1  2 mt  2  ....  T 1t mT 1  T t mT  ...)
1 l
T 1
1
 [ i m1   i (m1  m0 )]
1 l i 0

Il en résulte que :
f m ,t  m1  (m1  m0 )(T t ) pour t T
 m1
pour t  T
L’annonce aujourd’hui d’un changement de règle de politique monétaire dans le
futur est intégrée dans les anticipations avec un effet immédiat et partiel sur le
taux de change nominal qui s’ajuste progressivement pour prendre en T sa valeur
stationnaire

4.2 Le sur ajustement des taux de change

- La théorie de la sur réaction :


Plusieurs auteurs avaient déjà observé que le taux de change a tendance à sur
ajuster après un choc monétaire (Mussa, 1979, Eichenbaum et Evans, 1995), c'est-à-dire
à être volatile. Dornbusch (1976) propose une explication de cette volatilité des taux de
change. Elle intègre dans un même cadre la théorie de la PPA (fondée sur le long terme
et les fondamentaux) et la théorie de la parité des taux d'intérêt (fondée sur le court
terme et les marchés financiers). Elle suppose que les marchés financiers s'ajustent plus
rapidement que ceux des biens et services (rigides à court terme): c'est cette différence
des vitesses d'ajustement qui est à l'origine des phénomènes de sur réaction, c'est-à-dire
de dépréciation du change supérieure à l'inflation.
A partir du taux e0 qui est celui d'équilibre de long terme, il se produit un choc
exogène (la masse monétaire augmente) : à court terme, les grandeurs réelles sont
inchangées et les prix et les produits restent constants. Le taux de l'intérêt baisse, la

11
demande de monnaie augmente, les capitaux refluent (PTI), le taux de change se
déprécie au-delà de sa valeur de long terme (e2>e1) lorsque les prix vont augmenter.

e2

e1

e0
t

2- 2- Le
modèle de Dornbush
Le modèle a deux marchés, capable de rendre compte de ce sur ajustement. La
production est déterminée par la demande globale dans une optique keynésienne :
yt   drt   (et  p f  pt ) (1)
Les variables sont données en logarithme sauf le taux de l’intérêt. Cette
formulation correspond à la courbe IS.
Le niveau général des prix s’ajuste avec délai et progressivement à l’écart entre
l’offre représentée par le produit potentiel ( y p ) et la demande courante ( yt ) :
pt 1  pt  a ( yt  y p ) (2)
Le marché de la monnaie participe à la détermination de l’équilibre dans l’optique
keynésienne :
m  pt  ky p  lrt (3)
L’offre réelle de monnaie est égale à la somme de la demande transactive et de la
demande spéculative avec cette différence que la demande transactive dépend non pas
du revenu courant, mais du revenu potentiel.
Le taux d’intérêt courant est suppose la PTINC vérifiée :
rt  r f  et 1  et (4)
Le modèle comprend quatre équations, quatre inconnues et trois variables
exogènes supposées constantes ; l’équilibre de lo *********** * *ng terme est st
ati* onnaire.
La dynamique du modèle peut être résumée par un système d’équations
récurrentes d’ordre1, décrivant l’évolution des prix et du taux de change :

1 1
et 1 1 et  (m  ky p )  r f
l l
= +
d a
pt 1 d 1  a(   ) pt  (dm  lp f  (dk  l ) y p
l l

12
3-L’étude de la dynamique du système
Elle consiste à trouver l’état stationnaire du système d’équation précédent et à
analyser sa stabilité.
- La solution stationnaire pour le taux de change et le niveau des prix
Elle implique les deux égalités suivantes :
p  pt  pt 1 et e  et  et 1
Ceci implique :
p  m  ky p  lr f à partir de l’équation de l’expression de pt 1 dans le
système d’équations précédent
1 d
Et : e  m  pf  (  k ) y p  (  l )r f à partir de l’expression de et 1
 
L’avant-dernière solution montre qu’une augmentation permanente de la masse
monétaire entraîne une dépréciation proportionnelle du taux de change nominal.
Les valeurs des deux autres variables à l’état stationnaire sont :
r  r f et yt  y p
- La stabilité de l’état stationnaire
Elle dépend des valeurs propres de la matrice A qui sont les racines du polynôme :
P ( )   2  trace( A)  Det ( A)
Comme P (1)  0 , l’une des valeurs propres est inférieure à 1 et l’autre supérieure à 1 et
P (1)  0 pour une valeur suffisamment faible de  (le coefficient d’indexation des
prix), les deux valeurs propres sont supérieures à -1. Il en résulte que l’une des valeurs
propre est stable et l’autre instable : l’équilibre stationnaire est un point-selle et il existe
une seule trajectoire convergente correspondant à une condition initiale particulière pour
le taux de change nominal qui coïncide alors avec sa valeur telle que déterminée par les
fondamentaux e l’économie.
Le diagramme des phases ci-dessous montre que la trajectoire correspond à une
relation inverse entre les prix et le taux de change nominal : si le niveau des prix est
inférieur à sa valeur stationnaire, le taux de change nominal est nécessairement inférieur
à sa valeur fondamentale.
- Les conséquences d’une augmentation permanente de la masse monétaire.
A long terme le taux de change augmente de manière proportionnelle, mais s’accroit de
manière plus que proportionnelle à court terme comme le montre le graphique ci-après :

L’économie se trouve au départ à l’état stationnaire B(e, p) ; les prix sont prédéterminés
à court terme lorsque la masse monétaire augmente, l’accroissement du taux de change
place l’économie sur la trajectoire-selle (point A) ; les prix étant inférieurs à leur valeur
de long terme, le taux de change est sur ajusté, c'est-à-dire enregistre une valeur
supérieur à son niveau de long terme.

C- Les principales approches de la balance des paiements

Comment expliquer les déséquilibres de la balance des paiements à court terme


au plan macroéconomiques ? Deux approches s’opposent en théorie mais se
complètent dans la réalité : l’approche par l’absorption dite encore keynésienne et
l’approche monétaire.

13
1- L’approche par l’absorption
Les déséquilibres résultent des mouvements de revenu en général et de leurs effets sur
l’absorption (consommation et l’investissement privé ou public) dont volume tend à
excéder le produit global comme on peut le voir à partir de l’égalité entre l’offre
globale(Y) et la demande globale incluant le solde commercial (BC) :

Y  A  BC  BC  Y  A
Une augmentation des revenus, notamment des salaires non justifiée par celle de
la production se traduit par une augmentation des prix qui réduit la compétitivité des
produits locaux accroit les importations et réduit les exportations et in fine dégrade la
balance commerciale
2- L’approche monétaire
Les déséquilibres de la extérieure découlent des mouvements de la masse monétaire en
générale et en particulier du crédit intérieur.
La monnaie étant émise(M) à partir de deux principales contreparties que sont le crédit
intérieur et les réserves extérieures (R) :
M CR
La balance des paiements représente les réserves extérieures gagnées par un pays au
cours d’une année :
BP  R
En combinant les deux équations, on obtient :

M  C  BP  BP  M  C
Une augmentation du crédit intérieur tend à dégrader la balance des paiements en
encourageant les importations et en alimentant l’inflation et en dégradant la
compétitivité des produits domestiques, car l’offre est rigide à court terme

Annexes :

1- L’expression de et 1 et pt 1
- pt 1 : on obtient d’abord l’expression de pt 1 à partir de l’égalité entre la
demande globale (1) et l’offre globale (2) et on remplace rt par son expression
tirée de (3)
- et 1 : on rend l’offre de monnaie égale à sa demande et on remplace le taux de
l’intérêt par sa valeur tirée de (4)
2- La résolution des systèmes d’équations récurrentes d’ordre 1

CHAPITRE II: LE MODELE IS- LM- BP

Il suppose que l’économie a trois marchés :

- Le marché des biens

14
L’équilibre partiel de ce marché suppose l’égalité entre l’offre globale représentée par
le revenu entendu comme comme le coût de la production (la somme des salaires et des
profits), mais formellement défini comme la somme de la consommation et de l’épargne
et la demande globale définie comme la somme de l’absorption et de la balance
commerciale.

Y C  I G X M
C  cY  C0
I  d r  I 0 ,d  0
G  G0
X  M  Y f   Y  Er

Où  est la propension des pays étrangers à importer les produits domestiques, Yf est
le revenu étranger,  la propension à importer les produits étrangers, E r est le taux de
change réel,  , la sensibilité de la balance commerciale aux variations du taux de
change réel, le taux de l’intérêt, d la sensibilité de l’investissement aux variations du
taux de l’intérêt.
L’équilibre partiel est donné par l’équation suivante :

A0  Y f  Er  dr (IS)
Y 
1 c  

- Le marché de la monnaie

L’équilibre partiel de ce marché suppose l’égalité entre l’offre de monnaie ( M s ) et la


demande de monnaie M d
Ms  M0  R
M d  kY  lr
MS  Md
 M  R  kY  lr ,
M  R lr
Y  0 
k k
M0 représente les encaisses monétaires exogènes et R les réserves extérieures, d et l la
sensibilité de l’investissement et de la demande spéculative de monnaie respectivement
aux variations du revenu et du taux de l’intérêt.

- Le secteur extérieur ou la balance des paiements

Elle comprend la balance commerciale (BC) et la balance des capitaux (K)

BP  BC  K
On suppose transferts nets de revenus nuls :

15
BP  Y f   Y  Er  f  r  r f 
Il est nécessaire de distinguer les changes flexibles des changes fixes pour spécifier
l’équation du secteur extérieur :

En changes flexibles, la balance des paiements est en théorie équilibrée. En


changes fixes, la balance des paiements n’est pas, en théorie, nécessairement équilibrée

1- Le régime de changes flexibles

1.1 Le revenu d’équilibre

La balance de paiements s'équilibre automatiquement. L'Etat n'a pas besoin de


défendre la parité de sa monnaie.
BP  0  BC  K  0  BC  K .
Ceci permet de transformer l'équation IS en IS'
IS ' Y  C  I  G  K
C  cY  C0
I  d r  I 0
G  G0

Y  cY  C 0  d r  I 0  G0  f (r  r f )

Y (1  c )  A0  dr  f (r  r f )
 A0  (d  f )r  fr f

A0  (d  f )r  frf  1  c Y  fr f  A0
Y r
(1  c) d f
Si les réserves sont nulles en changes flexibles alors LM devient
Ms  M ,R  0
M d  kY  lr
(LM)’ : Ms  Md

M  lr kY  M
Y   r2 
k l

r1 = r2 après résolution, on trouve le revenu d'équilibre en changes flexibles.

lA0  (d  f ) M  lfr f
Ye (1  c) 
l (1  c)  (d  f )k
Tout se passe comme si les mouvements de marchandises (la balance commerciale)
disparaissaient: les changes flexibles isolent partiellement l'économie.

1.2 L’impact des politiques économiques

16
dY l 1
 
dG l (1  c)  ( d  f ) k (1  c)  ( d  f ) k
l
dY (d  f ) 1
 
d M l (1  c)  (d  f ) k (1  c) l
k
(d  f )

La politique économique doit être étudiée en fonction du paramètre f :


Y Y 1
Si f→, 0 et 
G M k
La politique monétaire est efficace et la politique budgétaire inefficace
Y 1 Y 1
 
si f→0, G (1  c)  dk et M (1  c) l  k
l d
Les deux politiques sont relativement efficaces. On retrouve des résultats très proches
de ceux du modèle IS/LM dans lequel la valeur la valeur des paramètres d (la sensibilité
de l’investissement privé aux variations du taux de l’intérêt) et l (la sensibilité de la
demande spéculative de monnaie aux variations du taux de l’intérêt) déterminent
l’efficacité des politiques économiques

- Une politique monétaire expansive

Elle maintient l’équilibre interne, mais provoque un déficit de la balance de


paiements, car la baisse des taux d'intérêt entraîne une fuite des capitaux.
L'offre de la monnaie nationale est excessive sur le marché de change : il ya
dépréciation de la monnaie nationale. Et si la monnaie se déprécie, les exportations
diminuent et les importations augmentent. Si la condition de Marshall-Lerner-Robinson
est vérifiée, la balance commerciale s'améliore et la production augmente.
L'augmentation du revenu est d'autant plus élevée que la mobilité des capitaux est forte
par rapport au taux d'intérêt.

- Une politique budgétaire expansive

Elle a deux effets : le revenu augmente à travers l’effet multiplicateur, ainsi que
l'augmentation le taux d'intérêt sur le marché des capitaux
Ces deux effets ont des résultats contradictoires sur la balance de paiements.
L'effet total d'une augmentation des dépenses publiques est incertain aussi bien à court
terme qu'à long terme. Il dépend du degré de mobilité des capitaux. Si les capitaux sont
très mobiles à court terme et la propension à importer faible, le revenu va augmenter.
Si les capitaux sont très sensibles aux mouvements du taux d'intérêt, la balance
des capitaux devient excédentaire, la monnaie s’apprécie et l’économie devient moins
compétitive et la production chute. La politique budgétaire est inefficace à long terme.

2 - Régime de changes fixes

17
Ici la Banque Centrale intervient pour défendre la parité de la monnaie au niveau
fixé par les accords internationaux; mais le taux de change ne permet pas d'assurer
l'ajustement entre l'offre et la demande sur le marché de change en cas de déséquilibre
extérieur à court terme.
La Banque Centrale doit intervenir pour rétablir l'équilibre comptable avec les
cours de la monnaie nationale par exemple si la balance extérieur est déficitaire (X-M
<0) cela signifie qu'il y a un excès d'offre de la monnaie nationale sur le marché de
change. La Banque Centrale va racheter en vendant les devises qu'elle détient. Les
différences de réserves de change permettent d'ajuster l'économie à court terme. Mais à
long terme, on suppose que les réserves extérieures tendent à s'annuler; ceci amène à
distinguer deux types d'équation: un équilibre de court terme et un équilibre de long
terme.

2.1 L’équilibre de court terme

2.2.1 Le sous modèle


A0  Y f  Er  dr  A0  Y f  Er  (1  c   )
(IS) : Y  r
(1  c   ) d

Y f  Er  f (r f  Er )  R  fr
(BP) : Y 

M 0  R  lr
(LM) : Y 
k
(BP)’ : Y  Y f  Y  Er  f (r  r f )  R
R  Y f  Y  Er  fr f  fr
En remplaçant R par sa valeur dans LM on a :

M 0  Y f  Y  Er  fr f  fr  lr
Y
k
M 0  Y f  Er  fr f  fr  lr
(LM)’ : Y 
k
(k   )Y  M 0  Y f  Er  fr f
 r2 
f l

 A0  Y f  Er  (1  c   )Y
r1 
d

 A0  Y f  Er  (1  c   )Y (k   )Y  M  Y f  E r  fr f
r1  r2  
d f l
 ( f  l )( A0  Y f  E r  (1  c   )Y )  d (k   )Y  M  Y f  E r  fr f
( f  l ) A0  d M   ( f  d )Y f   (d   ) E r  dr f
Y 
( f  l )(1  c   )  d (k   )

Ici l'économie nationale n'est plus isolée car le revenu d'équilibre dépend de la
conjoncture internationale représentée à travers Yf. Les changes flexibles isolent

18
l'économie nationale à l’opposé des changes fixes dans lesquels le taux de croissance de
l'économie internationale tire le taux de croissance de l'économie nationale.

2.1.2 L’efficacité des politiques économiques

Les deux multiplicateurs sont :

dY f l

dG ( f  l )(1  c   )  d ( k   )
1

d (k   )
1 c   
f l

Et :

dY d 1
 
d M ( f  l )(1  c   )  d (k   ) ( f  l )(1  c   )  k  
d

dY 1 dY
Si f   dG  1  c   , dM
0

La politique budgétaire est efficace et la politique monétaire inefficace.

- Une politique budgétaire expansive

Elle a un effet immédiat positif sur le revenu via le multiplicateur en même temps
qu’elle entraîne une augmentation du taux de l’intérêt sur les marchés financiers ou le
gouvernement emprunte de l’argent pour financer ses dépenses. Il en résulte un afflux
de capitaux et une balance des paiements excédentaire. Mais la monnaie ne s’apprécie
pas car on est en changes fixes. La compétitivité de l’économie reste intacte. L’afflux
des capitaux accroît l’investissement et la production ; ce qui explique l’efficacité de la
politique budgétaire

- Une politique monétaire expansive

Elle a deux effets : un effet stimulant sur la production à travers la baisse du taux de
l’intérêt qui stimule l’investissement et la production et un effet négatif lié à la sortie
massive des capitaux. La fixité du taux de change ne permet d’améliorer la
compétitivité de l’économie et la production baisse ; d’où l’inefficacité de la politique
budgétaire.

dY 1 dY 1
f 0  , 
Si dG 1  c    d (k   ) dM (1  c   ) l  k  
l d

19
Les deux politiques sont relativement efficaces. On retrouve les résultats très poches de
ceux du modèle IS/LM dans lequel la valeur la valeur des paramètres d (la sensibilité de
l’investissement privé aux variations du taux de l’intérêt) et l (la sensibilité de la
demande spéculative de monnaie aux variations du taux de l’intérêt) déterminent
l’efficacité des politiques économiques.

2.2 L’équilibre de long terme

Une balance des paiements structurellement déficitaire met en cause la crédibilité


de la monnaie nationale et crée un risque élevé de dévaluation, tout comme un excédent
durable pousse les partenaires commerciaux à demander une réévaluation de la
monnaie. A long terme, la balance des paiements doit donc être équilibrée, m^^eme si le
pays est obligé de disposer des réserves de changes pour pouvoir défendre à tout
moment la parité de sa monnaie.

2.2.1 Le sous-modèle

- La courbe IS conserve son expression :


A0  Y f  Er  dr
(IS) : Y 
(1  c   )

 A0  Y f  Er  (1  c   )Y
 r1 
d

- La courbe LM ne change pas non plus, le pays peut utiliser une partie de ses
réserves comme contrepartie pour de nouvelles émissions de monnaie

M 0  R  lr
(LM) : Y  ,
k

 M 0  R  kY
r2 
l

- Bien qu'on soit en changes fixes, la balance de paiements est en équilibre :


 Y f  E r  f ( r  r f )
Y f  Y  Er  f (r  r f )  0  Y 

 Y f   Y  Er  fr f
r3 
f

Les réserves extérieures ne sont plus actives dans la détermination du revenu


d’équilibres qui résulte de l’intersection entre les courbes IS et BP. En posant r 1 = r3 on
trouve Ye de long terme.

20
( f  d)
A0  (Y f  Er )  dr f
f
Ye 
1  c    d
f

En remplaçant le revenu par cette valeur dans LM, on obtient les réserves
d’équilibre à long terme.
2.2.2 L’efficacité des politiques économique

- La politique monétaire :
L’isolement du marché monétaire rend cette politique très efficace. Supposons que la
masse monétaire augmente, le taux d'intérêt diminue, l'investissement augmente ainsi
que le revenu : l’équation LM montre que le multiplicateur de la masse monétaire est
1
maximal et égal à k

- La politique budgétaire :
Son efficacité dépend de la mobilité des capitaux comme dans le régime des
changes flexible lorsque les dépenses publiques augmentent : le multiplicateur est égal
à:
dY 1

dG 1  c    d
f

- La dévaluation
Elle constitue un instrument supplémentaire de politique économique lorsque la
balance paiement est durablement déficitaire ou lorsque le gouvernement veut
améliorer la compétitivité des produits domestiques. Sa mise en œuvre suppose la
condition de Marshall-Lerner-Robinson réalisée. Son incidence est donnée par le
multiplicateur du taux de change :
dY  (d   )
- A court terme : 
dE r 1  c    d (k   )

dY 1
- A long terme : 
dEr 1  c    d / f

2.3 L’efficacité de la politique économique lorsque la balance extérieure est


structurellement déséquilibrée à long terme
Il faut reprendre les multiplicateurs de l’équilibre de court terme et distinguer deux cas :

- 1er cas : la balance de paiements est positive


La demande de monnaie nationale augmente, la Banque Centrale augmente la
masse monétaire pour empêcher l'appréciation de la monnaie nationale. Ceci renforce
l'effet positif de la politique budgétaire, l'augmentation de revenu est donc maximale:
l’équilibre de long terme est supérieur à l'équilibre de court terme.

21
- 2ème cas: la balance de paiements négative
Ici les capitaux ne sont pas mobiles. Il y a excès de l'offre de monnaie nationale
sur le marché de change. La Banque Centrale cherche à apprécier la monnaie nationale
en la rachetant. L'offre de monnaie diminue le taux d'intérêt augmente, l'investissement
diminue (l'effet d'éviction est renforcé). L'augmentation du revenu est donc minimale,
l'équilibre de long terme est inférieur à l'équilibre de court terme.

2- Le système monétaire international et l’efficacité des politiques


économiques

Le tableau ci-dessous résume les résultats du Modèle de Mundell et Flemming

Degré de
mobilité
des
Faible Forte
capitaux
Régimes de
Changes
-Politiques monétaires -Politiques monétaires
autonomes faiblement autonomes inefficaces
efficaces -Politiques budgétaires
autonomes d’autant
Fixes
-Politiques budgétaires plus efficaces que la
autonomes efficaces mobilité des capitaux
est forte

Politiques budgétaires -Politiques monétaires


autonomes faiblement d'autant plus efficaces
efficaces. que la mobilité des
Flexibles capitaux est forte
-Politiques monétaires -Politiques autonomes
autonomes efficaces budgétaires inefficaces

En changes fixes la politique budgétaire est efficace (efficacité supérieure lorsque


la mobilité des capitaux est faible).
En changes flexibles, la politique monétaire est efficace (efficacité supérieure
lorsque la mobilité des capitaux est forte). Cependant la politique budgétaire est
également efficace mais moins que la politique monétaire.

22
Le triangle des incompatibilités présente ces résultats sous la forme de triangle
en fonction des caractéristiques du système monétaire international.

Système de changes fixes

1. contrôle de
3. coopération Bretton Woods changes
monétaire 1958-1971

Bretton Woods
SMI depuis 1944-1958
1987

SMI 1973-1985

Libre Politiques
circulation des 2. système monétairs
capitaux autonoms
de changes
Flottants

Ce triangle signifie que dans un contexte de libre circulation des capitaux; il n'est
pas possible de conduire des politiques monétaires autonomes tout en préservant la
fixité des changes. Ces trois éléments ne sont pas compatibles que deux à deux.

Si le Gouvernement souhaite préserver l'autonomie des politiques monétaires en


changes fixes, il doit remettre en cause la libre circulation des capitaux (instaurer le
contrôle des changes): le système de Bretton Woods entre 1944 et 1958 correspond à
cette situation.
Si le Gouvernement veut par contre conserver les politiques monétaires
autonomes en situation de libre circulation des capitaux, les changes doivent fluctuer
librement comme ce fut le cas entre 1973 et 1985 avec la décision du Président Nixon
de suspendre la convertibilité en or du dollar en 1971.

Enfin si le Gouvernement désire conserver les changes fixes en situation de libre


circulation des capitaux, il doit renoncer aux politiques monétaires autonomes: la
convergence ou la coordination des politiques monétaires s'impose, c'est la situation
vécue par les économies européennes depuis 1987.

23
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