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Le structuralisme

Le structuralisme trouve ses origines dans l'analyse structurale en linguistique héritée des
travaux de Ferdinand Saussure. Analysant les langues, ce dernier s'aperçoit qu'elles constituent
un véritable systèmes de relations : les règles ou les agencements ne varient pas lorsqu'on en
change leurs formes. En outre, il constate que l'analyse d'une pièce unique n'a pas de sens, tout
élément doit être rapporté à l'ensemble et à sa position par rapport à d'autres pièces. Lévi-
Strauss, fortement impressionné par la linguistique sausurienne sera l'un des premiers à importer
ses analyses dans les sciences humaines et sociales en les appliquant aux institutions.
Pour lui la société est appréhendée comme un ensemble d'individus et de groupes qui
communiquent entre eux, et l'anthropologue doit déterminer le code invariant qui se cache
derrière le jeu des apparences sociales, c'est à dire la structure sociale et l'Esprit humain. Dans
d'autres domaines, les penseurs stucturalistes viseront un objectif similaire : mettre à jour les
structures cachées qui se cachent derrière la réalité. Mais qu'entendent-ils par structure ? Jean
Piaget en donne la définition suivante : « En première approximation, si on fait abstraction des
synthèses entre le marxisme et le structuralisme que nous passerons en revue ultérieurement,
une structure est un système de transformations (par opposition aux propriétés des éléments) et
qui se conserve ou s'enrichit par le jeu même des ses transformations, sans que celles-ci
aboutissent en dehors de ses frontières ou fasse appel à des éléments extérieurs.
En un mot, une structure comprend ainsi les trois caractères de totalité, de transformation et
d'auto-réglage »,. Et du point de vue épistémologique, la formalisation qui est faite de la structure
dépend du théoricien, « tandis que la structure est indépendante de lui,cette formalisation peut
se traduire immédiatement en équations logico-mathématiques ou passer par l'intermédiaire d'un
modèle cybernétique. Il existe donc différents paliers possibles de formalisation dépendant des
décisions du théoricien, tandis que le mode d'existence de la structure qu'il découvre est à
préciser en chaque domaine particulier de recherches. »,
En sciences sociales, le structuralisme va donner lieu à divers développements. Dans le cadre
de la philosophie de la connaissance, ou de manière plus restrictive dans la sociologie de la
connaissance, Michel Foucault l'emploie pour fonder une théorie de la connaissance qui plonge
dans une forme de relativisme historique (il contestera toutefois son statut de structuraliste,
preuve que le courant n'avait pas de frontières très nettes).
La problématique que développe Foucault est à peu de choses près la suivante : Comment un
savoir peut-il se constituer ? Quelles sont les rapports entre vérité, pensée, et histoire ? Pour lui,
l'histoire des idées se fait à travers des ruptures, chaque époque possédant sa propre vérité.
Pour l'étudier, il se propose d'aborder l'ensemble du discours et des connaissances qui unifient à
une époque donnée, le savoir d'une communauté humaine. Il nomme épistémè les conditions de
ce savoir. Il montre alors que diverses périodes se sont succédées dans la pensée occidentale.
Chacune étant plus ou moins incapable de comprendre ses propres fondations, ce qui conduit à
une position épistémologique relativiste.
On peut mentionner également dans la galaxie structuraliste, Roland Barthes qui tente à travers
l'analyse structurale du discours de la mode de dégager les rouages et les propriétés de
l'imaginaire social contemporain qui le fonde. On notera également le développement actuel des

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approches en terme de réseau, qui renouent avec le structuralisme (primat de la totalité, position
dans le réseau, etc.).

Le Structuralisme Américain

Le Structuralisme considère la langue comme un système, c'est-à-dire, l'ensemble d'éléments solidaires qui
ont différentes relations.

À partir de l'enseignement de Saussure, les structuralistes adoptent d'une forme radicale son apport à
propos de la langue comme un système de signes.
De la même manière ils étudient la langue depuis la synchronie, ou bien, le langage comme un objet
présent.
Ils réalisent des études depuis un point de vue descriptif, en analysant les structures et ses relations.
Caractéristiques :
Ils utilisent une méthode inductive, construisent des théories à partir d'une analyse du corpus comme tel,
sans tenir en compte de l'influence du milieu ou du contexte. Les structuralistes adoptent des critères
immanents c'est-à-dire ralliés à l'essence naturelle du langage.
À partir d'une analyse structurelle ils définissent des niveaux, délimitent des unités hiérarchiquement,
définissent des concepts en utilisant une terminologie que l'on adapte à ses nécessités.
EDWARD SAPIR(1884----1939):
Bien qu’en marge du structuralisme européen, on peut rattacher la démarche de Sapir à la linguistique
structurale au sens où elle prend en compte la forme spécifique des différents systèmes. La grande
différence est que Sapir engage une réflexion philosophique sur le
rapport langue-pensée.
Selon Sapir la langue est une composante culturelle. La forme de la langue impose un mode
d’appréhension du monde : c’est ce qu’on appelle le relativisme linguistique relativisme linguistique
relativisme linguistique relativisme linguistique. L’hypothèse dite de Whorf-Sapir .(Sapir-Whorf
hypothesis) parce que reprise et prolongée par Benjamin Lee Whorf, lui aussi spécialiste des
langues améridiennes (alors qu’il avait une formation d’agent d’assurance).

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Ainsi d’un point de vue historique, l’environnement culturel détermine la forme de la langue, mais du point
de vue de chaque locuteur c’est la langue qui formate une vision du monde (puisque ce système lui
est livré tout fait).
On peut ensuite avoir une approche plus ou moins radicale de l’Hypothèse Whorf-Sapir :
- soit langue et pensée se confondent : la langue détermine la pensée au point d’être une forme de
pensée en soi ;
- soit langue et pensée sont distinctes, mais la langue organise la pensée (ainsi un sujet sourd qui
ne maîtriserait pas de langue aurait une pensée désorganisée).

BENJAMIN LEE WHORF 1897–1941 :

La relativité linguistique

Le principal centre d'intérêts de Whorf en matière de linguistique fut l'étude des langues amérindiennes, et
principalement celles d'Amérique centrale. Il est notamment l'auteur d'un ouvrage sur la langue Hopi, mais
s'intéressa en outre à la langue maya ou à la langue inuit, et c'est de l'ensemble de ces recherches qu'est né
son principe de la relativité linguistique.

Partant du fait que l'on ne trouve aucune notion temporelle dans la langue Hopi, Whorf en déduit que la
pensée est conditionnée par la langue qui l'exprime. À ce premier principe se combine un autre : celui
suivant lequel la langue est conditionnée par la culture, principe qui sera plus particulièrement développé
lors de sa collaboration avec Sapir. Ce principe de relativité s'oppose radicalement à l'hypothèse
chomskyenne du caractère inné du langage dans la mesure où il lui stipule un caractère acquis.

Ce principe s'oppose également à l'ensemble de la conception néo-grammairienne de la linguistique, qui,


jusqu'à Saussure, envisageait la langue comme un système propre indépendant des contingences sociales et
culturelles.

LEONARD BLOOMFIELD (1887 1949)

A la différence de Sapir, Bloomfield se place aux antipodes d’une réflexion mentaliste. Avec
Bloomfield la linguistique opère selon une démarche rigoureuse qui privilégie la forme sur le sens.
Il commence par étudier le Tagalog, une langue polynésienne, mais comme beaucoup de linguistes
américains de son époque, il étudie aussi des langues amérindiennes, en l’occurrence l’Algonquin,
pendant WW1 (sur lequel applique la méthode de reconstruction historique pour montrer que la méthode
fonctionne aussi sur des langues non IE). Dans les années 20, Bloomfield devient professeur
d’allemand et de linguistique et rencontre Albert Paul Weiss, un Behavioriste. A partir de là, et de la

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prise en compte de la langue comme système (Saussure), Bloomfield est convaincu qu’il faut évacuer
le mentalisme et ne se fier qu’aux données observables pour décrire scientifiquement le langage.
Sa démarche est exposée dans son livre de référence : Language, 1933.
A la différence de Sapir, Bloomfield estime que la pensée, la « boîte noire », doit être laissée
hors-champ. Si la linguistique doit être une science à part entière, elle doit être objective et rejeter
toute forme d’interprétation (à l’inverse de la linguistique cognitive actuelle par exemple).
Sa méthode, dite distributionnelle, se fonde sur l’agencement observable des unités linguistiques, qui
aboutit à une déconstruction en unités discrètes :
1. les phonèmes (unités vocaliques)
2. les morphèmes (unités de sens : stimulus-réponses)
3. les règles d’agencement (syntaxe)

Un des principes clés de Bloomfield est l’analyse en constituants immédiats, qui procède là encore
selon une méthode distributionnelle rigoureuse qui consiste à vérifier que chaque segment peut être
substitué par un constituant plus petit ou de même nature
Ce principe va être exploité et approfondi par un autre linguiste américain Zellig Harris (1909-
1992) qui, sans avoir été un étudiant de Bloomfield, a été fortement influencé par sa méthode
distributionnelle.
Sa méthode, qui emprunte à la rigueur des mathématiques, va aboutir à l’idée de transformation,
qui sera ensuite réélaborée par Chomsky.
Toutefois, à la différence de Chomsky, Harris applique l’idée de transformation au niveau de
surface, comme une projection mathématique d’un ensemble vers un autre. Chomsky va lui
considérer que l’on doit distinguer un niveau de surface d’un niveau cognitif profond, et que les
transformations s’opèrent quelque part entre ces deux niveaux. Ainsi, la grande
trouvaille de Chomsky est de rétablir le mentalisme dans l’analyse linguistique tout en prolongeant
la tradition formaliste de Bloomfield et de Harris.

Noam Chomsky 1928

linguiste et intellectuel américain, dont la thèse Syntactic Structures, 1957, va prendre le contrepied
de l’approche structurale du langage.

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La démarche de Chomsky se positionne essentiellement en réaction au distributionnalisme et au
behaviorisme de Bloomfield des années 30.

Caractéristiques
Le Structuralisme Américain a reçu des influences de l'empirisme où l'expérience est la source de la
connaissance linguistique ou produits de la parole.

Déliée des théories européennes, en suivant de propres chemins.


L'étude des langues indigènes a configuré et a donné une originalité à ce mouvement et ses méthodes.
Étudie la langue depuis la synchronie, c'est-à-dire, le langage comme un objet dans le présent.
La relation de la langue devient évidente avec la réalité sociale.La première tâche du linguiste est
l'établissement d'un système de transcription.

Dédiée à l'analyse phonologique et morphologique des langues américaines.


Aux Etats-Unis se développa à peu près à la même époque (la fin du XIXe siècle), de manière
indépendante, ce qu’on appelle le Structuralisme américain ou le Distributionalisme.
Dès le début des années vingt, il s'intéresse aux langues amérindiennes, en particulier à celles du groupe
algonquin. Ses talents de descripteur et de comparatiste lui permettent de produire une œuvre qui, avec les
travaux de ses grands contemporains Boas et Sapir, restera parmi les classiques de ce domaine : les
Menomini Texts (1928), les Plains Cree Texts (1934), son célèbre ouvrage Linguistic Structures of Native
America (1946) et Menomini Morphophonemics (1939). Language (1933) présente la conception que
Bloomfield se fait du langage et les tâches qu'il assigne à la linguistique.

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