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Résumé
Cet article se propose de poursuivre une recherche menée précédemment sur l'œuvre d'E. Benveniste prise comme un tout On
développera ici les points suivants : dans ses principes et dans sa méthode ,E.B apparaît comme le fidèle continuateur de
Saussure et, par là, son oeuvre fait clairement le lien entre les méthodes comparatiste et structurale. Cette filiation saussurienne
est à saisir plus particulièrement dans le statut que ses analyses donnent à la signification ; cependant dans l'élaboration de sa
théorie sémantique générale, qui articule les concepts de discours, énonciation et sémiologie, la façon dont il introduit la
subjectivité et la référence nous semble Infléchir nettement la perspective saussurienne sur la langue, en direction d'une
approche implicitement philosophique sur le langage et la question du sens.
Abstract
This paper follows previous research on the work of E. Benveniste considered as a whole. The following points are stressed :
his principles and method make him a follower of Saussure, by which his work is clearly a link between the comparatist and
structural methods. The saussurtan filiation is particularly visible in the status his analy sises give to signification ; and his
introduction of subjectivity and reference, is a dear departure from the saussurtan perspective, towards an implicitly philosophic
approach on language and meaning.
Normand Claudine. Benveniste : linguistique saussurienne et signification. In: Linx, n°26, 1992. Lectures d’Emile Benveniste.
pp. 49-75;
doi : https://doi.org/10.3406/linx.1992.1237
https://www.persee.fr/doc/linx_0246-8743_1992_num_26_1_1237
linguistique saussurienne
et signification
Claudine Normand
Résumé
Cet article se propose de poursuivre une recherche menée précédemment
sur l'œuvre d'E. Benveniste prise comme un tout On développera ici les points
suivants: dans ses principes etdanssaméthoàe,E£.apparaUcommelefidèle
continuateur de Saussure et, par là, son oeuvre fait clairement le lien entre les
méthodes comparattste et structurale. Cettefiliation saussurienne est à saisir
plus particuUèrement dans le statut que ses analyses donnent à la
signification ; cependant dans l'élaboration de sa théorie sémantique générale, qui
articule les concepts de discours, enunciation et sémiologie, la façon dont il
introduit la subjectivité et la référence nous semble Infléchir nettement la
perspective saussurienne sur la langue, en direction d'une approche
implicitement philosophique sur le langage et la question du sens.
Abstract
This paper follows previous research on the work of E. Benveniste
considered as a whole. The following points are stressed : his principles and
method make him a follower of Saussure, by which his work is clearly a link
between the comparatist and structural methods. The saussurtan filiation is
particularly visible in the status his analy sises give to signification ; and his
introduction of subjectivity and reference, is a dear departure from the
saussurtan perspective, towards an implicitly philosophic approach on language
and meaning.
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Claudine Normand
1966b, II, 219. Les références des citations sont données en note avec date et place
dans les PLG. L'ensemble des ouvrages cités est repris dans la bibliographie p. 73.
Cf. Cl Normand 1985a, "Le sujet dans la langue". Langages 77, Mars 1985.
(p. 7-21) ;
1985b, "Linguistique et philosophie : un instantané dans Fhistoire de leurs
relations", ibid. (p. 33-43).
1986 "Les termes de renonciation chez Benveniste". Histoire, Épistémologie.
Langage, t8. fasc. H, 1986 (p. 191-206).
1989a "Constitution de la sémiologie chez Benveniste", Histoire, Épistémologie,
Langage, t 11. fasc. U, 1998) (p. 141-169).
Sur ces rapports cf. dans cet ouvrage, A. Montaut et les remarques citées de
C. Hagège et C. Watkins (p. 1 1 1). ainsi que M.J. Reichler-Béguelin, dans Présence
de Saussure, (éd.. R. Amacker et R. Engler), Droz, 1988.
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Linguistique saussurienne et signification
Comparatisme et structuralisme
"Pour un linguiste qui est habitué à pratiquer le travail linguistique et qui a
eu de bonne heure, c'est mon cas, des préoccupations structuralistes, c'est un
spectacle surprenant que la vogue de cette doctrine, mal comprise, découverte
tardivement.."6.
Rappelant ainsi, en 1968, que "la notion de structuralisme
linguistique a exactement quarante ans", Benveniste semble sourire
de l'ignorance durable qui dissocie la linguistique structurale du
terrain comparatiste où elle est née. D est lui-même le représentant
exemplaire d'une filiation qu'il est nécessaire d'analyser pour saisir
où se situent les innovations véritables. Filiation institutionnelle
d'abord qui passe par l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, la Société
de Linguistique de Paris, le Collège de Prance, tous lieux où s'est
trouvé assuré le passage de Bréal à Saussure, Meillet et Benveniste 7.
R. Gauthiot, disciple de Meillet, dont Benveniste a poursuivi le travail,
n'hésitait pas, en 1915, à parler d'une "école linguistique de Paris (...)
profondément saussurienne" 8. Cette filiation théorique, proclamée
avec insistance par Meillet est reconnue, avec plus de prudence, par
Benveniste, en particulier lorsqu'il refuse de voir en Saussure une
nouveauté absolue :
"Saussure, ce n'est pas un commencement, c'est autre chose, ou c'est un autre
type de commencement" 9.
Saussure, on le sait, a élaboré son programme de linguistique
générale à partir des réflexions que lui inspirait la pratique du
comparatisme, étroitement associée à la perspective historique. Le ton
polémique du Cours, plus sensible encore dans les manuscrits,
l'insistance sur la nécessité de changer de point de vue dans la théorie
du langage et de méthode dans la description des langues, ne doivent
pas faire oublier qu'il s'agissait d'abord plus de rectification que
d'abandon d'une pratique. Si le Mémoire de 1878 a paru si
remarquable aux contemporains c'est bien que s'y développait, avec une rigueur
jugée exceptionnelle, une démonstration comparative se fondant sur
une hypothèse de reconstruction.
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Linguistique saussurienne et signification
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Linguistique saussurienne et signification
55
Claudine Normand
20 1939. 1. 51.
21 1957. 1. 208.
22 1952.1.448.
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Linguistique saussurienne et signification
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Claudine Normand
La place de la signification
dans la grammaire comparée
Mais cette rectification théorique doit passer par une prise en
compte différente de la signification. Dans le travail de description-
comparaison, on peut dire que le sens allait de soi. C'est en effet sur
des équivalences sémantiques correspondant à des équivalences
formelles, que s'est fondée la grammaire comparée. On se souvient
qu'il parut soudain impossible d'attribuer au hasard le fait que
certaines notions ("père", "mère", "porter"...) se manifestent par des
formes si ressemblantes dans des langues par ailleurs différentes,
telles que le grec, le latin, le sanscrit. Les comparatistes, se fondant
sur l'évidence d'une signification commune, s'attachèrent ainsi à la
description systématique de formes susceptibles d'être mises en
relation dans des langues différentes et dans les phases successives
d'une même langue.
Le travail "positif1 d'observation, menant à établir des lois de
changement phonétique et à comparer des paradigmes
morphologiques, ne suscitait pas d'abord de questions particulières sur les
significations consacrées par les dictionnaires, les traductions et les
commentaires de la tradition philologique. L'intérêt pour les
variations de signification liées à la syntaxe (préoccupation des anciennes
grammaires générales) se trouvait frappé d'interdit comme tout ce qui
paraissait relever d'une approche philosophique/logique du langage.
Lorsque Bréal propose, en 1897, ce qu'il appelle Sémantique, c'est en
se gardant explicitement de reprendre un point de vue jugé spéculatif ;
même si les considérations psychologiques sur le rôle des locuteurs
ont leur place dans son texte, il ne s'agit, en principe, que de compléter
les lois de changement phonétique par des lois, d'un autre ordre, de
changement de sens. C'est ce que Meillet reprend, avec un objectif
explicatif, en mettant en relation variations sémantique et variations
sociales 26.
On peut voir dans ce type de travaux, les formes de réponse qui
étaient alors données à la question de la linguistique générale : la
sémantique ainsi conçue devait parachever la description des formes
et mettre sur la voie d'une étude complète des langues et du langage.
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Claudine Normand
Diversité de l'œuvre
On peut comprendre alors la place assez particulière que la
communauté linguistique a faite à l'œuvre de Benveniste. Certains ne
s'intéressent qu'à ses multiples travaux philologiques etcompa-
ratistes et négligent les textes de linguistique générale ^ d'autres,
ignorant généralement les travaux précédents, ou les rattachant à
une discipline sans rapport avec celle qu'ils pratiquent, l'ont cantonné
longtemps dans un rôle de difnision-explicitation du structuralisme ;
ce n'est guère qu'après 1970 qu'on a commencé à s'intéresser
vraiment à ses propositions sur la delxls, qu'on a alors isolées du reste
de ses travaux. C'était le moment où, après des années de
description structurale strictement formelle, marquée par l'influence du
behaviourisme américain, les questions de signification reprenaient
une importance. Dès lors, pour beaucoup, Benveniste est (n'est que)
celui qui a produit une "théorie de renonciation" et ouvert ainsi la voie
d'une linguistique différente, enfin débarrassée du formalisme saus-
surien ! . n est sûr que l'unité de cette œuvre est loin d'être évidente ;
ce qui frappe d'abord est son caractère divisé mais ces divisions
elles-mêmes doivent être réexaminées.
Une division s'est opérée de fait entre le comparatiste et le
linguiste dit "moderne" 33 ; si l'on accepte les propositions qui
précèdent, elle se trouve largement remise en question et une étude
détaillée de la méthode devrait corroborer cette affirmation. Pour les
mêmes raisons il est possible de contester la séparation opérée entre
les articles concernant la deixis - références classiquesdes courants
pragmatiques et interactionnistes - et les diverses analyses morpho-
syntaxiques. Les démonstrations concernant les "relations de
personne" (1946), "La nature des pronoms" (1956), "les relations de
temps. . ." (1959), dans la méthode comme dans l'objectif visé - éclairer
des phénomènes linguistiques clairement cernés - ne diffèrent pas
29 1968b, H. 31.
30 Cf. dans ce numéro. Malkiel p. 39.
31 Cf. Normand 1985a (cit. note 2).
32 Les exemples en sont nombreux chez les pragmaticiens qui se réclament de
Benveniste contre Saussure.
33 Division redoublée, dit Malkiel, à l'intérieur des études indo-européennes, entre
étymologie et grammaire.
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Linguistique saussurienne et signification
61
Claudine Normand
36 1960,47.
37 1948, 11.
38 1950, 1, 175.
39 1957, 1. 208.
62
Linguistique saussurienne et signification
40 1948.209.
41 1969, H. 64.
42 1969.0.65.66.
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Claudine Normand
L'ambiguïté du dépassement
différences"
Si, à partir
45, cette
de l'affirmation
analyse de laqu'
langue
"il n'y
comme
a dans
"système
la langue
signifiant",
que des
64
Linguistique saussurienne et signification
"Qu 'est exactement ce "quelque chose "en vue de quoi le langage est articulé,
et comment le délimiter par rapport au langage lui-même ? Le problème de
la signification est posé".4*
On est tenté alors de demander en quoi la signification constitue
un problème pour Benvenlste et depuis quand. On l'a vu, dans le
travail comparatiste, elle ne renvoyait pas à un problème théorique.
D semblait aller de soi, pour analyser les structures linguistiques, de
s'appuyer sur le sens des termes tel que l'étude des emplois dans les
textes permettait de l'établir. Le travail des philologues et traducteurs,
s'il était la source de multiples débats, n'était pas contesté dans sa
légitimité théorique.
L'effet du CLG, dans cette perspective, fut avant tout de rappeler
impérativement que forme et sens sont liés dans la langue et que cette
relation ne peut être abordée qu'à partir des différences corrélatives,
formelles et sémantiques. L'introduction, fondamentale pour la
linguistique générale, de ce point de vue sémiologique, pouvait n'être
entendue d'abord, au niveau des analyses concrètes, que comme un
simple avertissement lancé aux comparatistes tentés de ne considérer
que les formes. Mais l'interprétation fonnctionnaliste de Benveniste
introduit des changements notables par rapport à Saussure.
47 1967. H. 145.
48 1954a. I, 7. (souligné par Cl. N.).
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Claudine Normand
L'arbitraire du signe
On évoquera d'abord, sans le développer ici, les conséquences
qu'on peut en déduire sur le principe de l'arbitraire du signe. La façon
dont Benveniste cherche à expliquer les anomalies formelles suppose
de sa part une conviction non triviale concernant la langue. On peut
la résumer ainsi : la forme n'est qu'apparemment arbitraire ; il y a
une cohérence qui obéit aux exigences du sens ; il faut donc chercher
une raison sous l'apparent désordre des données, traquer
l'irrégularité - l'absurdité - observable et lui trouver une fonction. Cette
exigence logique, concernant la langue, ne cherche pas à se fonder
d'autre chose que d'une intime certitude sur la complétude du
système. C'est elle qui anime cette volonté, presque violente, de
démonstration et qui peut amener Benveniste, au dire des spécialistes
à écarter des contre-exemples mais c'est elle aussi qui entraîne son
lecteur à le suivre dans ses enquêtes stimulantes. Qu'on se rappelle
la détermination persuasive des premières pages de Noms d'agent :
"Au-delà des conclusions particulières où nous amène chacun des ces
problèmes, notre démonstration vérifiera un principe simple : quand deux
formations vivantes fonctionnent en concurrence, elles ne sauraient avoir la même
valeur ; et, corrélativement, des fonctions différentes dévolues à une même
forme doivent avoir une base commune. Il incombe aux linguistes de retrouver
ces valeurs, généralement peu apparentes et souvent très cachées. Si l'essai
tenté ici trouve approbation, un commencement d'organisation sera introduit
dans quelques parties de ce vaste ensemble de la morphologie suffixale. On
verra par la suite l'étendue de la tâche qui demeure, peut-être aussi comment
l'aborder", (p. 6).
Cette attitude concernant l'arbitraire était globablement celle
des comparatistes. Ce principe était pour eux un postulat
fondamental, qu'ils n'éprouvaient pas le besoin d'expliciter, mais qui, seul,
justifiait qu'on cherche une explication aux ressemblances
linguistiques dans la parenté génétique. Leur démarche n'aurait eu aucun
sens si on pouvait faire dépendre les formes d'un autre type de
causalité. Cet arbitraire postulé est bien celui que Benveniste rappelle
dans sa fameuse rectification de Saussure en 1939 : selon lui, il s'agit
dans l'énoncé du CLG d'une prise de position sur l'origine du langage,
en quelque sorte renvoyant au "regard impassible de Sirius ou de celui
qui se borne à constater du dehors la liaison établie entre une réalité
66
Linguistique saussurienne et signification
Le sujet et le réfèrent
Par rapport à Saussure, Benveniste fait intervenir, d'autre part,
un changement plus immédiatement visible lorsqu'il met en avant le
sujet et le réfèrent. Ne définit-il pas ainsi, pour la linguistique, un
objet tout différent ? C'est toute la question de la nouvelle linguistique
du discours, dite sémantique et il faudrait une analyse serrée des
textes, (impossible ici) pour montrer comment s'y articulent de façon
49 1939. I. 53.
50 1950. 1. 174.
67
Claudine Normand
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Linguistique saussurienne et signification
verbe indique un procès dont le sujet est le siège ; le sujet est intérieur au
procès."5*
51 1950, I. 172.
52 1954a. I. 11.12.
53 H. 217.
69
Claudine Normand
54 1954b. 1,289.
55 1963c. 1.267.
56 1966b. H. 215.
70
Linguistique saussurienne et signification
tel qu'il doit être complété par la sémantique alors définie. Cependant
il n'a pas toujours été aussi clair ; ainsi en 1939 il semblait assimiler
signification et désignation :
"Ce n'est pas entre le signifiant et le signifié que la relation en même temps
se modifie et reste immuable, c'est entre le signe et l'objet ; c'est en d'autres
termes la motivation objective de la désignation, soumise comme telle, à
l'action de divers facteurs historiques. Ce que Saussure démontre restre vrai
mais de la signification, non du signe"?1
De même encore en 1963, lorsque, par le détour de "la faculté
de symboliser" il parle de la faculté de "représenter le réel par un
"signe" (...) donc d'établir un rapport de "signification" entre quelque
chose et quelque chose d'autre".
On remarquera enfin l'emploi ambigu et constant du terme
interprétation qui combine l'expression "interprétation des
résultats", courante dans les sciences empiriques, et l'emploi
philosophique d' "interprétation du sens", rattaché à une problématique de
l'apparence/transcendance. Lors même que sa théorie du sémioti-
que/sémantlque propose des concepts plus strictement élaborés, on
peut encore se demander si cette "articulation théorique", pour
séduisante qu'elle soit, est vraiment opératoire. On se rappelle qu'il conclut
en 1966 :
"Ces deux systèmes se superposent A la base, il y aie système sémiotique,
organisation des signes selon le critère de la signification (...) Sur ce
fondement sémiotique la langue construit une sémantique propre, une signification
de l'intenté produite par syntagmation de mots où chaque mot ne retient
qu'une petite partie de la valeur qu'il a en tant que signe. Une description
distincte est donc nécessaire pour chaque élément selon qu 'il est pris comme
signe ou qu'il est pris comme mot".
Mais une question reste en suspens, celle de la méthode de cette
nouvelle linguistique ; elle lui est explicitement posée par un
philosophe de l'auditoire et ne reçoit pas de réponse précise.
57 1939,1.53.
58 1963a. 1.26.
59 1966b. II. 229.235.
60 1966b. II. 219.
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Claudine Normand
aspects distincts dans son œuvre, l'unité des deux, aussi fort que
nous paraisse le clivage, tient à la place donnée à la signification ;
c'est par cette préoccupation constante qu'il est à la fois fidèle à
Saussure et conduit à l'interpréter de façon très personnelle : la
nécessité de signifier fonde les structures formelles de la langue
comme de tout système sémiologique ; la sémiologie est ainsi légitimée
comme l'instrument général d'interprétation de tous les systèmes de
signes ; le sens du monde humain est à déchiffrer par cette science
générale de l'Homme que sera la "sémiologie universelle". Et pourtant
la signification, en tant que problème linguistique, ne semble pas
vraiment réglé ; c'est ce que suggère la fin de l'exposé théorique de
1966:
"Au terme de cette réflexion, nous sommes ramenés à notre point de départ,
à la notion de signification. Et voici que se ranime dans notre mémoire la
parole limpide et mystérieuse du vieil Heraclite, qui conférait au Seigneur de
l'oracle de Delphes l'attribut que nous mettons au cœur le plus profond du
langage : oàte légei, oute kryptei "il ne dit, ni ne cache", allàsemainei "mais
il signifie""61.
Mais, à ce topos philosophique, on peut préférer l'injonction
adressée au linguiste, sommé de ne pas se laisser paralyser par la
fascination :
"Plutôt que de biaiser avec le "sens" et d'imaginer des procédés compliqués
- et inopérants - pour le laisser hors de jeu en retenant seulement les traits
formels, mieux vaut reconnaîtrefranchement qu 'il est une condition
indispensable de l'analyse linguistique" ;
même si le problème ne peut, sans-doute, être réglé, puisque :
"On aura beau faire : cette tête de Méduse est toujours là, au centre de la
langue, fascinant ceux qui la contemplent" 62.
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Linguistique saussurienne et signification
1935
Origines de la formation des noms en Indo-Européen, Maison-
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1939
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1949a
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1950
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in 1966, ch. XIV.
1952
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1954a
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1954b
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n.2-3, 1954 ; in 1966 ch. XXIV.
1956
"La nature des pronoms'. For Roman Jakobson, La Haye,
Mouton & Co, 1956 ; in 1966 ch. XX.
1957
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La Baconnière, 1967 (Sociétés de Philosophie de langue
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1967
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Bulletin de la Société de linguistique de Paris, t. LXII, fasc. 1 ; in
1974 ch. XI.
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E. Benveniste, Les Lettres françaises, 1242, Juillet 1968 ; in
1974 ch. I.
1968b
"Ce langage qui fait l'histoire", propos recueillis par G. Dumur,
Le Nouvel Observateur, 20 Nov. au 20 dec. 1968 ; in 1974 ch. IL
1968c
"Structure de la langue et structure de la société", Linguaggi
nella società i neila tecnica. Milan Edizioni di Comunità, 1970,
Convegno internazionale Olivetti. 1968 ; in 1974 ch.VI.
1969
"Sémiologie de la langue", Semiotical; in 1974 ch. in.
1970
"L'appareil formel de renonciation". Langages 1 7, Mars 1970 ;
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1974
Problèmes de linguistique générale U, Gallimard, Paris.
1983
Emile Benvenise aujourd'hui Actes du colloque international du
CNRS, Tours 1983. Bibliothèque de l'Information grammaticale.
Claudine Normand
CRL de Paris X-URA CNRS381
25. rue Franklin - 92600 Asnières
75