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Guillaumont Antoine. Serge Hutin. L'alchimie. In: Revue de l'histoire des religions, tome 144, n°1, 1953. pp. 116-117;
http://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1953_num_144_1_5992
précise un sujet qui n'est rien moins que limpide. L'auteur commence
par définir l'alchimie, chose complexe, car elle ne fut pas seulement
l'art de transmuer les métaux et d'obtenir la pierre philosophale, mais
une science universelle, une mystique qui devait assurer la
purification de l'âme et la conquête d'un bonheur spirituel parfait. Aussi les
alchimistes furent-ils des hommes très divers. M. H. traite de la
situation de l'alchimiste au Moyen Age, notamment de sa situation vis-à-
vis de l'Église et donne une vue d'ensemble de la littérature
alchimique. A grands traits il expose ensuite les origines de l'alchimie et les
principales étapes de son histoire, à l'époque hellénistique, chez les
Arabes et dans l'Occident médiéval. Un chapitre est consacré à la
philosophie et aux théories alchimistes relatives à l'unité de la matière
et à la nature des métaux. Ces théories servent de fondement à
l'alchimie pratique; dans un intéressant chapitre, M. H. décrit les différentes
phases du « grand œuvre », au cours duquel s'opérait la transmutation
des métaux et s'obtenait la pierre philosophale. Toutes ces opérations
matérielles prennent une signification symbolique et recouvrent une
alchimie de l'âme, dont le but est d'obtenir la sagesse, véritable pierre
philosophale. L'alchimie, sous le nom ď Ars magna devient ainsi, à
partir du xive siècle, une religion ésotérique qui prend toute son
ampleur chez les Frères de la Rose-Croix. En terminant M. H. rappelle
l'influence que l'alchimie a exercée sur l'art et la littérature, sur la
technique et les sciences, sur la pensée philosophique et religieuse. A
propos du Synésius mentionné page 39 précisons, contre l'avis de
M. H., que cet auteur alchimiste est probablement différent du
Synésius évêque de Cyrène ; tel est encore l'avis du dernier biographe
de celui-ci (cf. Gh. Lacombrade, Synésios de Cyrène, Paris, 1951,
p. 64-71).
A. GUILLAUMONT.