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Alexandre Schenk

Crâne macrocéphale do Saint-Prex et photographie des


sépultures préhistoriques de Chamblandes
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 2, 1901. pp. 583-587.

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Schenk Alexandre. Crâne macrocéphale do Saint-Prex et photographie des sépultures préhistoriques de Chamblandes. In:
Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 2, 1901. pp. 583-587.

doi : 10.3406/bmsap.1901.6005

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1901_num_2_1_6005
OBJETS OFFERTS 583
— Dissertations sur l'origine des Francs. — In 12, 194 p. avec pi.
Paris, 1748. (Par Riband de La Chapelle.)
— Histoire de la Virginie. — Par un auteur natif et habitant du païs.
— In-12, 416 p. avec flg. Paris, 1707. (Par R.-B. Beverley.)
— Histoire des Sevarambes, peuples qui habitaient la terre australe.
— In-12, 272, 247 p. Amsterdam, 1715. (Par Denis Vairasse.)
— Iles Marquises. Climat, productions, mœurs des habitants. — In-S8,
128 p. avec fig. Paris, 1843.
— Mémoire sur les Samojedes et les Lappons. — In-12, 112 p. s. 1.,
1762. (Par Thimothée-Mersahn Klingstoed).
Recueil d'articles sur les Baïoeasses, la G iule, les Gaulois, la Narbon-
naise, les Huns, les Alains, les Igours et les Sabirs. — Ext. Mém. Acad.
des Inscriptions et B.L. — 9 brochures reliées en 1 vol. in-12, Paris.

ARTICLES A SIGNALER DANS LES PÉRIODIQUES

Bulletin de la Société de Géographie (1901, n° 10). — ■ J. Dsnikkr : La pre


mière photographie de Lhassa.
G. R. de la Société de Biologie (190 1, nos 31-32). — Chemin et Tribondeau :
Dissociation du plexus brachial du gibbon ; — Alezais : Le canal rachi-
dien et les fonctions de locomotion chez les mammifères.
Revue de l'École d'Anthropologie (1901, n° 10). — A. Lefèvre : Quelques

années du bon vieux temps; — Capitan et Bueuil : Les grottes à parois


gravées ou peintes à l'époque paléolithique.
Revue scientifique (2e sem. 1901, nos 16-18). — E. Rivière : Les dessin s
gravés et peints de la grotte de la Mouthe; — Cossar Ewart : L'étude
expérimentale de la variation ; — Paul d'ENJOY : Le pays d'Annam.
Internationales Archiv fur Ethnographie (suppl. vol. XtV). — B. AdLer :
Der nordasiatische Pfeil.
Journal Asiatic Society of Bengale (1900, part. III). — Waddell : The
tribes of the Braljmaputra valley.
M. A. de Mortillet présente le 1er volume de la Société d'Excursions
scientifiques et demande l'échange.

ÉLECTIONS

M. G. Courty, géologue, présenté par MM. A. de Mortillet, Chervin et


Vinchon, est élu membre titulaire.

OBJETS OFFERTS

Crâne macrocéphale de Saint-Prex et photographies des Sépultures préhistoriques


de Chamblandes

M. G. Hervé offre à la Société, de la part de M. le Dr Alexandre Sghenk,


membre correspondant, directeur du Musée archéologique cantonal de
Lausanne :
,

1° Le moulage d'un crâne artificiellement déformé, trouvé â Saint-


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Prex, sur la rive vaudoise du Léman, dans une tombe de l'époque hel-
véto-burgonde. Ce crâne est un spécimen accompli du type de déformat
ion connu depuis Hippocrate sous le nom de macrocéphalie, déformation
rencontrée, comme on sait, au Caucase et en Grimée, en Hongrie, en
Basse-Autriche et en Bohème, en Suisse et en France (crânes de Voiteur,
de Corveissiat et de Marseille). Si les plus anciens de ces crânes remontent
au premier âge du fer, beaucoup d'entre eux, provenant de Grimée, de
Hongrie et d'Autriche, ne datent que des premiers siècles du moyen âge,
et il en est de même des deux exemplaires fournis par la Suisse (crâne de
Bel-Air, à Chesaux, et crâne de Saint-Prex), tous deux découverts dans
des sépultures burgondes.
2° M. Schenk fait également don à la Société de magnifiques photogra
phies représentant les dernières sépultures néolithiques fouillées par ses
soins, à Ghamblandes, près Pully, sous les auspices du Département vau-
dois de l'Instruction publique.
« L'on sait, écrit M. Schenk (Mater, pour l'anthrop. des populations pri
mitives de la Suisse, 1901, pp. 8-10), que les ossements de la pierre polie,
provenant de sépultures, sont excessivement rares en Suisse ; les seuls
connus sont ceux du Schweizersbild et de Daschenbûhl, dans le canton
de Schaffhouse, ceux du Châtelard et de Montagny-sur-Lutry, et enfin
ceux de Chamblandes. Les ossements du Schweizersbild, du Châtelard et
de Montagny-sur-Lutry sont de la fin de la période néolithique; ceux de
Ghamblandes, au contraire, sont plus anciens et paraissent se rapporter
au commencement ou, tout au moins, au milieu de cette période
« Ces sépultures ou cistes de pierre, découvertes pour la première, fois
en 1880 et 1881 par A. Morel-Fatio, et en 1894 et 1895 par M. A. de Molin,
conservateur du Musée d'archéologie, étaient toutes orientées de l'ouest
a l'est et mesuraient environ 1 mètre de long sur 0 m. 50 de large et de
profondeur; les parois étaient formées par quatre dalles d'une pierre
assez bien travaillée en calcaire des Alpes ou en grès dur feuilleté de la
Paudèze, posées de champ sur le sol naturel et recouvertes d'une ci
nquième aplanie au-dessous, restée à l'état brut à sa face supérieure.
Ces sépultures renfermaient quelquefois deux, trois et même cinq indi
vidus, sans que, pour cela, la dimension de la tombe se trouvât modifiée...
« Le mobilier funéraire comprend : 1° des défenses de sanglier, per
cées de trous à leurs deux extrémités et devant servir d'ornements; 2° des
morceaux d'ocre jaune et surtout d'ocre rouge; 3° des coquillages marins
provenant des bords de la Méditerranée (Tritonium nodiferum et Pectun-
culus pilosus) et perforés de deux trous ; 4° des fragments de crâne humain,
travaillés de main d'homme et jouant le rôle d'amulettes; 5° des grains
d'un collier formé de petites perles taillées dans des coquilles; 6° des
grains plus gros en corail; 7° des amulettes et des colliers en rondelles d'os;
8» des grains d'un collier composé de toute une série de petits disques en
jayet, variété de lignite provenant des régions du nord-est de l'Europe ;
9° un marteau ou percuteur en pierre, de forme sphérique... Aucune
trace, comme on voit, de poteries et d'objets en pierre polie. Par contre,
discussion 585

les sépultures du Châtelard et de Moutagny-sur-Lutry, bien que consti


tuées de la même façon que celles de Chamblandes, renfermaient un
assez grand nombre de haches polies, en général bien travaillées, des
emmanchures de haches et de ciseaux en bois de cerf, des fusaïoles en
pierre, des débris de poteries en argile grossière... »
M. Hervé insiste, en terminant, sur le fait nouveau mis en lumière par
les observations de M. Schenk : la connaissance du corail et son emploi
comme objet de parure dès les débuts de l'âge néolithique, alors qu'il
était admis jusqu'ici que le corail n'a apparu qu'au premier âge du fer.
Il montre enfin, avec et après M. Zaborowski, qui a fait naguère sur ce
sujet, devant la Société, une communication étendue (Bullet., 1898,
pp. 478-480), tout l'intérêt de ces observations pour l'étude des relations
commerciales, à grande distance et dans des directions multiples, qui ont
existé entre les primitives populations de l'Europe.
Sur la proposition de M. Hervé, la Société vote des remerciements à
M. Schenk, ainsi qu'à M. le Dr Reiss, chef des travaux photographiques
à l'Université de Lausanne, à qui sont dues les remarquables photogra
phies des sépultures de Chamblandes.
Discussion.
M. Zaborowski. — J'ai exposé les résultats des recherches de M. Schenk
sur les restes des sépultures de Chamblandes, il y a déjà plusieurs années
(Bullet. 1898, p. 477. La souche blonde en Europe) et j'en ai en même temps
fait ressortir toute la portée. Car elles constituaient à quelques égards
une preuve nouvelle en faveur de mes propres idées. Je n'ai pas manqué
de signaler en même temps les pièces les plus curieuses, grains de corail,
disques en jayet, etc., du matériel archéologique des sépultures elles-
mêmes (p. 480). Et c'est moi qui reconnaissant le mérite de M. Schenk,
ai proposé son admission parmi nous, comme correspondant étranger.
M. Hervé nous présente un crâne déformé à propos duquel je tiens à
dire quelques mots. Il est bien du type des macrocéphales de la Crimée.
Il n'est pas ancien cependant. Il appartiendrait à une sépulture burgonde
du moyen âge. C'est le plus récent qui ait été trouvé, à ma connaissance,
dans nos régions. Je n'en connais pas d'ailleurs non plus dans nos ré
gions qui soit très ancien. Ceux des sépultures grecques de Marseille sont
peut-être les plus anciens. Mais eux-mêmes ne remontent pas pour cela
nécessairement au-delà des incursions et invasions des Kymris en Europe.
Les plus anciens crânes macrocéphales connus (dont un trouvé profondé
ment situé dans les alluvions du Don) appartiennent à la Crimée indubitable
ment. C'est donc de la région de la Crimée que sont venus les gens qui se
déformaient. Ils se sont d'ailleurs maintenus sporadiquement presque jus
qu'à nos jours dans la Russie méridionale et au Caucase. Je me suis déjà
assez longuement expliqué sur tous ces faits (Bullet. 1899, Contribution à
Vethmologie ancienne et moderne du Caucase, p. 592), et même sur la signif
ication sociale probable de la déformation.
Je veux ici seulement protester une fois de plus contre la théorie qui
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fait encore aujourd'hui de ces crânes, des crânes d'Avares. Que les Avares
aient eu dans leurs bandes des individus déformés, cela est possible. Qu'on
1§ tienne même pour certain, si l'on veut. En ce cas ces individus défor
mésont été simplement incorporés par les Avares, pendant leur séjour
dans la Russie méridionale. On a bien donné un crâne déformé de Stav-
vopol comme de type brachycéphale (V. mon mémoire cité plus haut,
p. 599). Mais cette détermination est douteuse. En somme, les macro-
céphales appartiennent à un type ethnique bien défini qu'on retrouve
identiquement dans l'antique cimetière de Samthavro en Transcaucasie,
en Grimée, sur le Danube, dans des sépultures burgondes, dans des sé
pultures grecques de Marseille. Et ce type est Kymrique. Il est très utile
de constater qu'ilsubsiste môme chez les déformés modernes du Caucase,
si entourés, si imprégnés de peuples de toute autre origine. (V. plus loin
mon mémoire sur de nouveaux crânes du Caucase).
M. F. Delisle. — II me semble que venir invoquer le moment des
invasions du ve siècle de notre ère à propos de la déformation artificielle
du crâne dite des macrocéphales est inexact. Les types présentant cette
déformation sont antérieurs aux Huns, aux Burgundes et plus encore aux
Avares, bien qu'il y ait encore dans la région du Caucase une population
qui porte ce nom.
D'où sont venus les sujets dont on a retrouvé les squelettes avec le
crâne déformé en Suisse, en Savoie, en France, en Hongrie. Incontesta
blement tout invite à les regarder comme de même origine que ceux qui
sont si nombreux dans les nécropoles du nord et du sud du Caucase et de
la Crimée. Donc ils sont venus de l'Est et se sont étendus du Caucase aux
environs de Lons-le-Saulnier.
M. Hervé. — C'est dans la chaîne du Jura?
M. Delisle. — Jura, oui, mais pas la vraie chaîne, c'est sur son rebord
occidental, presque plaine, en allant vers la Saône.
Très certainement, ces crânes dits macrocéphales sont plus anciens
qu'on n'est porté à le supposer. A plusieurs reprises, Lagneau a parlé ici
de cette déformation et il les datait de l'époque Burgonde; d'autres ont
dit qu'ils étaient de l'époque Helvéto-Burgonde. En tous cas^ pour les uns,
ils sont de l'âge du bronze, pour d'autres du premier âge du fer, ce qui
n'est pas très précis.
Ils ne peuvent être considérés comme'de^l'époque Burgonde, ce peuple
originaire d'entre Oder et Vistule ne se déformait pas. Ils seraient plutôt
contemporains des Helvètes du bronze, plusieurs siècles avant J. C.
Les déformations artificielles anciennes en France sont fort douteuses.
Je n'en connais que deux cas, celui du crâne trouvé à Lozère (Seine-et-
Oise), il y a déjà longtemps, et le crâne, extrait de l'ancien dolmen de
Dampont, déposé au Laboratoire d'Anthropologie du Muséum par notre
collègue M. Laville. Ils ne présentent pas le type de la déformation ma-
crocéphale. J'ai examiné un nombre très grand de crânes déformés de
France et de sujets vivants déformés, aucun n'a reproduit le type dit ma-
crocéphale.
58"
LAVILLE. — DISQUE ET LAME EN FORME DE «UUTTOIR MAGDALÉNIEN

A notre avis, les peuples asiatiques ou européens qui ont pratiqué la dé


formation appelée par Bippocrale macrocéphale et dont des représentants
ont été retrouvés dans les sépultures en Suisse, en Savoie et en France,
sont bien antérieurs aux grands mouvements des peuples d'origine ge
rmanique qui commencèrent dans l'Europe occidentale avec l'invasion des
Gimbres et des Teutons à la fin du ne siècle avant l'ère chrétienne.
M. Félix Régnault. — On a retrouvé en différents lieux A, B, C,D., etc.,
le même type de déformation crânienne, et on en conclut que c'est à la
même race qu'appartiennent ces divers crânes. Un tel raisonnement est
aussi faux que celui qui observant une même coutume chez des peuples
différents conclurait à une parenté de races. De ce que deux peuples élo
ignés connaissent l'usage de l'arc, etc., il ne s'ensuit pas qu'ils soient de
même race.
Si les caractères anthropologiques de ces crânes sont semblables, cette
conclusion devient légitime. Mais encore faudrait-il démontrer cette re
ssemblance de caractères.

COMMUNICATIONS.

DISQUE ET LAME EN FORME DE GRATTOIR MAGDALÉNIEN.

Par M. Laville.

J'ai l'honneur de faire part à la Société du don fait à l'Ecole Nationale


Supérieure des Mines, par M. Simonin, propriétaire de la ballastière de
Gergy, d'un très beau disque, recueilli dans la couche à Corbicules.
Cette pièce (fig. -1.1 a la forme d'une lentille elliptique et est finement
taillée en tranchant sur presque tout son pourtour. Elle mesure 0ml£7
X 0m108 X 0m052.
La figure 2 est une pièce qui a été recueillie dans les couches à Cor
bicules ; c'est comme on le voit, une lame retaillée en grattoir à son ex
trémité, absolument comme les grattoirs magdaléniens. Cette lame me
sure 0m103 X 0m032 X 0m012 au talon et 0mQ9 vers le milieu.

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