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DE
TROISIÈME ÉDITION
6\~~
PARIS
ALPHONSE PICARD & FILS
~'.!I RCE nO~.·\r.\HTt::f 8"1
1903
DU ~I1~:~IF A UTI~CR
LA CONTROVERSE
DE
TROISd::ME ÉDITION
6\~j~~
,.~~~...,
PAfiIS
ALPHONSE prCARD & FILS
::;'~, rU;I~ nO:'\AP.\I\Tl::, 82
1903
Il (aut énergiquement s'effol'cel' de l'éfi/ter les
mensonges ct les faussetés, Cil reCOlll'ant aU.r:
SOli l'ces; ayant sUl'toat jJl'ésent (( l'esprit « qIle
la fJl'e/l/i(:l'e lo': de l'histoil'e est de ne pas oser
mcntll'; la seconde, de ne pas craindre de d':re
l'l'ai; Cil Oli/I'C, qlle l' histOl'ien Ile fJl'êle ail soupçon
IIi de flatterie ni d'animosùé )J.
Lcttl'e de Ll~O:"
XIII SUI' /'lI i:;/oil'c,
18 août 1883.
INSTITUT
CATl-IOLtQUE
DE PARIS
LA CONTROVERSE
ilE
c
.-.;
mêlai en t des interventions sa.crées, le j)rocédé ne
{ s'est point perdu avec la ruine des royaumes et des
divinités classiques. Ailleurs ct plu's tard, villes ct
pays ont aimé il rattacher leurs commencements il
fJuelque héros profane ou religieux. La passion
lIes nobles origines il longtemps sévi. Quand l'ima
gination populaire n'était pas assez puissante
pour dever un monument grandiose, le0ic~s
des lettrés y suppléaient par la suite, il tel point
que leuI' œuwe, commune ou purement person
nelle, édifia de véritables sanctuaires nationaux,
vénérés longtemps encore après avoir été sapés
"'C--l .. ~
par a cl'l!Jque.
J\ u V siècle, on osa déclarer les Francs d'origine
C
1
LES CO~DrE"CDlENTS DE LA CRITIQGE 7
1 INSTITUT
.CATHOLIQU&
DE PARIS
LF:S CO:>DIE:\CE:>IE:-iTS DE LA CRITIQUE 9
~ .~:::'
10 LA CO:'\TTlOVrmSE DE L'APOSTOL1C:lTl~ DES I~GLlSES
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(1800-18/12',
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(Toutes les régions ....de la France avaient fait de
même le sncrifice de leurs_ancicnnes prétentions. ""
Il est facile de le constater dans les bréviaires
diocésains alors en usag·e. ~
Ils anient été élahor6s.. .âï:i x~~~-Bn dévo
tion, ~olTlme en morale, on allait 0. cette epofJue'\1.u
plus sùr 'et l'on croyait avoir assez de ,matières de
gloire et d'édification pour se passel'-de miracles
() JI apocryphes ou problémati(Iues.~On corrjge_~nc
J rigoureusement les leçons litlll'gique~Le~
Ù (siens+'sacrifièl'ent l'aréo agitisme de saint D~s,
.~, , dont on fixa la mission <Hl IJ1C si('c e. Les Prmn
çaux distinguèrent entre :'larie de Béthanie et la
:'ladeleine, sans les rBvendiqllcl' comme apotres.
Les :'lanceaux adopti~rent pleinement le système
grégorien CIui les prive de l'honneur d'avoir été
évangélises au lor siècle. L'n seul diocèse, peut-
I~ètre, l'esta fidèle il ~a tradition: celui d~oges.
1 ~ on b]'(~\'inil'e de 1783 proclame encore saint
\1_ la l'liai disciple de saint Pierre, mais, chose
l'emarfJuable, en repoussant l'apostolicilé de tou
tes les null'es églises. Traditionniste pom soi,
critique pour les autres: la position n'est pas
unifJue (1), ni surannée. Dans un grand pays, en
(1) Le B"éviaire de Limoges (li83) qui affirme si forlement
l'aposloli<2té de slint ~111:.lial. évile 50igncnsement, dans la courie
leçon qu'il consacre à saint Julien, Ionie '1ueslion de date; mais,
dans son calendrier, il le place au IJI' ou au JV' siècle. Le B"é
viai.·c d'Ange",' ('Ii3i), qni se montre Irès sage dans la légende de
saint ?llartial et en refuse une il saint ,Julien - il le célèbre seule
ment avec un sermon de saint Jean Chrysostome, - emploie une
critique bien moins rigoureuse dans les leçons de son saint René.
----- _ .... _._-_. -"-'"~----~-'-----'--"--~--~-
LA UTl-nGll': 1:1
----
J~ dé end encore srs fastes léfj'endah~In
--
entrain égal seulemcnt il celui [lYCC lequel elle
combat les prétentions de tous les diocl~ses yoi
sins (1). Pour sayoir il quoi s'en tenir sur une
question locale. il faut consulter non pas les él'll
dits de l'endroit, mais les dudes é'crites et publiées
aux alentours, Sur la question de saint :\Ii'irtiril,
les Églises de Fr<lnce rendaient leurs procl~oés <lUX
Limousins. Ceux-ci n'étaient pas d'ailleurs entl'e
eux dans une entente complète. Cn des collabora
teurs de l'Histoirc littérairc fut l'abbé p~et,
chanoine théologal de l'église collégiale de S<lint
~Iarti<ll oe Limoges, ce 'lui n'empêche p<lS les
bénédictins, ses amis, de mettre résolument le
prètenou <lr)("re au III C siècle,
Les liYl'es liturgiques dont, au commencement
du XIX C siècle, se sen'ait le clergé· ne rOl~y~ient
d~l~ contr~ll~l' qu'ale maintenil' dans les opinions
scientifiq~s;-ll était à penser que, oesormais, les
ecclésiastiques qui feraient profession d'érudition,
tout en contrôlant soigneusement les assertions oe
leurs deyanciers, ne s'écarteraient point de leur
",
ligne et rempliraient les cadres historiques qu'ils
ilvaient tracés.--
Daus l'assentiment général qui semblait rester
acquis aux conclusions 'des san~ts' ~e2_~C:~IX siè
cles antérieurs, l'observation peut cependant noter
des points inquiétants. Le cleJ'gé ne se rend plus
compte de la quantité de travail que ces conclu
1 sions on t coù té, ni de'la sùre té de la méthode qui
les garantit: ..\près la Révolution, les prêtres, peu
nombreux et point ~'i~hes, ne possèdent ni les loi
sirs ni les ressources nécessaires aux solides et
aux 'grandes études, Ils vont il ce quïls considè
rent le plus pressé, il l'adminislration des sacre
ments et à la reconstitution du temporel. Frottés
de latin et de théologie, ils jugent l'histoire comme
lin luxe. Ils revivent les souvenirs des éVI~nements
extraordinaires de l'Empire, ils regardent la lutte
des progressistes et des réactionnaires sous fa
nestauration commeSous la monarchie de Juillet,
s'efforçant d'être utiles il. leurs amis dans la mêlée.
Les siècles anciens leur apparaissent nguemellt
écoulés selon l'ordre providentiel. POUl' les ques
tions subsidiaires comme pour les capitales, ils
~n..!îelon les intérêts de caste, l'économie du
dogmatisme, et un criterium très délicat, « le sens
"c..al"b.Q]ique». l3ien plus, comme à tous ceux qu;-;;-i1t
souffel't, il leur est difficile d'être justes et impar
lif!, , tiaux. Ils s~spectent nombre des ~dées gui o~u \ r .
~ y...t.-, If c0J:1rs avant la Révolution. Ne-.-DLurai~nt-e.!ks \ (\/(3
I tbic5, au savant prélat, 'lui défend avec tant dc talent les ti'adi
J tions venérau/es de son antique E"lise, »
P) « Il (le lJèJ'e du mensonge) se servit, pour attaquer la
, (d~\'otion en\'ers sainte ~Iadcleine, d~selt~ _~mi:scie~nce,.E.!:f;~Eljl
'3: 1 1~j;_c-_eLtjrrléraire qui dcvait aboutir enOn de nos jo!!~_à_la
l n~~ation absolue de 10ute.-reli"ion ~e. A la faveur d'une
fau!;.s.e érudition; les beaux esprits de la prétendue réforme com
mencerent par jeter des nuages sur l'identité de sainte Madeleine
avec la Péchel'esse ct la sœur de ;"Iarthe, et finirent par relé~r
i ~_E:!.I)iLdes faples les plus absurdes la tradition de son apostolat
J jU~Jue-là si unh'erscllement respectée. Leur but ultérieur, qu'ils
ne Isslmuiaient pas, était de faire retomber la honte de ces pré
IJ~ tendues erreurs sur l'Eglise catbolique, quïl leur importait de
( rendre ridicule autant qu'odieuse. » Monuments inédits, préface,
p. IV (édition Migne).
22 LA CO:;TflOVEnSE DE L' ArOSTOLlCITI~ DES I~GLlSES
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1
'1 CIL\PITIŒ II
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(1S37-1S~9)
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.\ I.\XDIISTES ET ~II:\DIISTES.
J « l.'1\.réopagi te )).
(1) Les O"igilles de rJ~'glise ROn/aine, par la commnnaulé de
Solesmes. Paris. Deuécourl (Imprimé cn 1836 el parlant celle dale
011 titre, ce \'olnme ne parut 'lu'au pl'intp.mps de l'année suivante,
comme le dit dom Piolin dans D. P,-L.-P. Guéranflel', p. Vl).
1-1
1\
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28 LA COl'\TROYERSE DE L'APOSTOLICITIt DES ÉGLISES
': 1
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Dans une publication suivante, les Institutions
:1
l liturgiques, en indiquant le bréviaire parisien
Il
1 de Harlay, le pere abbé exprimait encore plus clai
(\
.!,
" rement un système historique opposé à celui
i qu'avaient élaboré les patients travaux des éruç!its. "
i
1
C( Les traditions catholiques les plus vénérables. dit-il,
~
fU~n[ ~es. l'our commcncer par l'Eglise mème de
'il,
,
tir]
l PariS, léSCOrrecUfurs du bréviaire la desMrrrèrent de sa'\
1
viëTI1e gloire d'ètre fille doC saint D.sgrs l'Aréopagite; ils J
pOl"lerenl leur main audacieuse sllrI'efameux prodige èjûi
1/'3 suint la décollatIOn du saint fondateur de lellr propre
)\ Église. Ils distinguèrent sainte l\Iarie-~ladeleine de ~Iarie.
i')l II
sœur de Marthe: ils ôtèrent il cette dernière la qualité de
vierge ct il saint Lazare celle d'éYèque )) (1).
(, C'était ainsi qu'il fallait parler pour conquérir le
l'
\1'.., ,,
I
une- malheureuse -thèse fi r. éhabili ter, celle de l'au
\
de deconSlderer ses ndyersaires SUl' le terrain dog
matique. Racontant les malheurs de l'histoire, si
i / \ longtemps et si odieusement défig~.!:ée, il disait:
{
f.-'r
/l (1 L~ontd~buté; c'est ane le leyier d~ men
H (1) 1115t. lit., 18'>-1, t,lI, p, 4-2,2- t!dil.
1\
Iii
LA THÉOLOGIE Di IIlSTOIl\E 2()
~ ~.,
XIV ct de Louis XY continuant les conseillers de Philippe
le Bel, elles philosophes du XYlU' siècle continuant tout ce
qui a\'ait été mau\'ais a\'ant eux, iultt~rent conlre ies'ëiroits
de la hjér.ill'chie, con Ire les dognies de la foi al' la du' li-
cTŒ: nlenlir. c'élal ellr (('\'Ise. 'n ln certains gallicans, cc '-'-1
n'est pas moi qui !cnr choisis celle compagnir, certains gal- p
licans rt-digèrent l'histoire ct firenl (les recherches critiques <>
rl'Wrès un s\"sLi'nIQ préconçu, cl a\'cc le parti pris que
( Icnrs ali versai l'es an r.1ien Ît;:;"1't. ct l'on sa i1 quelles (-normes fi
('\
rt immcnses fanss('ll'S ces prl'occupalions accumulèrent rr
r
'0
SOUS la plumc ri 1'('1'1\"<11115 eccll,slasitques...... TouL n'esrpas
(IiL sur les asserLIQns passionnees ct gra~ment part iales des
~'lenr}:, des Baillet. rl(.'s~fj Ilemon l ct .lïésL~OY; ?n ~crai 1
r~,
ctonne lie la longue liste des causes Indlgnemenl Jug-ees cl ~-,
d~,
--
La positio.n traditionniste devenait insensible-
.
D arbo)' O~'lIv"es de saillt Denys l'A"eopagilc (181-5), Ïlll.!:2.-
. 1. - Il est il remarquer que J'abbé Darboy ne s~P'!:o-
nonce Eas entre les deux opinions qui identifient ou diSTlnguenl
/
\ _:
-
+>
'7t
C'...s ;
!'
à
de reporter cette prédication un évêque ambutant "
dont on ne sait que le nom, sans même avoir la
possibilité de le dater. Et si ces origines pleines de
charme et de gloire ont été adoptées par la foi de
nos ancêtres, pourquoi se laisser déposséder de
JI ces traditions? El1~_~~~_« reçu lasnnction_Q~s
représentants de l'église, archen\ques et é\'êques,
lesquels, apparemment ont dù sm~rr ce qu'ils fai
saient en se portant garants du culte public: on
1 peut bien supposer, jusqu'à preuve contraire, (pIe
~
dans tous les hon111lrs apostoliqucs unc apatbic q\lC l'on ne
saura,it acccP,tcr Il1l\l1IC dans les prC/ll,ierS pro pa g atcurs,d'llJ1ll
doctrine pmcmcnt h\llllaine. La e.ro\'j(lcnce ,Cllc-m.Q!lle
scr!li.t cn ~a\lse, clic qui, pcndant si longtomps, aurnit
l'C'fllSé il de grandes nnlions la connaissance de l'uniquc
moycn de s.dul.
« 1) que l'on ne dise pas: il cxistc encore aujomd'hui
des peuplcs a\lxquols la bonne nouvclle n'n jamaiS' (:[é
annoncée; cal' il scrail bien dimcile de démentir cclui (pli
al1irmcrait positi\'emcnt le contrairc cl souticndrait que
loutes les contrécs ùe la tcrre ont rcçu, ct presque toutes"
iL plusicurs rcpriscs, lc bicnfait de la prédicnlion é\'ang-6
lirIue ») (1).
(1) SUI' celle dcrnièl'C cLjeclion, cf. Dellet, Les ()"igilles des
,( tgli~e~, nOll\', "dit., HmS, p. lU.
t,
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1.
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CHAPITRE III
(1850·1857).
..... l.
40 LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLlCITÉ DES ÉGLISES
PROGRÈS DE LA RÉACTIOl':
~~J
de diH'rs côtés. Il J' ent, par exemple, de 1850 â '185/~ unc conlro
curieuses:
~
années. ont établi de 13 manière la plus évidente 1'~!l_I,!Je!!D~té des
J anciennes traditions quë'1lê""tém(\r.iires écrivains s'é!<lli:~_e.!!'?r~_és
de détruire ... Il est cc,·tain qne L3hr'e~~lartheel~bdelelne, ~[ar-
eelle, les saintes femmes Salomé ct !llarie, Maximin. Parmenas,
(
et plusieurs autres chrétiens, furent jetés dans une barque sans
...
,
·1
'o'
~
premier volume de son Histoire de l'Église du
~ Mans. L'introduction établissait le système chro
nologique de l'ouvrage e~ononçaitneltem~,:t
\ p~)'orig'ine apostolique. En rappelant le travail
du sulpicien, le bénédictin, au lieu de l'examiner, ne
I
l
fût-ce que dans une note et comme en passant, le
déclarait « l'un des plus beaux oUYrages de criti
, que qui existent dans notré littérature (1). » A la
"vérité toute la thèse de dom Piolin. consistant il
soutenir que saint Julien a reçu sa mission de saint
Pierre ou de saint Cléll1ent, ne repose que sur
deux autorités: premièrement la vie de Marie
~Iadeleine publiée par M. Faillon, et faussement
attribuée il Raban-Maur, secondement les discus·
sions du concile de Limoges, en 1031, où, il pro
pos de l'apostolicité de la mission de saint
Martial, on parla aussi de celle du premier évêque
du Mans. Malheureusement pour son argumenta
pr"éccpteur des empereurs Fr~nçois-Joseph ct Maximilien, était
grand ami d OUIS "<'uillol. •
(1) Intl'oduc Ion (e lstoi,'e de l'Eglise dll .Hans, p. LIV. - La
partie importante de l'introduction sc troul'e aux pages xc-ex où
l'auleur cherche il proul'er que saint Julien a reçu sa mission de
saint Pierre ou de saint Clém<'nt=:"Sur la fin de sa vie, dom Piolin';o
n'admellait plus l'authenticité du pseudo-Raban-1Iaur. D'après
M. Pau) ~Ieyer (Hist. litt., 1. XXXII, p. 96, note Il. c'est selon toute
apparence au XII" siècle qu'il cOD\'ient de placer celte compo
sition.
~ ;+'~';' -'
.\ ..
DO)! PIOLlN 43
',,1
4,1 LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES
l'
tl'es le culte inférieur qu'on rend aux con(esseul's
ponti/ès. En recevant ce propre ainsi modifié, ~Igl'
J~
\ d'apôtre, et d'en ren 9- r g le culte, à saint ~Iar~i_~l,
1 ~on premier évêque. )) Le 18 mai, Pie IX confirma
Cette décision (1).
Comme la dissertation qui avait obtenu cette
confirmation était l'œuvre de l'abbé Arbellot,
celui-ci, très fier de l'approbation d'un tribunal de
rites, \ re c.h.erch a celle::--des savants~ Il fut moins
heureux. En~'>l'Acad~mie~cartadu concours
des antiquités nationales la Dissertation, dans
N9
[ laquelle elle ne vit qu'un sujet de polémique reli
gieuse\Ce jugcme~t d~da_ign·eüx ~iscrédii;pasne
la nouvelle opinion. L~ question des origines
-
chrétiennes de la Gaule prit une grande im~~-
-
If t~e. Elle intéressait d'ailleurs toute-
. --
la Fra!!,ce.
Si Grégoire de Tours ne parle qqe de sept
évêques envoyés par le pontife romain, ceux-ci,
d'après leurs légendes respectives, n'étaient pas
venus seuls. C'est ainsi que }ulien"'aurait été
(1) VOIez la relation officielle de cette a!faire dans: Saaa
"ituum congregatione Emo et Rn" domino ca':din.ali MO"ichini
relatore, Lemovicen, Confi"mationis elogii et CIIltllS lit apos/vli
quo S. Ma,'tialis, primus Lemot:icensiwlt episcnpiis hac/enus
gavisus est ab immemorabili tempo,'e ... instante R. P. D. episco}Jo
Lemot'icensi. Lemovici, excudebant llarbou fralres, ~IDCCCLV,
in-ft·, 91 p.; et Romae, 185~, ex tIPographia Josephi llrancadoro.
- Voyez aussi comment ArbeUot raconte l'affaire, Disse,·tation
su,' l'apostolat, p. 1"18; et ~nt l'affaire se transforme chez'un
légendaire de seconde main7 Charbonnel, Q"igine de l'E:glise de
Mende, pp, 50-52, --=-
.,
LA LITURGIE DU ~IA;-;S 47
1·
'J8 LA COl'TTIOVEIISE DE r:APOSTOUr.lTt DES f:GLlSFS
l
plus de l<t véritr'~ de leur systéme chrollologique, ct
l'appliquent simplement. il leurs travaux s~ns
jamais i.ndiC{ucr,C{II'il est s,'ujet ù cor~trovel.'se,; C.'est
./0 '\ ainsi qll'unè':~.\ï'e des Dj:n~. .<JjcJjns~ Lcs~Lc.!i...S,1.~s
\ Jfal't!L~'S, pluce loul. ail commencement du Ile siè.:.
. r cie les passions de ~1~t Sallll'n~!oulouse ~
\. de_ sQint ---=--__
Denvs Je Paris nui '1 pi1raissent l,ien avoir
cu lieu. la pl'emi('rc sous Déc'e (250). la seconde
sous ~Iaximicn lIel'cule (286). On y malmène
étrangement les auteurs de l'école historique. On
ne respecte mème pas une gloirc de l'ordre: dom
Thierry Duinart (2).
50 LA CO:-'-THOVEHSE DI': L'APOSTOLICrr8 DES l~GLlSES
~l
ll1a pari. jc b con~idi're comme lelle. qlle je me permets rie
dl'mander rai~on;\ ~1. rie Broglie du ton dégagé ayee lequel
il s'('n expliqllc (1). Il
~
.. 'c composer istoirc apologétifjue de l'E~lise. Lc c~rdin:IV
riJïr:, indifju: lom Chamarc pour tr~iter b fjue5tion de la con,·c,'-
.. de Constantin, « a condilion, écrit-il, !J.!l'il.JllLoplcra 1"..trEli-
I!,J 1 hÎQp_du...Er.éviairç, de Solesmes et du gr:wd ~bbé, cl qù'il défcndra
\ sa ll~'se contrc de Droglie, Duchcsne ct Duruy, clc, )). Dorn Ch~
,marc! 1'l;pondirlju'il a\'ait s~ ce !,oint « un jugemcnt personnel»
-..; fju'i1 ne p'ourrail démontrer d'une façon péremptoire quc par dcs
doculllcnts nouve~ux Iju'il Il'espérait pas trouver,
CHAPITRE IV
(1857-1859:..
(1) Dom Piolin cutpcur un peu plus tard de l'eITet que pourr~ient
1· produire les Let/"es et il éleva des objeclions contre leur publica
tion (juin '185 11), Il n'était plus temps j M, d'Ozouville avait traité
a"cc ,on imprimcur.
~r. D'OZOC\"ILLE (il
~
et rationalisme. Le bénédictin lui reprochait en elTet
de donner la main aux hérétiques, et de faire sans
cesse l'apologie de la plus déplorable époque de
1noire hiS/aire religiens", " Cette époque, "épon
dait ~r. d'Ozouville, est ~celle de B2ssllet, de
Fénelon, de l\Iabillon, de ~Iontfaucon, des frères
Sainte-Marthe~Bollan~ist~s, des jé~tes, des
oratoriens, des bénédi.2tins, et de mille noms, tous
en honneur; ell'3~commence avec saint François de
Sales et saint Vincent de Paul, pour finir entre les
souvenirs des Carmes ou de l'exil et celui de
l'adhésion franche et sans détour au Concordat de
~
plus impérieux, qui réclamaient de leur évêJiue
~s) l'introduction de la liturgie romaine et la restaJlra
tioE des légendes du moyen âge. Ceux qui leur
résistaiênt étaient traités de gallicans, parce qu'ils
défendaient les débris de' l'ancienne liturgiê'nntio
~aJg: Ils étaient aussi appelés jansénistes, ~-;s
que l'on en vît clairement le motif (2). Les anciennes
(1) SIIp7l1éllleni al/X Lettres, p. :!G6.
(2) Yoici un exemple, tiré d e ~ , des déclamations
LES CO;\GnÈs .-\nCHÉOLOG1QUES 03
laI'
n::plise sont opposés au SHn 0 e CallO i'lue. C'est il eux d'duc1ier
l'histoire de leur croY'lnce ct des périr;: 'llIX'Iucls elle a été exposée
de la part d'une héré$ie qui renouvelail avec "dresse les plus
odieuses théories de Calnn ... Ii n'entre pas dans noire plan de
llcvelopper cette raison des arlinités qui a pu porter récole ,jansé·
~f
l
1
Cl A[]rès (lix-huit si'\cics de chrisljaIli"me, clit-il. on
renconlre clos hommcs élcyés dans le scin cie l'l~glise cal ho,
i lifjue. qui même ne sont point éloignés des ]1l'aliqllcs dc la
religion, ct pOUl' qui ccpeudant les mots cie miracle el lie
1 ,.
!
pp. 73-78. - Pour la deuxième pal,tie du con~rés CJuÎ sp tint à
Valence. "oy. mème volume, pp. ~77-281, rapporl de l'abbé :\adal
sur "origine des évêchés de Valence, Die el Sainl-Paul-Tt'ois
Châteaux,
(1) Annllail'e de Uns!, des Prov., t X ('1858), pp. '187-199.
)(. Il 'm.u (;\. LLE 65
j
Peres (e 'Eglise sont unanlmcs pour voir lin miracle écla
Jllant.dans la flropagaliûnrapidc de la foi chrétienne. Aujour
d'hni, cie:, hommes qui sc croient catholiquos cherchent il
l'rourer que ce miracle esl 1I1oins ",'idenl qu'on ne l'a cru
jusqu'ici, prrr lrr raison que toul élait préprrré clans le monde
pour faroriser la l1irrusion cl l'acloption de la nou ....elle
/r doctrine. D'aull·cs .... sOllliennellt que de ras tes contrées,
j
comme la Gaule. ne reçureut la honne nom'elle que dans le
Ill' clic [y' sic'cle (1) ... Ainsi le rationalisme et le nalura
lisme, la crainte cl 1:1 h;ûne de l'ordre surnaturel. .. sont
parvenus il éleinl1re le sens cÏ;rëlwn dans un grand nombre
d'ùmes (.2). ))
~
cause de cela, un livre J'J,P.I·c,5Ian IlC. Ccs beaux rncsslcurs-b,
voyez-"ous, . de DI'oglie, 11. e Falloux, ;'pp~rlicnnent bien plus
que Renan à la grande el'l'eur du lemps présent. Quand l'hisloire
résumera noire Siècle, c est d'cux qu'ellc parlera, et non de Renan,
car ils fonl époque bien plus que !!li, dans la gr;wde proc.!ill!0n
MI d'hérésies qui défile depuis que l'Eglise est au monde. » COlTeS
J'J 110nJancc inéclilc, 1. Il, p. 260.
(1) Ret'llecle l'Anjou el du Maine, t. !JI, p, '218.
~IOI\T DE: ~L D'OI,O['\ïI-LI': (ii
t
1
(1) Reme de l'.·lnjotl el dit Jlaine, 1. Ir, p. ~5D, Cf. Jbid., pa <es
lSï, ~5D, :J1l, :J80, du 1. li!.
(2) La leUre sur Sainl Jltliendl( .Vans cl/e JI a"!'J"ologe romain,
datée de Lmtl du 22 férrier '1858; ~l.Ia Dé{cn,se, datée du 15juillct.
f
~
M. d'01.Ouvilie. dom GUl'l'<lngel' lui l'l'pondit: « C'était un homme
trinccrcrnent pieux, m<lis l'un des c~pl'ils les plus faux Qu'il fltt
PW'~ihlp rIe rencontrer ... ~l. d·07.ou7IrJe es! morl petl "pres avoir
publie son pamplile~auf] tlel U. Piolin ne répondit pas». L. Bertrand,
.lJibliol/r. :)tllpic., t. Il, p. 324.
l, (1) Cf. Lcttrcs, pages 7-9, 88-89, '13-1,256.
Il'
~l. D'OZOCYILLE ô9
)
)1 partie de la France aurait donc le d"roit ù-e pr6
tendl'e il une foi d'origine apostolique, Un peu
d'habileté peut même faire participe;--ù cette gloire
ùes pays oubliés par les légendes. Il est intéressant
de regarder en détail par quels moyens ingénieux
on l'ecule un évêché de ùate récente ù une plus
pieuse ancienneté. L'Église d'Angers servira
d'exemple.
III
1
DOM CHAMARD ET l.:tCJ.ISE D'Ar\GEnS 73
i
ceux qui c:'oient tout ce qui a été écrit avant le
XIIe siècle la déclarent authentique et incontes-
t~e. Or voici ce que nous apprennent ces
actes (2). Je les cite et les résume avec les termes
,1
il1
DOM CHAMAnD ET L'ÉGLISE D'AN GEnS 75
IL'1
1)0~1 CHA~IAI1D ET L'ÉGLISE D'A!\GERS' 77
I
core des textes nombreux et formels de toute la
) tradition catholique, ne pel'mettent pas d'opposer
J le moindre doute il cc sentiment. )) On verra plus
tard, quand il les publiera, quels sont ces textes
de toute la tradition ca tholique. Quant nux puis
santes considérations dont il parle, c'est la dési
gnation emphntique du fameux argument liturgique
déjà suffisnmment apprécié. Dom Chnmnrd avait
ainsi lâché le mot que dom Piolin s'était toujours
refusé il prononcer.
--- ._=-::;;;:':~=::=::====::::::::-:-
1
'1
CIIAPITHE YI
(1856-1865)
EXTE:\SIOX In:s Tll.\ \'.\ ['X Ü:r. '·:XIl.\11l ES. - LE~ 1l0LL.\ :\IJlSTES.
- L.\ COXTHOYEIlSE ,\ :\.-\:\1"E5. - I.ES Ü:(;EXIJES IlE\".\:\T
L'.\C,\DI~~IlE ilES IXSCnII'TIO:\5 ET L'AC.\DI::~lIE FIl.-\:\Ç.\lSE.
~
r
la conn'exité de la théologie et de l'histoire, sa
dissertation sur ce sujet fut imprimée à la suite ct
continua la pagination d'une thèse latine intitulée:
De llomani pOllti(icis ill(aLlibiLitate commen
tarit: (1).
li,l
Au Puy, la légende apocryphe du saint évêque
Georges est remise en, honneur pal' le vicomte
, c;briel de Fages de Clwullle~ il cite dom Guéran
1
. -
~! LA CONTl10VEl1SE DE L';\POSTOLlC1TÉ DES ÉGLISES
IIl~
(1) Essai SUl' le Natllralisme (1858), p. 351.
(2) Paris, Palmé,!§90.
(3) Voici un exemple: « On 'le s'est pas contenté ùe su~er,
,-.1) ( d~.~le nouveau nrévi.aire-1i!....k[~ '.:9mainu.e sainte ~Iarie
, e Maderëine... On a encore elTacé son nom de la prose des Morts.
AiîiS..-rexiseait la satne Cl'iliqlle... Mais tout récemment, un
"
1
!
m. savant sulpicien, M. Faillon, a mis à néant cette fausse critique
qui s'impose environ depuis deux siècles il l'Eglise de Fran~e, et a rI11 ri,
n
i
LES nOI.LAl\DISTES 85
i nab an, el il a
(Jir» (3)!
pp;:lJe~I.-F
pèrUQ!l Hecke admet l'authenticité dur Pseudo-)
ailla n " doctiss;,o "S
.
~-'--~
L'ACADbuE DES IJ\SCRIPTIO:'\S 87
~
Ï1-!lllie celui qlli sc refuse ü croire fïlïC::(iint Fit;nii--na'élé
martyrisé rn l'an 101. enveloppanl dans une comlllunr
c"(md~mnalJon cl dôm Huiual't ct Lenain de TillenlOnL La
Commission donne drs éloges ü cc q n'il y a de \'él'itahlelllent
scientifique dans le line de ~l. Salmon; clic fail pl'udem,
Illrnt ses réserve;; ponr lout cequi trahit des prl'occupations
étrangères i~a scienct (1), »
Ces honnêtes gens s'imaginent flu~ le dernier mot esL dit sur
bon sens. Ils onL avec eux"tln pauvrediable d'abbé Pascal qui
r
nous a don nu un échantillon -(1ê' sa science archéologiqlle
"h
joie votre motion dans le Congrès de Limoges (2). ,Je crois
qu'il sera bon d'aborder les iJucslïOlls gén.é.rales sl"ïr'la
( cdlfque' et de proLester cOI1Ire l'immobiIifj,JpIlL.exccplion.
l ~s
\ nelle guc l'on prétend imposer à celle science dans j'ordre
(les faits historiques relatifs h la religion. Sur lout allt~e
point. on esL a.Iid~e .fl.9!!nées; on pro.fite de tOlJt; on ~
~
COngrl,gallOn ~Jcndu. CILllITcJlr du cu1lc d'apôtre qu'on
I2cu.L rcncl!:.~ il saint ~lartiaL une déCision que-Pie IA'a
1 confirmée. Assurément, yoil<'L unc auto~Hé considérable; il
) eôt nai qlil!'i'Académie dcs InscriDtion~ il propos d'un lilTe
L de jl. Havc'lcz sm les orig,ines de l'église de Hcims, a pro
~~
COI\GRES SCIENTIFIQl:ES 91
D f:~ÉDICTI1\S ET SCLPICIENS 93
I~
Franee ealholique cl sa\'anle, on.l relldu:, nos t;'ran. des j::gliscs leurs
litres tle noblesse. ct .. cmjs en possessioll de l\lllOfilolicilé celles de
Marseille, d'Arles, dé r\ar'bOnriè', de Limoges, el d'~es encore, »
CHAPITnE VII
(18GO-18GG)
~
s'imaO'inent q'u'ils ont reconstitué une histoire con
~ .
fessionnelle qui est 1'l11stou:e:- simple et vraie, ct
qUI venge et prouve toutes les opinions théolo·
giques alors en faveur. Le clergé dcvient de plus
en plus affirmatif et de plus en plus autoritaire,
poussé par les événements à prendre cc rôle. La
terreur du passé révolutionnaire, l'e~roi de l'ave
( nir démocratique, font considérer l'Eglise comme
un puissant pouvoir conservateur, et ce pouvoir, à
,J!J_. ùamner en justice (27 février '1901) il l'Ùge ùe soixante et onze ans,
On a phil?sophé Sil t: son .cas : (~. que ,le, 1J~cti,vllnai~:e des Difti,OII' Il
,nall'es, vlùe ùe.f.'sclcnce, \'Ide' ù exegese, \'Ide de Cl'lt!que, \'Ide
"d'apologétique rationnelle; ait eu onze lI'lille sousç.ri12t~,~,rs,
presque tous du clergé, c'cst, en un certain sens, scandaleux, mais
'" c'est également explicable par le fait que la cli~ntele manque de
l'esprit scientifique, philosophique et critiqu.e,'Devant ces dévia-
tions du sens catholique, que ùoivent penserl~,L~ts,'comme
les abbés Vigouroux et Vacant, qui ne comptent pas le quart de ,
J'o ces souscripteurs il leurs Dic!iollnail'es,"monulll.en.ts, ,d'e.ru~iJÜ1Jl ','
, et.de sçj~llce ! );. (1L l'abbé Ch, Denis, Leçons de l'hew'e p,'esen/e,
p. VI-VII), Il est difficile de prévoir si la postérité, plus libre et
plus impartiale que les contemporains, fera une grande différence
entre le Dictionnail'e de ?llgr Guérin et le Dictionnail'e de
~1. l'abbé Vigouroux,
6
n~ LA CO:'lTROYEnSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES
~lIi\Te. »
légendes.
l
mon Ironl a la pOU~Il'I'e cie cc sanctnairc révéré, si je puis
appuyer mes .rnem Ilres malades aux colonnes qui entourent
l'autel, enfin si j'ai cc bonheur ct cette l'arc fortune cie lOU
voir approe lçr mes evrcs e l'augus e rc iquaire, de pou,
v§iTfTrnprimcr un pieux JJalser, oh! alors le serai guéri
de mes infirmités morales ct corporelles; oh ! alors je serai
écouté clans toutes mes c1emnncles, exaucé dans tous mes
vœux, satisfait clans tous mes désirs: Si Icligcro lalllllln
rcstimcnlum cjus, sa/ra e/'o, Et en efTet, il en était ainsi.
Une vertu toute-puissante s'échappait ici du Saul'eul', ct
1 connu, soit ici t'luclié. compris. qu'il soit ici adoré. aimé
plus que dans cl'aulres conlrées; que les miracles de sa 1"1'0
lecLion ct de son amollI' y L'l'latent encore comme aux
temps antiques; que par la. vel'lu pllissanle des saintes
rtfr i ues du Verbe fnit chair, les ilmes y sOIenllout embra
/llsées, toutes consumées (u feu de la sainle dilection 1 Et
alors le passé ne nous laissera rien à regretter; et ce jour
6,
102 LA CO;./TROVERSE DE L'APOSTOLlCITÉ DES ÉGLISES
(1865-1873)
l'
106 L.c\. CO;-;TI\On:nSE DE L',\POSTOLICITI:; DES ÉGLISES
~
Crescent, disciple de saint Paul, tout au moins
clans le groupe apostolique. Dans nombre de dio
cèses on bifTerait saint Yon et ses compagnons,
martyrs de la fin du me siècle, pOUl' les remplacer
par quelque autre apùtre régional: il Sens, par
exemple, on mettrait il leU!' place, saint Savinien
et ses compagnons, Beaucoup de prêtres du ~[ans
avanceraient d'un rang le fondateur de leur insigne
Église.
li va sans dire que toutes ces prdentions ne
reposent que sm une littérature apocryphe du
moyen ùge. ~Iais ceux qui la rejettent se sont
toujours entendu apostropher par ses défenseurs de
ce reproche terrible: « Que mettez-vous il la place?
Yous ddruisez, vous n'édifiez pas! » Cette protes
tation montre llu'ell derniére analyse, la controverse
résulte du conllit de deux mentalités: la mentalité
mystique qui n:ut absolument tout savoir, ou
croire qu'elle sait,' et qui réclame des details
précis pour alimenter sa contemplation; et la
mentalité positive qui se résigne il ignorer l'incon
naissable et pense surtout il tirer parti du présent
et à préparer un meilleur avenir.
(1) COil/pte '·endu. des Con(ùellces eccldsiasti<jues du. diocI:se de
Versailles pour l'année '1899, p. 'l5!.
!',
("1) Cela n'empèche pas dom Piolin de dire que saint Julien
(au 1" siècle) établit un cimetière au !llans (Hisl. pop, de s.
Julien, p. 33).
(2) Préface des Insc"iplio?lS cfl1"éliennes de la Gaule, p. LYI.
L'AnCIll:;OLOGIE 109
(1) J.),l'iolin entreprend de ,,',:fuler l'en men fail pal' ~1. Cllel'alier
des Ar/lis pOllli/iclIIH CCIlDlllallllis in IIrf,e ,.Il'geillilllll. II appelle
de pr,"[':·rence ce I,inc Gcsla epiSCOp0>'l1ll1 CellOlllallf'l"jlllll,
« double tilre d'un mi'me OUIT;I!!e ", dil-il. Le meilleur, ou rnème
runique ;Ir~umenl pOUl' inl'oq;ler la foi à ccl {,nit est cel'lli-c,i :
« Quant il l'aulhenlicili, des documents qui serl'irent de base au
réCIt. elle ne saurait êlre rùoqu{'e en doule d'apres le caracti're
presque officiel du recuei!. la saintel,; ct la science ùe plusieurs des
(;l'ê'lll1'es du ~lans il celle ';p0'lue, el ù'un liou nornl,,'cùechanoines
du même temps, "te. » (I1e/'/1I] rI/, ,Hul/,le call1., 'XXX,"!!. p, 2g,,).
Or, il [aut distinguer entre les (:esla dOlll/li .\ Irll'ici ct les .. Iclll,~
1'O1l1 i/icll HI , Ceux-ci rl'nferll1eul quarante-neuf charles. donll'ingt
'1 , 1 ~n,tièrcment f;liIs~es ct ,~lU:l au moin\~I~te~It"es plus ou moins
"r,lIemenl. CCrla,et, o.UtleS, t. l, p. _Id-m.
CHAPITRE IX
(18'73-78)
~
_
~
122 LA CONTnOYEnSE DE L'APOSTOLJCITJ~ DES \::GLJ;:;ES
montrer qu'on ne pellt aroir une confiance ;,,"eugle dans les affir
(1) Au X\"J1' sÎcc!e, les ;\Je~icains disent 'lue saint Thomas a été
DO)! Cll'\~JAnD
')"
1-,)
~
4.,,>0 pages, sous le titre: Les Églises du Monde
l'olila/n et notamlllent celles des Gaules pendant
les tl'OLS prellllCl'S s/ècles.
Le titre est beau. A lui seul il réyèle que le
système a reçu sa base la plus Yaste, la moins
suspecte d'orgueil national,et qu'il intéresse tous
les_.pj~Qp-!gs héritiers du rQonde rOJ'!lain. Pour qui
a suivi la littérature si rebutante de la contl'overse
des origines chrétiennes de la Gaule. ce livre a des
charmes. Il transforme une querelle jusqu'alors
~
de_yarti en une question ~que, quoIque plus
dogmatique que cntJque. On sent, il chaque page,
tJ la grande école théologique de~ GuérangiD;
" mais la .thèse n'est pas prouvée.' Pour la rendre
plus facile il démontrer, l'auteur ra dégagée de
toutes les alliances compromettantes et des points
secondaires. En 1Sï3, il avait abandonné l'abbé
Faillon, tout en reconnaissant encore «( il la tradi
tion provençale un caractère de véracité qui la
met à l'abri des dédains de la critique, du moins
quant il la substance du fait traditionnel » (1).
( hommes sérieux » él~it~rdina~on historien dit
même qu'il entreprilune « croisade» en (a"cur de la (Ineslio~ de
l'aposlolicilé (Ç!. ~Ig(' nauandicT? Le CantinaI .J.-B. Pitm,
p. 5'[S), L'expresslOn dp. « crolsace )) fut fr"quemment employée
dans la Iangne drs légendaires, En 1869, par exempl~cri-
f ",lÏt : « !II. l'abbé Faillon a été, dés 18'18, le Piel'!'e l'Ermite de la
\ croisade entreprise contre les partisans de Launoy et de du Pin, »
(E:camen ai/igue, p, '183,)
('1) « Incontestablement, la légende de s~inte ~I~deleine, publiée
par l'abbé Faillon sous Il' nom de R~ban !llaur, est un tissu de
fables ... Quant à saint Front de Périgueux, saint Georges du
126 LA CO:\TnOYERSE DE L'APOSTOLIC1TÉ DES tGLlSES
!'1
En 18ï7, son détachement est encore poussé pIns
u \ ,loin, Il s'étend jusCJ.:l'ù la 2uestion de ~agi.
1 tisme de saint Denys. -
-'"'
:\Ialgré toutesces habiletes, le lecteur reste
frappé, dès l'abord, de l'a priori de la premiëre
p:-tl'lie de la thèse. Dom Chamard y suppose éta
lliis beaucoup de points qui sont en question. Il
eùt fallu exposer les textes de l'origiue de l'épisco.
pat et moutrer ce qu'il fut dès le premier siècle .
..... Or, cette démonstration fait complëtement déf'lUt. r.
.\ussi la seconde partie ne semble-t·elle reposcl'
que SUl' des analogies contestables et dangereuses.
Venant apl'cs de telles prémisses, la troisil~me Ile
peut (~tl'e juste, et ù':-tilleurs l'apostolicit(~ de saint
Trophime, éYl:que (L\rles, sur laquelle il insiste,
.::- manque totalement de preuves.'"
Ces défauts de l'ouvrage sont si saillants que,
,Mde toutesJes Renes de quelque importanc7:~_~e
~~seufë lui fit bon accueil.'- Ce furent les L'tudcs
rcligieuscs (1) des jésuites, L'auteur de l'article
\"rb)', rtc., leurs J('g-endps ,ont, ,ans doule, insu[[js~nles pour
a,seoil' un jug-ement d,',nnilif SUI' J',;poque de leur existence
mais, IIOUS le répétons, l'absence de rnOllllrnents historiques 'en
faycur de ces Églises ne dl'lrult pas le d'fëlt de possession (ue leur'
cOllfr're la l'é,omplloll St·, 'l'a e qUI resulle de notre these sur
J'antle tillé de 'cla) Isse ~ le, ..
'1. abbd F:lillon, dans les eux énormes \'olumes SUI' l'apostolat de
( sainte Jladeleine, essaya de dirimer la question en rl"ulliss~nt une
foule de documents nou\'eaux. ~lal"eureusement ces document,
,'I,licnt trop pcu ccrl~ins ou relati\'ement trop l'l'cents .. , )) (Bel'lle
lies Qlwsl;OJls /c;sl" tome XI\". p. 113}·I,:36). .
(1) :\umél'o de novel1lbrelS'ïï ; l'nrticle est du pere Il. M, Colom·
bier, qui ne se montre pos tendre pour ses ad\'crsaires, D'habitude
on se eontentait de suspecter leur foi, il va un peu plus loin:
)1. Al"BÉ 127
(lSiS)
, i
ner des rangs d'excellence. Dans plusieurs siècles , .,
1,1
(1) Voy. Migne, Dictionnail'e des apocl'yphes, ou Collection de
tous les Iivl'es apoc1'yphes J'elatifs li l'Ancien et au Nouvealt
Testament. Il n'est peut·être pas hors de propos de remarquer 1
que chez les Juifs l'a ocr' his " t !ulôt un "enre qu'une
fraude caractensée. La personnalité des ailleurs s'e 'açait devant
l'intérêt de l'idée. On ne jugeait pas avec nos idées modernes de 1
loyauté et encore moins de propriété littéraire.
(2) Apoc., XXII, p. 18"19.
(3) Le verset des Trois témoins célestes. :j
8 y(1
"
13·! LA CO:\THOYERSE nE L'APOSTOLlC1T1~ DES ÉGLISES
o
~
Gauzbert, chol'é"ègue de Limoges Yers le milieu
du XC siècle, d'ayoir, pour de l'al'gJent. fait à ses
voisins de Périgueux une vic de saint Front c[lpable
de flatter leur amour-propre,
Les pratiques que résument l'beureuse formule
d'lIériger, nOLIs sont très suffisamment connues
paT nombre de traits édifi:lnts et particulièrement
p"r une page de Guibel't, abbé de Nogent, au
commencement du XII" siècle (2). Ce digne prélat
- '
(1) His/. lilt., 1. YI. p, GO-Gt.
('2) Traité De pig>lOl'ibliS Sal1dOnliJ! - SUI' les gages ou les
reliqnes des saints, - {,cri t "ers 'll[9, dans les dernières années de
l:lG LA CO:\TnOVEnSE DE L'APOSTOLICITÉ DES I~GLlSES
s:' rie, YO;'CI il ce sujcll'élude publiéc par ~I. Abel Lefranc dans
J,'luc/es d'ilistoi,'e du moyen âge dédiées à Gabriel Jfonod
(Paris, 1896).
~lf:l\TALlTI~ Df.S l''ACSSAJnES 137
u
"
ait guère d'abbaye de fondation ancienne, qu'il
n'y ail gu~~e de' province ecclésiastique, où l'on
n'ait commis ce qu'on appelle aujourd'hui des
faux. Il se peut d'ailleurs que la postérité - si
elle continue ù s'occuper d'histoire religieuse, si
elle ne s'en laisse pas cIégoùter par la manière
dont tant d'écrivains professionnels la désho·
norent, - il se peut que la postérité se montre
moins rigoureuse dans ses jugements SUl' certains
('!crivains hagiographiques du moyen âge, supersti
tieux, crédules et astucieux comme leur (~poque.
qu'envers certains ecclésiastiques du XIX" siècle
qui, dans un temps éclairé, ont obstinément
défendu de vieux contes, persécuté de tout leur
possible les chercheurs de vérité et qui ont pris
leur parti d'entendre un peuple f1~tl'ir leur ensei
gnement sacerdotal de doctrine de métier.
Les procédés du moyen ùge n'ont rien qm
étonnent ceux qui ne sont pas étrangers à son
hisloire. ~Iais au commencement des temps mo
dernes, la question des faussaires se complique
d'un petit problème, Comment se fait-il qu'après
qlle les protestants eurent tant déclamé contre
(1) ~lgr Duchesne a soulevé de grandes indignations pour avoir
jeté le blâme sur saint ,\ldric, évêque du Mans, il propos des
falsifications opél'ées dans son église, Plus lard ~lgr Duchesne
<1 Mclaré, Aldric « un honnête évêque », Voyez Mgr Bellet,
2' édil., p, 321·325.
\
~[E"TALITÉ DES FACSS.UnES 141
o
ecclésiastiques.
A p.artir du XYlI" siècle, les faux deviennent .tlus
l'ares, sans jamais cesser de se produire. 1.,'oro.to
?iëi1' Jérôme Vignier mérite une mention spéciale.
Il fabriqua « une beUe suite de documents (1) n.
La vaine gloire d'avoir découvel't des pièces
importantes et le désir de s'attirer des faveUl's de
ln maison de Habsbourg dont il flattait les préten
tions paraissent avoir été ses mobiles. A la même
époque, dans le :'IIaine, un mystificateur inconnu,
désireux de glorifier l'humble village de la Fon
(1) Giry, 1Ila/wel de diplomatique, p. 883.
,
u
o
n~, et en ce qu'un clergé n~ tl'acasse ni ne
calomni~les hommes de conscience et de raisoIT~
,qui les rejettent.
les plus distingués ct les plus savants de sa congrlogation. Supposé
que, sur son témoignJge, les études hébraïques de son monastere
~lient trouvé crédit, voila une erreur Jcceptée. - Sur la rnaniere
dont un personnage apocryphe peut faire promptement son cbe-
min, l'oyez dJns la Revue bibli'lHC du -1" jalll"icr 'I()01, p. 95,
l'histoire du pseudo-pelerin Virgile, inventé en 1888 par le car-
dinal Pitra. - L'histoire des supercheries e,l des m,;prises reli-
gieuses au XIX' siècle pourrait former une curieuse explication de
celles du moyen âge. Mais il est t1'op tot pour i'écl·ire. Quant au
xx' siècle, un fait arrivé en '1902 fait craindre qu'il ne res$emble au
pl'(~cédenL
CIL\PITTIE XI
(lSïS-1SSS)
exprimé maintes fois dans la sainte liturgie, lc,r arro/( " le,l:
déflni.l)
lI
..
s'initiaient aux méthodes scientifiques un petit
. . ... ~
uombre de jJl'ctrcs dont les grades UlllversltalreS
garantissaÏJent la science et l'indépendance. S'ils
gagn(\rcn t, avec le lem ps, la eonsit!él'a tian, et
quelques-nns Illùme la celébrité, leurs débuts furent
pénibles.
Commeut en eùt-il été autrement? L'enseigne
mcnt dont ils s'impl'ëgnaienl était si différent de
celui qui régnait parmi tout le clergé de France!
Jeunes et hardis, quoiqu'ils fussent peu nom
breux, ils ne tardèrent pas il cOmmencer le bon
combat. POUl' détoul'fler les catholiques de lines
mal faits et insulIls.:mts qui encombraient leurs
librairies, ils fondèrent, en 18Sà;"'une revue austère
il~~le Bulletin critique: !\'aturellement elle
fut mal accueillie. On la trouYa « hypercritique» (1)
et, chose plus odieuse encore, libérale. Bien que lE
paix imposée pal' Léon XIII aux catholiques ernpè
chùt de commencer une gl'ande lutte, on chercha ft
déconsidérer la petite revue en lui suscitant des
('1) Le mot était alors Ires employé. Dans ses lI'otes his/QI'iques
~) sur un 'Jrlicle relatif all catalogue épiscopal de Poitiers,
dom Chamar parle « de l'hypercritique de M. l'abbé Duchesne)l.
1 avait dé-jà éCl'it : Cl Je me fais gloire de ne pas appartenir il
l'école hypercritique. » (p. 7 des Noies Ili~tol'iques extraites du
Bllli. de la ::>oc. des Alllil[. de l'Ouest, 2- trimestre de 1886).
LE Bl'LLETI/\ CnITIQl:E
~
débats théologiques (1). La liaison factice qu'on
avait établie autrefois entre la critique et le
jansénisme disparut peu :\ peu dennt un nom-el
accouplement, celui de la critique et du libéralisme.
On a voulu voir le triomphe de cette dernière héré
sie dans la disgrâce dont fut frappé le cardinal
~après ce qu'il appelait lui-même son (( violent
manifeste d'intransigeant» (2), et le cardinal lui
même ne le prenait point autrement en contempbnt
les incidents pénibles dont soulTrit alors son parti,
il écrivait:
(l J'ayais donc bien compris le complot '1U:l1H] je pouss:li
Compagnie.
CèS deux organes l'épondaient à un réel besoin.
1877, LVIII-362 pp. - L'auteur e,t ""'ez ignorant pour croire 'lue
p. 2,4,9,
[ héfèS1e qUI lit tant. Ilc m~J ct quc l'Eglise fl'~ppaoc ses terrj·
ans » (2).
- Jjl\
cours d'his/oil'c cccllisiasliqlle :rl'Institut catholiquc dc Paris a ,;té
suspendu. pcndant un an. il la dcmande d'un cardinal ar'cltcYèque
dC Fl'ance; ~1. Ican!. sup,:ricur gèn(:ral dc la Co. mpagnic de Saint
Sulpice" a c!<:fen,du 'lUI dcycs du sémin~irc dc Saint-Sulpice de
- PaCls. d aSSIster a ses lelons. II Or,g. dll droe. rie Langres, p, LX.
L'interdiction du cours de ~1. Duchesne par M. Icard est un fait
antérieur il la campagne du cardinal Uern;ldou. }of. Icard avait été
excitC, il prendre celle mesure par l'abbé Rambouillet qui nc patta
geait pas les ·idées de ~L Duchesne sur le }l1'OCesSIIS dogm"tique.
Le supérieur gC,neral de Saint-Sulpice et le cardinal de Sens, qui
étaient liés ù'amitié', profess"ient les mêmes opinions en questions
ecclésiastiqucs et tous ùcux étaient appelés des « gallicans ll. D'où
l'on peut remarqucr qu'il n'est pas exact de lier le gallicanisme
aux thcses critiques. - ,\près avoir remercitl les personncs qui
lui ont rendu serrice pour la publication du Libel' Pontificalis,
M. Duchesne ajoute dans la prt;face : [( Je dois ~ussi un tèmoi
gnalOe ~pC,cial de rcconnaissance à m~s supérieurs ecclésiastiques
qui m'ont accordê, pour ce tra\'ail, bien des facilités, et notam
mentie loisir relatifsans lequel je n'aurais pu le conduire au point
où il est arrjYé. "
162 LA CO:\TnovrcnsE DE L'APOSTOLICITf: DES ÉGLISES
négligé. ))
Après avoir longtemps travaillé au livre épisco
pal de Home et disséqué les légendes de quelques
Églises de France sur leurs origines, :\1. l'abLé
Duchesne étudia cet ensemble de catnlogues. D(~s
1890, il publiait il leur sujet deux mémoires. Le
premier traitait de l'Originc des diocèses épisco
paux clans l'anciennc Galllc. L'auteur faisait
remarquer qu'il subsistait vingt-quatre catalogues
en bon état, hien en règle aycc la chronologie
depuis le yC siècle. On ne peut cI'oire, concluait-il
justement, que, pour la période antérieUl'e, tous
ces catalogues aient été tous négligés et (IU'ils
présentent tous d'énormes lacunes. Peut-on sup
poser que tous aient oublié le nom des évêques
de la période la plus intéressante et la plus
méritoire: celle de la fondation de l'Église et des
persécutions? (1)
(1) L'argumenldes calalof;ucs gue .'I1f;r Duchesne a misen œUlTe
d'une manière très risoureuse avait été exposé antérieurement
L'ARGC)!ENT DES CATALOGCES 163
~
XYlIl" siècles~et c'est pourquoi"'lc~ réactionnaires
pc la légende's'élevaient contre cc traYait CJui était
une vi~ritaï)le restauration scientifique tandis .qne,
sans le recul infligé par eux à l'histoire ecclésias
tique, il n'aurait été qu'un perfectionnement ou
une vérification: la révision du Gallia Christ/alla.
Les tentatives de réfutation furent très faiLles.
t
c'esl (l'enseigner ol1iciellernenl dans un hant établissement
d'études ecclésiastiqucs, qui a été. il coup sûr, fondé pour
un l,out autre IJllt, les principes d'ulle telle mélhode, ct
l'applicalion qu'on en fait. Les raliona'iisles et les protes
tants suflisent pour le but qu'ils se proposent et les catho
( liques n'onl que faire de leurprêler la main pour les aider
ill'atleindre pl~s faeilement et plus promptement » (2).
(1) Les légendes de Provence ont l,té depuis défendues par le ~Ji
sD-'Lnoine J .-II~@ Gallia Chrisliana llovissillla, dom ,
Lévèqu~ùom ine 'ab~; il )' a Ioule une littérature \
SiirlëSlljel. On en trollver:! l'appréciation ùans les Ana/eela. -
~Toutes les prétentions provençales se brisent contr~ les témoi-
gnages antériellrs etlrès positifs de Grégoit'e de Tours, \\ïllibald
ct l'évêque ~Iodeste, qui placent le lombeau de la ~ladeleine à
Éphèse.
(2) Fastes, p. YI.
LES FASTES I~PISCOPAlJ~ lôï
suivantes:
Jtlé~ble,
bicoque, tcllc position dÛllIûurée solh1c el. en l'l'a 1 e, l'ès
~
imbu il son insu d~s préjugés dc notrc lelll~S.' l'ar:tJltagc c,t)
l' las al ' '. ns aux travaux, an mente dcs sarants
hdérodoxes sur ceux des tra\'aillcurs fi e es a a (JI et il ries
l'I~<;Ij,;e, et d'obli<;er par lit ces derniers il lullcr tout h la
(1) llevue, 1'" janvier '1895, cbronique par 1D!. ~larius Sepct el
Eugene Ledos, p. 2iO.
La llevue li pris depuis loutes les altitudes des difTérents allteurs
de comptes rendus. - A propos du lome 1'" des Fasles, le IL P.
Hippolyte Delcbayc, S. J., tout entier il la méthode scientifique,
écrit: l< La tbese de la îondation relativement tardive de la plUP:ll't
des sièges est une de celles qu'on ne delTait plus se permettre de
contester», ,. '1" janvier 1895, p. 306. - La seconde édition
du IilTe de Igr Dell Les Origines des É'glises, est pr~sentée (p,:r
dom A. du ourg) en ces termes: « ~lgr C.-F, Bellet cont:nuc à
[ combattre le bon combat pour la dérense de nos traditions '!alio
na/es ... Cet ouvrage est uu acte de coui"age ", no du 1" al'ril '18\.19,
p, 633. Rendant compte du lilTe de M, Ch. de Lasteyrie, L'Abbaye
de Sailll-.1fal·lial, dom du Bourg dit encore: « Il se range du côté
l' des négations de l'école hl'percritique " no du '1" juil!et190i, p, 343.
1
[)O~I PL.\I?Œ lô9
~
maître~uraientsans nu1ëIOute élevé la voix dans
la_circonstance presente, s'ds étaient encore du
nombre des vivants, et cette voix <lurait assurément
t~ouvé uu retentisscmellt (p ..'125) »),
10
170 LA CO"THOvEnSE DE L',\POSTOLlCrrÉ DES l~GLlSES
1.
I-'-!' '-,_ -~--
,.
T\'aïn ne fait pas de doute, parce qu'ainsi le veut, non pas la doc
récits originauI. ))
_ -::=:t
CIIAPITfiE XIII
(1895-1898)
n'a pas été amrml' par des écrits datanl de celle périillle
prlOlIlln' estpQurclle de nulle yaleur. On irait loin a\"e[; cc
raisonnement ct on aurait bien Yite supprimé les Irais
quarls de l'histoire ct même du dogme catholiqLle .... La
manière donl on traile sainl Adon (1), pOLIr ne ciler que ccl
exemple enlre laul d'aulres, IIUUS donne la caraclél'islique
des procl,dés cl de;; tendances de l'cUl' méthode dite scienti
lique. Urer, on ddruit, on n'édifie 1as. Outre qu'un lcl
réSUliaL ressem e assez bien il du I~'is cL qu'il est lui·
même lrès peu scicntiJique, il a un graye défaut: il Ile
manque pas seulement de \Tai sens cl'ilique, il malHjtl C
J\ encore de \Tai sellscllrélien. Ccllelrisle conslatalion est mal·
heureusemenl trop cel'laiLle, quand on souge qu'il s'agit ici
de \"éuél'ables tl'aùilions, contrùlée~ .~sanc1io!llIécu,ar
l'auloriLê ùes é\"êquc,.; cL de la sainte Eglise (~). 1)
,1
1
THADITlO:\S 11'3
(1895-98)
.,
blablement des interpolations ajoutées après coup,
et qui, une fois enlevées, font l'ev ivre le texte pl'i.
mitif. Ce texte, pal' conséquent, sel'ait antél'ieur
au VIle siècle (1). ))
Enchanté de ce résultat, ~Igr Bellet soumit lui
aussi à l'épreuve du CUI'SUS la légende de saint
1
Nartial. L'examen lui pet'mit d'en attl'ibuel' la
composition au \'le siècle. cc L'antiquité de ce texte,
dit le prélat, garantit d'autant l'ancienneté de
la tl'adition principale qui y est mentionnée. Ainsi,
Î
dès le VIC siècle pour le moins, sainJ)\Iartial était
1:.9'p':és~nté comme el1\'oyé de Rome en Gaule par
l'aplitrc s~int ~ielTe pou':.-.L [ll'èc1JcI' l'EvSlll
gg~ (2). )) Quelle défaite pOUl' les critiques qui pré
tendaient les légendes apostoliqucs ré:cligées il
une époque beaucoup plus récente! Comme la
découverte fut exploitée!
...s- Le président des 13ollandistcs, le P. de Smedt,
répondit il l\Igr Bellet que l'al'gnment n'était pas
concluant,Spal'ce que remploi du CUI'SUS, quoique
peu fréquent chez les Carolingiens, n'avait pour
tant jamais cessé complètement, et il avanç.ait des
exemples de sa judicieuse observation. l'liais le
savant jésuite n'était point pl'éparé à cette ques·
tion nouvelle et son adyersaire tira des avantages
de sa réplique (3).
'11.
H1Q LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLICITJ~ DES ÉGLISES
LE CURSCS 191
(1890-t!:lOO) .
~
l'~née 1899, la qu~stion suivante: Érangélisation
des Gaules. - Etat actuel de la question sur
l'époque de la renue d~ ft Lutèce.
Voici les passages les plus importants du compte
rendu (1) :
« Au débul du rapporl sur cellc qucslion si in léressan te.
puisqu'clic lraile le problème de nos ori~~nc~ rcligj~;:.
dcux obscn'alions qui pal'aissent sc conlredire pem'ent ct
doivent èlre failes. La lccture lrès allcnliYo dcs procès
verbaux, parfois un pcu brcr~, ne nous a ricn dit des expli
calions ou mème dcs discussions qu'un libre cl courlois
échange de parolcs, il propos d'un poinl d'hisloirc non
(léliniliyclllcllllranché, aurail pu susciler. Ou bicn le Secré
taire de la Conférence est muct. ou il sc conlente d'écrire,
commo l'un d'eux: « Cc tra\'ail écouté ayec attenlion, n'a
donné lieu il aucune remarque. )l Est-cc lassilude d'unc
oreille lrop douccrnont bercée pal' une lcclure monolone ct
diseri'le. ou acceplalion complèle cl rél1échie dcs idées
émiscs par le Conft'roncier .! Nous a,[merions mieux la pre
mii're explication, cal' il semble qllé la conlradiclion. mère
des inlerpellalions qui sc croisenl polirTé pl!ls grand !ljen
dola' Yérité,-:aurait dli sc produire en pareille matière. Et
pour le redire en passant. il serait il désirer que le comptc
rellclu de nos fraternelles et cantonales réunions ne flil pas
un.iquemenl une analyse plus ou moins dénloppée. loujours
consciencieuse du lrayail préparé, mais lin écho !idèle de cc
qlle chacun a cru pouvoir dire pour ou conlre les conclu·
sions du Conférencier. El cela élaitd'aulant plus facile dans
le cas présent - cl c'est notre seconde obsenation - qu'il
\
1
régulières '! non nomhre de nos sil'ges épiscopaux remon·
tent·ils aux Apùtres ou il leurs p,'enliers disciples? En
pal'liculier, Denys l'Aréa xl"ite est-il le nll!ffie que Denys de
Paris'! Cne éeo e répollli oui, une autre non.
(( TQ11~les .conférenciers--:-:wec plus ou.moins cl'énergie, se
sont rangés·ciu ·ëùté de ['amrlllatin. en seul a paru défendre
la négati\'e, Aucun ne s'est contenté d'exposer impartiale
ment. nons voulons dire sans pl'éoccupation de conclure
dans l'un ou l'autre sens, l'dal Je la (jul'siioll. la seule chose
que nous avions en yue (~), )
question historique:
(1) Contpte rendll p01l1' l'année 1899, p. ·158··160.
(2) Ibid., p.165.
~-" ...
"
teur :
~
~J3~\'iaire romain a été rédigé .a,rant Baronius qui a iIlan
~. 0 rI IIcmènt et dé par ordre ponlilical, llnc crilil/110
, . e aussi ru en e qu nerglque' 0 re mSlS ance à
blàmer nous est imposée par III stancc qu'ont misc Ics
LES CO:\l>ÉRENCES DE VERSA ILLES 205
~
Confércncicrs, cn très grandc majorité, il cn appclcr il l'au.-
todté l(i~iol:i9.!I_C_~_Ji~~'iaiEc.~_rnainet h qualilier sl:\'èî:C-
ment les corrections localcs qui con traricnt leur respcct, selon
nous cxagéré, pOUl' la valcur documcntairc dcs légcndes
aussi séculaircs quc risqures,
(( 3" Dicn imprudemmcnt, ù notrc ads, plusieurs Conféren-
cicrs ont poussé il nom'cau, sous la forme d'une lranscl'ip-
tion copieusemcnt prolongée, un cri d'alarme clejù jcté pal'
dcs membl'cs de l'Épiscopat. entre aulrcs - c'cst la seule
citation tronn!e dans lcs Confércnces il ce sujct - pal' ~Igr
Cotton, én~que de Valencc ....
1 " 1 (( La védté fait un devoil' au lLlpportcur de rcmarqucr quc
, • ~Q!Jme '.c1.L/lQJ1J1JiLn:a Ijcn~! v_~ir clan_sJ.~_débat, contrai-
('elllent il l'émotion du Confércllcicl' qui outrcpasse mani-
festcmcnt lJ pcnsée du vénérable Prélat. commc une
lectul'c attentivc dc son tcxtc le démontrc; que le rrai SCliS
chrétien ne saul'ait ètre atteint par l'élirninalion,-quaôT il
la certitudc historique, lie légcnlld i:loutle moin'Sl!outêllscs •
1) ?t _qui n.'intél:?sscnt en aucun,c façon le (l,0!i-Il~e lrailleul'~
InJttaquc; qu tl y aurait peut-dreplus dC-Jos!e trrstesse a
constatcr qu'on rcste qllalld }l\('IlIC attaché;\ une allîrmatioll
historique dénuée dcêpreu\-cs'sédeuscs. ct qu'enfin le l'CSPCCt
pout' le contrà!e et la sal/clioll locale délinés pal' un Onli-
nairc nc sau~'aicnt exigcl' l'allhésion aiJsolue que l'auloril,':
de la sainte Eglise n'a jamais imposéecn parcillc malièl'c....
(( 1\'0 us pourrions cn rester là, dc ces oiJscrvations "énérale,;.
si nous n'ayiOllS il cœur (kèli.:'isip.Q.Clln~L~_I'I'Cur:'énoncée
dans maints travaux ct inspil'ée pal' cc que nous dcman,
D (don.s la p~rmis~io~ cie qn;~lificr de n~ ~mba;I~T:c:~(~.~·g;!~_il
..!La.l!.o~l_'~), La cltatlOn sun'ante, dont la repelilion llldlqUC
une source commune, légitimcra l'insistance cie notl'e criti-
que: «( Imagine·t·on cc quasi-dédain de la Pro\'idence pour
/'1 Il notre France ?.. , Ce titre cie Fille aillée qui devait plu~ tard
- lui ètre déccrné n'obligeait-il pas, en quelquesorte, l'Eglise
naissJnte il la comptel' parmi les nations évangélisées dès
le début?» Faut-il donc redire à satiété gue l'École critique,
1 mcttons hypeI'critique, la plus a\'ancél en exigences dOCll-
l,
fi II~ IlleJ1.1i!l.r.!2.Sn 'a jamais nié que les Gaules n'mentéiTéyangé-
If' V lisées, au moins dans leurs parbes méridionales, dès le
o pre,!! ICI' sIècle? Ce qu elle se refuse il admettre avec la
1'2
206 LA CONTnOVEnSE DE I:APOSTOLlCITl~ DES }~GLISES
~
/',
l'LOf'
picusc sérénjlé des leni~nts de l't'coly tl'aI1i1jQnnelle; c'est
l'Ql'ganisnlioll hiérarc1liqlle, .éI!ismI!al~, quasi-diocésaine,
qu'on voudrait attri15üel' il notre Patl'ie, dès les te!nps '!pos·
toliques, Surtout ce contre qlloi elle DC nlénage pas ses
(îbjCêLlons, c'est la croyanco ferme ct absolue il l'Apostoli
cité de ce!:iai]lQs.ÉJrliscs résullant dc la mission, c'csC::a:é!lrc
ue Tcnvoi certain l)ar les Apùtres de LO/ls les é\-èqucs-fon
dillëllrs én umérés dans le famcux textc de li régoire de Tours:
} ct cie plusieurs autres, comme Lazare,~ssaintes~mp,!g!les
cl ses compagnons. Dû pIns pourquoi regardcl' comIne unc
llivinc défa\'cur, si ces Illols Ile juraient pa~ dc sc voil'
o réunis,' le fait d'unc clilTusion Ull peu retardée'dc la parolc
é\'angéliqllc '1 .. ,
( Nous jugcons inutilc, l'examcn rlcs tra\'anx d'autrui
n'ayant pas il sc transformer en la rédaction d'un travail
personncl sllr la matièrc, de sui\TC pas il pas l'argulllcnta
tion dcs Conférenciers. D'ailleurs, ils se ressemblent presquc
tous pour Ic choix cles prcuves et surtout par la conclusion,
En vûrtu cl'un elllpl'unt directement fail ou d'llue référencc
médiatc et secourable, ils en appellent il l'aulorité clcs deux
princi aux champiuns des Écules 0 10sée5, en cc qui COll
ccrne e\'ang-c lsa 1011 pro\-en~'ale : l\IgtCllëllcO ct 1'I1gl'
~. ~Iais il y.Lt cctte dilTél'encc nolalJ~5ignalée.
entrù la manière dont ils inV"oqucnt l'un ou l'autrc de ccs
deux anteurs, c'est que, ))()/U' tous - il part un lra\'ail oit
~~lla contro\'el'scest plutùt exposée que résolue - ~I~t
J'V ~st lc représentant Llc la \'érité lJ.istorîquc, tandis que Mgr
D'U'Bîêsnc csl- ces citations sont texluelles - l'elllu/i' rI,'S
Uwnoij, dcs Tillemollt, des IJail/et lln CS]ll'it im/1l1 de Im
rl~ clOIlce~ ratiOllalistcs ... '/In clllIl'mi 1111 l'l'présentant d,l' celle
~
sieurs stigmatisent avee virulence ces adeptes des
théories rationali'stes, dignes émules de Rellan,
contempteurs des plus vénérables traditions (sic),
etc., etc. Ce n'est plus l'exposition calme d'un point
d'histoire, e'est la polémique violente avec toutes
ses rigueurs (2). ))
En ce qui concerne les Disciples immédiats des
Apôtres, sa/nt Crescent à Viellne, saint l'rophill2e
à Arles, saint Mal'tial à Limoges, etc. », puisant
aux mêmes sources que l'année préCédente, «( les
conférenciers ont énoncé le même résultat. Grégoire
d~ Tou!:s et Mgr Duchesne, pour ne citer que le
père et le dernier fils de récole critique, ont les
honneurs de la même défaveur et parfois de la
même réprGbation. Un Conférencier s'il'l'ite fort, à
très juste titre cette fois, que l'on ajoute indùment
au nom de Grégoire de Tours la qualification de
saint. ~lais son indignation, qui pourrait être
('1) Compte ,'cndu 1)011" l'annde '1900, p, '162-17,\:.
(2) ibid., p, '180.
208 LA CONTROVEI\SE DE L'APOSTOLICITf; DES f:GLISES
~
GrégOire actuel, contempteur de nos traditiolls
na~les, im bll d'idées plus réldonalz'stes que
ratiollnelles, etc., etc (1). »
~
de Jésus-Christ, la première communauté chré-
tienne était née en France: elle avait son berceau
en Gât,inais, elle élevait à la Vierge le premier
sanctuaire sur le sol des Gaules ». Si l'on ren-
contre une telle assertion dans un périodique qui
~~ prétend l'organe des catholiques savants et l~t
~
('.!)~, llistoi"e des Pdainages 1'mnçais de la T"i!s
Sainiè1r:;;;:ge, p. 91i. Cet ouvrage est un « magnifique» in-'t o de
l.'.!i'.! pages bondées de traditions aussi respectables.
~
.-:T-......,"-,----"-:---~_::_ ---. c-~7 ~~-~--~ -. - - -
écrivait:
« C'cslla moëlle do nolre culto national, celle qui circule
par lêsliombrcux réseaux-d'un fî'fsrïehe appal'eil litur·
N5 gique, animant les fètes, Ics cérémonies, les grandes com
mémorations, remplissant les hymnes, les pl'oses, les
,1
'11 fortes peintes sur le bois ct la toile, sCl1lpll'~es
\ 'ill""OO', '" '''' li"",,,; i ",pi "m 1 1" """"" ,i m pl"
dans la pierre
elle marbre; surloul, imprimant ses vives images au olus
0'
profond do la Il1clnuirc"popii1iiire par huit ou dix sièclc0Je
[
SO~lCIICS [él'éliti()Il~. Ce n'est pas du roll~:lorc; le Pen plo,
mrttmnfcTC1ifëf""dc sc'; propres reSSOI.ll'Ces,-l'ayanl'rcl.Hl,
au début, de la main :ll'lillciousc des lettrés,*Néanmoins,
. W invenLions, primol'lliaJell1ent J'('IlI\:IJës~ inspirées anssi
1 lli!.!:.A~~obiles plus que suspeds:' I,l pil-lt': de la foule les a
1 pUl'jUées cl rendnes na'~:es en les localis;lnl, les transfor
. luanl cl les f:lisant siennes·; en sorte qu'apri's quelques
d,'lais, sous la formc de \e<;ons, de compositions, de chants,
1) (do con,tes. de,r.écits·~'on les. a Vl,!CS sc. ~llbslituer_tE~!~011e' ., (
o. Ineut a la Hfllable histOire cv,ingellqne ct a~)stolJque.
1)ellui'S lors, chaque foi" qn'il a d(\ que~iion de' Îes-;:(l\l
mdtrc a lin examen critique, on s'esl aperçu qu't'lIG':..for
llIaient un congIOl!ll'l'at compact. encastrant rilcth·-rrô
~~ritllelle
N3 A ajusté, qllll tont cntière; tellclIlcnt"ënmpacl. et. tellcment hien
pOlir le morliller', ne flll·ce qu'un tont. petit pen,
c'est le bloc total qu'on risque tle réduirc en débris)) (1).
ri')
sans que l" on s en aperçut.~ L es eveques
1 ,. f rançUlS
'
des XVII" et XVIll" siècles, quand ils réimprimaient '1)
le bréviaire diocésain, c~ig~~ient les l~g~~es (
dans le sens critique, diminuaient le culte des
~, saints problématiques;' supprimaient sans esclan
dre celui des"'saints apocryphes.' Ils n'interve
naient point dans les discussions des érudits, ne
croyant pas qu'elles atteignissent la religion. Mis
en face des mêmes problèmes, après IQ_l:c@_ctio]l
\ anti.f.~e, les ~vêq~es de la fin .du XIX". siècle ne
, les ont pomt envIsages avec la meme fr01deur. Ils
--r ont paru craindre le « redoutable ébranlement » ;
\\ et presque tous les diocèses ont été témoins de la
) \ part de lcurs chefs de manifesta tion~ d'une foi
ap~~.~~i~te aussi accentuée qu'impatiente de
contradictions. Qu'on en juge par quelques
exemples:
1, ..
Le 15 aoùt 189 1 le ~ili2..'l~ IlQl!!'.!:.et, é-2:~g~~~e
Rodez, prêchant à Mende, fit ù propos de la date
d-;In fondation de cette église, une sortie véhé
mente contre les historiens:
r;
.!:s ant~uilés fabuleuses, et qui veulent que lc christia·
ropo (1 ),OLc. ))
i
Notl'e-Seigneur, Simon le lépreux, c'elui-là mêmCëjUè le flis
dëî5iCufaiChomme honora jusqu'à recevoir son hospita
lité et m~er il sa table, il celle table fameuse Ol! tîTIrrup
tiûn1Etdeleinë:poussée par le repentir, attirée par le divin
amour?
~IONSEIGNEUR I\U)!EAU 21ï
« sainte Marthe est la premii't'e qni ait été l'e\'endiqu(~e par les
II Pro,·ençaux. Avant la lin du XII" siëcle. ce qne l'on racontait des
« saints dc Palestine émigrés en Provcnce, on le tenail des Dour·
« guignons et spécialement des moines de Yc'T.elay, 1) Fasles, J,
p. 32G. La Semaine d'Aix remarqne a ce Pl'OPOS quc, ll'aprës une
pièce conservée aux mèmcs al'chi,'cs. le pape Benoit IX co~-
, J'é"lise de Saint-\ïctorc\e ~Iarscille, le 13 oë"loiïrë"lO!fO, fil,
dans le Pl'occs·vera e a consëcl'a Ion historlqne (Ju célëbrc'
monastcre et mentionna Jes corps des <ainls marty!'s cl" \larseille
aui.)· furent ensevelis: « 1~'1 sewcl; La:a"i a CI"'j;lo JCSll "es-W:cc
\/
, taU acsanr.lo,·um Illnoce~»
La ch:'rle signalc"e par ~À:n1901 ,;tait d"'ja mentionnée
dans j "1' Oe en 18!l8, Les O"jgillcs, p, 251. Quant au docu
ment dit de . 010, il est discuté depuis Launoy (Cr. ~Jgr Bellct, op.
Cil.,'p. 273; làstû; I, -p. 3ll)- 'C'est .unsique les controversistes
piétinent sur place.
CHAPITRE XVII
(1900-1901)
(1) Pour tous ceux 'lui ont suivi celte controverse si ùpre, l'article
renrerme des détails très consolants (p. 3ï). On apprend que ~Igr
Bellet était à nome quand il sut qu'on venait « d'élever à la dignité
de protonotaire apostolique » ~l. l'abbé Duchesne, directeur de
l'École française, Il alla congratuler tout de suite « son nouveau
collègue en prélature. »« Si jamais récompense fut bien méritée,
c'est surtout cette fois .... » « Que ~Jgr Dllchesne, ajoute Mgr Bellet,
reçoive l'expression et de nos félicitations et de notre g-ratitude
pour l'accueil si sympathique qu'il a bien voulu nous faire. On peut
différer d'opinion dans les matières liures du domaine de l'his
toire, mais on garde toujours vis-à-vis d'un contradicteur - et
surtout d'un contradicteur de valeur - les sentiments de la plus
respectueuse déférence. » Ces lignes sont à comparer avec la polé
mique antérieure; voy. par exemple, Les Origines, 2- édit.,
pp. 20-22, et 321-325.
M. LE CHANOINE BUSSON 221
~
(.--..
L~ r :" /.
, ,-;/ ,,~
'L .)
9'--- rj- J
.!Jo 1 .,,/
(. -IY
t)/V....~ 11 "1
APPENDICE 1
NOTES mIlLIOGfiAFHIQUES,
!
Pour le fond de la question lui-mème, c'est-il-dire l'his
..
GÉNÉRALITÉS.
Provence, mais sans le, donner pOlir de l'histoire; pOlir Illi t'hi,·
.'
JI
dernier mot et que ses aUa ues si vives n'ont pas diminué
les sérieuses probabilités de la thèse es orIgines aposloli!]ues de
plusieurs Eglises de France. »
~~
22 décembre 1868.
auteur, p. 38.
gues principes;
.1.,
l
de tous. les travau.x de l'Académie; mais je ne manquerai pas,
de dire ce que je pense de votre Mémoire à ceux de mes confrères
au jugement desquels il se trouve soumis.
« Agréez, je vous prie, Monsieur, etc.
P.-Augustin TllIERRY.
.!..:UJJlai. » (1855J
TROUET (l'abbé - Les Cata/ogucs épiscopa ux de L'ancienne
at/e. - éponse au Jlémoil'e Stl?' l'origine des diocèses ....
de l'abbé Duchesne.
Rcvuc du Monde catholiquc, nOS d'avril-septembre 1894; tirageà
part avec bibliographie.
Il
• .... l' ..,
PROVINCE D'AIX
(t) « Les notes qui contenaient le résultat de ces recherches étaient dans la
biblio'theque de M. Leblanc-Duvaure, un des descendants de leur auteur. »
14.
- ~ .~~- "~ -" ';MM _:! ~ ..,'!i
PROVINCE D'AUCH.
=;r"
• GnIFFON (abbé). - Catalogue analytique des écêques de
Nîmes (t'iimes, P. Jouye, 1879, in-8', 73 pp.).
Extrait du Bulletin de l'A,·t chrétien. « Ce n'est que vcrs la fin
du IV' siècle que l'histoire religieuse de Nîmes commence d'une
manière certaine et nous présente un évèque parfaitement incon
testable [saint FeliI]. » (p. 6).
Ce Félix « doit son eIistence à Polycarpe de la Rivière. ~ Fastes,
l, p. 301, note 1.
L.\~IOCREUX(chanoine). - Les saintes Jla1'ies de l'rorence.
Leur vie et lcur culte (Nimes, Lcfarc, fr., 189;5, in-1G,
xVI-2G;5 pp.).
Le rapport de l'abbé Seytre à l'éI'èque de Nîmes (A. Gilly) pour
octroi de ['imp"Î1l1alw' caractérise ainsi cet ouvrage:
« C'est le provençal, et le prêtre provençal qui parle avec son
cœur pnthousiaste, quand il s'agit de retracer les origines du
christianisme choisissant son berceau sur notre sol privilégié ct
beni. ... Avec beaucoup de tact, ~l. le chanoine Lamoureux a su
écarter de son livre, tout en les signalant aU passage, les discus
sions d'une critique moderne qui semble systématiquement hos
tile, et dont il vellt bien respecter les intentions quelque peu
prétentieuses. Un débat sur le fond eùt été indiscret pour les
foules si pleines d'entrain et de saintes croyances. » (p. VIII-IX).
diocèse dc Bordeaux.
p,353-378. "
On trouvera dans cet article une exposition de la manière dont
J 1 elle a bien fait d'être p:Jtiente. Les attaques ont provoqué des
ripostes, les doutes et les négations ont obligé les défenseurs de
a
l'antique tradition des recherches 4ue Jes plus heureuses décou
"ertes ont dPja récompensées. Désormais toule l'Église de France
NOTES BIBLIOGIUPHIQUES 255
l'
· :1--"
PROVINCE DE BESANÇON.
PROVINCE DE BORDEAUX.
1
'[
PROVINCE DE BOURGES.
(1. II, p. 50'1); mais la noticc' qu'il lui consacre lui rait recevoir sa
mission de saint Clémenl. « Le Souverain Ponlire lui adjoignit •
plusieurs coopérateurs, tous, comme lui, brûlant dc zele et d'ar
dcur apostolique, C'(~taient Neclaire, Mammel, Mary, Sirénat,
Antonin, et peut-être Amand, Ursin et Amandin. A la tête de celte
valeureuse phalange, Austremoine partit de Rome, probablement
aux environs de l'an 80 de l'ère chréliennp. » (p. 536).
L'auteur s'appuie sur le « livre décisir» (p. 504) de Mgr Bcllel,
et sur « la savante étude de M. Faillon • (p. 520). ~Igr Duchesnc
est longuement pris il partie.
Une notice de 10 p. est accordée a « saint Grégoire, archevêque
de Tours, 539-595, » sans que l'histoire de son titre soit esquiss()e.
Avant la réaction anticritiqlle, le livre classique sur les origines
de l'I~glise de Clermont êtait celui du chanoine J. Durraisse :
L'Origine des I:glises de Fmncc p"ouvP-e pa,' la sllcces.•ion de ses
évêques, avec la Vie de saillt Austremoine, p,'enlie" ap,jt"e et
p"inlat des Aquitaines, Paris. Michallet, 1688, in-8 de 521 pp.
L'auteur assigne l'annee 253 (p. l(6) :i. l'arriv"e de saint Austre
moine. Son sentiment semble avoir été adopté a Clermont jus
qu'a l'épiscopat de ~Igr Féron, c'est-a-dire jusqu'au milieu du
XIX' siècle, époque où l'on introduisit dans le propre du diocèse un
ornce de la Contmc11l0"ali(ln de 10115 les sainls d'Atwel'gne
('15 novembre) dont une le\~on arfirme l'apostolicité de l'Eglise de
Clermont. Celte leçon et le mémoire qui en a justifié l'acceptation
sont l'Œuvre d'un collègue de M. Faillon, M. Et. Anglaret, direc
--
teur au séminaire de Montrerrand (Cr. Bib. Sulpic., Il, p. 4.12).
in-8).
origines religieuses ..... des indifTérents qui ne sont pas assez fiers
) pour apprécier la faveur qu'a eue notre belle patrie d'attirer tout
du 16 anil '1861).
.j
1 1
De vivait que de a' es. l' que: es tra itions ont il n'l'lait que
l'intermédiaire ne remontaient pas au delà du XI/'ou du XI' siecle.
Les monuments antérieurs se révèlent. el pour voire part,
. monsieur l'abbé. permeltez-moi de vous faire compliment de votre
Il
125 sqq.
15.
1 -"
1.
~:
r
262 LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES
de Mgr Bellet sur les Origines des ~tglises de F"ance et les Fastes
épiscopaux (18!l8).
~
.
t 'l.Î
'. , l'
~.
"1
)
(
PROVINCE DE CAMBRAI
_.'......--:-.-...
' ..
PROVINCE DE LYON.
,\
~
enfaflts et des l'coliers. pa,' " saint Denys l'Al'l;0p.agile, premier
ris - é':i!J.!le de Paris ct auteur mysliqu'e. ~ Cr. Mgr Pl'chenard, L'lmli
/111 calhol;qlle, p, 32.
~- Us .tctes de sailli Dmys de P!/ris. Jl'llldc hislo
nqtlc ct critiquc, pal' V. Da\"in, chanoine de Versailles,
docteur en théologie et en droit canonique (Paris, llill..,7,
in-S, 86 pp,),
Extrait de la RevlIe du .llomlc catho/iqllc, juillet-août 1897.
Les pages les plus neuves et les plus caractéristiques de ce
tra\'ail sont ..:elles ou j'auteur expose en qnelles circonstances et
arec quels principe<Tfiz.5üTte Sirrnon9}a débrouillé la question
d)"onisienne. « Il ~ présidé. dit D.mn. a~ré\'Olutionlittéraire,
Jl trop uarallcle Je la révolution relig-ieusc, qui a~r nom pal'
cxcellcnce la Révolution .... SiI'monel ... était ami dë5>~thoLi)
sannl calviniste dé'iU1sé en caholique ... En 16!~2, Slrlnond,
\'oulant procurer à ~on ne,'eu de la Lan~u~ice dans lc
~lidi, invente la qucstion de la Régale ..... Il.fail paraîtrc, sous le
1
nom du neveu à fournir, un opuscule de 63 pages jn-~o, dont il
suffit de citer le titrc pour dire la forfaituI'c ... C'est de cet écrit du
pere Sirmond qu'est sortie en 1672 la néfaste qucstion de la
Régale. Elle aboutira en 1682 aux Quatre Articles de Bossuct, qlli
dOivent aboutir à la Constitution ci,'ile du clergé et il la main-mise
sur tous les biens de l'Eglise, le peuple sou"erain rcmplacanl,
J
da.!!.s la France conQ,ujs!! et anéantie ~ le Roy» sou\·er:lÎn. ~
r<~ ~ lJJ Révolution aora soin de portet· ses cou s sur s<lint Den,·s et es
JV tombeaux des l'ois mis a 001 l'e u sien, en même temps que sur
l'Eglise. Un châtiment providentiel "a rappeler les coups simul
tanés, il )" a un demi-siecle. du trop aveugle pere Sirmond, morl
assurément de douleur, s'il l'eût entreru. Le roi de France :I)"ant
été décapité le 21 janrier, la reine le sera le 16 octobre, etc.
(pp. 79-80;
NOTES BII3LIOGnAPHIQUES 275
~
La haine des traditions yénérahle~J~.!.Ljleine.à constater et leur
orgueil personnel, ~ outrageant seize siècles comme l'orgueil
IIlconscient de ceux gui les sui"ent encore, fait mal. On cile un
Jugement lIlepte, on ne le diSCüte pas.Sea.-opu;:tet he.'eses esse.
c ./l
7)..., ~-J 1 -. j t?"'~ 11"i. 1.
A9 -, .'\...,"7 -- J~ '> "
f~~, ----
V'OIc!V
16
PROVINCE DE REIMS.
'..
PROVINCE DE ROUEN.
"
PROVINCE DE SENS.
opposé. » .
Jéhan mourut en 187-1. Voici l'extrait d'une note que lui consacra
ij l'J.:j:lise de, Tours..... Son corps a été, selon ses vœi.ix, reporté au
r,.
r paj'S de ses pèl'es, où, par ordre de Mgr l\\vêque de Saint-Brieuc,
CBuSSO:V - Les. sources (,le le: «( l~ie de saint Jul,i~'~ »), parJ\
----rerhald (La\al, Goupil, 1QQQ, ln-8, 98 pp., prIX . 2 Cr.). ~
Extrait de La Pl'Ovince du Maine, l. VIII, 1900, numéros de
mai-novembre,
Les Scmaines )'eligicuses, organes officiels des évêchés, qui se sont
toujours montrées si dures pOlir les travaux critiques, ont célébré
a\'ec un llTisme qui n'a jamais récompensé les travaux d'un
Mommsen les écrits en faveur des légendes.
Voici en quels termes La Semaine du Fidèle du diocèse du
Mans (nO du 5aui1190-l) rendait compte du tl'avail,lrès mél'iloire,
de M. le chanoine Busson: « C'est une œUlTe absolument remar
quable, de tres grande portée, et telle qu'on pou\'ait l'attendre d'un
sa\'ant de celle trempe, Elle accuse d'abord un latiniste de premier
ordre, familiarise avec les ecrivains, la prosodie, le stl'le, les pro
cédés) les idiotismes, les élégances, les diverses époques, haute et
- Curiosités historiques.
quel', tous les habitants qui avaient péri dans le s~c de Cologne»
(p.1iO).
La légende du martyre de « onze mille "ierges » a été naturelle
ment l'objet d'un grand zèle de la part des traditionnisles. En 1845,
parlant du nombre de ces martyrs, d'après leurs reliques gardées
dans « la sainte cité de Cologne», dom Guéranger écrivait: « !\ous
ignorons le nombre exa. ct des cor.ps q. u'ell.e a.cons..e. l'\'és. i mais nous
savoé5qif'il-esl encore tres el.el'e i d'a.gtre parL_ nos propres
recherches sur le nomlJ"rCdëS ~~!~.s_~mJ~~g!1.~s de sainte
Ursule, venus de COlog-neettïOnorés dans diverses églises de
[
!"Europe calhOTique, nous a l;lIlarrÎ\'êr à·-üiïChifi'ré ui dé asse
huit cenfCînguqnte» ( tlXL,aU'e cat 10 "lue,. , ~, p. .
.Les travaux légendaires sur le slJjet se résument dans ce texte de
dom Plai , enjgl9 : « Ursule et ses compagnes, originaires de
a retagne insulaire, s'étaient embarquées ('r06-409) dans un port
de la côte orientale, a"ec l'inlention d'aller rejoindre leurs compa
triotes d'Armorique. Une tempète les rejeta Slll' la côte opposée, ;i
l'embouchure du Rhin, et cela ,1\1 moment où les Huns infestaient
le pays. De là le martlTe du 21 octobre. Ur~ule et ~es compagnes
furent massacrées aux portes de Cologne, pèle-mêle avec les
( habitants inofl'cnsifs. On a objccté qu'à ce comptc, Ursule et ses
compagnes étaient des FlI.LES " ~(,'HIER ('1). ~Iais l'objection est
puérile: car les trois quarts des vierges Inarlyrcs se trOllvaient dans
le même cas. Ellcs n'avaient f~it aucun l'œu de virginité, et~raieJlt
devenues mères de famille si leur vie n'avait été coup{'e ans sa
/leur, ~ La C'%nisation de l' ri /"Ill oO'j'l1le lJa"les B"elolls instllai ..es
[ (l'aris, Picard, 1899 i tirage il pal·t d'un travail pré~enté au Congrès
international des Savants catholiques à Fribourg), - Il semble
plus simplement qu'il y eut onze ou treize vierges marlyrisees sur
le territoire de Cologne, probablement au c!~but du :V' siecle ou
Vers la fin du JlI'. Vol" l'article d dom Mori l'lnseo'iption de
( C/éma/ius, dans les Mélanges Paul 'a l'e, Etude d'histoÏ/'e du
Moyen Age(Paris, Picard, 1902).
APPENDICE II
Prin.cipaux Co:rn.ptes ren.dus
SUR LA ire tDITION
1
REVUE ClUTIQUE DE LITTÉRATURE ET D'HISTOIRE, n° du 1
7 janvier 1901; article de M. l'abbé P. LEJAY.
1
SUR LA 2c tDITION
nous engage à signaler deux pages (p. 58,59) (1) où nos prédéces
seurs d'il y a cinquante ans ne sont pas précisément loués à
(
table alphabétique rend encore plus facile l'usage d'un livre qui
p,248.
.1
JÉSUS.
o~
tant décrier les Mauristes et quelques prétendus....Jansénisles
marchant sur les urisr.es des grands crilif"Jues du XVII' siècle, avait
tionmsme " etait proche. EnIS" n1. raGué SchlVal'/. publia son
o 0
toujours,des r'-fractaires. Ils anront la place qu; fait la societ"
moderne aux aùversaires du sysli'me de Copernic.' If,
AiJIJé p, LEJA\'.
REVU~; DE L'IhSTOInE DES HELlGlO;-';~, n' ùe juilIct-noùt '\\)01,
p, 148-g!>,
A nos yeux toute la control'erse dont il (ivl. lIoutin) l'acon le
l'histoire rappelle beaucoup Il'S elfol·ts pour enfonCf'r une porte
ouverte~L'apostolicitédes Eglises de France est, en elr~ll~
.Vù
ces légendes cq~lcun historien tant soit ~ au coural1.-t des
origl/les au . hrIstiamsme ne saurait prendre un instant ail
sérieti?Rièn ne proul'e mieux ;;-'lu~1 point la grandemajol'jlé du
cIerl6é français est pr'orondément ignorante de la première histoire
de l'Eglise, gràce il la déporable education historique des s"mi
naires, 'lue le succes et l'autorité de ceux 'lue M. H. appelle « les
légendaires ». Il y a eu hi lin veritable recul du niveau intellectuel ri'
du clergé au cours duxœsiecle.
Il s'est troul'é néanmoins des hommes courageux 'lui onl
entrepris de démontrer l'évidence, d'essaver de faire pénétrer un
peu de critique dau'# un monde 'lui a la critique en horreur;'parce
qu'il sent d'instinct qü"ëSesconvlCITOris historiques nry résiste·
raient pas, L'abbé Duchesne a été le véritable mailre de ces
(1) Voir Reuue cathoUque d'A1>;ace, oclobre 1884, l'article consacré à cet
ouvrage par M. Del.or.
300 LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES
ill, l
:1
.,1
{
""'"::-""-~""-~-----"-- ·~~_····--~r----~--'---"_·_-- . ----. .----.----,-.--- --1
TABLE ALPHABÉTIQUE
AbLal. ~Il).
Annales du Midi, 263,264.
Abifcld, 208.
02, \].1, ](j7, ID2. 214, 2\\),
Aix, 23!, 2Hi.
22D, 2:32. 23:1, 211. :2'12,
AIl>anès, lliG.
218,257.2~0,2G3,273,298.
Albi, 247.
Arclant, 262. '
Allain, 2r):l,
Arles, 17. \05,126,229,2:30,
Allard. :30, 50, 276,
233, 230, 2,10, 2-11, 2·15,
Alsace, '208.
2J6, 2'17, 273, 27!J.
Altin, 15:2,240.
Arras, 2GEi.
Barrère, 257.
Bonaparte (cal'dinal), 271.
Baudrillart, 296.
Bonnetty, 20.
Bazelaire, 229.
Bouange (Mgr), 268, 269.
Beaucaire, 81.
Boudinet (111 gr) , 279.
Béguin, 166,243.
Bouillet, 257.
272.
Bourg (dom du), lGS~ 2:2G.
Belley, 256.
Bourges, 23,1, 259.
28,49,51,62,90,1:24,lGa,
Branchel'ean (abbé Lou is), 15·1.
Bérengier, 2H.
Drucker, 233, 2D7.
Bernier, 36.
Dnissas (111 gr) , ·H, 43. 262.
281, 294.'
Butler, 50.
Blond, 2Î9.
Cahors, 248.
Boissier, 237.
Oalmet,22.
Cambrai, 2GG.
Clugnet, 250.
Canéto, 252,
Cochard, 93.
Celier,57.
Constantin (la Contro\'el'se
Châlon, 267.
Conll'ove/'se (la), 231, 276.
29B-299.
Cortet (~Jgr), 271.
Charlét\·, 2li7.
Cousseatl (~Igr), ~J:), 232, 2ôl.
Chénon, 4·1.
Dar'ras, 8:3, \)2, Ill, 145,
256.
Clermont, 74,114,230, 2-W,
----n: 75, 96, 126, 202, 211,
260.
2-10, 242, 245, 247, 25,1,
Desnoyers, 279.
35,39,40,41, 42,44,51,
Dessales, 258.
93, Ill, 11'1, 119, 125,
Destombes, 266.
126, 180, 229, 2-11, 243,
Didon, 171. _
Falloux (A. de), 66.
Die, 64.
Fayet (!\lgr), 20, 85.
Dijon, 270.
Féron (Mgr), 260.
Doellinger, 150.
Vèvre (l\'lgr), 96.
Doizé, 297.
Fevret de Fontette, 238.
Donat, 81.
l'irmin (saint), 73, 88, 107,
D/'ochon, 210.
Fontaine, 173-174, 217,
Dubarat, 252.
223.
Duchesne (Mg/'), 4.3, 5:3, 5-1,
Fonteneau (lIlgr), 248.
1,10, 1-18, 15\), W7 l PH,
Forcade (!\Igr), 283, 28·1.
100,201-208,218. 220·22:l,
-Forestie!', 269.
228, 230, 233, 213, 25-1,
Fortia(de), 17, 18,234.
260, 262, 263, 271, 21(i,
Foucault (1I1f?1'), 256.
283, 2: 10, 299.
Fouillwc (de), 2·19.
Dufêtrc (Mgr), 28·1.
Foulon (cardinal), 2a.
Dufour, 88, 27V.
Fournier' (Paul), 229.
Duf1'aissc, 260.
Foy (sainte), 257.
Dumont, III.
Frantin, 271.
Dupanloup (~lgl'), 02-93.
Frattini (l\lgr), 45.
Dupin, 26, 125.
Fréjus, 2'16.
Dupuy, 80.
Freppel (lIlgr), 31, 82, 06.
Duruy, 54..
Front (saint). Voir Périgueux.
Frugèrc, 83, 23,1, 24.0, 26·1,
Eauze, 252.
270, 281, 288.
Espagne. 6, 13.
Funk, 150, 110.
232,233,273,297.
Gap, 231.
Garinet, 280.
GUl'llier, 210.
j
Ellcher (saint), 2·10.
Gatien (saint). li;), 211, 230,
Evreux, 281.
Gatien-Arnoult, 235.
Gaucher, 212.
"
en-Velay.
Hansy (dom de), IW.
Germain, 268.
Haulpoul (Mgr d'), 2·19.
Gigly, 44.
Havet (Julien), 119.
Gillet, 170.
Havel (Louis), 185.
Giry, 141.
Hooff (le P. Van), 271.
Gloeckler, 298.
Hélin,266.
Gourdelier, 195.
277.
Gousset (cardinal), 87, 27a.
Henrion, 41.236.
Goux (Mgr), 199.
Héricourt (Mgr d'), 2(:i7.
Grandidier, 298.
Hériger, 135.
Grandmaison (de), 273.
Hommey, 281.
Gréa (dom), 179.
Saintc-"larie (Honore dc),
Grégoire 1er le Grand (saint),
li5.
22, 138.
Houtin, 289, 291, 2~)1-300.
Grégoire de T/lurs, 17, 46,
IIllbert-Duperron,2()1.
58, 110, 114, Ilti, 117,
lI11illard-Dréholies. 10:1-110,
166, 192, ID6, 207-20~,
23G. 237.
220, 229, 289.
Hulst (.\Igr d'), 160-161. 167
Grenoble, 249.
170.
Grillon, 253.
261,293,297.
288.
Guérard.230.
Jessé-Charleval (de), 21·1.
135-138.
Julien (saint), 7, 8, 12, ·12,
288,289.
18D, ID6, 216-218, 236, 2!)0
Guyton, 268.
Gyss, 298.
Kraus, 170,237.
!
.Lamennais, 15.
Le~·t.Ier, 29H-2U9.
Lamoureux, 2~3.
L'Hùte, ~56.
Laval, 56.
Mâcon,2m.
Le Beul, 2GH.
Maixent (s3.int), 236.
237.
i\b.nsuy (saint), 240,256.
Lefranc, 136.
Marseille, 17, 20, 84, 234,
Mémain, 28:3.
Par'fait, 103.
Ions.
Paris (p,?-ulin), 87, 8\), 91,
. 256.
Patrizzi (cardinal), 47, 259.
M~zenguy, 50.
Péchcnard (i\I~r), 27-1.
i\ligne, 133.
Pclleche l, 243.
i\lillin, 245.
PCCJuegnot, 267.
Montalembert, 92.
293.
282.
l\losnier, 259.
Piolin (dom), 26, 42, 43, 44,
Nadal, 64.
142, 155, 157, 170, 180,
Narbey, 239.
276, 281, 291.
Poncelet, 300.
Revue d'histoif'e et de litté
Port, 154.
?'ature ,'eligieuscs, 246,
118,119,165,241,242,273.
119, 125,157,247.
nichard (cardinal), 87, 160,
Rambouillet, 161.
2J2.
Ha\'enez, 87, 90, 91, 257, 278.
Ricuard (curé de Dambelin),
Regnault (Mgr), 271.
256.
207, 241.
Rieul (saint), 240, 247, 279.
21'9.
r_obitaille, 242.
deaux, 25,1.
Roo (de), 182.
235.
Rouen, 281.
77, 120.
2i1. .
Revue de l'A ,'t chrétien, 232,
Ruelle, 227, .
246.
Surin. 16.
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faclions
1 .
TABLE DES MATIÈRES
. ,'
CHApITRE PREMIER
('l800-181~2)
CHAPITRE II
(183i-18/~U)
CHAPITRE III
( 1850-185i)
CHAPITRE IV
(185i-1859)
Un protestataire: M. d'07.0uville. 56
Les congrès archéologiques . . . 63
18
314 LA CO:-lTROYERSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES
CHAPITRE V
(1859)
CHAPITRE VI
(1856-1865)
Les I3ollandistes. . . . . . . . . 85
La controverse ;i ~antes . . . . . 8G
mie Franç,aise . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . 87
CIIAPITHr:: VII
('1861-1863)
CHAPITRE VIII
(1865-1873)
CHAPITRE IX
('18i3-'18i8)
CHAPITRE X
(1878)
CHAPITRE XI
(1878-'1888)
CHAPITRE XII
(1888-18\)5)
CHAPITRE XIII
(18\J5-18\)8)
CHAPITRE XIV
(18\)5-18\)8)
CHAPITRE XV
(1899-1901) ,
CHAPITRE XVI
"
..
' ~
(189 /.-1900)
ClIAPITRE XVII
(1900-1901)
APPE:\DICE
1. i\üTES 1I111J.IOGnAPIIIQt:,:S
Géncralités: . . 22!l
d:'AYbi. 248
d'Auch 252
d·A\'i;;-non . . 253
dellCS:lnçon 25li
de Bordeaux 'L-,7
de Cambrai. 266
de LIon. 267
de Paris . 273
de Reims. 278
de Rouen. 281
de Toulouse. 285
de Tours. 287
.:.# --.-,
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l DE'pAIÜS
i
1·
Du même auteur:
DOM COUTURIER
ABBÉ DE SOLESMES
LA QUESTION BIBLIQUE
CHEZ LES CATHOLIQUES DE FRANCE
AU XIX- SIÈCLE
1 vol. in-S- c;llTé, broché, plan'cbes. ':,<:~.', :'. .'..:1.', , . . .': 12 f,'·
Manuel1)1~~tlque: ~u 'bibllothlicalre,'bibliothèqnes publiqVes, blblfr;-,
1!Jt-qll(" "niv;"'r;lInire,~, hlhlioll~i-rr)~); pl;i\""'~" ""id: 1-,n'"."J.e,rÏf/w' '/"!
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flol,i"'''''jl,,!,'eJ< de .11{-'17 li tl!9:1., 1""" AIII"'" M."II':. "ri"ii'll ,'1~"" M, 1'Jo:"lll~:r
de,;' lIaiJlô,; EtiÎd~'il, lJibliothéC<lÏJ'e il la StJrbonllv,· 1 \'01. ili-!!', l·'U"'P •
.5.'l1 Jl3'~e~: 1'~lIlJl, 6l11jru'l'es et. nom~reux tabieaux, l'eliè' toile, lion rosné· • ,
~~ .J. ",_ 12 f,'"
Manuel â'Arctléologle' Française r1epuis le. temps l\Iél""'ingicnsjus-
. qu'Il la Re,ioi"''i,,\uÇe. ,P,'emiûc partie : ARCIIITECTURE. pal' Camille
-'ENl,ÀI\T, oY(çh!iÎ"lilemb"e de ('Ecole lran~.aisc de Rome, memb"e résidant
~è h. s<.~dtJÎl6o;.Antiqû.'\lI'es de l''ranee. I. Archit"ctlll'e'religictlM;1 ."01.'
m-R", "lx\ t·R13 p~ges.,400 gravures et flgure8, . • . . . . , 10 fr,
\0:" vl'Ilte 11I'ochainemenl :1\. A"cilitcall7'c mOlla.~liqlle prit'ée, }ittbliq.n,
·'il
ct iUtnh'e. . . . -.' .
Unc"tubl~' oilU"'.asl~qlle t,'ës dévcloppee, collllllunea"u, 2 volumes,ternil-
,.."" It, lome Il. ~ ' .
Les so ..ïrces de"'Hlslolre de France dèpuis les origines Jusqu',on
'1815, pal' M~J. A. ?>IOI.t!'IF.Il, H. 'I!AUSEH, K BOURGEOIS. G, YVF.ll.
M. TOtJH:-IEUX. P. CAIlO!', ." .
'Premil-I'i- pal"lie : D"s ol'igillc.ç uUX gllel~'cs (t'./(atie (H91), )lill'
., ..Augllstè MUI.I~iEt\" JlrofeBSCIl" b. l'Ecole nationa!p des Cha,·le".
l, . ~ 'Epoclue.. "rlr~l~li\'ft<Mér.ovln!i;ens et Carolingiens, 1 \'01. j~-8\