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Quel est le point commun entre le général russe Alexandre Samsonov1 et le président tchétchène
Djokhar Doudaïev2? Ils sont morts, directement ou indirectement, à cause de la négligence dont ont
fait preuve leurs subordonnés, dans la maîtrise du spectre électromagnétique. Mais, ne nous y
trompons pas, cette « sentence » masque une réelle difficulté pour atteindre une éventuelle maîtrise.
L'explosion quasi quotidienne de bombes ou d'engins radiocommandés en Irak l'illustre
parfaitement, malgré le déploiement de la haute technologie américaine. Traditionnellement moins
bien appréhendé que d'autres domaines, la guerre électronique n'en produit pas moins des effets
déterminants, lorsque elle est bien employée. Même si la mise en oeuvre de celle-ci est
particulièrement complexe, son emploi ne l'est pas, bien qu'il soit parfois méconnu. Certes la guerre
électronique préfère l'ombre à la lumière pour des raisons évidentes de confidentialité. Pourtant,
l'histoire militaire du XXème siècle nous offre de nombreux exemples qui peuvent, au moins
partiellement, éclairer les engagements actuels.
La Seconde guerre mondiale confirme l’importance prise par la guerre électronique. Le décryptage
des codes Enigma6, l'utilisation massive de radars et de radiogoniomètres H.F. a contribué à obtenir
une victoire stratégique lors de la bataille de l'Atlantique. Les ordres et les positions des sous-
marins allemands sont devenus des « livres ouverts » à partir d'octobre 1942. L'opération Fortitude,
opérationnelle à partir d'avril 1944, incluait une déception électronique de grande ampleur. Elle
constitue encore aujourd'hui un modèle d'opération de déception. Des opérateurs se transmettaient
des messages entre eux, comme pouvaient le faire les unités d'une armée, espérant que les systèmes
d'écoute allemands les intercepteraient. Dans le Pacifique, les Marines de la 2nd Radio Intelligence
Platoon7, dédiées à la guerre électronique tactique, participèrent aux batailles de Guadalcanal et de