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Tout simplement parce qu’ils sont comptabilisé dans la partie haute du bilan (au passif
puisqu’il s’agit de ressources). Plus précisément, ce sont des ressources stables servant à
financer des emplois stables, c’est-à-dire les immobilisations de l’actif (réviser, si nécessaire,
la notion de fonds de roulement dans vos cours d’analyse financière). Si ces ressources sont
en excès et si le besoin apparaît, elles contribueront à financer le cycle d’exploitation de
l’entreprise. Par opposition, on parle de financements de bas de bilan pour des ressources à
court terme.
2. Par quoi se traduit le fait que les détenteurs d’actions ordinaires sont les propriétaires
de l’entreprise et quelles en sont les conséquences pour les dirigeants de l’entreprise ?
En tant que propriétaires de l’entreprise, les actionnaires ont un droit de regard sur la gestion
de l’entreprise (droit de vote et droit à l’information, c’est-à-dire un pouvoir de contrôle), et
un droit sur les revenus et le patrimoine de l’entreprise (dividendes, plus value potentielle ou
boni de liquidation). Leur droit préférentiel de souscription à toute augmentation de capital
leur permet de contrôler l’entrée de nouveaux actionnaires et le partage des réserves. Les
dirigeants doivent donc prendre des décisions en respect de ces droits pour ne pas léser les
actionnaires (Comment ? que dites-vous ? l’affaire Vivendi, l’affaire France Télécom ? tout
ceci n’est parfois que de la théorie ?). Leurs décisions contribuent donc (normalement) à
satisfaire les exigences des actionnaires. En particuliers, celles relatives à la rémunération
offerte aux actionnaires en compensation des ressources confiées à l’entreprise et des risques
que cela suppose (une entreprise n’est pas une fondation recevant des dons ! Cette exigence
de rémunération est le coût des fonds propres), sinon, ils iront confier leurs ressources à
d’autres entreprises. Oui, d’accord, ce ne doit pas être le seul élément à prendre en
considération mais si elle n’est pas satisfaite l’entreprise ne peut obtenir les ressources qui
sont nécessaires à sa survie et à sa croissance (et puis les actionnaires n’ont qu’à être
exigeants sur les autres points ; ce sont eux les propriétaires après tout ! Mais comprenez que
cela ne peut conduire qu’à l’expression d’exigences supplémentaires sans remettre en cause
celle sur la rémunération des actionnaires).
Une action égale un DPS et le nombre de DPS à apporter pour souscrire à une action nouvelle
dépend de la parité. Lorsqu’un actionnaire souhaite souscrire à plus d’actions nouvelles qu’il
ne le peut a priori, deux solutions sont possibles : premièrement, il achète sur le marché les
DPS manquants. Les vendeurs sont des actionnaires ne souhaitant pas souscrire à
l’augmentation de capital ou seulement pour un nombre d’actions nouvelles plus faible que
Comment bénéficier de nouveaux fonds propres sans la perte de contrôle que supposerait le
partage de pouvoir (la faute en revient alors au droit de vote) ? En supprimant le droit de vote.
Ces titres sont utiles pour des sociétés à contrôle familial ou lorsque l’activité est stratégique.
Une première différence est que les ADP sont des titres « à part entière » alors que les CI « ne
sont qu’une composante » issue du démembrement d’actions ordinaires (cela conduit à
l’attribution de droits de vote supplémentaires à des actionnaires ordinaires). Une autre
différence est que la perte du droit de vote est compensée pour les ADP par le dividende
prioritaire (qui est un dû, avec une valeur spécifiée) et le droit à un remboursement prioritaire
en cas de dissolution. Il n’existe pas de compensation particulière dans le cas des CI (les
porteurs de CI ont les mêmes droits pécuniaires que les actionnaires ordinaires).
Pour y renoncer, faut-il que les dirigeants le leur aient demandé lors de l’assemblée générale
et que les justifications apportées à cette demande soient en mesure de satisfaire les exigences
des actionnaires. Cela peut être le cas lorsqu’il s’agit de faire entrer dans le capital de
l’entreprise un partenaire stratégique ou d’accroître sa participation (objectifs : augmenter les
parts de marché de l’entreprise, renforcer son positionnement, ou l’aider à développer de
nouveaux marchés), lorsque l’entreprise décide de s’introduire sur des places étrangères
(objectifs : bénéficier de ressources lorsque les capacités de financement nationales sont
saturées ou lorsque les conditions sont plus favorables sur une place étrangère, bénéficier de
l’aura qu’apporte une inscription sur une place étrangère prestigieuse et de ses conséquences
en terme de parts de marché, ou encore financer des investissements réalisés à l’étranger). En
règle générale, la renonciation au DPS conduit à définir un prix d’émission très proche du
cours boursier avant l’opération.
Le nombre d’actions représentées pour que l’assemblée générale puisse délibérer. Sans cette
contrainte, le vote serait jugé non représentatif des actionnaires. Lorsque le quorum n’est pas
satisfait, l’assemblée générale est re-convoquée à une date ultérieure. En deuxième
convocation, le quorum exigé est plus faible pour ne pas bloquer les décisions nécessaires à
l’entreprise.
La première est ordinaire et la seconde est extra-ordinaire. C’est ce que vous aviez répondu ?
Soyez alors plus loquace : la première est ordinaire parce qu’elle se tient ordinairement tous
les ans pour valider les comptes de l’entreprise ( Enron, Worldnet, …) et approuver (ou non)
la gestion des dirigeants, et approuver (ou non) la proposition d’affectation des bénéfices et de
distribution des dividendes. La seconde est convoquée pour des décisions non ordinaires
comme dans le cas d’une modification des statuts de l’entreprise (et de la rémunération des
dirigeants), ou pour approuver le recours à un financement par le marché. Comme vous l’avez
peut être retenu des exemples du cours, les décisions d’augmentation de capital ou d’émission
obligataire sont envisagée pour un montant maximum sur une période donnée. Il appartient
ensuite au conseil d’administration de lever les fonds pour le maximum autorisé ou seulement
un partie, en une seule fois ou en autant de fois que cela est nécessaire (et justifié compte tenu
du coût de ces opérations), ou d’y renoncer. Par anticipation d’un prochain cours sur la
politique de dividende, notez que les décisions dans les deux types d’assemblées sont liées par
le fait que toute distribution de dividende réduit l’autofinancement de l’entreprise et la
conduit, si nécessaire, à devoir faire appel plus souvent à un financement par le marché. Pour
finir, notez également que le terme « assemblée spéciale » concerne les assemblées de
porteurs de titres particuliers comme les ADP, etc… On trouve également le terme
d’assemblée mixte lorsque les décisions à prendre ont des conséquences à la fois sur les
actionnaires ordinaires et les porteurs d’autres titres représentatifs de fonds propres.
10. En quoi la tendance haussière ou baissière des marchés boursiers peut-elle gêner une
augmentation de capital (ainsi, d’ailleurs, que les introductions en bourse) ?
Le prix d’émission des actions (ou de cession lors d’une introduction en bourse sans
augmentation de capital) est en règle générale plafonné par le cours boursier. En période de
baisse des marchés, la faiblesse du cours boursier conduit à devoir créer plus d’actions pour
obtenir le financement nécessaire (l’effet de dilution est plus important). Un cours boursier
faible correspond aussi à une exigence de rentabilité plus forte de la part des actionnaires
(pour compenser un risque plus élevé ou une aversion au risque plus élevée lorsque la
conjoncture économique est mauvaise), c’est-à-dire un coût des fonds propres plus important.
11. Peut-il y avoir un conflit d’intérêts entre les actionnaires et les créanciers d’une même
entreprise, ou encore entre actionnaires et dirigeants?
Oui1.
12. Lors de la souscription à un emprunt obligataire, le montant à payer pour acquérir une
obligation peut-il être différent de la valeur nominale de l’obligation ?
Oui, si l’émission ne se fait pas au pair et/ou il existe un coupon couru (du fait, par exemple,
de l’assimilation de ce nouvel emprunt à un emprunt déjà existant : lorsque la date de
jouissance est antérieure à la date de règlement des obligations souscrites). Une émission en
dessous ou au dessus du pair peut aussi représenter une sorte de compensation offerte ou
demandée par l’émetteur compte tenu des inconvénients ou avantages liés aux autres
caractéristiques de l’emprunt (taux de l’emprunt élevé ou faible, remboursement au dessus du
pair, etc.).
13. Quelles sont les différences entre un emprunt par amortissement constant et un
emprunt par annuité constante ?
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Vous trouvez vous aussi que la réponse est un peu courte ? Alors prenez bien conscience de l’importance de
votre argumentation lorsque vous répondez à des questions. La réponse est la suivante : les décisions mises en
oeuvre dans l’entreprise peuvent opposer actionnaires et créanciers lorsque, par exemple, l’emprunt est utilisé
pour financer des projets plus risqués que prévu, ou lorsque l’emprunt offre les ressources nécessaires à
l’entreprise pour verser un dividende aux actionnaires (et non à financer l’activité de l’entreprise), ou encore, à
l’inverse, lorsque tous les efforts vont dans le sens des créanciers, au détriment de la rentabilité offerte aux
actionnaires. Entre actionnaires et dirigeants, les conflits d’intérêts portent sur l’utilisation des ressources de
l’entreprise : salaire élevé des dirigeants et frais excessivement élevés, « Golden » parachutes, financement de
projets non rentables et non justifiés, etc… Nous en reparlerons.
14. La valeur d’une obligation (et plus largement la valeur d’un emprunt) est –elle
sensible au temps qui passe et donc à sa durée de vie restante ?
Il faut distinguer plusieurs situations. La réponse serait a priori non, tant que le taux d’intérêt
auquel l’entreprise peut emprunter n’a pas changé depuis l’émission des obligations ou n’est
pas susceptible de changer. Rappelez-vous que la valeur d’une obligation est égale à la valeur
actuelle des flux de liquidités restant à percevoir (coupons, remboursements) ; si le taux
d’actualisation de ces flux est le même que celui qui sert à calculer le montant du coupon, la
valeur de l’obligation est identique qu’il reste 10 années de flux à percevoir ou seulement 2
années. En revanche, la réponse est généralement oui lorsque le niveau des taux d’intérêt a
changé ou est susceptible de changer. A partir du moment où le taux d’actualisation à prendre
en compte n’est plus le même que celui servant au calcul des coupons, la valeur des
obligations varie à l’inverse des taux d’intérêt. Une baisse (hausse) des taux provoque une
hausse (baisse) de la valeur de l’obligation. Cette influence « mécanique » des taux sur la
valeur résulte du calcul d’actualisation (à taux d’actualisation plus élevé, valeur actuelle plus
faible, et réciproquement) des flux attachés aux obligations. Cette influence (mesurée par ce
que l’on appelle la sensibilité de l’obligation) dépend des montants des flux à actualiser et du
nombre de périodes d’actualisation (c’est-à-dire de la durée de vie restante de l’emprunt). La
valeur d’une obligation est d’autant plus sensible aux variations de taux d’intérêts que la
majeure partie des flux à percevoir sont concentrés en fin de vie de l’emprunt (on peut opérer
une hiérarchie par sensibilité décroissante entre les obligations zéro-coupon, les obligations à
remboursement in fine, puis les obligations à amortissement constant ou amortissement par
annuité constante. A caractéristiques de remboursement identiques, une obligation à faible
coupon est plus sensible qu’une obligation à coupon élevé) et que l’échéance de l’emprunt est
lointaine. C’est donc par cette sensibilité de la valeur aux variations de taux que la durée de
vie restante de l’obligation joue une influence. Bon, rassurez-vous, c’était juste pour tester
votre capacité à approfondir les raisonnements.
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Voir les exercices de mise en œuvre pratique.
16. Quelle(s) différence(s) faites vous entre la valeur de la dette dans un bilan et la valeur
de marché de cette dette ?
Au bilan, la dette est comptabilisée pour son montant restant à rembourser. Pour un emprunt
in fine, ce montant reste le même dans chaque bilan annuel jusqu’à l’échéance de l’emprunt.
Pour les autres types d’amortissement, le montant de la dette inscrit au bilan diminue au
rythme des remboursements effectués chaque année. Si les taux d’intérêt restaient stables, la
valeur de marché d’un emprunt serait égale au montant inscrit au bilan. Mais l’évolution des
taux d’intérêt génère des coûts d’opportunité lorsque les taux baissent : les intérêts payés sur
l’emprunt existant sont plus importants que ceux que l’on pourrait payer en fonction des
conditions courantes (pour le ou les prêteurs, l’emprunt existant offre une meilleure
rémunération, il est donc plus attractif : sur un marché, cela suppose que les investisseurs
préfèrent s’orienter vers l’emprunt existant plutôt que vers les nouveaux emprunts ; cet
accroissement de la demande provoque une hausse de la valeur de l’emprunt, c’est-à-dire une
hausse de la valeur de marché de l’emprunt. Si les taux du marché sont inférieurs au taux de
l’emprunt, la valeur de marché est supérieure au montant inscrit au bilan. En valeur de
marché, la dette « pèse » beaucoup plus). Lorsque les taux d’intérêts augmentent, des gains
d’opportunité apparaissent : l’emprunt existant apparaît moins coûteux que ceux que l’on
pourrait mettre en place maintenant (pour les investisseurs, l’emprunt existant offre une
rémunération plus faible, il est donc moins attractif que les nouveaux emprunts : ils préfèrent
se défaire de l’emprunt existant pour s’orienter vers les nouveaux emprunts ; cette pression à
la vente provoque un ajustement à la baisse de la valeur de marché de l’emprunt. L’emprunt,
d’une valeur de marché plus faible, « apparaît moins important ». Si les taux du marché sont
supérieurs à celui de l’emprunt, la valeur de marché est inférieure à la valeur comptabilisée au
bilan).
17. Le taux d’un emprunt (indivis ou obligataire) représente-t-il le coût de cet emprunt
(ou coût de la dette) pour une entreprise ?
Non. Le coût de la dette, composante du coût du capital, tient compte des sommes réellement
encaissées et décaissées par l’entreprise. Comme les charges d’intérêts diminuent le résultat
imposable et génèrent, de ce fait, une économie d’impôt pour l’entreprise, le coût de la dette
est généralement plus faible que le taux de l’emprunt. Lorsque les caractéristiques de
l’emprunt sont classiques, le coût de la dette est rapidement calculé en prenant le taux
d’intérêt « net d’impôt » (exemple : taux d’intérêt 9%, taux de l’impôt sur les société 33,33% ;
le coût de la dette est 9%*[1-0,3333] = 6%), quel que soit le mode d’amortissement de
l’emprunt. D’une manière générale, le coût de la dette est le taux qui permet d’égaliser le
montant des sommes réellement encaissées (montant de l’emprunt net de frais, …) avec la
valeur actuelle des sommes réellement décaissées (intérêts nets d’impôts et remboursements).
La première est réalisée à une date prévue et définie par l’entreprise pour le montant souhaité.
Il se peut, néanmoins, que l’opération ne soit pas un succès et que l’entreprise ne puisse pas
lever l’intégralité des capitaux. La seconde est différée dans le temps et peut être réalisée en
plusieurs fois selon la volonté des porteurs d’obligations convertibles (l’entreprise peut y
trouver un avantage lorsque, au moment de l’émission de l’emprunt convertible, le prix des
actions est faible puisqu’elle vend généralement les OC à un cours supérieur à celui des
actions). L’entreprise peut cependant contrôler l’étalement de cette augmentation de capital
par son choix de la période de conversion. Dans les deux cas, la création d’actions nouvelles
entraîne un effet de dilution (du résultat et du capital). La dilution apparaît plus limitée (elle se
fait en tout cas plus en douceur) avec les OC.
La question mérite d’être posée puisque le crédit bail est généralement retraité pour être
intégré dans l’endettement de l’entreprise. Outre le fait que le crédit bail n’apparaît pas au
bilan, contrairement aux dettes (d’où le retraitement), une des différences est que le crédit bail
est un financement systématiquement dédié à l’acquisition d’une immobilisation corporelle
(alors qu’un emprunt peut servir à financer d’autres types d’immobilisation, le cycle
d’exploitation etc…). Une autre différence est que le crédit bail finance 100% du montant de
l’acquisition, alors que l’emprunt peut n’en financer qu’une partie, ou financer un montant
plus important (un projet plus complet nécessitant, entre autre, l’achat d’une machine par
exemple).
20. Quels sont les avantages et inconvénients d’un financement direct par titres (actions,
obligations, …) par rapport à un financement indirect accordé par un intermédiaire
financier (un emprunt indivis auprès d’un établissement de crédit par exemple) ?
Les financements par l’émission de titres permettent de faire appel à de nombreux apporteurs
de capitaux et donc, pour tout le monde, de partager les risques. Une conséquence de cette
multitude d’apporteurs de capitaux est aussi de diviser leur pouvoir d’influence sur
l’entreprise émettrice (une entreprise dont l’actionnariat est très diversifié est moins gênée
dans la mise en œuvre de ses projets. C’est pour cette raison que les associations
d’actionnaires minoritaires essaient de faire évoluer les textes de loi afin d’éviter les
problèmes rencontrés avec Eurotunnel, Vivendi, France Télécom, etc…). Le titre offre aussi
une plus grande liberté pour les investisseurs et facilite par conséquent l’apport de capitaux
aux entreprises : l’existence de marchés secondaires permettant la revente des titres détenus
sans obliger l’entreprise à détruire du capital, autorise la réversibilité des décisions et ainsi
réduit les risques. Cette logique repose sur la liquidité des marchés (facilité avec laquelle il
est possible d’échanger des titres sur le marché aux conditions courantes de prix).
Un exemple ? Vous dansiez peut-être cet été sur les remixes de David Bowie ; les albums de
l’artiste lui rapportent au moins 5 millions de dollars par an. En 1997, pour faire face à un
besoin important de ressources (en fait, le rachat de l’intégralité de ses droits), David Bowie
(sur les conseils de financiers) a émis un emprunt obligataire (Bowie Bond) qui lui a permis
de lever 55 millions de dollars. En contrepartie, les royalties sur ses albums sont placées sur
un compte spécial permettant de générer les revenus des créanciers. Les obligations Bowie lui
ont apporté le financement nécessaire par anticipation de ses revenus futurs ! (les informations
chiffrées proviennent de l’ouvrage « Fundamentals of corporate finance » de Ross, Westerfield, et
Jordan. Mc Graw Hill, 6ème édition (2003)).