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Bernadette VERGNAUD
Députée européenne
Lors du débat annuel sur la zone euro, en présence de Monsieur Jean-Claude Trichet,
Président de la BCE et de Olli Rehn, Commissaire aux affaires économiques et monétaires, de
nombreux députés ont insisté sur la nécessité d'une gouvernance économique de l’Union qui
viendrait compléter, renforcer et influencer la politique monétaire. A l’issu de ce débat, les
Députés ont adopté 3 résolutions. La première relative aux travaux de la BCE soulève la
question du rôle de la Banque Centrale peu réactive et offensive dans la réduction des taux
d'intérêt en réponse à la crise financière. Les députés soulignent que les liquidités
supplémentaires injectées n’ont pas atteint les petites et moyennes entreprises mais plutôt
avoir été utilisées par certaines banques en vue d'améliorer leurs marges et la couverture de
leurs pertes.
La seconde résolution relative à la zone euro et aux finances publiques appelle à réorganiser le
cadre de l'union monétaire et la gouvernance économique dans la zone euro, avec de
nouveaux engagements contraignants entre les États membres. Les députés suggèrent
également que la réduction des déficits et de la dette ne représentent qu'une partie de la
solution aux déséquilibres économiques actuels et demandent un examen plus minutieux des
statistiques des pays aspirants à la zone euro. Les Députés mettent en garde contre une rigueur
salariale excessive dans le but de réduire les déficits qui risquerait d’amoindrir le retour de la
croissance économique.
Enfin, les députés ont adopté une résolution approuvant la nomination par le Conseil du
portugais Vitor Constâncio au poste de Vice-président de la BCE. Cette nomination doit
encore faire l'objet d'une décision formelle du Conseil européen.
Les députés invitent les États membres de l'UE et la Commission européenne, dans le cadre
du système d'échange des quotas d'émission de gaz à effet de serre de l'Union européenne, à
consacrer au moins 25 % des recettes issues de la mise aux enchères des quotas d'émission de
CO2 à l'aide aux pays en développement en vue de les aider à faire face aux changements
climatiques.
Les pays en développement devraient faire face à un besoin de financement important (estimé
à 315 milliards de dollars en 2010), qui met en péril leurs dépenses dans des domaines vitaux
comme l'éducation, la santé et la protection sociale. Pour répondre à cette situation le
Parlement juge opportun "d'explorer les bases d'un accord avec les pays créanciers en vue de
mettre en place un moratoire provisoire sur le remboursement de la dette ou une annulation de
la dette pour les pays les moins développés. ».
Le Parlement réitère sa demande formulée en 2008 d'élaborer une stratégie européenne pour
les Roms, à laquelle la Commission européenne n'a pas encore répondu.