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Nicolas Prioux
Université de Marne-la-Vallée
Table des matières
3
Cours d’Analyse –4– Fonctions de plusieurs variables
Chapitre
Remarque 1.1 : La fonction minimum, min, est la fonction qui prend pour valeur
le plus petit des réels passés en argument. Par exemple :
On définit de la même manière la notion de maximum, max, qui renvoit le plus grand
5
1.2. L’ESPACE R3
1.2 L’espace R3
– R, l’ensemble des réels, s’identifie à une droite orientée munie d’une origine et d’une
unité de longueur :
-1 0 1
– R2 , l’ensemble des couples de réels (x, y), s’identifie à un plan muni d’un repère
→ −
− → →
− →
−
orthonormé (O; i , j ) composé d’une origine O et de trois vecteurs i et j or-
thogonaux et de longueur égale à 1. Au couple (x, y), on associe le point M du plan
→ −
− →
de coordonnées x et y dans le repère (O; i , j ) :
M
y v
6
−
→
j
- -
O −
→ x
i
→ −
− →
On peut orienté le repère, et dans ce cas, on dit que le repère (O; i , j ) (ou que
→ −
− → →
−
la base ( i , j )) est directe si, pour parcourir le plus petit chemin allant de i à
→
−
j sur le cercle unité, on tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
z M
x
-
-
6
−
→
k
y
O −
→ - -
j
→
−
i
→ −
− → −→ → −
− → − →
Dans R3 , pour dire si un repère (O; i , j , k ) (ou une base ( i , j , k )) est directe,
en faisant appel à la règle du “bonhomme de Newton” : il doit se placer au niveau
→
− →
−
du vecteur k (le sens des pieds à la tête est celui de k ), il doit pointer son bras
→
−
droit dans la direction et le sens de i et regarder dans la direction et le sens de
→
−
j . Sinon, le repère (ou la base) est dit indirect.
Par exemple, sur le dessin, on peut voir que notre repère est un repère orthonormé
direct de R3 .
−−→
Remarque 1.3 : Le triplet (x, y, z) s’identifie au vecteur OM . Ainsi, les éléments
de R3 sont considérés tantôt comme des points, tantôt comme des vecteurs.
Nous allons maintenant donner les opérations de bases sur les vecteurs :
' $
Propriété 1.4 :
0 0 0 0 0 0
– Addition : (x, y, z) + (x , y , z ) = (x + x , y + y , z + z ).
– Multiplication par un scalaire (par un réel) :
& %
Remarque 1.5 :
Exemple 1.2.3
1. Les vecteurs −
→
u = (1, 2, −1) et −
→
v = (−2, −4, 2) sont colinéaires.
2. Les vecteurs →
− −
→
u = (1, 2, −1) et v = (0, −4, 2) sont linéairement indépendants.
' $
Proposition 1.8 :
Définition 1.9 :
−→ −→
1. On dit que le vecteur − →u est une combinaison linéaire de AB et AC s’il
existe deux réels s et t tels que :
−
→ −→ −→
u = sAB + tAC.
−→ −→
2. On dit que les vecteurs AB et AC sont des vecteurs directeurs d’un plan P
−−→ −→ −→
si pour tout point M ∈ P, AM est combinaison linéaire de AB et AC.
' $
– Positif :
∀→
−
u ∈ R3 , →
−
u ·−
→
u ≥ 0.
& %
Remarque 1.12 : Le terme “bilinéaire” signifie que le produit scalaire est linéaire
à gauche
(−
→
u +−→
v)·− →
w =− →
u ·−→
w +− →
v ·−→w,
et linéaire à droite :
−
→
w · (−
→
u +−
→
v)=−
→
w ·−
→
u +−
→
w ·−
→
v.
√− −
Définition 1.13 : Le nombre réel → u ·→u est appelé norme (euclidienne) du
vecteur u et est noté k u k. C’est la longueur du vecteur −
→
− →
− →
u.
−→
Remarque 1.14 : Si A et B sont deux points de l’espace, kABk est la distance entre
les points A et B (c’est-à-dire, la longueur du segment [AB]).
Corollaire 1.16 :
1. →
−
u et −
→
v sont orthogonaux si et seulement si −
→u ·−→v = 0.
2. −
→
u et −
→
v forment un angle aigu (θ ∈ [0, π/2]) si et seulement si −
→
u ·−
→v ≥ 0.
−
→ →
− −
→ →
−
3. u et v forment un angle obtu (θ ∈ [π/2, π]) si et seulement si u · v ≤ 0.
' $
∀→
−
u ∈ R3 , ∀ a ∈ R, ka−
→
u k = |a|k−
→
u k.
3. Inégalité de Cauchy-Schwarz :
∀→
−
u ,−
→
v ∈ R3 , |−
→
u ·−
→
v | ≤ k−
→
u k k→
−
v k.
4. Inégalité triangulaire :
∀→
−
u ,−
→
v ∈ R 3 , k−
→
u +−
→
v k ≤ k−
→
u k + k−
→
v k.
& %
Démonstration :
√→ − √
1. k→
−
uk= −
u ·→
u ≥ 0, car la fonction x 7→ x est une fonction positive.
√→ −
k−
→
uk=0⇔ −
u ·→
u = 0 ⇔ u21 + u22 + u23 = 0
→
−
⇔ u1 = u2 = u3 = 0 ⇔ −→
u = 0.
√
car a2 = |a|.
3. D’après le Théorème 1.15, on a :
|−
→
u ·−
→
v | = |k−
→
u kk−→v k cos(θ)|
→
− →
−
= k u kk v k| cos(θ)|, car k · k ≥ 0,
≤ k−
→u kk−
→v k, car | cos(θ)| ≤ 1.
4. Par bilinéarité, on a : (−
→
u +→
−
v ) · (−
→
u +−
→
v)=−
→
u ·−
→
u +−
→
u ·−
→
v +−
→
v ·−
→
u +−
→
v ·−
→
v =
→
− →
− →
− →
− →
− →
−
u · u + 2 u · v + v · v . Donc,
k−
→
u +−
→
v k2 = ( −
→
u +− →
v ) · (−
→
u +− →v)
= u · u +2u · v +−
→
− →
− →
− →
− →v ·−→v
→
− 2 →
−
=kuk +2u · v +kvk→
− →
− 2
≤ k−→
u k2 + 2|−→u ·−
→
v | + k−
→v k2
≤ k−→
u k2 + 2k− →
u kk−
→
v k| cos(θ)| + k−
→v k2
≤ k−→
u k2 + 2k− →
u kk−
→
v k + k−→v k2 = (k−
→u k + k−
→ 2
v k) .
Donc, k→
−
u +−
→
v k ≤ k−
→
u k + k−
→
v k.
Remarque 1.19 :
– Il est clair que par tout point A de l’espace passe un unique plan orthogonal à une
direction donnée.
−
→
n
ax + by + cz + d = 0,
' $
ax + by + cz + d = 0,
' $
La première étape de l’étude d’une fonction de deux variable est souvent la détermination
et la représentation graphique de son domaine de définition.
Exercice 1.5.1 Déterminer et représenter graphiquement le domaine de définition
de la fonction (x, y) 7→ ln(xy − 1).
Solution : Df contient tous les couples de (x, y) ∈ R2 tels que ln(xy − 1) soit bien
définie, c’est-à-dire que xy − 1 doit être strictement positif. Donc,
Or, on a :
y > 1/x et x > 0,
xy > 1 ⇔
y < 1/x et x < 0,
Remarque 1.29 :
x2 + y 2 + z 2 = 1,
(x − xA )2 + (y − yA )2 + (z − zA )2 = r2 .
Définition 1.32 :
Remarque 1.33 :
Exercice 1.5.2
Solution :
x2 + y 2 = C.
− 6
→
j
- -
√ −
→ √
− C O i C
√
− C
6 6
x20 y02
− 6
→ − 6
→
k k
- - - -
−
→ −
→
O j O i
3.
Remarque 1.36 :
Continuité et dérivation de
fonctions de plusieurs
variables
Définition 2.1 : Soit f : (x, y) 7→ f (x, y) une fonction définie sur une partie Df
de R2 et soit (x0 , y0 ) ∈ Df . On dit que f est continue en (x0 , y0 ) si pour toutes
suites (un )n∈N et (vn )n∈N telles que (un , vn ) ∈ Df et :
lim un = x0 et lim vn = y0 ,
n→+∞ n→+∞
on a :
lim f (un , vn ) = f (x0 , y0 ).
n→+∞
Remarque 2.2 : Géométriquement, la condition sur (un )n∈N et (vn )n∈N signifie que
la suite des poins An = (un , vn ) converge vers le point M0 = (x0 , y0 ) dans le sens où :
−−−→
lim kM0 An k = 0.
n→+∞
' $
21
2.1. CONTINUITÉ ET LIMITES
Remarque 2.4 :
1. En particulier, la Définition 2.1 est vraie pour les fonction d’une variable.
2. La Définition 2.1 et la caractérisation de la Propriété 2.2 restent vraies pour
les fonctions à plus de deux variables.
' $
Proposition 2.7 :
f (0, 0) = 0.
xy0 x0 y
Les fonctions partielles x 7→ 2 2
et y 7→ 2 sont continues en (0, 0) pour
x + y0 x0 + y 2
tout (x0 , y0 ) ∈ R2 , mais f n’est pas continue en (0, 0).
En effet, si on pose pour tout entier n ≥ 1, un = vn = 1/n, on a :
1
lim f (un , vn ) = 6= f (0, 0).
n→+∞ 2
Donc, f n’est pas continue en (0, 0), mais par contre elle est continue sur R2 \{(0, 0)}.
Définition 2.10 :
lim f (x, y) = `,
(x,y)→(x0 ,y0 )
si, pour toutes suites (un )n∈N et (vn )n∈N telles que (un , vn ) ∈ V ,
lim un = x0 et lim vn = y0 ,
n→+∞ n→+∞
on a :
lim f (un , vn ) = `.
n→+∞
' $
& %
Définition 2.12 :
x 7→ f (x, y0 )
∂f
(x0 , y0 ).
∂x
2. On définit de façon analogue la dérivée partielle
∂f
(x0 , y0 ),
∂y
Remarque 2.13 :
f (x0 + h, y0 ) − f (x0 , y0 )
= lim ,
h→0 h
et
∂f f (x0 , y) − f (x0 , y0 )
(x0 , y0 ) = lim
∂y y→y 0 y − y0
f (x0 , y0 + h) − f (x0 , y0 )
= lim ,
h→0 h
0 0 ∂f ∂f
2. On note aussi fx et fy au lieu et .
∂x ∂y
On peut étendre la définition aux fonctions de n variables :
∂f
∂x (x0 , y0 )
,
∂f
(x0 , y0 )
∂y
f (x0 + h, y0 ) − f (x0 , y0 )
f (x0 , y0 )
Ex (f ) = lim
h→0 h
x0
x0 ∂f
= (x0 , y0 ).
f (x0 , y0 ) ∂x
Exercice 2.2.3 Soit f la fonction de deux variables définie par f (x, y) = kxα y β ,
avec k, α, β des constantes réelles positives (fonction de Cobb-Douglas).
Si en chaque point (x, y) ∈ Dr , f admet des dérivées partielles, on peut définir sur le
voisinage Dr de (x0 , y0 ) les fonctions
∂f ∂f
(x, y) 7→ (x, y) : et (x, y) 7→ (x, y).
∂x ∂y
Si la fonction ∂f /∂x admet des dérivées partielles en (x0 , y0 ), on les note :
∂2f ∂2f
(x ,
0 0y ) et (x0 , y0 ).
∂x2 ∂y∂x
De même, si ∂f /∂y admet des dérivées partielles en (x0 , y0 ), on les note :
∂2f ∂2f
(x0 , y0 ) et (x0 , y0 ).
∂x∂y ∂y 2
On dit alors que f admet des dérivées partielles d’ordre 2 en (x0 , y0 ). On définit de
même la notion des dérivées partielles d’ordre k, pour k > 2.
Exercice 2.3.4 Combien de dérivées partielles d’ordre 2 peut avoir une fonction
de deux variables ?
∂2f ∂2f
(x0 , y0 ) = (x0 , y0 ).
∂x∂y ∂y∂x
Remarque 2.20 : Cette définition suppose que tous les points de U sont des points
intérieurs de U, autrement dit que U est un voisinage de chacun de ses points. On
dit alors que U est un ouvert de R2 .
Définition 2.21 :
1. f est de classe C k , k ≥ 1, sur l’ouvert U si f admet des dérivéees par-
tielles jusqu’à l’ordre k en tout point de U et si ces dérivées partielles sont
continues sur U.
2. On dit que f est de classe C ∞ sur U si f est de classe C k pour tout entier
k ≥ 1.
∂f ∂f √
f (x0 + h, y0 + k) = f (x0 , y0 ) + h (x0 , y0 ) + k (x0 , y0 ) + h2 + k 2 (h, k) (2–1)
∂x ∂y
et lim (h, k) = 0.
(h,k)→(0,0)
Remarque 2.24 :
Exercice 2.4.6
∀ t ∈ I, (x(t), y(t)) ∈ V.
Notation différentielle :
La formule précédente se retient en écrivant la formule “différentielle” suivante :
∂f ∂f
df (x, y) = (x, y)dx + (x, y)dy,
∂x ∂y
puis, en “divisant par dt” pour faire apparaı̂tre les dérivées :
0 dx 0 dy
x (t) = et y (t) = .
dt dt