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ROSALES Pauline BRIVOT Victorien Promotion 35

LE SOUFISME AU CŒUR DE L’ISLAM

Définition du Soufisme :

Le soufisme constitue le cœur de la tradition islamique inaugurée par le Prophète (PSL). Il


vise à l’accomplissement de l’homme sur la terre, dans le cadre de la religion révélée :
l’islam. L’enseignement spirituel à l’aide d’un guide est une tradition prophétique. Le
Prophète (PSL) qui a été le guide spirituel de ses Compagnons (RA) est le modèle parfait dont
s’inspirent tous les maîtres spirituels. Le Soufisme est un voyage intérieur pour se
rapprocher d'Allah, ressentir sa Présence et se fondre dans son Amour.

L’Histoire :

Le terme soufisme, tasawwuf en arabe, est défini comme un enseignement initiatique, une
progression spirituelle qui comporte différentes étapes de la purification de l’âme. Le
soufisme a été transmis dès les premiers siècles de l’Islam par de petits groupes de maîtres.
C’est aux alentours du 12ème siècle que celui-ci prend une nouvelle forme en s’organisant en
confréries, appelées « turuq » en arabe. La voie ou tariga est un ensemble de personnes qui
accompagne un maître spirituel réalisé : le Cheikh ou l’héritier mohammadien. Les turuq
appliquent l’enseignement de la tradition mystique héritée du prophète. Cet enseignement
porte moins sur la doctrine juridique que sur les principes de la voie et les règles concernant
les pratiques initiatiques.
ROSALES Pauline BRIVOT Victorien Promotion 35

La spiritualité du soufisme :

Dans la conception soufie, l’approche de Dieu s’effectue par degrés. Il faut d’abord respecter
la loi du Coran, mais ce n’est qu’un préalable qui ne permet pas de comprendre la nature du
monde.

Les rites sont inefficaces si l’on ignore leur sens caché. Seule une initiation permet de
pénétrer derrière l’apparence des choses. Il est naturel qu’en approfondissant la
connaissance de l’homme, on arrive à une perception du monde qui est déjà une approche
de Dieu.

Selon les soufis, toute existence procède de Dieu et Dieu seul est réel. Le monde créé n’est
que le reflet du divin, " l’univers est l’Ombre de l’Absolu ". Percevoir Dieu derrière l’écran
des choses implique la pureté de l’âme. Seul un effort de renoncement au monde permet de
s’élancer vers Dieu: " l’homme est un miroir qui, une fois poli, réfléchit Dieu ".

Le Dieu que découvrent les soufis est un Dieu d’amour et on accède à Lui par l’Amour :

" Qui connaît Dieu, L’aime ; qui connaît le monde y renonce ". " Si tu veux être libre, sois
captif de l’Amour. "

Même diversité et même imagination dans les techniques spirituelles du soufisme : la


recherche de Dieu par le symbolisme passe, chez certains soufis, par la musique ou la danse
qui, disent-ils transcende la. Chez d’autres soufis, le symbolisme est un exercice intellectuel
où l’on spécule, comme le font les Juifs de la Kabbale, sur la valeur chiffrée des lettres ;
parfois aussi, c’est par la répétition indéfinie de l’invocation des noms de Dieu que le soufi
recherche son union avec Lui.

Cette légitimité par la référence au prophète n'entraîne cependant pas d'uniformisation du


mouvement soufi : les écoles foisonnent et chacune a son style et ses pratiques. Ces écoles
sont généralement désignées en français sous le nom de confréries. Avant de procéder à
l'étude de quelques unes d'entre elles, il faut toutefois garder à l'esprit que les confréries
sont devenues, non pas une institution, mais au moins une manière de vivre l'Islam si
généralement admise que toutes sortes de mouvements, mystiques ou non, se parent du
titre de confrérie pour exercer leurs activités.

Les pratiques :
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Le soufisme est reconnu par les quatre écoles juridiques (madhhab) sunnites, et les quatres
fondateurs sont reconnus pour être eux-mêmes des soufis, au sens véritable du mot, c'est-à-
dire des saints et par les chiites comme une expression de la foi islamique.

Le terme soufi désigne un individu parvenu à la réalisation spirituelle totale mais un aspirant
à une telle réalisation intérieure devrait être appelé moutaçawwif (‫صوِّ ف‬ َ ‫[ ُم َت‬mutassawwif]).

Les maîtres soufis se sont servis de la terminologie coranique pour décrire différents degrés
de réalisation spirituelle. Ils distinguent trois phases dans l'élévation de l'âme vers la
connaissance de Dieu : d'abord l'âme gouvernée par ses passions. Le postulant à l'initiation,
qui est considéré comme étant à ce stade, est appelé mourîd (‫[ مُريد‬murīd], novice; nouvel
adepte; disciple). Vient ensuite le degré de l'âme qui se blâme elle-même, c’est-à-dire qui
cherche à se corriger intérieurement, l'initié qui parvient à ce stade est appelé salîk (farsi :
‫[ سالك‬sālik], voyageur) itinérant, allusion au symbolique « voyage intérieur ». Puis le troisième
et dernier niveau est celui de l'âme apaisée, réintégrée à l'Esprit.

Les soufis se sont organisés en confréries (turuq, pluriel de tarîqa; chemin, voie) fondées par
des maîtres spirituels (chaykh) qui furent pendant un certain temps et encore beaucoup
aujourd'hui des descendants du prophète Mahomet par son cousin Ali et sa fille Fâtima.
Chaque soufi doit faire état d'une « chaîne » (silsilah) qui le rattache par différents
intermédiaires à l'enseignement du Prophète. Toutes les voies spirituelles remontent de
toute façon à 'Ali ibn Abi Talib, et par conséquent au Prophète. L'exercice spirituel que les
soufis privilégient est le dhikr (remémoration, souvenir); il s'agit d'une pratique consistant à
évoquer Allah (Dieu) en répétant Son nom de manière rythmée et en restant centré sur Sa
pensée. Le dikhr est considéré comme une pratique transformatrice de l'âme, car on juge
que le nom d'Allah possède une sorte de valeur théurgique qui agit sur l'âme.

Le soufisme est surtout implanté dans les régions tardivement converties à l'Islam : en Asie
centrale, en Inde, où il fut l'un des fers de lance de l'islamisation, et dans le monde turc.
C'est à cette époque qu'apparurent les premières confréries, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y
avait pas de tassawuf mais il était pratiqué plus individuellement.

Les confréries soufies furent persécutées par certaines autorités du sunnisme car jugées
hétérodoxes par certains docteurs de la loi musulmane et car alliées au chiisme. Aujourd'hui
encore les courants les plus orthodoxes cherchent à diminuer l'influence des confréries
soufies dans le monde, le soufisme étant considéré comme un instrument pour sortir du
cadre d'une forme d'orthodoxie stricte et littérale et, surtout, comme une dérive
superstiteuse et, parfois, paganiste. En Perse la dynastie des Séfévides était issue d'une
dynastie soufie

Organisation des confréries


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Chaque maître du soufisme s'entoure d'un groupe de disciples et anime une confrérie, ou
haqiqa, fondée par un grand maître des siècles passés. Il possède une méthode pour
l'accession à l'unité divine, et nul ne peut remettre en cause la validité de son enseignement
du moment qu'il se réfère à l'islam. Les maîtres du soufisme auraient été un exemple d'une
vie religieuse qui n'a pas besoin de s'attacher aux formes officielles du culte, évitant ainsi
l'éclatement de l'islam sunnite entre les diverses écoles juridiques. L'ascension vers Dieu
passe par les exercices pratiqués dans les confréries : veilles, jeûnes, danses…

Chants soufis : le samaa

"Samâ, qui signifie littéralement "audition" désigne dans la tradition des soufis l'audition
spirituelle et plus particulièrement l'audition de musique dans le but d'accéder à un état de
grâce ou d'extase, ou, comme disent les soufis, de nourrir l’ "âme", il s'agit donc d'une
tradition de concert mystique, d'écoute spirituelle de musique et de chants dans une forme
plus ou moins ritualisée. L'essence de la musique soufie est spirituelle. C'est une musique de
méditation, ses modes expriment un état particulier de l'être, un moment de la vie.

Les séances de sama constituent une modalité particulière de l’invocation divine au sein des
confréries soufies. La poésie mystique chantée a capella dans le sama associe les thèmes de
l’amant et de l’aimé, de l’ivresse spirituelle, de la nostalgie de la séparation...

Les chants soufis sont des chants sacrés, ils véhiculent et communiquent à ceux qui les
écoutent des significations subtiles et une aspiration spirituelle qui orientent les esprits vers
la source divine. Ils suscitent chez celui qui se trouve en état d’ouverture et de réceptivité
spirituelle, des états de joie ou de tristesse, voire une forte sensation de chaleur ou encore
une brûlure intérieure qui correspond à ce que les soufis nomment l’émotion extatique.

Ces états intérieurs sont les effets de l’ivresse spirituelle qui se traduit par une sensation de
submersion et un oubli de soi-même dont l’aboutissement est l’extinction dans la présence
divine. Ainsi l’audition mystique agit-elle comme un remède pour les âmes et une nourriture
pour les cœurs.

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