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Guillaume Capus

Tatouages en Bosnie-Hercégovine
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 5, 1894. pp. 625-633.

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Capus Guillaume. Tatouages en Bosnie-Hercégovine. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 5,
1894. pp. 625-633.

doi : 10.3406/bmsap.1894.5557

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1894_num_5_1_5557
CAPUSo — TATOUAGES EN BOSNIE-HERCEGOVINE 625

Ce n'est pas nous qui reprocheront cette réserve à l'au


teur. Nous savons combien les conclusions que l'on peut
tirer des anomalies et des variations anatomiques acquièrent
de l'importance quand elles sont basées non pas sur un fait
unique mais sur toute une série d'observations. Cela est
surtout vrai à l'heure qu'il est où l'on s'occupe si activ
ement en Angleterre et en Allemagne à faire les statistiques
de ces anomalies chez l'homme.
En somme, le travail de M. Le Double est une contribut
ion importante à la connaissance des variations de toute
une catégorie de muscles dont on a trop négligé l'étude
jusqu'à présent; il mérite l'attention de tous ceux qui s'o
ccupent de l'anatomie appliquée à l'anthropologie.
Aussi les membres du jury d'examen ont-il proposé à
l'unanimité au Comité central d'attribuer le prix Broca
de 1894,, à M. le professeur Le Double.
Les conclusions du jury, ayant été ratifiées par le Comité
central, M. le Président proclame M. le professeur Le Double
lauréat du Concours.

Tatouages ers Bosuie-ilercéguvine

par M. G. Capus.

En dehors des tatouages dont la mode s'est conservée


parmi certains professionnels tels que forains, matelots, dé
bardeurs, etc., il est assez rare en Europe d'en rencontrer
qui relèvent de préoccupations d'ordre religieux et qui se
soient conservés comme un reste d'anciennes coutumes
tellement énergiques que leur écho s'est répercuté jusqu'à
nos jours. Les populations catholiques de la Bosnie-Her-
cégovine offrent un exemple de ce genre. Déjà le Dr L.
Gluck, médecin de district à Sarajevo, nous a donné, avec
le relevé du fait, des exemples fort joliment illustrés de t
atouages chez les bosniaques actuels (in Wissenschaftl.
Mittheil. a. Bosnien u. Herzegovina, tome II, Vienne,
1894, p. 458.)
626 SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1894

Les dessins que j'ai l'honneur de mettre sous vos yeux


et que j'ai pris sur le vivant en des localités diverses du
pays bosniaque, bien que différents de ceux du Dr Gluck,
se rangent néanmoins dans les mêmes groupes. Les figures
fondamentales sont partout les mêmes ; ce qui diffère c'est
l'arrangement de ces figures, leur succession sur une même
surface tatouée et le degré variable des fioritures qui les
surchargent. Ces figures fondamentales sont : la croix la
tine, le cercle, et, par une association des deux, la croix
auréolée. Très souvent, la croix est barrée à chacune de
ses quatre branches d'un trait perpendiculaire, souvent
aussi les branches sont bifurquées ou trifurquées en trident,
plus rarement en pointe de flèche. La circonférence de
cercle entoure ordinairement une croix de ce genre ; elle -
même est ornée de petits traits rayonnant en soleil et sou
vent ces traits sont bi-ou trifurqués à leur extrémité.
Ailleurs, sur le poignet par exemple, une ligne courbe
en corde d'arc suivant le pli de l'articulation, tend- une ligne
en demi-cercle tracée vers le dos de la main. A ces figures
fondamentales caractéristiques, il faut ajouter le point or-
nementatif au centre d'un cercle ou dans l'intervalle des
traits rayonnants.
Dans les dessins les plus compliqués, les croix auréolées
se suivent avec des croix simples et parfois des figures fo
rmées d'un trait horizontal ou longitudinal supportant des
traits verticaux barrés en échelle. La complication du des
sin de l'ensemble résulte de la répétition, l'une dans l'autre,
de ces figures, de leur chevauchement l'une sur l'autre et
de l'étendue de la surface cutanée mise à contribution.
Ces figures fondamentales : croix, cercle, point, appar
tiennent exclusivement aux tatouages du premier groupe,
aux tatouages religieux.
Les endroits du corps choisis pour ces tatouages sont,
par ordre de fréquence : l'avant-bras jusqu'au poignet et
parfois jusqu'au dos de la main, la poitrine à la hauteur de
l'articulation claviculaire avec le sternum, le bras, et rare-
CAPUS. — TATOUAGES EN BOSNIE-HERCÉGOVINE 627

ment le front. L'avant-bras et le poignet reçoivent les t


atouages les plus compliqués; la poitrine n'est ornée le plus
souvent que d'une croix aux branches fourchues, auréolée
ou non. On les trouve indistinctement sur le bras gauche
ou droit. Je ne connais pas d'exemple de ce tatouage sur
Une autre partie du corps. Ce sont bien, eu égard à la coupe
du vêtement bosniaque, les parties du corps qui, tout en
étant couvertes, se découvrent le plus facilement par l'en-
trebaillement de la chemise et le retroussement de ses très
amples manches. Ce fait, futile en apparence, est à remar
quer, parce qu'il est l'indice d'une qualité : la franchise
dans l'affirmation et la revendication d'une foi religieuse à
une époque où les fidèles s'exposaient à la dure intolérance
du fanatisme musulman.
Les maîtres de la Bosnie-Hercégovine se plaisaient na
guère, plus d'une fois, à en faire sentir le joug à la populat
ion indigène.
On sait que cette population appartient actuellement en
proportions variables aux trois cultes suivants : islamisme,
catholicisme et schisme orthodoxe. Or, ce sont pour ainsi
dire exclusivement les catholiques qui ont conservé et pra
tiqué le tatouage en question. Alors que les musulmans
s'abstiennent entièrement, les orthodoxes le pratiquent bien
plus rarement, leurs dessins sont beaucoup moins fioritures
et on n'en rencontre des exemples (d'après le Dr Gluck),
que dans les contrées où leur cohabitation avec les catho
liques est plus étroite.
De plus, partout, ce sont les femmes qui se soumettentde
préférence à cette ornementation, en somme assez doulou
reuse, de la peau et il n'est guère de paysanne catholique
qui n'ait affronté l'opération à l'âge de jeune fille.
Le fait de l'existence de cette pratique, qu'on est tenté
de qualifier de mode, est assez intéressant à constater ici,
au milieu d'une tribu yougo-slave ou serbo- croate, alors
qu'elle ne l'a pas été parmi les vieux slaves. Elle est
donc d'origine indigène et d'origine relativement récente,
628 SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1894

puisque, d'après le Dr Gluck, on n'en trouve pas trace dans


les annales de l'époque historique primitive. Or, une
pratique de ce genre ne prend naissance et ne s'impose
comme satisfaction d'un désir que sous la poussée forte
d'une idée plus haute, plus grave qu'une lubie de mode ou
d'esthétique, germée. sans motif dans le cerveau d'un nova
teur qui ne serait qu'un esthète. De plus, le choix de la
croix ou ses dérivés, alors que les dessins vieux-slaves si
variés portent des modèles parfaitement caractéristiques du
goût de ces tribus pour des motifs non cruciformes ou cru
ciformes avec d'autres dérivés, indiquent une préoccupat
ion religieuse que la localisation de la pratique sur les
seuls chrétiens, et les presque seuls catholiques aide à mettre
en cause.
Ces considérations nous amènent à voir dans le tatouage
chez les catholiques de Bosnie une profession de foi rel
igieuse hautement affirmée par des signes extérieurs indé
lébiles. Il s'est donc trouvé un temps, à l'origine de cette
pratique sans doute, où le besoin s'en est fait sentir pour
marquer d'un signe différentiel le fidèle à la foi des ancê
tres à l'encontre du non fidèle ou du renégat.
De même que le musulman se distingue souvent du non
musulman, à première vue et toutes choses égales d'ail
leurs, par la coupe de la barbe autour des lèvres et le crâne
rasé selon les préceptes du chariat/de même le chrétien se
sera distingué du non chrétien par le tatouage du signe de
la croix sur le bras ou la poitrine. Avec cette différence
toutefois que le musulman était le maître, le fort, alors que
le chrétien était le sujet, le faible. Peut-être aussi l'affirma
tion de la foi intervenait-elle moins en face de la force de
l'islam qui était en même temps la force politique qu'en face
d'un schisme chrétien, différent de l'orthodoxe, antérieur
de quatre siècles à l'introduction de l'islam en Bosnie-Her-
cégovine : je veux parler de la secte des Bogoumiles ou
secte catharénienne voisine de celle des Albigeois. C'est au
douzième siècle en effet, que remonte la diffusion, au sein
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de la Bosnie, de cette secte manichéenne qui fit, malgré
de sévères répressions et de puissantes entraves, des pro
grès rapides et étendus, résistant victorieusement à tous
les effets du ressentiment papal. Au seizième siècle, à l'
époque de l'introduction de l'islam, elle était florissante et
c'est au sein du bogoumilisme que le nouveau culte de Ma
homet recruta le plus grand nombre de ses premiers adeptes
renégats. Catholiques et orthodoxes, mais surtout les pre
miers, luttaient alors courageusement, non seulement
contre le schisme manichéen d'abord, mais contre l'islam
ensuite. Le joug des nouveaux maîtres musulmans ne fut
pas toujours tel que les récalcitrants durent opter entre la
nouvelle foi et la mort et bien qu'il y eût des périodes de
persécution intense, le christianisme ne fut jamais banni
entièrement de l'empire. Les chrétiens passaient volontiers
à la condition sociale inférieure de Khmet, d'attaché à la
glèbe plutôt que de passer à l'islamisme et le maître mu
sulman ne les empêchait point ainsi de vivre selon leur loi
religieuse ni de professer leur foi.
Il y a donc eu, à deux époques marquantes de l'histoire
politique et religieuse de la Bosnie-Hercégovine, une oppos
ition acuminée entre le culte ancien chrétien (catholi
cisme et orthodoxie) et le schisme manichéen à partir du
douzième siècle et l'islam à partir du quinzième siècle.
En vertu du fait que l'opposition créée par. un schisme
est plus ardente, plus profonde et plus fanatique que celle
créée par un culte différent du premier jusqu'au dernier
dogme, je suis porté à croire que le tatouage des chrétiens
fut, dans l'origine, un signe extérieur distinctif d'entre eux
et les bogoumiles et qu'il s'est transmis avec le môme sens
afïirmatif de la foi intacte à travers la période islamique.
Je ne sais si un chrétien se serait avisé de propos délibéré
d'impétrer auprès d'un bogoumile l'honorifiante parenté de
la coupe des cheveux (sisano Koumtsïvo). mais le fait de la
recherche de ce parrainage auprès d'un musulman n'était
pas trop rare : ce qui prouve que la cohabitation pacifique
630 SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1894

entre musulmans et chrétiens était encore assez facile dans


le majeur espace de temps de la domination musulmane.
L'usage de se tatouer, en Bosnie, remonterait ainsi au
douzième siècle environ et cette hypothèse expliquerait à
la fois le silence, sur cette particularité, des vieux écrits et
le choix du signe de la croix comme marque éminente de
la foi chrétienne pure des ancêtres. Les bogoumiles, d'après
M. G. Charmes, (Revue des Deux Mondes 1885) n'avaient
ni croix, ni cloches, ni ornements et cette absence de
signes extérieurs de leur culte a pu d'autant plus provo
querl'exhibition de ces signes chez leurs antagonistes. De
plus, les serviteurs du culte chrétien et notamment les
franciscains ont, de tout temps, lutté vaillamment pour la
conservation de la foi chrétienne dans ces pays. Ils n'ont
certainement pas vu sans déplaisir l'introduction et le maint
iend'un usage qui rendait la défection plus difficile en
marquant l'éventuel renégat de signes extérieurs malaisés
sinon impossibles à détruire.
Aujourd'hui encore, le signe cruciforme du tatouage est
une sorte de marque de ségrégration, de totem religieux :
j'ai vu la môme croix aux branches fourchues peinte sur
la devanture d'une maison de cabaretier catholique à Ploca
près de Bougoïno.
Déjà, cependant, la mode du tatouage évolue et perd de
sa vieille et vénérable signification. Voici, sur le bras droit
de Luka Vuic, catholique, son nom tatoué en entier à côté
de deux croix auréolées (photogravure du D1' Gluck) ; voici
encore, sur l'avant-bras gauche d'un solide boucher que
j'ai rencontré à Kouprech : d'abord, sur le biceps, des
dessins cruciformes assez fioritures ; au-dessous, le dessin
à traits grossiers d'un sabre turc ; puis une croix; enfin les
lettres M. T., initiales du propriétaire du bras.
Luce Vladica, femme de Vladic, type superbement noire
d'une belle et sauvage enfant de la vallée de la Rama,
vingt-deux ans, s'est fait tatouer sur le bras gauche son
nom surmonté du millésime 1891, année de son second
CAPUS. — TATOUAGES EN B06NIE-HERCÉG0VINE 631

mariage, avec au-dessous, une croix ; au bras droit, une


croix seulement, entourée d'un cercle. La date et le nom
sont nets, à morsure profonde et régulière dénotant une
forte et patiente endurance ; les croix sont irrégulières,
frustes, effacées comme étant déjà signes secondaires,
méritant moins de peine.
L'apparition du sabre dans le dessin d'ensemble du
tatouage nous mène au deuxième groupe de tatouages
qu'on peut observer chez les Bosniaques. Mais ces
tatouages n'ont, à mon avis, aucun rapport avec ceux que
nous venons de considérer. Ils représentent, en effet, cette
même mode que l'on retrouve chez le matelot, le soldat,
l'ouvrier, etc., dans beaucoup de pays d'Europe et peut être
le plus souvent en Angleterre et en Flandre. Le dessin,
tout en restant plus ou moins symbolique, devient une
composition, artistique parfois, gravée sur la peau par un
artiste spécialiste choisissant, au goût de l'amateur, l'em-
blême tendrement héroïque ou loyaliste dont le modèle
banal aura été agréé. C'est ainsi qu'on peut voir s'étaler
sur les bras et la poitrine d'anciens soldats bosniaques,
catholiques, l'aigle bicéphale, armoriée et couronnée ; ou
bien le cœur, sur le croisé d'une croix et d'une ancre, avec,
au milieu, le nom de l'individu, la date de sa naissance et
le numéro du bataillon.
Les tatouages de ce genre n'ont pas grand intérêt ; tout
au plus indiquent-ils la persistance de la mode, reste d'une
pratique ancienne de haute et courageuse signification
dont les traces directes se sont conservées jusqu'à ce jour
dans les tatouages de la première catégorie.
J'ajouterai, d'après le Dr Gluck, le mode opératoire et la
composition de la substance tinctoriale. Celle-ci est le plus
souvent une pâte faite de résine de conifère malaxée avec
du noir de fumée de même origine ; ou bien encore du noir
de fumée délayé dans de l'eau. La -pâte est appliquée sur
la peau tendue à l'aide d'un bâtonnet de bois épointé tra
çant le dessin à tatouer. La trace faite, les piqûres rappro-
632 SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1894

chées et multipliées d'une aiguille, enveloppée déficelle jusque


près de sa pointe, introduisent la matière colorante sous
l'épiderme ; un bandage appliqué est enlevé au quatrième
jour; la peau lavée et nettoyée garde dès lors le tatouage
avec sa teinte bleu de Prusse caractéristique. On ne se sert
que rarement de la poudre à canon comme colorant.
L'opération est pratiquée par de vieilles femmes expertes,
à moins que les jeunes filles ne se rendent réciproquement
ce service. Elle se fait de préférence les dimanches et jours
de fête, au sortir de la messe, à la sortie de l'église : sans
doute encore une réminiscence des temps jadis alors que
la solidarité religieuse avait besoin de s'affirmer pour une
résistance commune.

Discussion

M. G. de Mortillet. — La fort intéressante communic


ation de M. Gapus sur le tatouage en Bosnie-Hercégovine
met en évidence un fait très curieux, c'est la tendance
qu'ont les catholiques à se tatouer beaucoup plus que les
orthodoxes qui pourtant sont bien plus nombreux. Mais en
nous développant ce fait, notre collègue a dit que les bogou-
miles ne faisaient pas usage d'emblèmes religieux. Il ne
faudrait pas prendre cette assertion trop à la lettre. En
effet étant en Bosnie je me suis occupé d'une manière spé
ciale des cimetières bogoumiles. Ces cimetières sont com
posés de sarcophages de grande taille. En voyant ces
énormes blocs de pierre, certains auteurs ont eu l'idée de
les rapprocher des monuments mégalithiques. Ils n'ont
absolument rien de commun avec ces derniers si ce n'est
leur grande proportion. Dans un cimetière bogoumile
qui se trouve à quelques kilomètres du poste militaire
de Podromania, auprès d'une pyramide, monument com-
mémoratif de la dernière guerre, j'ai reconnu quatre
tombes portant des gravures extérieures. Sur l'une est une
inscription en langue slave. Sur deux autres il y a des
PIETTE ET LAPORTERIE. — LES FOUILLES DE BRASSEMPOUY 633

croix différentes mais de formes chrétiennes. Enfin sur


la dernière est sculptée en relief une grande épée à deux
mains, type du douzième siècle, dont la garde et la poignée
dessinent aussi une croix.

Les fouilles de Brassempouy en

Par Ed. Piette et J. de Laporterie.

Les premiers travaux d'exploration dans la station qua


ternaire du Pape, à Brassempouy, furent faits en 1880 par
le comte de Poudenx propriétaire du gisement. Informé par
M. du Moulin qu'en élargissant le chemin d'accès d'une
carrière, les ouvriers venaient de mettre à découvert des
ossements d'espèces éteintes, il résolut de faire des recher
ches dans les talus et confia la direction de ses fouilles à M.
Dubalen. L'enlèvement des éboulis dégagea l'entrée d'une
caverne où, sous une assise de limon, s'étendaient des cou
ches archéologiques renfermant des gravures simples, des
gravures à contours découpés, des sculptures en bas relief,
objets que l'on rencontre ordinairement dans les gisements
magdaléniens. Ces couches furent enlevées ; mais la fo
rmation sur laquelle elles reposaient fut à peine effleurée en
quelques endroits, et l'on resta sans notion précise sur sa
nature et sur son âge.
Abandonnées en 1881, les fouilles furent reprises en 1890
par l'un de nous (1) assisté de M. le Docteur A. Léon
Dufour. Elles amenèrent la découverte d'objets en ivoire,
notamment d'amulettes et de sculptures diverses, gisant
parmi les ossements d'une faune d'apparence mostérienne.
Les œuvres d'art en bois de renne faisaient défaut. Les
ouvriers et les artistes avaient donc employé, dans leurs
travaux, l'ivoire comme matière première avant de se ser-

(1) M. de Laporterie. CJest incontestablement à lui que revient Fhon-


neur d'avoir découvert l'industrie éburnéenne (Note de M. Piette).

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