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04 / 01 / 07
" Situé au sud de la Suisse, le Valais occupe la totalité de la haute vallée du Rhône
entre le Massif du Gothard à l'est, et le Lac Léman à l'ouest.
Il est bordé par la France au sud-ouest, par l'Italie au sud-est,
les cantons d'Uri et du Tessin à l'est, le canton de Berne au nord
et le canton de Vaud au nord-est. "
Guy-Michel Coquoz et Elisabeth Darbellay-Gabioud, www.eye.ch
PORTRAIT psychologique
PORTRAIT symbolique
PORTRAIT synthèse
"Le duo majeur, c'est le bleu du ciel et les couleurs de l’automne avec les mélèzes"
Jean Bonnard
"la montagne s’est mariée à l’hiver, elle a revêtu son ample robe immaculée
et elle déploie dans un profond silence sa grâce miraculeuse."
Roland Clerc, www.faune-valais.ch
> toute la gamme bleue de l'eau, en particulier les bleus caractéristiques des lacs de montagne
"le bleu profond des lacs" François Perraudin
"le bleu d'un ciel d'été ou d'un lac de montagne" Christian Salamin
"Fier de son bleu, le lac n’en finit plus de se réjouir de la fonte des neiges" Roland Puippe, L’été suggéré, le Valais au fil
de l’eau, supplément du Nouvelliste 7 juillet 2000
" Les lacs se réveillent doucement, changeant au fil des heures en couleurs aussi bien qu’en formes, alignant devant
l’œil toujours enclin à s’émouvoir de reflets verts laiteux ou de bleus glaciaires pourtant si souvent observés. " Roland
Clerc, www.faune-valais.ch
" La forêt noyée de brumes bleutées revêt alors un mystère particulier, " Roland Clerc, www.faune-valais.ch
spécificité d'une "pureté lumineuse" des couleurs, source d'inspiration pour les peintres
"Je dirais qu'il y a tout d'abord des écoles de peintures, comme celle de Savièse ou de Bagnes et ça c'était lié à la
couleur et une certaine pureté des couleurs." Patricia Lafarge
"On trouve toutes ces couleurs partout dans les Alpes; ce qui fait la différence chez nous je dirais que c’est la pureté, la
clarté et la luminosité des couleurs, par absence de brouillard et de poussière." Jean-Bernard Rouvinez
"Pureté et saisonnalité des couleurs ; dominante de blanc, vert, bleu"
symphonies colorées au rythme des saisons qui rivalisent d'intensité chromatique (suite)
> le printemps, "un spectacle haut en couleurs" dans la plaine-jardin comme dans la montagne : explosion
de couleurs florales particulièrement spectaculaire après la blancheur de l'hiver (suite)
" C’est au printemps qu’il faut découvrir les rangées d’abricotiers, de poiriers, de pommiers et de pêchers en fleurs, dont les
couleurs vibrent en touches impressionnistes dans la lumière." Michel Logoz, www.agrivalais.ch
"La terre, au-dessus de la plaine, se dégage de cette songerie et tire ses lignes précises. Les amandiers ont fleuri durant la nuit. Ils
tendent en bordure des murailles leurs franges bouillonnantes et soulignent d'un frisson de poudre la courbe de la colline. Une
dentelle rose et blanche, plutôt rose, frissonne à l'horizon, sous un ciel léger. Le coteau, vu de loin, ressemble à une mer
étale sur laquelle bouffent de fines houppes de nuages lumineux, poreux à la lumière, diaphanes." Maurice Zermatten, Les
saisons valaisannes
"Où prend-il tant de force et tant de lumière cet arbuste délicat dont les fleurs alternées, d'un rose qui accentue une pointe de
vermillon, festonnent le coteau? Ils éclatent tous à la fois, une nuit, comme si le sacristain de la cathédrale passait, allumant leurs
lampes claires, une à une, avec une étonnante dextérité. (..) Pêchers en fleurs : on ne voit plus qu'eux, tout à coup, sur les vignes
nues, plus que cette poussière rose en suspens dans l'espace, ces taches de bonheur. L'arbuste n'a plus de dessin précis, plus de
contour affirmé, plus d'architecture définie. C'est une note de l'air posée dans rien du tout, un timbre plus accusé, un rythme
épaissi, rien qu'une nuance de vent, rien qu'une indication de ce que pourrait devenir une couleur. Elle hésite entre le rose et le
vermillon. Elle flotte, monte, se dissout et cependant demeure toujours à la même place." Maurice Zermatten, Les saisons
valaisannes " à propos des pêchers, Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"Il faudrait avoir mille yeux pour ne rien perdre du prodigieux spectacle. Tout se déroule si vite et partout à la fois qu'on ne sait plus
où donner de la tête. Les plus sensibles, je crois, furent les peupliers. Ils étaient gris et tout à coup, ils sont roses, et demain
déjà, ils blondiront dans le soleil, hautes flèches flexibles dont les bourgeons n'attendaient qu'un signe pour montrer qu'ils étaient
vivants. Tout autour d'eux, l'air tremble légèrement des radiations qu'émettent les rameaux ; ils étaient roses, ils sont blonds mais
voici que les feuilles, du blond passent au vert, en un tournemain. On regarde, on lève la tête ; des aigrettes de nuages sont
posées sur ces colonnes végétales, très loin dans le ciel. De fins nuages flottent autour de l'architecture élancée des grands arbres.
Il tombe de ces quenouilles sans poids de la lumière. Les chars s'avancent, chargés, au milieu des avenues aux aériennes
perspectives ; sous le ruissellement joyeux des peupliers, le fumier se transforme en lingots d'or." Maurice Zermatten, Les
saisons valaisannes Document de travail / CoManaging 21
COULEURS
symphonies colorées au rythme des saisons qui rivalisent d'intensité chromatique (suite)
> dominante de verts "généreux" synonymes de nature fertile, dans une palette d'été aux couleurs
franches
"Le vert: la végétation, la nature." Roland Vergères
" Période d’abondance entre toutes, l’été couvre de vert les prairies alpines fouettées par les bourrasques tourbillonnantes des
orages d’altitude." Roland Clerc, www.faune-valais.ch
symphonies colorées au rythme des saisons qui rivalisent d'intensité chromatique (suite)
symphonies colorées au rythme des saisons qui rivalisent d'intensité chromatique (suite)
dans l'habitat, dominante des "gammes montagnardes de bois" , souvent combinées avec le blanc
" (…) De ce côté-ci du village, les maisons ont des façades de deux couleurs, blanches dans le bas, brune dans le
haut ; de l’autre, leur derrière plus bas domine à peine l’étroit passage qui s’ouvre entre elles et une autre rangée de
constructions, étant aussi noires et blanches par devant, étant par devant bien disposées et arrangées, comme des
ruches dans un jardin ; par derrière toutes noires, mises là pêle-mêle, et puis faisant de l’ombre sur le passage " C.F.
Ramuz, Derborence
" Vous serez surpris devant ces canalisations téméraires que l’on nomme bisses, en voyant les maisons si typiques du
Valais, au bois bruni par le soleil et en observant divers autres objets qui témoignent d’une riche culture locale. "
Brochure " le sentier de la Rampe sud "
" (…) des beaux chalets d’en bas, qui sont longs, bien crépis de blanc, avec un toit fait de bardeaux semblables à
des écailles de poisson. Il y a des étables pour les bêtes, il y a de riches fontaines " C.F. Ramuz, Derborence
"Il n'est pas spirituel, il est matériel le Valais. Il est lourd de ses cent quatre mille ;
de ses milliers de pyramides entassées les unes sur les autres,
entassement sur entassement, rongées seulement par les rivières ;
poilu d'arbres, d'aiguilles de sapins et de mélèzes, d'herbes à vaches, de mousses, de lichens
et couvert de glaciers. "
Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"au cœur de la formation des Alpes" : très grande diversité des matières du sous-sol, témoin de l'histoire
géologique complexe du territoire
> la roche omniprésente et déterminante : à la fois "armature", sculpture, composante et matériau des paysages
valaisans
> "riche en mines pauvres" : métaux, combustibles, matériaux de construction, cristaux, dont certaines espèces
uniques
la matière eau dans ses trois états : liquide, neige et glace
> une matière à maîtriser, l'eau sous sa forme liquide
> l'or blanc : neige et glaces permanentes
> une matière de haute altitude, le permafrost : les sols "soudés" par la glace
une matière précieuse "de montagne" : l'air pur
matières végétales : feuillages de la vigne, des arbres fruitiers du "jardin fruitier et potager de la Suisse",
mais aussi herbe des prairies et des forêts
matière bois, au naturel et travaillée, dans l'architecture, le mobilier et l'art
"au cœur de la formation des Alpes" : très grande diversité des matières du sous-sol, témoin de l'histoire
géologique complexe du territoire
Les Alpes valaisannes sont le témoin d’une lente mais bouleversante transformation du paysage. Au cœur de la formation
des Alpes : c'est la rencontre entre la microplate adriatique (c'est l'endroit ou il s'est le plus contorsionné), le plancher océanique
(qui s'est abaissé) et la plaque européenne rigide, ce qui explique le coté spectaculaire des paysages de glaces et de neige
On y retrouve aussi les restes de mers et d’océans aujourd’hui disparus : Mer européenne (calcaires, marnes) ; Continent
européen (granit, gneiss) ; Océan valaisan (schistes, calcaires) ; Péninsule briançonnaise (gneiss, micaschistes, quartzites,
calcaires, dolomies) ; Océan piémontais (schistes, basaltes, argilo-calcaires, serpentines) ; Continent apulien / africain (gneiss)
"Il existe ici (ndlr : Aletsch) les traces de la naissance des Alpes" Laudo Albrecht
"Une belle image que j'ai entendu d'un collègue de l’université de Genève qui est géologue et qui amène chaque année ses
étudiants en Valais, il dit que le Valais est "le berceau du monde", il trouve beaucoup de minéraux,de roches qui sont très
utiles à la pédagogie qu'il développe. " Hermann-Michel Hagmann
"La géologie a profondément marqué la topographie du Valais : l'émergence des reliefs alpins, il y a des millions d'années, a
été suivie au travers des âges par divers mouvements, avec pour conséquence, plissements, fissures de roches, éboulements,
glissements de terrains, de graviers, de sables et limons charriés par les torrents. Le Valais présente dès lors des roches
mères variées. Dans le Bas-Valais et jusqu'à Saillon, granites et gneiss (*) dominent. Au-delà, le calcaire occupe le terrain des
coteaux sous forme de schistes calcaires ou de grès calcaires délités en plaques ou encore de micaschistes. De nombreux cônes
de déjection ont envahi la plaine pour créer des terres limoneuses riches en graviers." Bernard Arnould, In vino veritas, site
chazallet.com
" Différents terroirs se succèdent au fil du Rhône : Dans le Bas-Valais, jusqu'à Saillon, ce sont les granites et les gneiss qui
composent l'essentiel des sols; entre Leytron et Sierre, hormis le cône d'alluvion de Chamoson, le calcaire occupe le terrain"
www.provins.ch
"au cœur de la formation des Alpes" : très grande diversité des matières du sous-sol, témoin de
l'histoire géologique complexe du territoire (suite)
" En entrant en VS (…) vous vous doutez un peu des bagarres géologiques qui se sont livrées en ces lieux avant que
le chaos décida de se fixer de ne plus envoyer ses glaciers, ses torrents, ses éboulements divaguer en tout sens (…) "
Robert Parlier, Feux d’automne au Valais (document vidéo)
"Avant le percement du tunnel du Simplon, personne n’imaginait le degré de complexité des structures de ce
massif. Cet important ouvrage et les études qu’il a suscitées sont donc une date clef de la géologie alpine. La coupe du
Simplon, maintenant classique, donne une bonne idée de cette complexité qui garde encore quelques mystères."
Marcel Burri, site Encyclopédie Valais
" Combinées avec les agents d’érosion (eaux courantes, glaciers etc.) et les éléments du climat (températures,
précipitations) qui agissent sur elles et peu à peu les modèlent, la nature et l’architecture de ces roches ont engendré
des paysages très divers. " République et canton du Valais, région autonome vallée d’Aoste, plan de coordination
territoriale, http://ricerca.regione.vda.it
"au cœur de la formation des Alpes" : très grande diversité des matières du sous-sol, témoin de
l'histoire géologique complexe du territoire (suite)
> la roche omniprésente et déterminante : à la fois "armature", sculpture, composante et matériau des
paysages valaisans
Trois grandes familles de roches : calcaires ; granitiques ; métamorphiques
" socle et couverture de roches sédimentaires se conjuguent dans des enchevêtrements fantasmagoriques pour
façonner un paysage géologique d’une incroyable diversité. Cette armature donne au Valais ses lignes majeures, sa
verticalité, sa beauté légendaire " Michel Logoz, www.agrivalais.ch
"Si vous étiez habitants du Québec, votre pays ne pourrait vous montrer que du socle. Si vous étiez habitants de Paris,
quelques carrières ne vous montreraient que des roches de couverture. Mais, Valaisans, vous pouvez, sur quelques
kilomètres carrés, observer l’un et l’autre, dans des stades de déformations multiples, de complexité croissante, de
métamorphismes superposés. Incroyable richesse de ce pays ! (..)
" Pierre naturelle, roche mère qui souvent affleure la surface arable avant de monter haut, très haut vers les cieux ;
pierre d’éboulis ou arrachée de son lit (…) pierre des innombrables murs de soutènement édifiés avec minutie pour
sauvegarder la terre végétale, pour l’empêcher de glisser vers le fleuve. Claude-Henri Carruzzo, Cépages du Valais
"Il n'est pas spirituel, il est matériel le Valais. Il est lourd de ses cent quatre mille ; de ses milliers de pyramides
entassées les unes sur les autres, entassement sur entassement, rongées seulement par les rivières;" Maurice Chappaz,
Portrait des Valaisans en légende et en vérité
" Il aperçoit en effet le village, avec ses toits bas, pierreux, resserrés, qui font sur la pente une place qui est comme minée
(c’est le travail qui consiste à creuser profondément la terre pour mettre dessus ce qui est au fond). " C.F. Ramuz,
Derborence
"au cœur de la formation des Alpes" : très grande diversité des matières du sous-sol, témoin de
l'histoire géologique complexe du territoire (suite)
> la roche omniprésente et déterminante : à la fois "armature", sculpture, composante et matériau des
paysages valaisans (suite)
"Composé à 90% de gneiss et de granite, dont nous suivront l’évolution, le socle est la partie rigide des alpes valaisannes.
Les roches de ce socle ont formé deux grands affleurements, l’un en Bas-Valais, l’autre en Haut-Valais. Dans ces
affleurements se sont individualisés une série de « massifs » : les Aiguilles-Rouges et le Mont-Blanc à l’ouest ainsi que les
massifs du Gastern, de l’Aar et du Gothard à l’est. (..)
Le massif des Aiguilles-Rouges est profondément entaillé par la vallée du Rhône dont il forme les deux versants entre Saint-
Maurice et Martigny. (..) Les gneiss dominent nettement dans ce massif où le seul granite présent ne constitue qu'un
affleurement étroit d'une belle roche exploitée à Miéville, dite granite de Vallorcine (..)
"le granite constitue des montagnes entières dans le massif du Trient ou dans la région d’Aletsch, par exemple. En ce qui
concerne les basaltes, il n’y a pas de volcans chez nous et les laves fraîches manquent. Mais il y a d’anciens volcans dont
les laves ont subi des transformations assez importantes (..). Ces laves sont même accompagnées de beaux gabbros
relativement peu transformés (Aiguilles-Rouges d’Arolla) et de masses particulièrement riches en fer, magnésium et
calcium, ce qui leur a valu d’être considérées comme plus basiques que normal : ce sont des ultrabasites (ou serpentinites
de la région de Zermatt, pour citer un exemple). (..)
Le granite du Mont-Blanc, grossier, riche en enclaves plus sombres, solide et résistant bien à l'érosion, détermine de grands
sommets plus ou moins pyramidaux, tels le Mont-Blanc lui-même. Sur sa bordure orientale, le granite passe à une roche à
grain plus fin, également très dure. Vous marcherez dessus si vous faites une fois l'effort de grimper sur le Catogne, ce dont
vous serez récompensés par une vue somptueuse; ce sommet cônique, isolé, dont la forme évoque celle d'un volcan, se
dresse presque au coude du Rhône, ce qui lui donne sa valeur de belvédère. " Marcel Burri, site Encyclopédie Valais
"au cœur de la formation des Alpes" : très grande diversité des matières du sous-sol, témoin de l'histoire
géologique complexe du territoire (suite)
> la roche omniprésente et déterminante : à la fois "armature", sculpture, composante et matériau des
paysages valaisans (suite)
"La roche est très présente, et beaucoup utilisée avec la construction, il y a de grandes carrières qui l'exploitent."
"Sur le coteau de Loèche, la roche affleure et on a ces buissons rouges." Bernard Attinger
"les parois du défilé de Saint-Maurice sont presque uniquement faites de roches d’âge crétacé (..) .Dans la suite des temps
crétacés, la mer a sans doute perdu de sa profondeur pour devenir le lieu d’une précipitation calcaire organogène. L’assise très
dure qui résultera de ces sédiments est bourrée de fossiles (..) Algues, oursins, grandes coquilles nacrées et coraux nous
apprennent qu’alors la région ressemblait aux Bahamas et que les récifs étaient le trait dominant d’un paysage sous-marin de
faible profondeur. Beaux affleurements de ces roches aux Dents-du-Midi et sur la crête septentrionale entre les Diablerets et le
Wildstrubel. (..)
(au tertiaire) une sédimentation et une roche spéciales, appelée le flysch où chaque banc représente l’apport d’une avalanche.
Le matériel des avalanches contient souvent d’abondants débris de cendres volcaniques. Sur les bords de la fosse, il devait
donc y avoir des volcans en activité. Fosses profondes, volcans actifs et climat chaud: le futur Valais ressemblait à
certaines îles et fosses de l’Extrême-Orient, Java par exemple. Le flysch est une formation qui affleure mal, qui s’altère
rapidement et se couvre d’un sol épais. Cette bonne terre à pâturage, devant les Dents-du–Midi, constitue une partie du val
d’Illiez. (..) Quelques bons affleurements du val d’Illiez permettent d’observer le passage du flysch à la Molasse. Cette dernière
est de coloration rouge et de composition marneuse, à l’exception d’un gros banc de grès exploité en carrière juste en
amont de Monthey." Marcel Burri, site Encyclopédie Valais
" Le tracé du Rhône, épine dorsale du réseau hydrographique, est fortement conditionné par l’agencement de familles de
roches : sur l’essentiel de sa longueur, il suit, à l’amont, la frontière entre le domaine métamorphique et les domaines
calcaire et granitique, faisant ainsi de cette limite une donnée majeur du paysage. " République et canton du Valais, région
autonome vallée d’Aoste, plan de coordination territoriale, http://ricerca.regione.vda.it
Document de travail / CoManaging 34
MATIÈRES
"au cœur de la formation des Alpes" : très grande diversité des matières du sous-sol, témoin de l'histoire
géologique complexe du territoire (suite)
> "riche en mines pauvres"
"On a beaucoup de minerais, même l'or qui a été exploité." Frédéric Zuber
"Le Valais est riche en mines pauvres ! cette boutade contient une bonne part de vérité. En effet, le Valais fournit, en quantité
plus ou moins limitée,des métaux, des combustibles et des matériaux de construction."
• des métaux
"La zone riche en cobalt et en nickel s'étend jusqu'au val d'Anniviers où les mines de Plantorin et de Grand Praz ont livré une
centaine de tonnes de minerai: les seules exploitations qui furent bénéficiaires. (..)
C'est par dizaines que se comptent les grattages de nos ancêtres qui cherchaient à se rendre indépendant de l'étranger.
Citons, parmi d'autres, quelques mines qui ont fourni plus d'une tonne de minerai: le col de Mines au-dessus de Verbier (cuivre et
plomb), Siviez dans le val de Nendaz (plomb), Praz-Jean au val d'Hérens (plomb, zinc et argent), Moiry et Zinal (cuivre,
bismuth), Goppenstein (plomb, zinc, argent). Gondo extrayait l'or de la pyrite, mais n'était rentable qu'en Italie où le fascisme
utilisait des prisonniers politiques!(..)
à la mine des Trappistes, après plus d'un siècle d'exploitation, on s'avisa que la gangue [ces minéraux qui ne présentent pas
d'intérêt économique] contenait de la fluorine, un composé de fluor qui peut facilement être confondu avec du quartz. Depuis,
c'est la fluorine qui a intéressé les exploitants et des travaux récents ont permis d'en estimer les réserves.(..)
le Valais a eu ses mines de fer, particulièrement au Mont-Chemin où une lentille de magnétite (oxyde de fer) a livré plusieurs
milliers de tonnes de minerai." Marcel Burri, site Encyclopédie Valais
• des combustibles
"Voilà encore une richesse qui se trouve assez bien répartie dans tout le Valais, mais parcimonieusement. Le charbon se
présente dans les Alpes sous forme d'anthracite (..) Les niveaux de charbon du Lötschental se révélèrent plus pauvres que ceux
du massif des Aiguilles-Rouges où une exploitation assez florissante resta en fonction même un peu après la dernière guerre."
Marcel Burri, site Encyclopédie Valais
Document de travail / CoManaging 35
MATIÈRES
"au cœur de la formation des Alpes" : très grande diversité des matières du sous-sol, témoin de l'histoire
géologique complexe du territoire (suite)
> "riche en mines pauvres"(suite)
• des matériaux de construction
"qui dit construction, dit aussi chemins, murs, routes, barrages. Avec l'importance que prirent ces grands aménagements et
l'avènement du béton qui les a rendus possibles, la demande en matériaux divers a sans cesse augmenté. Le sous-sol valaisan
s'est montré généreux. (..)
"Une roche sédimentaire exploitée en Valais, à Granges, est le gypse (CaSO4.2H2O). Il s’agit de dépôts de vastes marais salants
naturels : le sel accompagne souvent le gypse, ce qui est le cas juste à notre frontière, à Bex, où le sel est exploité. " (..) Le
gypse a toujours joué un rôle important pour la construction des maisons, au point de donner son nom à un métier. Maintenant, en
plus, il entre dans la composition de nombreux ciments, ce qui en fait un produit très recherché. Pourtant en Valais, il n'y a plus
guère que la carrière de la gare de Granges, entre Sion et Sierre qui soit encore en activité. (..)
Il y a un calcaire célèbre en Valais, c’est le marbre de Saillon : plusieurs palais parisiens tirent leur beauté de cette pierre fine
joliment veinée. L’exploitation était en partie souterraine et il suffit d’aller voir la dimension des excavations pour comprendre
l’importance de ce marbre. Très localisé, il provient du métamorphisme d’un niveau de calcaire du Crétacé pris dans le flanc
inverse de la nappe de Morcles (..) le calcaire est peu utilisé chez nous comme pierre de construction. En revanche, il fut
recherché pour la préparation de la chaux. Le ciment a remplacé la chaux et sa fabrication demande des calcaires un peu argileux:
il s’en est trouvé au-dessus de Saint-Maurice où une grande carrière entame la falaise (Crétacé inférieur). (..)
Lorsque la chose est possible, plutôt que de concasser les roches, on préfère exploiter des dépôts meubles et les tamiser pour
obtenir sables et graviers. Le béton, grand dévoreur de ce matériau, a favorisé l’ouverture de nombreuses gravières. Moraines et
éboulis furent fortement mis à contribution, (..) Le lit du Rhône a fourni de bons graviers et les trous que creusaient les dragues se
remplissaient lors des crues. Les grands barrages ayant amenuisé les crues, cette source de gravier a perdu de l’importance. (..)
Sporadiquement, des exploitations tirèrent profit de couches particulières. Ainsi des carrières entamèrent les quartzites
dominant Saint-Léonard pour en broyer le matériel à des fins industrielles (verre et abrasif). Ainsi les calcaires magnésiens de
Beauregard, au flanc du Gorbetsch, au-dessus de Sierre, permirent-ils, pendant la guerre, de se procurer le magnésium
indispensable aux alliages légers de l’aluminium. La liste de ces exploitations exceptionnelles n’est pas close." Marcel Burri, site
Encyclopédie Valais Document de travail / CoManaging 36
MATIÈRES
"au cœur de la formation des Alpes" : très grande diversité des matières du sous-sol, témoin de
l'histoire géologique complexe du territoire (suite)
> une matière à maîtriser, l'eau sous sa forme liquide (cf. COMPOSITION ET PAYSAGES / EAU ET ARBRES)
> une matière de haute altitude, le permafrost : les sols "soudés" par la glace
" Au-delà de 2400 m d'altitude et selon l'orientation géographique, le sol suisse est constamment gelé. Ce phénomène
s'appelle le permafrost ." Office fédéral de l’environnement, www.umwelt-schweiz.ch
" Le pergélisol, ou permafrost, est un sol gelé en permanence, dont la glace soude les uns aux autres les morceaux de
roche qui le constituent. En haute montagne, on rencontre le pergélisol tant dans la roche solide que dans les matériaux
meubles comme les éboulis, les moraines et les sols. L’étage du pergélisol se trouve en dessous de la zone des glaciers, à
partir de 2600m." Elke Haubner, Le changement climatique dans les Alpes, rapport de synthèse
une matière précieuse "de montagne" : l'air pur (cf. aussi CLIMAT)
"La qualité de l’air est liée à l’altitude; la pollution se trouve essentiellement en plaine, et en montagne l’air est plus pur; il
est mieux ventilé et nettoyé par les vents d’est-ouest" Vincent Bornet
Document de travail / CoManaging 38
MATIÈRES
matières végétales : feuillages de la vigne, des arbres fruitiers du "jardin fruitier et potager de la
Suisse", mais aussi herbe des prairies et des forêts (cf. PROFIL ÉCONOMIQUE / SECTEUR PRIMAIRE),
matière eau Sources thermales; torrents, ruisseaux, canaux, bisses, rivières rapides;
sources, neige ; glace (glaciers, névés, cascades gelées); cascades ; lacs,
étangs ; eaux souterraines (lac souterrain, importance de la nappe phréatique) ;
brume ; le Rhône; le permafrost ou pergélisol, mares, marécages boisés, marais
herbeux, tourbières, roselières, prairies humides
matière air chaud, froid, sec, piquant, pur, foehn, immobile,
matières du sol et du sous-sol schistes, marbres, gypse, anhydrite, tuf/cornieule/cargneule, gneiss, granit,
anthracite, fer, calcite, dolomie, quartzite, quartz, sel, cuivre, marnes,
micaschistes, basaltes, serpentines, minerais (cuivre; fer; plomb; argent, or,
uranium), alluvions,
matières végétales bois (Epicéas, sapins, mélèzes, pins, aroles, chênes, hêtres…) ; fleurs ; fruits ;
raisin ; feuillages ; aiguilles de résineux, prairies et pâturages,
matières animales peaux de chèvres, laine mouton, corne de bovins et gibiers divers,
matières de production vins, eaux-de-vie, plantes médicinales et aromatiques, fruits et légumes etc.
matières architecturales bardeaux, tavillons, ardoises, béton, murs de pierres sèches
matières alimentaires fromages, divers types de viandes séchées (y.c. saucisses, jambon…), miel;
seigle, froment, lait, safran, fruits, légumes, racines (pomme de terre) pains…
matière symbolique légendes, catholicisme, croyances, coutumes
matière artistique peinture ; gravure (pierre et bois) ; sculpture (bois, roche) ; matériaux du
baroque (stuc, feuille d'or, marbre, bois ,etc.) ; montagnes, habits traditionnels
matière du passé chaux ;
matière immatériel l’énergie hydroélectrique
matières extra-terrestres… étoiles et voie lactée grâce à la visibilité exceptionnelle en montagne
Document de travail / CoManaging 41
GOÛTS
"Ainsi grâce au soleil, au climat sec, aux vents qui soufflent dans la vallée du Rhône
et à l'ingéniosité des bergers, sont nées les techniques de salaison et de séchage."
site viandesechee
"Qui dit Valais dit Fendant, donc chasselas. (..) on parle parfois de "vin ethnique",
tant il est lié à la vie sociale, aux traditions, à la cuisine de la Vallée du haut Rhône.
Le Valais sans le Fendant ne serait pas le Valais."
site fullygrandcru
> sous le signe de l'authenticité, de la simplicité, par tradition et par la qualité des terroirs
"Le goût de l’authentique (…) le Valais est le paradis des saveurs méridionales. " brochure Pays Romand, Pays
Gourmand
"Entre parenthèses, je vous fiche mon billet qu'elles ne savent pas faire beaucoup de cuisine. – Qui elles? – Toutes, nos
dames et nos demoiselles. – Curieux que les Valaisannes n'aient rien trouvé ni expérimenté… - Les ressources du pays
ont toujours été des mets crus, bruts, nets, déjà exquis et en tout cas très simples, arrosés d'un verre de vin. – Les
grands, les seuls cuisiniers étaient les curés. " Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
> très goûteuse et propice aux repas conviviaux : dimension de "gourmandise collective" des
habitants attachés aux plaisirs de la vie et du partage
Plus de 180 recettes sont répertoriées et détaillées dans l’ouvrage de Zoltan Szabo " Patrimoine culinaire valaisan "
"Tout d'abord, une raclette se fait avec de nombreux amis qui prennent place autour d'une table ou assis sans l'herbe
d'un pâturage. (..) Le "racleur"a, pour délicate mission, de surveiller le fromage qui ne doit ni brûler, ni fondre. Ensuite d'un
coup sec, mais pas trop appuyé, il va racler le dessus du fromage pour servir, dans une assiette, une portion de fromage
chaude et coulante. Ainsi, à tour de rôle, les invités vont être servis." site cieldefrançoise
un terroir exceptionnel : conjonction rare d'un ensoleillement et d'un climat privilégiés et d'une
configuration spécifique (cf. CLIMAT)
" Privilégié par le soleil et généreusement irrigué par le Rhône, le Valais est un véritable paradis pour une agriculture
aux saveurs méridionales. (…) où chaque fruit et chaque légume dégage un maximum de goût et de saveur. " brochure
saveurs du valais "
" Deux très hautes chaînes constituent de véritables barrages et s’opposent à la circulation des masses d’air humide. Le
Valais est réputé comme l’endroit le plus sec et le plus ensoleillé de Suisse. Stratus, grêle et brouillard sont extrêmement
rares. Très caractéristique du Valais, le foehn, ce vent chaud et sec, joue un rôle très actif, notamment en automne,
secondant le soleil dans la maturation des raisins et des fruits. " Michel Logoz, www.agrivalais.ch
" L’automne est souvent doux et ensoleillé, avec parfois une présence de foehn (vent chaud) qui facilite la maturation des
spécialités tardives. " www.provins.ch
" Le soleil, le climat sec et les vents qui soufflent dans la vallée du Rhône ont inspirés aux Valaisans la technique du
séchage de la viande pour la conserver. " Michel Logoz, www.agrivalais.ch
" Ainsi grâce au soleil, au climat sec, aux vents qui soufflent dans la vallée du Rhône et à l'ingéniosité des bergers,
sont nées les techniques de salaison et de séchage. " site viandesechee
"On se plaindrait du soleil si l'on ne savait pas que rien ne nous est plus nécessaire que ses dons. Déjà les abricots
s'alourdissent au bout des branches ployées, et ceux-là, dans la pleine lumière, criblées de feux, au lieu de gémir, semblent
murmurer : Encore ! Encore pour que s'opèrent en nous ces alchimies végétales qui transforment nos sucs en miel,
notre pâleur en or et en vermillon .. Nous n'aurons jamais trop de soleil, ni nous, ni les grappes du coteau, ni les pommes
du verger. Jamais trop de cette bonne chaleur qui nous pénètre, nous pétrit, nous gonfle. Elle court, écoute, dans les
sèves de l'arbre, elle est flot, elle est rivière, elle est fleuve dans les canaux souterrains que protègent les écorces. Elle descend
dans les mystères de racines, elle suce dans les ombres de la terre des nourritures qu'elle charrie jusqu'à notre bouche ; elle
est maternelle, elle nous couve, elle nous caresse, elle nous enfante à maturité." Maurice Zermatten, Les saisons
valaisannes
Document de travail / CoManaging 46
GOÛTS
des produits réputés pour leur qualité et leur saveur et des savoir-faire anciens, aujourd'hui
indissociables de l'identité valaisanne
> le vin, passion valaisanne, : plus qu'un produit, une véritable culture identitaire (cf. ART DE VIVRE,
HÉDONISME)
"On a une palette énorme, une grande variété de vins"
" Le Valais, c’est le pays du vin. Il y a de la vigne partout, depuis Martigny jusqu’à Viège, sur tous les coteaux de la
Vallée, même dans les endroits les plus escarpés il y a de la vigne. D’ailleurs, on dit sans méchanceté aucune, que dans
chaque valaisan dort un vigneron. " Tourisme pour tous
"Qui dit Valais dit Fendant, donc chasselas. Les Suisses romands sont les seuls au monde à avoir fait de ce cépage leur
spécialité. Les Valaisans ne font pas exception : en parlant du Fendant, on parle parfois de « vin ethnique », tant il est lié
à la vie sociale, aux traditions, à la cuisine de la Vallée du haut Rhône. Le Valais sans le Fendant ne serait pas le
Valais. Comme l'écrit Tom Stevenson dans son encyclopédie mondiale du vin : « Sous leur meilleur jour, les vins suisses
sont aussi frais et francs que l'air alpin ». On ose parier qu'il a écrit cela devant un verre de Fendant. " site fullygrandcru
"Enfin, les chercheurs suisses ont développé des cépages qui, utilisés en assemblage, renforcent la couleur ou la chair des
vins, tels le diolinor ou le gamaret. Bref, une quarantaine de variétés, dont 15 plus importantes, 27 en blanc et 13 en rouge.
Tout cela sur quelques 5260 ha. On croit rêver. Ce conservatoire ampélographique a, certes, son côté positif d'un point de
vue historique. Au plan commercial par contre, comment affronter le marché extérieur dans ces conditions, renforcées par
ailleurs par la fragmentation des propriétés." Bernard Arnould, In vino veritas, site chazallet.com
• un label pour préserver la tradition
" Label " Grain Noble Confidentiel " qui prescrit les règles de production et d’élaboration de ses vins blancs doux naturels. Il
se limite aux seules variétés traditionnelles du Valais (Arvine, Ermitage, Johannisberg, Malvoisie, Amigne) "
www.grainnaoble.ch
des produits réputés pour leur qualité et leur saveur et des savoir-faire anciens, aujourd'hui
indissociables de l'identité valaisanne (suite)
> fruits et légumes de la vallée du Rhône (cf. PROFIL ÉCONOMIQUE / SECTEUR TERTIAIRE), dont les emblématiques
abricots et asperges
" (…) où des alpages et des vergers vous offrent une corbeille de fromages et de fruits aux saveurs inimitables " Michel
Logoz, www.agrivalais.ch
" La nature des sols et le climat valaisan assurent une production de légumes qui ont l'accent du pays. Invitez à votre table
tomates, carottes et choux-fleurs ! Vous nous en direz des nouvelles. " (www.agrivalais.ch)
" La pomme Maigold du Valais, croquante sous la dent, délicate et juteuse, dont le Valais a fait l'une de ses spécialités ?
Etes-vous tenté par la belle Gala, une enfant du pays ? Ou êtes-vous un inconditionnel de la Golden des Alpes, dont la
structure et le goût sont exceptionnels ? Ou encore mordez-vous plus volontiers dans la Gravenstein, à laquelle le Valais
offre des conditions idéales de production ? (…) " www.agrivalais.ch
" Jamais, vous ne mangerez d'asperges aussi exquises que celles cueillies par un matin de printemps dans les terres
sablonneuses entre Martigny, Fully et Saxon et servies le jour même. (…) " www.agrivalais.ch
" Aux côtés du Fellenberg, de la Reine-Claude, de la mirabelle, le Valais a développé encore d'autres variétés de prunes,
dont on se dispute les rondeurs et les saveurs. " www.agrivalais.ch
" Le raisin produit en Valais ne se destine pas uniquement à la vignification mais présente de grandes qualités également en
raisin de table. " www.agrivalais.ch
" L'abricot s'accommode particulièrement bien aux conditions du Valais; 98% des cultures suisses d'abricots y sont d'ailleurs
implantées. " www.agrivalais.ch
" Des jus de fruits portant la marque " Valais-Wallis " sont désormais sur le marché.Il s’agit du nectar d’abricots du Valais, du
nectar de William du Valais, du nectar de Golden du Valais, du nectar de fraises du Valais et de la purée de tomates du
Valais. " www.agrivalais.ch
des produits réputés pour leur qualité et leur saveur et des savoir-faire anciens, aujourd'hui
indissociables de l'identité valaisanne (suite)
> alcools
" On trouve principalement les eaux-de-vie de poires Williams (Williamine) et d’abricots du Valais (Abricotine). Mais d’autres
eaux-de-vie comme le Kirsch, la pomme, le pruneau, le coing ou une belle gamme d’eaux-de-vie de lie (à chacune son
cépage) parfument fièrement tous les étals du canton. Même l’eau-de-vie de genepi, aujourd’hui domestiqué basse
altitude, nous fait l’honneur de ses parfums. Et pourquoi ne pas déguster un marc ou une myrlie (liqueur de myrtilles à
l‘eau-de-vie de lie) ou encore un Calvalais (eau-de-vie de cidre) etc… " Zoltan Szabo, Patrimoine culinaire Valaisan
" L'Eau-de-vie de poire Williams du Valais AOC. La culture de poires est une activité traditionnelle valaisanne, dont
l'importance est confirmée dans des écrits de 1812. " www.agrivalais.ch
" Génépi, eau-de-vie des Alpes Valaisannes (Le "Génépi" est un terme générique donné par les habitants de la région à
plusieurs plantes arômatiques (armoises) des Alpes. Pour les montagnards, la tradition est de récolter ces plantes en août
et de les faire macérer dans de l'alcool. Chaque montagnard a sa recette secrète pour faire du Génépi.) " www.agrivalais.ch
"Ca sent fort et chaud, ça sent la terre qui a fumé sous le soleil, l’herbe sèche,
le thym, la menthe, (…) la pierre chaude, le blé qui va mûrir, la promesse du raisin."
C.F. Ramuz, Derborence
"L'odeur forte du vin nouveau qui montait de partout et venait flotter la nuit (..)
Il y a le vin ancien qui se boit, mais il y a aussi chez nous, l'automne,
le vin futur qui vient s'y ajouter et il se respire ;
il y avait ici comme deux vins, un qui se boit avec la bouche,
l'autre qui vous entre dans la tête par le nez . (..)
On était là où l'homme reste toujours le même, et la grande odeur est restée la même,
et ses effets sur le cœur de l'homme sont les mêmes"
CF. Ramuz, Vendanges
Document de travail / CoManaging 55
ODEURS
"J'aime ta voix
Montagne violente
Et tes déserts
herbeux, griffus.
S'élèvent de toi
Odeurs amères
Amantes du sommeil"
S. Corinna Bille, L'orchis et l'arnica, La montagne déserte
un univers olfactif de toute éternité, "mythique" : toute la gamme enivrante de la vigne et du vin
"Les vendanges, le raisin, le moult, le vin" Frédéric Zuber
"odeurs de fermentation du vin, de champignons des bois, de l'Orchis vanillé…" Christian Salamin
"La fermentation du raisin après les vendanges, le fromage, l’odeur des étables" Jean-Daniel Rouiller
"L'odeur des caves lors des vendanges, l'odeur du bois de chauffage, l'odeur de la terre après la pluie." Marc-André Berclaz
Les odeurs d'air pur des montagnes" Christian Salamin
"C'est l'automne, c'est la fin d'octobre, les vendanges sont faites et partout par les soupiraux des caves sort une odeur de
fermenté qui à elle seule porte à la tête. " CF. Ramuz, Vues sur le Valais
"Le pressoir gémit dans la cave obscure. Le moût bouillonne dans les tines. Non, ce ruissellement de sucre et de soleil,
maintenant qu'il emplit la maison de son parfum, ni la pluie, ni la grêle, ni le gel, ni les maladies ne nous le prendront plus.
Nous voici, dans la joie de notre cœur, récompensés" Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"Entrez, le soir, par la ruelle principale, derrière un char triomphant. Vous êtes saisis dès la première maison. L'ivresse vous
envahit. Elle pénètre en vous par les narines, par la bouche, elle gagne votre tête, votre cœur, tout votre entendement.
Déjà, vous ne savez plus d'où vous venez ; le but de votre course vous est inconnu. Quelles sont ces collines, ces murailles
d'où ruissellent des flots de vendanges? Les parfums jaillissent de toutes les portes, de toutes les fenêtres. Le soupirail
de la cave s'engorge comme une cheminée. Le monde sent le miel et la rose. Vous humez la joie de vivre. Vos narines se
dilatent pour happer ces odeurs rôdeuses qui bouillonnent dans la rue comme dans une cuve (..) Vous n'avez rien bu, dites-
vous? Qui vous parle de boissons? Vous titubez de bonheur, d'un bonheur mystérieux et subtil qui donne à votre pensée
des intuitions de génie, à votre cœur, des élans de tendresse, à votre corps, des ailes.(..) Le parfum du moût flotte dans la
ruelle. Vendanges." Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"Tout à coup un matin, à la pointe de la nuit et du jour, les grappes qui sont sorties des sarments, maigrelettes, hâtives,
couvertes de poussières de fleurs blanches, se mettent à embaumer puissamment, à enivrer. C'est un encens volatil
excessivement fin qui surgit, se répand, appelle à l'amour et que la chaleur de la matinée tue déjà. Le cantique des
cantiques, mes chers ! Parfois pour garder près de moi le parfum, je coupe une grappe et la trempe dans une coupe de
vin que je respire dans la chambre à l'ombre." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Document de travail / CoManaging 59
ODEURS
la vallée et ses odeurs de "jardin de paradis"
senteurs portées par les vents, en particulier par le foehn
"Les premiers signes du jour se décèlent au levant. Joseph ne respire plus. L'ivresse l'habite. Tout son corps entre dans une
sorte de volupté. Il hume l'air avec des narines palpitantes. Le vent lui porte mille odeurs imperceptibles à tout autre (..) il
éprouve qu'un parfum de bête rôde dans le couloir, il en savoure le goût âpre qui achève de le griser." Maurice Zermatten ,
Les saisons valaisannes
arômes de caractère des produits et des mets traditionnels, dont l'odeur caractéristique de la raclette
"Le pain et pain de seigle" Marie-Claude Morand
" Laissez vous transporter par les effluves odorants d'une brisolée au coin du feu... " http://www.matterhornstate.com
"Je me suis nourri de tommes de chèvre à l'odeur de suie" Maurice Chappaz, Testament du Haut-Rhône
"[raclette]Un feu de bois d'arolle ou de mélèze va donner une subtile odeur au fromage" site cieldefrançoise
"Typé et corsé selon l'herbage naturel de chaque alpage. En attente de la reconnaissance AOC. La Raclette s'identifie au Valais
et doit son originalité aux arômes et saveurs du milieu naturel, au savoir-faire du fromager, aux raclettes artisanales et au
mode de fabrication." site pays-gourmand
"Qui connaît la campagne porte avec soi toute sa vie l'odeur des châtaignes rôties, des fruits dont la peau éclate sous la
brûlure trop brusque, des pommes de terre même qui ne sont jamais aussi bonnes que dans le simple apprêt d'un foyer
rustique." Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"Pays silencieux dont les prophètes se taisent, pays qui prépare son vin ;
où les collines sentent encore la Genèse et ne craignent pas la fin." Rilke, Quatrains valaisans
"Eau d’irrigation qui fait chanter les bisses " Emmanuel Reynard, www.vs.ch/encyclo
partout, la musique de l'eau, dans toutes ses registres, du murmure au mugissement (suite)
rassurante par sa pérennité, la "petite musique" nostalgique des sons ancestraux : le "pouls" des
cloches d'église et les sonnailles des troupeaux
"Ceux des cloches des clochers & des vaches, le chant du merle, le cri de la mésange, le sifflement de la marmotte, le
silence de l'hiver…. " Christian Salamin
"Les cloches des troupeaux de reines." Armand Dussex
"Le son des cloches (cloches de l’église, cloches des troupeaux)." Jean-Bernard Moix
"Les cloches des vaches" Madeleine Wiget-Daly
"les cloches (des églises et des vaches)" Marc-André Berclaz
" … se mêlaient aux chansons des eaux sonores et aux carillons des églises " Maurice Zermatten, la Symphonie
Valaisanne
" et quand, au soir, les cloches de ses églises tintent mélancoliquement dans l’incendie du couchant, on a, très intime,
l’illusion d’un autre âge merveilleusement évoqué. " Charles Allet, Trésors de mon pays, Sion
"Le pays, blond de vin, se remplit d’un concert de cloches que lui font les bêtes au près " Robert Parlier, Feux d’automne
au Valais (document vidéo)
rassurante par sa pérennité, la "petite musique" nostalgique des sons ancestraux : le "pouls" des
cloches d'église et les sonnailles des troupeaux (suite)
"Tout le jour, de lents troupeaux errent sous les arbres et répondent aux musiques du monde. Les carillons du
printemps sont vifs et aigus. Ils marquent l'impatience de la fuite vers la montagne. Ceux de l'automne, en revanche,
ont la mélancolie des glas et la douceur des angélus du soir. Ils se propagent avec d'exquises précautions pour ne
pas fêler le cristal de midi. Un peu de vent les berce au-dessus des prairies et, jusqu'au déclin des heures, on écoute
tinter des cloches pures. (..)
Le sonneur est monté au clocher. Toutes les églises sonnent à la fois, au milieu des maisons noires. Elles s'appellent,
se répondent, chantent. D'un coin à l'autre de notre petit monde, surgissent les mélodies familières. Elles se balancent
dans rien du tout, au-dessus de la rivière, se mêlent, se confondent dans une grande rumeur que tout à coup dissipe
le silence." Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"Si nous devions avoir une doctrine, ce serait une doctrine de louange. C'est pourquoi les cloches sont enthousiastes.
Comparez, trinquez avec les pays voisins. Combien elles sont viriles, graves et gaies en Valais : framboises jetées dans
l'aire par les chapelles blanches, carillons comme du miel translucide, bourdons heureux et sombres ! ça coule sur les
mélèzes, ça envoûte la neige. On mène paître tout le bétail angélique avec de grosses sonnettes. Ces Trônes, ces
Dominations, ces Vertus des cieux gambadent par-dessus les toits dans les prés. Ils passent à travers les nuages comme
des génissons. Carillonne bien ! Nos anges ont des mufles retroussés, des poils, des ailes et même des cornes. Ils rient et
ils sont saints ! C'est leur nature chez nous. Et ils modulent un chant sans paroles. L'alléluia d'un village fait le tour du
monde sur un seul a – a – a." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"Quand les carillons me venaient, ces soirs et ces matins de cloches, ces dimanches tout du long, ces fêtes ; le pays
entier pour des fêtes et des dimanches se mettant à parler en cloches, et elles aussi parlaient et parlent la langue d'oc,
qui est la langue que parlent les hommes". C.F. Ramuz, Chant de notre Rhône
forte présence musicale, des formes les plus traditionnelles aux innombrables festivals (cf. EQUIPEMENT
CULTUREL, ACTIVITÉS ET ANIMATIONS et CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES)
"S'il me fallait, dans une foule mêlée reconnaître un Sédunois à quelque trait commun prêté par la cité, je ne lui dirais
point : MARCHE, comme au Parisien ; CHANTE, comme au Napolitain ; BOIS comme au Polonais, encore que les
Sédunois ne se fassent point prier pour boire. Je lui dirais : Prononce le mot PLANTA. Tout l'accent de Sion, sa
rudesse saccadée, sa hâte qui mange la moitié des mots pour mieux peser sur l'autre, ses sautillements de
syllabe en syllabe qui font penser aux bonds de l'alpiniste traversant un pierrier, je les retrouve dans l'énoncé de
ce mot unique, qui évoque lui-même l'ardeur rigoureuse et blanche de l'été, le tohu-bohu coloré de l'automne et cette
musique aux rengaines interminables qui accompagne les balançoires et les carrousels. Qu'il soit de vieille ou de jeune
souche ; qu'il soit issu de l'antique baronnie, ou descendu, au temps de son père, d'un village maigre de la montagne ;
qu'il ait, remontant le Rhône, quitté quelque bourg du Bas-Valais, je saurai si cet homme est Sédunois à la lueur qui
passera sans son regard, à l'accent de sa voix quand il dira : PLANTA." Maurice Zermatten, Sion, capitale
aristocratique et paysanne
Langue : accent, prononciation accents variés d’une vallée à l’autre et plus ou moins forts, deux langues
dominantes français/allemand, diminution de la présence de très nombreux
dialectes et patois locaux, allemand "rocailleux", vocabulaire et expressions
typiques issus des patois locaux
"Un balcon sur les Alpes où la lumière rayonne comme nulle part ailleurs" www.crans-ambassador.ch
"Généralement exempt de nuages bas, le ciel du Valais se distingue par son intense luminosité" www.histoireduvin.ch
"Il faisait vaporeux et calme ; l’air était couleur de blé mûr. Cette même couleur emplissait toute la vallée…"
C.F. Ramuz, Derborence
"D'abord ce ruissellement de soleil dans la vallée sous un azur délicat, puis cette douceur de plans fondus
en une brume dorée qui laisse deviner les choses sous de transparentes gazes.
Rien de dur – une sorte de brouillard très fin, arborisé de mille silhouettes pâles, peuplé de toits aux formes vagues,
de clochers, de tours, d'inconsistantes fumées. Tout un monde merveilleux de fluidité sur quoi glisse le printanier soleil.(..)
cette délicatesse de mille teintes mêlées dans l'or qui les harmonise et qui les fond. (..)
on cherche à imprégner sa rétine de couleurs, de nuances et d'émerveillement :
A peine a-t-on baissé les paupières qu'il ne reste dans le souvenir qu'une vibration de métal,
qu'un tremblement de poussière émerveillé." Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"Là-haut, tout là-haut, ces guetteurs d'aurore [les glaciers] et ces premiers miroirs où vient se prendre le soleil, et ces
miroirs derniers où il joue encore quand il est disparu pour nous "
CF. Ramuz, Vues sur le Valais
une lumière unique : intense luminosité méridionale et pureté … qui rayonne "aussi dans
les hommes
lumières changeantes sous les jeux du soleil
> théâtre permanent de jeux d'ombres et lumières : dialogue singulier entre la lumière, les plans et
les reliefs
> effets de réverbération, de métallisation jusqu'à l'éblouissement sur la matière, notamment les
eaux, la neige et la glace
subtiles transparences des lumières d'automne, comme des estampes asiatiques
conjonction magique du soleil et de l'humidité : une vapeur d'or dans l'air
palpitations de "lumière végétale"
couchers de soleil exceptionnels sur les sommets
une lumière inspirante, entre autres à l'origine d'une école de peinture
une lumière unique : luminosité méridionale et pureté … qui rayonne "aussi dans les hommes"
" La lumière vient sur le territoire de manière extrêmement intéressante, d'une manière absolument unique." Anne Marti
"Où que l'on soit, les lumières sont particulières" Anne Martin
"C'est vrai, et cela même quand l'on ferme les yeux" (!) Sylvine Eberlé
"Une des raisons du retour en Valais des Valaisans qui en étaient partis, c'est le brouillard qu'ils trouvent ailleurs : les
Valaisans ont un besoin physique de luminosité"
"L’intensité de la lumière" Gilberte Favre
"A quoi est due cette lumière exceptionelle qui a attiré les peintres dans le côteau de Savièse ? La pureté de l'air due à
un bon brassage par les vents thermiques (brise de montagne ou de la vallée du Rhône) et l'absence de centres industriels
importants en sont peut-être la raison. Cette lumière est caractérisée par une vivacité et une intensité des couleurs qui
donnent au paysage un éclat particulier." Armand Dussex
"Une clarté empreinte de rayon de soleil" Roland Vergères
"Qu'est-ce qu'il y a d'impérissable en Valais ? Eh bien ! la lumière : celle si belle en février sur tous les coteaux, cette rose
ardente vers le soir ou cette blancheur entre soie et flamme qui court sur les taches de neige dans le matin. Et puis elle est
aussi dans les hommes. " Maurice Chappaz
"Cette lumière d'éclipse si particulière à ce pays" René Auberionois
"Un balcon sur les Alpes où la lumière rayonne comme nulle part ailleurs " www.crans-ambassador.ch
"La luminosité particulière d'août apparaît, laissant présager d'un bel automne. " Benoît Dorsaz, www.benoit-dorsaz.ch
"L'intimité du bar ainsi que la terrasse et le jardin d'hiver, baignés par cette luminosité propre au Valais, permettent à
chacun de teinter, selon son inspiration, ses moments d'évasion. " http://www.zghotels.ch
"Sidérés, nous nous étions gavés d’air frais de la montagne et de la luminosité du plafond azuré " http://www.aliaco.com
une lumière unique : luminosité méridionale et pureté … qui rayonne "aussi dans les hommes" (suite)
"Splendeur de ce monde inondé des plus lointaines lumières… " Maurice Zermatten, la Symphonie Valaisanne
"La vieille ville de Sion un après-midi d'avril piquant de bise: une lumière méridionale qui s'accroche aux façades
crépies et traînes sur les toits. " Catherine Martinson, www.cath.wordpress.com
"Etait-ce bien l'automne, cependant, que cette absolue fidélité du soleil, cette franchise de la lumière? L'été ne se
prolongeait-il pas au-delà de ses limites régulières, ayant seulement émoussé ses pointes, ayant seulement doré sa
lumière? Les vendanges sont finies." Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"Généralement exempt de nuages bas, le ciel du Valais se distingue par son intense luminosité " www.histoireduvin.ch
> théâtre permanent de jeux d'ombres et lumières : dialogue singulier entre la lumière, les plans et les
reliefs
"Les reliefs font cette espèce de lumière qui s'infiltre et qui coupe. Il y a, en face d'Evolène dans le village de Lannaz,
des cultures en terrasse exactement comme ça se fait en Asie, et c'est tout un pan de montagne en culture en terrasses
et ces terrassements prennent la lumière de manière très particulière, chaque terrasse prend une couleur différente,
par exemple les pyramides d'Euseigne." Anne Marti
"Les jeux du soleil à l'aube et au crépuscule, et lorsque la lune s'en mêle, la nature sauvage sublimée, les contrastes
entre l'ubac et l'adret à l'automne." François Perraudin
> théâtre permanent de jeux d'ombres et lumières : dialogue singulier entre la lumière, les plans et les
reliefs (suite)
" On en voit parfois les prémices dans le ciel avec l’astre solaire qui nous gratifie d’extraordinaires couleurs. En d’autres
occasions, ce sont plutôt les cimes célestes qui nous illuminent de toutes leurs beautés avec des éclairages faits
d’ombres et de lumières qui éclaboussent la montagne de couleurs chatoyantes." Roland Clerc, www.faune-valais.ch
"On voyait les grandes montagnes qui commençaient à briller dans les hauteurs de l’air rendues à leur limpidité. "
C.F. Ramuz, Derborence
"Ajoutez à tout cela les illusions de l'optique, les pointes des monts différemment éclairées, le clair-obscur du soleil et
des ombres, et tous les accidents de lumière qui en résultoient le matin et le soir..." G. Lory, Voyage pittoresque de
Genève à Milan par le Simplon, 1811
"Et, de nouveau, tout là-haut, au-dessus des parois, des pentes, des grandes gorges pleines d'ombre, et comme au-
dessus des choses du monde, - les sept Dents du Midi qui brillaient toutes blanches dans les régions du pur éther." (..)
Il commençait à faire nuit sur la plaine et sur le vignoble, pendant que les montagnes attendent un moment encore,
disant : "Ce n'est pas notre tour", puis leur tour vient pour finir. Les sept Dents du Midi étaient comme des lampes, un
moment encore, au-dessus de nous et de la nuit ; mais l'huile baissait dans ces lampes. On les apercevait par les petites
fenêtres percées à ras de terre sous le plafond, éclairer, puis n'éclairer plus, devenir grises en même temps que l'air,
puis se confondre avec lui." C.F. Ramuz, Vendanges
> effets de réverbération, de métallisation jusqu'à l'éblouissement sur la matière, notamment les
eaux, la neige et la glace (suite)
"Chaque matin, les cimes étincellent sous la neige, chaque jour le soleil refoule encore l'hiver descendant.(..) La
mort, c'est cette robe pâle qui vêt les monts et chaque nuit se rapproche des villages. Il faut se hâter pour ne point se
laisser surprendre. (..)
15 mars Encore une matinée sans ride au-dessus de la plaine bleue. Collines et talus portent ces bouquets fragiles, ce
poudroiement de neige, ces arbustes que le givre semble avoir serti de pierreries. Etonnant contraste, ainsi, de la
côte, encore nue et pierreuse, montrant sa texture de roches, sa pauvreté extrême de rocaille partout apparente, et
l'exquise grâce Pompadour de ces houppes de fleurs, de ces miniatures de printemps. (..)
12 mars Matinée divine ! La lumière est rose et violette sur les vignes, bleue contre les murailles légèrement
humides parce que la nuit a été fraîche et la tiédeur du soleil dissipe une gelée à peine visible." Maurice Zermatten,
Les saisons valaisannes
"à la limite idéale où s'affrontent, avec complicité, le soleil et la glace, le nord et le midi." www.matterhornstate.com
"Des contrastes qui se retrouvent aussi bien dans le climat que dans le paysage :
d’un côté la chaleur et les contrées méditerranéennes,
de l’autre le froid mordant du Grand Nord avec ses glaces et ses neiges éternelles" Michel Clavien, www.vs.ch/press
"l’altitude joue un rôle important sur les températures et les précipitations. (…)
Cette variabilité selon l’altitude s’associe à une variabilité géographique
pour offrir un climat très contrasté selon les régions." Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
"On parle des bleus de Provence, mais il y a le bleu valaisan" Anne Martin
"La qualité de l'air; ici les vents dégagent et purifient l’air" Alain Barbey
"Il y les vents d’est-ouest; si le foehn souffle, ça dégage, ça nettoie quand même l'air,
mais la question de l'air pur devient problématique." Frédéric Zuber
Document de travail / CoManaging 87
CLIMAT
Un peu à l'image du caractère des Valaisans…
un climat particulier à cause de la configuration du territoire :
chaud et exceptionnellement ensoleillé comme un climat méditerranéen,
extrêmement contrasté comme un climat continental, et très "local"
avec des variations quotidiennes et saisonnières importantes
Données objectives
"Nous ne souffrons pas tellement de la canicule en été parce que les nuits sont fraîches grâce effectivement à la
géographie valaisanne."
"Le caractère du Valaisan dépend beaucoup du climat; je pense que pour la plupart des Valaisans travaillant ici, si nous
partons travailler dans d'autres cantons dans des zones à brouillard, je pense que le caractère va se tempérer aussi, ici, on ne
connaît presque pas le brouillard." Pierre Devanthéry
"Marqué par sa destinée de "Royaume des vacances", sa chance fut de naître à la limite idéale où s'affrontent, avec
complicité, le soleil et la glace, le nord et le midi. " www.matterhornstate.com
" Avec un climat à nul autre pareil " Claude-Henri Carruzzo, Cépages du Valais
" Le climat valaisan se distingue de celui d’autres régions du pays. Les chaînes de montagnes bien hautes que 4000 m
sur les deux versants gênent les vents du gradient, dépendants du soleil, qui voudraient s’accumuler dans la vallée
principale. Ils doivent franchir les remparts montagneux extérieurs. Les vents du sud-ouest perdent ainsi leur humidité.
C’est ce qui fait de la vallée du Rhône la contrée la plus sèche de Suisse, ce qui confère au verger et jardin potager le plus
important du pays — avec notamment ses vignes et ses champs de poiriers ou d’abricotiers — son caractère exceptionnel."
Michel Clavien, www.vs.ch/press
" Pourquoi si peu d’eau en plaine et sur le coteau ? La faute aux Alpes Bernoises et aux Alpes Valaisannes qui
constituent deux hautes barrières climatiques qui forcent les vents d’ouest et du sud à s’élever et à décharger leur eau au
nord et au sud des Alpes ! " Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
"Cette situation est favorisée par l’encaissement de la vallée du Rhône entre deux hautes chaînes de montagnes faisant
obstacle aux perturbations tant méditerranéennes qu’atlantiques." www.maragnene.ch/valais
> ciel le plus souvent dégagé : une présence prégnante et colorée, en particulier spécificité et
notoriété d'un "bleu valaisan" (cf. COULEURS)
"On parle des bleus de Provence, mais il y a le bleu valaisan." Anne Martin
"Des ciels plus bleus qu'ailleurs" Guide du Routard
"Quelle heure est-il ? Notre horloge, maintenant, c'est le cadran du ciel, si bleu, si propre, chaque matin, qu'il
ressemble à la mer. Mais qui donc l'a renversée? Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"Ciel diaphane des aurores fraîches, ciel de plomb des étés torrides, ciel d’azur des automnes lumineux, ciel
soutenu par l’arête des montagnes, barrière souvent infranchissable pour les nuages mais qui, par quelques ouvertures
vers le sud, laisse passer le foehn, ce vent chaud qui vient de la mer. " Claude-Henri Carruzzo, Cépages du Valais
"Sous un ciel invariablement bleu, une fine église de pierre nue, portée très haut au-dessus de la plaine par le rocher
gris, semble née de ce rocher comme la fleur naît de la tige." Maurice Zermatten, Sion, capitale aristocratique et paysanne
contrasté comme un climat continental : des saisons et une amplitude de température très marquées,
voire extrêmes
Aux hivers relativement rudes, s’opposent des étés agréables et chauds
Les températures se caractérisent par des variations quotidiennes et saisonnières importantes. Hivers froids, étés secs et
températures contrastées: ce sont les principales caractéristiques d’un climat continental
"Un climat d'extrêmes : très chaud ou très froid, avec souvent plus de douceur en montagne qu'en plaine que le vent peut
balayer sans tendresse." Madeleine Wiget-Daly
"Il pleut, mais on n'aura pas deux mois de brouillard. Et aussi, il y a de grandes variations d'une saison à une autre, d'un
endroit à un autre, on peut avoir des chaleurs jusqu'à 32, 35 l'été, ce qui est très chaud, et l'hiver on peut être à moins 17,
donc on trouve des figuiers en ville de Sierre, des abricotiers, la vigne. Il y a des changements de températures très forts; il y
a une vraie saison d'hiver et une vraie saison d'été." Anne Martin
"Les gens aiment bien les changements de saison et c'est aussi intéressant d'avoir une vraie saison d'hiver"
"Soleil abondant sur la plaine, gros contrastes entre les versants sud et nord des Alpes, gros contrastes d'humidité entre la
plaine et les sommets, gros contrastes entre les habitants de la plaine et des vallées latérales" François Perraudin
"Beaucoup de soleil, des saisons bien marquées, pas de monotonie climatique." Christian Salamin
"De rigoureux à presque tropical" Roland Imboden
"La Suisse possède un climat continental. Le Valais, lui, bénéficie d'un climat particulier, puisque comparable à celui des
steppes d'Europe de l'Est, marqué par des étés brûlants et des automnes tardifs." Bernard Arnould, In vino veritas, site
chazallet.com
"Des contrastes qui se retrouvent aussi bien dans le climat que dans le paysage : d’un côté la chaleur et les contrées
méditerranéennes, de l’autre le froid mordant du Grand Nord avec ses glaces et ses neiges éternelles. " Michel Clavien,
www.vs.ch/press
"l'âpreté de ce pays qui, dans les mois sans ombre, se tend jusqu'à la douleur?" Maurice Zermatten, Les saisons
valaisannes
Document de travail / CoManaging 93
CLIMAT
un climat très "local" : du glacier à la prairie sèche, différent à très peu de distance selon les régions,
en fonction de l'altitude et de l'exposition
L’ouest est plus humide que le Valais central, les versants sud et nord ne sont pas touchés par les mêmes
perturbations, l’altitude joue un rôle important sur les températures et les précipitations...
"L’ouest est plus humide que le Valais central, les versants sud et nord ne sont pas touchés par les mêmes perturbations,
l’altitude joue un rôle important sur les températures et les précipitations. (…) Cette variabilité selon l’altitude
s’associe à une variabilité géographique pour offrir un climat très contrasté selon les régions. (..) La raison est à
chercher dans les grandes variations spatiales des précipitations. Si la pluviométrie annuelle atteint à peine 600 mm
d’eau dans le Valais central et dans la région de Viège, elle dépasse 2,30 mètres d’eau au Grand St-Bernard et 3,50
mètres au Jungfraujoch. (..) Quant au Chablais, il reçoit de plein fouet les perturbations d’ouest, d’où un climat
particulièrement arrosé, qui ne nécessite pas de recours à l’irrigation des prairies, contrairement au Valais central. " Anne
Michellod, www.vs.ch/encyclo
un climat très "local" : du glacier à la prairie sèche, différent à très peu de distance selon les régions, en
fonction de l'altitude et de l'exposition (suite)
" En automne et en hiver, l’ensoleillement est plus important en Valais que dans le Moyen-Pays. D’avril à Août, la
probabilité de voir une journée de soleil et équivalente dans les deux régions et peut-être même à l’avantage du Moyen-Pays.
(..) Si l’insolation absolue dans le centre du canton est parmi les plus élevés de Suisse, certaines vallées peuvent
avoir des jours solaires assez courts, surtout celles qui sont orientées plus ou moins vers le Nord. A l’extrémité sud (à
Evolène ou Zinal par exemple) le jour solaire se réduit à 3 ou 4 heures au solstice d’hiver alors que sur l’adret de la vallée du
Rhône il peut atteindre plus de 7 heures (Montana par ex.). Maints endroits peuvent se trouver dans l’ombre de la
montagne pendant de longues semaines (jusqu’à trois mois parfois !) " Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un
espace régional
"Sur le coteau, les conditions climatiques sèches sont accentuées par la forte insolation relative à la situation d’adret
"site www.maragnene.ch/valais
"Montons sur la colline, asseyons –nous sur un mur de coteau. La lumière tombe en nappes égales, elle coule sur les
pentes où se prolonge l'hiver, tombe sur la plaine et s'y étale comme un flot. La neige proche donne plus de grâce à la
présence des fleurs. Là-haut, chaque nuit, le gel coud des franges de glace aux berges des torrents. Notre joie fragile
s'épanouit sous la menace des catastrophes. Tant de contrastes achèvent de nous émouvoir. Des fleurs, des fleurs, sous les
montagnes rudes que cerne l'hiver, des fleurs à perte de vue, le long du Rhône, des fleurs blanches, des fleurs roses,
des fleurs roses et blanches. Entre les pommiers ronds, s'élèvent les vagues courtes des poiriers. Un prunier n'est plus
qu'une torche de givre ; la plaine entière n'est plus que neige, givre, mousseline, écume." Maurice Zermatten, Les saisons
valaisannes
"Le foehn est un vent typiquement valaisan; ce sont des jours de vent chaud, mais vraiment chaud, et travaillant dans
d'autres régions, ça me marque vraiment." Anne Martin
"Les spécialistes disent que le vent qui souffle dans la vallée réchauffe ou sèche une période de pluie." Sylvine Eber
"Le Valais bénéficie d’un climat très particulier de steppes, marqué par des étés brûlants et des automnes tardifs. A une vive
insolation et une faible nébulosité, s’ajoutent les effets bienfaisants du foehn, ce vent chaud et parfois violent qui souffle
du sud balayant les nuages… " www.vinsduvalais.ch
"Mais quelles antennes invisibles conserve-t-elle qui prospectent sans cesse les courants célestes et interrogent l'avenir.
Quels radars précautionneux l'avertissent dans la nuit de son repos qui paraît sans lueur? Au premier coup de fœhn, la
voyez-vous qui remue? La voyez-vous qui soulève sa poitrine et prend son souffle et d'une main retire un peu la
couverture?" Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"le vent arrache aux abricotiers des poignées de fruits chétifs. Il y a toujours un peu de vent, dans la plaine. Le matin, il
roule, doux, dans le sens du fleuve. Qui renverse la vapeur ? Dès midi, il remonte, inclinant, le long des routes, les
hautes haies des peupliers. Sa langue lèche à ras de gazons le peu qu'il y avait d'humidité." Maurice Zermatten, Les
saisons valaisannes
"J'aime ce temps.
Ce grand temps du Valais balayé par le vent
Qui ne laisse pas de place aux anges,
Qui nous fait marcher sur les chemins comme des hommes soûls. (..)
Oh ! ce han des montagnes trop bleues."
S. Corinna Bille, Foehn, La montagne déserte
une qualité de l'air renommée, mais aujourd'hui une préoccupation à cause de la pollution, et un sujet
sensible car touchant un facteur d'attractivité du Valais
"La qualité de l'air; ici les vents dégagent et purifient l’air." Alain Barbey
"Il y a aussi quelque chose avec tous ces vents que je souhaiterais encore mentionner, et c'est la différence avec le Tessin,
c'est la qualité de l'air. C'est vrai que les gens venaient ici de toute la Suisse parce que l'air était réputé sain." Alain
Barbey
"C’est vrai que la pureté de l’air est un cliché solide dans la littérature touristique ou picturale et des gens qui aiment le
Valais, mais l’air pur, enfin le climat, est en train de changer; les ciels sont beaucoup plus souvent voilés maintenant, on
n'a moins souvent ces bleus d’il y a une cinquantaine d’années. Ca m’a frappé, je ne sais pas si c’est toujours le cas,
quand on a eu les pics d’ozone les plus importants, on s’aperçoit qu’ils se situent au niveau des zones traditionnellement de
villégiature, c'est-à-dire à 600-700 mètres. J’habite là dans cette zone à 700 mètres et le soir on voit les traînées, les
fumées etc. C’est quelque chose qui est en train de changer." Marie-Claude Morand
"Il y les vents d’est-ouest; si le foehn souffle, ça dégage, ça nettoie quand même l'air, mais la question de l'air pur
devient problématique. L'industrie a fait des progrès mais c'est à l'agriculture de s'améliore r(comme les fumées de bois). En
hiver, la pollution ne peut plus monter à cause des inversions de température, elle reste au fond. Le Valais est le
canton le mieux équipé de Suisse pour mesurer la qualité de l'air et ça provient beaucoup de l’activité industrielle ; c’est
toujours un thème essentiel. Et je pense que c’est un argument touristique aussi, on a des cliniques comme à Montana
où les gens venaient pour la qualité de l’air et à l’époque c’était mieux qu’aujourd’hui." Frédéric Zuber
"La qualité de l'air est une préoccupation du service de l’environnement; les particules fines proviennent du Diesel et des
fumées de bois. Les entreprises ont beaucoup fait pour améliorer la situation, mais c’est aujourd’hui aussi aux privés de faire
quelque chose." Frédéric Zuber
"Moi je crois qu’il est difficile d’accepter de venir en Valais et de parler des problèmes de la qualité de l'air parce que le
Valais s’est toujours vendu pour son bon air et pour son eau." Christophe Valentini
des "jeux de brouillard", surtout dans la plaine, et parfois de spectaculaires "mers de brouillard"
"En Valais, on ne connaît presque pas le brouillard." Anne Martin
"son tissu ennuyeux se relâchait, comme si une main y avait fait une première déchirure. On voyait qu'il ne pleuvait plus.
La déchirure dans le ciel s'est agrandie ; elle se fait juste au-dessus de nous et en largeur, c'est-à-dire que le brouillard se
séparait en deux parties, dont l'une se retirait vers la plaine et l'autre s'enroulait sur elle-même du côté du mont,
comme un tapis. (..)
Et le brouillard en s'élevant découvre devant vous l'infinité des feuilles, le bizarre brouillard de ces pays déjà à demi
montagneux, où il s'amuse à descendre et monter plusieurs fois de suite, cachant les rochers, les pâturages, les forêts,
puis seulement les rochers ; puis, de nouveau, toutes choses et encore une fois les vignes elles-mêmes ; avant que
définitivement il se défasse et il s'éparpille. (..)
Et, à présent, du côté de la montagne, le brouillard, qui s'était élevé encore, pendait au-dessus des bois noirs et des
rochers comme ces gros plumiers pleins de plumes de poules qu'on expose devant les maisons au grand soleil pour les
faire gonfler ; tandis que, du côté de la plaine, là son épaisseur lisse allait s'amincissant et s'usant toujours plus comme
par une usure naturelle, laissant venir à vous les objets que d'abord elle avait recouverts, laissant voir par des trous les
buissons, le bout des roseaux ; alors il y avait dans sa surface des taches noires, elle commençait à se tacher de noir. (..)
Un feu d'échalas brûlait dans le bas de la vigne ; un mince brouillard blanc, pas plus épais qu'un drap de lit, traînait encore
sur la plaine du Rhône, percé de place en place par la pointe des peupliers. Et il y avait au-dessus de nous comme une
rivière de ciel bleu." C.F. Ramuz, Vendanges
Document de travail / CoManaging 98
CLIMAT
"L’automne, avec le retour du froid et des températures plus basses, retire la sève des végétaux, habille l’herbe de
rosée et imprègne le cœur de mélancolie. (..) " La saison automnale allume chaque année ses forêts de mélèzes
jaunis, ses incendies de merisiers et de sorbiers rouge bordeaux, elle ravive dans nos cœurs les musiques
éternelles de la nostalgie et du souvenir. (..)
Les belles journées du printemps se remplissent alors de douceur et de discrétion, de mélancolie et de tendresse
où l’intense côtoie le subtil. " Roland Clerc, www.faune-valais.ch
"Il arrivait à l‘heure juste où le long soleil des siècles, avant de s‘engloutir derrière les montagnes assoupies par la
chaleur, jette les feux mélancoliques du crépuscule. " Maurice Zermatten, la Symphonie Valaisanne
"L'âpreté d'un pays de pierres brûlées qui, sous les feux de l'été, ne laissait de fraîcheur nulle part ni de repos à
personne, c'est en vain qu'on la cherche sous un soleil de vendanges, dans les ondulations presque molles des
arêtes descendues du ciel. Instant fragile et précieux suspendu comme une grappe entre les saison excessives,
davantage constitué par l'équilibre de leurs contraires que tissé d'une substance en lui seul reconnue." Maurice
Zermatten, Sion, capitale aristocratique et paysanne
"Tout comme le recul des glaciers, l’élévation de la limite du permafrost est tenue pour responsable de la
fréquence croissante des catastrophes naturelles. Un réchauffement du climat dans les Alpes aggrave
considérablement les risques de laves torrentielles, de glissements de terrain et d’inondations, qui menacent toujours
plus les régions alpines épargnées jusqu’ici. Elke Haubner, Le changement climatique dans les Alpes, rapport de
synthèse
" Les éboulis, les moraines, etc. contenant de la glace perdent leur cohésion avec la fonte de celle-ci. D’une manière
générale, il faut s’attendre à une augmentation de l’instabilité des versants en raison du retrait du permafrost.
D’ici à ce que les températures du sous-sol s’équilibrent avec celles de l’atmosphère, il peut se produire encore
beaucoup d’éboulements, de glissements de terrain ou de laves torrentielles, qui atteignent fréquemment le fond
des vallées et menacent les zones habitées et les voies de communication. Le glissement de terrain catastrophique
qui s’est produit le 28 juillet 1987 dans le Val Pola (Valteline) semble lié à la fonte du permafrost. " Elke Haubner, Le
changement climatique dans les Alpes, rapport de synthèse
"L’environnement naturel peut s’avérer une variable à risque. Pluies diluviennes, eaux indomptées, avalanches,
éboulements et glissements de terrains, effondrement de terrasses, tout autant que risques écologiques (maladie
des forêts, diversité biologique en régression) ou économiques (déficits en neige et son influence sur le tourisme d’hiver)
se sont dramatiquement concrétisés ces dernières années. " Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace
régional
un climat à la source de nombreux dangers naturels que l’homme tente de circonscrire (suite)
"Il en résulte souvent, surtout en automne, des situations de précipitations intenses et prolongées particulièrement
dangereuses, comme les catastrophes hydrologiques de Brigue (1993) et de Gondo (2000) viennent tristement le
rappeler. " Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
"Les annales sont riches de chroniques rapportant les débordements du Rhône ou de ses affluents. Pendant
longtemps les sociétés se sont adaptées à ces situations en privilégiant par exemple les implantations sur les cônes de
déjection, eux-mêmes dangereux, plutôt que dans la plaine alluviale du Rhône. " Emmanuel Reynard, www.vs.ch/encyclo
"Il y a un an, les intempéries faisaient seize morts en Valais — dont treize pour la seule commune de Gondo — ainsi
que d'énormes dégâts. Vincent Pellegrini, Le Nouvelliste 11.10.2001
" Un autre phénomène, printanier surtout, peut être particulièrement dévastateur dans la plaine du Rhône : les inversions
thermiques et les gelées tardives font des dégâts dans les cultures intensives sensibles comme celle des arbres
fruitiers ou de la vigne. " Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
"Les gelées tardives au printemps sont craintes en Suisse. C’est pourquoi MétéoSuisse publie des avis de gel en avril
et mai. Les gelées tardives peuvent causer d’importants dommages aux vergers, à la vigne et aux cultures de légumes tout
dépend du moment, car au printemps, les plantes sont plus ou moins sensibles selon leur stade de développement. "
Organe consultatif sur les changements climatiques, Evénements extrêmes et changements climatiques
"la production des cultures de pommiers sera assez faible cette année, surtout en raison des gelées du mois
d'avril. Les cultures n'ont pas non plus été épargnées par la grêle. L'OFAG prévoit un résultat de l'ordre de 99'600 tonnes,
soit un quart de moins que la moyenne des années 1993 à 1996. " Office Fédéral de l’Agriculture, www.admin.ch
dangers naturels accrus à cause du réchauffement climatique sur un territoire déjà "à risques"
" Au-delà de 2400 m d'altitude et selon l'orientation géographique, le sol suisse est constamment gelé. Ce phénomène
s'appelle le " permafrost ". Or, en raison du réchauffement climatique (voir encadré), l'altitude limite risque d'augmenter ces
prochaines décennies. Cela pourrait provoquer des chutes de pierres, des éboulements, des glissements de terrain ou
des coulées de boues. La plupart de ces événements se produisent dans des régions inhabitées et ne posent donc aucun
problème pour la population. Dans certains endroits cependant, ils pourraient toucher des installations touristiques ou
d'agriculture de montagne. De plus, la fonte du permafrost pourrait, suite à des réactions en chaîne, menacer des régions
habitées. "(..) Autre conséquence du réchauffement climatique, le recul des glaciers va se poursuivre. Les plus petits d'entre
eux, situés à des altitudes relativement basses, risquent même de disparaître complètement, ce qui rendra le tourisme estival
nettement moins attrayant. Les écosystèmes naturels seront également touchés, car les espèces les peuplant ne seront
plus les mêmes. " Office fédéral de l’environnement, www.umwelt-schweiz.ch
" Le réchauffement climatique prévu pour les années à venir aura probablement une influence importante sur
l'accroissement des risques dus aux instabilités de terrain. Si ces faits devaient se vérifier, les cantons alpins devront faire
face à des problèmes encore plus importants et plus fréquents. De plus, l'augmentation actuelle de la concentration des gaz à
effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, etc.) influence la fréquence, l'intensité et la durée des événements extrêmes
comme la canicule, les fortes pluies et un nombre décroissant de jours froids. Ces changements induiraient le risque
d'inondations et de périodes sèches avec des effets négatifs sur les écosystèmes, pour la société et la santé de la
population. Les conséquences possibles seraient : une augmentation de la fréquence des inondations ; un accroissement des
mouvements de terrains (chute de pierres, laves torrentielles, glissement de terrain, etc.) ; une accélération de la fonte des
glaciers ; un tarissement des sources qui alimentent les réseaux d'eau potables (env. 2'500 sources captées en Valais) ; un
abaissement du niveau des nappes phréatiques (réservoir d'eau potable pour toutes les grandes villes dans la plaine du
Rhône) ; une aggravation des risques pour la santé de la population locale ; une diminution de l'attraction touristique, d'où perte
économique " Jean-Jacques Rey-Bellet, www.umwelt-schweiz.ch
"Le Valais est un corridor où tout va très vite: le vent, tout se sait etc"
Christian Desclouds
"La raideur de nos versants donne naissance à trois types de phénomènes dynamiques :
les glissements de terrains, les tassements et le fauchage."
Marcel Burri, site Encyclopédie Valais
"Il y a encore 50, 100 ans, on avait plusieurs bouts de maison, une en ville et un mayen plus haut,
on allait de l'une à l'autre, tout l'été les femmes et les enfants étaient au chalet …
La transhumance a laissé des traces, elle reste dans les têtes." Hermann-Michel Hagmann
• glissements de terrain :
"largement exposées aux alternances de chaud et de froid, de gel et de dégel [les roches] finissent par se fissurer, s'effriter,
perdant de plus en plus leur cohésion sur une épaisseur de quelques centimètres ou décimètres sous la surface du terrain.
Bien que fragile, cette couche peut rester en place pendant plusieurs années, voire dizaines d'années. Mais que surviennent
de très grosses pluies, ou un coup de foehn qui fait fondre des masses de neige et cette couche désagrégée va se gorger
d'eau, se transformant en une sorte de boue prête à dévaler les pentes. Ainsi prennent naissance des coulées bien
connues des montagnards, transitant souvent par les mêmes couloirs à la manière des avalanches. (..)Si le
phénomène se développe dans le cirque rocheux et nu d'un torrent, il arrive que des centaines d'hectares livrent d'un seul
coup leur matériel et ce sont des milliers de mètres cubes qui vont déboucher dans la vallée, détruisant tout sur leur passage
et s'étalant en un vaste cône d'alluvions. Le plus majestueux de ces cônes est celui de Finges dont le matériel provient du
cirque de l'Illgraben, profond de plus de 1000 m. Sa présence a repoussé le fleuve contre le versant opposé."
> très forte émigration économique du peuple valaisan au début du XXème siècle
"L'émigration pour les pays outre-mer commence également à offrir une réponse au paupérisme, ainsi après la disette
de 1817. Ce ne sera qu'au cours de la deuxième moitié du XIX e que le phénomène de l'émigration se développera. " Gérald
et Silvia Arlettaz, www.memo.fr
" Le Valais ne nourrit plus ses enfants. Les grandes voies de communication n'existent pas encore et le Valais vit presque
en autarcie. Il se nourrit des ressources de son sol. La plaine du Rhône n'est pas encore complètement asséchée et sa terre
n'est pas partout cultivable. L'industrialisation est à ses débuts, elle est presque nulle au milieu du 19e. Ajouté à cela les
bouleversements politico-religieux de ce milieu de siècle ainsi que la mauvaise gestion des fonds de l'Etat et nous comprenons
qu'à la première calamité naturelle (gros gel printanier, inondations ou sécheresse) le peuple valaisans se retrouve en état
d'insuffisance. Stimulé par les propagandes des agences d'émigration, beaucoup de valaisans voient leur salut dans le
départ pour un nouveau monde, une nouvelle vie même si tout est à refaire. " http://eviona.coquoz.org
" Combien de Valaisans ont-ils émigré durant cette seconde moitié du 19e siècle ? Les chiffres des registres de l'émigrations
sont trop peu fiables. Au moins 10 à 15'000 personnes sont parties vers les terres lointaines. " http://eviona.coquoz.org
" De l'émigration organisée et groupée du début à l'émigration individuelle de la fin du siècle les valaisans ont "choisi" en
premier l'Argentine puis les Etats-Unis et le Canada. D'autres, moins important en nombre sont parti pour le Brésil, l'Uruguay
ou l'Algérie. Parmi ces émigrés, certains sont parti de nos régions, d'Evionnaz, de Collonges, de Mex, de Vérossaz ou de la
Vallée du Trient." http://eviona.coquoz.org
> à partir de la fin du XIXème siècle, mouvement historique de population des vallées latérales vers la
plaine et ses centres urbains engendré par l’assainissement de la plaine et le développement
économique (cf. ORGANISATION / RURALITÉ ET STRUCTURE URBAINE)
" Les étapes intermédiaires montrent pour leur part plusieurs seuils remarquables. C’est en effet entre 1850 et 1910 que
s’amorce le glissement du peuplement, des contreforts montagneux vers le fond de la vallée, suite aux importants
travaux de drainage des marais de la plaine. " Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
"Au début du XXème siècle, l'industrie prend le relais, occupe une nombreuse main d'œuvre ; c'est un apport
essentiel à l'économie du pays ; mais dès 1910, elle dépeuple les vallées appelant les ouvriers du secteur secondaire
vers les centres industriels de plaine." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
"La neige lisse les paysages et feutre les reliefs " Roland Clerc, www.faune-valais.ch
dallage et motifs géométriques des cultures : des vergers de la plaine aux vignes du coteau
" Pour le visiteur étranger, le Valais frappe par l’extrême diversité de ses paysages. Des rives du lac Léman aux étendues
des glaciers, il est une terre de contrastes où la nature joue sur tous les registres, utilisant les ressources de sa palette de
couleurs et de structures infinies (…) cultures géométriques de la plaine du Rhône (…) " Anne Michellod,
www.vs.ch/encyclo
"Même les constructions comme les tours de Saillon, de la Bâtiaz, renforcent l'impression de la verticalité."
Jean-Marie Bornet
"On sait toujours où l'on est, comme CF. Ramuz l'a écrit:
"Le Valais a le Cervin pour mesurer le ciel et le Rhône pour mesurer la terre" Bernard Attinger
"la différence d’altitude entre le point le plus haut et celui le plus bas du canton parle d’elle-même : 4'262 m.
De tels contrastes marquent non seulement la nature, mais aussi les hommes :
certains Valaisans vivent en permanence 1'550 m plus haut que d’autres."
Valais-Wallis, Géographie et témoignages sur le Valais
"Un élément qui est frappant, c’est la variété des panoramas, des choses et des endroits très différents,
la variété de la vue; on peut très vite se positionner à une certaine altitude
et avoir un panorama qui est tout à fait différent, très large" Vincent Bornet
"En Valais on est vu ou on voit; c'est la simplicité de la chose ; de la plaine on voit le coteau, du coteau on
voit la plaine ; on voit tout, c’est le prototype de la vallée" Bernard Attinger
Document de travail / CoManaging 119
OUVERTURE ET PROPORTIONS
"[L'] altitude [du Valais ] la plus basse est de 370 mètres au bord du Leman ; la Pointe-Dufour (4634
mètres) , dans le massif du Mont-Rose, est le lieu culminant. La distance de la Furka au Leman est de
150 km ; les vallées latérales les plus profondes ont environ 40km de longueur." Henri Maître,
Mosaïque du pays valaisan
• pour les Valaisans, sentiment d'ouverture par le ciel, par "l'espace créé par les
montagnes", etc
"Mais c'est très curieux cette fermeture, parce que c'est une chose qui est vraiment décrite de l'extérieur, et
j'entendais les gens qui me disaient: mais qu'est-ce que tu vas t'enfermer là-dedans! Et puis pour moi, quand je passe le
virage de Martigny, je ne vais pas m'enfermer, je vais m'ouvrir, je vois ces piques et il y a un ciel ouvert (en tout cas
à moi ça me parle beaucoup)." Sylvine Eberlé
"Le ciel est aussi très important ; on a une ouverture qui se crée aussi avec le ciel" Christophe Valentini
"Quand on vient de St-Maurice en direction de Martigny, on a l’impression d’ouverture, et quelque part le virage on le
perçoit comme ouvert derrière, alors que si l’on vient de Sion direction Martigny, on a quand même l’impression de
taper un peu contre un mur." Christophe Valentini
"(..) la nouvelle civilisation valaisanne refuse les barrières si haut que soit le relief…" Henri Maître, Mosaïque du
pays valaisan
"notre regard oblique, irrémédiablement, était aimanté sur la bouche béante du ciel immaculé par où l’air et la vie
semblaient seuls pouvoir s’immiscer. (..) Sidérés, nous nous étions gavés d’air frais de la montagne et de la
luminosité du plafond azuré." http://www.aliaco.com
"Ce ne sont pas ses montagnes qui emportent ma conviction, mais le fait remarquable qu’elles créent de l’espace (de
par leur conception ou leur répartition particulière) : comme une sculpture de Rodin possède en soi un espace propre et le
diffuse autour de soi : c’est ainsi que les montagnes et les collines se comportent – à mes yeux – dans ces contrées du
Valais ; un espace inépuisable émane d’elles et entre elles, quelle que soit l’étroitesse de cette vallée du
Rhône. (Rilke) " Michel Clavien, www.vs.ch/press
> paradis de l'alpinisme et du tourisme sportif (sports d'hiver, etc) : "l'ouverture par les montagnes"
"Placé sous le signe du sport et du Tourisme, l'alpinisme moderne prit son essor dans la seconde moitié du XIXe s. Dans
les années 1850 et 1860, des Anglais comme John Ball, John Tyndall, Leslie Stephen et Edward Whymper illustrèrent "l'âge
d'or de l'alpinisme", dont Grindelwald et Zermatt devinrent les centres. " Paul Meinherz, www.hls-dhs-dss.ch
"Depuis les premiers balbutiements de l’alpinisme déjà, cette région, riche en histoire et en culture, fascine alpinistes,
randonneurs et passionnés de sport." Michel Clavien, www.vs.ch/press
"Le Valais est au cœur de l'alpinisme ; depuis longtemps, les cols étaient familiers aux montagnards, où se nouaient
de bonnes relations transfrontalières. mais grâce à la haute montagne, les projets et les visages vont changer : une cohorte
d'alpinistes passent la porte de Saint-Maurice, prenant le relais des cristalliers et des chasseurs de chamois qui allaient déjà
plus haut que les cols. Ils iront jusqu'aux sommets, là où la vue porte loin et profond, vers le relief tourmenté des vallées et
l'immensité du ciel. Pour le Vieux-Pays, c'est l'ouverture par les montagnes, une ère nouvelle annoncée au sommet de la
terre valaisanne." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
"En dépit de son statut de région sèche, le Valais joue le rôle de château d’eau de la Suisse,
grâce à la réserve d'eau constituée par ses 45 glaciers.
Les torrents des vallées latérales, dont le débit varie fortement d’une saison à l’autre, viennent grossir le Rhône
et lui donner définitivement l’allure d’un fleuve avant qu’il ne se noie dans le Léman."
Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
Document de travail / CoManaging 129
COMPOSITION et PAYSAGES
le paradoxe d’une diversité inattendue, contrastée et harmonieuse dans un petit territoire et à très peu
de distance
un "archipel de sommets" : prégnance du paysage de montagne, concentration de "ressources"
la vallée du Rhône, un archétype de la vallée et une plaine-jardin
des paysages à l’aspect méditerranéen
particularisme et beauté du paysage de cultures en terrasse, essentiellement de la vigne : une
"œuvre d'art", part de l'identité paysagère
multiples partitions paysagères
beauté et force de paysages au puissant pouvoir d'imprégnation sur l'homme
richesse et générosité "chaleureuse" de paysages "pleins de ressources" et "bienfaisants"
importante présence boisée dans le paysage inférieur à 2000m d’altitude
diversité des essences révélatrices selon l'altitude, témoin visible des étages du paysage
forêt exploitée mais respectée dans sa dimension "naturelle"
la forêt de Finges, une forêt-patrimoine
présence d'une forêt cachée…la forêt fossile
les pylônes : bonnes (et mauvaises) raisons pour accepter, voire s'approprier, une "pollution visuelle"
Document de travail / CoManaging 130
COMPOSITION et PAYSAGES
Altitudes extrêmes:
Point culminant 4’634 m Pointe Dufour
Village le plus élevé 1’934 m Chandolin
Point le plus bas 372 m Lac Léman
Village le plus bas 384 m Port-Valais
~5km de " côte " sur le lac Léman, Entre St-Gingolphe et le Bouveret
Valais Suisse
hectares % hectares %
1992 - 1992 - 1992- 1992-
Année du relevé
1995 1995 1997 1997
Surfaces boisées Forêt (sans la forêt buissonnante 97909 18.74 1102156 26.70
Forêt
Forêt buissonnante 6477 1.24 60514 1.47
Autres surfaces boisées 14487 2.77 108975 2.64
Terres arables, prés pâturages
Surfaces agricoles utiles 23354 4.47 926367 22.44
locaux
Arboriculture fruitière, viticulture,
9296 1.78 60954 1.48
horticulture
Alpages 73375 14.04 537801 13.03
Surfaces d'habitat et d'infrastructure Surface de transports 5806 1.11 89331 2.16
Aire industrielle 1154 0.22 20233 0.49
Autres surfaces d'habitat et
9299 1.78 169526 4.11
d'infrastructure
Surfaces improductives Lacs et cours d'eau 6999 1.34 173969 4.21
Végétation improductive 58751 11.25 263051 6.37
Surfaces sans végétations 215543 41.26 615599 14.91
Surface totale 522450 100.00 4128476 100.00
le paradoxe d’une diversité inattendue, contrastée et harmonieuse dans un petit territoire et à très peu
de distance (suite)
"Au levant les fleurs du printemps, au midi les fruits de l'automne, au nord les glaces de l'hiver: elle réunissoit toutes les
saisons dans le même instant, tous les climats dans le même lieu, des terrains contraires sur le même sol, et
formoit l'accord inconnu partout ailleurs des productions des plaines et de celles des Alpes (Jean-Jacques
Rousseau)" Michel Clavien, www.vs.ch/press
"Pour le visiteur étranger, le Valais frappe par l’extrême diversité de ses paysages. Des rives du lac Léman aux étendues
des glaciers, il est une terre de contrastes où la nature joue sur tous les registres, utilisant les ressources de sa palette
de couleurs et de structures infinies : prairies verdoyantes, sombres forêts d’épicéa, cultures géométriques de la plaine du
Rhône, steppes des alpages et déserts d’altitude qui confinent au ciel... Cette variété qui charme le regard et fait le
bonheur des naturalistes trouve une explication dans la combinaison des différents facteurs en présence." Anne Michellod,
www.vs.ch/encyclo
"Une extraordinaire expérience en matière de paysages, de nature, de soleil, de neige et d’air frais, des ressources qui
n’existent nulle part ailleurs en Europe avec autant d’abondance." Michel Clavien, www.vs.ch/press
"Pays d’apparente homogénéité (…), le Valais est donc surtout apprécié pour ses contrastes." Christelle Carrier, Autour
du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
diversité des essences révélatrices selon l'altitude, témoin visible des étages du paysage
De part sa morphologie et son climat, le Valais est un canton favorable au développement d’une forêt variée où diverses
essences de feuillus et de conifères se mêlent.
"La forêt couvre 17 % de la surface du canton. En réalité, il n’y a pas une mais plusieurs forêts, très différentes du
point de vue composition, productivité et dynamique. Des aulnaies les plus humides aux chênaies les plus sèches, des
pinèdes des bas-coteaux aux peuplements d’aroles en altitude, le Valais présente une grande variété de boisements. (..)
Comparativement aux autres régions de Suisse, le Valais comporte peu de forêts de feuillus. C’est que les arbres à
feuilles présentent, à taille égale, une surface d’évaporation plus grande que les résineux et, de ce fait, souffrent davantage de
la sécheresse. Ils ont d’autre part tendance à occuper les meilleures terres, justement celles que les hommes ont défrichées en
premier. Leur domaine de prédilection se situe dans le Bas-Valais, région qui échappe aux périodes de sécheresse prolongées
et aux gels par trop sévères. " Philippe Werner, www.vs.ch/encyclo
"Les abeilles circulent entre les forêts très bleues. L'armée des sapins se carre à travers les dévaloirs. Des hêtres, des
chênes secs et avares occupent le ciel. Parfois un étrange cerisier sort du bois." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans
en légende et en vérité
"Au temps lointain de l'enfance ailée
A la frontière de Saint-Luc et Chandolin
Il y avait une précieuse montagne boisée. (..)
Au nord et au couchant
De nombreux arbres :
mélèzes, arolles, épicéas.
Et les genièvres qui rampent
Et les petits trembles
Et les saules d'argent."
S. Corinna Bille, Guirlande de la loi des oiseaux, La montagne déserte
Document de travail / CoManaging 146
COMPOSITION et PAYSAGES
> comme une présence symbolique positive, de la modernité, du passage ou de la capacité du Valaisan à s'approprier
la vallée
"C’est l’image moderne, et je me souviens que le premier peintre qui a mis un pylône c’est Bille, et même les suivants n’ont jamais peint le Valais
moderne et ses pylônes. Moi j’aime ces pylônes, ca montre que le Valais n’est pas une réserve d’indiens ou un parc national et que le Valais vit
avec son temps." Marie-Claude Morand
"Ces câbles, c’est le symbole du passage; il ne faut pas oublier que l’on a les grandes lignes européennes qui passent " Bernard Attinger
"Il ne faut pas oublier que la vallée est étroite. Quand vous voyez les photos de la première ligne de train en Valais, c’ était une grande trace dans le
paysage, quelque chose d’énorme; le Valaisan a apprivoisé le paysage y compris avec les pylônes" Christophe Valentini
> comme un moindre mal dans le paysage que les remontées mécaniques
"Les lignes électriques ne me gênent pas du tout et à force je ne les vois plus, mais par contre les remontées mécaniques dans les
montagnes me dérangent plus en terme de paysage et celles-là je les vois toujours. " Frédéric Zuber
> avec sagesse (voire un peu de mauvaise foi …?), illustrant la formule de Shakespeare "ce qui ne peut être évité doit
être embrassé"
"Il y a de très belles photos représentant des lignes à haute tension; c’est souple, c’est beau (..) Il faut tenir compte que c’est un élément
structurant du paysage et non pas leur tourner le dos et essayer de les nier." Marie-Claude Morand
Document de travail / CoManaging 148
COMPOSITION et PAYSAGES / eau
" Les sources minérales et thermales des Alpes étaient tenues en haute estime pour leurs effets thérapeutiques aux
époques préhistoriques déjà, dans l'Antiquité et de nouveau dès le bas Moyen Age (Bains) " Florian Hitz, Hans Stadler,
Anton Schuler, Fritz Glauser et Quirinus Reichen, http://hls-dhs-dss.ch
"Le Valais est le château d'eau de toute la vallée rhodanienne : 800 kilomètres de rivières principales jettent leurs
eaux dans le Leman : c'est une richesse et un éloge ; et un héritage, imprescriptible comme le sang ; mais aussi un
travail incessant, une mise de forces humaines, une exigence de qualité ; les générations successives participent à
ce mandat que leur donne la nature ; et chaque génération vérifie la légitimité et le bien-fondé de ses actions en regard
des enjeux socio-économiques particuliers : ainsi se succèdent l'ère des bisses, celle des grands captages et celle des
ouvrages sécuritaires. Actuellement, les enjeux et les défis ont une dimension environnementale. (..)
La région modelée et creusée par les plissements géologiques et le glacier du Rhône est l'une des plus sèches de
toute la Suisse ; elle a parfois si soif qu'elle laisse mourir sa végétation si variée, mêlée de plantes méditerranéennes
et d'arbres du Nord.
La couronne des quatre mille contient pourtant la moitié des neiges éternelles du pays, que le soleil de l'été
libère en flots grondants et écumeux dans les torrents et les rivières : les bisses sont nés de cette nécessité et de
cette générosité ; la terre sera fécondée par le glacier. Jean Follonier écrit que l'appel est entendu de là-haut où la
neige "se saigne pour la vigne" : c'est le sang couleur de glacier et d'absinthe." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
"une république catholique, avec un monde de torrents" Chateaubriand, cité par Maurice Zermatten, Sion, capitale
aristocratique et paysanne
> une composante importante du territoire et de ses paysages, la glace et les glaciers
" Le canton du Valais est marqué par la glace : les glaciers recouvrent 18 pour-cent de la surface totale du canton. " Valais-
Wallis, Géographie et témoignages sur le Valais
" Parmi les 16 plus grands glaciers suisses, avec une surface de glace d’au moins 18 km², 12 se trouvent sur sol
valaisan. (…) les trois plus grands glaciers de Suisse (en superficie et en longueur) sont situés en Valais : le grand glacier
d’Aletsch, le Gornergletscher et le Fieschergletscher. " Valais-Wallis, Géographie et témoignages sur le Valais
" Le Valais joue le rôle de château d’eau de la Suisse, grâce à la réserve d'eau constituée par ses 45 glaciers (..) C’est
également ici que sont visibles les plus grands glaciers du pays: Aletsch, Fiesch, Gorner, Oberaletsch, Rhône, Otemma,
Corbassière. Les glaciers valaisans, qui représentent plus de la moitié des surfaces englacées du pays " Emmanuel
Reynard, www.vs.ch/encyclo
"Il y a seulement 20'000 ans, les glaciers recouvraient encore la presque totalité du Valais. Leurs traces sont
nombreuses : creusement différencié des vallées latérales dont le débouché et dénivelé par rapport à la vallée du Rhône
(vallées suspendues, Vallon de Réchy) et scié par des gorges (Trient, Lötschental), accumulation de moraines ébouleuses et
instables (pyramide d’Euseigne). " (http://www.regione.vda.it)
Document de travail / CoManaging 153
COMPOSITION et PAYSAGES / eau
paradoxal manque d'eau douce et nécessaire maîtrise de l'eau : une problématique ancienne
"Il y a une rareté de l'eau disponible naturellement , sauf les petits torrents de montagne mais il faut monter haut. C'est un
pays où il ne pleut pas, le seul pays où l'on arrose la vigne….ça a conditionné toute la vie, les bisses, etc
"Je me pose la question si le Valaisan voit le Valais comme un pays de l’eau. Et s’il décrit son pays, il décrit d’abord un
pays sec. L’eau, j’en prends conscience, pour moi c’est comme des poches ; il y a la poche énergie hydraulique, il y a la
poche eau thermale, mais je n’ai pas la vision d’un Valais de source." Jacques Cordonnier
"Comme pour le Rhône, l’eau est endiguée depuis longtemps en Valais, sous forme de bisses, de canalisations ; quand
on voit en automne tous ces jets d’eau et ces jeux de lumière c’est extraordinaire, mais jamais nature. L'aspect utilitaire a
primé, on n'a donc pas l'image d'un pays d'eau parce qu'on ne la voit presque jamais à l’état naturel, sauf les torrents de
montagne. Et pratiquement tous les grands torrents qui arrivent en plaine sont canalisés et non jaillissants." Marie-Claude
Morand
"Si l’on fait le bilan entre les apports d’une part et les pertes de l’autre, on aboutit pour la période estivale (…), à un déficit, en
plaine, dans la région du Valais Central, de l’ordre de 300mm. Cela veut dire qu’il manque 300 litres d’eau par m² aux
cultures pour qu’elles prospèrent dans de bonnes conditions ". Jean-Henry Papilloud
paradoxal manque d'eau douce et nécessaire maîtrise de l'eau : une problématique ancienne (suite)
> à l'origine de savoir-faire emblématiques devenus un véritable patrimoine culturel : les bisses et les
barrages (CF. PATRIMOINE DES SAVOIR-FAIRE ET PATRIMOINE ARCHITECTURAL ET ARTISTIQUE)
• bisses
"Le Valaisan, lorsqu’il parle de l’eau, il pense bisses. Il dit bisse, ça veut dire quoi, ça veut dire rareté de l’eau qu’il faut
amener là où on n’en a pas." Jacques Cordonnier
" … le temps où les côtes sèches attendaient une fois par mois que le bisse les abreuve et leur redonne la force de
nourrir les hommes." Maurice Zermatten, la Symphonie Valaisanne
"Creusés dans le sol, suspendus ou taillés dans les parois rocheuses, comme des cicatrices chargées de souvenirs, les
bisses du Valais sont des témoins importants d’une histoire, d’une culture, d’une civilisation. Ils symbolisent le
combat des valaisans pour le contrôle de l’eau." Jean-Henry Papilloud, Les bisses du Valais
"L’irrigation par les bisses est sans conteste l’une des plus brillantes utilisations économiques et culturelles de
l’eau." Emmanuel Reynard, www.vs.ch/encyclo
paradoxal manque d'eau douce et nécessaire maîtrise de l'eau : une problématique ancienne (suite)
> à l'origine de savoir-faire emblématiques devenus un véritable patrimoine culturel : les bisses et les
barrages (suite)
• barrages, dont la mythique Dixence
"Le Valais est aussi la plus grande réserve d’eau de Suisse destinée à la production électrique et compte, de nombreux
barrages de haute altitude, certains tels que la Grande Dixence, Mauvoisin, Emosson, Mattmark ou Rawyl. Cleuson, Moiry,
faisant partie des plus imposants du monde. " www.tourisme-pour-tous.ch
"Et tout à coup j’ai vu la Dixence. Elle est à l’échelle des montagnes (...). J’en fus saisi et je me dis, mes fleurs à la main :
réjouis-toi ! Va revoir cette œuvre en tous cas, elle est la base, la pierre d’angle, de touche, d’achoppement du nouveau pays.
Le nombril du Valais est là et la pierre commence son roman : broyée, émiettée, dévalant sur un caoutchouc vers d’autres
installations et finissant par devenir le béton d’un grand mur. Je suis entré dans la montagne au fond d’une vallée couverte de
crocus, secouée d’avalanches, et j’en suis sorti dans une autre, très loin. De Cheilon au chantier d’Hohwäng, face au Cervin, il
y a vingt kilomètres par le grand collecteur qui doit drainer toutes les eaux de la Viège, toute la ramille des sources, toutes les
cascades, tous les torrents surgis des glaces qui enserrent Zermatt au vaste horizon. Le grand collecteur a ses rameaux
secondaires, ses puits, ses siphons; le flux entier des glaciers coule vers la Dixence. " Maurice Chappaz, Journal intime
d’un pays, "Treize étoiles", septembre 1960
"En quelques jours, sortent du sol des maisons, des bureaux, des cuisines, des magasins, des dépôts, des infirmeries, des
auberges, une chapelle même. Des installations fabuleuses montent au ciel, des ponts géants courent de part et d’autre de la
gorge, à cent ou deux cents mètres du sol : des wagonnets circulent sur des voies aériennes qui donnent le vertige. Les
machines ronflent nuit et jour; la nuit, d’immenses projecteurs éclairent le chantier et l’ombre des monstres de fer se prolonge
jusqu’au glacier."
"Dans la gorge, les équipes décapent la surface du rocher, creusent, nettoient, lavent à grands jets brutaux le socle du futur
barrage. On voit passer, loin au-dessus de soi, les bennes du téléphérique; les cordages d’acier grincent dans les poulies.
Quels curieux oiseaux montent et descendent sans relâche, sur des pistes toujours les mêmes ? De temps à autre, un homme,
au passage, vous fait signe " Maurice Zermatten, L’Eau de Lumière, L’épopée de la construction d’un barrage
"Les annales sont riches de chroniques rapportant les débordements du Rhône ou de ses affluents. Pendant longtemps
les sociétés se sont adaptées à ces situations en privilégiant par exemple les implantations sur les cônes de déjection, eux-
mêmes dangereux, plutôt que dans la plaine alluviale du Rhône." Emmanuel Reynard, www.vs.ch/encyclo
"Au cours des dernières décennies, les Valaisans ont subi de grands désastres provoqués tant par le Rhône que par les
nombreux torrents, rivières ou ruisseaux qui descendent les vallées et qui peuvent, lors de hautes eaux, se montrer aussi
impétueux et dévastateurs que le fleuve. Les précipitations exceptionnelles de cette fin du XXe siècle sont gravées dans les
mémoires (..) Chacun se souvient des images angoissantes de la fureur des eaux déchaînées, des coulées de boue
dévastatrices, des inondations d'habitations et de cultures, de l'évacuation des personnes menacées… On comprend
mieux dès lors pourquoi, aujourd’hui, pour le Rhône comme pour les rivières, on essaie d’allier sécurité et préservation de
la nature." Jean-Henry Papilloud et Séverine Dorsaz
"Dans un creux, tel un creux de jeu de boules se trouve la clef de cette montagne. On voit le mince canal d'un ruisseau,
juste avant le passage d'un filet de source, à sec la plupart du temps, et de chaque côté d'énormes collines de cailloux.
Ce sont les éructements de cette montagne. Mais la rogne de cette montagne est demeurée très vive. Elle s'emplit de
boue, de cailloux, elle tousse, elle vomit secouant sa tripe sur les champs d'en bas, sollicitant le Rhône de sortir de son
lit, de se joindre à son torrent, les forçant à se répandre avec plusieurs mètres de crotte et de sable sur les terres défrichées
et promises, à noyer les caves et effacer les jardins." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Document de travail / CoManaging 161
COMPOSITION et PAYSAGES / eau
DONNÉES OBJECTIVES
Deux itinéraires transalpins traversent le Valais : le premier empruntant le tunnel ferroviaire du Lötschberg (transport
d'automobiles) et le col du Simplon; le second passant par le Grand Saint-Bernard.
L'autoroute A9 Brigue - Lausanne, reliant la France à l'Italie, parcourt la vallée sur 60.7 kilomètres (2006).
A 9 : St-Maurice à Sierre, Viège à Brig-Glis, contournement Brig-Glis/Naters
135 km de routes nationales et 1’720 km de routes départementales
Distances: Sion-Genève (160km), Sion-Zurich (280km), Sion-Bâle (250km), Sion-Paris (630km), Sion-Bruxelles (822km),
Sion-Milan (245km)
Le Valais est accessible par 7 cols principaux:
2 cols lient le VS à l’Italie: Grand-Saint-Bernard, Simplon
2 cols lient le VS à la France: Forclaz, Pas de Morgins
3 cols lient le VS au reste de la Suisse: Furka, Grimsel, Nufenen
Principaux Cols: Forclaz (1526m), Grand-St-Bernard (2469m), Simplon (2005m), Nufenen (2478m), Grimsel (2165m),
Furka (2431m), Pas de Morgins (1369m)
Tunnels: Tunnels ferroviaires avec transport de véhicules: Simplon, Lötschberg, Furka; Tunnels routiers: Grand-
Saint-Bernard
Accès également par le " goulet de St-Maurice"
Sion-Genève 160km, Sion-Zurich 280km, Sion-Bâle 250km, Sion-Paris 630km, Sion-Bruxelles 822km, Sion-Milan
245km
Transport ferroviaire
Suisse: Liaisons directes de Bâle, Berne, Genève/aéroport, Lausanne et Zurich/aéroport chaque 30 min.
Etranger: Correspondances directes avec Freiburg, Cologne, Wiesbaden, Hambourg, Dortmund, Luxembourg, Bruxelles,
Florence,
Rome, Venise-Milan (Cisalpino), Paris (TGV) et Strasbourg. Correspondances avec tout le réseau européen.
Ce sont les lignes nationales et internationales CFF (Chemins de Fer Fédéraux) du Simplon et du Berne-Lötschberg-
Simplon (BLS) qui définissent la trame de base du réseau ferroviaire en Valais. Un réseau secondaire vient le
compléter : la ligne CFF-Tonkin (St-Maurice à St-Gingolph), jouant surtout un rôle touristique entre le Bouveret et Evian et la
ligne de Martigny-Orsière (MO/1910). D’autres axes à voies étroites permettent de desservir des vallées latérales : la ligne
Aigle-Ollon-Monthey-Champéry (AOMC/1907-1908) ; la ligne Martigny - Châtelard (MC/1906), la ligne Brig-Viège-Zermatt
(BVZ/1890), et enfin la ligne Furka-Oberalp (FO/1926). Les lignes BVZ et FO sont empruntées par le " Glacier Express " qui
relie en voiture directe Zermatt à Saint-Moritz.
Aéroport de Sion
Pistes en dur: 2000m de long sur 40m de large
Pistes en gazon: 660m de long sur 30m de large
Capacité d’accueil : 2’600 passagers
Compagnies : Airglaciers SA, Flybaboo, Flybe, Alpine Tours, Hélicoptères service
Vols saisonniers à destination de: Londres city, Londres Gatwick, Ajaccio, Calvi, Figari
40 vols de lignes, 12 vols charters (comp. Suisse), 28 vols charters (comp. Étrangères)
Vols particuliers Suisses : 18’192
Vols particuliers Etrangers : 1’955
45’498 mouvements enregistrés pour 31’997 passagers sur l’année 2005
depuis l'antiquité terre de passage des hommes et des idées, par des cols de haute altitude puis les
tunnels, véritables carrefours "stratégiques" et économiques (suite)
"La géographie valaisanne est compartimentée ; durant une grande partie de l'histoire du pays, elle est divisée en régions
que le relief délimite, et habitée par des communautés locales organisées selon les nécessités du lieu et de l'économie
agropastorale. Mais ces régions ne sont pas fermées : "la barrière rocheuse n'a pas empêché les populations de migrer
et de communiquer" écrit l'historien Max Liniger-Goumaz; les cols sont longtemps un lieu privilégié de communication"
Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
> en montagne, autrefois, une autarcie forcée par les difficultés de communication
" l’isolement et l’éloignement liés aux difficultés de communication encore prégnante en montagne, une économie basée
localement sur une agriculture traditionnelle, peuvent constituer, ici ou là, des facteurs limitant l’intensité des
migrations. " Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
"Hiver de jadis quand il n'y avait, entre la plaine et la montagne, qu'un tout petit chemin…. Alors ils vivaient hors du monde,
dans leur monde à eux, et les évènements les plus minces prenaient des proportions immenses." Maurice Zermatten, Les
saisons valaisannes
> à l'origine d'un esprit d'indépendance et d'un l'esprit de village solidaire mais replié sur soi
"(..)dans notre farouche autonomie, il y avait quelque chose qu'on ne pouvait broyer. Nous résistions même à tout avec
un rire de benêts courageux." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"La petite nation valaisanne ne peut avoir d'ambitions guerrières hors de ses frontières ; l'héroïsme est vécu intra-
muros…." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
Document de travail / CoManaging 170
ACCESSIBILITÉ
> aménagements multiples : endiguement du Rhône, percée des tunnels, chemins de fer, réseau
routier, prolongement de l’autoroute A9, dérivation du Rhône
"L'endiguement du Rhône et la construction des barrages qui ont permis l'ouverture des voies de communication."
Madeleine Wiget-Daly
"Ce sont les grands travaux de communication et d’aménagement qui amènent de la main-d’œuvre (italienne
surtout) et assurent un démarrage économique par le désenclavement physique du couloir valaisan. La percée de
tunnels au Simplon et au Lötschberg constituera des axes d’ouverture vers l’extérieur où viendront se greffer des
voies secondaires telles la construction progressive de chemins de fer (Viège / Zermatt (1890), Martigny / Châtelard
(1906), Aigle / Ollon / Monthey (1907), Monthey / Champéry (1908), Martigny / Orsière (1910), Sierre / Montana / Vermala
(1911), Loèche / Loèche-les-Bains (1915) et Furka / Oberalp (1926), la construction de la route du Grimsel et
l’exploitation des mines d’or à Gondo (1893), les travaux de la ligne du Gornergrat et l’installation des forces motrices de
Gampel en 1898, du Rhône à Saint-Maurice en 1899, la dérivation du Rhône à Loèche en 1908. " Micheline Cosinschi, Le
Valais : cartoscopie d’un espace régional
> aménagements multiples : endiguement du Rhône, percée des tunnels, chemins de fer, réseau
routier, prolongement de l’autoroute A9, dérivation du Rhône (suite)
"Au début du XIXème siècle, on croit le Valais immuable autant dans sa situation socio-économique que dans ses
paysages. (..) La nouvelle mutation est pourtant réalisée avec détermination dès la fin du [XIXème] siècle ; elle
commence dans la plaine lorsque les marécages sont promus en terre d'abondance, puis elle se trace en réseaux de
chemins carrossables et de routes jusqu'au fond du pays montagnard ; et l'autoroute du Rhône viendra sceller la
métamorphose. (..) L'autoroute du Rhône est la nouvelle image symbole du paysage de plaine : un Valais ouvert à
l'Occident et relié aux réseaux de communication moderne. Bien intégrée au paysage avec une attention particulière
donnée aux aménagements environnementaux, elle sera probablement terminée en 2013 sur un parcours de 92 km
environ. (..) L'A9, appelée autoroute du Rhône, est une épine dorsale à laquelle sont reliées les artères classées routes
principales suisses et les routes de toutes les vallées. Le Valais, qui est l'un des cantons suisses les plus motorisés,
sera ainsi désenclavé dans toutes ses régions ; les diverses sorties en font une autoroute de proximité, un objectif
nécessaire dans un canton dont l'urbanisation est relativement dispersée." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
"Canton de montagnes par excellence, le Valais peut sembler imposer le diktat de sa topographie
sur les activités humaines. Plus de la moitié de son aire est composée de terres improductives,
à savoir des zones de rochers, de neiges éternelles et de pentes trop raides pour être exploitées ;
la part du territoire utilisable est de ce fait très restreinte. Les terres répondant aux critères de localisation de l’habitat
composent une faible proportion de la superficie cantonale ; la zone d’habitat potentielle
en Valais se réduit quasiment à la plaine du Rhône, aux fonds des vallées et aux coteaux les plus favorables..(..)
le Vieux Pays a su transformer, grâce à l’exploitation touristique,
un espace dans lequel les terres improductives dominent, en un atout économique de premier ordre"
Julien Guérin, Tourisme et utilisation du sol dans le canton du Valais, Mémoire de licence, Université de géographie, Université de Lausanne, mars 2005
"Les Valaisans d’aujourd’hui, (..) sont devenus citadins pour une bonne part
et les zones résidentielles s’étendent dans les vignes, dans les anciens champs de céréales ou de fourrage."
Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
"Les paysages du Valais sont principalement anthropogènes. Plaine, vignoble, habitats groupés
(ce qui est en train de disparaître), mayens et alpages, tout a été façonné par l'homme. (..)
la caractéristique des paysages valaisans, c'est cet équilibre entre ces contrées occupées par l'homme
et les hautes montagnes qui les surmontent." Armand Dussex
> faible densité cantonale et concentration de population dans les grands pôles urbains : présence
d'immenses espaces vierges et dimension de nature préservée (cf. PATRIMOINE NATUREL)
" Par rapport à sa superficie, le Valais n’est pas très peuplé, ce qui laisse d’immenses espaces vierges et sauvages,
propices à la découverte d’une flore et d’une faune très denses et d’espaces vierges de toute civilisation. Les principales villes
valaisannes accueillent les ¾ de la population. Sion, chef-lieu et principale ville, Martigny la ville romaine et culturelle,
Sierre la ville du vin et ville soleil, Viège-Visp l’industrielle, Brig la cité médiévale et St-Maurice la religieuse. " www.tourisme-
pour-tous.ch
> dominante agricole même dans la plaine rhodanienne, zone qui concentre les grands pôles urbains
"La plaine du Rhône comme l’appelle souvent les Romands, n’est pas une zone à forte densité industrielle. C’est une
zone propice aux cultures maraîchères et fruitières. De chaque côté du Rhône, de Martigny à Sion, toutes les terres, des
berges du Rhône aux coteaux, sont exploitées par les agriculteurs." www.tourisme-pour-tous.ch
facette urbaine dans l'identité valaisanne : une urbanisation qui s'est faite par "tranches historiques"
> jusqu'au moyen âge, suprématie montagnarde
" L’histoire du Valais (..) Moyen Age. (..) l’âge d’or du Valais. Les développements économiques (agriculture, élevages, mines),
politiques (dizains) et militaires assurent aux régions montagnardes une certaine aisance." Micheline Cosinschi, Le Valais :
cartoscopie d’un espace régional
facette urbaine dans l'identité valaisanne : une urbanisation qui s'est faite par "tranches historiques"
(suite)
> de 1500 à 1850, affirmation de l'urbanité, puis depuis 1850 jusqu'à aujourd'hui, intense développement
des villes, avec émergence de certains pôles touristiques évoluant plus largement en pôles économiques
"(..) de 1500 à 1850, les Alpes devenant périphériques par rapport aux régions basses du Nord et du Sud où s’affirme
dorénavant la suprématie des villes. " Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
"Ensuite, et c’est la deuxième caractéristique majeure du peuplement, on remarque l’apparition tant dans la plaine que dans
l’arrière-pays montagneux, de pôles urbains et touristiques qui se sont développés beaucoup plus fortement que les
autres localités, créant ainsi des hiérarchisations spatiales qui n’existaient pas encore au milieu du XIXe siècle. (..)
De par sa nature, le tourisme, qui prend le relais de l’agriculture dès 1945 [dans les régions de montagne], a été un facteur de
croissance puis de maintien de la population. (..)
"Au niveau de l’arrière-pays montagneux se détachent nettement, dans le Val d’Entremont, Orsières (et ses stations de
Champex et de la Fouly) ; dans la commune de Bagnes, la station de Verbier (ainsi que celles de Bruson et Fionnay) ; dans le
Val d’Hérens, celle d’Evolène (avec Arolla 2000) ; enfin, dans le Mattertal, Zermatt et St-Niklaus. L’emprise touristique
intervient donc aussi comme facteur démographique important. " Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace
régional
"C’est dans les villes que la suissitude ou la valaisanité on pris naissance avant d’être intériorisée par les indigènes "
Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"Et la ville s'est coulée au pied de la colline d'abord, entre les deux pointes du roc qu'une rivière longe au couchant avant de
rejoindre le Rhône ; puis elle est descendue peu à peu sur les rives du torrent, elle l'a traversé, débordant comme un flot
hors de son lit et elle continue à se répandre dans la plaine vers le fleuve, elle-même comme un fleuve qui suit la ligne de
pente. (..) elle descend par degré des collines, toute agrippée encore au roc dont elle est issue, se libérant de ses origines,
essaimant vers les espaces dégagés avec une hâte fébrile qui ne va pas sans malheurs." Maurice Zermatten, Sion,
capitale aristocratique et paysanne
Document de travail / CoManaging 181
Organisation / RURALITÉ et STRUCTURE URBAINE
> déplacement du centre de gravité (économique et démographique) territorial des axes latéraux à
l'axe central, du haut vers le bas
> déplacement du centre de gravité (économique et démographique) territorial des axes latéraux à
l'axe central, du haut vers le bas (suite)
"La multiplicité de la flore et de la faune ainsi que l’alternance entre une végétation
septentrionale et méridionale, ravissent chaque fois l’ami de la nature "
brochure " le sentier de la Rampe sud "
1 site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour classer le glacier, il a été retenu des critères
de beauté, d'écologie (70 ans de protection de la nature, des plantes nouvelles poussent au pied du
glacier) et de paysages
30 réserves naturelles gérées par PRO-NATURA VALAIS
49 sites protégés par loi cantonale (zones alluviales, marais, forêts) dont 3 d’importance nationale
1964 espèces végétales recensées dont 341 en forêt
146 espèces d’oiseaux recensées dont 100 en forêt
68 espèces de mammifères recensées dont 60 en forêt
"Situations :
>Finges est "objet" IFP (Inventaire Fédéral des Paysages) ; il est zone alluviale d'importance nationale et
protégée par décision cantonale
> Aletsch est "objet" IFP, haut-marais d'importance nationale ; la forêt et le Märjelensee sont protégés par
un arrêté cantonal. Toute la région est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO
> Derborence est "objet" IFP, zone alluviale d'importance nationale ; le lac et la forêt sont protégés par un
arrêté cantonal.
> Les Follatères sont "objet" IFP et protégées par des contrats de droit privés."
Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan, 1999
la montagne, 1er des grands patrimoines naturels et environnementaux du Valais, selon les experts :
"Cervin" Jean-Marie Grand ; Anne Martin ; Hermann-Michel Hagmann ; Jacques Lathion ; Jean-Marie Grand
"Les montagnes : Cervin, Dt Blanche, Gd Combin, Weisshorn, Zinalrothorn, Michabels; les glaciers (Aletsch),
les gorges et cascades, le Rhône, les barrages, la forêt de Finges…" Christian Salamin
"Nos montagnes. Nos sites exceptionnels comme Derborence, le Cervin, Aletsch" Armand Dussex
"Les 4000 du Valais que l'on aperçoit de loin comme des repères familiers avec leurs "neiges éternelles".
Cette image se modifie avec la fonte des glaciers" Madeleine Wiget-Daly
"Les Dents du Midi"
"Le glacier d'Aletsch" Jean-Bernard Rouvinez
"Derborence" Jacques Lathion
"La Forêt de Finges, Les prairies sèches, Les marécages d'altitude" Anne Martin
"Le Vallon de Réchy" Christine Roduit
"La réserve des Follatères, La Combe de l'A" Patricia Lafarge
"La vallée du Rhône"
> un paysage de nature "intacte", et même vierge de toute intervention humaine dans certaines zones
"Une nature superbement sauvage vous ensorcelle " Roland Puippe, L’été suggéré, le Valais au fil de l’eau, supplément
du Nouvelliste 7 juillet 2000
"Malgré quelques plaies constituées principalement par des stations construites sans plan d’ensemble, donc en toute
anarchie, notre canton bénéficie encore d’un patrimoine naturel quasi intact dans bien des régions qui ont été
heureusement sauvegardées." Jean-Bernard Moix
-
une biodiversité extraordinaire : richesse, variété et contrastes du patrimoine naturel valaisan (suite)
une biodiversité extraordinaire : richesse, variété et contrastes du patrimoine naturel valaisan (suite)
une biodiversité extraordinaire : richesse, variété et contrastes du patrimoine naturel valaisan (suite)
une biodiversité extraordinaire : richesse, variété et contrastes du patrimoine naturel valaisan (suite)
> l’eau et les milieux humides, patrimoine naturel et facteur important de la biodiversification
"Ce qui caractérise le patrimoine naturel et environnemental du Valais, c'est l'eau, des glaciers du Rhône en passant
par les rivières et les bisses " Roland Vergères
[les lieux humides] présentent à première vue moins d'attrait que les tapis fleuris des prairies sèches ou des pelouses
alpines. Mais l'eau les anime. Partout où elle est présente, la vie explose. L'eau jaillit, court, saute en cascades, stagne.
Froide ou tempérée, acide ou calcaire, pure ou polluée, coulant à flots ou en minces filets, elle entretient une végétation
spécialisée, très localisée et très diversifiée. En Valais, les lieux humides présentent d'autant plus d'intérêt qu'ils se
rencontrent dans une large gamme d'altitudes. (.. ) Pénétrer dans un marais, c'est découvrir la transformation de la
végétation entre la terre ferme et le plan d'eau, c'est s'interroger sur la formation de la tourbe, c'est s'émerveiller devant
des fleurs inconnues d'une remarquable beauté, c'est pénétrer dans un monde étrange où se mêlent le clapotis de l'eau,
le bruissement des roseaux et les cris des oiseaux. N'hésitez pas à chausser vos bottes, vous ne serez pas déçus!. "
Charles Rey, www.vs.ch/encyclo
une biodiversité extraordinaire : richesse, variété et contrastes du patrimoine naturel valaisan (suite)
> étage montagnard - Dans le Bas-Valais, l'étage montagnard correspond à la zone des brouillards où se développent le hêtre et le sapin. Dans le
Valais central plus sec, ces deux essences sont remplacées par le pin sylvestre. La présence de feuillus indique généralement une influence
humaine. Le frêne par exemple abonde dans les haies le long des chemins et des bisses. L'étage montagnard, c'est aussi le domaine des prairies de
fauche. Certaines cultures sont encore possibles: céréales, pommes de terre et, dans les situations favorables, arbres fruitiers. Les étages collinéen et
montagnard correspondent à la zone cultivable et habitée toute l'année.
> étage subalpin - L'étage subalpin remonte jusqu'aux derniers arbres et se termine habituellement par des landes constituées d'arbrisseaux comme
le rhododendron ou le genévrier nain. C'est le domaine des forêts sombres de résineux, entrecoupées de couloirs d'avalanches. En Bas-Valais,
l'épicéa domine en quasi-exclusivité. Ailleurs dans le canton, le mélèze l'accompagne. Quant à l'arole, il se rencontre plutôt sur les hauteurs très
ensoleillées de la chaîne pennine. Vers la limite supérieure de la forêt, les vieux arbres ressemblent à des monuments impressionnants, façonnés par
la foudre, le gel et le vent. Un peu plus haut, il ne reste plus que quelques arbustes rabougris qui se font décimer lors d'années particulièrement rudes.
La pâture a abaissé la limite naturelle de la forêt en maints endroits. En dehors des landes, des pâturages et des zones de résidence temporaire que
sont les mayens, l'étage subalpin a gardé un caractère essentiellement forestier.
> étage alpin - Aux landes subalpines succèdent des pelouses rases qui impressionnent par leur floraison, leur parfum et leur diversité, reflet des
multiples variations de sol et de microclimat. Les grands alpages occupent les meilleures terres. Les moutons montent parfois jusqu'aux dernières
taches de gazon qui marquent la limite supérieure de l'étage alpin. Une végétation spécialisée peu influencée par la pâture se développe sur les
éboulis, les crêtes et les pentes sèches. Les rochers abritent des plantes en touffes ou en coussinets, adaptées à une vie très dure.
> étage nival - A l'étage nival, qui s'étend jusqu'aux sommets les plus élevés, il ne reste guère que des mousses, des lichens et des algues.
Certaines plantes à fleurs parviennent toutefois à se maintenir dans de rares microstations favorables et niches rocheuses protégées.
Document de travail / CoManaging 199
Patrimoine NATUREL / ENVIRONNEMENT
> prise de conscience en marche d'un environnement exceptionnel et du rôle de l’homme et du tourisme,
malgré certaines réticences et la défiance envers les écologistes (suite)
"Le Haut Valais en abonde L'écologiste est assimilé au terroriste, malheureusement" François Perraudin
"Allergie généralisée aux écologistes" Madeleine Wiget-Daly
"Les autorités ont pris conscience de l’importance que tient l’écologie dans notre société. Des réserves protégées sont
ainsi nées… " www.tourisme-pour-tous.ch
"La nature valaisanne est sublime et sa valeur est impérissable. Le label UNESCO est donc une chance inestimable pour le
futur développement positif de la région d’Aletsch et lespace vital valaisan.Sa faune et sa flore enchanteresses méritent
d’être protégées et entretenues. Cette région du Valais bordant le plus long glacier d’Europe ne se contente pas d’être le
premier patrimoine naturel mondial des Alpes, mais espère également, en tant que région digne de protection et par sa
beauté naturelle, captiver hôtes et visiteurs des prochaines générations. " Michel Clavien, www.vs.ch/press
" La conservation d’espèces souvent fragiles ne va pas sans occasionner des conflits et des restrictions. La concertation des
milieux de la protection de la nature et de ceux de l’économie pour la cohabitation de la nature et des activités humaines suscite
de vastes débats mais aussi une attention plus générale à la fragilité du monde naturel qui sert d’écrin au Valais. " Anne
Michellod, www.vs.ch/encyclo
"Que restait-il? Nos véritables vierges étaient encore nos cimes. Et notre dernière trouvaille fut une grande vente de blanc :
mise en service public, à peu près comme des objets de bazar ou des consommations, de tous les sites du Mont Fort au Mont
Rose. Je ne me réjouis pas de l'invasion des foules dans notre désert, ces foules que Jésus nourrissait avec cinq pains et
cinq poissons ; d'une part ces foules paieront, d'autre part elles saliront tout sans le vouloir. Les foules des villes ont
honnêtement besoin d'enculer, de sucer la nature sauvage, je les comprends, mais elles sont trop, elles assassinent tout ce
qui est végétal ou animal, leurs embrassades répétées avilissent les pays." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en
légende et en vérité
> une opportunité "culturelle"
"La protection de la nature valaisanne — par exemple du Bois de Finges, la plus importante forêt de pins d’Europe —
conserve les valeurs ancestrales et génère de nombreuses synergies : tradition, cordialité, joie de vivre, détente active, plaisirs
culinaires et le côté romantique des montagnes. Des sentiments dont personne ne voudrait se passer. " Michel Clavien,
www.vs.ch/press Document de travail / CoManaging 203
Patrimoine NATUREL / ENVIRONNEMENT
"Les innovations récentes, même spectaculaires, se superposent plus qu’elles ne se substituent aux anciennes."
Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
"(..) tiraillements entre les tenants d’une vision traditionnelle et les partisans de l’architecture moderne."
Patrick Elsig, www.vs.ch/encyclo
"Il convient aussi de ne pas oublier les réalisations de génie civil liées aux routes et aux complexes
hydroélectriques, particulièrement abondants après-guerre et marquants pour le Valais."
Patrick Elsig, www.vs.ch/encyclo
reflet de la pauvreté jusque dans les années 50-60, un habitat traditionnel simple, peu typé mais varié et
respectueux des lieux grâce à un savoir-faire montagnard : l'art de bien se "poser" sur la pente
architecture ancienne, et propre à chaque vallée mais peu de villages préservés dans leur ensemble
les Valaisans victimes passives, voire consentantes, d'un phénomène de banalisation, de perte d'identité
architecturale dans les villages
> en altitude, modèle hégémonique de "faux chalet alpin" sur un modèle international du tourisme
> en plaine et sur les coteaux, invasion de "faux provençal" et péri-urbanisation
au XXème siècle, conséquence du tournant économique d'après guerre et tendance à privilégier l'utilitaire:
des villes et des stations banalisées par des années de développement anarchique, sans vision
vitalité de l'architecture moderne, pourtant peu valorisée et peu "patrimonialisée", en dehors des
réalisations de génie civil
> les réalisations architecturales d'intérêt , selon les experts : essentiellement de l'architecture "technique"
urbanisme des villes et villages traditionnels d'esprit méditérranéen
pierre et bois, les matériaux de l'architecture traditionnelle
spécificités architecturales : chalets, mayens, raccardset
Document maisons du vignoble
de travail / CoManaging 207
HABITAT et URBANISME
reflet de la pauvreté jusque dans les années 50-60, un habitat traditionnel simple, peu typé mais varié et
respectueux des lieux grâce à un savoir-faire montagnard : l'art de bien se "poser" sur la pente
"Une architecture d'habitation qui reflète absolument la pauvreté des Valaisans jusqu'à il y a très peu de temps,
contrairement aux autres régions. Dès que l'on sort de la plaine, c'est extrêmement pauvre " Jean-Marie Grand
"Pratiquement tous les gens de mon âge ici, on se souvient encore: il y avait une seule chambre pour tous et puis une
cuisine et puis c'est tout! Tout le monde vivait dans la même pièce, dans les villages jusque dans les années 50-60,
avant l'arrivée de l'industrie et du tourisme." Jacques Lathion
"Quand je regard les conférences que je donne sur le patrimoine, c’est vrai que l’on parle, en Valais, du premier patrimoine
qui est le paysage. Ce qui est très intéressant c’est de voir la relation entre la construction et le territoire. On a parlé
également de bâtiments de petites dimensions qui viennent se poser sur le site sans en modifier, excaver, sans
modéliser le territoire et ce qui est intéressant, quand on regarde Vernamiège par exemple, c’est que l’on a le bois, la pierre,
on a des bâtiments plus ou moins de la même dimension, donc si vous posez ces éléments sur le territoire,; il y a une sorte de
respect de la forme du territoire, et puis c’est une architecture vernaculaire qui s’est posée sur le territoire et qui s’est
bien posée." Christophe Valentini
" Il y a toujours une architecture vernaculaire qui est très importante, qui n’est pas uniforme sur l’ensemble du canton
car influencée par la qualité du bois présent selon les régions. Il faut être conscient de ça et arrêter de voir une
architecture valaisanne uniforme. " Bernard Attinger
"Un Valaisan tu lui donnes un trax, où il y a une pente il fait un plat et où il y a un plat il fait une pente ! Il n’y a qu’à regarder, on
fait des bosses autour de toutes les villas ! Quand on travaillait à la pelle et à la pioche on s’adaptait au terrain!" Bernard
Attinger
"Il n'y a aucune culture d'architecture. Si vous prenez les cantons environnants, si vous prenez l'Oberland Bernois, il y a
vraiment un cachet extraordinaire! Ici, il n'y a pas vraiment un type de maison valaisanne, ils n'avaient pas les moyens"
Jacques Lathion
reflet de la pauvreté jusque dans les années 50-60, un habitat traditionnel simple, peu typé mais varié et
respectueux des lieux grâce à un savoir-faire montagnard : l'art de bien se "poser" sur la pente
"Canton rural, le Valais des siècles passés se caractérise par une architecture traditionnelle, simple, alliant fonctionnalité et
esthétisme : c'est le type même du chalet valaisan que les architectes d'aujourd'hui s'ingénient à copier et à réinventer.
En plaine, les agglomérations abritent quelques bâtiments plus cossus, oeuvres d'architecte du XVIIIe siècle, qui côtoient les
constructions récentes où le verre et le béton donnent au Valais son aspect moderne et citadin. " Anne Michellod,
www.vs.ch/encyclo
"Nous sommes quelques centaines à vivre dans ces maisons de bois, trop hautes, trop étroites, mais où trouverions-nous de
la place pour les agrandir ? Trois, quatre étages et la pente est si déclive qu'on entre de plain-pied du chemin dans la cuisine
(..) La maison est collée à la pente ; la pente s'appuie au ciel" Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
architecture ancienne, et propre à chaque vallée mais peu de villages préservés dans leur ensemble
"Il n'y a que quelques villages comme Grimentz qui sont fabriqués, avec des fleurs et des choses comme ça. " Jacques
Lathion
"Il n'y a pas d’identité architecturale, mis à part quelques villages comme Saas-Fee." Christian Desclouds
"Quand même, il y a certainement une vingtaine, une trentaine de villages valaisans qui méritent le détour." Hermann-
Michel Hagmann
"le bâti caractéristique de certains villages du Val d'Anniviers, du Val de Bagnes." François Perraudin
"Un bon nombre de beaux villages typiques et bien conservés, notamment en zone de montagne." Jean-Bernard Moix
"les villages de chalets de bois, les raccards." Christian Salamin
"Certains villages, Kippel, Evolène, Grimentz, les bisses" Armand Dussex
"Les villages étagés des vallées (transhumance et ingéniosité), quelques bourgs comme Saillon ou Niedergesteln, les villes de
Sion et Brigue" Marc-André Berclaz
les Valaisans victimes passives, voire consentantes, d'un phénomène de banalisation, de perte
d'identité architecturale dans les villages (suite)
"Architecture ancienne des villages, vieux chalets de bois puis, architecture horrible des années 60, HLM des villes,
gros immeubles touristiques sans âme" Christian Salamin
> en altitude, modèle hégémonique de "faux chalet alpin" sur un modèle international du tourisme (suite)
″ On assiste maintenant à une chose qui est une catastrophe, un danger de perte d'identité valaisanne par un effet d'
internationalisation par le pseudo vernaculaire : une espèce de plagiat où l’on fait du faux chalet, du faux machin, où
l’on essaie d’inventer une architecture alpine internationale "du tourisme" sans authenticité, en reprenant des éléments
de l’Engadine ou du Tyrol pour faire des chalets. C’est ce que fait Crans Montana, et que l’on fait partout avec des
complications de bois, de machins, de balustrades et de trucs, des chalets en kit, et même on importe le bois !! Le danger
c’est l'inculture de certains Valaisans qui ne savent pas reconnaître leur identité, ils trouvent ça beau et pensent donc
que c'est valaisan alors que c’est pas du tout valaisan. Ils ne savent plus faire la différence entre authenticité et
kitscheries épouvantables. Je ne veux pas critiquer Grimentz et ses beaux géraniums, mais c’est aussi une exagération."
Bernard Attinger
"C’est la globalisation alpine" Jacques Cordonnier
"On détruit de vrais chalets à l’étranger pour en faire 50 petits faux ici" Bernard Attinger
"Ce qui est aussi problématique, c’est que l’on est dans un système d’épicerie ; c'est-à-dire que le travail de l’architecte c’est
quand même de construire quelque chose dans un milieu bien précis et adapté à ce lieu autant par les matériaux, par les
ouvertures, par le climat. C’est tout ça qui va former l’architecture du lieu. C’est pour ça que l’on a quand même une
architecture de chez nous. Je veux dire à Zermatt les chalets étaient tous bien fermés avec des petites fenêtres tout ça
parce que le climat était aride, il faisait froid; donc plus on monte, plus on doit se protéger du froid. Et c’est vrai que l’on a de la
peine, aujourd’hui, à accepter cette architecture qui ne correspond pas au lieu et qui devient de l’épicerie. Le problème
c’est la série aussi." Christophe Valentini
"juxtaposition des styles d’architecture régionaux et internationaux."
Document de travail / CoManaging 210
HABITAT et URBANISME
vitalité de l'architecture moderne, mais peu valorisée et peu "patrimoniale", en dehors des réalisations
du génie civil
"Il y a des éléments d'architecture contemporaine qui sont intéressants, mais qui sont noyés dans le paysage." Hermann-
Michel Hagmann
"quelques belles constructions contemporaines : le bâtiment de la fondation Gianadda, l'église d'Hérémence, le pont du
Ganter ainsi que quelques belles réalisations d'intérêt général ou privé." Christian Salamin
"Les innovations récentes, même spectaculaires, se superposent plus qu’elles ne se substituent aux anciennes."
Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
"(..) tiraillements entre les tenants d’une vision traditionnelle et les partisans de l’architecture moderne. On peut citer
quelques exemples qui ont particulièrement marqué ces débats : l’église de Lourtier (dans sa conception originale de 1932), la
villa Veuillet, à Sion (1962-63), ou l’église d’Hérémence (consacrée en 1971), sans parler de la vitalité de l’architecture
contemporaine très bien représentée dans les édifices publics du Valais actuel." Patrick Elsig, www.vs.ch/encyclo
"Il convient aussi de ne pas oublier les réalisations de génie civil liées aux routes et aux complexes hydroélectriques,
particulièrement abondants après-guerre et marquants pour le Valais." Patrick Elsig, www.vs.ch/encyclo
"La modernité commence en 1923-33 lorsque Sartoris construit l'église de Lourtier ; le choc culturel est terrible : on dit de
l'architecte qu'il est "le bolchevique de Lourtier". Pourtant l'église trouve des défenseurs (..) Dès le milieu du XXème siècle,
de nouvelles constructions assurent cet esprit novateur : la station du téléphérique de Verbier, le centre de vacances à
Fiesch, la "nouvelle forteresse de la foi" à Riddes ; l'église du Sacré-Cœur à Brigue, et surtout "l'église cathédrale"
d'Hérémence, apothéose du béton en lyrisme de formes sculptées, en jeux d'arêtes et de rythmes plastiques, en contrastes de
masse et en spiritualité…" Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
vitalité de l'architecture moderne, mais peu valorisée et peu "patrimoniale", en dehors des
réalisations du génie civil
> les réalisations architecturales d'intérêt , selon les experts : essentiellement de l'architecture
"technique"
"Les nouvelles habitations collectives de St-Maurice qu'il faut voir, la rénovation d'un rural en dessus de Chamoson etc.
Autre alliance plus ou moins réussie, c'est l'alliance entre l'ingénieur, l'architecte et l'urbaniste; pensez par exemple
au pont en direction du Simplon, cela donne une très belle richesse." Hermann-Michel Hagmann
"Les barrages sont un élément architecturel, ils ont tous une technicité particulière" Sylvine Eberlé
"On parle des barrages, mais il y a aussi les bisses, qui reviennent à la mode" Grégoire Jirillo
"Il y a aussi l'éolienne qui se trouve à Collonges" Christine Roduit
"Les tunnels" Alain Barbey
"Le théâtre du Crochetan à Monthey" Christine Roduit
"Le bâtiment HEVs de Sierre" Hermann-Michel Hagmann
spécificités architecturales
"A côté de « l'architecture vernaculaire », il y a toujours eu une architecture internationale qui a existé en
Valais; c’est l’architecture des monuments, des églises, baroques et gothiques, des bâtiments de prestige,
que ce soit l’évêché ou le bâtiment des chanoines qui sont des architectures internationales.
Et c’est ce qui fait le contraste des églises blanches, baroques, au milieu d’un village,
Et cela continue maintenant, et les villes sont construites dans l’architecture internationale."
Bernard Attinger
patrimoine architectural riche et diversifié, avec des dominantes de patrimoine médiéval, notamment les
châteaux et le gothique tardif, et de patrimoine religieux
"Le fort développement économique et démographique du XIIIe et du début du XIVe siècle a permis une large expansion de
l’architecture gothique qui, particulièrement bien conservée dans le canton, marque le territoire d’une empreinte forte
encore de nos jours. De nombreux édifices religieux remontent à cette époque, mais on n’en conserve bien souvent que
certaines parties (clocher, chœur ou chapelle latérale). Le monument majeur est sans conteste la Basilique de Valère, à
Sion, dont l’intérêt est accentué par le rarissime contenu mobilier et décoratif qu’elle conserve encore. L’habitat civil
seigneurial est aussi particulièrement présent par les nombreuses tours fortes qui parsèment le canton (Venthône,
Rarogne), ainsi que par les châteaux de type alpin construits par l’évêque (Tourbillon, à Sion, et partiellement la Bâtiaz, à
Martigny) et les tours circulaires voulues par le comte de Savoie (Saillon, Saxon). Avec son enceinte largement conservée,
Saillon constitue un bourg très représentatif du Moyen Age. L’architecture gothique tardive forme une singularité
valaisanne, avec ses décors flamboyants qui ne passent de mode que dans la seconde moitié du XVIe siècle. De nombreux
édifices de prestige sont construits alors (ancienne église paroissiale de Rarogne, hôtel de ville de Loèche). Les anciens chefs-
lieux de dizains recèlent tous quelques maisons bien conservées de cette époque. L’ingénierie civile n’est pas en reste avec le
vertigineux pont de Stalden (Kinnbrücke) ou celui de Saint-Maurice." Patrick Elsig, www.vs.ch/encyclo
forte présence du baroque dans le patrimoine architectural et artistique
"Après le style gothique, le Valais passe presque sans transition à l’architecture baroque. Celle-ci imprègne encore très
fortement le canton, plutôt dans la partie autrefois souveraine, avec une variété et une qualité de conservation rare qui
méritent d’être mises en relief. On ne compte plus les églises et les chapelles construites, avec plus ou moins de
bonheur, dans ce style "abondant". La chapelle de Ringacker, à Loèche, ou l’église paroissiale de Reckingen en sont de bons
exemples. L’architecture civile présente aussi quelques beaux monuments, en particulier la vaste demeure Stockalper, à Brigue,
ou le château plutôt défensif de la Porte-du-Scex, à Vouvry. " Patrick Elsig, www.vs.ch/encyclo
"l'époque baroque regorge de richesses et voit éclore des personnalités marquantes, tels les sculpteurs Johann Sigristen et
Johann Ritz, et le peintre Hans Ludolf." Sabine Leyat, www.vs.ch/encyclo
"Sur les colonnes tournoyait / Le corps doré des saints. / Les autels étaient forêts, / Que de branches, de pétales ! / Dans
leurs nids d'acanthe / les angelots reposaient." (..) / L'oignon des clochers / Se plantait dans le ciel. / Oignons, petits oignons
cuivrés !" S. Corinna Bille, Fête-Dieu dans le Haut-Rhône, La montagne déserte
Document de travail / CoManaging 221
Patrimoine ARCHITECTURAL ET ARTISTIQUE
patrimoine architectural des vieilles villes occulté ou noyé dans le développement anarchique des villes
depuis l'après-guerre (cf. HABITAT ET URBANISME)
"Il y a beaucoup de beaux quartiers et tout près des verrues; C'est comme des joyaux disséminés; c'est tout petit et
autour, il y a des trucs moins bien" Anne Martin
dominante religieuse du patrimoine artistique, dont l’orgue de Valère, chef d'œuvre et "plus vieil orgue
du monde encore jouable"
" Le domaine des beaux-arts est tout aussi fécond, si l’on en juge par les importantes collections des musées qui leur sont consacrés.
Peintures, sculptures et gravures ont longtemps été destinées à orner les édifices et les ouvrages religieux. Une production plus
profane de portraits ou de scènes champêtres fait également partie du patrimoine. " Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
" On supposa, pendant fort longtemps, que l'orgue réputé comme le plus ancien jouable au monde datait de 1390, mais il n'existe aucun
document historique mentionnant l'utilisation d'un orgue à Valère avant 1433. Aujourd'hui, on estime que l'instrument fut édifié vers
1435. De style gothique, inspiré de l'orgue bourguignon, subsistent le buffet et les 135 tuyaux à forte teneur en plomb des registres
Superoctave 2', Quint minor 1 1/3' et du rang 1' de la Mixtur.
La porte à vantaux a été peinte par le Fribourgeois Peter Maggenberg entre 1434 et 1437. Le vantail gauche ouvert montre le mariage
mystique de sainte Catherine, patronne de Valère et du Valais. Entre la roue et l'épée, emblèmes de son martyre, elle reçoit, agenouillée
devant Marie et l'Enfant-Jésus, un anneau d'or des mains de ce dernier. La peinture du vantail droit appartient à la série des représentations
du " Noli me tangere ": le Christ ressuscité apparaît à Marie-Madeleine, qui le prend pour le jardinier. En 1667, le facteur d'orgues soleurois
Christopher Aebi ajouta quatre jeux, ainsi qu'un second rang à la Mixtur. Basant l'orgue sur 8', il compléta les registres gothiques existants
par Principal 8', Octave 4', Copel 4', Quint major 2 2/3' et donc le second rang de la Mixtur.
L'orgue, dans son état actuel, date de la reconstruction de 1718 par Matthias Carlen. En 1954, le facteur Kuhn et le Musée d'art de Bâle
restaurèrent l'instrument et les peintures en respectant scrupuleusement la substance d'origine.
Une telle rareté organologique est, comme il se doit, nimbée de légendes. L'orgue a-t-il été transporté à Sion à dos d'âne de l'abbaye
savoyarde d'Abondance comme butin de guerre, ou par des mercenaires suisses d'Italie? L'instrument précieux aurait-il même été vendu
pendant la Réforme par les Bernois, inconscients de sa valeur, aux Valaisans? À ces suppositions s'oppose la conviction plus prosaïque
que l'orgue a été construit et destiné, dès le début, à l'église de Valère.
Le clavier comprend 4 octaves (C à c''', 45 touches) et le pédalier une octave (C à c, 9 touches). L'octave grave du clavier et celle du
pédalier sont " courtes ", c'est-à-dire qu'il leur manque les do dièse, ré dièse, fa dièse et sol dièse. La pédale est accouplée au clavier par
une tirasse fixe et comprend en outre le registre Bourdon 16'+8', formé de deux rangs de tuyaux de bois. La pression d'air est de 45mm.
Avec ses 897 oscillations, le diapason se situe presque un demi-ton au-dessus du diapason normal. L'orgue possède un sommier à
coulisses et des tirants de fer " www.uquebec.ca
"L'église est aussi le lieu originel de la peinture valaisanne par l'ornementation illustrative et symbolique" Henri Maître, Mosaïque du
pays valaisan
Document de travail / CoManaging 224
Patrimoine des PERSONNALITÉS
de grandes figures littéraires, chantres du territoire, comme Maurice Zermatten, Maurice Chappaz,
Maurice Métral, etc
"D’aussi loin que me reviennent mes souvenirs d’enfance j’ai entendu parler de Maurice Zermatten. (..) Il allait toujours
de l’universel au particulier. C’était un classique à rebours. Mais c’est toujours le Valais intérieur qui parlait en lui,
avec cet accent léger qui traînait un peu sur les voyelles et qui allongeait insensiblement les phrases. Il était moins une
personne qu’un personnage. (..) "Quel choc ! Donc l’écrivain aussi avait besoin d’un monde, d’une terre, d’une
matière ! L’écrivain, cette fidélité à tout l’homme ! Quel choc ! Avec Zermatten arrivait le règne du cœur et du corps. Il
n’avait pas l’air de me cacher quelque chose. (..) On pouvait donc écrire, nous aussi, dans cette terre du Valais ! En
percevoir la grave musique entrecoupée de jets de lumière et la relever sur du papier. Nous aussi, de ce canton reculé,
de cette contrée de pierres fortes, nous pouvions écrire des choses belles ! Peut-être même des choses importantes
! Parler du destin des hommes de ce pays, des gens qui habitent là-haut où cessent les sentiers, si près de Dieu. (..) , je
relis Visages de Zermatten. Je pense à l’enfant que je ne suis plus et qui a si bien retenu la leçon. “ Tous les visages,
les plus frais, les plus tendres, les plus joyeux, les plus vivants, condamnés à mourir… ” Mais les poètes ne meurent
pas ; ils sont comme le Rhône ou comme ces grands fleuves, qui passent tout le temps et ne s’en vont jamais. " Jean
Romain, www.culturactif.ch
symbole de la lutte du petit peuple valaisan face aux riches familles, au pouvoir établi et aux biens
lotis : une personnalité atypique, Farinet
"Farinet est le marginal le plus discuté de l'histoire suisse. Mort tragiquement dans les montagnes du Valais, ce Robin
des Alpes, ce bandit au grand coeur, intrigue, interpelle, aujourd'hui encore. Il aimait trop la Liberté. Il aimait trop la Vie. Il
fabriquait de la monnaie qu'il distribuait à la ronde, narguant le pouvoir établi et dérangeant les bien lotis dans un monde
frappé d'injustice. Sion, Ivrea, Turin, Annecy, Chamonix... aucune prison ne put le retenir.
Né en 1845 près du Grand-St-Bernard, ce faussaire de génie a vécu durant dix ans la plus folle des aventures. Juges et
et gendarmes ont fini par l'admirer. Le peuple en fit son héros. Finalement l'autorité décide de mettre fin à sa cavale.
L'ordre est donné de le ramener "mort ou vif". La traque s'engage. Des coups de feu claquent. On découvre son corps
dans l'abîme. Il a 35 ans. C'était le 17 avril 1880. Farinet repose aujourd'hui à Saillon en Valais, dans une fosse
commune où ses poursuivants l'ont jeté, comme un chien, avec pour toute messe la ferveur populaire.
Ce Don Juan de la fausse monnaie ne cesse de fasciner son monde par son côté chevaleresque. Il est plus grand mort
que vivant. Il apporte cette bouffée d'air dont on a tous besoin, cette part de rêve qui habite chacun. C'est l'inassouvi par
excellence. La légende l'auréolait de son vivant déjà. Poètes, cinéastes, musiciens l'ont chanté. Ramuz en a fait un
roman. Honegger, Ferré, Renaud, Béjart, l'ont célébré. Jean-Louis Barrault l'a porté à l'écran. Son histoire a paru au
Japon, en Amérique. Les Amis de Farinet, sur un texte de Pascal Thurre, ont donné sur les toits de Sion un spectacle qui
déplaça des milliers de personnes. L'homme passionne car il est allé au bout de lui-même. Son goût du risque, sa
méfiance des règlements, sa fureur de vivre, sa jeunesse, sa générosité, son charisme, le rendent attachant. Farinet est
devenu le symbole des libertés montagnardes. C'est le Sioux qui refuse la file indienne. Saillon lui a dressé une vigne, en
guise de monument, "La Plus Petite Vigne de la Terre". Ses trois ceps sont travaillés par des personnalités du monde
entier et permettent de créer une bourse annuelle à but culturel ou social de 20.000 frs suisses. Cette vigne appartient
actuellement au Dalaï-Lama, après avoir été propriété de l'abbé Pierre et de Jean-Louis Barrault. L'homme n'en finit pas
de faire rêver le monde. Le mythe ne cesse de grandir. On n'arrêtera plus jamais Farinet " www.farinet.net
"Le respect des traditions et le savoir-faire des paysans, fromagers et des vignerons valaisans
permettent de tirer de chaque arpent des produits d’une exceptionnelle qualité"
brochure saveurs du Valais "
"Il n'y a pas de traditions de métiers d'art en Valais comme on l'a en Italie ou en France.
Tout est lié à la vie quotidienne, à l'usage, à l'utilité, à ce que ça peut apporter dans le quotidien"
Sylvine Eberlé
"plus de 20.000 vignerons dont la majorité a de toutes autres activités professionnelles." Bernard Arnould, In
vino veritas, site chazallet.com
"L’ingénieux système des bisses (…) a non seulement permis la bonification des pâturages,
mais a aussi entraîné des pratiques communautaires
qui ont fortement resserré les liens sociaux au sein des vallées"
Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
"deux éléments spécifiques [du climat] jouent un rôle capital pour la viticulture : les Alpes et le foehn. Les Alpes
et leurs hauts sommets forment un barrage protecteur, isolant la vallée et la protégeant partiellement des pluies (..)
Le foehn est un vent méditerranéen qui s'engouffre dans les vallées et suit le Rhône d'est en ouest. Au printemps, il
limite les risques de gel. Tout comme le Rhône, d'ailleurs, qui tempère les écarts de température. Son souffle
chaud, parfois violent, balaye les nuages. (..) Le foehn exerce une action salutaire contre le danger de pourriture
des raisins et favorise la maturation des baies. En automne, il favorise la concentration dans les baies pour les
vendanges tardives. En 1994, un record de niveau de sucre de 200 degrés Oechslé (**) avait été noté à Sion. Les 150
Oechslé, soit dans les 22 à 23 degrés d'alcool potentiel, sont régulièrement atteints." " Bernard Arnould, In vino veritas,
site chazallet.com
"Les travaux des hommes sont terminés, leur pouvoir, un moment, reste suspendu. Il n'y a plus qu'à laisser faire le
temps, désormais. Il est, avec le soleil, le seigneur et le maître. A laisser agir ces brumes qui, chaque matin,
polissent à la rosée les grappes consentantes.A laisser mordre la lumière dans ces graines molles où se parfont les
destinées" Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"le fendant est "l'écho des terres batailleuses, nectar et flamme.." Pierrette Micheloud, citée par Henri Maître,
Mosaïque du pays valaisan
> depuis au moins le XIIIème siècle, le savoir-faire des bisses traditionnels : audacieux système
d'irrigation, composante spécifique de la culture valaisanne et aujourd'hui atout touristique, voire
"récupération" …
> depuis au moins le XIIIème siècle, le savoir-faire des bisses traditionnels suite)
un art pour transformer les matières premières agricoles en saveurs, né de l'ingéniosité pour survivre
dans des conditions difficiles, aujourd'hui savoir-faire gastronomique toujours respectueux de ces
traditions multi séculaires
"Le soleil, le climat sec et les vents qui soufflent dans la vallée du Rhône ont inspirés aux Valaisans la technique du
séchage de la viande pour la conserver. Transmis de génération en génération depuis le 14ème siècle, ce savoir-faire,
fierté des producteurs, est le garant de la qualité et de la saveur de la viande séchée du Valais IGP. " Michel Logoz,
www.agrivalais.ch
"Contraints durant plusieurs siècles à l’autarcie alimentaire, les Valaisans ont développé tout un art pour transformer
leurs matières premières en produits de longue conservation ." Brochure " AOC/IGP "
"La viande séchée est le fruit d’un savoir-faire développé depuis plusieurs siècles pour conserver la viande et
constituer des réserves durables. La viande séchée du Valais a bâti sa réputation sur l’absence de fumage. Le climat
particulièrement sec et ensoleillé du Valais ainsi que les vents qui soufflent fréquemment le long de la vallée du Rhône et
dans les vallées latérales ont permis aux familles valaisannes de sécher la viande plutôt que de la
fumer. http://navig.valaisinfo.ch
"La fabrication de la Raclette est basée sur une recette ancestrale et nécessite un savoir-faire artisanal
impressionnant. Le fromage est ensuite soigné jusqu'à son point idéal de maturité. Des cultures bactériennes naturelles
spéciales permettent d'obtenir une pâte tendre et fondante. Cette flore naturelle est entièrement conservée dans les
fromages au lait cru, chauffé seulement à 37°C. " www.chateaudevilla.ch
"Splendide jardin fruitier et potager, dont on dit qu’il est la Californie de la Suisse"
Michel Logoz
Données générales
• Viticulture
> 5160 ha (2005), 1% du territoire cantonal, 5% de la surface agricole utile (69 communes viticoles)
> La production valaisanne de vins représente 39.9% de la production Suisse.
> Plus de 23'000 propriétaires de vignes, 92% pratiquent la viticulture à titre accessoire (44% du territoire viticole en
2000)
• Fruits
> 66‘655 arbres fruitiers (2001), 12ème place des cantons de Suisse avec le 3% des arbres fruitiers plantés en CH
> fruits : Abricots 577.21 ha (0.054% SAU), le valais est le plus grand producteur d‘abricots de Suisse; cerises 9.17ha;
Fellenberg 30.72ha; Fraises 51.4ha; Framboises 23.32ha (27% du marché Suisse); Poires 512.18ha (0.05% SAU) (70%
pour distilation); Pommes 1245.17ha (0.117% SAU)
• Prairies permanentes 59% SAU, Céréales 15% SAU, Pommes de Terre 1.27% SAU, Légumes 0.034% SAU
• Production fruits et légumes (2004) 78’005 tonnes; 3.8% inférieur à la production moyenne 1994-2003.
• - 1.6% de production de fruits; production maraîchère inférieure de 10.3% à la moyenne 94-03
• Le rendement brut des fruits: 63’637’323 CHF (12.8% supérieur à 2003); légumes 13’794’486 CHF (15.7% inférieur à 2003);
Rendement brut total 77’431’809 CHF (6.4% supérieur à 2003)
• Production laitière
> 2000/01: 42.6 mio de kg; 2001/02: 44.97 mio de kg; 2002/03: 44.14 mio de kg; 2003/04: 43.24 mio de kg
> 2003/04 26.17 mio destinés à la fabrication de fromage (60.5%), 17.06 mio destinés à la consommation (39.5%)
• Répartition des emplois du secteur tertiaire (selon le recensement des entreprises de 2001) l’ Hôtellerie et
la restauration représentent 12.8% des emplois; le commerce de détail et réparation d’articles 11.5%; la
construction 11.2%; la santé et les activités sociales 11%; les autres services fournis aux entreprises
5.4%; l’enseignement 5%; l’industrie chimique 4.7%; les transports terrestres 3.8%; l’administration
publique, la défense, le social, 3.7%, le commerce de gros et intermédiaires du commerce 3.1%
• Lors du recensement de 1991, le plus gros employeur du canton était la branche de la construction avec 15%
des personnes employées; la santé/activité sociale se situait en 4ème position avec 8% seulement des
personnes employées.
• Le secteur tertiaire touche 58.4% des personnes actives
• Les services fournissent 29.1% du PIB et 29% de l’emploi
• Le tourisme fournit 12.6% du PIB et 18.7% de l’emploi, ou 25.4% du PIB et 27.3% de l’emploi si l’on
considère les apports indirects à la valeur ajoutée
• L’hôtellerie et la restauration est la branche qui compte le plus d’emplois en Valais avec près de 13% du total
de l’emploi (15’006 personnes).
• 77’331 personnes actives dont 51% de femmes
• Une part très importante du produit intérieur brut du Valais (25%, respectivement 44% pour les zones de
montagne) provient de l’économie touristique.
• Enregistré en été 1999 et en hiver 1999/2000 25.5 millions de fréquence d'hôtes (nombre de nuits pour les hôtes hébergés, et
la durée du séjour pour les excursionnistes.) Haut-Valais 48.6%, le Valais central 28.6%, le Bas-Valais 22.8%
• le Haut-Valais représente 55% des nuitées; le Valais Central 29%, le Bas-Valais 16%
• En 1999, 59'000 chalets et appartements de vacances offerts à la location (Suisse : 273'000) donc une part d'environ 22%
du marché suisse et compte, en 1999, 122’381 lits recensés (total de 213’748 lits en VS). Ces 122’381 lits enregistrent environ
72% des nuitées réalisées en Valais dans la parahôtellerie et un taux d'occupation moyen d'environ 13.2%.
• Le Valais représente environ 30% des nuitées réalisées en Suisse dans les maisons et appartements de vacances
• En 2003, 45.9% des nuitées enregistrées en Valais ont été réalisées par les appartements et maisons de vacances (pour
un total, tout type d'hébergement confondus, de 11'955'000 nuitées).
• La moyenne pour tout le canton du Valais de CHF 103.- de dépense par jour, représente un total de CHF 606'669'176.-
dépensés pour 5'889'992 nuitées.
• Pour l’année touristique 2002/2003, les touristes étrangers représentaient 47.2% des nuitées enregistrées dans l’hôtellerie
et la parahôtellerie (Nuitées totales 12'016'287) (Allemands = 39.5% des nuitées étrangères, soit les 2/5 de la demande
étrangère)
• L’Allemagne, la France, la Belgique (et Luxembourg), la Grande-Bretagne et les Pays-Bas regroupent à eux 6 plus de
83% des nuitées étrangères en Valais. Cela équivaut à environ 8/10 nuitées, en diminution comparé aux 7/10 nuitées
comptabilisées pour 1990.
• Nuitées dans les hôtels et établissements de cure en Valais en 2003 : 4.1 mio de nuitées (Suisse : 31.2 mio) soit 13.1% des
nuitées totales, ce qui place le Valais en 3ème place des nuitées réalisées dans les hôtels et établissements de cure.
• Nuitées dans l’hôtellerie et la para-hôtellerie pour l’année 2002 : le Valais à comptabilisé 11'918’710 nuitées (Suisse :
64'857’409 mio) soit 18.4% des nuitées totales et se place en 1ère place des nuitées enregistrées.
• Taux d’occupation des lits dans l’hôtellerie et la para-hôtellerie : 1) Genève 48.5%, 2) Zurich 46.9%, 3) Oberland Bernois 42.6%,
4) Grisons 42.4%, 5)Valais 41.4%
Document de travail / CoManaging 252
PROFIL INDUSTRIEL et ÉCONOMIQUE
"Ce sont les grands travaux de communication et d’aménagement qui amènent de la main-d’œuvre (italienne surtout) et
assurent un démarrage économique par le désenclavement physique du couloir valaisan." Micheline Cosinschi, Le
Valais : cartoscopie d’un espace régional
"L’histoire contemporaine du canton a été très fortement marquée par les grands chantiers des barrages, des
premiers ouvrages d’avant-guerre (Barberine, Petite Dixence), aux grands chantiers des années cinquante (Grande-
Dixence, Mauvoisin) au projet mammouth de la fin du XXe siècle (Cleuson-Dixence) …" Emmanuel Reynard,
www.vs.ch/encyclo
"Le tourisme naît ainsi dans les deux dernières décennies du XIXème siècle : les citadins viennent y chercher l'air pur, les
soleil, la nature, l'homme authentique, la vieille civilisation paysanne. Pourtant le Valais officiel mettra du temps à y croire :
en 1859, les buts de la BCV sont de favoriser l'économie valaisanne, mais ils ne mentionnent pas l'aide au tourisme. ( ..)
L'explosion touristique date des années 1960-1970 : alors, la montagne "va basculer dans la sphère de la ville" écrit
Bernard Crettaz ; on va "faire de la ville" sur les terrasses et les pâturages d'altitude (..)
Après de nombreuses découvertes scientifiques, en laboratoires d'abord, puis en diverses applications, Bergès, dans la
deuxième moitié du XIXème siècle, préconise l'utilisation de la "houille blanche" pour "fabriquer" l'électricité : le Valais
se trouve immédiatement au départ des lignes de haute tension : la première concession d'eau est accordée en 1891 ; on en
comptera 93 en 1910 ; et 152 en 1940. Actuellement, le Valais produit environ 10 milliards de KWh par an. (..) Les barrages
seront construits (..) On collecte l'eau de 35 glaciers et cours d'eau ; on creuse sous roche, dans le ventre dur de la
montagne, une nervure multiple, "une tresse noire", où travaillent parfois plus de 3000 ouvriers. Pour le seul barrage de la
Grande-Dixence, du Mattertal au Val des dix, on ouvre 100 kilomètres de galeries dont le diamètre égale celui des tunnels
ferroviaires ; on installe plus de 20 chantiers d'altitude, on ouvre 75 prises d'eau, on construit 4 usines de pompage. On sait
que c'est de l'or : "le fromage nous rendait célèbres, dit Louis Baillifard, président de Bagnes, les kilowatts nous rendent
prospères." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan, 1999
un secteur primaire presque "disparu" (sauf dans l'imagerie identitaire ) au profit du tertiaire
"On estime en Valais que 5% de Valaisans vivent du travail de la terre, mais dans l’esprit des politiques il semble que ce
soit du 80%" Bernard Attinger
"L'agriculture, qui fut longtemps la principale activité du canton, a perdu de son importance. (..) Depuis la fin du XIXe
siècle s’est ainsi opérée progressivement, mais non sans heurts ni à-coups, la mutation d’une société aux formes et modes de
vie traditionnels, vers une culture citadine, technique et soumis aux contraintes de l’économie de marché. Cet espace, autrefois
essentiellement agricole, s’est définitivement transformé. (..) Entre 1941 et 1980, le secteur primaire perd 65% de sa
population active." Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional (..)
D’une société traditionnellement orientée vers l’agriculture, on est passé à une société de plus en plus diversifiée et de
spécialisation croissante. Cette métamorphose réside avant tout dans la régression de l’emploi agricole et industriel face
à la poussée spectaculaire du secteur des services. Ces activités tertiaires, les plus dynamiques, auxquelles s’ajoutent les
emplois de la construction, marquent en Valais un profil d’emploi caractéristique d’une région touristique." Micheline Cosinschi,
Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
"Notre seul produit naturel dans l'avenir sera un lac de vin et ce lac soûlera la ville. Le reste sera bazardé. Une croix sur le
passé. Et quelques momies de vaches et de mulets… Peut-être des fonctionnaires payés pour vivre en paysans lors de
la saison d'été? La campagne est dans les bobines de la Radio et du Cinéma. (..)
L'industrie rase tout, supprime radicalement la nature, la famille, les artisans et tout ce qui pense avec les mains.
Maintenant nos gens de la campagne on les voit en rêve, on en parle, on les invente; ils nous ont déjà quittés, après leur
départ on raconte des histoires de Savièse, des blagues énormes, on mime leurs gestes, leur âme, on reconstitue. (..)
Ils plantèrent un million d'arbres, les damiers géométriques et succulents. Puis ils sautèrent dans le commerce. L'hôtellerie est
leur divinité, l'horlogerie les attire. Ces ateliers d'une sinistre propreté près des forêts m'en imposent. Le grand soleil, les
blouses blanches, les pièces invisibles comme des petites fourmis de métal et la concentration derrière le binocle, l'œil dans la
loupe, voilà ! Nos hommes de plein air ont passé de l'autre côté de la vitre. Les casseurs de four d'alumine dans l'étouffant
Chippis me paraissaient plus à l'aise. " Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
mais une tradition à très forte portée symbolique, revendiquée comme une composante identitaire : la
production laitière et l’élevage de la vache d’Hérens
> Le lait entier, le lait partiellement écrémé et depuis 1996 le lait des Alpes,
> Le fromage à la coupe, fromage à raclettes, et fromage vieux ou séché à rebibes (9-12 mois), ainsi que les tommes
provenant de diverses vallées. Tous ces fromages, des pâtes pressées et mi-dures, sont fabriqués à partir de lait cru entier
pour une teneur en matières grasses de 50% au minimum. Ces fromages propres au terroir de chaque provenance (marque
du lieu d’origine incrustée dans le talon), sont acheminés à Sierre pour un affinage centralisé et y être apposé du label de
qualité VALDOR détenu par la Fédération laitière valaisanne (FLV). Sur le millier de tonnes commercialisé annuellement, les
Valaisans en consomment le 70%. Beaucoup de ces fromageries fabriquent également de délicieux séracs nature ou fumés.
Toutes les fromageries valaisannes ne sont pas affiliées à la FLV.
> Les yaourts
"L’augmentation de la productivité laitière a compensé la baisse du cheptel. La production moyenne par vache est
néanmoins faible(à peine 2'500 kilos alors que la moyenne suisse est de plus de 3'500 kilos)." Micheline Cosinschi, Le
Valais : cartoscopie d’un espace régional
"L’importance de l’économie laitière pour le milieu montagnard est évidente si l’on songe que 77% des livraisons
proviennent de la zone montagne." Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
"La Suisse a produit 14 300 tonnes de fromage à raclette l’an dernier, essentiellement pour la consommation indigène,
dont 2000 tonnes environ provenaient du Valais (1500 des fromageries, 500 de l’alpage)." Charles Pralong, www.lecourrier.ch
14/02/2002
"La fabrication de la Raclette est basée sur une recette ancestrale et nécessite un savoir-faire artisanal
impressionnant. Le fromage est ensuite soigné jusqu'à son point idéal de maturité. Des cultures bactériennes naturelles
spéciales permettent d'obtenir une pâte tendre et fondante. Cette flore naturelle est entièrement conservée dans les
fromages au lait cru, chauffé seulement à 37°C." www.chateaudevilla.ch
Document de travail / CoManaging 258
PROFIL INDUSTRIEL et ÉCONOMIQUE
mais une tradition à très forte portée symbolique, revendiquée comme une composante identitaire : la
production laitière et l’élevage de la vache d’Hérens (suite)
"L’élevage de la vache d’Hérens représente, en marge d’une culture marchande généralisée, le goût de l’élevage,
l’amour du jeu ou le sens de la communauté. Cette tradition identitaire ancienne qui se coule dans la modernité, porte
les fiertés, les passions et les enjeux d’une sociabilité élargie. (..) Signe des temps, les dépositaires de la tradition ne sont plus
uniquement les paysans de montagne. Dans certaines vallées, les notables, à travers les grandes fêtes du patriotisme
valaisan que sont les combats organisés, font entrer la race d’Hérens dans la société marchande et lui donne de
nouvelles références identitaires." Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
"Ils sont une dizaine, là-haut, toute une petite communauté ayant ses lois strictes, son organisation précise. Une
hiérarchie rigoureuse. D'abord : Le maître. Il fait le fromage. Tous lui doivent le respect et l'obéissance. Il fixe l'heure
du lever, préside aux repas, ordonne la prière commune du soir. Il décide, gronde, punit, récompense. Il assume la
responsabilité générale de l'entreprise et bénéficie d'égards considérables. Il boit le premier à la seille domestique, après la
traite, le premier, reçoit l'hommage des villageois qui montent, le dimanche, pour voir si tout va bien. Qu'on ne s'avise pas de
le contredire. Toute autorité vient de Dieu, la sienne plus qu'une autre. Quand il officie, je veux dire, quand il fait son fromage,
on ne doit pas s'approcher de lui qu'avec humilité. – Pâtre, faut-il dire, comme on dirait : - Majesté, ou excellence…Sous
la pointe de la pyramide, il y a le maître-berger. C'est une sorte de premier ministre. La garde du troupeau lui incombe et le
rationnement de l'herbe sur l'alpage. Ni trop ni trop peu est sa règle. Les bêtes ont droit à trois repas, comme les hommes. Le
maître-berger délimite la surface de chacun d'eux. La tradition lui indique que dans un tel parchet, ses prédécesseurs
donnaient ( on est bien obligé de traduire littéralement) six ou sept soupers, selon que l'année était sèche ou humide."
Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
dominante industrielle dans les domaines de la chimie, l’hydro-électrique et l’aluminium mais orientation
actuelle vers la haute-technologie : tertiarisation et caractère international d'une industrie de pointe (suite)
> une industrie performante sur le marché mondial, orientée vers la pharmaceutique, les biotechnologies
et hautes technologies
"Des entreprises de pointe en plein développement" Roland Vergères
" De nombreux groupes mondiaux ont leur siège en Valais, dont le producteur canadien d’aluminium Alcan avec ses usines
de Steg/Sierre/Chippis (anciennement Alusuisse), l’entreprise Novartis, Ciba spécialités chimiques, ainsi que l’entreprise leader
de l’agribusiness Syngenta à Monthey et le groupe Lonza à Viège. Les lieux de production d’énergie électrique ont ainsi vu naître
des usines électrochimiques qui sont devenues les grandes industries de la chimie et de la métallurgie que nous connaissons
aujourd’hui. " Michel Clavien, www.vs.ch/press
"Les entreprises allemandes se sentent manifestement bien en Valais, comme en témoignent la maison Bosch (avec sa filiale
Scintilla à Saint-Nicolas et à Steg) ou les Forces motrices EnBW SA (avec la reprise de la division énergie de Lonza en été
2001). La philosophie et les démarches de la Suisse en matière de qualité ont certainement contribué au succès mondial des
outillages électriques Bosch ; les entreprises allemandes entendent profiter de la qualité suisse. " Michel Clavien,
www.vs.ch/press
" le Valais est, en importance, le deuxième site chimique de Suisse. A côté d’un grand nombre de groupes internationaux,
des PME ultra spécialisées dans l’industrie pharmaceutique et la biotechnologie se profilent avec succès sur les marchés
mondiaux. " Michel Clavien, www.vs.ch/press
" Les véritables fleurons de l’histoire récente de l’industrie valaisanne se retrouvent dans la fabrication de pierres
précieuses artificielles, les produits cosmétiques et de parfumerie, les machines à tricoter pilotées par ordinateur, les
pompes, les machines-outils, les robots industriels ou les appareils médicaux. On trouve des entreprises performantes
dans l’industrie horlogère et la branche de manufacture des matières synthétiques. En tant que canton industriel, le Valais
dispose en outre d’un réseau dense de sous-traitants dans l’industrie métallurgique et électronique. L’acquisition de
connaissances en ingénierie dans les domaines de l’approvisionnement en énergie, de la protection de l’environnement et de
l’infrastructure touristique est étroitement liée à la compétence industrielle. " Michel Clavien, www.vs.ch/press
Document de travail / CoManaging 262
PROFIL INDUSTRIEL et ÉCONOMIQUE
"excellence" touristique :
> actuellement 1er canton touristique et LA région suisse de vacances par excellence dans l'imaginaire
national
"Actuellement le premier canton touristique de Suisse, le Valais ressort de l’imaginaire national comme LA région de
vacances helvétique par excellence." Julien Guérin, Tourisme et utilisation du sol dans le canton du Valais, Mémoire de
licence, Université de géographie, Université de Lausanne, mars 2005
> l’hôtellerie en deuxième place après les commerces de détail comme source d’emplois
" Hormis la chimie, le Valais présente également une part plus importante d'emplois que la moyenne nationale dans les
secteurs des activités hôtelières, de la construction et du commerce de détail. Les petites et moyennes entreprises (PME)
sont majoritaires dans la répartition par classe de taille des industries, avec près de 80 % du total valaisan. Les grandes
entreprises de plus de 200 emplois représentent un quart de pour-cent du total des entreprises industrielles mais fournissent plus
de 20 % des emplois, soit presque autant que les PME de moins de 10 emplois. " Michel Clavien, www.vs.ch/press
Document de travail / CoManaging 264
VIE ET EQUIPEMENTS CULTURELS, ACTIVITÉS et ANIMATIONS
"Aujourd’hui, toutes les petites villes, et même plusieurs villages, se sont dotés d'une ou plusieurs salles de spectacles,
et organisent durant la saison d'hiver des concerts."
Michel Veuthey, www.vs.ch/encyclo
"L’apparition, au fond des vallées, des stations de sport d’hiver, ainsi que l’accroissement du nombre d’installations
sportives ont profondément modifié les loisirs. Sports d’hiver ou d’été, cinéma et spectacles, clubs en tous genres,
la palette des activités s’est sensiblement accrue"
Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
"Grand évènement de la vie valaisanne, la désalpe suscite un engouement tel qu’on vient de loin
pour assister à ce rituel automnal et aux festivités qui l’accompagnent."
Michel Logoz, www.agrivalais.ch
Document de travail / CoManaging 265
VIE ET EQUIPEMENTS CULTURELS, ANIMATIONS ET ACTIVITÉS
un éventail de musées aux thèmes originaux et variés et présence de la Fondation Pierre Gianadda
reconnue internationalement
une vie culturelle dynamique qui mobilise : soutien de l’état , associations et rayonnement de certains
lieux phares comme la Fondation Gianada
large offre d’activités et d’équipements sportifs et impact positif du développement touristique pour les
Valaisans
toutes les ressources de la montagne
nombreuses compétitions internationales : golf, ski, le Rallye international du Valais, etc
mélange du côté festif du Valaisan et de l'esprit communautaire traditionnel, propices à l'existence et au
succès d'une quantité pléthorique d'évènements, mobilisants pour le Valais et valorisants pour son image
> une offre de festivals de musique particulièrement variée et de qualité, dont certains de renommée internationale,
et fort engouement pour la musique classique
> nombreux spectacles de troupes de théâtre amateur
> forte présence de festivals liés aux goûts et saveurs, notamment la vigne et le vin
> "ritualisation" des traditions montagnardes
un éventail de musées aux thèmes originaux et variés et présence de la Fondation Pierre Gianadda
reconnue internationalement
•6 musées cantonaux : Musée cantonal d'histoire naturelle (Sion), Musée cantonal d'histoire (Sion), Musée
cantonal des beaux-arts (Sion), Musée cantonal d'archéologie (Sion), Musée cantonal de numismatique (Sion),
Musée cantonal d'histoire militaire (Saint-Maurice)
•pas de musées nationaux
•52 Musées d’importances diverses,
•Albinen, Alte Mühle; Bettmeralp, Chunschtspycher, Eiswelt Bettmerhorn; Brig, Galerie Jodok, Galerie zur Matze;
Champéry – Chandolin, Espace Ella Maillart; Crans – Montana, Galerie Caroline Dechamby, Galerie des neiges, Le
Grand Lens, Musée d'Alpage de Colombire, Tornabuoni Arte - Galerie d'art contemporain; Ernen Mühlebach
Steinhaus Ausserbinn, Museum Jost Sigristen, Musée de l'église, Ratshaus mit Erner Schriften; Evolène, Musée La
Demeure du Châtelain; Fully, Musée local de la Fondation Martial Ançay; Hérémence, Musée artisanal; Martigny,
Fondation André Guex-Joris, Fondation Bernard & Suzanne Tissières, Fondation Louis Moret, Fondation Pierre
Gianadda, Galerie Laforet, Galerie Latour, Galerie d'Art Carray, La Fenice, Le Manoir de la Ville de Martigny, Le
Moulin Semblanet, Mazot-musée de Plan-Cerisier; Raron, Museum auf der Burg; Saas Fee, Le Musée de Saas,
Musée de la boulangerie; Saillon, Musée de la Fausse Monnaie; Salgesch, Musée Valaisan de la Vigne et du Vin -
Zumofenhaus; Sierre, Espace Daetwyler, Forum d'art contemporain, Galerie Jacques Isoz, Musée Charles-Clos
Olsommer, Musée Rainer Maria Rilke, Musée Valaisan de la Vigne et du Vin - Château de Villa, Musée des étains;
Sion, Maison de la Nature, Musée cantonal d'histoire, Musée Ancien Pénitencier, Musée cantonal d'archéologie,
Musée cantonal d'histoire naturelle, Musée cantonal des Beaux-Arts, Musée de l'Evêché; Troistorrents – Chablais,
Vieux moulins de la Tine; Verbier, Musée Espace Alpin; Veyras, Charles Clos Olsommer; Visp, Printorama
Druckereimuseum; Vissoie, musée des Patoisants, Zinal, La vieille maison d'habitation…
•5 Fondations orientées vers l’art ou la conservation d’antiquités et d’objets d’importance culturelle
•1 Musée des Beaux-Arts
Document de travail / CoManaging 267
VIE ET EQUIPEMENTS CULTURELS, ANIMATIONS ET ACTIVITÉS
un éventail de musées aux thèmes originaux et variés et présence de la Fondation Pierre Gianadda
reconnue internationalement (suite)
•4 Musées dédiés à un artiste Espace Ella Maillart , Espace Daetwyler, Musée Rainer Maria Rilke, Musee
Charles Clos Olsommer
•16 Moulins (céréales et scieries)
•3 Forts militaires + 1 musée cantonal d’histoire militaire
•Musées traitant de l’Espace alpin (2)
•Vie dans les villages valaisans (14) et artisanat (1)
•D’autres thèmes intéressants: Musée suisse de spéléologie, Maison Gard et musée de la pierre ollaire,
Musée et chiens du St-Bernard, Musée de la boulangerie, Musée de la Fausse Monnaie, Musée des
Traditions et des Barques du Léman, Musée Valaisan de la Vigne et du Vin, Musée des étains, Musée
cantonal de numismatique, Printorama Druckereimuseum, musée des Patoisants, Forge Oreiller...
•Ecomusées, espaces d’exposition et de sensibilisation à la nature et l’environnement (Centre Pro-
Natura Aletsch, Ecomuseum Simplon, Musée cantonal d'histoire naturelle, Maison de la Nature de Montorge)
"Gianadda est un phare très attractif pour l'extérieur qui cohabite avec un foisonnement de propositions culturelles."
Hermann-Michel Hagmann
"Ainsi, avec la Fondation Gianadda, Martigny est devenu l’un des pôles de la vie culturelle valaisanne." Anne Michellod,
www.vs.ch/encyclo
"En parcourant le Valais on ne compte pas moins de 80 musées locaux. Le développement de ces initiatives destinées à
mettre en valeur le patrimoine des communes s'accompagne d'une volonté de qualité. On ne se limite plus à exposer de
vieux outils d'autrefois. Parmi les musées locaux les plus intéressants, on citera Saint-Gingolph qui évoque la navigation sur
lac Léman, Lourtier et son histoire des glaciers, St. Niklaus et son Musée des guides de montagne, le Grand-St-Bernard et le
Musée de l'hospice (le plus haut et le plus ancien musée du Valais), Musée valaisan de la vigne du vin au château de Villa
Sierre... " http://www.valaisartdevivre.com
Document de travail / CoManaging 268
VIE ET EQUIPEMENTS CULTURELS, ANIMATIONS ET ACTIVITÉS
Musique 64Brass Band : excellence (7), 1re classe (13), 2e classe (17), 3e classe (22), 4e classe (1), sans classe (4),
40 Harmonies excellence (1) 1re classe (8), 2e classe (7), 3e classe (18), 4e classe (2), sans classe (4), Fanfares
(48): excellence (0),1re classe (5), 2e classe (8), 3e classe (11), 4e classe (0), sans classe (24),
353 Chœurs
pas d'Opéra
Conservatoire cantonal du Valais (musique, danse, théâtre)
Haute Ecole de Musique HEM-Vs: Conservatoire Supérieur et Académie de Musique Tibor Varga (Cette entité est
le fruit du regroupement des classes professionnelles du Conservatoire Cantonal de Musique et de l'Ecole Supérieure
de Musique de Sion, ainsi que de l'Académie de Musique de Sion, pour la formation continue )
2 orchestres renommés Orchestre de Chambre du Valais, Orchestre de l’Académie Tibor Varga
38 Guggenmusic (http://www.guggemusig.ch, http://www.gavro.ch/liens.htm)
Musique actuelle : environ 90 groupes et 400 artistes répertoriés en VS par l'association Musique pour Tous (2001)
Salles de spectacle 11 salles de spectacle et de théâtre: Théâtre du Crochetan, Théâtre Les Halles, Salle de la Matze, Théâtre de
Valère, Théâtre Interface, Theater La Poste, Théâtre du Martolet, Le Petithéâtre, Théâtre Le Baladin, Teatro Comico,
La Belle Usine de Fully
94 salles de spectacle, refuges, caveaux accueillant de manière périodiques des spectacles, théâtres, et
concerts d’enverguer locale (www.mosquitos.ch)
Danse 29 Compagnies de danse (www.motionsound.com) (salsa, ballet,classique, hip-hop, ragga,jazz, tango, orientale,
afro contemporain, moderne…)
pas d'école de danse professionnelle
Théâtre 5 Compagnies labellisées « ThéâtrePro-VS » (ThéâtrePro-VS a pour objectif d’encourager et de soutenir le
développement de la création théâtrale professionnelle en Valais.)
45 Troupes de théâtre non professionnelles dont
24 membres de l’Association des sociétés du théâtre amateur valaisan
30 membres de la Fédération Suisse des Sociétés Théâtrales d'Amateurs
20 membres de la Volkstheatervereinigung Sektion Deutsches Wallis
pas d'écoles de théâtre cantonale, nationale, ou professionnelle, 4 écoles régionales diverses
Document de travail / CoManaging 269
VIE ET EQUIPEMENTS CULTURELS, ANIMATIONS ET ACTIVITÉS
Livres-Archives 1 bibliothèque Cantonale répartie sur 4 sites (Médiathèque Valais-St-Maurice, Martigny, Sion (2), Brig)
Bibliothèques et points de lecture (120) communales 42, municipales 3, régionales 4, autres
(scolaires etc) 64, Centre documentaire 1, Point lecture 4, sonothèque 1, phonothèque 1
Médiathèques 13 (dont 4 d’importance cantonale)
Centre valaisan de l'Image et du Son (Médiathèque Valais-Martigny)
Archives cantonales valaisannes (1) (Médiathèque Valais-Sion)
Archives ecclésiastiques (4) Archives de l'évêché de Sion, Archives du vénérable chapitre de Sion,
Archives du Grand-Saint-Bernard, Archives de l'Abbaye de Saint-Maurice,
Archives municipales (1) de la ville de Sion
(Association Valaisanne d’Etudes Généalogiques (AVEG), Société d’Histoire du Valais Romand, Société
d’Histoire du Haut-Valais, Institut Universitaire de Recherches sur l'Histoire de l'Arc Alpin, Le
Walserinstitut, Centre Régional d'Etudes des Populations Alpines (CREPA)
12 éditeurs recensés
Carnavals remarquables Carnaval de Miège, Monthey, Sion (prix du tourisme 2006 de Sion), St-Maurice, Lötschental, Evolène et
beaucoup d’autres moins importants (Carnaval d'Anzere, Carnaval de Martigny, Carnaval de Sierre/Zinal,
Carnaval de Chandolin, Carnaval D'anniviers, Carnaval de Vercorin, Carnaval de St Luc, Carnaval du Val d'Illiez,
Carnaval de Saxon, Carnaval de Fully, Carnaval de Grimentz - St Jean, Carnaval de Torgon, Carnaval du
Bouveret, Carnaval de St Gingolph, Carnaval d'Evionnaz, Brandons de Bovernier, Carnaval des Enfants Ardon,
Carnaval de Champoussin, Caranaval de Champéry, Carnaval de Bagnes, Carnaval de Savièse etc)
Festivals Musique classique (9) : Flâneries Musicales de Champéry; Ernen, Village de la Musique; Mùsica Romântica
Saas-Fee; Saas-Fee International Alpine Music Festival; Festival International de Musique de Sion-Valais;
Concours International de Violon Sion-Valais; Verbier Festival & Academy: Zermatt-Festival; Festival international
de l‘orgue ancien et de la musique ancienne
Musiques du monde (3) : Guiness Irish Festival, GospelAir Martigny, la journée des 5 Continents
Musique actuelle d’importance nationale (2) : Open Air Gampel,Caprice Festival
Musique actuelle autres : Tohubohu, Bonafiesta, Fully-sous-roc, Festiv Sion, Walliser Summerise, Scandia
Montana, Vercojazz…
Folklore (5) : Festival international folklorique d'Octodure, Festival international de folklore et d‘arts traditionnels,
Festival international de Cor des Alpes à Nendaz, Fête cantonale des costumes à Loèche-les-Bains, Open air de
Schwiizer Örgeli (joueurs d’accordéon)
Littérature et poésie (3) : Festival Rilke, fête du livre de St-Pierre de Clages, Rencontre Internationale du Livre
de Montagne
Festivals et manifestations diverses: Fête de la Montagne Champéry; Schäferfest, fête des bergers et des
moutons; Vinea, Rencontres Vinicoles du Valais; ballade des saveurs, Conthey; Foire du lard, Martigny;
Combats de reines 9 combats de reines organisés par la Fédération Suisse d’élevage de la Race d’Hérens en
2006
La finale Cantonale 2006 a attiré près de 10’000 spectateurs
TOURISME VERT
23 sentiers didactiques proposés par Randonature.ch: Plantes médicinales et prairies maigres Vallée de Binn,
paradis des minéraux, A travers les Alpes sur les traces de Stockalper , "Sentier des sens", Centre de protection de la
nature de la forêt d'Aletsch, Vie quotidienne sur l'alpage et tourisme hôtelier, Jardin botanique Ricola - tout vient de la
nature, sentier didactique du Safran, Sentier Maurice Zermatten, Sentier viticole , Sentier nature des Follatères, Sentier
planétaire, Sentier des bisses…
Pèlerinage de Longeborgne (ermitage) est le pèlerinage le plus florissant du Valais avec 50’000 visiteurs chaque
année! + Nombreux chemins de croix de petite importance
Deux-roues 3’664.5 km de parcours VTT balisés (210 parcous balisés par Valrando)
614 km d’itinéraire cyclable (Valrando)
Transports spéciaux 6 Trains touristiques proposés par Myswitzerland.ch : Glacier Express (une partie de l’itinéraire),Lötschberg-
Centovalli (une partie de l’itinéraire), Gornergrat Bahn, Täsch-Zermatt, Mont-Blanc St-Bernard, AOMC
6 Funiculaires, dont funiculaire historique du Châtelard, le plus raide du monde à deux cabines (68%) (2000)
567 remontées mécaniques; 53 téléphériques, 45 télécabines, 109 télésièges, 354 téléskis, 6 funi (2000)
une vie culturelle dynamique qui mobilise : soutien de l’état , associations et rayonnement de
certains lieux phares comme la Fondation Gianada
"L’Etat et ses institutions jouent un rôle important, aussi bien en soutenant des créations nouvelles, qu’en
donnant aux artistes le moyen de diffuser leurs oeuvres et de rencontrer leur public. Le service culturel est chargé
de la conservation du patrimoine artistique, littéraire et audiovisuel du canton ainsi que du soutien à la création
contemporaine.
Bien évidemment la culture n’est pas laissée à la seule initiative de l’Etat. De nombreuses associations animent la vie
artistique du canton, et la présence d’artistes de renommée internationale, tel Maître Tibor Varga, confèrent un
rayonnement important aux manifestations qu'ils soutiennent. Le succès remporté par des lieux devenus emblématiques
suscitent d’autres activités. Ainsi, avec la Fondation Gianadda, Martigny est devenu l’un des pôles de la vie culturelle
valaisanne. " Anne Michellod,www.vs.ch/encyclo
large offre d’activités et d’équipements sportifs et impact positif du développement touristique pour
les Valaisans
" Les Valaisans d’aujourd’hui, (..) ne sont plus, et depuis longtemps, des nomades qui suivent leurs vaches de la plaine à la
montagne, déménageant plusieurs fois par an. L’apparition, au fond des vallées, des stations de sport d’hiver, ainsi que
l’accroissement du nombre d’installations sportives ont profondément modifié les loisirs. Sports d’hiver ou d’été,
cinéma et spectacles, clubs en tous genres, la palette des activités s’est sensiblement accrue. " Anne Michellod,
www.vs.ch/encyclo
"L'Open de Suisse a derrière lui un long passé, puisqu'il a eu lieu pour la première fois en 1923. Il n'existait alors en
Suisse que onze parcours de golf. C'est le plus ancien d'entre eux, celui d'Engadine-Samedan, créé en 1898, qui organise les
premières éditions de l'épreuve. Jusqu'en 1938, l'Open se déroule tantôt en Engadine, tantôt à Lucerne, ainsi qu'à Lausanne et
Zürich Zumikon. En 1939, pour la première fois, l'Open de Suisse est joué sur 72 trous à Crans-sur-Sierre. Son vainqueur en est
le professionnel français Fifi Cavala. " www.omegaeuropeanmasters.com
"Depuis plusieurs années, les European Masters occupent une position de choix dans le calendrier du circuit
européen. En tant que tournoi aux exigences sportives élevées, il joue également la carte de la convivialité grâce à l'ambiance
incomparable de Crans-Montana. Les spectateurs apprécient autant que les joueurs ce rendez-vous de septembre; pour eux, se
rendre en Valais représente une expérience authentique, alpine, presque bucolique et unique. Bien que totalement concentrés
sur leur jeu, ces professionnels démontrent néanmoins à Crans-Montana un style décontracté. Le golf à une altitude de 1500
mètres apporte, dans tous les sens du terme, une bouffée d'air frais. " www.myswitzerland.com
"Du 7 au 10 septembre 2006 se déroulera à Crans-Montana l’un des plus prestigieux tournois de Golf d’Europe. L’Omega
European Masters rassemble les meilleurs joueurs de la planète. Venez nombreux admirer les exploits de ces professionnels
dans un décor majestueux, bercé d’air pur et de soleil, avec face à vous les plus hauts sommets, du Cervin au Mont-Blanc…
Alors n’hésitez plus, assistez à cet événement incontournable! " http://www.matterhornstate.ch
> une offre de festivals de musique particulièrement variée et de qualité, dont certains de renommée
internationale, et fort engouement pour la musique classique
" En été, cette activité diminue, mais, en divers lieux, les stations prennent le relais, offrant à leurs hôtes des séries de
concerts, classiques ou contemporains. Si les principaux festivals sont basés à Sion, Ernen et Verbier, ils essaiment dans
chaque région. Les festivals d'Ernen, de Sion et de Verbier s'accompagnent d'académies, dont les professeurs et les élèves,
venus de nombreux pays, offrent aussi de multiples récitals en plusieurs lieux. (..) Aujourd’hui, toutes les petites villes, et
même plusieurs villages, se sont dotés d'une ou plusieurs salles de spectacles, et organisent durant la saison d'hiver des
concerts, dont ceux particulièrement prisés mis sur pied à la Fondation Gianadda à Martigny ou auThéâtre La Poste à Viège. "
Michel Veuthey, www.vs.ch/encyclo
Document de travail / CoManaging 277
VIE ET EQUIPEMENTS CULTURELS, ANIMATIONS ET ACTIVITÉS
> forte présence de festivals liés aux goûts et saveurs, notamment la vigne et le vin
"Sierre a essayé de creuser le sillon de la vigne et du vin : Musée de la vigne et du vin, écomusée, sentier vitivinicole (qui est
une première d'une alliance entre haut et Bas Valais…), sensorama .."
" VINEA s’inscrit en lettres d’or dans l’agenda des oenophiles. Pas question de rater le plus grand salon suisse de vin qui
se tient chaque année, le premier week-end de septembre, à Sierre, au coeur du Valais (suisse). Pour l'occasion, la cité
se transforme en imposante oenothèque en plain air, proposant à la dégusation plus de 1500 crus d'une quarantaine de
cépages différents. Cette riche palette va des spécialités valaisannes autochtones telles le cornalin, l'amigne, ou la petite
arvine aux vins plus répendus tels le pinot, le gamay ou le chardonnay, sans oublier les crus d'assemblage ni les Grains
Nobles, ces splendides vins doux naturels du Valais. " www.vinea.ch
"Tout est dit quand il a dit qu'il était valaisan. Il est différent parce qu'il est valaisan" Sylvine Eberlé
"Haut-Valais et Bas-Valais, ce sont deux mondes différents mais tout le monde est valaisan,
il y a simultanément un sentiment d'appartenance locale (à son clocher),
d'appartenance au Haut ou au Bas-Valais, et une appartenance au Valais lui-même"
> l'esprit "village" : tendance à l'esprit de clocher et place particulièrement importante accordée à "la
dimension locale"
Cet attachement à une organisation sociale à taille humaine se manifeste même dans les petites villes qui gardent l'esprit
"village"
"Très fort sentiment d'appartenance, de notion de communauté, de village" Christine Roduit
"Il y a tout l'aspect de la structure sociale du canton. C'est vrai, je reconnais aussi l'esprit de clocher, voilà on est bien
chez soi" Jean-Marie Bornet
"En Valais, quand on aborde les problèmes, on le fait toujours de manière locale, par le petit, par le clan. On pense peu à
l'échelle du Valais . Ce n'est pas un problème d'identité, mais de la manière d'aborder les problèmes" Jacques Cordonnier
"Le Valais souffre de l’esprit trop régionaliste et cela peut être une force ou une faiblesse. Souvent un frein" Hermann-
Michel Hagmann
" Pendant longtemps, la presse écrite a constitué, tant dans le Haut que dans la partie romande, le seul média à proprement
parler valaisan. Le succès des quotidiens ou des journaux de partis politiques est sans aucun doute dû à la part
importante consacrée aux informations régionales, qu'elles soient politiques, culturelles ou sportives. La recette de ce
succès tient en un mot : proximité. Mais, depuis une quinzaine d’années, d’autres médias sont venus enrichir le paysage
médiatique : des radios locales et une chaîne de télévision régionale donnent aux Valaisans un regard plus riche,
puisque différencié, sur leur pays et les événements qu’il vit. " Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
"Parmi les visiteurs qui prennent le temps de côtoyer plus attentivement les Valaisans, qui oserait affirmer à un Evolénard qu’il
ressemble à un habitant de Saint-Martin, à un Saxonain qu’il s’apparente à un Fulliérain ou à un Martignerain qu’il présente les
mêmes traits qu’un habitant de la vallée de Conches ? Personne ne s’y aventurerait car le risque de heurter les fiertés
respectives est élevé. " Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
spécificité d'une identification au "territoire" lui-même et d’un sentiment d’appartenance "physique" (suite)
> la fierté de sa singularité
"J’ai l’impression d’appartenir à une race à part !" Jacques Lathion
"Tout est dit quand il a dit qu'il était valaisan. Il est différent parce qu'il est valaisan" Sylvine Eberlé
"le vignoble valaisan partagé par plus de 23'000 propriétaires constituerait une image identitaire à laquelle les Valaisans
s'identifient et qu'ils souhaitent faire connaître également à l'extérieur du canton. Ce serait une image créée à partir d'une
particularité qui différencie le Valais des autres régions. " Joëlle Schneider, Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" Puisqu’il y a des montagnes, puisqu’il y a des populations dans ce milieu, ces populations doivent avoir des
caractéristiques différentes. " Debarbieux, http://www.aix-mrs.iufm.fr
un droit à l'appartenance assez "fermé" : toujours une très grande importance accordée à la filiation, à
la famille et même simplement au nom
"Il y a les Valaisans et les étrangers (ndlr : l'étranger peut être suisse…)" F.Claivaz
"Si l'on croise quelqu’un en Valais il vous demande le nom de votre père : "T'es la fille à qui?". Tout le monde se connaît, le
microcosme social valaisan est très réduit. Sans un nom valaisan en Valais c’est très difficile, y compris pour chercher
un emploi." Sylvine Eberlé
"On a l'impression que l'on ne peut pas entendre un nom étranger: On essaye de vouloir comprendre un nom à
connotation valaisanne. Quand je me présentais « Vaucher », par exemple on comprenait quelque chose comme «Rossier».
Ou alors on constatait que je n’étais pas valaisanne et l'on me demandait alors si j'étais ou non catholique." Anne
Martin
"Le fils continuera à faire paître sa vache sur le terrain qui appartenait à son père…"
"Par exemple, si l'on n'a pas de famille ici, c'est difficile d'élever des enfants par manque de structures d'accueil, à cause
de la solidarité au sein des familles, il n'y a pas eu nécessité de développer une politique familiale…."
"Pour les amis de l’extérieur je suis la « Valaisanne ». Valaisan pour les extérieurs, mais pas valaisan pour les Valaisans" .
Sylvine Eberlé
"Le réseau ne fonctionne pas si l'on n'est pas valaisan (le nom par exemple)"
"Le Genevois qui vient habiter en Valais sera un étranger à la Sage jusqu’à sa mort, y compris son fils" Sylvine Eberlé
"En fin de compte, on ne peut pas devenir valaisan…"
"Selon la coutume ils enivrèrent le messager. (Cette coutume chez nous de renvoyer les gens soûls, on l'a gardée ; forcez-les
à boire, forcez-les à passer sous le joug des ceps!)" Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"Le Valais accepte cette image imposée de l'extérieur qu'on lui présente comme traduisant son identité vraie et profonde.
Rares sont ceux qui s'y opposent (..) On peut par exemple songer aux villageois de Champéry
qui créent l'Association du Vieux-Champéry dont les productions et cortèges en costume ancien
répondent à la soif de pittoresque des touristes." Alain Clavien, www.memo.fr
"Nous allons organiser en folklore même les avalanches." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"Il y a un problème de transmission des bons côtés de l'identité, on a un énorme travail à faire pour éduquer le Valaisan à
connaître ce qu'on a, à sensibiliser à nos richesses" Marie-Claude Morand
"En Suisse alémanique, le cliché habituel du Valaisan représente un paysan au sang chaud
et en révolte permanente qui jette ses tomates au Rhône" Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan
aujourd’hui
"Il y a un réflexe valaisan envers le reste de la Suisse. C’est loin la Suisse !" Jean Bonnard
"Quand on voyage, beaucoup de gens ne savent pas où est le Valais" Anne Martin
Document de travail / CoManaging 290
QUESTIONS D 'EGO / ATTRACTIVITÉ
DONNÉES OBJECTIVES
En 2004, 17.5% de la population valaisanne était étrangère (17.3% en 2000), soit 50'628 résidants (Suisse: 2000 =
20.5 %, 2004 = 22.1%)
Augmentation de la population étrangère de 24% entre 1990 et 2000 contre 6% de la population d'origine Suisse
27.5% de la population étrangère a moins de 20 ans et seulement 5% plus de 65 ans
La population active en Valais représente un taux très inférieur à la moyenne Suisse 46% de la population (CH:
56%); hommes 54.2% (CH: 63%), femmes 37.9% (CH: 48.8%), étrangers 50.5% (CH: 68%)
Taux de chômage inférieur à la moyenne nationale : 2.5% au 31 juillet 2006 contre 3.1% pour la Suisse.
dernière position des cantons suisse en revenu moyen par habitant CHF 36'850.- en 2004, soit le 68% de la
moyenne suisse (CHF 54'496) (Le canton de Bâle-Ville, 1er de liste, enregistre un montant de CHF 107'592.- par
habitant !!!)
3'523 Valaisans touchent l'aide sociale, soit 1.3% de la population alors qu'en Suisse 3% de la population touche
l'aide sociale. Le Valais est en 5ème position, à égalité avec le canton des Grisons. (2004)
3ème croissance de la population 1er exploitation dont la surface cultivée mesure de 0 à 1 hectare (1985)
6ème nbre de personnes par ménages (1980) 1er surface utilisée par les vignes
9ème certificats de maturité délivrés (1989) 3ème superficie totale
9ème dépenses publiques pour l’enseignement, la culture et le 11ème surface agricole utile (1985)
sport (1989) 24ème densité de population
10ème taux de natalité (1989) 26ème surface agricole utile par exploitation (1985)
14ème part des femmes dans les certificats de maturité (1989) 26ème surface agricole utile par exploitation de montagne (1985)
19ème divorce pour 1000 habitants (1989)
Économie Équipements
5ème croissance des personnes employées dans le secteur des 2ème taux de logements vacants (1989)
services (1975 - 1985) 2ème dépense pour les routes cantonales et nationales (1987)
3ème Nombre de nuitées dans l’hôtellerie 3ème voitures de tourisme pour 1000 habitants (1989)
10ème part de l’activité tertiaire pour 1000 habitants (sans 3ème nombre de lits d’hôtels
chômeurs) (1980) 7ème nombre de places de cinéma pour 1000 habitants (1989)
13ème nombre de sociétés anonymes (1990) 16ème nombre d’habitants par médecin (1990)
19ème épargne bancaire (1990) 21ème loyer annuel en francs par logement (1980)
21ème part de l’activité secondaire pour 1000 habitants (sans 23ème nombre d’habitants par point bancaire (1990)
chômeurs) (1980) 23ème moyenne en francs et par étudiant des bourses versées par le canton
26ème indice suisse du revenu des cantons par habitants (1989) (1989)
plaisir à être "entre soi", malgré des querelles de clocher, particulièrement dans le Haut-Valais, et
réflexe défensif commun : esprit régionaliste
"Les Valaisans s’ennuient des Valaisans; dès qu’on est hors Valais on recherche le Valaisan pour aller boire un verre."
Pierre Devanthéry
"On dit des Haut-Valaisans "ils se font la guerre chez eux mais dès qu’ils sortent ils chassent ensemble."..C'est un réflexe
encore plus fort dans le Haut-Valais mais c'est vrai aussi à l'échelle du canton. Lorsqu’à l’extérieur on attaque le Valais, les
Valaisans se défendent, mais dès qu’ils sont à l’intérieur du Canton, ils s’attaquent entre eux." Jean Bonnard
"Dans le Haut-Valais, il ne faut pas parler de fusion entre les villages ou les communes" Frédéric Zuber
"Par exemple, il y a deux partis (chrétiens sociaux et conservateurs) qui se battent localement mais quand ils sortent du
canton, ils font ensemble le parti démocrate chrétien. …"
"Solidarité avec tout ce qui est valaisan" Alain Barbey
"Une fois que les Valaisans sont hors du canton, ils sont ensemble "cul et chemise" (complicité)." Roland Imboden
"Chaque Valaisan se reconnaît, trinque, se donne une bourrade, un coup de pied de veau dans la poitrine, cligne de
l'œil et sait que le Valais pourrait être le meilleur dans n'importe quoi : le vin, le ski ou la prière. S'il s'applique, s'il se
lance. Quelle fête ; mes parrains ! " Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
> une force d'identité un peu hégémonique : manque de place pour les minorités
"Le Valais est un peu "mangeur" par sa force d'identité, il n'y a pas encore assez de place pour les minorités " Hermann-
Michel Hagmann
"De plus en plus, prise de conscience de la qualité de vie en Valais au niveau des paysages, du climat, on prend
conscience de la richesse du Valais (qualité des contacts humains, des paysages, du climat, des vins, des produits, etc) .
On prend conscience que même en gagnant moins on vit mieux ici. Cela va donc jusqu'à des possibilités de carrière
sacrifiées pour rester ici et profiter" Jean Bonnard
"Les Valaisans sont maintenant fiers de leurs richesses, pas économiques, mais la qualité de vie, le climat, le
territoire, etc" Christine Roduit
"Attention à ce que la fierté ne devienne pas de l'autosatisfaction" Hermann-Michel Hagmann
"Je ne crois pas qu’il y ait d’aspect profondément négatif dans l’identité valaisanne. Nous pourrions tout au plus déplorer
un brin de chauvinisme que l’on ne retrouve pas aussi marqué dans la plupart des autres cantons. Ce n’est tout de
même pas trop grave !" Jean-Bernard Moix
trop grande discrétion sur les performances, les aspects identitaires de la modernité : manque de faire-
savoir des savoir-faire de pointe à l'extérieur, et en interne, blocages ou méconnaissance à propos de la
tradition d'innovation et plus généralement des richesses technologiques
"L'inventeur de la pendule universelle c'est un Valaisan, c'est Pierre de Rivaz!" Marie-Claude Morand
"Des gens comme les Wengers dans l'architecture qui sont des gens ayant quelque chose à apporter, ce sont des gens qui,
sont présents dans de petits cercles, mais sont absents dans l'image culturelle du Valais." Jacques Cordonnier
"Qu'on ait fait des surfs à Saxon, ça me paraît logique, parce que l'on est un pays de montagnes, mais que l'on ait fait des
planches à voiles on n'en parle pas, et dans la vallée de Conches, il y a un gars qui fabriquait des bateaux, on n'en parle
pas!" Bernard Attinger
"On trouve en Valais des entreprises technologiques très intéressantes; on a à Raron une entreprise qui produit des
prothèses qui sont vendues dans le monde entier ; à Viège on a une usine qui fabrique des machines d’emballage pour
toute la Suisse et même à l'extérieur, il y en a comme ça aussi en Bas-Valais." Frédéric Zuber
"On peut prendre l'exemple de l'usine Djeva SA. On ne table jamais sur cette usine de laser pierres fines et tout ça, ils
travaillent pour la NASA, et personne n'en parle jamais. C'est hallucinant le nombre de petites industries très créatives
mais peu acceptées, on dirait que les Valaisans, c'est un peuple allergique à l'industrie." Marie-Claude Morand
"Il y a un manque de connaissances de base énorme du Valais par les Valaisans, et les gens ont du mal à "vendre" ce
qu'ils ne connaissent pas." Christophe Valentini
"Il y a un problème de transmission des bons côtés de l'identité, on a un énorme travail à faire pour éduquer le Valaisan à
connaître ce qu'on a, à sensibiliser à nos richesses, c'est paradoxal par rapport à la fierté d'appartenance qui est forte mais
qui a besoin d'être réalimentée après s'être détournée vers le fabriqué, le folklorique, le réducteur. Mais on constate
une réconciliation entre le Valais moderne et les richesses oubliées." Marie-Claude Morand
paradoxe dans un territoire à la forte identité: l’appropriation passive d’une "image" en forme de clichés
"confortables", construite par et pour le regard extérieur (cf. aussi RAPPORT AVEC LE TEMPS et CULTURE / AFFINITÉS
ET TALENTS ARTISTIQUES)
"On est un peu folklorique et on le cultive un peu, avec un côté un peu démonstratif et caractère bien trempé." Jacques
Lathion
"Le Valais accepte cette image imposée de l'extérieur qu'on lui présente comme traduisant son identité vraie et profonde.
Rares sont ceux qui s'y opposent comme Louis Courthion qui, dans le Confédéré, dénonce l'enjolivement des temps passés.
La plupart des Valaisans reprennent à leur compte ces clichés, avec des motivations diverses pourtant. Certains, dans les
rangs conservateurs notamment, adhèrent totalement à cette représentation qui correspond à leur propre image fantasmée
du canton. D'autres, plus madrés, savant utiliser une représentation dont ils ne sont pas dupes. On peut par exemple songer
aux villageois de Champéry qui créent l'Association du Vieux-Champéry dont les productions et cortèges en costume ancien
répondent à la soif de pittoresque des touristes." Alain Clavien, www.memo.fr
"Nous avons lancé sur le marché un archétype de Valaisan. Nous l'adoptons, nous nous en inspirons. On s'aperçoit à
peine du coupage." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"Le costume est peut-être, au tournant du siècle, l'un des symboles les plus forts que revendiquent les Valaisans (notamment
ceux du Val d'Illiez ct du Val d'Hérens). Pourtant, une fois encore, il s'agit d'une transcription de ce que les citadins ont voulu
voir. (...) Ainsi, le "typique" affiché dans les prospectus définit moins la culture d'une région donnée à une époque
déterminée qu'il ne satisfait les envies d'exotisme du visiteur. (..)
Au-delà d’une identité valaisanne commune, acceptée lorsqu’il s’agit de révéler une image globale du canton au regard
d’un autre situé à l’extérieur, il semble donc que de nouvelles structures identitaires sous-jacentes fourmillent au sein des
Valaisans et se révèlent dès que l’autre se rapproche. Ce processus provient peut-être d’une crainte devant une
globalisation, une assimilation paralysante" Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan
aujourd’hui
"Nous allons organiser en folklore même les avalanches." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Document de travail / CoManaging 298
QUESTIONS D 'EGO / ATTRACTIVITÉ
paradoxe dans un territoire à la forte identité: l’appropriation passive d’une "image" en forme de clichés
"confortables", construite par et pour le regard extérieur (suite)
> faible "sentiment montagnard" mais "étiquette" de montagnard, et en même temps, affirmation d'un
"caractère" valaisan "formé" par la montagne
"Les racines montagnardes, c'est une forme d'éducation" Vincent Bornet
"Pour l’habitant, la montagne ce n’est jamais ici. La montagne est autre et ailleurs. Les montagnards sont ceux qui habitent
plus haut. Cela s’explique par une vision paysagère. La montagne, je la vois, de façon subjective et relative par rapport au point
depuis lequel j’observe. (…) Pour le scientifique, la perception de la montagne se veut objective, absolue (peu importe l’endroit
depuis lequel j’observe), cartographique, c’est à dire à l’opposé du regard de l’habitant. (…)"La place du montagnard apparaît
en contrepoint comme l’exaltation de la tradition. Il est souvent cantonné dans le statut de porteur de la tradition. Le
montagnard est essentiellement représenté par des images folkloriques. (..) Les montagnards finissent par accepter
l’étiquette qu’on leur a collé et par se définir eux-mêmes comme montagnards. " Debarbieux, http://www.aix-mrs.iufm.fr
" le thème du Peuple des bergers jouit d'une grande faveur, relancé par les fêtes alpestres d' Unspunnen en 1805 et
1808. Le "mythe suisse" créé au XVIIIe s. a eu jusqu'à nos jours un effet publicitaire. " Florian Hitz, Hans Stadler, Anton Schuler,
Fritz Glauser et Quirinus Reichen, www.memoonline.com
"C'est le tourisme qui va modifier en profondeur et en diversité tout le paysage et l'environnement humain des vallées
latérales. Il va "jouer un rôle primordial, écrit Bernard Crettaz, dans la détermination de l'identité montagnarde." Henri
Maître, Mosaïque du pays valaisan
paradoxe dans un territoire à la forte identité: l’appropriation passive d’une "image" en forme de clichés
"confortables", construite par et pour le regard extérieur (suite)
à l'étranger, un territoire pas précisément "situé", exceptés quelques sites symboles, et mal connu, y
compris en tant que "vallée du Rhône"
"Les gens de la Vallée du Rhône dans la partie française ne savent pas que le Rhône prend sa source en Valais; ils
pensent peut-être qu'il part de Genève..." Jean-Marie Grand
"Quant on voyage, beaucoup de gens ne savent pas où est le Valais, Quand quelqu'un ne connaît pas, on dit qu'on
habite à côté de Zermatt, de Crans-Montana (qui ont une notoriété ancienne) ou du Cervin, alors voilà, tout d'un coup ils
situent l'endroit." Anne Martin
"On a du mal à vendre le Valais précisément. Quand il y a un événement à Crans, on vend la Suisse."
"Quand on dit à l'extérieur qu'on fait du vin ou des abricots, ou qu'on est dans la vallée du Rhône, les gens ouvrent
des yeux ronds"
"Personne en France ne sait que le Rhône vient du Valais!"
"Les limites géographiques sont claires, c'est un monde à part cloisonné par la montagne"
Jean-Bernard Rouvinez
"On a un côté insulaire qui a une influence sur le caractère." Jean Bonnard
"La longue vallée est jalonnée de frontières dont la plus marquée est celle des langues :
français en aval, allemand en amont.
Il y en a d’autres : chaque district, voire même chaque commune, représente un monde et soi ;
et ce n’est pas par hasard que le Valais, autrefois véritable fédération,
porte dans ses armoiries les treize étoiles de ses treize districts."
Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
1 Canton
13 districts (14 districts dont deux demi-districts)
"Le découpage politique du Valais se fait traditionnellement en treize districts qui eux-mêmes comptent 160
communes." Anne Michellod encyc
3 régions constitutionnelles: le Bas Valais, le Valais Central et le Haut Valais
3 types d'entité géographique : Plaine, coteaux et vallées latérales, alpages et haute montagne
nombre incalculable de vallées et de vallons dons les 8 plus importantes sont le Val D’Illiez, le Val
d’Entremont, le Val de Bagnes, le Val d’Hérens, Le Val d’Anniviers, Le Mattertal, Le Saastal et le
Lötschental
14 régions touristiques
8 régions socio-économiques : Conches, Brigue, Viège et Loèche, Sierre, Sion, Martigny et le
Chablais
2 quotidiens régionaux, soit un par région linguistique
"Je pense qu’il y a quatre entités unitaires en Valais : Le Chablais (Monthey et St-Maurice), le Bas-Valais (Martigny et
Entremont), Le Centre (Conthey, Sion, Hérens, Sierre) et le Haut-Valais." Jean-Bernard Moix
"Le haut, le bas, le centre" Roland Vergères
> pour les Valaisans, des limites géographiques évidentes, voire théatralisées, mais non
enfermantes
"Le grand cirque du Valais" L.Albrecht
"Les limites géographiques sont claires, c'est un monde à part cloisonné par la montagne" Jean-Bernard Rouvinez
"Moi je suis tout à fait d'accord avec le côté fermé et le côté île, mais j'aimerais y ajouter une notion: J'ai le sentiment
que l'on entre en Valais… il y a des portes d'entrée en Valais. On peut se balader dans bien d'autres pays ou par
exemple on ne sait pas quand on rentre en Suisse-allemande, on ne sait pas quand l'on passe de l'Argovie à la
Thurgovie, tandis que là, il y a les colonnes d'Hercule! On rentre en Valais et on est dans un espace clos. Il y a
théâtralisation de l'entrée dans un espace quand même fermé!" Jean-Marie Grand
"On peut quitter Soleure sans s’en apercevoir mais on ne peut pas sortir du Valais sans le vouloir." Jean Bonnard
en même temps, une constellation de petits "mondes en soi" matérialisée par les 13 étoiles du
drapeau
"La longue vallée est jalonnée de frontières dont la plus marquée est celle des langues : français en aval, allemand
en amont. Il y en a d’autres : chaque district, voire même chaque commune, représente un monde et soi ; et ce n’est
pas par hasard que le Valais, autrefois véritable fédération, porte dans ses armoiries les treize étoiles de ses treize
districts. " Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
une "frontière intérieure" qui crée un canton bi-partite, mais sentiment dominant d'une unité du
canton au-delà des clichés et malgré les freins
"Canton bilingue, le Valais compte 276 170 habitants (en décembre 2000). Son chef-lieu est Sion (27 145 habitants). C’est
la Raspille, en amont de Sierre, qui marque la frontière entre le Haut-Valais germanophone et le Valais romand,
francophone." Anne Michellod encyclo
"Le Haut-Valais est la raison pour laquelle il n'existe pas une unité du Valais"
"Le Haut Valais est une minorité dans la minorité." Jean Bonnard
> bilinguisme considéré comme un frein important, en particulier pour monter des projets communs
(cf. RAPPORT AVEC LA LANGUE et CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES)
Communication institutionnelle et officielle (y compris la langue pratiquée pendant des réunions) du gouvernement du
canton à Sion n'est souvent pas exprimée en allemand d'où le sentiment des Haut Valaisans d'être peu considérés..
Le Haut-Valaisan est plus tourné vers l'Allemagne (voir info quotidienne à la télévision et dans les journaux) et le Bas-
Valaisan vers la France.
"Entre le Haut et le Bas Valais, c'est pratiquement un mur en béton. Nous avons un blocage à cause de la langue. Et
les Bas-Valaisans sont considérés comme latins et pas sérieux"
" L'art n'est pas favorisé à cause du problème de bilinguisme qui est une barrière colossale"
une "frontière intérieure" qui crée un canton bi-partite, mais sentiment dominant d'une unité du canton
au-delà des clichés et malgré les freins (suite)
> contestation sur la répartition des financements entre le Haut Valais et le reste du territoire
un "pays dans le pays" : le destin singulier du "moins suisse de tous les cantons"
le "Vieux pays" : un "véritable pays" de montagnards
un destin très mouvementé
une histoire qui a structuré fortement la société valaisanne
un "pays dans le pays" : le destin singulier du "moins suisse de tous les cantons"
"Conquis par les Romains vers 57, le Valais fit par la suite partie du Royaume de Bourgogne dans le cadre duquel
l'Abbaye de St-Maurice devint un important foyer du christianisme. En 999, il fut légué par le dernier roi de Bourgogne
aux Evêques de Sion qui entrèrent en rivalité avec les comtes de Savoie. Historiquement, il définira les limites de son
territoire suite à de nombreuses guerres opposant le Duché de Savoie et l’Evêché de Sion. Les années 1475 et 1476
verront la défaite des Savoyards et l’établissement des frontières actuelles du Valais. Au XVIIe s., le Valais résista à la
Réforme. Occupé par les Français en 1798, le pays fut érigé en Etat indépendant en 1802, puis rattaché à l'Empire
français de 1810 à 1815 sous le nom de Département du Simplon avant d'entrer dans la Confédération Suisse (1815)."
Guy-Michel Coquoz et Elisabeth Darbellay-Gabioud, www.eye.ch
"Historiquement, le Valais est le moins suisse de tous les cantons"
"Lorsqu'il est confédéré, en 1815, après avoir été tour à tour bourguignon, savoyard, puis Etat indépendant, il avait donc
déjà un long passé, et pas grand chose de communs avec ses voisins helvètes… sinon des racines celtiques" Guide
du Routard
"En même temps la montagne fait penser à la fermeture, vase clos etc.
et moi, quand j'entends montagne, j'entends passage;
historiquement pour le Valais c'est important.
Le cliché de la fermeture nous allons le charrier encore quelques décennies, des années et des années,
bien qu'il y ait un brassage important de la population,que l'on soit un pays d'immigration etc.,
nous sommes mis en contact avec pas mal d'autres voisins."
Hermann-Michel Hagmann
DONNÉES OBJECTIVES
En 2004, 17.5% de la population valaisanne était étrangère (2000=17.3%) soit 50'628 résidants (Suisse:
2004 = 22.1%; 2000 ≈ 20.5 %; 1990 ≈ 18%; 1980 ≈ 15%).
Entre 1997 et 2004, l’évolution moyenne de la population étrangère se monte à +1.51%. La moyenne
pour les années 2002-2004 se monte à +3.4%
La population active étrangère en nette augmentation:
une augmentation de 24% entre 1990 et 2000, contre 6% pour la population d’origine suisse.
pour 62 ressortissants portugais en 1997, on en comptait en 2000 7943, soit un rapport de 1/128; Italiens
1/0.7, Français 1/2.78, Ex-Yougoslavie 1/23, Espagne 1/0.76 Autres 1/3.5
En 2000, la part de ressortissants européens dans la population résidente valaisanne se monte à
15.7%, des Français à 1.4%, des Italiens à 3.3%, des Portugais à 4.5%, des Espagnols à 0.8%, des
ressortissants d’Ex-Yougoslavie à 3.8%, des Africains à 0.6%.
"Jusqu'aux années 70, les Italiens constituaient la majorité des étrangers établis en Valais. En 2000, cette
majorité se partageait entre les ressortissants du Portugal (12’316 personnes, soit 26% de la population
étrangère) et de l’ex-Yougoslavie (10’403 personnes ; 22%)."
Essentiellement 3 Ecoles internationales d’hôtellerie réputées. 1 Ecole internationale de langue
Limitrophe avec 2 pays (France et Italie) et 4 cantons (Uri, Tessin, Berne, Vaud). 640 kilomètres de
frontière (approximativement 400 km de frontière au Sud dont environ le 1/3 avec la France et 2/3 avec
l’Italie et 200 km au Nord)
des affinités de montagnards transfrontalières plus fortes que les relations intercantonales
"On se sent plus proche des gens du Val d'Aoste ou des Chamoniards que des gens du canton de Vaud"
derrière le cliché de fermeture, une terre de passage et même de brassage, de métissage (cf.
ACCESSIBILITÉ)
> dès le moyen âge, des passages aux effets positifs de désenclavement culturel
"Durant tout le Moyen-Age, l'axe qui relie les principaux centres économiques passe par le Grand-Saint-Bernard. La route de
l'Entremont voit alors défiler toutes sortes de gens de conditions sociales et d'origine très différentes; des nobles, courtisans,
pèlerins, militaires, fonctionnaires, marchands… Ces migrations très passagères ne permettent pas des échanges
approfondis, mais contribuent au désenclavement culturel et économique de la région." Jean-Charles Fellay, Lucien
Rosset, Claudine Sauvain, Ils sont partis! L'émigration dans les vallées d'Entremont et du Trient
faible taux d'activité féminine par rapport aux hommes et par rapport à la Suisse mais, depuis 20 ans, un
spectaculaire mouvement de rattrapage et même de dépassement pour le taux et le niveau de formation
> taux d’activité des femmes très inférieur à des hommes et écart supérieur avec les taux nationaux
• taux d'activité des femmes : 63.5% (CH=70.2) soit inférieur à la moyenne suisse (en 2000)
• taux d'activité des hommes : 85.6% (CH=87.5)
• taux d’activité net VS : 74.6%; CH : 78.9%
> taux de chômage plus élevé chez les femmes, mais variations saisonnières moins grandes que pour les
hommes
• part de la population féminine active au chômage : 3.6% en juillet 2005 (CH=3.9) et 4.1% en décembre (CH=4.0)
• part des hommes : 2.5% en juillet (CH=3.3) et 5.7% en décembre (CH=3.7)
> pourcentage des emplois occupés par des femmes très inférieur à celui des hommes
• 40.5% des emplois occupés par des femmes et seulement 35% en équivalent plein temps
• 59.5% des emplois occupés par des hommes
Document de travail / CoManaging 325
FÉMININ / MASCULIN
faible taux d'activité féminine par rapport aux hommes et par rapport à la Suisse mais, depuis 20 ans, un
spectaculaire mouvement de rattrapage et même de dépassement pour le taux et le niveau de formation
(suite)
> pourcentage de la population féminine des 25-64 ans sans formation post-obligatoire très supérieur à
celui des hommes et écart supérieur avec le pourcentage national : un héritage du passé (population plus
âgée et pauvreté des familles au milieu du siècle)
• pour les femmes : 39.8% (CH=25%),
• pour les hommes : 20.1% (CH=13.8%)
> depuis 20 ans, particulièrement pour les femmes, spectaculaire mouvement de rattrapage et même de
dépassement par rapport aux moyennes nationales en taux de formation et de maturités gymnasiales (cf.
GÉNÉRATIONS)
Les femmes valaisannes sont aujourd’hui plus nombreuses que les hommes à suivre une formation gymnasiale
> Valaisannes moins opiniatres dans leurs études que les hommes (mais plus que les autres femmes
suisses)
"… Si les femmes sont aujourd’hui plus nombreuses que les hommes à entrer à l’université , elles sont malgré tout encore
moins nombreuses à achever leur formation et obtenir un diplôme universitaire. Cependant, le Valais semble faire
meilleure figure que la Suisse au niveau de la formation universitaire, puisque la différence entre les taux d’entrées et de
diplômes et moins importante, ce qui reflète le fait que les Valaisannes terminent plus souvent leurs études que les
étudiantes suisses." Sarah Jurisch Praz, La situation de l'égalité entre femmes et hommes, comparaison entre la Suisse et le
Valais
Document de travail / CoManaging 326
FÉMININ / MASCULIN
faible taux d'activité féminine par rapport aux hommes et par rapport à la Suisse mais, depuis 20 ans, un
spectaculaire mouvement de rattrapage et même de dépassement pour le taux et le niveau de formation (suite)
> conservatisme des mentalités dans l'univers professionnel : filières de formation "excluantes" pour
les femmes et survivance de conceptions stéréotypées des rôles de l'homme et de la femme,
notamment professionnellement
• certaines filières de formation (sect.primaire) sont exclusivement masculines, ce qui n’est pas le cas au niveau
Suisse
• aucune filière ne se veut exclusivement féminine
• prédominance des femmes dans les secteurs: industrie de l’habillement (95%), services personnels (80%), santé et
activités sociales (75%), commerce de détail (66%) où le taux d’emplois à temps partiel est élevé.
• prédominance des hommes dans les secteurs: enlèvement et traitement des déchets (95%), métallurgie (95%),
industrie du bois (93%), construction (92%), production et distribution d’électricité/gaz/eau
"Le Valais semble subir un clivage entre femmes et hommes un peu plus important dans les formations
professionnelles que la moyenne Suisse. En effet, les stéréotypes liés aux métiers semblent encore marquer fortement
les esprits: un certain nombre de professions comme l’industrie (chimique et du bois notamment), les transports, et même le
bâtiment n’attirent absolument pas les femmes, alors que les hommes semblent bouder uniquement les soins corporels. On
peut se demander quels sont les mécanismes présidant au choix d’un métier. Il est probable que l’aspect culturel, et tous les
stéréotypes qui y sont liés, ne sont pas étrangers au choix de telle ou telle profession. Si tel est le cas, le canton du Valais
semble un peu plus « Stéréotypé » que la Suisse en général." Sarah Jurisch Praz, La situation de l'égalité entre femmes et
hommes, comparaison entre la Suisse et le Valais
"Elles ont percé la coque d'une société deux fois masculine de clercs et de fermiers pauvres." Maurice Chappaz, Portrait
des Valaisans en légende et en vérité
pourtant au long de l’histoire, des femmes "solides" et qui ont travaillé dur comme des hommes
"L’histoire du Valais se lit sur la figure et dans les habits des Valaisannes. Nos anciennes sont encore du Vieux-Pays, filles qui
ont mûri tôt, fatiguées tout de suite par les nombreuses maternités, desséchées et tordues par les travaux d’homme
sur les champs, dans les écuries…" Félix Carruzzo, Les Valaisannes, Treize étoiles, décembre 1962
"Les hommes aiment à être servis. Il suffit de peu pour les contenter, il suffit de peu pour qu'éclate leur mauvaise
humeur." Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"Une Américaine plaignait une Zermattoise : - Quels instruments pour une femme : la hache, la faux, la pioche ! Et il faut
soigner le bétail, et il faut caresser les champs de seigle. Et les enfants dans les jupes ou dans la hotte. Et pendant ce
temps son homme, le guide, court les glaciers ! (..)
Il subsiste en nous, les garçons, même si nous ne grattons plus la terre mais le papier, ce fond paysan, ce mur de silence. Il
clôturait le foyer. Il nous mettait à l'aise. Il imposait à l'épouse sa grandeur et sa servitude. Nous avons alors ces
Valaisannes à bustes d'évêques, raidies dans leurs châles noirs comme des habits liturgiques. (..)
Peut-être n'est-on pas habitué dans les villages à être cajolé par de tels yeux? Nos femmes ont des regards de statues (..) .
Qu'est-ce qu'une belle femme ? A Kippel (patrie des Tschäggättä, c'est-à-dire des grands masques démoniaques,
gesticuleurs), dans l'église j'ai saisi au vol un éloge. Le gaillard près du bénitier se tordait les moustaches et les faisait crisser en
souriant des deux yeux : il regardait les femmes aux jupes qui dansent grimper à l'orgue. L'escalier craquait. "C'est quand
même la mienne la plus lourde !" conclue-t-il. Telle race, tel style ! Même massives, elles restent très fines, nos filles, nos
colonnes doriques. (..)
Les rudes paysannes des vallées ont été avec douceur et discrétion l'amie de leurs bonshommes, douloureuses et
gaies, infaillibles soutiens. Il me faut bien commencer par célébrer celles qui, dans notre histoire, apparaissent comme n'en
ayant pas. Ni histoire, ni chronique. Elles sont les servantes, les femmes d'ombre, les cruches de silence. (..)
– Sans nos femmes nous ne pesons pas plus qu'une feuille de papier à cigarette, conclut l'aubergiste de "La petite
Gentiane". Nos femmes, nos prêtres. Sans elles, sans eux !" Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en
vérité
pourtant au long de l’histoire, des femmes "solides" et qui ont travaillé dur comme des hommes (suite)
"Pas des lingères, mais des guerrières ces femmes de l'Alpe, habituées, dressées aux sports paysans, aux outils. Elles
ressemblaient quasiment à de jeunes recrues pleines de pudeur. Elles avaient des joues de gelée d'aurore, des yeux de
quartz bleu ou de très noire douceur. Elles ne savaient aussi bien que les autres ni chanter ni danser, mais marcher. Leur
pas lent, montagnard, avait une ligne de majesté et elles se taisaient sans coquetterie. Oui, elles n'avaient ni le piquant
des Cannoises ni la fougue à la danse des Savoyardes, et elles ne surpassaient pas en beauté pure les nobles couturières et
ouvrières d'Arles et d'Avignon, les filles dont les sculpteurs disent : "soulevez la chemise, c'est du marbre", qui étaient
extraordinaires dans leurs robes de cendre d'argent, de velours fané. Je tombais en arrêt, je fixais leurs chignons noirs et
leurs long cous blancs, elles avaient des ports de tête comme n'osent pas en avoir les reines. Mais chez nous, tout était dit
par une certaine puissance et une certaine transparence. (..)
Avec les Valaisannes vous reveniez aux sources. Vous passiez de l'impératrice provençale à la vierge primitive, celle
dont la qualité de vie renferme tout sans dissocier : la sexualité, la prière, l'énergie, l'esthétique. A peu près, beauté
pure d'une part, et santé pure d'autre part. quels étaient leurs traits, leurs types à ces femelles comme on dit en patois?
C'étaient la petite chevrette des rochers à tresses noires ; l'élancée, la robuste biche à chevelure blonde et aux yeux bruns,
contraste magnifié encore par une peau dorée ; celles-là et celles-ci qui sont bâties comme des tours, lentes, paisibles avec
une couronne en guise de coiffe. Je montais à la trace de nos vallées en les observant." Maurice Chappaz, Portrait des
Valaisans en légende et en vérité
symbolique féminine du paysage à l'échelle cantonale : sillon rhodanien entre les deux massifs
montagneux, traversé de part en part par l'eau…
"Les jeunes retraités affluent en Valais. Le canton est le seul de Suisse romande
à avoir connu ces dernières années une croissance positive des classes d'âge de 50 à 64 ans. (..)
Le Valais n'a jamais aussi bien porté son nom de Vieux Pays. Il s'impose comme la Floride de la Suisse."
François Mutter, Microclimat, fiscalité, coût de la vie: le Valais se profile comme la Floride de la Suisse in Le Temps, Jeudi 11 novembre 2004 site
http://switzerland.isyours.com
"le Valais a été touché de plein fouet par la crise des années 90, qui,
outre des dégâts sur le plan économique, est venue bouleverser l’organisation sociale.
Autre facteur de changement, le nombre croissant de divorces et de remariages
donnent à la famille valaisanne un visage nouveau, différent du clan traditionnel,
où plusieurs générations partageaient le même toit." Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
durant tout le XXème siècle, forte croissance démographique : une véritable révolution démographique
aujourd'hui pourcentage de familles sans enfant inférieur à la moyenne et taille moyenne des ménages
légèrement supérieure aux moyennes suisses
structure de la population valaisanne proche de la structure de la population suisse excepté le pourcentage
des - de 20 ans supérieur et le pourcentage des + de 60 ans inférieur aux moyennes nationales
taux de mortalité légèrement inférieur à la moyenne suisse
néanmoins population en voie de vieillissement
> forte attractivité du "Vieux pays" auprès des seniors …
aujourd'hui, profondes modifications et affaiblissement de la structure traditionnelle du clan familial
niveau de formation inférieur à la moyenne suisse
aucun établissement universitaire faisant partie du réseau universitaire national
de nombreux jeunes Valaisans disposant d'une formation supérieure ne s’établissent pas dans leur canton
pour des raisons professionnelles
mais depuis 20 ans, spectaculaire augmentation du taux de population en formation et du niveau de
formation : taux de maturité gymnasial supérieurs aux moyennes nationales
durant tout le XXème siècle, forte croissance démographique : une véritable révolution démographique
"on peut relever la forte croissance démographique qui marque le canton, la population ayant presque triplé (entre 1850 et
1980), passant de 81'559 à 218'707 habitants" Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace régional
> depuis les années 30 : population valaisanne doublée
> de 1990 à 2000 : augmentation de +9% (22'582 habitants)
> en 2000 : 272’399 habitants
28% dans le Haut-Valais (76’625 hab)
39% en Valais-Central (106’134 hab)
33% dans le Bas-Valais (89'640 hab)
pourcentage de familles sans enfant inférieur à la moyenne et taille moyenne des ménages légèrement
supérieure aux moyennes suisses
> 40% des ménages familiaux (Suisse : 45.1 %) et 24.4 % des ménages familiaux ne comptent qu’1enfant
(Suisse : 22.3 %)
> taille moyenne d’un ménage valaisan : 2.4 personnes (Suisse : 2.2)
• ménages privés : 2.40 (CH : 2.24),
• ménages familiaux : 3.73 (CH : 2.97)
• ménages non familiaux : 2.23 (CH : 2.21)
> taux net de reproduction est de 0.65% (l’indicateur conjoncturel de fécondité pour la Suisse a baissé
à 1.42, en 2004)
• en 1900 en moyenne, + de 5 naissances au cours de leur vie féconde de mères mariées
• en 1986, nombre moyen d’enfants nés du mariage : 1.79 (même chiffre que pour la Suisse)
> tendance nette à la dénatalité et donc renouvellement de moins en moins assuré de sa population
(rétrécissement de la base de la pyramide des âges)
> moyenne d'âge de la population valaisanne en augmentation : environ 40 ans (plus ou moins 37 ans
en 1980 !)
> d’ici quelques années, les personnes âgées de 65 ans et + vont former plus du cinquième de la
population et surpasser le nombre de personnes de moins de 20 ans (d’après les estimations réalisées par l’OFS) : en
2025, sur un total de près de 300'000 résidents, environ 68'000 Valaisans auront 65 ans ou plus, et parmi eux 18’000 auront
80 ans et plus
> augmentation du nombre de personnes vivant seules mais inférieur à la moyenne suisse : près de 12%
(Suisse : 15%)
> augmentation des ménages monoparentaux et des couples sans enfant.
Document de travail / CoManaging 335
GÉNÉRATIONS
de nombreux jeunes Valaisans disposant d'une formation supérieure ne s’établissent pas dans leur
canton pour des raisons professionnelles
"Quand on travaille dans le canton, on doit travailler d'un côté comme de l'autre
et il y a très, très peu de différences, il faudrait simplement qu'il y ait ce passage de la langue.
Je trouve la frontière petite; on donne des cours haut-valaisans, bas-valaisans,
on les met souvent ensemble et elle est petite la barrière."
Christophe Valentini
deux langues officielles, le français et l'allemand : au-delà des clichés et des postures, le
bilinguisme, une des rares différences objectives entre Hauts et Bas Valaisans, "populations
entremêlées"
langue française très majoritaire
le valaisan, encore utilisé dans certains villages
le franco-provençal toujours parlé dans le canton
seule "région-pays" où se rencontre le cœur des langues européennes des Alpes
rayonnement extra-cantonal de la littérature francophone ; plus grande discrétion de la littérature
germanophone
deux langues officielles, le français et l'allemand : au-delà des clichés et des postures, le bilinguisme,
une des rares différences indiscutables entre Hauts et Bas Valaisans, "populations entremêlées" (cf.
COMPLEXITÉ / UNITÉ)
"frontière linguistique" définie par la Raspille, rivière en amont de la ville de Sierre
"Il y a un barrage vis-à-vis de la langue, mais surtout des dialectes. Il y a un certain blocage psychologique des deux
côtés." Jean Bonnard
"Les langues déterminent de plus en plus la relation entre les parties du canton "
"Quand on travaille dans le canton, on doit travailler d'un côté comme de l'autre et je trouve qu' il y a très, très peu de
différences, il faudrait simplement qu'il y ait ce passage de la langue. Moi je trouve la frontière petite; on donne des
cours haut-valaisans, bas-valaisans, on les met souvent ensemble et elle est petite la barrière." Christophe Valentini
" Le Valais, à l’instar des cantons de Fribourg et de Berne est bilingue. C’est la Raspille, à la hauteur de Sierre qui sert
de frontière entre le Haut-Valais germanophone et le Bas francophone. Selon le recensement de 1990, près de 60% de
la population résidente est de langue maternelle française, contre 30% de germanophones. Les 10% restants sont
d’autres langues. " Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
"Depuis des siècles, les populations de langue française et de langue allemande sont entremêlées en Valais : un
modèle de la façon dont deux cultures peuvent vivre ensemble dans un territoire réduit. Même le sport réunit ces
populations de langues différentes. Citons par exemple la " Patrouille des Glaciers ", une course extraordinaire qui
consiste à relier Zermatt à Verbier à skis. " Michel Clavien, www.vs.ch/press
le valaisan, encore utilisé dans certains villages, à l'image d'Évolène, Savièse ou de Nendaz.
un ensemble de dialectes de la famille arpitane (ou francoprovençale) parlés dans la partie romande du canton du Valais
(Suisse), proche du Valdôtain. Dans le bas-Valais, les patois chablaisiens se rapprochent de l'arpitan savoyard.
"Le dialecte des Valaisans crée des liens" Frédéric Zuber
"J'ai accroché le fil populaire. Je n'ai pas eu peur d'être trivial. Car j'ai macéré dans le patois, ses grosses astuces et sa
saveur sans détour. L'animalité – même au niveau de la langue – doit-elle demander pardon à l'intellectualité? Je n'en suis
pas toujours sûr. Franc, comme la Bible et comme Rabelais, ou comme Freud? (..)
Dans le parler valaisan toute la nature prenait vie, dans le français de la bourgeoisie et de l'administration on
cachait les choses, on mettait nos âmes sous cellophane, elles y sont restées. (..)
Nous passions du patois au français, du roman au romand. Le régent nous enseignait à jurer : merle pour merde, et
dans la classe des filles la maîtresse relançait indéfiniment le syllabaire." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en
légende et en vérité
"La-bas, le Rhône naît du glacier : voilà d'abord son origine;(..)
Je regarde tout le temps le Rhône.
Ici à présent est son berceau : je regarde bouger le berceau, avec ses rives en bordure. (..)
La Savoie à ta gauche, le Pays de Vaud à ta droite (..)
Pays doux et grands, pays bien de toi, et dignes de toi. (..)
Cette double rive par les bouts se joint, formant l'ovale du berceau, et c'est une seul rive. (..)
Langue d'oc, langue d'oc, tu restes fidèle à ce cours, et un chapelet de patois est le long de ce cours égrené, avec
des grains de même bois, quoique de nuances différentes, et ici est notre nuance. (..)
parlant ta langue, ô Rhône, pour te dire, disant les hommes, disant les choses, disant les productions"
C.F. Ramuz, Chant de notre Rhône
"Pas de stress, on A le temps et on PREND le temps ( …de prendre l'apéro)" Christine Roduit
"Le Valaisan quand il travaille, il travaille! Quand il fait la fête, il fait la fête!" Pierre Devanthéry
"Le Valais actuel se voit tiraillé entre un désir de modernité et les restes de tradition.
Dans ce contexte, son identité traverse une période difficile :
Les défenseurs de la modernité, de l’ouverture, ne se retrouvent pas dans ces restes de tradition
tandis que les tenants des coutumes ancestrales craignent de ne plus reconnaître le Valais,
qui les a bercés pendant leur enfance et qu’ils aiment tant "
Christelle Carrier, autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"le respect de l'héritage, le respect de la génération avant nous, du travail qu'ils ont fait. " Joëlle Schneider, Elisa Domeniconi,
www.histoireduvin.ch
Document de travail / CoManaging 343
RAPPORT AVEC LE TEMPS
savoir prendre le temps de la fête comme du travail : la manifestation d'un tempérament à la fois
hédoniste et entier qui s'investit à fond dans l'instant vécu, dans le présent
> respect du temps de la tache à accomplir : un héritage de la culture agricole
tiraillements entre poids très important du passé et capacité d'adaptation et d'innovation
> attachement vrai à l'histoire, aux traditions …. malgré leur "folklorisation"
> mythe du paradis perdu et peur de la perte de l'identité : pour certains Valaisans, tentation du refus de la
modernité et de nostalgie du "Valais d'avant"
> tendance conservatrice, plus marquée dans le Haut-Valais
> construction d’une "imagerie folklorisée", identité touristique passéiste et figée qui occulte la contemporanéité
du Valais et a fortiori sa capacité à se tourner vers l'avenir
> respect particulier de la notion d’héritage : la charge affective du passé dans la transmission, particulièrement
en ce qui concerne la terre, et particulièrement la vigne
> hors du "temps corrupteur" jusqu'à l'arrivée du tourisme : une dimension îlienne protectrice
> capacité à prendre les tournants de la modernité et talent d'innovation
dimension d’éternité, d’immuabilité inhérentes à l'imaginaire de la montagne
Document de travail / CoManaging 344
RAPPORT AVEC LE TEMPS
savoir prendre le temps de la fête comme du travail : la manifestation d'un tempérament à la fois
hédoniste et entier qui s'investit à fond dans l'instant vécu, dans le présent
"On veut avoir le temps" Sylvine Eberlé
"Pas de stress, on A le temps et on PREND le temps ( …de prendre l'apéro) Christine Roduit
"Le Valaisan quant il travaille, il travaille! Quand il fait la fête, il fait la fête!" Pierre Devanthéry
> respect du temps de la tache à accomplir : un héritage de la culture agricole
"Dans l'agriculture, on "ne compte pas ses heures". Le faire serait immanquablement perçu comme un désintérêt, un
désinvestissement, une grave négligence. " Forney, www.histoireduvin.ch
tiraillements entre poids important du passé et capacité d'adaptation et d'innovation
"Un pays qui combine une ultra modernité avec une ultra tradition" Bernard Crettaz
"Le Valais actuel se voit tiraillé entre un désir de modernité et les restes de tradition. Dans ce contexte, son identité
traverse une période difficile : Les défenseurs de la modernité, de l’ouverture, ne se retrouvent pas dans ces restes de tradition
tandis que les tenants des coutumes ancestrales craignent de ne plus reconnaître le Valais, qui les a bercés pendant leur
enfance et qu’ils aiment tant (…) " Christelle Carrier, autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"Faire le portrait de la société valaisanne d’aujourd’hui n’est pas si simple : il faut à la fois tenir compte des traditions
séculaires et des survivances d’un mode de vie ancien et des aspirations nouvelles des Valaisannes et des Valaisans
qui, à l’ère de la mondialisation, font partie intégrante de la société de consommation. La cohabitation entre ces deux
éléments se fait parfois dans la douleur et peut donner l’impression d’un dédoublement. Les jeunes filles quittent leur jeans
pour enfiler une robe de laine noire et un tablier brodé, le temps d’une fête folklorique et le patois, langue maternelle, il y a deux
générations encore, figure dans la liste des cours de langues des Universités populaires, aux côtés de l’anglais et de l’allemand.
Schizophrène le Valais ? Ni plus ni moins que les autres régions fortement typées par le passé et qui se coulent dans le moule
uniforme de la société européenne du XXème siècle. " Anne Michellod, www.vs.ch
"Un Valais de l’inquiétude, un Valais qui ne joue pas, un Valais qui se console de la modernité en mettant un pied dans la
tradition, un Valais de l’angoisse ." Bernard Crettaz
"Le Valais va en place dans le monde moderne, les prêtres et les souvenirs accompagnent le petit chenapan." Maurice
Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Document de travail / CoManaging 345
RAPPORT AVEC LE TEMPS
> mythe du paradis perdu et peur de la perte de l'identité : pour certains Valaisans, tentation du refus de
la modernité et de nostalgie du "Valais d'avant"
Avec les changements sociétaux consécutifs de l'arrivée de la modernité, l'affaiblissement, voire la disparition, des
activités et des modes de vie traditionnels, pour certains apparition d'un sentiment de banalisation, voire de perte de l'identité.
Exemple paroxysmique avec Maurice Chappaz qui n'a eu de cesse d'invoquer et de décrire comme un paradis perdu la
paysannerie de son enfance en Valais
"J'aurais voulu être un paysan plutôt qu'un lettré." (..) "J'ai le sentiment d'avoir connu un miracle, et peut-être n'aurais-je
pu le voir, ce miracle, si sa disparition n'en faisait pas partie. Cela le rendait visible et, pour en témoigner, il fallait être un passant,
pas tout à fait dedans et jeté dehors en même temps. Ce qui m'est arrivé." Maurice Chappaz, Valais-Tibet, Icône des paysans de
montagne, Editions Le Cadratin
"Or les villages qui se sont endormis me font signe. Ils ne sont pas morts, ils sont seulement endormis, déclare le Seigneur. Or
malgré le progrès, malgré mon refus de regretter quoi que ce soit, ils surgissent, ils se réveillent en moi. Oui je les ai
connus dans l'enfance, oui l'acidité du jeûne (car il arrivait que eussent faim) ne m'a pas écorché" Maurice Chappaz, Portrait
des Valaisans en légende et en vérité
Document de travail / CoManaging 346
RAPPORT AVEC LE TEMPS
tiraillements entre poids important du passé et capacité d'adaptation et d'innovation (suite)
> mythe du paradis perdu et peur de la perte de l'identité : pour certains Valaisans, tentation du refus de la
modernité et de nostalgie du "Valais d'avant" (suite)
"Selon le poète [Maurice Chappaz], "l'origine des origines ce sont les paysans de montagne". Une civilisation hors de
l'Histoire, où l'on touche encore "aux bois de l'Arche", qui a pu "s'incarner et s'immobiliser passé mille ans". Les bisses
sont l'oeuvre d'art, par excellence collective, de cette société autarcique où le troc aurait remplacé l'argent et la spéculation;
société close aussi, régie par des valeurs immuables. Chappaz n'ignore pas que cette civilisation de la "survie" était celle
aussi des famines et du travail sans fin. Mais selon lui, l'homme y trouvait encore un sens à la vie, définitivement perdu dans la
modernité capitaliste.
"Ces saisons rythmaient bien le temps qui s’écoulait. Celui-ci s’écoulait d’ailleurs moins vite qu’aujourd’hui. On savait laisser le
temps au temps, comme disent les paysagistes, et c’est précisément ce que je vous souhaite aujourd’hui: de trouver suffisamment
le temps d’apprécier et de goûter les charmes de ces paysages " François Mudry, Payssage, un peu des peintres de Savièse dans
les collections municipales
"C'était le temps (il faut y revenir) où on avait encore des vacances de vendanges (on n'en a plus maintenant). (..) Celles des
fleurs, celle des fruits, celle de quand on sème, celle de quand on récolte. Le pays venait nous appeler jusque parmi nos livres,
avec sa vie à lui, et aux vendanges de Virgile nous invitait à comparer les siennes. Je suis ainsi parti, docile à son appel, ayant
connu la brusque intrusion des choses parmi nos différentes "matières d'enseignement", une règle vécue parmi les règles
écrites." C.F. Ramuz, Vendanges
> tendance conservatrice, plus marquée dans le Haut-Valais
mise en lumière par le résultat de votations des dernières années :
• pour l'acquisition de la nationalité par les étrangers de la 3ème génération : Bas-Valais 51,4% de oui ; Valais central 51,1 % de
oui ; Haut-Valais 34,4% de oui
• pour la retraite dès 62 ans, tant pour les femmes que pour les hommes : Bas-Valais 56,6% de oui ; Valais central 52,8 % de
oui ; Haut-Valais 43,% de oui
• pour la révision du régime des allocations familiales : Bas-Valais 62,1% de oui ; Valais central 62,7 % de oui ; Haut-Valais
48,8% de oui
"Ce conservatisme a probablement un lien avec la place prépondérante occupée par la religion, jusqu’aux dernières
décennies du siècle passé tout au moins." Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
Document de travail / CoManaging 347
RAPPORT AVEC LE TEMPS
> construction d’une "imagerie folklorisée", identité touristique passéiste et figée qui occulte la
contemporanéité du Valais et a fortiori sa capacité à se tourner vers l'avenir (cf. aussi QUESTIONS D'EGO et
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES)
"Ça répond à une demande du marché, parce que la demande était forte sur les aspects traditionnels." Vincent Bornet
"L'image culturelle, c'est la tradition, on batit encore là-dessus, alors que le Valais aujourd'hui, c'est l'innovation et
l'ouverture et on a des tas de choses à montrer. Le Valais du savoir est très peu utilisé comme image aussi dans le tourisme;
l'image que l'on véhicule du canton est trop marquée par la tradition." Jacques Cordonnier
"Aujourd’hui, on veut nous faire croire que l'on n'a pas évolué depuis les Romains, ce qui est faux. C'est comme si la
capacité d'invention du Valaisan n'existe pas. On loue son ingéniosité pour construire les bisses, la répétition du geste
ancestral, et ça s'arrête là alors que le Valaisan est très ingénieux. On a ce côté de modernité, d'imaginaire,
d'entrepreneur. Aujourd'hui le développement se fait en plaine, mais tout le caractère de la plaine n'est pas pris en
considération avec les valeurs de développement, de mobilité, d'urbanité. Ce qui est important et qui commence à
émerger dans la société valaisanne, ce sont ces valeurs de communication et d'ouverture avec le monde.Mais ces
valeurs là, qui existent aujourd'hui, ne sont pas reconnues dans les valeurs que l'on exporte." Marie-Claude Morand
" Le Valais actuel se voit tiraillé entre un désir de modernité et les restes de tradition. Dans ce contexte, son identité
traverse une période difficile : Les défenseurs de la modernité, de l’ouverture, ne se retrouvent pas dans ces restes de
tradition tandis que les tenants des coutumes ancestrales craignent de ne plus reconnaître le Valais, qui les a bercés
pendant leur enfance et qu’ils aiment tant (…) " Christelle Carrier, Autour de l’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"Une image passéiste. Or, c'est [aux alentours de 1900] que les élites intellectuelles suisses se forgent et imposent une
image passéiste du Valais. (..) Ces clichés vont se renforcer pendant l'entre-deux-guerres alors même que le canton
continue sa modernisation, et, malgré les réappropriations parfois malicieuses par les populations locales, ils finissent par
former un carcan dont il sera difficile de se libérer plus tard. " Alain Clavien, www.memo.fr
> construction d’une "imagerie folklorisée", identité touristique passéiste et figée qui occulte la
contemporanéité du Valais et a fortiori sa capacité à se tourner vers l'avenir (suite)
"Le paradoxe de la "découverte des Alpes" consiste dans la volonté de renouer avec une nature et une vieille civilisation
intacte, au moment où, par l'effet même de cette découverte, les Alpes "naturelles et humaines" se modernisent
inexorablement" Bernard Crettaz, cité par Christelle Carrier, Autour du Concept d'identité... Que signifie être Valaisan
aujourd'hui ?
"Un premier groupe veut se débarrasser d’un Valais montré artificiellement sous un jour primitif et exotique, image que
les étrangers ont forgée depuis deux siècles ; le deuxième groupe est moins " extrémiste " : il ne rejette pas tous ces
clichés et veut renforcer caractéristiques qui sont considérées comme spécifiques du Valais. Le courant traditionaliste, quant
à lui, se veut le défenseur de l’intégrité culturelle du Valais et cherche à renforcer toutes les images identitaires pour
sauver l’originalité valaisanne." Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
> hors du "temps corrupteur" jusqu'à l'arrivée du tourisme : la dimension îlienne protectrice
"Il y a 100-150 ans, quand on entrait dans les vallées, on entrait dans le moyen âge. Il y a eu un passage brutal à la
modernité avec le tourisme. Ça a été la révolution culturelle du Valais."
"Le Valaisan apparaît même comme un être supérieur au citadin, vivant dans un monde à part, conservé hors du temps
corrupteur." Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"Le Valais avec ses montagnes blanches, le Valais, cet aérolithe tombé dans le présent. Forclos à toutes idées
modernes, dans l'impossibilité de comparaître, d'être cité dans l'histoire, silencieux, goîtreux, imbécile, misérable avec
des douceurs et c'était peut-être ça sa spiritualité et je l'aimais tel quel. Pourquoi ? Parce que son ignorance me convenait, son
dédain du monde, de la réalité. (..)
Le tourisme avait cent ans. Ah ! Pendant si longtemps le Valais a été une île et une Bible. Ouvrez, ouvrez ; arrivez la
foule !" Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
Document de travail / CoManaging 349
RAPPORT AVEC LE TEMPS
> respect particulier de la notion d’héritage : la charge affective du passé dans la transmission,
particulièrement en ce qui concerne la terre, et particulièrement la vigne
"A la base de notre anarchie , il y a la propriété" Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
" il existe une manière particulière de parler de la vigne, de concevoir le rapport entre le Valaisan et sa vigne. cette manière
de parler et ces conceptions sont plus marquées lorsqu'il est question d'une vigne héritée. " Joëlle Schneider, Elisa
Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" Le Valais actuel se voit tiraillé entre un désir de modernité et les restes de tradition. Dans ce contexte, son identité traverse
une période difficile : Les défenseurs de la modernité, de l’ouverture, ne se retrouvent pas dans ces restes de tradition tandis
que les tenants des coutumes ancestrales craignent de ne plus reconnaître le Valais, qui les a bercés pendant leur
enfance et qu’ils aiment tant (…) " Christelle Carrier, Autour de l’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"C'est le respect de l'héritage, le respect de la génération avant nous, du travail qu'ils ont fait. " Joëlle Schneider, Elisa
Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" Ainsi, la terre, les vignobles qui sont les lieux de rendez-vous des générations défuntes et vivantes, représentent aux yeux
de certains vignerons une forme de patrimoine. Et, " la plus haute vertu du patrimoine n'est pas de nous rappeler notre
différence ou notre condition mortelle mais de nous inscrire dans un territoire et un temps, qui sont pour tous ; ceux d'hier et
d'aujourd'hui. " Béghain, www.histoireduvin.ch
"Les paysans étaient grands. Si j'avais pu j'en aurait été un. Mais c'est le seul métier qui ne s'apprend pas, qui exige une
naissance de vingt ans. Et même il ne faut pas s'instruire pour rester paysans. C'est de la prêtrise modeste, des gens qui
créent de l'existence. Aujourd'hui les villages sans argent sont enterrés. Seule la vigne subsiste aussi forte chez nous que
l'industrie, aussi commerciale que mystique. Par elle je puis croire à la campagne. Avec elle, en elle, j'accomplis mon
voyage." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
> respect particulier de la notion d’héritage : la charge affective du passé dans la transmission,
particulièrement en ce qui concerne la terre, et particulièrement la vigne (suite)
• pas d'impôt sur les successions
"François Micheloud (..) vend aux étrangers la suisse "clé en main". Originaire du vieux pays, il reconnaît que le Valais est
un bon produit : "[Le Valais] est moins pointilleux que d'autres cantons pour accorder un forfait [fiscal], en plus, il ne connaît
pas l'impôt sur les successions. (..) d'une part, le canton du Valais applique la loi fédérale sans faire d'excès de zèle,
d'autre part, l'immobilier étant plus abordable dans le canton du Valais qu'il ne l'est dans le canton de Genève, inévitablement
l'impôt à forfait, basé sur l'immobilier, devient plus intéressant." site http://switzerland.isyours.com
> capacité à prendre les tournants de la modernité et talent d'innovation (cf. PROFIL ÉCONOMIQUE) mais
manque d'esprit visionnaire
"Peu visionnaires, davantage réalisateurs ?"
"le mythe d'une société immuable et économiquement pure ne résiste guère. Un exemple : après la Peste noire de
1348, selon les auteurs des Bisses du Valais (Monographic, Sierre 2000), les bisses témoignent de la mainmise des
bourgeoisies sur l'eau. Une telle réorganisation de l'économie locale ouvre la voie à une différenciation sociale accrue, d'où
naîtra, au détriment de la céréale, l'alpage affermé spécialisé dans la production fromagère. Le commerce en fera son affaire.
Si belle que soit l'image du poète, de Virgile à Chappaz, il n'est pas de société sans histoire." Jérôme Meizoz, Le Temps, 9
septembre 2000
"Les Valaisans sont des gens très sportifs, ils se donnent à fond aussi dans ce domaine-là"
"Le caractère valaisan, c'est la ténacité et la capacité à relever des défis, même pharaoniques,
par exemple l'endiguement du Rhône" Grégoire Jirillo
"Une composante forte du caractère valaisan, c'est la ténacité forgée par le climat et la dureté de la vie"
Jean-Bernard Rouvinez
" Le Valaisan a de la persévérance : si un projet n'aboutit pas, il va rebondir sur autre chose" Pierre Devanthéry
Document de travail / CoManaging 352
ÉNERGIE, ÉQUILIBRE
tranquillité puisée et " ressourcée " dans l’attachement à la terre et à ses valeurs :
influence positive, apaisante et intense à la fois, de la forte dimension de "nature"
> la preuve par le niveau de sécurité
> et le sens de l'accueil …
équilibre parfait entre sérénité et vitalité …qui permet de supporter les déséquilibres
une énergie latente, presque " incontrôlable " quand elle est libérée
ténacité quasiment identitaire : une force opiniâtre, persévérante héritée du combat contre
un environnement difficile
> capacité à relever tous les défis et à rebondir
> engagement et efficacité dans le travail
> détermination et même esprit de combativité mais sans agressivité
vitalité extravertie, voire débordements, caractéristique d’un tempérament latin
importante pratique et tempérament sportifs
tranquillité puisée et " ressourcée " dans l’attachement à la terre et à ses valeurs : influence positive,
apaisante et intense à la fois, de la forte dimension de "nature"
"Et [le Valaisan] serait bien instable s'il n'était un naïf de souche saine, brutalement simple, attaché à sa terre comme au vrai
morceau de paradis, fidèle à ses arbres, à ses forces bovines, à ses amis." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en
légende et en vérité
"la nature, (…) sa beauté dénudée, explosant de joie, tandis qu’un feu d’artifice intérieur vous invite à la contemplation. (..)
Dans un environnement majestueux, harmonieusement dépouillé, un ravissement des sens, synonyme de paix. (…) Vous
emplir les yeux d’une présence naturelle animée et apaisante " Roland Puippe, L’été suggéré, le Valais au fil de l’eau,
supplément du Nouvelliste 7 juillet 2000
"Les propriétaires sont attachés à leur terre par un lien affectif. " (..) Du côté des amateurs, le travail de la vigne est ressenti
comme une fuite de la frénésie urbaine ou du stress de son travail ; un moment de détente en marge du lieu professionnel,
où l'on évacue les tensions. Ainsi, travailler à la vigne, c'est aussi oeuvrer en plein air et se ressourcer au contact de la
nature. En outre, cette activité est une occasion pour les personnes d'être ensemble et de partager des bons moments. " Joëlle
Schneider, Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
"Dans cette cathédrale de la Nature, le bonheur intérieur et la plénitude de l'esprit s'imposent comme des certitudes. (..)
On se laisse envahir par un sentiment de plénitude et on ressent un profond bien-être intérieur. Si par hasard, une
rencontre animalière vient encore égayer notre balade en montagne, elle laisse alors dans notre coeur un souvenir ineffaçable."
Roland Clerc, www.faune-valais.ch
"la douceur des paysages (..) La noble grandeur et la rayonnante sérénité qui émanent des coteaux saviésans (Maurice
Jean-Petit-Matile) (..)
"l’émergence d’un calme serein, qui n’exclut pas la force " Charles André Meyer, payssage, un peu des peintres de Savièse
dans les collections municipales
tranquillité puisée et " ressourcée " dans l’attachement à la terre et à ses valeurs : influence positive,
apaisante et intense à la fois, de la forte dimension de "nature" (suite)
> et le sens de l'accueil …
"Si tu es en symbiose avec ton environnement, tu peux être accueillant… les Valaisans sont en symbiose avec leur
environnement" L. Albrecht
une énergie latente, presque " incontrôlable " quand elle est libérée
" Ah ! Quand ce pays se met en marche !... Il a ses hésitations, ses tâtonnements, ses doutes, ses peurs secrètes devant les
décisions à prendre, ses " complexes " comme on dit. Il a été durement frappé par un conservatisme extrême, par la routine et les
impossibilités d’évolution. Mais une fois en marche, allez donc suivre ses bonds prodigieux… Tant d’énergies secrètes et
intactes surgissent soudain à la surface et qu’il serait difficile à museler. En dix ans, on rattrape cinquante ans d’inertie.
En dis ans, on secoue la poussière des habitudes crasseuses, des siècles improductifs. On se sent une âme si
terriblement jeune, soudain, mise en si grand appétence de rénovation, que parfois on se demande si tant d’ardeur ne risquera
pas de provoquer la cassure et le déséquilibre. " Jean Follonier, pays en marche, Treize étoiles, février 1963
" Ces garçons de la montagne avaient en eux de grandes forces latentes (…) ils réussissaient parce qu’ils avaient de la
volonté à revendre. " Maurice Zermatten, la Symphonie Valaisanne
une ténacité quasiment identitaire : une force opiniâtre, persévérante héritée du combat contre un
environnement difficile (suite)
> détermination et même, esprit de combativité mais sans agressivité
"un esprit combatif mais bon enfant"
"La mentalité valaisanne est déterminée et solidaire" Marie-Claude Morand
" Il y a les réunions de familles, les amitiés nouées dans les sociétés locales,
mille occasions de fraterniser. Le soir, après la journée de travail,
on aime se rencontrer au bistrot pour partager un verre de fendant et échanger les nouvelles.
On discute, chacun défendant âprement ses idées selon ses convictions."
"la vigne joue un rôle social en Valais puisqu'il s'agit d'un " mode de vie " (..)
Les vignobles, façonnés par les mains d'hommes de plusieurs générations,
représentent une forme d'héritage, de patrimoine à la fois naturel et culturel."
Siniscalchi, Joëlle Schneider, Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
une qualité de vie exceptionnelle, qui fixe les habitants dans le territoire
aimer profiter de la vie, ensemble, et goût de la fête : une réputation non usurpée de Valaisans
bons vivants
> plaisirs mêlés de la convivialité, de la parole, de la table ... et du vin : un art du partage dans la
spontanéité et la générosité
> néanmoins, comportements longtemps imprégnés des interdits de la morale chrétienne et de la notion
de "péché
à la fois amène et actif, un naturel propice à rendre la vie agréable
le vin et la vigne, une composante identitaire très forte, érigée en vraie culture : à la fois un savoir-
faire traditionnel, un fruit du travail, un symbole de la transmission et une source de plaisir
emblématique d'un art de vivre très hédoniste
> travailler "sa" vigne : une part de l’art de vivre valaisan, pourtant en perte de vitesse chez les jeunes
proximité équilibrante et "ressourçante" de l'environnement naturel et du rapport "affectif" à la
terre
chasse et pêche, deux cultures fortes en Valais ...et même tradition de braconnage organisé au
sein de la communauté villageoise
Document de travail / CoManaging 359
ART DE VIVRE, HÉDONISME
une qualité de vie exceptionnelle, qui fixe les habitants dans le territoire
"De plus en plus, prise de conscience de la qualité de vie en Valais au niveau des paysages, du climat, on prend
conscience de la richesse du Valais (qualité des contacts humains, des paysages, du climat, des vins, des produits, etc) . On
prend conscience que même en gagnant moins on vit mieux ici. Cela va donc jusqu'à des possibilités de carrière
sacrifiées pour rester ici et profiter" Jean Bonnard
"On a une qualité de vie exceptionnelle : par exemple les distances sont courtes et il y a peu de feux rouge, donc pas de
temps perdu lors des déplacements quotidiens et ….on gagne deux heures pour boire un canon avec des amis
genevois ! " Jacques Lathion
"Une part importante dans l'identité valaisanne, c'est la qualité de vie : l'aspect social, le bien être et vivre en sécurité"
Jean-Marie Bornet
aimer profiter de la vie, ensemble, et goût de la fête : une réputation non usurpée de Valaisans bons
vivants
"Le Valaisan est bon vivant, festif et l'art de vivre est fondamental, mais on doit y instiller un peu moins de régionalisme et
un peu plus d’excellence. " Hermann-Michel Hagmann
"Le Valaisan aime la vie et en profite" Pierre Devanthéry
"L'art de vivre dans le Valais, c'est "Carpe Diem"
Savoir faire la fête même d'un échec … : "Sion 2006 quand même", l’esprit de la fête"
"L'amitié met toujours en branle le physique, le sang, et ça ici on le comprend." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans
en légende et en vérité
aimer profiter de la vie, ensemble, et goût de la fête : une réputation non usurpée de Valaisans bons
vivants (suite)
> plaisirs mêlés de la convivialité, de la parole, de la table... et du vin : un art du partage dans la
spontanéité et la générosité
"Le tutoiement vient facilement, puis vient rapidement la bouteille de Fendant." Pierre Devanthéry
"Il y a une culture de la rencontre avec l'autre, plutôt dans le Haut-Valais"
"Après avoir surmonté la méfiance vis-à-vis de l'étranger: la convivialité, la générosité, le plaisir de partager en toute
simplicité". Christian Salamin
"La convivialité la générosité" Gilberte Favre
"Une forme de convivialité, le temps de vivre (proximité domicile/travail) le clan au sens familial par exemple ou les sociétés.
La liberté de vivre en ville et à la montagne (urbain & montagnard)." Marc-André Berclaz
"La vie communautaire y est très présente" Madeleine Wiget-Daly
"L’apéro" Jean-Daniel Rouiller
"La fête et la convivialité" Roland Vergères
"Le Valaisan n'est pas bavard si ce n'est lorsqu'il a bu." Christian Salamin
"la pudeur dans ses démonstrations vis à vis du touriste de passage, la bonne humeur autour d'un verre de vin ("T'es pas
plus dommage que les autres, bois donc ton coup")" François Perraudin
"Les bistrots comme carrefours sociaux, la propriété…" Marc-André Berclaz
"Payer la tournée au bistrot " Jean-Daniel Rouiller
"L'apéritif" Roland Vergères
"Il y a les réunions de familles, les amitiés nouées dans les sociétés locales, mille occasions de fraterniser. Le soir, après la
journée de travail, on aime se rencontrer au bistrot pour partager un verre de fendant et échanger les nouvelles. On
discute, chacun défendant âprement ses idées selon ses convictions. Ce caractère bien trempé, ces identités affirmées on les
retrouve (…) " inconnu
Document de travail / CoManaging 361
ART DE VIVRE, HÉDONISME
aimer profiter de la vie, ensemble, et goût de la fête : une réputation non usurpée de Valaisans bons
vivants
> plaisirs mêlés de la convivialité, de la parole, de la table... et du vin : un art du partage dans la
spontanéité et la générosité (suite)
"Et il y aurait cette bonne tiédeur d'air, mais pas seulement cette tiédeur d'air, parce que les cœurs bientôt, eux aussi,
seraient attiédis, et puis réchauffés, et les cœurs connaîtraient le rapprochement dans le vin.
Dans le vin, des choses sont dites, qui ne le sont pas à jeun. Les natures se reconnaissent, parce qu'elles se laissent aller.
On va à la rencontre les uns des autres dans le vin : "Ah ! ça m'a fait plaisir de vous entendre !" On n'ose pas dans la vie
ordinaire. On a un mur autour de ses pensées. Il faut le vin pour qu'on saute par dessud le mur. (..) N'est-ce pas l'important
que les cœurs se réveillent et voient qu'ils vivent mieux, n'étant plus enfin qu'un seul cœur." C.F. Ramuz, Chant de notre
Rhône
> néanmoins, comportements longtemps imprégnés des interdits de la morale chrétienne et de la notion
de "péché"
"Ici on ne regarde pas les garçons dans les yeux"
"Les Valaisans ont le chapelet à le main quand ce n'est pas le verre. Hors de ça c'est le blocus sentimental, ce qui ne les
empêche pas de rester drôles et salés. "Soixante ans, quarante ans, vingt ans ! " psalmodiaient mes soldats en se touchant le
front, puis le cœur, puis les couilles. Et ajoutaient les caporaux : "Il faut faire une partie de rire avant l'éternité" Maurice
Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
le vin et la vigne, une composante identitaire très forte, érigée en vraie culture : à la fois un savoir-faire
traditionnel, un fruit du travail, un symbole de la transmission et une source de plaisir emblématique d'un
art de vivre très hédoniste
"Le vin fait partie intégrante de la culture du Valais." Hermann-Michel Hagmann
"Nous sommes ici au Château de Villa dans un lieu de culture, culture de la vigne et du vin. La vigne et le vin font partie de
notre culture." Grégoire Jirillo
"Le paysage est révélateur de l'histoire du lieu et des gens, passé et présent. Et la vigne joue un rôle social en Valais puisqu'il
s'agit d'un " mode de vie " et un rôle environnemental car elle fait partie intégrante du paysage de l'endroit. Ce sont des
aspects identitaires, qui sont à conserver. (..) Les vignobles, façonnés par les mains d'hommes de plusieurs générations,
représentent une forme d'héritage, de patrimoine à la fois naturel et culturel. Naturel, car l'environnement du Valais, sa
plaine, ses coteaux et ses sommets, font partie de ce que l'on nomme le patrimoine naturel. Culturel, car les vignobles
représentent les techniques et savoir-faire des hommes qui interagissent avec ces vignes " Siniscalchi, Joëlle Schneider,
Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" Les recherches en cours prouvent que l’on consomme du vin et du raisin en Valais dès l’Age du Fer. Les plus anciens
indices viticoles suisses seraient ces pépins de raisin, pédicelles et charbons de vigne cultivée, découverts sur le site
archéologique de Gamsen dans le Haut-Valais. Au Moyen-Age, les vignobles sont parfaitement organisés et appartiennent à de
nombreux propriétaires. La vigne semble déjà être cette culture domestique et populaire, largement répandue. "
www.museevalaisanduvin.ch
"Je lève mon verre. Je dis : "Vous voulez savoir pourquoi nous sommes religieux? Ce qui me plaît le plus dans la religion, à
cause de toute la matière, c'est la résurrection des corps." Je suis physique comme la vigne et le vin. Lui, il se trouble,
moi je prie." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"La vigne, le vin, donnent de l'esprit aux paysages et aux hommes. (..)
Peut-être ces contrastes des coteaux ratissés à l'excès ou sauvages trouvent-ils leur réponse chez les hommes, violents et
doux ainsi que leur vin, comme s'ils se nourrissaient des mêmes sèves et tiraient du soleil une ardeur identique."
Maurice Zermatten, Sion, capitale aristocratique et paysanne
Document de travail / CoManaging 363
ART DE VIVRE, HÉDONISME
le vin et la vigne : une composante identitaire très forte, érigée en vraie culture : à la fois un savoir-faire
traditionnel, un fruit du travail, un symbole de la transmission et une source de plaisir emblématique d'un
art de vivre très hédoniste (suite)
" – Qu'on m'apporte une caisse de luminaires. – Qu'est-ce que des luminaires? – Ce sont les bouteilles de vin doré du
Valais.
Le désir du vin descend des montagnes, des cônes d'ombre. Il me semble qu'il y a un colloque, la nuit, dans l'assemblée
pointue des neiges. Les pierres mêmes disant : "Nous voulons participer, nous voir, nous trouver." Maurice Chappaz,
Portrait des Valaisans en légende et en vérité
> travailler "sa" vigne : une part de l’art de vivre valaisan, pourtant en perte de vitesse chez les jeunes
"La Vigne joue un grand rôle. Salut Dubuis ! Ton bisse alimentait des tablards précieux ; l'eau, la foi aux ceps et nous,
travailleurs et buveurs de calice. Ici, les ouvriers et les avocats et notaires veulent posséder leurs vignes et faire encore
leur propre vin, même si cela devient un luxe. Car les collections de tableaux ou les écuries de course ne coûteront bientôt
pas tant plus que trois ou quatre parchets d'Arvine ou de Dôle menue à piocher et à encaver. Mais le vin familial fait de chaque
repas une petite messe commune avec le bourdonnement de la campagne sur la nappe blanche." Maurice Chappaz,
Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"Parce que c'est beau, la vigne ; c'est dur, mais c'est beau." C.F. Ramuz, Vendanges
" il existe une manière particulière de parler de la vigne, de concevoir le rapport entre le Valaisan et sa vigne." Joëlle
Schneider, Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" On prenait le temps parce qu'on aimait faire ça. C'était un plaisir, même un peu de congé ! On fermait un jour par semaine la
boulangerie et on aimait bien aller à la vigne ce jour là. C'était super." Vigneronne amatrice, www.histoireduvin.ch
" Surtout chez nous en Valais, la vigne fait partie de la vie ! " Vigneron amateur, www.histoireduvin.ch
" Il faut remarquer que cette activité, tout en étant considérée comme pénible, est fortement valorisée, justement parce qu'elle
demande des efforts. " Joëlle Schneider - Elisa Domeniconi, www.histoireduvin.ch
" Les professionnels tout comme les amateurs estiment que la nouvelle génération n'a pas le même intérêt pour la vigne et que
le côté sentimental lié aux vignobles familiaux est moins présent. " Joëlle Schneider - Elisa Domeniconi,
www.histoireduvin.ch
Document de travail / CoManaging 364
ART DE VIVRE, HÉDONISME
chasse et pêche, deux cultures fortes en Valais ...et même tradition de braconnage organisé au sein
de la communauté villageoise
"Les chasseurs sont très puissants en Valais. si vous n'êtes pas chasseurs, vous ne pouvez pas être élu conseiller
d'Etat"
4ème canton suisse en nombre de chasseurs : 3’572 chasseurs en 2003, ce qui fait de lui le
4ème rang des cantons suisses en nombre de mammifères abattus : un total de 9’843
Gibier à poils: Chevreuil, cerf, lièvre, lapin sauvage, chamois, sanglier,
Gibier à plumes: Faisan, perdrix, caille, oie sauvage, canard sauvage, bécasse, pigeon sauvage
pêche sportive et de loisir : L’ombre ; La truite de rivière ; Le saumon de fontaine ; La truite canadienne ; La perche ; Le
brochet ; La carpe ; La truite arc-en-ciel ; La tanche ; L’omble chevalier
"[Le monde animal et la chasse] En Suisse et en Valais, des lois et des ordonnances précisent tout, des principes de base
aux modalités ; et la mouvance écologique l'intègre dans ses programmes et ses revendications. (..) Le service de la
chasse est ainsi devenu une véritable institution faunistique servie par plus d'une trentaine de personnes : six
employés à l'administration centrale, vingt-quatre gardes-chasse, trous chefs d'arrondissement, deux biologistes, l'un à
plein temps, l'autre à mi-temps ;" Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
"La culture populaire qui se traduit par notre folklore et nos traditions me paraît essentielle.
A cela s’ajoutent les manifestations culturelles et artistiques que nous connaissons
et qui sont toutes importantes pour le rayonnement du canton." Jean-Bernard Moix
"Ce qui me frappe ici en Valais, c'est les foyers créatifs multiples, nombreux, vivants, relativement importants
mais jamais du très grand.
Il y a une créativité vivante, énormément de productions et de créations dans tous les arts,
que ce soit l'écriture, que ce soit la peinture, que ce soit la musique, que ce soit l'art de la parole,
vraiment une créativité en cascade." Anne Martin
"Ce n’est jamais de l’art pour l’art; par exemple les chœurs mixtes sont liés à la religion et les fanfares à la politique.
Chez nous un village à l'époque pouvait avoir mille habitants et deux fanfares, et c'est toujours le cas.
C'est collectif, c'est une entité, il fallait être dans la fanfare pour être intégré." Grégoire Jirillo
"Un réservoir de musiciens d'instruments de cuivre de qualité exceptionnelle." Roland Vergères
"Dans le projet de loi sur le tourisme, il n'y a pas un mot sur la culture, c'est significatif ! "
"La culture valaisanne est souvent marquée par des Valaisans d'adoption." Christian Salamin
"Le plus important est que ce lieu (..) ait inspiré des œuvres durables;
que ces gens, sa lumière et son âme aient nourri et fécondé les créations artistiques d’un groupe de peintres,
qui ont donné corps, peut-être sans le vouloir, à l’école de Savièse " Bernard Wyder, Pays sage, un peu des peintres de Savièse dans les
collections municipales
"il est clair qu'il y a une construction culturelle, c'est-à-dire que le tourisme a transformé la culture valaisanne ( ..)
C'est le touriste qui a construit le sentiment, chez le Valaisan, de n'avoir qu'une culture traditionnelle." Marie-Claude Morand
Document de travail / CoManaging 366
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
loin des "milieux artistiques", un rapport de proximité à l'art, "concret" et "local", hérité d'une
tradition de pratique communautaire "de village"
foisonnement de petits foyers de "créativité vivante" dans tous les arts
> rôle important des associations dans la vie culturelle
présence de la musique importante et contrastée, des formes les plus traditionnelles aux plus
contemporaines, sans compter les innombrables festivals
effet pervers d'une image culturelle "folklorisante" construite pour l'extérieur qui occulte la part
de l'identité valaisanne plus artistique, créative, savante, intellectuelle
territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes : depuis la fin du
XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la littérature et la peinture,
notamment "l'école de Savièse"
simultanément , "exil" des artistes valaisans
tradition ancienne d'ouverture aux influences artistiques européennes
la danse, l'art le plus sensuel, "empêchée" par le poids de la religion
Document de travail / CoManaging 367
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
loin des "milieux artistiques", un rapport de proximité à l'art, "concret" et "local", hérité d'une
tradition de pratique communautaire "de village"
par exemple gros succès des troupes de théâtre amateur
"Par exemple il y a la culture des troupes de théâtre de village. Il est intéressant de voire qu'il y a parfois des
spectacles de théâtre classiques de très bonne qualité programmés aux Halles à Sierre où ils vont avoir de la peine à
remplir, par contre si vous avez la troupe de théâtre de Chippis qui s'y produit, qui est une troupe avec une histoire et
qui fait du théâtre amateur etc., ils vont avoir quinze jours pleins! Et on ressent une grande difficulté pour les troupes à
aller se produire ailleurs." Anne Martin
"Il n’y a pas d’artistes valaisans qui ont fait la notoriété internationale du Valais." Pierre Devanthéry
"Toute la musique, le folklore, sont liés au lieu lui-même parce que l'on s'amusait ensemble pour enlever la
tristesse du quotidien; puis c'est resté comme ça; et c'est vrai que les milieux artistiques ont beaucoup de peine en
général; moi je le sens aussi en venant de l'extérieur." Sylvine Eberlé
"Très diversifié et ancré dans la population par le biais de nombreuses sociétés très actives (théâtres, musiques
(brass-bands, fanfarres de haut niveau), sociétés culturelles diverses)" François Perraudin
"La diversité, l'attachement à la tradition, l'aspect populaire, les sociétés (musique etc)" Marc-André Berclaz
"Groupes folkloriques, fanfares, petites troupes théâtrales" Jean-Daniel Rouiller
"La culture populaire qui se traduit par notre folklore et nos traditions me paraît essentielle. A cela s’ajoutent les
manifestations culturelles et artistiques que nous connaissons et qui sont toutes importantes pour le rayonnement du
canton." Jean-Bernard Moix
présence de la musique importante et contrastée, des formes les plus traditionnelles aux plus
contemporaines, sans compter les innombrables festivals (suite)
> programmation musicale locale pléthorique
" Aujourd’hui, toutes les petites villes, et même plusieurs villages, se sont dotés d'une ou plusieurs salles de spectacles, et
organisent durant la saison d'hiver des concerts, dont ceux particulièrement prisés mis sur pied à la Fondation
Gianadda à Martigny ou auThéâtre La Poste à Viège.
En été, cette activité diminue, mais, en divers lieux, les stations prennent le relais, offrant à leurs hôtes des séries de
concerts, classiques ou contemporains. Si les principaux festivals sont basés à Sion, Ernen et Verbier, ils
essaiment dans chaque région. Les festivals d'Ernen, de Sion et de Verbier s'accompagnent d'académies, dont les
professeurs et les élèves, venus de nombreux pays, offrent aussi de multiples récitals en plusieurs lieux.
Leur succès et l'image culturelle qu'elles apportent au Valais incitent les hôteliers de certaines stations comme Crans et
Zermatt à enrichir le programme des saisons intermédiaires en organisant des séries de concerts de haute qualité.
On peut mentionner encore les tournées organisées librement par certains ensembles, notamment des choeurs de jeunes,
qui profitent de leurs voyages ou de leurs séjours de vacances pour se produire dans la région. " Michel Veuthey,
www.vs.ch/encyclo
présence de la musique importante et contrastée, des formes les plus traditionnelles aux plus
contemporaines, sans compter les innombrables festivals (suite)
> berceau du chœur perpétuel dans les monastères
" Fondée en 515 par le roi Sigismond de Bourgogne, l'Abbaye de Saint-Maurice fut le premier monastère d'Occident à
pratiquer la "louange perpétuelle", avec cinq choeurs de moines se relayant 24 heures sur 24. Malheureusement, les
manuscrits de cette époque n'existent plus, car les incendies et les éboulements se sont ligués pour anéantir les anciens
documents. En revanche, on en trouve dans les archives du Chapitre de la cathédrale de Sion, mais ils sont plus tardifs et ne
remontent qu'aux derniers siècles du Moyen Âge. (..)
A la fin de la période médiévale, le Valais comptait plusieurs prieurés, rattachés soit à l'Abbaye de Saint-Maurice, soit à l'Hospice
du Grand Saint-Bernard, soit encore à des monastères extérieurs comme le prieuré de Saint-Pierre-de-Clages. Chacune de ces
petites communautés pratiquait sans doute le chant, et cette tradition s'est maintenue dans les paroisses, où, aujourd'hui
encore, des chœurs amateurs chantent régulièrement durant les offices religieux. On imagine aisément que cette
habitude de chanter ensemble débordait sur la vie de tous les jours. Ainsi, la plupart des chorales valaisannes pratiquent
également un répertoire populaire profane, que les compositeurs Charles Haenni et son fils Georges, fondateur du
Conservatoire cantonal à Sion en 1947, ont singulièrement enrichi en parcourant les vallées" Michel Veuthey, www.vs.ch/encyclo
> le plus vieil orgue du monde encore jouable (cf. patrimoine architectural et artistique)
"Sion, capitale du Valais et siège de l'évêché depuis le VIe siècle représente un autre point d'ancrage historique pour les
musicologues: la basilique de Valère conserve le plus vieil orgue du monde encore jouable. Datant de la première moitié du
XVe siècle, cet instrument mérite doublement une visite : notamment l’été pendant le Festival de l’orgue et de la musique
ancienne, pour sa sonorité particulière et pour son aspect visuel, accroché, avec ses volets peints, en nid d'hirondelle sur le mur
occidental de l'église. " Michel Veuthey, www.vs.ch/encyclo
présence de la musique importante et contrastée, des formes les plus traditionnelles aux plus
contemporaines, sans compter les innombrables festivals (suite)
> une musique traditionnelle aux accents cosmopolites
" On imagine aisément que cette habitude de chanter ensemble débordait sur la vie de tous les jours. Ainsi, la plupart des
chorales valaisannes pratiquent également un répertoire populaire profane, que les compositeurs Charles Haenni et son fils
Georges, fondateur du Conservatoire cantonal à Sion en 1947, ont singulièrement enrichi en parcourant les vallées, notant les
textes et les mélodies d'anciennes chansons, dont certaines rapportées de France ou d’Italie par les soldats revenus du
service mercenaire. " Michel Veuthey, www.vs.ch/encyclo
" Jean Daetwyler dates s'inspira de ces airs pour certaines de ses propres compositions, constatant que souvent cette
musique suivait des gammes lointaines, par exemple le mode lydien d'Asie Mineure. " Michel Veuthey,
www.vs.ch/encyclo
effet pervers d'une image culturelle "folklorisante" construite pour l'extérieur qui occulte la part de
l'identité valaisanne plus artistique, créative, savante, intellectuelle
"A ceux qui accrochent leur cœur au Vieux-pays, le Valais paraît perdre son identité. C'est vrai que dans beaucoup de
domaines la rupture culturelle est évidente : entre "la Catherine" de Vibert et les modules de Duarte, la chapelle de Tous-
les-Saints à Valère et l'église d'Hérémence, les portraits de notables et les personnages de François Gay, les paysages de
Biéler et les toiles-alu de Messerli, les rythmes des fifres et la musique contemporaine de Pierre Mariétan … C'est la preuve
du dynamisme culturel, nourri par de nombreuses créations neuves mais né dans un terreau que les siècles précédents
ont peu à peu constitué." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
effet pervers d'une image culturelle "folklorisante" construite pour l'extérieur qui occulte la part de
l'identité valaisanne plus artistique, créative, savante, intellectuelle (suite)
> une image réductrice, aujourd'hui anachronique, d'un Valais traditionnel, paysan et montagnard (cf.
APPARTENANCE / RAPPORT AVEC LE TEMPS) en décalage complet avec l'art contemporain
"Dans le projet de loi sur le tourisme, il n'y a pas un mot sur la culture, c'est significatif ! "
"Quand vous regardez la littérature touristique et les guides de voyages de la fin du XIXème vous voyez ce que viennent
chercher les gens en Valais… Ils ne viennent pas chercher l'architecture romane qu'ils ont déjà ou gothique ou etc. On parle très
peu du trésor de St-Maurice par exemple, qui au niveau national, au niveau mondial, est quelque chose d'important. On ne parle
pas des ruines romaines, de l'amphithéâtre, rien! Qu'est-ce qui les étonne car ils viennent des villes, des endroits où ils ont déjà
tout ça ? Ce qui les intéresse, c'est ce qu'ils n'ont pas eux, donc les danses, les costumes des femmes le dimanche quand
elles vont à la messe etc. et c'est ça qui est mis en avant. (..) Donc il est clair qu'il y a une construction culturelle, c'est-à-dire
que le tourisme a transformé la culture valaisanne. Au moment où le Valais, comme territoire organisé vers la fin du XIXème
a commencé à produire une pensée de lui-même, dans toutes les manifestations publiques, les expositions cantonales et discours
politiques, on voit bien que tout ce qui est privilégié comme image identitaire, c’est justement le Valaisan terrien, le
Valaisan montagnard ; donc la plaine n’existe pas dans les valeurs mises en avant par les politiques. Donc le vrai Valaisan c’est
le montagnard, le vrai Valaisan c’est le paysan, donc une valeur de la terre. Dans tout ce qui a été commandé dans les œuvres
culturelles, même dans la littérature, pour toutes les manifestations officielles (même le 175ème anniversaire de la rentrée du Valais
dans la Confédération), le conseil d’Etat a demandé la production d’un cortège folklorique. Tout ce qui a été produit lors de
cette manifestation, c’était la mise en valeur du Valais comme œuvre de la terre et rien de ce que l’on pourrait appeler la
culture savante, le côté inventif, ingénieur. C’est la terre et la montagne !" Une incapacité à concevoir que le Valais
possède aussi un produit culturel, une architecture internationale qui est déjà là. (..) Il y a une grande méconnaissance, en
Valais, de l’histoire culturelle valaisanne et de ses potentialités culturelles. Et ça c’est vraiment un problème de l’identité
valaisanne et de son rapport avec le présent et avec la culture. C'est un phénomène qui est construit. Vous ne trouvez pas,
au XIXème, le sentiment du Valaisan à l'égard de la culture, des traditions et de leurs potentialités. Vous ne les retrouvez
qu'au XXème siècle. Et ça c'est l'influence, entre guillemets, négative du tourisme : c'est le touriste qui a construit le
sentiment, chez le Valaisan, de n'avoir qu'une culture traditionnelle." " Marie-Claude Morand
Document de travail / CoManaging 374
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
effet pervers d'une image culturelle "folklorisante" construite pour l'extérieur qui occulte la part de
l'identité valaisanne plus artistique, créative, savante, intellectuelle (suite)
> une image réductrice, aujourd'hui anachronique, d'un Valais traditionnel, paysan et montagnard (cf.
APPARTENANCE / RAPPORT AVEC LE TEMPS) en décalage complet avec l'art contemporain (suite)
"Il y a des productions contemporaines de valeur, mais elles ne sont jamais mises en évidence. Il y a eu pratiquement tout
au long de l’histoire culturelle valaisanne, une émigration des intellectuels qui est absolument phénoménale. La plupart des
intellectuels valaisans sont à l’extérieur du canton, dans des postes d’ailleurs souvent à haute responsabilité, mais ils ne vivent
pas en Valais. Et c’est vrai que c’est très difficile de faire admettre ces valeurs qui ne sont pas enracinées ou que les gens, ou
que les politiques pensent ne pas être enracinées dans le sol valaisan, ce qui est faux !" Marie-Claude Morand
> pour beaucoup de Valaisans, aujourd'hui perte de repères identitaires et méconnaissance de leurs
propres trésors culturels, à redécouvrir
"Il y a ce phénomène de regard extérieur qui devient une identité, une façade pour les Valaisans. Et cette émigration des
artistes valaisans vers l'extérieur contribue à cela. Mais il y a tout un travail et une volonté de faire ressortir les éléments du
patrimoine qui ne sont pas valorisés aujourd'hui." Jacques Cordonnier
"C'est quand même intéressant de penser que la musique valaisanne c'est un Bâlois qui nous la fait, Monsieur Daetwiller, et puis
Mariétan qui est valaisan il est à Paris. Actuellement Et on est en train de faire croire aux Valaisans qu'ils avaient le cor des
Alpes, et je ne sais pas combien de festivals du cor des Alpes on a en Valais, mais le cor des Alpes ce n'est pas en Valais! On fait
des inaugurations au cor des Alpes et le Valaisan finit par croire qu'il a le cor des Alpes, mais ce n'est pas vrai! Il y a cette
perversion de l'identité valaisanne qui est très grave, parce que pour finir, les Valaisans en train de faire les foins en costumes
du dimanche etc, pour finir les Valaisans authentiques croient que c'était vraiment comme ça! Et il y a une perte de l'identité
culturelle qui est extrêmement grave." Bernard Attinger
"On passe à côté de vrais trésors culturels que l'on a! Nos musées, nos institutions, la médiathèque, regorgent de vrais
trésors à découvrir, or c'est tout l'enjeu de notre travail au service de la culture, c'est faire découvrir aux Valaisans d'abord. Il
faut faire passer ça dans le cœur des Valaisans et qu'ils se rendent compte de ces vraies richesses." Marie-Claude Morand
Document de travail / CoManaging 375
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
effet pervers d'une image culturelle "folklorisante" construite pour l'extérieur qui occulte la part de
l'identité valaisanne plus artistique, créative, savante, intellectuelle (suite)
> amorce d'un art contemporain qui revisite ses racines montagnardes pour retrouver le contact avec
un public "nourri" de culture folklorisante
"Avant, le Valaisan faisait venir des peintres, toutes les familles valaisannes faisaient venir des peintres d'ailleurs, il y avait
une grande circulation des peintres, il n'y a aucun problème jusqu'à la fin du XIXème dans le rapport du Valaisan avec cette
culture là. Aujourd'hui on a des artistes valaisans qui font de l'art conceptuel , plutôt abstrait et "international", mais le
plus souvent ils travaillent à l'extérieur parce qu'en Valais, on préfère acheter un Dallèves, on n'a aucune peine de vendre
même de mauvais artistes, entre guillemets, et qui peignent des chalets qui n'existent plus ou des femmes en costume avec
la chèvre à côté (comme si l'on allait garder les chèvres en costume d'époque). Il y a eu chez les artistes la phase de refus,
c'est-à-dire "on en a marre de ce folklore". Mais maintenant, même dans cette frange conceptuelle, et parallèlement
aussi dans la peinture, on a des tableaux qui partent des caractéristiques ethnographiques. On a même deux artistes
qui vivent à Bruxelles et qui travaillent sur le tricotage. Elles faisaient des installations très art conceptuel, mais maintenant à
base de tricot; elles font de la sculpture textile sur cette base là. Il y aussi d'autres personnes, et notamment de nombreux
peintres qui peignent les Alpes et qui font de la photo, de la mise en scène photographique sur la montagne, avec une
vision de la montagne qui est complètement contemporaine, mais c'est un paysage montagnard! Donc on a maintenant
cette génération plus jeune qui sort du refus en disant : vous nous avez assez cassé les pieds avec votre folklore, ça
on refuse et maintenant on revient et puis on essaie de faire évoluer. La difficulté est moins dans la création qu'elle n'est
dans le public. Dans le domaine musical contemporain aussi on a des gens intéressants qu'on essaie de faire revenir, qui se
produisent de temps en temps chez nous, mais l'audience est assez faible" Marie-Claude Morand
un territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes (cf. PATRIMOINE DES
PERSONNALITÉS) : depuis la fin du XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la
littérature et la peinture, notamment "l'école de Savièse"
> authenticité, beauté et grandeur des paysages, sources d’inspiration pour les artistes, en particulier
les peintres, écrivains et photographes et à l'origine du tourisme
"(…)l'artiste fut immédiatement séduit, (…) par l'authenticité des gestes et traditions rythmant la vie de cette société
rurale." Jean-Daniel Varone, www.culturactif.ch "
"A la fin du XIXème siècle déjà et au début du XXème siècle, des écrivains et des peintres découvrent les valeurs
culturelles du "Vieux-Pays" : Charles-Ferdinand Ramuz comprend le Valais dans ce qu'il a d'élémentaire et d'infini, de
particulier et d'universel, de charnel et de spirituel ; Rainer Maria Rilke y perçoit une dimension cosmique, comme
"une tension (..) entre les astres d'une constellation" ; Ernest Bieler est conquis par son iconographie et "une lumière
extraordinaire" ; Edouard Vallet célèbre la grandeur de l'humilité paysanne et l'intensité artistique des paysages ; de
nombreux peintres y trouvent refuge et inspiration : "Le Valais inconnu enracina les peintres qui se cherchaient", écrit
Maurice Chappaz. (..)
Le tourisme a une origine culturelle ; un rôle important est joué par les écrivains et les peintres : Jean-Jacques
Rousseau vante la santé et la bonté du peuple des montagnes et envoie Saint-Prex dans les Alpes en convalescence
sentimentale ; Töpffer y propose des "voyages" ; Albert de Haller célèbre la montagne en poésie descriptive dans son recueil
intitulé "les Alpes" ; Caspar Wolf magnifie les paysages en belles œuvres romantiques ; Raphaël Ritz, Edouard Vallet, Ernest
Bieler et les peintres de Savièse donnent une image idyllique de la nature pour les citadins en mal de rusticité. Ce sont
des pionniers œuvrant en textes littéraires et en chefs-d'œuvre picturaux, des "ouvreurs" de civilisation sans qu'ils
en aient véritablement le projet.
On parle de "paysages quadrillés par les peintres" , par d'autres artistes encore : Turner, oty père et fils, Laurent-Justin
Ritz, Diday, Calame, de Meuron, Bille, Cini… " Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
un territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes (cf. PATRIMOINE DES PERSONNALITÉS) :
depuis la fin du XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la littérature et la
peinture, notamment "l'école de Savièse" (suite)
> "l'école de Savièse", "Barbizon valaisan" : originalité d'une école locale composée principalement
"d'étrangers" dont le seul dénominateur commun fut l’attrait exercé sur eux par Savièse
"La culture valaisanne est souvent marquée par des Valaisans d'adoption." Christian Salamin
"De tous ces hauts-lieux de l’histoire de la peinture en Suisse, seul Savièse bénéficie, aujourd’hui, de l’appellation
"école". Le plus important est que ce lieu, au-delà de la querelle que son appellation a pu susciter, ait inspiré des œuvres
durables; que ces gens, sa lumière et son âme aient nourri et fécondé les créations artistiques d’un groupe de
peintres, qui ont donné corps, peut-être sans le vouloir, à l’école de Savièse " Bernard Wyder, Pays sage, un peu des peintres
de Savièse dans les collections municipales
"On pourrait affirmer, qu’il n’y a jamais eu d’école de Savièse, si l’on attache au mot école un sens trop littéral. En fait, les
peintres qui venaient à Savièse étaient attirés par un pays plutôt qu’un système didactique, voire doctrinaire. Mais on
pourrait aussi prétendre qu’il y a eu effectivement école, comme il y en a eu et comme il y en aura sans doute encore, dans le
sens de réunions d’artistes autour d’une thématique commune, souvent d’ailleurs bien plus d’idées et de sentiments que de
modes d’expression ou de styles. " Charles-André Meyer, Pays sage, un peu des peintres de Savièse dans les collections
municipales
"Chose remarquable, les artistes qui peignirent à Savièse ne furent que rarement originaires du Valais. Bien entendu, il
fallait un Valaisan – ce fut Raphaël Ritz, qui avait son atelier à Sion – pour jouer le rôle de pionnier et faire découvrir le site et
ses villages à un " étranger " - Biéler de Rolle – lequel alerta des confrères, lesquels à leur tour… " Arnold Kohler, Pays sage,
un peu des peintres de Savièse dans les collections municipales
un territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes (cf. PATRIMOINE DES PERSONNALITÉS) :
depuis la fin du XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la littérature et la
peinture, notamment "l'école de Savièse" (suite)
> "l'école de Savièse", "Barbizon valaisan" : originalité d'une école locale composée principalement
"d'étrangers" dont le seul dénominateur commun fut l’attrait exercé sur eux par Savièse (suite)
"En vérité, à part Raphaël Ritz, Raphy Dallèves et Berthe Roten-Calpini, les peintres de Savièse vinrent tous de
l’extérieur, en particulier de Genève: sur les dix-neufs artistes dont les œuvres composent la collection [Lehner], treize ont été
Genevois alors que Vaud, Neuchâtel, et la France n’en inscrivirent qu’un à leur actif. (…) enfin il y a eu l’implantation définitive,
celle d’un Albert Chavaz qui trouva là une patrie d’élection. " Arnold Kohler, Pays sage, un peu des peintres de Savièse dans les
collections municipales
"Quant au style, la diversité est encore plus grande, il importe de la souligner: nous avons affaire à des artistes dont le seul
dénominateur commun fut l’attrait exercé sur eux par Savièse. Dans les œuvres des uns et des autres, on ne peut
observer aucune parenté imputable à Savièse, aucune tradition d’ordre local n’y est décelable, bref on ne trouve aucun
élément distinctif aux peintres de Savièse. Or, de la pluralité des styles résulte la richesse même du panorama pictural
qu’offre l’ensemble de tableaux et de dessins réunis par le collectionneur " Arnold Kohler, Pays sage, un peu des peintres
de Savièse dans les collections municipales
"Pourquoi parler d’Ecole de Savièse, alors qu’il ne s’agit pas d’une Ecole? Ce sont sans doute des peintres de la
première génération eux-mêmes qui ont choisi cette appellation. Celle-ci, rappelons-le, se trouve déjà chez un critique
genevois de la fin du siècle dernier. Puis, Bernard Wyder, directeur du Manoir de Martigny, a présenté il y a quelques années un
dessin pour une gravure d’Otto Vautier où se lit " Peintres de l’Ecole de Savièse ". Le tableau correspondant à la gravure n’a pas
été retrouvé, mais le nom d’Ecole de Savièse était né: écrivains et journalistes l’ont repris et surtout Maurice Zermatten. On a été
jusqu’à parler d’un " Barbizon Valaisan " Michel Lehner, Pays sage, un peu des peintres de Savièse dans les collections
municipales
"A partir de 1890, une véritable colonie d'artistes s'installe en Valais, dans la région de Savièse. C'est ainsi que naît "l'Ecole de
Savièse". Sabine Leyat, www.vs.ch/encyclo
Document de travail / CoManaging 379
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
un territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes (cf. PATRIMOINE DES PERSONNALITÉS) :
depuis la fin du XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la littérature et la
peinture, notamment "l'école de Savièse" (suite)
> "l'école de Savièse", "Barbizon valaisan" : originalité d'une école locale composée principalement
"d'étrangers" dont le seul dénominateur commun fut l’attrait exercé sur eux par Savièse (suite)
Une deuxième vague artistique déferle sur le Valais dès 1920 sous l'impulsion du groupe de Saint-Luc, fondé à Genève et mené
par Alexandre Cingria. Il s'agit du renouveau de l'art religieux qui se manifeste essentiellement dans la décoration des églises,
comme en témoigne l'ensemble de vitraux d'Edmond Bille à l'église de Chamoson (1929-1930), mais également en architecture:
Alberto Sartoris et Walter M. Foerderer compte parmi les grands architectes de cette époque.
Après la Deuxième Guerre mondiale, l'exercice des arts est favorisé par l'amélioration des conditions économiques.
Ainsi naissent un Musée cantonal des beaux-arts à Sion en 1947 et une école cantonale des beaux-arts, fondée par le peintre
Fred Fay à Saxon en 1949. C'est dans ce contexte nouveau que de nombreux jeunes artistes valaisans, et valaisans d'adoption,
se lancent dans l'aventure artistique et contribuent à l'évolution du statut de la création artistique. Citons, entre autres, Charles
Menge, Angel Duarte, Charles-Clos Olsommer, et dans la plus jeune génération, André Raboud, Stéphane Brunner et Josée
Pitteloud." Sabine Leyat, www.vs.ch/encyclo
> un sujet "d'étude" et d'innovation pour historiens des temps modernes ou chasseurs de beautés
naturelles : les photographes et cinéastes
"L’apparition de la photographie et du cinéma a favorisé une tendance au réalisme. Le XXème siècle offre la particularité d’être
à la fois celui de l’avant-garde et celui du retour à la représentation d’un Valais traditionnel, déjà sur le point de disparaître.
" Anne Michellod, www.vs.ch/encyclo
Document de travail / CoManaging 380
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
un territoire à la fois sujet et "muse", y compris pour de nombreux allogènes (cf. PATRIMOINE DES PERSONNALITÉS) :
depuis la fin du XIXème siècle, grande vitalité de la création artistique, particulièrement la littérature et la
peinture, notamment "l'école de Savièse" (suite)
> un sujet "d'étude" et d'innovation pour historiens des temps modernes ou chasseurs de beautés
naturelles : les photographes et cinéastes (suite)
"Canton alpin par excellence, le Valais est devenu, dès le XIXe siècle, un lieu privilégié pour les artistes, les photographes,
puis les cinéastes. Il leur offre, dans un cadre grandiose, à la fois l'exemple d'une société traditionnelle et toutes les facettes
d'une région en mutation. (…) Les permanences et les changements, étudiés par les historiens et les ethnologues, ont été
également enregistrés par les photographes et les cinéastes. Longtemps négligées, leurs œuvres, dont la valeur
documentaire et culturelle est enfin reconnue, font maintenant partie du patrimoine dont on se préoccupe.
L’invention de la photographie est à peine diffusée, en 1839, que de nombreux photographes viennent en Valais. Les
registres des permis de séjour délivrés par le Département de justice et police mentionnent des daguerréotypistes et des
photographes ambulants. Dès les années 1860, nous trouvons des traces de photographes qui ouvrent un studio et ont
pignon sur rue, à l’instar d’un Hermann Brauns à Sion qui, né à Berlin en 1815, exerce simultanément les professions de
chimiste, pharmacien, professeur et photographe. (..)
A partir des années 1880, chaque ville importante du canton a son ou ses photographes installés (Fumex à Monthey,
Fontaine à Saint-Maurice, Denier à Martigny, Pasche à Sion, Zufferey à Sierre, Ruggeri à Brigue, etc.). Malheureusement, la
plus grande partie de leurs archives ont disparu. Pour leurs successeurs, la situation est variable. Si les archives d’un Raymond
Schmid sont particulièrement riches et complètes, en revanche, le temps a fait un tri sévère pour celles d’Oscar Darbellay,
d’Edouard Mussler, des Pollenghi ou des Dorsaz.Du côté des amateurs, les familles ou le hasard nous ont révélé des
photographes de talent. La Médiathèque Valais - Martigny a ainsi le bonheur de pouvoir archiver les œuvres d’Albert Nyfeler,
Charles Krebser, Pierre de Rivaz, Jean Simonot, Pantaléon Binder, Pierre Odier, etc.Enfin, des photographes extérieurs au
canton ont réalisé des documents importants dont nous avons reçu les originaux ou acquis des copies, et qui constituent
quelques-uns de nos fonds les plus riches, tels ceux de Charles Paris, Theo Frey, Rudolf Zinggeler, Fernand Perret, Max Kettel,
etc. " Jean-Henry Papilloud, www.vs.ch/encyclo
Document de travail / CoManaging 381
CULTURE / AFFINITÉS ET TALENTS ARTISTIQUES
"Le sacré est ici à fleur de vie comme le roc est à fleur de terre." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
mais "monolithisme religieux valaisan" affaibli par la crise contemporaine du catholicisme (suite)
> ouverture inégale selon les lieux et les milieux, logiquement favorisée par le brassage urbain et
touristique
"Trois discontinuités notoires : celle d’abord opposant les milieux urbains (surtout de plaine) aux zones rurales (de plaine et de
montagne) ; celle ensuite nette dans l’arrière-pays, opposant les localités touristiques aux villages agricoles ; celle enfin
caractérisant la région frontière au nord-ouest du canton. Les espaces de proportion plus faible répondent donc à des évolutions
classiques, le religieux, reflet de la tradition et marque d’une certaine permanence, s’atténuant par définition et de
manière préférentielle dans les milieux urbains et touristiques, où les brassages sociaux et culturels sont plus fréquents.(..)
L’affaiblissement constaté à Monthey et dans ses environs (mais aussi sur la périphérie de Martigny) s’explique par des
contacts de plus en plus marqués entre le Valais catholique et le canton de Vaud protestant, la fonction industrielle de
cette région drainant des résidents d’origine allochtone. Il en résulte Micheline Cosinschi, Le Valais : cartoscopie d’un espace
régional
"Pour comprendre la profondeur des contes et légendes du Valais, il faut tenir compte de leur contexte ;
ils ont été engendrés par une société où la religion catholique était omniprésente
et la plupart de ces histoires sont fortement empreintes de religion et de morale. (..)
Nombreuses sont les histoires qui expliquent simplement de manière imagée le dogme. (..)
on quittait le terrain stable de la réalité pour s’ouvrir sur le monde du fantastique, des légendes,
des morts et des âmes en peine qui viennent troubler la vie des vivants, l
es avertir contre le danger ou les remettre dans le droit chemin."
Rachel Baeriswyl-Cottin, Marie-Françoise Pitteloud, http://tecfa.unige.ch
> mais aussi une porte ouverte sur l'imaginaire, voire les mythes : voyages immobiles pour les plus
pauvres, rivés à leur terre
"Valais dormant dont le corps se sentait des forces immenses, des aspirations fabuleuses, mais son âme les contenait, berçant
de contes et de légendes des impatiences qui ne savaient où aller… " Maurice Zermatten, la Symphonie Valaisanne
"Cependant, le réalisme glisse très rapidement vers le surnaturel dans les contes ; au quotidien se mêlent le fantastique et ces
personnages étranges. Ainsi, en plus de la réalité de la vie du valaisan, les contes puisent-ils leurs racines dans une certaine
forme de mythologie." Rachel Baeriswyl-Cottin, Marie-Françoise Pitteloud, http://tecfa.unige.ch
Document de travail / CoManaging 392
SENS DU MERVEILLEUX
une montagne "au-dessus de l'humain" qui stimule l'imagination : grandeur, mystères et dangerosité
> des histoires pour conjurer la peur en sentiment de protection : légendes, partie visible de l'alliance
magique, quasiment mystique, entre le Valaisan et les forces "sauvages" de la nature, notamment de la
montagne
"Si on est né ici, on est protégé par la montagne" F.Claivaz
"Pendant des siècles, là-haut, la solitude remplit l'espace de ses ailes énigmatiques, une solitude lointaine, inaccessible,
que les humains interprètent en signes hostiles ou bienfaisants." Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
"l’Esprit du lieu, qui est lui-même fortement perceptible dans l’inconscient collectif de la population valaisanne sous la
forme très spécifique des légendes. (..) Même si aujourd’hui, une nouvelle alliance apparaît, née de la maîtrise de la nature
par les sciences et les techniques, l’univers mental de cette ancienne alliance n’a pas encore totalement disparu et reste
profondément enfoui dans l’inconscient de chaque Valaisan. " Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie
être Valaisan aujourd’hui
"Mais la nature peut aussi se montrer capricieuse et imprévisible. Dans les contes alpins, les héros doivent souvent affronter
de nombreux cataclysmes naturels : avalanches, éboulements, orages, … Ainsi, les excès de la nature font corps avec
l’intrigue et contribuent à la fortune ou à la malchance des personnages. C’est peut-être pour cette raison que le valaisan a
toujours eu peur de la montagne, ce monde situé au dessus de la mesure humaine et qui ne peut qu’abriter des forces
hostiles et des êtres fantastiques. Alors, pendant les trois mois d’estivage, le montagnard conduit ses troupeaux au pied des
parois rocheuses. Il ne va pas plus haut, car ce n’est plus le monde des hommes et il vaut mieux ne pas violer ces frontières
invisibles. " Rachel Baeriswyl-Cottin, Marie-Françoise Pitteloud, http://tecfa.unige.ch
un territoire "au-delà de l'humain" qui stimule l'imagination : grandeur, mystères et dangerosité (suite)
"Des gens d’ici, le trait le plus profond je le distinguerai dans leur genre d’orgueil :
d’abord un orgueil très simple et sain, celui de " faire même ", de se tirer d’affaire,
peut-être pas sans le secours d’autrui, en tout cas sans les " étrangers ". (…)
Il convient de ne souffrir qu’en dedans et que l’extérieur soit dur.
Ils développent une capacité de solitude et d’effort, deviennent montagnards à l’extrême.
Vous tournent le dos sans un mot.
Briserez pas facilement la coque d’un garçon pour trouver la petite amande.
Ces orgueilleux sont souvent des humbles et des tendres
qui ne supportent pas un grain de mépris. Ils ont un point d’honneur affectif très vif.
Les plus fragiles, les plus vulnérables se tuent. (…).
Nous ne sommes pas raisonnables. Avec par ailleurs beaucoup de bon sens,
nous sommes des hommes à passions.
Vous pouvez faire santé avec notre peuple. On le renifle comme on renifle un verre :
De l’extêmisme il est corsé ! Mais pas de faux-goût. Assez subtil tout de même."
TEMPÉRAMENT / NATUREL
des terriens entiers et bons vivants au "cœur pur"
TEMPÉRAMENT / NATUREL
des "cœurs purs" : authenticité et franchise, derrière la réserve
" Le Valaisan c’est un cœur pur, vrai, authentique" Pierre Devanthéry
"Garder l'esprit de la montagne pour garder les vraies valeurs" Bernard Crettaz
"Il y a une grande authenticité des paysages et du caractère, influencé par la géographie, c'est à dire la montagne, la vie
dure et l'âpreté" Patricia Lafarge
"La franchise" François Perraudin
"D’aucuns jugeront le Sédunois quelque peu distant, peu enthousiaste et réservé. Qu’ils ne s’étonnent ni ne s’effraient. Le
Sédunois est Valaisan, ses attaches aristocratiques et paysannes ont formé son caractère. Mais approchez-le, pénétrez dans
son intimité, vous trouverez l’accueil le plus aimable, le plus franc. " Charles Allet, Trésors de mon pays, Sion
"La source des yeux, on la croirait nôtre. Quelle absolue netteté, soit que le regard jette un coup de griffe, soit qu'il
impose une sombre réserve. Le regard des guides après une course : une limpidité d'eau brûlante et de glace ; cette huile
pure aussi de ceux qui se sanctifient. Je respecte l'altitude, la transparence du Valais dans tous les yeux." Maurice Chappaz,
Portrait des Valaisans en légende et en vérité
caractère entier
"Il y a un caractère particulier en Valais : il n'y a pas de zone grise, c'est noir ou c'est blanc!. Le Valaisan, on sait où il est, on
sait s'il est d'accord ou pas d'accord, il n'y a pas de flou." Bernard Attinger
"Fidélité, liberté, caractère marqué (franc parler)" Marc-André Berclaz
"Nous ne sommes pas raisonnables. Avec par ailleurs beaucoup de bon sens, nous sommes des hommes à passions.
Vous pouvez faire santé avec notre peuple. On le renifle comme on renifle un verre : - De l'extrémisme, il est corsé ! – Mais
pas de faux-goût. – Assez subtil tout de même." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
bon vivant, joyeux, prenant le temps de profiter (cf. RAPPORT AVEC LE TEMPS et ART DE VIVRE, HÉDONISME) en
même temps que de la retenue
"Le Valaisan est bon vivant mais également retenu" Sandra Meyer
Document de travail / CoManaging 400
TRAITS DE CARACTÈRE et COMPORTEMENTS des habitants
TEMPÉRAMENT / NATUREL
esprit terrien
"l'attachement à la terre et à l'héritage des anciens" François Perraudin
"Le Valaisan est souvent décrit comme quelqu’un de profondément terrien. En effet, il est un homme propriétaire : la plupart
des Valaisans possèdent une parcelle de terrain qu’ils ont reçue en héritage d’une génération essentiellement agricole.
D’où l’importance que revêt la terre pour un Valaisan que le fait d’être issu de son coin de terre, source de fierté. "
Christelle Carrier, Autour du concept d’identité, que signifie être Valaisan aujourd’hui
"Les paysans empoignaient les Alpes avec les mains, devenaient maîtres et seigneurs de quelques ceps, de quelques
mesures de seigle et de poules blanches et de vaches au mufle sauvage." Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en
légende et en vérité
"Nous avons plié la terre à nos désirs ; nous l'avons domestiquée mais, à chaque heure, nous devons rester présents parce
qu'à chaque heure encore elle se rebelle. Nous sommes ses maîtres et ses esclaves, ses bourreaux et ses victimes."
Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
Document de travail / CoManaging 401
TRAITS DE CARACTÈRE et COMPORTEMENTS des habitants
TEMPÉRAMENT / NATUREL
sens de la fidélité
"Lorsque l'on a convaincu le Valaisan qu’on est digne de son amitié, on la garde pour toujours" Grégoire Jirillo
ACTION / RÉALISATION
résistance, combativité, extrême ténacité, opiniâtreté, héritées d'un combat multi séculaire pour survivre
dans un environnement naturel et historique difficiles
"Devise des gens de Pinsec : "avant de lâcher ….. on ne lâche pas" Jean-Marie Grand
"Les qualités humaines du Valaisan : la résistance (acquise dans un milieu difficile), la solidarité, la volonté et la
diversité" Jean-Marie Bornet
exemple des bisses "Creusés dans le sol, taillés dans la pierre ou suspendus sur des parois vertigineuses… (..) la conquête
courageuse d'un peuple qui doit sa survie - et son caractère sans doute - à la formidable ténacité de ses ancêtres." Le
Matin, 23 janvier 2000
"A force de lutter contre la nature on a trop de volonté !" Maurice Chappaz, Portrait des Valaisans en légende et en vérité
"Le Valaisan doit lutter contre une nature hostile afin de survivre, ce qui a forgé son caractère si prisé par les visiteurs."
Christelle Carrier, Autour du Concept d'identité... Que signifie être Valaisan aujourd'hui ?
"Chaque jour, vivre de peu, compter sa misère, consolider sa masure. Et se tenir debout au milieu de tout ce qui tombe ;
s'arcbouter contre la montagne pour l'empêcher de tomber, dire non à toutes ces forces qui nous sollicitent et qui
paraissent si sûres d'elles-mêmes. Non, non, nous ne lâcherons pas pied. Les murs qui croulent, nous les remonterons ;
les maisons qui s'abandonnent, nous les remplacerons par des maisons nouvelles." Maurice Zermatten, Les saisons
valaisannes
"Un décor dramatique peuplé de gens tenaces et indépendants." Ernst Mühlmann, cité par Henri Maître, Mosaïque du pays
valaisan
tradition ancestrale de gestion communautaire, à l'exemple des bisses, mais paradoxalement, problèmes
avec l'action collective
"On a des difficultés à mettre en branle des stratégies collectives"
"Pour le XVe siècle en particulier, de nombreux documents [sources relatives aux bisses] concernant l'irrigation sommeillent
dans les archives des communes valaisannes. Parmi ces documents, on trouve de nombreux statuts et règlements
d'associations responsables des bisses et de leur gestion" Denis Reynart, Section d’histoire, Université de Lausanne, Les
bisses et la gestion de l'irrigation dans le Valais du XVe siècle
Document de travail / CoManaging 406
TRAITS DE CARACTÈRE et COMPORTEMENTS des habitants
ACTION / RÉALISATION
citations-résumés du thème
l'image de "crétins des Alpes" : "Consanguinités, manque de bonnes eaux, au XIXème siècle, les
voyageurs anglais, en mal de cimes imprenables, ramenant au pays les clichés de ces "crétins des Alpes"
déjà évoqués par Napoléon, et dont la réputation a longtemps collé aux sabots des montagnards suisses"
Guide du Routard
l'échec pour l'organisation des jeux olympiques d'hiver (surtout la 2ème fois) . Il y a eu une mobilisation et
une ferveur incroyables autour du projet et donc une déception en proportion…
bétonnage industriel et électrique (barrage) dans l'environnement
poteaux électriques omniprésents (cf. COMPOSITION ET PAYSAGES)
problèmes d'unité des habitants (cf COMPLEXITÉ / UNITÉ)
> territoire différents géographiques et économiquement entre la montagne et la plaine, la forme de "l'enclave"
Valais et Monthey ?
> communication institutionnelle et officielle (y compris la langue pratiquée pendant des réunions) du
gouvernement du canton à Sion : elle n'est souvent pas exprimée en allemand d'ou le sentiment des Hauts-
Valaisans d'être peu considérés…
> déséquilibre démographique (le haut valaisan pèse seulement 88 000 habitants contre 110 000 pour le
moyen valais et 95 000 habitants pour le bas valaisan.
> culture et langues différentes : le haut valaisan est tourné vers l'Allemagne (voir info quotidienne à la
télévision et dans les journaux) et la bas valaisan vers la France.
> mentalités différentes entre haut valaisan et les autres, contestation sur la répartition des financements entre
le Haut Valais et le reste du territoire..
Valais : la singularité d'un nom propre mais l'efficacité d'un nom commun, concret, clair et
signifiant, qui désigne le territoire prioritairement comme une vallée, plutôt que comme un
"archipel de sommets"
un blason, combinaison de rouge et de blanc, en parfaite adéquation avec l'identité valaisanne
> le rouge qui pousse à l'action : symbole de la force vitale et de l'action, la combativité (symbole de Mars
le dieu du combat), de l'amour, des passions, couleur du feu, du sang, de la révolution
> le blanc qui agit comme un silence joyeux : symbole de pureté, de la Sagesse, du silence, de la
renaissance et .. de l'orientation est-ouest
> l'étoile, source de lumière, symbole de l'esprit ; de couleur rouge, symbole du principe de vie
> 13, symbole d'un système dynamique et singulier
Valais : la singularité d'un nom propre mais l'efficacité d'un nom commun, concret, clair et signifiant
(issu du latin vallis vallée, en allemand Wallis, en italien, Vallése) qui désigne le territoire prioritairement
comme une vallée (identité de passage, d'ouverture) plutôt que comme un "archipel de sommets".
Signe d'un "pays" historique, le nom des habitants est issu du nom du territoire
un blason, combinaison de rouge et de blanc, en parfaite adéquation avec l'identité valaisanne
> le rouge qui pousse à l'action : symbole de la force vitale et de l'action, la combativité (symbole de Mars
le dieu du combat), de l'amour, des passions, couleur du feu, du sang, de la révolution
"Le rouge incite à l'action (..il ) crée le contexte émotionnel dans lequel les idées et le goût d'agir pourront se manifester" Kurt
Goldstein
"Universellement considéré comme le symbole fondamental du principe de vie, avec sa force, sa puissance et son éclat, (..)
Le rouge clair, éclatant centrifuge, est diurne, mâle, tonique, incitant à l'action, jetant comme un soleil son éclat sur toute chose
avec une immense et irréductible puissance (..) il est image d'ardeur et de beauté, de force impulsive et généreuse, de
jeunesse et de santé, de richesse, d'Eros libre et triomphant" Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles
> le blanc qui agit comme un silence joyeux : symbole de pureté, de la Sagesse, du silence, de la
renaissance et .. de l'orientation est-ouest
"Dans la coloration des points cardinaux, (..) il est normal que la plupart de peuples aient fait [du blanc] la couleur de l'Est et de
l'Ouest, c'est à dire de ces deux points extrêmes et mystérieux où le soleil - astre de la pensée diurne - naît et meurt chaque jour.
(..) Il est couleur de passage, au sens auquel on parle de rites de passage. (..) C'est la couleur de la pureté (..) Le blanc , sur
notre âme, agit comme le silence absolu…ce silence n'est pas mort, il regorge de possibilités vivantes… C'est un rien plein de
joie juvénile ou, pour mieux dire, un rien avant toute naissance, avant tout commencement. Ainsi peut-être a résonné la terre,
blanche et froide, aux jours de l'époque glaciaire.(..) Le blanc, couleur initiatrice, devient, dans son acception diurne, la couleur
de la révélation, de la grâce, de la transfiguration qui éblouit, éveillant l'entendement en même temps qu'il le dépasse (..)
Cette blancheur triomphale ne peut apparaître que sur un sommet (..) Le blanc est la couleur essentielle de la Sagesse,
venue des origines et vocation du devenir de l'homme" Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles
"L'autre versant du blanc, c'est la lumière éclatante du soleil, la lumière de Dieu qui rejoint le blanc de l'innocence" Catherine
Pont-Humbert, Dictionnaire des symboles, rites et des croyances
Document de travail / CoManaging 412
NOM et EMBLÈMES
un blason, combinaison de rouge et de blanc, en parfaite adéquation avec l'identité valaisanne (suite)
> l'étoile, source de lumière, symbole de l'esprit ; de couleur rouge, symbole du principe de vie
"On retient surtout de l'étoile sa qualité de luminaire, de source de lumière. (..) Leur caractère céleste en fait aussi des
symboles de l'esprit (..) De couleur rouge, annonciatrice de la renaissance perpétuelle du jour (principe de l'éternel
retour) elle est symbole du principe même de la vie. (..) Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles
Maurice Chappaz,
auteur emblématique du très fort sentiment d’appartenance,
de la "communion" des Valaisans avec la terre natale et nourricière,
de la dimension "inspirante" du territoire
et de la tentation nostalgique de l'attachement à l'identité "traditionnelle"
Un héros de conte
qui affronte les excès de la montagne et ses cataclysmes naturels,
et conjure les peurs en incarnant l'alliance "magique"
entre le Valaisan et les forces "sauvages" de son environnement
L'Evêque,
"le personnage le plus fidèle au rendez-vous du destin national",
emblématique de la spécificité valaisanne
de l'intrication historique entre politique et religion
et, en miroir, de la résistance du peuple valaisan
"(..) l'évêque fait rayonner le christianisme, qui naît et se développe très tôt en Valais. (..) L'activité de quelques
évêques permet de jalonner le parcours à la fois stable et mouvementé, passionnant et tragique : Théodule, bien
sûr, la figure emblématique de tous ; Hugues qui reçoit les droits comtaux en 999, qui fait donc entrer le siège
épiscopal dans le système féodal ; Boniface de Challant qui construit Tourbillon, symbole de la puissance de
l'évêque face au peuple et à la noblesse haut-valaisanne ; Walter Supersaxo, vainqueur des Savoyards à la Planta,
premier évêque à frapper monnaie vers 1480, symbole de puissance face à la Savoie. Mathieu Schiner, devenu
cardinal en 1511, qui rêve d'une Europe carolingienne dominée par le pape et l'empereur et mêle ainsi le Valais et la
Suisse à la grande politique européenne sur la scène lombarde ; Hildebrand de Riedmatten, en prise aux progrès
de la Réforme. Hildebrand Jost, qui renonce à la grande partie de ses pouvoirs temporels en 1634 ; François-
Joseph-Frédéric Ambuel (1760-1780), le dernier évêque à faire usage du droit de frappe partagé d'ailleurs avec la
Diète depuis 1627 ; Joseph-Antoine Blatter (1790-1807), le dernier à à porter le titre de prince-évêque ; Henri
Schwery, qui démissionne après être devenu le deuxième cardinal du diocèse de Sion. (..) Monseigneur Biéler
(1912-1952) est le premier évêque nommé directement par Rome , selon les nouvelles dispositions du droit canon
datant de 1917 ; l'évêque du diocèse de Sion est enfin libéré de toute condition politique de proximité et pourra
s'adonner uniquement à son rôle de pasteur" Henri Maître, Mosaïque du pays valaisan
Document de travail / CoManaging 416
LE symbole et le LIEU symbole
Le Cervin (4478m) est probablement le plus beau sommet des Alpes car sa forme extraordinaire que l'on
peut voir de Zermatt est tout à fait unique. Il s'agit d'une pyramide presque parfaite constituée de quatre
faces et de quatre arêtes. Nulle part ailleurs on ne trouve de masse rocheuse d'une telle élégance et
culminant à une altitude aussi élevée. Mais le Cervin est également le sommet des Alpes le plus convoité.
A cela, une explication très simple : son histoire. Sa première ascension, en 1865, fut à la fois une des plus
grandes réussites et un des plus grandes tragédies de l'histoire de l'alpinisme. L'homme qui est au centre
de cet événement est l'illustre alpiniste britannique Edward Whymper, fasciné par ce merveilleux sommet
qu'il tenta maintes fois de gravir avant son exploit de 1865. Cependant, un autre alpiniste était également
très attaché à cette montagne : Jean-Antoine Carrel, guide italien de Valtournanche qui passa une bonne
partie de sa vie à vouloir conquérir "son" Cervin. Après avoir fait quelques tentatives en commun, Whymper
et Carrel furent finalement opposés le jour de l'ascension en 1865. Whymper, accompagné de Croz et
d'autres alpinistes, gravit l'arête du Hörnli, du côté suisse et Carrel, guide de l'expédition italienne, opta pour
l'arête du Lion car située en Italie. Ce fut finalement Whymper qui arriva le premier au sommet alors que
Carrel se trouvait juste à trois cents mètres plus bas. Voilà donc comment se déroula l'une des plus
grandes ascensions de l'histoire alpine. Malheureusement, la descente fut fatale à quatre des six
compagnons de Whymper dont Michel Croz, l'un des plus grands guides de l'époque et un lord anglais. Ce
fut do Cervin ne s'arrête pas là. En 1931, la face nord, la plus belle paroi du Matterhorn, est vaincue par les
frères Schmid, de Munich. En 1965, dans cette même face, l'alpiniste italien Walter Bonatti ouvre un voie
nouvelle, en solitaire et en hiver. Le Cervin est donc bel et bien devenu un sommet mythique.
"le grand fleuve qui recueille les eaux des deux hautes chaînes, le fleuve nourri par les glaciers,
le fleuve qui occupait primitivement tout le fond de la vallée à cause de ses débordements,
allant d'une montagne à l'autre, le voici pour finir canalisé. (..)
Oh ! comme il était beau quand même au temps de sa jeunesse et au temps de sa liberté (..)
Non loin de sa source, il descend encore librement dans la grande vallée qu'il creuse (..)
Naissance du Rhône, commencement d'un grand destin." CF. Ramuz, Vues sur le Valais
Deux réalisations
qui illustrent le lien fusionnel entre les Valaisans et leur territoire,
leur ténacité, leur ingéniosité et leur capacité à relever des défis "géants"
la vigne identifiée par les paléo-orientaux à "l'herbe de vie" : en écriture sumérienne, le signe pour
dire "la vie" est une feuille de vigne.
la vigne et le vin sont également inséparables du mythe de Dionysos, dispensateur de la vie.
elle est l'attribut des figures allégoriques de la Joie, de l'Entraide, de la Solidarité conjugale et
de l'Amitié
dans les temps les plus anciens , la vigne passait pour un arbre sacré, sinon divin , et son produit, le
vin, pour la boisson des dieux
considéré comme l'assurance de la vie, donc un des biens les plus précieux de l'homme
puis elle a été identifiée à l'Arbre de Vie du Paradis, c'est pourquoi la viticulture correspond à la
fonction culturelle de l'homme dans le Jardin d'Eden.
elle est devenue l'un des principaux symboles du Royaume de Dieu, du Christ et de la foi
chrétienne
"Elle est le symbole de la rencontre entre l'homme et la montagne "mythique", à la fois dangereuse et nourricière. Elle
résume la montagne du Valais : elle EST la montagne… Elle crée le lien avec l'homme" Bernard Crettaz
"Robuste, bien adaptée au climat et au relief du pays, la vache de la Race d’Hérens est un véritable symbole de la vie
montagnarde valaisanne. Le Valais a su demeurer fidèle à cette race typiquement autochtone." Michel Logoz
"Ce caractère bien trempé, ces identités affirmées des Valaisans, on les retrouve chez les vaches valaisannes, qui portent
jalousement des noms de stars, de divas, de princesses et de célébrités."
"La vache est le symbole de la ruralité valaisanne et est mise en scène de deux façons : la lutte entre les vaches pour mener le
troupeau, symbole de combativité, de puissance ; La vache paisible dans les pâturages ou fleuries lors de la désalpe, symbole
de tranquillité ou de fierté et noblesse de caractère"Christelle Carrier
"Les bergers vont et viennent au milieu du troupeau. Eux aussi sont dans leur royaume, jusqu'à l'automne, hors du monde, au-
dessus du monde. Ils arbitrent les combats. Enfin, voici l'imbattable guerrière, reine d'un jour, d'une saison, qui va, vient,
triomphante, au milieu de son peuple sujet, les cornes en bataille, les narines au vent, et son propriétaire la poursuit, les
poches pleines de sel, le cœur de fierté, l'âme de gratitude." Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
Accessibilité / Une configuration spécifique cirque-corridor-porte du Sud : à la fois culture d'échange d'une terre de frontière et
de passage et atouts d'un territoire "préservé" par l'enclavement / Aujourd'hui, en lien direct avec l’extérieur par de multiples
aménagements de communication
Organisation, ruralité et structure urbaine / De la montagne-mode de vie à la montagne-cadre de vie : déplacement du
centre de gravité cantonal des axes latéraux à l'axe rhodanien et exiguïté de l'oekoumène valaisan transformée en atout
économique depuis l'apparition du tourisme / Paradoxe d’un pays à dominante rurale dont l’identité s’est fortifiée dans les villes
Patrimoine naturel et environnement / "Beauté écologique" du patrimoine naturel et qualité d'environnement exceptionnels,
protégés aussi comme une part vivante de l'identité / Montagne nature sauvage, précieuse et dangereuse à la fois
Habitat et urbanisme / Appauvrissement, voir perte d'identité architecturale avec le phénomène du "faux chalet alpin" dans les
villages de montagne et l'urbanisation anarchique dans les villes / Peu de valorisation de l'architecture moderne, sauf les
réalisations"techniques"
Patrimoine architectural et artistique / Patrimoine architectural riche et diversifié, mais peu visible en ville, avec une
dominante des époques médiévale et baroque et du patrimoine religieux, architectural et artistique / L’orgue de Valère, un chef
d'œuvre exceptionnel
Patrimoine des personnalités / Fortes personnalités valaisannes au charisme international, figures de l'action sous toutes ses
formes, notamment politique / Dominante de figures d'artistes, locaux et allogènes
Patrimoine des savoir-faire / Dominante de savoir-faire "utiles" et ingénieux / La vigne, la maîtrise de l'eau : des savoir-faire
multi séculaires devenus de véritables patrimoines culturels et des emblèmes identitaires
Profil industriel et économique / Tradition agricole et pastorale mais aujourd'hui dominante de tertiaire, depuis les
"révolutions" industrielle et économique des grands chantiers dont l'hydro-éléctricité, du tourisme et de la haute technologie /
Aujourd'hui excellence touristique au cœur de l'économie cantonale : 1er canton touristique et LA région suisse de vacances par
excellence dans l'imaginaire national / Tradition d'innovation et performances actuelles dans l'industrie de pointe, pourtant peu
connues par les Valaisans
Equipements culturels, activités et animations / Nature, sports et culture, un large éventail d’activités et d’équipements, reflet
des ressources offertes par le territoire : Valais, paradis de la détente et du ressourcement, LA région suisse de vacances par
excellence dans l'imaginaire national
Document de travail / CoManaging 427
SYNTHÈSE et TRAITS SAILLANTS / portrait psychologique
Nom et Emblèmes / Des "emblèmes" en parfaite adéquation avec l'identité du territoire : un nom propre individualisant mais
explicite, un blason riche en symbolique "vitale"
Figure symbolique LITTÉRAIRE / Maurice Chappaz, auteur emblématique du très fort sentiment d’appartenance, de la
"communion" des Valaisans avec la terre natale et nourricière, de la dimension "inspirante" du territoire et de la tentation
nostalgique de l'attachement à l'identité traditionnelle
Figure symbolique IMAGINAIRE / Un héros de conte qui affronte les excès de la montagne et ses cataclysmes naturels, et
conjure les peurs en incarnant l'alliance "magique" entre le Valaisan et les forces "sauvages" de son environnement
Figure symbolique HISTORIQUE / La figure de l'Evêque, "le personnage le plus fidèle au rendez-vous du destin national",
emblématique de la spécificité valaisanne de l'intrication historique entre politique et religion et, en miroir, de la résistance du
peuple valaisan
Figure symbolique du XXème SIÈCLE / Le touriste, incarnation d'un savoir-faire d'excellence d'une nouvelle facette identitaire,
révélatrice de la capacité à s'adapter et à prendre les tournants
LE symbole et le LIEU symbole / Le Cervin, montagne "cosmique", unique au monde et inimitable dans sa découpe
valaisanne
PRODUIT symbole / Des produits alimentaires liés à la montagne : la raclette, un produit porteur de l'identité traditionnelle et
"touristique", et le Bioalp Tea, un produit porteur de l'identité "moderne", innovante
CONDITION SINE QUA NON / Le Valais ne serait plus le Valais sans…..le Rhône
RÉALISATION symbole / Deux réalisations qui illustrent le lien fusionnel entre les Valaisans et leur territoire, leur ténacité, leur
ingéniosité et leur capacité à relever des défis "géants" / Pour le passé, les bisses : inventivité, audace, courage, esprit
communautaire / Pour le XXème siècle, les barrages : tournant économique et sociologique dans l'histoire du Valais
Symbole VÉGÉTAL / La vigne, passion valaisanne et symbole universel de vie, de paradis et de Sacré…
Symbole ANIMAL / La vache d'Hérens typiquement autochtone, symbole "sacralisé" de la vie montagnarde valaisanne, de
l'attachement des Valaisans à leur patrimoine culturel et de leur caractère combatif…
ÉLÉMENT symbole / Les éléments de la montagne : force et résistance de la roche, énergie vitale de eau et pureté de l'air,
métaphores du caractère valaisan…
ART symbole / L'École de Savièse, symbole de l'attractivité du Valais : une "école" picturale composée principalement
"d'étrangers" dont le point commun n'est pas un style mais l’attrait exercé sur eux par "l'esprit des lieux"
Document de travail / CoManaging 430
Valais / Valaisans / canton / territoire / île / singularité / Vieux pays / ressources
MOTS-CLÉS soleil / lumière / luminosité / climat / saisons
montagne / verticalité / déclivité / sommets / altitude / panoramas / alpinisme
communauté / appartenance / local / réseaux / solidarité "à l'intérieur
osmose / fusion / identification
Alpes / Cervin
vallée du Rhône / Rhône / vallées / plaine / terrasses / étages / versants / pylônes
villages / villes / stations
nature préservée / ruralité / sauvage / biodiversité / forêt / flore / faune / vache d'Hérens / moutons / chasse / pêche
eaux / source / neige / glace / glaciers / pierre / bois
vin / vigne / vigneron
paix / sérénité / détente / silence
blanc / bleu valaisan / vert / gris / rouge
pureté / air / espace
passage / cols / corridor / axe rhodanien / frontière
religion / catholicisme / Sacré / évêque / contes / légendes
contrastes / richesse / diversité /
extrêmes / force / caractère / cosmique / grandeur / grandiose
qualité de vie / équilibre / temps / sécurité
vitalité / détente / santé / sports
traditions / héritage / transmission / racines / folklore / "folkorisation" / nostalgie
savoir-faire / barrages / bisses
patrimoine / médiéval / baroque / religieux
architecture / châteaux / églises / chalets / mayens / raccards / faux-chalets
bon vivant / convivialité / fête / générosité / parole / fraternité / solidarité / fidélité
travail / concret / pragmatisme / rebondir
excellence / innovation / ténacité / combativité
tourisme / hydro-éléctricté / haute-technologie / pauvreté / tournants économiques
indépendance / liberté / résistance
montagnards / latins / entiers / terriens
culture populaire / musique / créativité / festivals / évènements / compétitions
inspiration / écrivains / peintres
terroir / arômes / produits / fromages / viandes / raclette / fruits / légumes
authenticité / simplicité / réserve / franchise
dynamiques / migrations / transhumances
dangers / catastrophes naturelles / séismes
bilinguisme / Haut-Valais / Bas-Valais
Document de travail / CoManaging 431
VISUELS-CLÉS
25 Visuels-clés
1. drapeau valaisan
2. sommets sous le soleil et le bleu valaisan
3. Cervin "mystérieux" émergeant des nuages
4. glacier
5. Vallée du Rhône avec Sion et les deux collines de Valère et Tourbillon
6. panorama (ouverture) depuis les sommets
7. terrasses de vignoble
8. Bois de Finges ou animal sauvage de montagne (chamois ou bouquetin ?
9. lac de montagne
10. cascade
11. barrage
12. bisse
13. château médiéval perché tour
14. église baroque
15. amphithéâtre romain
16. mayen / raccard
17. village traditionnel
18. station Crans / Zermatt
19. verres de vin et raisin
20. une raclette + viande séchée
21. verger en fleurs
22. tablée de Valaisans
23. femme dans labo high-tech
24. festival de musique
25. vache d'Hérens
6-7 personnages-clés
l'évêque
ingénieur
hier touriste / aujourd'hui acteur du tourisme
artiste allogène comme Rilke
vigneron
chercheur dans les high-tech
sportif de haut-niveau
6 concepts transversaux
Diversité / Richesse
Contraste / Paradoxe / Dualité / Extrême
Vitalité / Vie / Énergie / Force / Mouvement
Pureté / Sain / nature / Alpes
Osmose / Fusion / Identification des hommes au territoire
Plaisir / Bien être
Diversité
Richesse
" les vallées font la diversité et les retombées culturelles en sont extraordinaires " Jacques Lathion
Contraste
Paradoxe / Dualité / Extrême
"Un pays qui combine une ultra modernité avec une ultra tradition" Crettaz
"Pays où tout s'oppose sans cesse, le doux et l'amer, le vieux et le neuf, le tendre et le rocheux.
Pays de la vigueur et de la mollesse, de l'eau et du vin, de la mort et de l'amour."
Maurice Zermatten, Les saisons valaisannes
"Le Valais est terre de contrastes, mais aussi terre d’harmonie, avec son climat ensoleillé
et le cours du Rhône qui unit la vallée. Chaque région a ses coutumes, chaque alpage a ses particularismes."
Commission de marketing Fromage Valaisan, brochure Le fromage valaisan, c’est lui!
La relation ambiguë à « l’étranger » à la fois bien accueilli mais pas qui reste un
étranger (bourgeoisie...)
"Château d'eau de la Suisse" en même temps que canton le plus sec / une présence
de l'eau en Valais tout en paradoxes : composante esthétique et identitaire des
paysages mais cause de catastrophes
Paradoxe d’un pays à dominante rurale dont l’identité s’est fortifiée dans les villes,
1er canton touristique et LA région suisse de vacances par excellence dans
l'imaginaire national mais tradition d'innovation et performances actuelles dans
l'industrie de pointe, pourtant peu connues par les Valaisans
Historiquement une terre d'émigration, aujourd'hui une région d'immigration
Tiraillements de temporalités entre vrai respect des traditions et de "l'héritage", re-
création identitaire passéiste, tentation nostalgique et capacité à prendre les
tournants de la modernité et à innover
Paradoxe dans un territoire à la forte identité: l’appropriation passive d’une
"image" en forme de clichés "confortables", construite par et pour le regard
extérieur
Territoire aux dynamiques naturelles peu visibles mais redoutablement puissantes, de tout
temps sillonné par les dynamiques d'une incessante activité humaine
Force « vitale » des habitants (force / ténacité / travail, bon vivant / fête / vin / appétit de
vie, esprit entrepreneur, sportif, relever les défis et « rebondir »...), tempérament latin,
énergie sportive et ténacité quasiment identitaire
Fortes personnalités valaisannes au charisme international, figures de l'action sous toutes
ses formes, notamment politique
Force d’innovation du territoire
Intense luminosité / « théâtre permanent de jeux d'ombres et lumières : dialogue
singulier entre la lumière, les plans et les reliefs »
Éléments de la montagne : force et résistance de la roche
Climat « vivant », vent, passage ..
Combativité de la vache
Mouvement incessant : Migration, déplacement / transhumance
La matière eau dans ses trois états, liquide, neige et glace, et sous toutes les formes
(énergie hydroélectrique, eau vive, eau minérale - énergie vitale de eau...)
Blason riche en symbolique "vitale"
La vigne, passion valaisanne et symbole Documentuniversel de vie
de travail / CoManaging 438
CONCEPTS TRANSVERSAUX
Pureté
Sain / Nature / Alpes
" Le Valaisan c’est un cœur pur, vrai, authentique... " Pierre Devanthéry
"Il y a un caractère particulier en Valais : il n'y a pas de zone grise, c'est noir ou c'est blanc!.
Le Valaisan, on sait où il est, on sait s'il est d'accord ou pas d'accord, il n'y a pas de flou."
Bernard Attinger
"La montagne est un symbole de la nature, la plus "naturelle" des natures."
Bernard Debarbieux, conférence l’IUFM d’Aix en Provence, 14/11/2001, http://www.aix-mrs.iufm.fr
Osmose / fusion
Identification des hommes au territoire
les pylônes !!! : "Je dirais que c’est une image qui est très forte, une traduction du lien homme / paysage ;
et quelque part on trouvera du caractère du Valaisan au travers de ces paysages,
de l’ardeur qu'il met au travail et tout le côté culturel aussi.
On trouve un lien entre la valeur paysagère et l’activité humaine." Vincent Bornet
Fierté d'être valaisan qui est une composante identitaire : identification du valaisan, à
son territoire, à son ascendance, à son passé / poids de l’héritage, à son réseau, à
son drapeau, à sa montagne / son Cervin, sa terre, sa vigne, à sa communauté
(bourgeois / Alpage / villages..)
Identification renforcée par les traits de caractère des habitants (solidarité, fierté, sens du
collectif...)
Sentiment d'appartenance local plus que national et attachement à un héritage
culturel plus qu'à un "destin " ,
Maurice Chappaz, auteur emblématique du très fort sentiment d’appartenance, de la
"communion" des Valaisans avec la terre natale et nourricière
Figure symbolique : un héros de conte qui affronte les excès de la montagne et ses
cataclysmes naturels, et conjure les peurs en incarnant l'alliance "magique" entre le
Valaisan et les forces "sauvages" de son environnement, fusion géologique /
rencontre des continents
Plaisir
Bien être
"Tout d'abord, une raclette se fait avec de nombreux amis"
site cieldefrançoise
"Le Valaisan aime la vie et en profite" Pierre Devanthéry
"Une part importante dans l'identité valaisanne, c'est la qualité de vie :
l'aspect social, le bien être et vivre en sécurité" Jean-Marie Bornet
Comme un vrai pays, le Valais, nom à la fois historique et administratif, a donné un nom à ses
habitants (les Valaisans) issu de son propre nom (ce n'est pas le cas de toutes les régions
administratives européennes mais c'est le cas de toutes celles qui possèdent une forte identité)
L'histoire d'un véritable pays qui a été un État indépendant ce que peu de régions en Europe
peuvent revendiquer / expression "le vieux pays"
Territoire-entité qui forme un tout cohérent, malgré sa frontière linguistique intérieure et ses 13 "petits
mondes",
Produits réputés pour leur qualité et leur saveur (vins, raclette ...etc), indissociables de l'identité et des
terroirs valaisans
Univers olfactifs de la montagne, du vignoble et du jardin de la plaine : une composition enivrante et
singulière aux arômes particulièrement purs et puissants,
Lumière unique, méridionale, source d’inspiration et de bien-être,
Climat particulier
Document de travail / CoManaging 443
CONCLUSION SUR L'IDENTITÉ DU TERRITOIRE
"Les limites géographiques sont claires, c'est un monde à part cloisonné par la montagne"
Jean-Bernard Rouvinez
2/ Une « île »
Une île paradisiaque, montagnarde et ouverte
"On a un côté insulaire qui a une influence sur le caractère." Jean Bonnard
2/ Une « île »
Une île paradisiaque...
"Splendide jardin fruitier et potager, dont on dit qu’il est la Californie de la Suisse" Michel Logoz
"Les limites géographiques sont claires, c'est un monde à part cloisonné par la montagne"
Jean-Bernard Rouvinez
"Souvent je fais la comparaison avec la Corse où la montagne éloigne et repousse les gens vers l'extérieur,
tandis qu'en Valais elle regroupe; on se retrouve tous en bas, elle rassemble." Bernard Attinger
"Il existe ici (ndla : Aletsch) les traces de la naissance des Alpes" Laudo Albrecht
"Aucune contrée de l'Europe ne mérite autant que le Valais l'attention d'un voyageur éclairé....
cet étrange pays. Ce pays, si peu connu, est placé entre la France et l'Italie,
au centre de tout ce que la civilisation a de plus parfait."
G. Lory, Voyage pittoresque de Genève à Milan par le Simplon, 1811
(eau) "c’est comme un fil bleu qui lie tous les Valaisans" Vincent Bornet
"On a l’impression d’être en Valais dans un énorme amphithéâtre... mais moi
j'ai un sentiment de protection de par ce cirque montagneux." Jean-Marie Bornet
4/ Des hommes
au caractère spécifique de « montagnard latin »
en osmose avec leur territoire
qui porte et synthétise à eux seuls l’identité de tout le territoire
"Tout est dit quand il a dit qu'il était valaisan. Il est différent parce qu'il est valaisan"
Sylvine Eberlé
4/ Des hommes
au caractère spécifique de « montagnard latin »
en osmose avec leur territoire
Un territoire en osmose totale avec ses habitants
"Le Valais, ce sont d'abord les Alpes dont tout découle, le paysage alpin et l'ensoleillement,
et c'est aussi l’histoire du Vieux Pays et de ses hommes, leur fierté, leur caractère volontaire, trempé,
un lieu avec la tradition encore réelle, la spontanéité, l'accueil, l'ouverture, la chaleur, et le cercle social
(famille, connaissances, amis, festivités, etc.)" Vincent Bornet
"On se sent plus proche des gens du Val d'Aoste ou des Chamoniards
que des gens du canton de Vaud"
• SAUTER, Marc-Rodolphe, " Préhistoire du Valais, des origines aux temps mérovingiens ", Vallesia, 1950, pp. 1-165, 1955, pp. 1-38 ; 1960,
pp. 241-296
• SPREAFICO Manfred, WEINGARTNER Rolf, LEIBUNDGUT Christian, " Atlas hydrologique de la Suisse ", Geographisches Institut der
Universität Bern,
Bundesamt für Landestopographie, Bern, 1992
• SZABO, Zoltan, " Patrimoine culinaire Valaisan ", Ed. Max Varlett/Zoltan Szabo, Crémines, 2003
• TAMINI, Jean-Emile, DELEZE, Pierre, " Nouvel essai de Vallesia Christiana ", St-Maurice, 1940
• ZERMATTEN, Maurice, "Les Saisons Valaisannes", Ed. Victor Attinger, Neuchatel, 1948
• ZERMATTEN, Maurice, "L’Eau de Lumière, L’épopée de la construction d’un barrage", Silva, Zürich, sans date (vers 1960)
• ZERMATTEN, Maurice, " Sion capitale aristocratique et paysanne ", Neuchatel, Editions Victor Attinger, 1944
• ZERMATTEN, Maurice, RILKE, Rainer Maria, " Les années valaisannes de Rilke ", Sierre (Suisse), Oscar Amacker éditeur, 1951
• BANQUE CANTONALE DU VALAIS, " Le Valais en chiffres 2005 ", Office de la statistique du Canton du Valais, Sion, 2006
• BANQUE CANTONALE DU VALAIS, " Le Valais en chiffres 2004 ", Office de la statistique du Canton du Valais, Sion, 2005
• CHAMBRE VALAISANNE D’AGRICULTURE, " Rapport 2004 ", Chambre Valaisanne d’Agriculture, Conthey, 2005
• DÉPARTEMENT DES FINANCES ET DE L'ÉCONOMIE, service de la promotion touristique et économique, " Inventaire du tourisme valaisan
", Etat
du Valais, Sion, 2000
• FEDERATION SUISSE DU TOURISME, " Le tourisme suisse en chiffres, édition 2005 ", Berne, juillet 2005
• FEDERATION SUISSE DU TOURISME, " Le tourisme suisse en chiffres, édition 2006 ", Berne, septembre 2006
• GVSH, " Développement et mutations du Valais ", Sion, 1976
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• Brochure " Pays Romand, Pays Gourmand ",
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• " Au livre d’or des grands vignobles, Le Domaine du Mont d’Or " (auteur, éditions et date inconnues)
• PARLIER, Robert, "Feux d’automne au Valais", Provins Valais, 1937 (document vidéo)
Ce travail a été réalisé par le cabinet CoManaging pour le compte de l’Association Marque Valais entre août et décembre 2006.
Il été conçu par Sophie de Paillette et Frédéric Moix sous la responsabilité de Joël Gayet et la direction de Sophie de Paillette
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