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Séance plénière du Conseil Régional 7 mai 2011

Conseil d'Alsace

intervention d'Andrée BUCHMANN

Pour une Alsace bilingue, rhénane, européenne, ouverte


et en dialogue avec le monde.

Monsieur le Président, chers collègues,

L’Alsace est à l échelle du monde un tout petit territoire, mais notre espace culturel est
immense. Il va de Brest à Bucarest en passant par Vienne, Budapest, Tallinn…
Nos deux langues (le français et l’elsasserditsch et hochditsch) nous permettent de
comprendre en direct, d’échanger, de commercer, de travailler avec 70 millions d’Européens
francophones et 100 millions d’Européens germanophones.

Notre identité collective, c’est 172 millions d’Européens. Bon sang, quelle richesse et
quelles promesses pour l’avenir !

Il nous faut pousser l’enseignement bilingue paritaire avec une familiarisation aux dialectes
sans oublier les autres langues présentes sur le territoire que nous devons respecter, faire
enseigner et qui sont autant de passerelles culturelles et économiques vers l’Orient,
l’Afrique, l’Amérique….

Un avenir à construire sur notre histoire bien sûr. Celle des villages qu’on montre sur nos
photos, celle des villes-phares comme Strasbourg et Colmar, mais aussi celle de notre
histoire industrielle et ouvrière. Qui est largement négligée et si méconnue.

Notre présent, c’est celui des réseaux des universités, de la recherche, des réseaux
d’entreprises ; c’’est le temps de la nécessaire promotion de nos savoir-faire techniques, de
notre artisanat, mais aussi du high-tech, des technologies de l’information et de la
communication, et des sciences humaines. Que vaut une société qui ne développe pas une
pensée critique ? Lançons un appel à projets pour des travaux universitaires liés à la réalité
alsacienne.

L’avenir de l’Alsace s’inscrit dans le Rhin Supérieur : Basel Land et Stadt, le Pays de Bade, le
Sud-Palatinat. C’est une entité écologique, historique, culturelle. Face à une pression
démographique particulièrement forte, face à la nécessité de continuer d’apporter aux
habitants de cette région une dynamique économique, face à l’indispensable préservation
du milieu, nous ne pouvons concevoir un avenir acceptable qu’en l’imaginant ensemble.
Nous devons inventer un destin politique et démocratique à la Région du Rhin Supérieur
pour non seulement coopérer, mais pour construire ensemble. Les relations
transfrontalières, voilà effectivement un transfert de l’Etat vers le Conseil d’Alsace à
demander. Oui à un Conseil rhénan ou une Eurorégion, élu-e au suffrage universel direct, à
la proportionnelle et forcément paritaire.
Le mouvement écologiste et culturel a dès la fin des années 70 débroussaillé le chemin en
engageant des luttes communes à Fessenheim, Marckolsheim, Whyl , Kayseraugst….. Les
écologistes se sont, de part et d’autre du Rhin à l’époque où la frontière était encore une
réalité tangible, conjointement opposés à un certain type de développement. Les écologistes
ont entamé la transition vers un développement durable de la Vallée du Rhin supérieur.

C’est bien à l’ échelle du Rhin supérieur que se situe la force de l’Alsace,


- pour qu’enfin le siège du Parlement Européen soit définitivement établi à Strasbourg,
- pour la promotion de la Maison Commune Europe, gage de paix et de tolérance,
- pour un dialogue vivant renouvelé et dynamique avec le monde.

C'est à ce titre que nous soutenons un Conseil d'Alsace ouvert dans un espace rhénan
démocratique.

Je vous remercie

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