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Franck RIESTER

Député-maire de Coulommiers,
Coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias

Emmanuel HAMELIN
Conseiller municipal de Lyon,
Fondateur et Coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias

Etat des lieux des enjeux du paysage radiophonique


(RNT, seuils, fréquences…)

Mardi 15 février 2011


Franck RIESTER, Député-maire de Coulommiers, Coprésident du Club
parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Bonsoir à toutes et à tous. Merci de votre présence à ce dîner-débat du
Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias. Nous accueillons
Christian KERT, Vice-président de la Commission des Affaires culturelles. Nous
recevons également Patrice MARTIN-LALANDE, Sophie DELONG, Lionel
TARDY et Lionnel LUCA.
Michèle TABAROT nous rejoindra probablement. En effet, elle se
trouvait parmi les parlementaires qui discutaient aujourd’hui de la proposition de loi d’Hervé
GAYMARD sur le coût du livre numérique. La plupart des personnes ici réunies connaissent bien ce
sujet. La loi LANG de 1981 existe pour le livre papier. A l’heure du numérique, il est important que
nous puissions préserver les droits d’auteur et la création littéraire en France.
Ce soir, nous sommes réunis pour traiter d’un sujet que nous attendions tous avec impatience :
la radio. L’objectif est que les parlementaires puissent avoir une vision plus claire de la situation de la
RNT (Radio Numérique Terrestre) et, plus largement, de la radio en France.
Je remercie Rachid ARHAB et Patrice GELINET, membres du Conseil Supérieur de
l’Audiovisuel (CSA), pour leur présence à ce dîner. Merci à David KESSLER, qui nous informera de
l’avancée de son nouveau rapport sur la RNT.
Remercions également les responsables de radio présents ce soir. Parmi eux se trouvent Jean-
Luc HEES, Président du groupe RADIO France, Alain WEILL, PDG de NEXTRADIOTV, Antoine
BADUEL, de FG RADIO, Mathieu QUETEL, représentant du SIRTI (Syndicat Interprofessionnel des
Radios et Télévisions Indépendantes), Pierre BELLANGER, PDG de SKYROCK, et Gérard
LECLERC, Président de LCP. Ce dernier ne vient pas du monde de la radio, mais il suit de très près
l’activité du Club.
Emmanuel HAMMELIN suit depuis très longtemps les questions relatives à l’audiovisuel. Il a
notamment rédigé un rapport sur la RNT. Il sera donc l’interlocuteur privilégié de nos discussions.

Emmanuel HAMELIN, Conseiller municipal de Lyon, Fondateur et


Coprésident du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Je m’associe à tous ces remerciements. J’en profite pour remercier
Christophe MAHE de RADIO ESPACE, que je ne peux oublier puisqu’il est
lyonnais comme moi.
Le dossier des radios fait débat. Au Club, nous avons toujours aimé les
débats. Nous avons assisté à des débats très vifs, notamment au sujet de la TNT.
Franck RIESTER vient de parler de la fin du basculement au tout numérique. Le
Club a connu de nombreux débats sur ce sujet.
Aujourd’hui, la radio numérique fait débat. Deux rapports ont été réalisés : celui de Marc
TESSIER, excusé ce soir, et le rapport que j’ai moi-même rendu. Ces deux rapports divergeaient sur
plusieurs points. David KESSLER a été chargé par le Premier Ministre de rendre un nouveau rapport
sur ce sujet. Il nous présentera l’avancée de son travail. J’espère que nos discussions lui apporteront
des éclaircissements sur nos positions et arguments respectifs.
Le fait d’aborder la RNT nous conduira à évoquer d’autres sujets, tels les seuils anti-
concentration et les fréquences. Pour rappel, nous arrivons au terme du Plan de fréquences. La radio
sur IP (Internet Protocol) sera un autre sujet du débat. En effet, elle arrive sur nos Smartphones, dans
un contexte où il n’y a plus d’autorité de régulation. Tous ces thèmes sont étroitement liés.
Rachid ARHAB nous présentera la position du CSA sur l’ensemble du secteur. A la suite de
son intervention, David KESSLER nous parlera de son rapport. Après le rapport d’étapes, nous
attendons tous avec impatience le rapport final. Enfin, avant d’entamer le débat, Jean-Luc HEES,

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Pierre BELLANGER et Alain WEILL s’exprimeront pour exprimer la position de leur groupe. Sans
plus tarder, je cède la parole à Rachid ARHAB.

Rachid ARHAB, Membre du Conseil du CSA


Je suis venu pour la première fois devant ce Club il y a quatre ans, peu
de temps après ma nomination au CSA. Ce soir-là, j’avais affirmé ma confiance
dans la radio. J’avais fait une véritable profession de foi. Je suis un radiophage
absolu !
J’avais commencé à évoquer le credo du numérique. Il me semble que ce
sujet faisait alors la quasi-unanimité. Je voudrais donc demander ce soir aux
opérateurs et aux élus ce qu’il veulent faire. En effet, force est de constater que
malgré l’existence d’une loi sur la RNT et du CSA, chargé de l’orchestrer, nous n’y sommes pas
encore parvenus.
Il y a quelques mois, nous avons assisté à un changement de position de la part de ceux qui
étaient très favorables à la numérisation de la radio sous forme hertzienne. Des textes prévoient la
numérisation de la radio. L’un d’eux prévoyait même d’équiper d’une puce en numérique, dès
septembre 2010, certains appareils vendus en France. Il est évident que nous avons pris du retard et
que nous sommes en décalage avec la loi.
Je pense que la radio est le média le plus démocratique. Que l’on soit opérateur ou élu, il me
semble important de ne pas le perdre de vue. Elle a un véritable poids politique, dans le sens noble du
terme, durant les périodes électorales et en dehors. Quitte à être un peu provocateur, j’ajouterai que
c’est le premier réseau social. Les auditeurs ont un rapport affectif avec leur station de radio, qu’elle
soit locale, régionale ou nationale.
Je regrette que cette dimension soit trop souvent oubliée, au profit d’un petit écran qui n’a pas
la même puissance que la radio. J’en appelle donc à la responsabilité. Comme l’a souligné Emmanuel
HAMMELIN, nous sommes arrivés au terme d’un chemin. Avec Patrice GELINET, nous avons
présenté cet après-midi au CSA le dernier appel à candidatures en FM. Il concerne la zone Rhône-
Alpes.
Plusieurs d’entre vous attendent cet appel. Je ne donnerai pas d’information ce soir. Je
voudrais juste rappeler que les choses seront différentes à compter de la semaine prochaine. Nous
n’avons presque plus rien à distribuer. Nous aurons quelques appels ponctuels, notamment lorsque des
radios voudront restituer leur fréquence, mais ces appels resteront marginaux. Il est donc urgent de
prendre en compte cette nouvelle situation.
Enfin, je m’associe aux propos d’Emmanuel HAMMELIN et de Franck RIESTER quant aux
liens qui unissent les différentes thématiques que nous aborderons dans ce débat. En effet, les sujets
des fréquences, des seuils anti-concentration et de la RNT sont intimement liés.
Je vais laisser la parole aux autres invités. Je vous ai donné ma position, qui n’a pas changé
depuis quatre ans. Il y a quatre ans, nous croyions tous à la radio numérique. Aujourd’hui, je me sens
un peu seul.

David KESSLER, en mission auprès du Premier Ministre sur l’avenir


numérique de la radio
Bonjour à tous. Au risque de décevoir Emmanuel HAMMELIN, je n’ai
pas encore rendu mon rapport. Il est prévu que je le remette fin février 2011.
Etant donné que le rapport est à destination du Premier Ministre, il me
semblerait courtois de lui laisser la primeur des conclusions.
Dans le cadre de mon rapport, j’ai auditionné plusieurs des personnes
ici présentes. J’ai été frappé de voir que les divergences sont toujours aussi

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vives dans le paysage de la radio. Des divergences existent aussi dans d’autres secteurs médiatiques.
Ceci étant, ce phénomène est particulièrement prononcé dans le monde radiophonique.
Il y a une quinzaine d’années, lorsque j’étais au CSA, Roland FAURE présidait la
Commission Radio. Il présidait également le Club DAB, qui rassemblait les radios en faveur de la
radio numérique. Je dis cela pour montrer à Rachid ARHAB que le problème n’est pas nouveau.
Dans mon rapport d’étape, je n’ai pas émis de conclusions, car cela aurait été trop anticipé. J’y
ai simplement énuméré les conditions à réunir pour la mise en place de la radio numérique. Ces
recommandations sont adressées aux différents acteurs du paysage radiophonique : les pouvoirs
publics au travers des législateurs et du CSA, les fabricants, les diffuseurs et les distributeurs. Depuis,
j’ai reçu plusieurs réponses. Les acteurs ont exprimé leur adhésion ou leur refus de la radio numérique.
La question de la radio numérique est complexe, d’où la nécessité de rédiger plusieurs
rapports. Avant moi, Marc TESSIER et Emmanuel HAMMELIN s’étaient déjà pliés à cet exercice. Le
passage à la TNT était un succès quasiment assuré, puisque 75% des Français ne recevaient que cinq
chaînes avant son apparition. La situation est tout à fait différente pour le passage à la radio
numérique. D’une part, le paysage radiophonique est déjà très riche. D’autre part, nous assistons à la
fin des distributions de fréquences. Le paysage radiophonique va donc se figer.
La radio numérique est-elle la réponse à cette situation ? Faut-il imaginer d’autres solutions,
telles le satellite ou l’IP ? Afin d’alimenter cette réflexion, je voudrais rappeler deux éléments qui
figurent dans mon rapport d’étape.
Tout d’abord, la popularité de la radio ne se dément pas. Certes, le chiffre d’affaires de ce
secteur est bien inférieur à celui de la télévision. Cependant, les sondages révèlent que les Français
croient plus à la radio qu’à la télévision.
En outre, la durée d’écoute recommence à augmenter après une légère baisse ces dernières
années. Nous observons le même phénomène dans les autres pays européens. L’an dernier, la durée
d’écoute a augmenté dans la plupart des pays européens, comme en Allemagne, en Angleterre et en
Italie. Cela montre l’adhésion populaire à la radio.
Le second point sur lequel je souhaite revenir est l’incroyable diversité de l’offre
radiophonique. Dans ce secteur se côtoient les grandes radios nationales, les petites radios
associatives, les radios commerciales et les radios de service public. Cette diversité de l’offre rend
l’exercice radiophonique difficile. En effet, dans certaines zones où plus de trente offres sont
proposées, est-il utile d’en créer une supplémentaire ?
Cette diversité de l’offre distingue la radio de la télévision. Bien que la diversité se soit accrue
à la télévision, elle diffère de la diversité de la radio. Il suffit pour s’en convaincre de penser à la vie
associative et communautaire soutenue par la radio.
Pour envisager l’avenir de la radio, il faut décider du modèle économique qui sera privilégié et
anticiper la réaction du consommateur. Une nouvelle offre radiophonique peut-elle susciter une
nouvelle adhésion du consommateur ? Sur ces questions, les positions des uns et des autres divergent
et les débats sont passionnés. Ces questions doivent être au cœur de notre réflexion sur l’avenir de la
radio.

Franck RIESTER, Député-maire de Coulommiers, Coprésident du


Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Je remercie David KESSLER pour son intervention. J’espère que les
différents invités pourront éclairer les parlementaires, notamment au sujet de la
technologie. Existe-t-il un problème technologique au niveau de la diffusion et
des terminaux ? Pouvons-nous avoir un calendrier tenable, notamment en
matière de simulcast ? Les coûts du simulcast sont-ils acceptables ? Existe-t-il
un modèle économique à terme, pendant le simulcast et après le basculement
total si ce dernier a lieu ? Le CSA envisage-t-il une couverture française suffisamment forte pour que
le modèle économique puisse être acceptable ?
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Les parlementaires attendent des réponses précises sur ces sujets pour pouvoir se positionner
en toute connaissance de cause dans les débats à venir. De plus, un état des lieux européen nous
permettrait de savoir ce qui est susceptible de fonctionner chez nous.
Emmanuel HAMELIN, Conseiller
municipal de Lyon, Fondateur et Coprésident du
Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et
des médias
Pour compléter les questions de Franck
RIESTER, j’ajouterai que le débat reste également
ouvert sur le sujet de la norme. Celle-ci a évolué.
Plusieurs tests ont été effectués sur différentes
normes. A présent, je cède la parole à Jean-Luc
HEES, Président de RADIO FRANCE, afin qu’il
nous donne son point de vue sur l’avenir de la radio et de la radio numérique.

Jean-Luc HEES, Président du Groupe RADIO FRANCE


La radio se porte magnifiquement. Méfions-nous des idées reçues qui
circulent parfois. Nous avons gagné 400.000 à 500.000 auditeurs depuis un an.
C’est un marché qui varie et nous ignorons la vitesse à laquelle les
changements se produiront. Nous n’allons pas laisser de côté la technologie
fascinante du numérique. Nous apprendrons à vivre avec. J’ajoute que la radio
numérique ne se résume pas à la RNT.
Je remercie Rachid ARHAB pour ses propos. Quand bien même il
serait seul, il est possible d’avoir raison seul ! Lorsque je suis arrivé à RADIO FRANCE, j’étais
sceptique au sujet de la RNT. Cela s’explique tout d’abord par le fait que je suis un homme de
produits. Je m’intéressais davantage à la vision que l’on pouvait avoir des contenus radio qu’à la façon
dont ils étaient diffusés.
La fonction crée l’organe, je me suis donc scolarisé… Un jour, Bruno PATINO m’a dit qu’il
allait me scolariser sur ce sujet, et je pense qu’il y est parvenu. Il a contribué à me convaincre de
quelque chose. Bien entendu, je m’exprime au nom du service public et je ne peux donc pas avoir les
mêmes points de vue que des opérateurs privés.
Je crois en l’économie et au coût des choses. Mon point de vue n’est en rien dogmatique. Pour
le service public de la radio, la RNT ne présente que des avantages. Si la RNT se développait, les
coûts de diffusion seraient divisés par deux pour une maison comme RADIO FRANCE. Ce n’est pas à
négliger pour les contribuables que nous sommes.
Je crois à l’anonymat de la radio. Il s’agit peut-être de mon tropisme historique. La radio, c’est
ce qu’il reste quand il n’y a plus rien. Cela a été le cas lors du séisme en Haïti. Nous avons continué à
émettre. Je crois à l’anonymat, car je souhaite que les personnes qui « consomment » les antennes de
RADIO FRANCE soient protégées par cet anonymat.
Parmi les nombreux avantages, il ne faut pas oublier la qualité de diffusion. Il y a deux ans,
j’étais sceptique, car je regardais ce qu’il se passait en Angleterre et en Allemagne. L’Allemagne est
en train de prendre une décision politique. Je pense que la RNT est une décision politique.
Je prends en compte la conjoncture économique et l’unanimité des opérateurs il y a trois ans
au sujet du numérique. Aujourd’hui, je comprends que la situation ait changé au vu de la situation
économique dans laquelle nous évoluons et de la très forte compétitivité du marché de la radio.
Pour la radio publique, la RNT est une véritable réponse. Ceci étant, je comprends les
différentes réalités auxquelles se trouvent confrontés les opérateurs ici présents. Nous écouterons
Pierre BELLANGER. J’admire sa vision, qui va au-delà de l’aspect technologique. Ce n’est pas tant la
technologie qui compte, mais plutôt ce que l’on en fait.

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Nous aurons également le point de vue d’Alain WEILL, chef d’entreprise qui connaît bien le
secteur.
RADIO FRANCE a la chance d’avoir un actionnaire fidèle qui fait son possible pour répondre
aux besoins de la radio. Les radios indépendantes ont elles aussi une situation particulière.
La RNT n’est pas l’unique composante de la radio numérique. C’est peut-être dommage pour
RADIO FRANCE, mais je comprends le point de vue de mes concurrents et amis : il y a d’autres
vecteurs de développement comme internet ou le satellite.
J’entrevois les difficultés de David KESSLER, car les conclusions de son rapport ne seront
pas toujours bien reçues par les acteurs du paysage radiophonique.

Pierre BELLANGER, PDG de SKYROCK


Bonsoir à tous. Avec Jean-Luc HEES, nous partageons le même amour
de la radio et le même constat : la radio va bien. Nous avons pu lire diverses
rumeurs sur l’état de la radio. J’ose espérer que la réalité des chiffres aura raison
de ces préjugés. En effet, l’audience globale de la radio est en augmentation.
Au-delà de ces données statistiques, j’ai le sentiment que nous sommes
face à un nouvel âge d’or de la radio. Du point de vue de l’auditeur, il n’y a
jamais eu autant de moyens et de terminaux pour recevoir la radio sous toutes ses formes. Il n’y a
jamais eu autant de programmes accessibles. Plus que jamais, nous assistons à une envolée de la
création et de la créativité en radio. Il n’a jamais été aussi simple de créer une radio avec de faibles
moyens.
Il a très rarement été donné de voir une telle créativité et autant de nouveautés concernant le
modèle économique. Nous allons vivre cet âge d’or ensemble. Cela donne à certains l’impression
d’être remis en cause. Cependant, du point de vue de l’auditeur, c’est un merveilleux moment de
découverte.
Nous devons décider si la radio numérique doit être compatible avec internet. Faut-il lancer un
réseau non IP puisque la RNT n’est pas compatible avec internet ? Il s’agit d’une norme numérique.
De la même façon, les CD ne sont pas compatibles avec internet, bien qu’il s’agisse d’une norme
numérique.
Si nous lançons un réseau non IP, il s’agira d’un choix « volontariste » dans un univers où les
terminaux mobiles et l’offre IP explosent, et dans lequel internet est la révolution qui change le
monde. Si ce choix n’a pas de modèle économique mais qu’il y a une volonté publique de le
développer, il y aura des financements. Dans ce cas de figure, la collectivité nationale déciderait qu’il
faut un réseau incompatible avec internet.
Certains disent que créer un réseau IP poserait des problèmes de gratuité puisqu’internet est
payant. Je rétorquerai en disant que l’électricité qui fait fonctionner mon récepteur analogique n’est
pas gratuite non plus. Nous sommes donc face à un véritable choix.
Le débat sur l’anonymat et les libertés posé par internet ne concerne pas uniquement la radio.
Les problèmes de neutralité des réseaux sur lesquels Laure de la RAUDIERE a travaillé récemment
sont des problèmes qui s’adressent à toutes les manières de consommer internet. Nous sommes en
droit d’attendre qu’une démocratie comme la nôtre ait des réponses de droit et de liberté sur internet,
qui s’appliqueront alors à la radio.
Un avis consiste à penser que faire de la radio IP est dangereux et peut constituer le début
d’une dictature, en provoquant des arrestations. En Egypte et en Tunisie, internet et les réseaux
sociaux ont été des facteurs déclenchant et accélérateurs des événements. Certes, internet a ce double
aspect, mais il serait bon de ne pas oublier son visage de liberté. J’espère que nous partagerons tous
ensemble l’âge d’or qui commence.

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Alain WEILL, PDG de NEXTRADIOTV
Bonsoir à tous. Pour commencer, j’aimerais dire à Rachid ARHAB que
nous sommes tous des amoureux de la radio et que nous souhaitons tous voir ce
média se développer. Il est unique et nous avons beaucoup de plaisir à y
développer nos entreprises, nos concepts et nos idées.
La radio reste le média le plus moderne. C’est le premier média mobile,
même si l’on utilise désormais cet adjectif pour d’autres médias. C’est le premier
média dématérialisé et le premier à avoir permis au public d’accéder à une offre
très large. En 1981, l’arrivée de la FM a permis de proposer au public un nombre
très important de programmes, nationaux et locaux.
La radio a toujours été le média le plus en avance. Je pense donc que cela serait une erreur de
croire, lors du débat sur la radio numérique, que la radio est en retard par rapport aux autres médias.
Au contraire, c’est la télévision qui est en retard par rapport à la radio. David KESSLER a rappelé
qu’avec la TNT, 75% des Français sont passés de cinq à 18 chaînes de télévision.
Cela s’est passé en 1981 pour la radio. Les auditeurs sont passés de trois radios privés, en plus
du service public, à des centaines de radios. La radio a toujours eu de l’avance. Aujourd’hui, le
numérique hertzien est-il indispensable à la radio numérique ? Je pense que non.
Tout d’abord, analysons la situation d’un point de vue économique. Au départ, nous étions
tous d’accord pour la radio numérique hertzienne. Or, la norme qui nous a été proposée ne fonctionne
pas. Avec cette norme, les coûts en numérique sont les même qu’en analogique. Nous allons donc
dupliquer le nombre de nos stations en numérique sans augmenter vraiment le nombre d’auditeurs.
Il y a cinquante radios à Paris et trente dans toutes les villes de plus de 200.000 habitants.
Certes, il n’y en a que dix dans de plus petites villes. Néanmoins, je ne crois pas que les Français aient
un sentiment de rareté avec la bande FM. Il ne faut pas s’attacher au mot « numérique » comme si
c’était un mot magique. En effet, la perception du public est différente. Lorsque les Français ont eu la
TNT, ils ont prêté davantage attention à l’augmentation du nombre de chaînes et à la qualité de
l’image qu’au fait qu’ils passaient au numérique.
C’est l’élargissement de l’offre qui a changé la vie des Français, et non le qualificatif accolé à
ce changement. Aujourd’hui, l’offre est déjà très large. Imaginons que nous passions demain au
numérique à Paris. Il y aurait vraisemblablement une difficulté de financement. De plus, l’adhésion du
public ne serait pas aussi massive que lors de l’apparition de la TNT, car l’éventail de l’offre ne
changera pas.
Nous ne sommes peut-être pas obligés de passer par l’étape du hertzien, qui n’a pas trouvé de
solution technique et économique. En revanche, la radio est un média qui a toujours été en avance. La
radio sur IP est d’ores et déjà une réalité quotidienne, davantage pour nos enfants que pour les
individus de notre génération.
A titre personnel, j’écoute régulièrement la radio sur mon iPhone. A l’étranger, cela permet de
continuer à écouter ses radios. J’ai un radio-réveil SONY. Je le pose sur mon iPhone et j’écoute RMC
ou d’autres radios numériques. Je vous invite à écouter LITE FM, une radio de Miami que j’apprécie.
Lorsque je l’écoute le matin à Paris, c’est la nuit à Miami. Il n’y a donc pas de publicité… C’est un
avantage pour une radio musicale. Pour les jeunes Français, c’est une réalité.
Comme l’a rappelé Pierre BELLANGER, n’importe qui peut aujourd’hui créer une radio en
tentant sa chance sur internet. Un excellent documentaire sur ARTE, le week-end dernier, montrait
que l’un des premiers réflexes des Tunisiens pour manifester leur volonté d’expression avait été de
créer des radios sur internet.
Je vous invite à regarder ce reportage en podcast. L’une des forces du numérique est la
rediffusion. Ne soyons pas pessimistes. Nous avons peut-être attaché une trop grande importance au
numérique hertzien. Cela n’empêche pas que la radio soit en avance sur les autres médias. C’est le
premier média qui passe sur IP, et je trouve cela extrêmement positif.

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Franck RIESTER, Député-maire de Coulommiers, Coprésident du Club
parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Nous allons lancer le débat. J’aimerais que certains d’entre vous puissent
prendre position sur certaines questions. Par exemple, le réseau non IP est-il
compatible avec internet ? Le coût du simulcast est-il insurmontable ? Quelle
norme va progressivement s’imposer au marché ? Quel est l’avantage pour
l’auditeur, en termes de qualité d’écoute, entre le numérique et l’analogique ? Y a-
t-il d’ores et déjà des résultats au niveau européen concernant la RNT ?

Emmanuel HAMELIN, Conseiller municipal de Lyon, Fondateur et Coprésident du Club


parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Je souhaite compléter le propos de Franck RIESTER. La radio numérique comprend
également le principe des services associés. C’est un élément important qu’il nous faut prendre en
compte. Y a-t-il déjà eu des réflexions et des avancées sur les services associés à la RNT ? Vous êtes
bien entendu invités à donner votre opinion ou à apporter un éclairage à ce dossier.

Mathieu QUETEL, SIRTI (Syndicat


interprofessionnel des radios et télévisions
indépendantes)
Je vous remercie de me donner la
parole après d’éminents représentants du CSA
et des grands groupes radiophoniques. Je
souhaite avant tout répondre à Alain WEILL
concernant la Tunisie. Au moment de la
révolution tunisienne, les radios FM n’ont pas
pu être créées. Le régime n’étant pas une démocratie, il n’y avait ni d’appel à candidatures ni
d’autorité de régulation. J’ai maintenant une bonne nouvelle à vous annoncer : nous avons reçu très
récemment des appels au SIRTI. La situation évolue et des opérateurs veulent créer des radios FM
analogiques en Tunisie.
Actuellement, notre débat est un débat de riches. Pour sa part, le SIRTI représente des PME
indépendantes qui diffusent leurs programmes sur de petits bassins de population. Si les radios
thématiques multivilles avaient une couverture suffisante en FM analogique, il n’y aurait pas de débat
sur le numérique. Ces radios n’auraient pas besoin de se développer sur un nouveau paysage
radiophonique. Contrairement à ce qui a été dit auparavant, la radio numérique apporte une diversité
de programmes à nombre de nos concitoyens.
Nous avons tendance à voir le paysage radiophonique français à travers le seul prisme de
Paris. En effet, un large spectre de programmes y est déjà proposé. Le numérique n’en proposera sans
doute pas beaucoup plus. Pourtant, six radios environ devraient s’ajouter à cette offre, si elles
obtiennent le droit d’émettre. Ce chiffre n’est pas négligeable. En outre, dans certaines villes, y
compris de grandes villes de France, beaucoup plus de nouveaux programmes seront proposés.
Ce débat de riches est à lier à celui des seuils anticoncentration. Emmanuel HAMELIN liait
auparavant le lancement de la RNT aux seuils anticoncentration dans la radio analogique. Cela me
semble être un mauvais prisme. En effet, cela signifierait qu’il faille d’abord déconcentrer dans
l’analogique avant de lancer le numérique. Actuellement, le débat sur les seuils anticoncentration me
parait clos. Il aurait pu être soulevé en 2006, au démarrage du plan FM+. A l’époque, plusieurs grands
groupes nationaux risquaient d’atteindre les seuils anticoncentration de 150 millions d’habitants. Alors
que le plan FM+ s’achève, aucun groupe n’atteint ces seuils anticoncentration. Le débat du
développement des groupes lié aux seuils anticoncentration n’existe donc pas dans l’analogique.

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
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Je pousserais même cette idée plus avant : lier le lancement de la RNT aux seuils
anticoncentration dans l’analogique revient à tuer la RNT dans l’œuf. En effet, quel serait l’intérêt de
lancer la RNT si l’on relevait les seuils anticoncentration dans l’analogique ? L’intérêt serait nul.
Bien que je ne sois pas d’accord sur tout avec Pierre BELLANGER, je le rejoins sur un point.
D’un point de vue macroéconomique, l’industrie radiophonique se porte bien. Elle est à la page et
séduit nombre de nos concitoyens. L’enjeu de cette réunion est de se projeter dans les nouveaux
modes de consommation de nos concitoyens dans le monde numérique de demain. J’ai vu récemment
sur FRANCE TELEVISIONS un reportage sur les « technobambins ». Ces enfants auront une autre
approche de la culture et des médias que nous. Nous devons donc réfléchir à l’évolution de notre
industrie et du paysage radiophonique.
Je suis assez sceptique sur les débats que nous avons aujourd’hui. Il y a à peine deux ans, au
sein d’un groupement pour la radio numérique, tous les opérateurs radio étaient d’accord pour lancer
massivement la RNT. Je pense que l’enkystement de la RNT est de notre responsabilité. La RNT
représente un réel enjeu pour notre industrie. Je crois d’ailleurs beaucoup au rapport KESSLER, car
nous manquons actuellement d’un lieu de débat en commun entre industriels de la radio pour penser la
radio de demain. Le CSA a fait son travail dans ce domaine. J’espère que le rapport KESSLER
aboutira à une réelle implication du gouvernement dans la radio numérique.
Lorsque l’on dresse le bilan de la réussite de la TNT, on oublie qu’elle est passée par un
engagement massif des pouvoirs publics. Aujourd’hui, nous avons besoin que le gouvernement
s’engage, crée un lieu de débat commun et puisse décider d’une technologie si nous ne parvenons pas
à trouver un accord. Des questions industrielles se posent au sujet des conditions de succès de la radio
numérique. Comment créer un cercle vertueux pour que la radio numérique soit une réussite comme
cela a été fait pour la TNT ? Les positions actuelles vis-à-vis de la technologie sont doctrinaires. Le
débat autour des seuils anticoncentration me semble biaisé. En effet, lorsque le GRN (Groupement
pour la Radio Numérique) a cessé, un bureau regroupant les quatre principaux groupes nationaux a été
créé. Il a immédiatement revendiqué le fait de casser les seuils anticoncentration dans l’analogique, ce
qui a de fait tué le numérique. Nous devons discuter sérieusement de notre industrie entre
professionnels de la radio, avec une forte implication de l’Etat.

Emmanuel HAMELIN, Conseiller municipal de


Lyon, Fondateur et Coprésident du Club parlementaire sur
l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Nous allons maintenant céder la parole à Hugues de
VESINS du CNRA, avant d’entendre Léonidas
KALOGEROPOULOS pour NRJ, puis le Bureau de la
radio.

Hugues de VESINS, CNRA (Confédération nationale


des radios associatives)
Je fais partie de la Confédération nationale des radios
associatives. Même si les modèles économiques ne me sont pas
étrangers, je ne pense pas que ce soit mon rôle d’aborder cette
question. Je suis toujours extrêmement contrarié de voir des
professionnels aussi intelligents avoir un discours aussi court,
voire manichéen, sur la notion d’IP numérique. En tout cas, ce discours me semble manquer
d’ambition et de vision. Ces mêmes personnes nous ont pourtant habitués au quotidien à avoir plus de
« tripes ». Un article de loi de 1981 auquel nous sommes extrêmement attachés nous disait : « La
communication est libre ». Cela signifiait que nous pouvions émettre par nous-mêmes, sans faire appel
à TDF ou à un organisme d’Etat qui empêcherait d’émettre. Cela a pu par exemple être le cas en
Tunisie et c’est encore le cas au Venezuela. Puisque nous ne sommes pas citoyens de ces pays, je ne
vois pas pourquoi nous en parlerions.

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
Je souhaiterais qu’on substitue la vision du citoyen-roi à celle de l’auditeur-roi. C’est pour
cette raison que je me suis mis à faire de la radio, notamment de la radio associative. Si demain il n’y a
qu’un modèle IP, nos radios citoyennes ne pourront pas subsister. Ma radio, CFM, émet sur l’IP. Mais,
sur internet, un profil FACEBOOK ou celui d’une société peut être interrompu du jour au lendemain
sans qu’il n’y ait le moindre recours. Ainsi, pour être demain en mobilité sur l’IP, je devrais avoir un
accord avec un opérateur. Le prix de cet accord ne correspondra en aucune façon à la réalité du coût de
l’émission.
J’en viens à la vision que je souhaiterais vous exposer. A nos yeux, le tout IP représente une
véritable impasse. On donne l’impression aux auditeurs d’exister alors que l’on n’existe pas. En
dehors même de la capacité à être présent financièrement voire contractuellement, il y a une réelle
problématique de référencement de nos radios, notamment en zones rurales.
Nous rencontrons également un problème quant à la mobilité, ce qui est pourtant l’essence
même de la radio. En effet, sur l’iPhone par exemple, le streaming fonctionne très bien. Mais à quel
prix et combien de temps cela peut-il fonctionner ? La seule solution pour une radio sur l’iPhone sera
la même que pour la télévision. Il lui faudra être dans la bande passante allouée à ce streaming non
limité. Nous ne pourrons pas y être, à moins que l’Etat ne nous le garantisse sous une forme de must
carry. Si cela n’est pas le cas, les radios associatives n’existeront pas sur l’IP.
Je ne vais pas décrier l’IP qui, pour moi, est important. Il n’y a pas une mais plusieurs façons
façon d’émettre. Vous nous avez dit auparavant que la radio numérique n’était pas compatible avec
l’IP. C’est une supercherie. L’hybridation des supports existe et est déjà en fonction. Peut-être cela
fonctionne-t-il mal pour l’instant. A l’IBC (International Broadcasting Convention) et à la NAB
(National Association of Broadcasters), des techniciens présentaient des outils qui permettent de faire
cette hybridation. Pour nous, cela est très important. La capacité de basculer d’un support numérique
mobile à un support IP en indoor nous séduit. En effet, l’IP indoor ne comprend pas la problématique
de mobilité dont je viens de vous parler.
Le problème est que l’on veut raccourcir le raisonnement alors qu’il faut expliquer tous ces
éléments. Nous avons besoin d’une radio numérique terrestre pour émettre et faire de la radio, mais
aussi pour faire des choses plus intéressantes que ce qui a parfois été proposé sur le numérique. Et
nous avons également besoin de l’IP. Surtout, il faut que les deux puissent cohabiter. C’est ainsi que
nous pourrons avoir encore plus d’auditeurs et des contenus plus intéressants sur la partie numérique.

Emmanuel HAMELIN, Conseiller municipal de


Lyon, Fondateur et Coprésident du Club parlementaire
sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Pour vous, les fournisseurs d’Accès à internet
peuvent-ils se substituer à terme au CSA ?

Hugues de VESINS, CNRA (Confédération nationale des radios associatives)


Je ne l’espère pas. Nous ne souhaitons déjà pas que l’ARCEP (Autorité de Régulation des
Communications Electroniques et des Postes) se substitue au CSA. Je ne vois pas comment cela serait
possible. Dans ce cas, il n’y aurait plus d’Etat.

Emmanuel HAMELIN, Conseiller municipal de Lyon, Fondateur et Coprésident du Club


parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
D’après ce que j’entends, c’est un risque qui peut paraître évident pour certains. Puisque les
FAI réglementeront l’accès, peuvent-ils se substituer au CSA ?

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
Hugues de VESINS, CNRA (Confédération nationale des radios associatives)
Les parlementaires ont déjà tranché ce débat. Il existait au préalable deux choix. Le premier
était de confier la RNT à des opérateurs techniques qui constituent leur bouquet. Le deuxième choix
était de confier au CSA le soin de trouver des éditeurs et de trouver eux-mêmes des opérateurs
techniques. Le choix a été fait. La réponse sur les FAI est donc limpide à mon avis.

Léonidas KALOGEROPOULOS, NRJ


GROUP
Je souhaiterais faire une rapide parenthèse
sur la RNT. Pour tous les opérateurs, la principale
difficulté concerne la norme. Il est très dissuasif de
lancer une nouvelle norme quand elle est chère et
longue à déployer. J’ignore quelle est la bonne
norme. Mais il faut qu’elle soit la moins chère
possible, la plus rapidement déployable et la plus facile pour la réception. Tout le monde est d’accord
pour dire que l’écoute de la radio en analogique correspond à une « ringardisation » du média. Pour
rassurer mon ami Mathieu QUETEL, il ne s’agit pas de dire que l’on reculerait devant l’impératif de
passer à la radio numérique parce qu’il y aurait un mouvement sur le seuil anticoncentration.
Je voudrais saluer le fabuleux travail entrepris par le GIE des Indépendants. Au groupe NRJ,
nous regardons les entrepreneurs avec fascination et nous avons énormément de points communs avec
le GIE. La question du seuil anticoncentration est une question d’entrepreneurs. En effet, à quel
moment dit-on à des entrepreneurs de ne plus entreprendre sur leurs métiers de base ou sur leur cœur
de développement ? Mathieu QUETEL soulignait le fait que 150 millions représentaient beaucoup
d’habitants. Bien que je comprenne son point de vue, je souhaite faire remarquer que le GIE des
indépendants représente actuellement plus de 250 millions de couverture d’habitants. Puisqu’il n’y a
pas de seuil pour le GIE des Indépendants, ce chiffre peut encore croître. Sous son nouveau nom,
« Les Indeps », le GIE des Indépendants constitue la première radio de France. Il se compare à des
réseaux mais affirme le contraire lorsqu’il est question du seuil anticoncentration. Selon moi, c’est un
réseau puisqu’il commercialise nationalement, avec la régie de TF1, son espace publicitaire. Sur le
marché national de la publicité, il pèse autant qu’un réseau.
En tout état de cause, des projets sont aujourd’hui bloqués. Ces projets sont débattus mais
n’ont pas de raison d’aboutir puisque le seuil nous en empêche. Véritablement, il n’y a pas de raison
de bloquer ces projets, de la même manière qu’il n’y a pas de raison de bloquer les projets des
membres du GIE des Indépendants. Aujourd’hui, ces projets sont en suspens. 17 ans après la création
du seuil anticoncentration, la question doit de nouveau être abordée. Il n’y a toujours aucune
possibilité pour les réseaux nationaux de racheter des radios indépendantes de catégorie B. En effet, le
CSA l’interdit et cela pourrait même être inscrit dans la loi. Aussi, j’ai du mal à comprendre pourquoi
le GIE des Indépendants s’oppose de manière systématique à la volonté des réseaux nationaux.

Franck RIESTER, Député-maire de Coulommiers, Coprésident du


Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Si les grandes radios nationales investissaient dans la RNT, pourraient-
elles avoir en contrepartie un allégement des seuils anticoncentration ?

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
Léonidas KALOGEROPOULOS, NRJ GROUP
Le débat sur le lancement de la RNT a connu des complications. Je crois pourtant qu’il y a
unanimité sur un point. Il est nécessaire que la radio soit écoutée en numérique. La radio ne peut pas
être le dernier média où l’on écoute du son en analogique. Tous les acteurs radiophoniques sont
d’accord sur ce point, mais pas forcement sur ses modalités d’exécution. Il n’y a pas de doute non plus
sur le fait qu’à terme, le numérique se substitue à l’analogique. La seule question est de savoir si cette
norme est coûteuse ou non.
Michel CACOUAULT, Bureau de la
Radio
Je crois qu’il faut dépolémiquer. Il est
naturel qu’il y ait des avis et des intérêts
divergents. Concernant la RNT, deux questions
nous apparaissent vitales. D’abord, ce modèle
existe-t-il et est-il performant ? Selon moi, la
question n’est pas de choisir entre la RNT ou
l’IP. En effet, l’IP existe et va continuer à se
développer. La RNT est-elle pour autant un
modèle pertinent ? A l’heure actuelle, nous avons
la FM qui a des limites dont nous avons parlé auparavant. D’une part, elle ne dispose pas d’une
couverture suffisante. D’autre part, le CSA ne peut plus faire la circulation puisqu’il n’y a plus de
fréquences FM allouées. Pour autant, la FM n’est pas ringarde, car on peut la capter deep-indoor, au
troisième sous-sol. La FM fait le succès de la radio à l’heure actuelle.
Une bonne question a été posée : la RNT existe-t-elle dans d’autres pays ? En Angleterre, la
RNT existe depuis dix ans et réalise 15% d’audience. D’un autre côté, le Canada vient de l’arrêter.
Tout investissement nécessite un retour sur investissement en termes d’auditeurs. Mais nous ne
pouvons pas reproduire le même modèle que celui de la TNT. En effet, il existe près de 260 millions
de récepteurs FM. Combien de temps va-t-il falloir pour que les auditeurs potentiels s’équipent ? Un
réseau RNT coûte, peu ou prou, trois à quatre millions d’euros. Cela coûte sensiblement le même
montant qu’un réseau FM. Mais, d’une part, on ne pourra pas arrêter la FM. Et d’autre part, le temps
d’équipement est beaucoup trop long. Il n’y aura donc pas de retour sur investissement.
Je vais vous donner un scoop. Le chiffre d’affaires de l’ensemble des radios du Bureau de la
radio représente 459 millions d’euros, soit un montant moindre que le budget de RADIO FRANCE. Il
est logique que des entreprises privées souhaitent un retour sur l’investissement qu’elles consentent
dans un nouveau système. Or, nous avons un problème majeur. Si la FM pouvait être coupée du jour
au lendemain, ce serait extraordinaire. Mais il faudra une période très longue pour que tous les
Français s’équipent. Cette double diffusion représentera obligatoirement un coût qui ne permettra pas
un retour sur investissement. Quand j’évoque le chiffre d’affaires de 459 millions pour l’ensemble des
douze radios, cela signifie que chaque radio pèse environ 10% de ce chiffre d’affaires. Il y a donc un
problème économique majeur, tout comme il y a un problème au niveau de l’équipement matériel des
Français. Ce ratio nous pose un problème important concernant la RNT. Au nom des quatre mandants
que je représente, je souhaite souligner le problème du retour sur investissement, que l’Etat connaîtra
également.

Emmanuel HAMELIN, Conseiller municipal de Lyon, Fondateur et Coprésident du Club


parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Cela me fait penser à une discussion que nous avions eue ici même à l’époque du lancement
de la TNT. J’étais rapporteur de la loi sur la télévision du futur, qui initiait ce sujet à l’Assemblée.
Pour accélérer le processus et faciliter l’équipement des Français sur la TNT, j’avais imaginé que l’on
oblige les fabricants de téléviseurs à les équiper de décodeurs. Quand j’ai fait cette proposition, on m’a
fait comprendre que le marché devait se réguler par lui-même. En outre, si l’on avait suivi cette
proposition, le passage vers la TNT aurait été bien plus difficile. Fort heureusement, nous l’avons fait.

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
Le SIMAVELEC et les constructeurs nous ont d’ailleurs beaucoup aidés. Neuf mois après la
promulgation de la loi, seuls des écrans plats étaient distribués en France.
Nous ne sommes cependant pas sur le même schéma. Le problème des radios est en effet
différent et la durée est bien plus longue. Il ne peut y avoir de rapprochement concernant
l’équipement. Le taux d’équipement en postes de radio est absolument faramineux. Ce n’est pas pour
autant que le parc ne pourra pas évoluer, qu’il soit mobile ou non mobile.

Jean-Eric VALLI, GIE Les Indépendants


Je suis très optimiste car j’entends beaucoup de
choses très intéressantes. La radio est très riche en France
car de nombreuses personnes ont de nombreuses idées.
Je souhaite répondre aux deux points sur lesquels
le GIE a été mentionné. D’abord, le problème que nous
rencontrons par rapport aux seuils anticoncentration est
que le parc est fini. Le développement des uns se fera donc au détriment des autres. Cette histoire est
déjà arrivée en 1995. Lorsque les seuils ont été réévalués à 150 millions d’habitants, une
réglementation protégeait les radios abonnées à un programme national. Du jour au lendemain, elles
sont devenues des filiales puis ont été absorbées par les groupes radiophoniques. En effet, le CSA a
immédiatement tiré les conséquences de ce nouveau seuil et a enlevé ce petit verrou qu’il mettait dans
sa réglementation. Ce parc fini ne conduira donc pas à ce qu’un développement des uns se fasse sans
restriction et disparition des autres. Au niveau des indépendants, il y a en effet un équilibre à trouver.
Concernant la couverture du GIE, je suis amusé par ce que j’entends. Le législateur a voulu,
avec beaucoup de sagesse et d’intelligence, poser des règles et un seuil anticoncentration. Ce seuil
ayant favorisé la pérennité de 150 radios indépendantes en France, il serait amusant de vouloir
finalement réduire ce nombre en les incluant dans le seuil anticoncentration.
Je crois qu’il faut avoir de vraies discussions sur ces sujets. Nous parlons ici d’une loi très
claire. Avec les radios indépendantes, nous avons affaire à des entreprises indépendantes les unes des
autres. Puisqu’elles n’ont pas de lien capitalistique, cette loi ne leur est pas destinée. On ne peut donc
pas inventer des concepts de population couverte par les indépendants, qui induiraient une nouvelle
légitimité pour nos confrères nationaux à se développer à notre détriment.

Antoine BADUEL, FG RADIO


Je vous remercie pour votre invitation. Actuellement, la radio souffre de
ne pas avoir eu sa révolution numérique. En la matière, nous avons pris avec de
nombreux opérateurs le parti de nous exprimer en faveur de la RNT.
Aujourd’hui, on a tendance à penser que le paysage radiophonique français
correspond à celui de l’Ile-de-France. Cela représente une cinquantaine de
radios, avec un paysage constitué du service public, des radios associatives, des
groupes et des radios indépendantes. Parmi ces dernières émergent de
nombreuses marques qui émettent en multivilles mais qui sont des marques
nationales, comme la radio que je dirige. Aujourd’hui, c’est la fin de FM+, puisque le CSA l’a décidé.
Aujourd’hui, nous ne pouvons plus nous développer, ce que nous jugeons inimaginable.
A nos yeux, la RNT représente la solution. Nous ne l’opposons absolument pas à l’IP. Nous
avons été parmi les premiers à lancer un bouquet de webradios que nous continuons à enrichir. Cela
concerne un public d’auditeurs plus passionnés et plus équipés, ainsi que des auditeurs étrangers. Nous
nous en réjouissons mais une question demeure : quel paysage radiophonique voulons nous pour le
XXIe siècle ? Je pense que la RNT représente la meilleure réponse. En effet, elle permettra d’avoir un
paysage français qui ne subisse pas les affres d’une dérégulation quelle qu’elle soit et quelle qu’en soit
la provenance. D’autre part, elle représentera l’ensemble du paysage dans sa plus grande diversité.
Cela sera particulièrement vrai pour les nouveaux entrants mais également pour nos marques qui n’ont
pas aujourd’hui la taille critique pour représenter la stature de programmes multivilles. Nous serions
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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
ravis d’avoir les fréquences que nous souhaitons avoir. Mais cela n’est pas possible, alors que la RNT
le permettra.

Franck RIESTER, Député-maire de Coulommiers, Coprésident du Club parlementaire sur


l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Le développement des chaînes en région peut également être fait en IP. Pensez-vous
réellement que le coût de l’IP sera supérieur au coût du numérique ? Ne pensez-vous pas vous auriez
les mêmes opportunités en IP qu’en numérique ?

Antoine BADUEL, FG RADIO


Pour répondre à cette question, je souhaiterais faire un parallèle avec la télévision. L’IP
pourrait être comparé à CANALSAT. En effet, pendant des années, nous avons connu ce bouquet qui
permettait d’accéder à 200 chaînes avec un seul abonnement. Il permettait également de recevoir de
nombreuses chaînes étrangères grâce à ASTRA. La TNT a-t-elle porté préjudice à CANALSAT ? La
réponse est négative. Pour autant, la TNT a-t-elle permis aux Français d’avoir un paysage dense,
d’avoir envie de s’équiper et de créer de l’appétence sur des marques nouvelles et émergentes ? La
réponse est positive. Je défends l’IP sur certaines offres, particulièrement sur des programmes plus
déclinés et plus affinitaires.

Emmanuel HAMELIN, Conseiller


municipal de Lyon, Fondateur et Coprésident du
Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et
des médias
Si l’IP est le seul axe de développement au
détriment de la RNT, quel est le risque ?

Antoine BADUEL, FG RADIO


Le risque est, d’une part, que le régulateur soit affaibli. D’autre part, nous pourrions être
tributaires de nos audiences pour la mise en avant de nos programmes. Enfin, je souhaite demander
aux députés présents parmi nous s’ils peuvent assumer le fait que certaines zones de leurs
circonscriptions aient une offre plus dense que d’autres. C’est le cas à l’heure actuelle. Mais la RNT
permettra d’avoir une offre relativement homogène. Du moins, elle pourra transposer le paysage
parisien dans plusieurs grandes villes. C’est déjà un bon début.

Alain WEILL, PDG de NEXTRADIOTV


Je ne suis pas en désaccord avec ce que j’entends. Je me sens profondément indépendant. Je
suis pourtant mal à l’aise avec le clivage entre les indépendants et ceux qui ne le seraient pas. J’ai crée
mon entreprise il y a dix ans. J’ai repris une radio dont personne ne voulait et j’en suis le principal
actionnaire. En termes de couverture de population, mon groupe est plus petit que celui de Jean-Eric
VALLI. Nous avons toujours besoin de grandir. En effet, RMC n’est pas présent à Strasbourg, ni dans
de nombreuses villes du Nord de la France. Je pense que notre présence aux côtés de RTL et
d’EUROPE 1 y favoriserait le pluralisme de l’information. A mes yeux, ce clivage est faux.
Ensuite, je voudrais faire un parallèle entre radio et télévision. Rachid ARHAB nous dit que le
plan FM+ est terminé et qu’il n’y aura plus de fréquences à attribuer. J’aimerais lui transmettre un
message à l’intention du CSA. Dans le secteur de la télévision, il serait positif qu’il y ait cette même
volonté de pluralisme pour l’attribution de fréquences. Il n’y a pas d’appels à candidatures pour de
nouveaux canaux nationaux. J’ai parfois l’impression d’être le « dindon de la farce ».

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
Dans le secteur de la radio, il y a un seuil anticoncentration de 150 millions d’habitants. Pour
un groupe ambitieux comme le mien, je pense qu’il y aura demain des opportunités et des perspectives
dans le secteur de la radio. Si les seuils n’évoluent pas, on risque de ne pas pouvoir croître. Mon
ambition n’est pas de racheter les radios de catégorie B. D’ailleurs, la réglementation nous l’interdit.
Nous souhaiterions éventuellement racheter un ou des réseaux qu’un grand groupe voudrait délaisser
pour se concentrer sur le secteur de la télévision. Dans la télévision, les grands groupes peuvent avoir
sept chaînes nationales sans logique de couverture de population. Dans la radio, les seuils datent de
1994 et sont complètement dépassés. Le secteur de la radio ne permet donc pas de se développer.
Quant au secteur de la télévision, le CSA n’est pas très pressé d’attribuer de nouvelles fréquences.
Ainsi, les acteurs les plus importants ont sept chaînes alors que nous n’en avons qu’une. Je trouve
cette situation incohérente. En tant qu’indépendant, j’aimerais pouvoir progresser dans le secteur de la
radio. J’aimerais surtout qu’il y ait dans le secteur de la télévision la même volonté du régulateur de
permettre au paysage d’évoluer. Il a bien évolué pendant ces 25 dernières années dans le secteur de la
radio.

Pierre BELLANGER, PDG de SKYROCK


Pour compléter ce que dit Alain WEILL, le
seuil de 150 millions d’habitants est calculé sur la
base des chiffres de l’INSEE de 1990. A l’époque,
cela correspondait au triple de la population
française. La population française ayant augmenté, le
seuil devrait être à l’heure actuelle de 185 millions
d’habitants. Cette situation me paraît anormale et il
me semble nécessaire d’y réfléchir très sérieusement.

Tarek MAMI, SIRTI (Syndicat interprofessionnel des radios et


télévisions indépendantes)
Je suis Secrétaire général du SIRTI, mais je souhaiterais parler au nom
de ma petite radio, car la RNT concerne également les petites radios.
Certains d’entre vous ont souligné qu’il existe cinquante radios à Paris.
C’est vrai. Néanmoins, depuis 1987, je n’ai qu’une demi fréquence de radio,
car je n’ai jamais pu avoir ma fréquence pleine. Or, quand la RNT a fait son
appel, j’ai pu obtenir une fréquence pleine pendant quelques semaines. Le
modèle économique des radios qui, comme la mienne, ne diffusent pas pendant 24 heures, n’est pas
viable.
En province, il existe certaines villes moyennes mais importantes qui ne comptent que dix
radios. Je pense que le mouvement des radios de 1981 en France a été un mouvement démocratique.
Prenons le cas de la Tunisie. Les radios qui émettaient avant la fuite du Président BEN ALI
avaient reçu une autorisation présidentielle personnelle. Le soir même de la fuite du Président BEN
ALI, ces radios sont devenues indépendantes. Dès qu’elles l’ont pu, elles ont fait leur vrai travail de
radio.
De plus, seule la radio KALIMA avait reçu une autorisation et une IP pour émettre sur le Web
pendant quinze jours. Ensuite, l’IP a été coupée.
La plus grande télévision algérienne qui a couvert les événements en Egypte est
AL JAZEERA. Cette chaîne diffuse sur le NILESAT. Quand le Président MOUBARAK a décidé que
la couverture égyptienne était terminée, le satellite a été fermé.
Tel est le lien qui existe entre l’internet et l’analogique.
En France, il existe une autorité de régulation pour l’analogique, le terrestre et le hertzien.
Avons-nous encore besoin du CSA ou devons-nous chercher un nouveau modèle pour distribuer
équitablement les différentes fréquences ?
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15 février 2011
Prenons un exemple. Aujourd’hui, la distribution des fréquences FM de la région Rhône-Alpes
est terminée. Ceux qui rêvaient d’une radio à Lyon pour les quinze prochaines années, y compris les
grandes radios, ne l’auront pas.
Passons maintenant au sujet des seuils de concentration. L’année dernière, j’ai approuvé cette
règle au Sénat à une condition. A l’époque, nous sommes passés d’une population de cinquante
millions à 150 millions. Ma condition était d’utiliser les chiffres INSEE de 1990 comme une base aux
chiffres de l’INSEE de 2010. Ainsi, nous aurions du considérer une population de 100 millions de
personnes et pas 150 millions.
Il est toujours facile de considérer les bons côtés de l’histoire d’un pays. Cela permet de
choisir le moment idéal pour commencer à compter.
Actuellement, il n’existe pas de seuil anticoncentration pour la RNT. Le seuil dont nous
parlons est celui de la FM. Il ne concerne pas la RNT. Toutefois, en faisant le calcul, on s’aperçoit que
le seuil de la RNT pourrait s’élever à 450 millions. Aujourd’hui, en France, quel groupe est capable de
couvrir 450 millions de personnes avec dix fréquences ?
Par ailleurs, Jean-Luc HEES s’est « converti » à la RNT. En effet, grâce à la RNT il paiera la
moitié de ce qu’il paie actuellement avec la FM. Je pense que la situation est inégale car certaines
personnes paieront toujours la même chose et d’autres paieront moins.
En 1983, j’ai créé l’association VRN, « Vivement la radio numérique ». Nous avions envie et
besoin de développer notre radio de la diversité.
De plus, les débats actuels ont lieu car, demain, à la fin du simulcast, nous paierons moins cher
qu’avec la FM. Il faudrait, dans un avenir proche, permettre aux radios qui n’ont pas d’autorisation de
diffuser sur des zones où il n’y a plus d’espace sur la bande FM. Nous pourrions ensuite étendre le
concept aux grandes villes. C’est peut-être le rôle du CSA.
Depuis plus de cinq ans, nous faisons des réunions au CSA sur le calendrier, la norme et
d’autres sujets. Aujourd’hui, plus personne ne conteste la norme. Les détracteurs dont je faisais partie
avec Hugues de VESINS, par exemple, ont compris qu’il y avait une loi et qu’il fallait l’accepter.
Je souhaiterais également aborder le cas de Toulouse qui rencontre un problème de
fréquences. En effet, RADIO FRANCE a besoin d’autres
fréquences pour étendre sa diffusion. Or, au SIRTI, nous
rencontrons de nombreuses radios qui diffusent autour de
Toulouse mais pas sur la ville même. La RNT est un moyen
d’aider ces radios à diffuser sur cette ville.
Il y a quelques années, on a dit que le CSA était
partisan de la RNT. Nous ne sommes pas des partisans de la
RNT, mais des partisans d’une répartition équitable des
fréquences. Aujourd’hui, nous savons que cette répartition est arrivée à son terme avec la FM. Irons-
nous plus loin demain ?
Pour terminer, nous entendons que nous devons choisir entre un réseau non IP et un réseau IP.
Aujourd’hui, nous pouvons coexister avec les deux types de réseaux. Nous savons déjà le faire. En
effet, actuellement, même la plus petite des radios diffuse sur internet. Nous pouvons avoir la RNT
sans que l’Etat n’ait à payer. Nous avons déjà soumis des propositions concrètes à Monsieur
KESSLER.
Aujourd’hui, nous ne devons pas être confrontés au choix univoque RNT ou IP. Nous pouvons
tenter de mettre en place les deux en parallèle en essayant de nous développer en harmonie. Sinon,
nous nous retrouverons comme au début de la radio, quand le Bureau de la Radio n’existait pas. Les
deux plus grandes radios se sont opposées quand NRJ a lancé la publicité.
Nous devons faire face à un problème d’occupation du terrain. Le plus grand accepte-t-il de
laisser les autres grandir ou préfère-t-il rester grand mais seul ?

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15 février 2011
Jean-Luc HEES, Président du Groupe RADIO FRANCE
Je parle au nom du service public de la radio. Je voudrais rappeler un
principe de base. Les contribuables de ce pays payent pour ce service.
Imaginez que vous payez l’électricité mais qu’on ne vous donne pas le
courant…. Le cas de Toulouse m’intéresse. C’est la plus grande région de
France mais nous n’y trouvons aucune radio locale de RADIO FRANCE.
C’est un service auquel les contribuables ont droit. Je ne juge ni les entreprises
ni la maigreur du spectre des fréquences. Néanmoins, mon devoir est que
RADIO FRANCE se développe à travers son réseau de radios locales et que
les polémiques n’existent pas.

Emmanuel HAMELIN, Conseiller municipal de Lyon, Fondateur et Coprésident du Club


parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Nous allons laisser la parole à Monsieur BELLANGER. Nous voyons d’après les différentes
discussions que l’IP et la RNT peuvent être complémentaires. Monsieur BELLANGER, avez-vous une
version différente ?

Pierre BELLANGER, PDG de SKYROCK


IP signifie Internet Protocol. Une radio IP dépend de ce protocole.
Nous pouvons faire des radios hybrides qui capteront la RNT et qui pourront
se connecter à internet. En effet, tous les bricolages possibles sont
envisageables.
Toutefois, la RNT ne dépend pas du protocole IP. Elle est isolée du
réseau. Nous pouvons bricoler des raccordements mais ils ne feront jamais
partie intégrante du réseau internet. Cette différence doit être claire. La RNT
n’est pas internet.
Il n’existe pas de solution exclusive. Nous devons considérer le point de vue de l’auditeur. Ce
dernier ne saura pas sur quelle technologie ou réseau il écoute la radio. Il passera de la FM à l’IP sans
le savoir. L’IP pourra par exemple être du Wifi ou du GSM. L’important, comme le disait Michel
CACOUAULT, est que l’auditeur pourra entendre de partout.
En réseau RNT, nous constatons des problèmes de réception à l’intérieur des bâtiments. Avec
l’IP, les problèmes sont différents. Les récepteurs mis en place combineront les modes de réception.
Ils permettront d’aller d’un mode à l’autre sans que l’on ne s’en aperçoive. Plusieurs réseaux
coexisteront simultanément. La question primordiale est : qui paiera pour la RNT ?
Je reviens sur le sujet des seuils que nous voulons faire évoluer. Le CSA a trouvé une méthode
originale pour les calculer. Le résultat est qu’aujourd’hui, les stations sont en dessous des seuils. De ce
fait, nous pouvons développer l’ensemble des groupes tout en restant en dessous des seuils.
Cependant, je partage l’inquiétude des radios indépendantes. Que va-t-il arriver quand nous
passerons d’un paysage montrant une diversité des opérateurs à un monde où l’on change ces seuils ?
Nous devons nous concentrer sur l’esprit de la loi. D’où vient le nombre 150 millions ? Au
départ, l’idée était d’avoir une quinzaine de réseaux nationaux français pour l’ensemble du territoire.
Cependant, seuls trois réseaux sur quinze couvrent l’ensemble du territoire.
Si les seuils changent, nous assisterons à un accroissement des inégalités et à un accaparement
des fréquences par quelques réseaux. La politique ne devrait pas reprendre les chiffres INSEE mais
attribuer au maximum trois réseaux par opérateur, voire quatre avec trois grands et un petit.
La nouvelle règle n’était pas d’augmenter avec la population pour autoriser des seuils à 500
millions quand nous aurons la même population de la Chine. Elle visait le spectre hertzien qui, à ma
connaissance, n’a pas changé. Il y a toujours la place pour une quinzaine de réseaux qui représentent
trois couvertures de la population. C’est déjà bien.
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15 février 2011
Je doute qu’aujourd’hui il faille refaire des calculs de réseaux. « Vous voulez plus de réseau »
pourrait être un excellent argument pour la RNT. Personnellement, je me contenterai de la FM. Il me
manque quelques villes. SKYROCK, le grand réseau de la nouvelle génération, a encore besoin de
votre générosité. Nous nous contenterons des miettes comme nous l’avons fait depuis des années.

Hugues de VESINS, CNRA (Conseil national des radios associatives)


Tout d’abord, je voudrais remercier Pierre BELLANGER pour sa dernière intervention. J’ai eu
les mêmes propos sur l’hybridation d’un support ou d’un poste numérique. Selon moi, il n’y a pas l’IP
d’un côté et la RNT de l’autre.
Je souhaiterais rappeler mes paroles sur l’IP si jamais la RNT ne voit pas le jour. J’ai tenu ces
propos au nom des radios associatives. Vous noterez que je n’ai pas parlé de la norme car je ne fais
pas partie des doctrinaires.
Il faudrait absolument mettre en place un système de must carry ou imposer une législation
claire aux FAI. J’ai déjà essayé d’expliquer pourquoi. C’est pour le bien des radios associatives mais
également pour les petites radios indépendantes commerciales.
Je reviens également sur les propos de Monsieur BELLANGER pour savoir qui paie. J’ai
assisté à un déjeuner en présence, entre autres, de Madame KOSCIUSKO-MORIZET, Alain VEIL et
Jean-Paul BAUDECROUX. La question était déjà d’actualité. J’ai l’impression qu’elle a été balayée
d’un revers de la main au cours de l’histoire, ou de la non histoire de la RNT.
On nous dit que le coût est trop important. Or, il ne s’agit pas d’une question de coût mais de
part de marché. L’érosion de cette part de marché fait face à un nombre d’acteurs potentiellement
grandissant. Ces acteurs sont issus de la RNT.
Si nous continuons à ne pas être clairs et tout mélanger, nous n’obtiendrons pas de fonds ou
d’avantages de l’Etat. Ainsi, la RNT ne se lancera pas.
Je souhaiterais poser une question au CSA. Pourquoi, après tous les travaux menés dans les
différents appels à candidatures, la présélection ne prend-elle pas vie ? Je m’interroge beaucoup, car
j’ai fait partie des candidats. De plus, j’ai remarqué qu’aucun des appels à candidatures n’avait
respecté la loi.
Je me demande si je ne vais pas ester en justice pour obtenir réparation. Je le répète, pourquoi
le CSA ne donne-t-il pas les fréquences à ceux qui les demandent ? Ceux qui n’en veulent pas ne les
prennent pas. Nous arriverons peut-être à la même situation qu’avec la FM. Nous avions assisté à une
course effrénée des opérateurs généralistes des années 1980 qui voulaient récupérer des fréquences
dans les années 1990. Si le politique veut faire un choix, il peut le faire très vite. Il s’agit d’un choix
politique pour les citoyens.

Jean-Baptiste TUZET, FRANCE INTER


Je suis issu de l’école du service public. Je
suis très fier d’entendre mon patron, Jean-Luc HEES.
Il s’est engagé pour la radio numérique pour des
raisons élégantes et démocratiques.
Je ne peux donc vous apporter qu’un
témoignage. Je précise également que je ne serai bientôt plus du service public. Je rêve d’une radio qui
s’appellera « Crooner ». Mon rêve va se réaliser, car j’ai le plaisir de vous annoncer, avec des réserves
toutefois, que la RNT va exister.
J’ai rencontré beaucoup de gens dont Antoine BADUEL de FG RADIO. J’ai été le témoin de
choses magnifiques. Il y a peu de temps, je me suis rendu à Nantes où la RNT commence à émettre de
manière expérimentale avec l’accord du CSA. J’ai rencontré une nouvelle génération de personnes de
la radio. Il s’agit essentiellement de jeunes issus de radios indépendantes.

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
C’est le Syndicat national des radios libres de Nantes qui lance la RNT. Visiblement, il ne
semble pas avoir de problèmes de budget. Les personnes que j’ai rencontrées m’ont expliqué tous les
fondements de cette radio.
Comme Jean-Luc HEES le disait précédemment, nous ne sommes pas techniciens. Cependant,
il a fait son apprentissage. De fait, il est possible de dire tout et n’importe quoi au vulgus pecum sur
des sujets comme l’IP ou le coût de la radio.
De mon côté, j’ai étudié le dossier. Ce soir, je vous annonce, que la RNT va se faire. Il est de
bonne guerre qu’elle soit ralentie car cela nous permet de calmer nos esprits.
Enfin, je tiens à dire bravo à Monsieur ARHAB.

Bernard HEGER, SIMAVELEC


Mon intervention portera sur le matériel. Il
est important de ne pas surestimer les problèmes.
Comparons la télévision et la radio. Sur les trois
dernières années, l’ensemble des ménages a acheté
un téléviseur. Cela représente 25 ou 26 millions de
postes. De plus, le coût moyen d’une télévision est
de 500 euros soit vingt postes de radio. Je rappelle
qu’auparavant, un téléviseur coûtait 1800 euros. Considérons les 150 millions d’habitants. On peut
estimer que chaque foyer compte six ou sept radios. D’ici peu, le coût d’une radio va diminuer. Dès
qu’il y aura des affaires à faire, les distributeurs mettront les radios sur le marché. Il y a de nombreux
problèmes, mais le matériel n’en est pas un.

Emmanuel HAMELIN, Conseiller municipal de Lyon, Fondateur et Coprésident du Club


parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Merci de cette intervention. Il était utile d’apporter cet élément au dossier. Nous allons
conclure les interventions. Monsieur KESSLER, je vous propose d’intervenir.

David KESSLER, en mission auprès du


Premier Ministre sur l’avenir numérique de la radio
Je ne vais pas réagir à tous les propos qui ont été
tenus. Sur certains points, je suis partiellement d’accord
et sur d’autres entièrement d’accord. Pour ma part, je
souhaiterais aborder trois points.
Ma première remarque porte sur l’enthousiasme
des acteurs en faveur de la RNT et des acteurs
associatifs d’une manière générale. Il existe une sorte de foi. Nous pouvons le voir avec les acteurs de
Nantes. C’est un élément important car il montre l’appétence des acteurs pour la radio.
Par ailleurs, notre problématique n’est pas aussi simple que celle de la télévision numérique.
Sinon, la radio numérique serait immédiatement lancée. J’ai été en charge de ce même type de débat
lors du lancement de la télévision numérique. Les opérateurs historiques étaient contre.
Il a également fallu expliquer que l’IP était l’avenir. Nous avons eu des débats identiques.
Toutefois, les réponses étaient faciles. En effet, nous avons rappelé que le téléspectateur passerait de
cinq à vingt chaînes grâce à l’adaptateur à soixante euros.
Il est vrai que le nombre de postes a considérablement évolué. Néanmoins, la situation aurait
été identique même si les consommateurs avaient changé de poste tous les dix ans uniquement.

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
La situation de la radio est beaucoup plus complexe. Nous avons parlé de lissage. Il est vrai
que l’offre ne sera pas la même partout. Par ailleurs, même avec la RNT, certaines radios seront
refusées. Comme la réalité est plus complexe, cela prend plus de temps.
Enfin, mon troisième point porte sur la question économique que nous ne pouvons pas écarter
d’un revers de main. Il s’agit d’une question centrale. Elle concerne également le service public, car
les français paient le service à travers la redevance. C’est également une question qui concerne les
radios associatives.
L’engagement des pouvoirs publics sur ce sujet est un point central. De plus, d’une manière
générale, la question économique est un enjeu essentiel. Nous devons considérer cette réalité. Elle peut
être un risque ou une chance économique. C’est aux pouvoirs publics de décider.
La question de la durée de la double diffusion est par conséquent primordiale. Nous avons été
plus rapides que prévu pour la TNT. L’Angleterre, quant à elle, va moins vite que prévu. Il semble que
le lancement a été réalisé trop tôt et la norme a évolué.

Emmanuel HAMELIN, Conseiller municipal de Lyon, Fondateur et Coprésident du Club


parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Nous allons donner la parole à Rachid ARHAB pour la conclusion.

Rachid ARHAB, Membre du Conseil du CSA


Vous m’avez fait un beau cadeau ce soir car vous m’avez rajeuni de deux ans. En effet, il me
semble que nous avons déjà mené ces débats. Je remercie nos hôtes de nous avoir permis d’avoir ces
débats à nouveau, car nous avons rarement l’occasion d’échanger.
Vos intérêts sont tous divergents. Je le savais déjà, mais vous écouter me frappe terriblement.
Chacun d’entre vous a raison car il voit la numérisation en fonction de ses problématiques. Le rôle du
CSA est de faire en sorte que cette numérisation serve l’ensemble du public français.
Nous avons parlé de consommateurs. Cependant, je pense que nous avons oublié de parler de
l’auditeur en tant que personne. Toutes les personnes qui me connaissent savent que je ne suis pas un
« technologue », comme j’ai l’habitude de le dire. Peu importent les termes de RNT, IP ou autre, nous
avons besoin d’une norme qui fonctionne.
Je rappelle aux représentations parlementaires que cette norme a été choisie sur pression de la
profession. S’il y a eu une erreur sur le calcul économique, elle s’est faite à ce moment. Ce n’est pas
au CSA d’essayer de déterminer le modèle économique. Je pense que chaque radio et réseau doit
déterminer son modèle économique en fonction de sa taille actuelle et de sa taille future.
Je suis désolé de vous renvoyer à vos responsabilités en essayant de prendre les miennes. Ma
responsabilité est de vous rappeler que nous devons réfléchir rapidement et sérieusement à une
distinction avec l’analogique. Sinon, nous serons obsolètes. Ce sera peut-être dans quinze ou dix ans,
peut-être plus vite.
Je souhaite vous alerter sur un point. En travaillant avec les autorités européennes, nous nous
sommes aperçu que la réflexion sur l’utilisation de la FM sur l’ensemble du territoire européen a
débuté. La FM fonctionne encore très bien, mais faites attention.

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
Par ailleurs, la loi attribue la bande III à la RNT. Aujourd’hui, elle est en jachère. Le monde de
la ressource déteste le vide. Si nous n’utilisons pas cette bande III, elle finira au mieux à la télévision
ou, au pire, aux opérateurs de télécommunication.
J’échange avec plaisir avec la plupart d’entre vous. Toutefois, je vais vous faire un dernier
reproche. Il y a plus d’un an, le Bureau de la radio nous a demandé un moratoire de 18 mois.
Qu’avons-nous fait depuis que le moratoire a été déposé ? Rien.
Il y a une volonté affichée de ne pas vouloir aller trop vite. En effet, vous êtes satisfaits d’être
déjà installés. De plus, la plupart d’entre vous a peur des nouveaux arrivants potentiels.
Nous nous sommes gargarisés en affirmant que notre paysage est le plus diversifié. C’est vrai
dans l’absolu, mais nous pouvons faire mieux. On dit qu’il y a moins d’appétence pour la radio que
pour la télévision. Je suis convaincu que si la radio numérique, quel que soit le canal utilisé, apporte
des choses intéressantes, nous noterons une certaine appétence.
Je regrette que le débat sur la radio numérique soit toujours négatif. Nous ne sommes jamais
d’accord sur le sujet de la RNT. Je trouve cela normal, car nous sommes des acteurs différents.
Satisfaire les demandes légitimes des opérateurs et précéder les attentes du public sont les rôles du
CSA.

Chez moi, je ne compte pas six ou sept postes de radios mais 17 postes. Je suis inquiet de
constater qu’ils seront peut-être les seuls appareils à ne pas pouvoir être en relation avec les autres
appareils de la maison. Je remercie Bernard HEGER d’avoir rappelé qu’il ne s’agit pas uniquement
d’un problème matériel. Il existe un marché potentiel extraordinaire pour l’industrie française.
Comme le disait Jean de la BRUYERE, il faut beaucoup de dons du ciel pour régner. Je ne me
prends pas pour un dictateur, mais j’essaie de vous défendre et de vous respecter. Il n’est pas toujours
évident de bien vous servir.
Les auditeurs méritent un débat plus avancé que celui que nous menons depuis quatre ans.
Enfin, je pense que les pouvoirs politiques doivent prendre leurs responsabilités et nous
donner une réponse. Ils doivent considérer toutes les contradictions que nous voyons. Les rapports
dont celui de David KESSLER et celui d’Emmanuel HAMELIN ont apporté des éléments.
Aujourd’hui, nous devons faire le tri.
Vous savez que je ne ferai pas la radio numérique contre vous mais avec vous. Il est difficile
de se mettre d’accord. Toutefois, il reste un espoir. Je rappelle qu’en France, 30% de la population
française reçoit dix stations de radio.
Nous devons maîtriser son développement au-delà des intérêts des uns et des autres qui sont
tous recevables. En effet, ma plus grande crainte est que ce mode de transmission, réseau social
gratuit, devienne payant dans quelques années. Ce sera le cas quelle que soit la réponse à la
problématique économique. Je crains que certains d’entre vous ne puissent pas payer.

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
Emmanuel HAMELIN, Conseiller municipal de Lyon, Fondateur et Coprésident du Club
parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Merci à Messieurs ARHAB et KESSLER ainsi qu’à tous les participants d’être intervenus sur
ce sujet qui suscite le débat. Franck RIESTER et moi-même souhaitons l’entretenir.
J’espère que vos idées et vos réflexions alimenteront, si besoin, les conclusions du rapport de
David KESSLER. Néanmoins, je suis convaincu qu’il avait déjà une vision concrète de la situation.
Je remercie Rachid ARHAB d’avoir précisé un certain nombre de choses. Nous avions besoin
de prendre un peu de hauteur.
J’espère que nous n’attendrons pas un an avant d’aborder le sujet de la RNT ou de la radio IP.

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
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Liste des présents

Nom Prénom Société


ANNEBICQUE Arnaud Mediametrie
ARHAB Rachid CSA
BADUEL Antoine FG Radio
BALLARIN Patrick Digitime
BELLANGER Pierre Skyrock
BERTHAUD Eric E-Steresys
BON Charles-Emmanuel RTL
BORGHINO Amanda Lagardere Active
BRACHET Véronique Radio France
BRUN Frédéric Assemblée Nationale
CACOUAULT Michel Bureau de la Radio
CATALA François Ministère de la Culture et de la Communication
COLLARD Patrick Radio France
DAGHIG Rambod Alcatel Lucent
DARIDAN Marie-Laure Affaires Publiques Consultants
DE GUERRE Guillaume TV Numeric
De LARAUDIERE Laure Député d'Eure et Loire
DE LINIERES Emma Consultant
DE VESINS Hugues CNRA (conseil nat des radios associatives)
DECKER Arnaud Lagardere Active
DELONG Sophie Député de la Haute-Marne
DIAO Safiatou Staut & associés
FARASSE François-Xavier Lagardere Active
GELINET Patrice CSA
GHIBELLINI Julie Assemblée Nationale
GRELLIER Arnaud Satellifax
GUILCHER Ludovic Ministère du Budget
HAMELIN Emmanuel CPAA
HEES Jean-Luc Radio France
HEGER Bernard Simavelec
HENNI Jamal La Tribune
HENQUINET Céline Assemblée Nationale
HOCINE Ouarda L'Equipe
HUSSON Roland DGMIC
JUSTER Charles Mediametrie
KALOGEROPOULOS Léonidas Médiations et arguments
KERT Christian Député des Bouches du Rhône
KESSLER David Mairie de Paris
LACOMBLED David France Telecom
LAURENT Michel Alcatel Lucent
LE GOFF Emmanuelle Mediametrie
LE GOFF Samuel Assemblée Nationale
LEBLANC Guillaume Assemblée Nationale
LECLERC Gérard LCP-AN
LEFORT Jacques-Yves Harold
LUCA Lionnel Député des Alpes-Maritimes
MAHE Christophe Espace Group
MAMI Tarek SIRTI
MANCEL Brigitte Assemblée Nationale
MARTIN-LALANDE Patrice Député de Loir et Cher
PARTOUCHE Véronique Photographe
PERROT Jean-Eric Consultant
POCHOLLE Alexandra Eutelsat
POZZANA Aurélien Affaires Publiques Consultants
QUETEL Mathieu SIRTI
RAMBAUD Julie Skyrock
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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
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RAVACHE Bérénice Radio France
RIESTER Franck Député de Seine et Marne
SCEMAMA Annie LCP-AN
SCHMITT Fabienne La Correspondance de la Presse
SPIRI Jean CSA
STAMBOULI Karim Mediatease
STAUT André Staut & associés
TARDY Lionel Député de Haute-Savoie
THIBAULT Olivia Consultant
TUZET Jean-Baptiste France Inter
VALLI Jean-Eric Les Indés Radios
VANNIMENUS Laurent SFR
WEILL Alain NextRadioTV

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
Club parlementaire
sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
LE CLUB
Après avoir organisé, le 15 avril 2004, un important colloque sur le lancement de la Télévision
numérique terrestre, qui a permis de confronter les positions contribuant à faciliter le processus,
Emmanuel HAMELIN, alors député de Lyon et président du Groupe d’études sur la TNT à
l’Assemblée nationale, a souhaité en prolongement et dans le même esprit créer un lieu d’échanges qui
permette de faire un état des lieux permanent avec l’ensemble des acteurs concernés, en constituant un
Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias.
En cette période de pleine mutation dans les médias et en particulier la télévision et l’audiovisuel à
l’heure du numérique, le Club a depuis réuni régulièrement les acteurs majeurs du secteur autour des
sujets d’actualité, pour des échanges libres et riches en informations pour les parlementaires,
l’Administration et les professionnels.
En 2007 Frédéric LEFEBVRE, député des Hauts-de-Seine, est venu rejoindre le Club comme
coprésident et en septembre 2009 ayant quitté l’Assemblée il devient président d’honneur du Club,
avec l’arrivée de Franck RIESTER, député-maire de Coulommiers, spécialiste de ces questions à
l’Assemblée, renforçant ainsi la dynamique de cette plate-forme reconnue pour favoriser les échanges
mais aussi participer à l’aide à la décision.
Le cabinet staut&associés, cofondateur du Club avec Emmanuel Hamelin, a depuis l’origine reçu
délégation pour assurer l’organisation et la gestion du CPAA.

LES RENCONTRES DU CLUB


 Les rencontres du Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias.

 18 octobre 2004 : Dîner-débat du Club avec Dominique BAUDIS, président du Conseil supérieur
de l’audiovisuel, sur le thème « Télévision numérique terrestre, haute définition, et télévision sur
mobile. État des lieux et perspectives »

 24 novembre 2004 : Dîner-débat du Club avec Renaud DONNEDIEU de VABRES, ministre de la


Culture et de la Communication, sur le thème « Le rôle de la télévision publique dans le paysage
audiovisuel français »

 1er février 2005 : Débat du Club avec Michel BARNIER, ministre des Affaires étrangères,
Dominique BAUDIS, président du CSA, Patrick LE LAY, président de TFI, Marc TESSIER,
président de France Télévisions et Alain SEBAN, directeur des Médias, sur le thème « L’évolution de
notre audiovisuel extérieur : la chaîne d’information internationale et les chaînes
extracommunautaires »

 22 mars 2005 : Dîner-débat du Club avec Marie-Laure DENIS et Philippe LEVRIER, membres du
Conseil supérieur de l’audiovisuel, ainsi que Patrick RAUDE, directeur de la DDM et les principaux
acteurs de la radio, sur le thème « Comment optimiser l’offre radio »

 3 mai 2005 : Dîner-débat du Club avec Patrick DEVEDJIAN, ministre délégué à l’Industrie, sur le
thème « Télévision et mobilité »

 29 juin 2005 : « Quel avenir pour les Télévisions locales ? »

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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
 20 octobre 2005 : Colloque sous l’égide du Groupe d’études TNT présidé par Emmanuel
HAMELIN - « TV mobile : quelle offre, quels usages, quel marché ? »

 6 décembre 2005 : « Couverture TNT à 100 % : quand et comment ? » avec Christian ESTROSI

 7 février 2006 : « Production audiovisuelle et distribution : comment favoriser la circulation des


œuvres » avec Renaud DONNEDIEU de VABRES, ministre de la Culture et de la Communication

 28 mars 2006 : « Redevance publicité abonnement : quels nouveaux équilibres pour le financement
de la télévision numérique ? » avec Jean-François COPÉ, ministre délégué au Budget et à la Réforme
de l’État, porte-parole du Gouvernement

 17 mai 2006 : « Quelle mesure d’audience au tournant de l’ère numérique ? »

 20 juin 2006 : « Les attentes pour une chaîne française d’information internationale » en présence
d’Alain de POUZILHAC, président du directoire de la CFII et Ulysse GOSSET et Jean-Yves
BONSERGENT, directeurs généraux

 10 octobre 2006 : « La fusion CanalSat/TPS » en présence de Bertrand MEHEUT

 5 décembre 2006 : « Cinéma et télévision » en présence de Patrick RAUDE, directeur de la DDM.

 13 février 2007 : « La radio à l’heure des nouveaux défis »

 6 novembre 2007 : Invité : Michel BOYON, président du CSA

 28 novembre 2007 : Dîner-débat du Club. Invitée Mme. Christine ALBANEL, Ministre de la


Culture et de la Communication

 5 février 2008 : «Financement de l’audiovisuel public: peut-on s’inspirer de modèles en vigueur à


l’étranger ?», Catherine SMADJA, BBC et Jean REVEILLON, UER

 16 avril 2008 : « 3 ans de TNT, bilan et prospectives » en présence d’Eric BESSON, secrétaire
d’Etat chargé de la Prospective, de l’Evaluation des politiques publiques et du Développement de
l’économie numérique, auprès du Premier ministre et Michel BOYON, président du CSA

 10 juin 2008 : « Top départ : pour un démarrage rapide de la TMP »

 2 juillet 2008 : « L’avenir de la radio à l’heure de la numérisation »

 9 juillet 2008 : Dîner-débat du Club avec Jean-François COPÉ, Président de la Commission pour la
nouvelle télévision publique

 18 novembre 2008 : Dîner-débat du Club. Invitée Mme. Christine ALBANEL, Ministre de la


Culture et de la Communication

 4 mars 2009 : « Diffuser et protéger la création sur Internet », Christine ALBANEL, Ministre de la
Culture et de la Communication

 7 avril 2009 : «Passage au tout numérique, perspectives et nouveaux usages (TMP, TNT, Radio
Numérique) Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, Secrétaire d'État à la prospective et au
développement de l'économie numérique, auprès du Premier Ministre

 28 octobre 2009 « Le numérique au service de la démocratisation de la Culture », Frédéric


MITTERRAND, Ministre de la Culture et de la Communication
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Club parlementaire sur l’avenir de l’audiovisuel et des médias
Etat des lieux du paysage radiophonique
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 2 février 2010 « Création et Internet », Patrick ZELNIK et Jacques TOUBON

 1 juin 2010 «Téléviseurs connectés : du téléspectateur au télén@ute», Emmanuel GABLA,


CSA

 6 juillet 2010 "Télévision mobile : opportunités, réalités et perspectives"

 19 octobre 2010 Petit-déjeuner « Le financement des médias dans le projet de loi de finances
2011 »

 15 décembre 2010 Petit-déjeuner « Les perspectives du secteur audiovisuel à l’horizon 2015 »


autour de Dominique RICHARD

 15 février 2011 dîner-débat « Etat des lieux des enjeux du paysage radiophonique »

Comptes-rendus disponibles à la demande et sur le blog : www.cpaa.unblog.fr

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Etat des lieux du paysage radiophonique
15 février 2011
Les membres CPAA 2010-2011
Parlementaires :
Députés
* déjà membres dans la précédente législature

Alfred ALMONT Michel HEINRICH


Député de la Martinique Député des Vosges

Martine AURILLAC* Michel HERBILLON*


Député de Paris Député du Val-de-Marne

Pierre-Christophe BAGUET* Francis HILLMEYER*


Député des Hauts-de-Seine Député du Haut-Rhin

Patrick BALKANY* Michel HUNAULT*


Député des Hauts-de-Seine Député de Loire-Atlantique

Jean-Claude BEAULIEU* Sébastien HUYGHE


Député de Charente-Maritime Député du Nord

Jacques-Alain BENISTI* Denis JACQUAT


Député du Val-de-Marne Député de la Moselle

Marc BERNIER* Christian KERT*


Député de la Mayenne Député des Bouches-du-Rhône

Véronique BESSE Yvon LACHAUD*


Député de la Vendée Député du Gard

Marcel BONNOT Pierre LAMBERT


Député du Doubs Député de la Charente

Jean-Michel BOUCHERON* Pierre LASBORDES*


Député d’Ille-et-Vilaine Député de l’Essonne

Christophe BOUILLON Jean LASSALLE*


Député de Seine-Maritime Député des Pyrénées-Atlantiques

Monique BOULESTIN Marylise LEBRANCHU*


Député de Haute-Vienne Députée du Finistère

Loïc BOUVARD* Jean-Marc LEFRANC


Député du Morbihan Député du Calvados

Valérie BOYER Jean-Marie LE GUEN*


Député des Bouches du Rhône Député de Paris

Françoise BRANGET Michel LEJEUNE


Député du Doubs Député de Seine-Maritime

Bernard BROCHAND François LONCLE*


Député des Alpes-Maritimes Député de l’Eure

François BROTTES* Lionnel LUCA


Député de l’Isère Député des Alpes-Maritimes

Dominique CAILLAUD* Jean-François MANCEL


Député de la Vendée Député de l’Oise

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15 février 2011
Dino CINIERI* Muriel MARLAND-MILITELLO
Député de la Loire Député des Alpes-Maritimes

Philippe COCHET* Martine MARTINEL


Député du Rhône Député de Haute-Garonne

Jean-Michel COUVE Patrice MARTIN-LALANDE


Député du Var Député du Loir-et-Cher

Olivier DASSAULT* Philippe MORENVILLIER


Député de l’Oise Député de Meurthe et Moselle

Marc-Philippe DAUBRESSE Henri NAYROU*


Député du Nord Député de l’Ariège

Jean-Pierre DECOOL Alain NERI*


Député du Nord Député du Puy-de-Dôme

Laure de LA RAUDIERE Etienne PINTE


Député Eure-et-Loir Député des Yvelines

Richard DELL’AGNOLA* Michel PIRON*


Député du Val-de-Marne Député du Maine-et-Loire

Sophie DELONG Jean PRORIOL*


Député de la Haute Marne Député de Haute-Loire

Jean-Pierre DUPONT* Jean-Frédéric POISSON


Député de Corrèze Député des Yvelines

Cécile DUMOULIN Didier QUENTIN*


Députée des Yvelines Député de Charente-Maritime

Yannick FAVENNEC Jacques REMILLER*


Député de la Mayenne Député de l’Isère

Alain FERRY* Bernard REYNES


Député du Bas-Rhin Député des Bouches du Rhône

Jean-Claude FLORY* Franck RIESTER


Député de l’Ardèche Député de Seine-et-Marne

Michel FRANCAIX* François ROCHEBLOINE*


Député de l’Oise Député de la Loire

Claude GATIGNOL* Marcel ROGEMONT


Député de la Manche Député d’Ille-et-Vilaine

Hervé GAYMARD Valérie ROSSO-DEBORD


Député de la Savoie Députée de Meurthe et Moselle

Catherine GENISSON* Jean-Marc ROUBAUD


Députée du Pas-de-Calais Député du Gard

Jean-Patrick GILLE François SAUVADET


Député de l’Indre-et-Loire Député de Côte-d'Or

Louis GISCARD d’ESTAING Dominique TIAN*


Député du Puy de Dôme Député des Bouches-du-Rhône

François-Michel GONNOT* Marisol TOURAINE


Député de l’Oise Députée de l’Indre et Loire

Philippe GOSSELIN Alfred TRASSY-PAILLOGUES*


Député de la Manche Député de Seine-Maritime

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Jean-Pierre GRAND Georges TRON*
Député de l’Hérault Député de l’Essonne

François GROSDIDIER Philippe VITEL*


Député de la Moselle Député du Var

Louis GUEDON* André WOJCIECHOWSKI


Député de la Vendée Député de la Moselle

Sénateurs

Jean-Paul ALDUY Serge LAGAUCHE


Sénateur des Pyrénées-Orientales Sénateur du Val-de-Marne
Jean BOYER Philippe LEROY
Sénateur de Haute-Loire Sénateur de la Moselle

Isabelle DEBRE Hervé MAUREY


Sénatrice des Hauts-de-Seine Sénateur de l’Eure

Christian DEMUYNCK* Colette MELOT


Sénateur de Seine-Saint-Denis Sénatrice de Seine et Marne

Catherine DUMAS Catherine MORIN-DESAILLY


Sénatrice de Paris Sénatrice de la Seine-Maritime

Louis DUVERNOIS Bruno RETAILLEAU


Sénateur des Français établis hors de France Sénateur de la Vendée

Pierre HERISSON
Sénateur de Haute Savoie
* déjà membres dans la précédente législature

Entreprises :

AB groupe LCP AN
ACCèS Mediametrie
Alcatel-Lucent Microsoft
APC SFR
APFP Simavelec
Astra Skyrock
Bolloré TDF
Eutelsat Technicolor
Forum TV Mobile TV Numeric
France Telecom Vivendi
France Télévisions WarnerBros France
Google Yacast
Kurt Salmon
Lagardère Active

Contact :
STAUT & ASSOCIES
33, rue de Tocqueville – 75017 Paris
Tél. : 01 43 80 62 26 - Fax : 01 43 80 35 54 - mail : cpaa@stautassocies.fr

http://cpaa.unblog.fr/

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