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sur Cagliostro
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Méditations proposées par Cagliostro
aux Initiés de la Franc-Maçonnerie
Egyptienne
Le vrai culte du Grand Architecte consiste dans les bonnes mœurs. Fais donc le
bien pour l’amour du bien lui-même. Tiens toujours ton âme dans un état pur.
Pour paraître dignement devant le Grand Architecte de l’Univers, aime les bons,
fuis les méchants, plains les faibles, mais ne hais personne.
Parle sobrement avec les grands, prudemment avec les égaux, sincèrement avec
tes amis, doucement avec les petits, tendrement avec les pauvres.
Sois le père des pauvres : chaque soupir que ta dureté leur arrachera, augmentera
le nombre de malédictions qui tomberont sur ta tête.
Respecte l’étranger voyageur ; aide-le ; sa personne est sacrée pour toi.
Evite les querelles ; préviens les insultes.
Mets toujours la raison de ton côté.
Respecte les femmes ; n’abuse jamais de leur faiblesse et meurs plutôt que de les
déshonorer.
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Pense à lui donner de bons principes plutôt que de belles manières ; qu’il te
doive une droiture éclairée et non une frivole élégance.
Fais-le honnête homme plutôt qu’habile homme.
Si tu rougis de ton état, c’est orgueil ; songe que ce n’est pas la place qui
t’honore ou te dégrade, mais la façon dont tu l’exerces.
Lis et profite ; vois et imite ; réfléchis et travaille.
Rapporter tout à l’utilité de tes frères, c’est travailler pour toi-même.
Sois content partout, de tout et avec tout.
Réjouis-toi de la justice.
Courrouce-toi contre l’iniquité ; souffre sans te plaindre.
Ne juge pas légèrement les actions des hommes.
Ne blâme point et loue encore moins.
C’est au Grand Architecte de l’Univers qui sonde les cœurs à apprécier son
ouvrage.
La Concorde grandit ce qui est petit
La Discorde annihile ce qui est grand.
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Testament Philosophique de Cagliostro1
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En réalité ce texte fut un Mémoire en Défense mais la profondeur du texte et sa beauté
intrinsèque en font un vrai « testament philosophique ».
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et, lorsqu’elle m’est accordée, je passe, faisant autour de moi le plus de bien
possible ; mais je ne fais que passer. Suis-je un Noble Voyageur ?
Pourquoi vous faut-il quelque chose de plus ? Si vous étiez des enfants de Dieu,
si votre âme n’était pas si vaine et si curieuse, vous auriez déjà compris :
Mais il vous faut des détails, des signes, des paraboles. Or, écoutez ! Remontons
bien loin dans le passé, puisque vous le voulez.
Toute lumière vient de l’Orient ; toute initiation, de l’Egypte ; j’ai eu trois ans
comme vous, puis sept ans, puis l’âge d’homme, et, à partir de cet âge, je n’ai
plus compté. Trois septénaires d’années font vingt et un ans et réalisent la
plénitude du développement humain. Dans ma première enfance, sous la loi de
rigueur et justice, j’ai souffert en exil, comme Israël parmi les nations
étrangères. Mais, comme Israël avait avec lui la présence de Dieu, comme
Metatron le gardait en ses chemins, de même un ange puissant veillait sur moi,
dirigeait mes actes, éclairait mon âme, développant les forces latentes en moi.
Lui était mon maître et mon guide.
Un amour qui m’attirait vers toute créature d’une façon impulsive, une ambition
irrésistible, un sentiment profond de mes droits à toutes choses de la Terre au
Ciel, me poussaient et me jetaient vers la vie, et l’expérience progressive de mes
forces, de leurs sphères d’action, de leur jeu et de leurs limites,ce fut la lutte que
j’eus à soutenir contre les puissances du monde ; je fus abandonné et tenté dans
le désert ; j’ai lutté avec l’ange comme Jacob, avec des hommes et avec les
démons, et ceux-ci, vaincus, m’ont appris les secrets qui concernent l’emprise
des ténèbres pour que je ne puisse jamais m’égarer dans aucune des routes d’où
l’on ne revient pas.
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Un jour, après combien de voyages et d’années ! le Ciel exauça mes efforts : il
se souvint de son serviteur et, revêtu d’habits nuptiaux, j’eus la grâce d’être
admis, comme Moïse, devant l’Eternel. Dès lors je reçus, avec un nom nouveau,
une mission unique. Libre et maître de ma vie, je ne songeai plus qu’à
l’employer pour l’œuvre de Dieu. Je savais qu’il confirmerait mes actes et mes
paroles, comme je confirmerais son nom et son royaume sur la terre. Il y a des
êtres qui n’ont plus d’anges gardiens, je fus de ceux-là.
Voilà mon enfance, ma jeunesse, telle que votre esprit inquiet et désireux de
mots la réclame ; mais qu’elle ait duré plus ou moins d’années, qu’elle se soit
écoulée au pays de vos pères ou dans d’autres contrées, qu’importe à vous ? Ne
suis-je pas un homme libre ? Jugez mes mœurs, c’est-à-dire mes actions ; dites
si elles sont bonnes, dites si vous en avez vu de plus puissantes, et, dès lors, ne
vous occupez pas de ma nationalité, de mon rang et de ma religion.
Si, poursuivant le cours heureux de ses voyages, quelqu’un d’entre vous aborde
un jour à ces terres d’Orient qui m’ont vu naître, qu’il se souvienne seulement
de moi, qu’il prononce mon nom, et les serviteurs de mon père ouvriront devant
lui les portes de la Ville Sainte. Alors qu’il revienne dire à ses frères si j’ai abusé
parmi vous d’un prestige mensonger, si j’ai pris dans vos demeures quelque
chose qui ne m’appartenait pas ! »
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Une Lettre prémonitoire
Lettre écrite par M. le Comte de Cagliostro à M. N… (1786)2
Mon courage l’a, dit-on irrité ; il ne peut digérer qu’un homme dans les fers,
qu’un étranger sous les verrous de la Bastille, sous sa puissance, à lui, digne
ministre de cette horrible prison, ait élevé la voix, comme je l’ai fait, pour le
faire connaître, lui, ses principes, ses agents, ses créatures, aux tribunaux
français, à la nation, au roi, à toute l’Europe. J’avoue que ma conduite a dû
l’étonner ; mais, enfin, j’ai pris le ton qui m’appartenait. Je suis bien persuadé
que cet homme, à la Bastille, ne prendrait pas le même. Au reste, mon ami, tirez-
moi d’un doute. Le roi m’a chassé de son royaume mais il ne m’a pas entendu.
Est-ce ainsi que s’expédient en France, toutes les lettres de cachet ? Si cela est,
je plains vos concitoyens, surtout aussi longtemps que le baron de Breteuil aura
ce dangereux département. Quoi, mon ami ! vos personnes, vos biens sont à la
merci de cet homme tout seul ? Il peut impunément tromper le roi ? Il peut, sur
des exposés calomnieux, et jamais contredits, surprendre, expédier, et faire
exécuter par des hommes qui lui ressemblent, ou se donner l’affreux plaisir
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Ce texte fut publié à l’époque par les principales « gazettes » d’Europe.
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d’exécuter lui-même des ordres rigoureux qui plongent l’innocent dans un
cachot et livrent sa maison au pillage ? J’ose dire que cet abus déplorable mérite
toute l’attention du roi. Me trompé-je ? Oublions ma propre cause, parlons en
général.
La victime est frappée sans savoir d’où le coup part ; heureuse, si le ministre qui
l’immole n’est pas son ennemi ! Je le demande, sont-ce là des caractères d’un
jugement ? Et, si vos lettres de cachet ne sont pas au moins des jugements
privés, que sont-elles donc ? Je crois que ces réflexions, présentées au roi, le
toucheraient.
Que serait-ce s’il entroit dans le détail des maux que sa rigueur occasionne ?
Toutes les prisons d’Etat ressemblent-elles à la Bastille ? Vous n’avez pas idée
des horreurs de celle-ci : la cynique impudence, l’odieux mensonge, la fausse
piété, l’ironie amère, la cruauté sans frein, l’injustice et la mort y tiennent leur
empire ; le silence barbare est le moindre des crimes qui s’y commettent. J’étois
depuis six mois à quinze pieds de ma femme, et l’ignorais : d’autres y sont
ensevelis depuis trente ans, réputés morts, malheureux de ne pas l’être, n’ayant,
comme les damnés de Milton, de jour dans leur abyme que ce qu’il leur en faut
pour apercevoir l’impénétrable épaisseur des ténèbres qui les enveloppent ; ils
seroient seuls dans l’univers si l’Eternel n’existoit pas, ce Dieu bon et vraiment
tout-puissant, qui leur fera justice, un jour, à défaut des hommes. Oui, mon ami,
je l’ai dit captif, et libre je le répète, il n’est point de crime qui ne soit expié par
six mois de Bastille. On prétend qu’il n’y manque ni questionnaires ni
bourreaux ; je n’ai pas de peine à le croire. Quelqu’un me demandait si je
retournerais en France, dans le cas où les défenses qui m’en écartent seraient
levées. Assurément, ai-je répondu, pourvu que la Bastille soit devenue une
promenade publique. Dieu le veuille ! Vous avez tout ce qu’il faut pour être
heureux, vous autres Français : sol fécond, doux climat, bon cœur, gaieté
charmante, du génie et des grâces, propres à tout, sans égaux dans l’art de plaire,
sans maître dans les autres ; il ne vous manque, mes bons amis, qu’un petit
point, c’est d’être sûrs de coucher dans vos lits quand vous êtes irréprochables.
Mais l’honneur ! mais les familles ! Les lettres de cachet sont un mal
nécessaire… Que vous êtes simples ! On vous berce avec des contes. Des gens
instruits m’ont assuré que la réclamation d’une famille était souvent moins
efficace pour obtenir un ordre, que la haine d’un commis ou le crédit d’une
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femme infidèle. L’honneur des familles ! Quoi ! vous pensez que toute une
famille est déshonorée par le supplice d’un de ses membres ! Quelle pitié ! Mes
nouveaux hôtes pensent un peu différemment ; changez d’opinion, enfin, et
méritez la liberté par la raison.
Il est digne de vos parlements de travailler à cette heureuse révolution. Elle n’est
difficile que pour les âmes faibles. Qu’elle soit bien préparée, voilà tout le
secret : qu’ils ne brusquent rien ; ils ont pour eux l’intérêt bien entendu du
peuple, du roi, de sa maison ; qu’ils aient aussi le Temps, le Temps premier
ministre de la Vérité ; le Temps, par qui s’étendent et s’affermissent les racines
du bien comme du mal ; du courage, de la patience, la force du lion, la
prudence de l’éléphant, la simplicité de la colombe, et cette révolution, si
nécessaire, sera pacifique, condition sans laquelle il ne faut pas y penser. Alors,
vous devrez à vos magistrats un bonheur dont n’a joui aucun peuple connu, celui
de recouvrer votre liberté sans coup férir.
Oui, mon ami, je l’annonce, il règnera sur vous un prince qui mettra sa gloire à
l’abolition des lettres de cachet, à la convocation de vos états généraux et surtout
au rétablissement de la vraie religion. Il sentira, ce prince aimé du ciel, que
l’abus du pouvoir est destructif, à la longue, du pouvoir même : il ne se
contentera pas d’être le premier de ses ministres, il voudra devenir le premier
des Français. Heureux le roi qui portera cet édit mémorable ! heureux le
chancelier qui le signera !
Heureux le Parlement qui le vérifiera ! Que dis-je, mon ami, les temps sont peut-
être arrivés : il est certain, du moins, que votre souverain est propre à ce grand
œuvre. Je sais qu’il y travaillerait, s’il n’écoutait que son cœur : sa rigueur à
mon égard ne m’aveugle pas sur ses vertus.
Adieu, mon ami ; que dit-on du Mémoire ? La dernière lecture que Thilorier3
m’en a faite à Saint-Denis m’a causé bien des plaisirs : a-t-il su les détails de
Boulogne à tenir pour en faire un article ? Ce mémoire est-il public ? Il doit
l’être. Bonsoir, parlez de nous à tous nos amis ; dites-leur qu’ils nous seront
présents partout : demandez à d’Esprémesnil s’il m’a oublié ; je n’ai point de ses
nouvelles.
Adieu, adieu, mon bon ami, mes bons et vrais amis ; c’est à vous que je
m’adresse, pensez à nous ; que cette lettre vous soit commune ; nous vous
aimons tous de tout notre cœur. »
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Avocat de Cagliostro.
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Statuts et Règlements de la R.L. de
La Sagesse Triomphante
Loge-mère de la haute maçonnerie égyptienne
pour l’Orient et pour l’Occident
constituée telle qu’elle est fondée à l’Orient de Lyon
par le Grand Cophte fondateur et Grand Maître
de la haute maçonnerie égyptienne
dans toutes les parties
orientales et occidentales du globe
2° Vous accueillerez celui qui a fait germer dans son cœur ces deux grandes
vérités : quelles que soient d’ailleurs sa croyance et sa religion, elles ne seront
point un obstacle à son initiation.
4° Entre deux candidats qui se présenteront à vous en même temps, s’il en est un
qui est du grade supérieur aux quatre grades ci-dessus, vous le recevrez en
premier. Que cette préférence soit le prix de l’étude à laquelle il se sera livré
dans l’espoir de s’instruire.
5° Un maçon du rite ordinaire doit avoir un état honnête, l’esprit cultivé, et une
probité reconnue ; que celui qui ne rassemblerait pas ces qualités essentielles ne
soit jamais reçu au rite égyptien.
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6° En vain, vous attendrez des fruits d’une jeune plante ; n’accordez le grade
d’apprenti qu’à celui qui aura atteint vingt-cinq ans ; que les vertus précoces
puissent racheter quelques années, mais la maturité de l’âge ne supplée jamais
celle de l’esprit.
7° Celui qui aura le bonheur d’être initié, prêtera son obligation devant Dieu et
ses maîtres de garder un secret inviolable dans nos mystères, de taire tout ce qui
se passera dans nos temples ou leur enceinte, et d’observer étroitement les
règlements de l’ordre. S’il trahit ses promesses, qu’il soit livré au mépris, qu’il
soit chassé honteusement et que le grand Dieu le punisse.
10° Aimez-vous, mes enfants, aimez-vous les uns les autres, aimez-vous
tendrement, aimez et consolez celui d’entre vous qui est dans la détresse ou
l’affliction, malheur au frère qui refusera du secours à son frère, le Seigneur lui
retirera sa protection.
11° Dans la pureté primitive de la maçonnerie il n’y avait que trois grades ; vous
n’en reconnaîtrez et n’en confèrerez que trois ; celui d’apprenti, de compagnon
et de maître.
12° L’apprenti ne sera reçu compagnon qu’au bout de trois ans de docilité et
d’étude ; le compagnon ne parviendra à la maîtrise qu’au bout de cinq années de
travail.
13° Apprentis, vous serez soumis aux Compagnons qui vous traceront votre
ouvrage ; et vous, compagnons, vous prendrez et exécuterez les ordres des
maîtres ; que la jalousie ne trouve jamais accès dans vos cœurs, qu’il n’éclate
entre vous qu’une émulation fraternelle.
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15° Les apprentis et les compagnons auront deux ateliers distincts et placés l’un
à gauche, l’autre à droite du temple ; les maîtres s’assembleront dans la chambre
du milieu. Que les ouvriers d’un grade inférieur se gardent de porter des regards
indiscrets sur les travaux des ouvriers d’un grade supérieur ; qu’ils redoutent les
suites funestes d’une curiosité téméraire.
16° Les deux ateliers seront présidés par un maître que la chambre du milieu
commettra à cet effet. Chacun élira un orateur, un secrétaire, un inspecteur
maître des cérémonies, qui exerceront ces offices pendant le cours d’une année
et suivant les instructions qui leur seront données.
17° Dans toute élection, promotion ou opération quelconque qui sera du ressort
d’un des ateliers, que tout ouvrier y manifeste son vœu et son opinion avec
modestie, mais avec liberté, et que la pluralité des suffrages fasse foi. Que
l’esprit de discorde soit toujours loin de mes enfants. Si, pourtant, il survenait
entre vous quelques différents, que les décisions des apprentis soient revues et
rectifiées au besoin par les compagnons, et que les jugements de ceux-ci soient
portés par-devant la chambre du milieu qui prononcera en dernier ressort sur le
rapport des maîtres qui auront présidé les ateliers.
19° Une égalité parfaite règnera parmi les maîtres, et les offices dont quelques-
uns seront revêtus seront moins des distinctions que des charges. Ils règleront
tout à la pluralité des voix. Qu’avant de porter leurs décisions, ils aient soin
d’invoquer le grand Dieu et toujours elles seront unanimes.
20° La confiance la plus étendue, l’union la plus intime doivent habiter avec les
maîtres dans la chambre du milieu ; qu’il s’établisse entre eux une fraternité
réelle. Avant de former une entreprise dans les circonstances les plus
intéressantes de leur vie, qu’ils prennent les avis et les conseils de la chambre, et
que l’intérêt de ses membres devienne toujours, et dans l’instant, l’intérêt de
tous.
21° Chaque maître, après trois ans de séance dans la chambre du milieu, et après
avoir obtenu son agrément, aura le droit de former 12 maîtres, 24 compagnons et
72 apprentis.
22° Les maîtres s’assembleront une fois toutes les trois semaines ; les
compagnons, une fois chaque cinq semaines ; les apprentis, une fois chaque sept
semaines.
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23° Vous ne porterez point au-delà de 72 le nombre des apprentis, vous fixerez à
24 celui des compagnons et la chambre du milieu ne comptera jamais plus de 12
maîtres. Si vous n’observez pas ce règlement, en vérité, je vous le dis, la
confusion, la discorde et le malheur s’introduiront parmi vous.
24° Vous ne reconnaîtrez dans la loge que cinq grands officiers qui seront
toujours de la classe des maîtres, savoir un Vénérable, un orateur, un secrétaire,
un garde des sceaux, archives et deniers, et un Grand Inspecteur, maître des
cérémonies, frère terrible.
26° Les substituts ou successeurs des grands officiers ne pourront point occuper
d’autres places et, lorsqu’ils exerceront comme substituts, ils auront les mêmes
prérogatives que les titulaires.
27° Le Vénérable présidera la chambre du milieu, mais il n’y sera que le premier
entre ses égaux et son unique prérogative sera d’avoir deux voix au lieu d’une
pour faire le partage d’opinions, ou accélérer les délibérations et leurs effets.
Il fera toujours les cérémonies d’initiation et scellera de son cachet les certificats
qui seront délivrés aux initiés par la chambre du milieu.
Le garde des sceaux, archives et deniers sera dépositaire du sceau que je vous ai
accordé, maintiendra l’ordre dans les archives et aura la clé et la direction du
trésor de la loge.
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Le Grand Inspecteur, maître des cérémonies et frère terrible, aura la police du
temple et des ateliers à sa charge. Il veillera à la sûreté de la loge et aura
inspection sur ses bâtiments. Il préparera les récipiendaires, il visitera les frères
étrangers et les frères malades.
31° Vous confèrerez tous les grades dans la forme précise que je vous ai
prescrite, sans jamais rien retrancher ni ajouter : gardez-vous de quitter les
sentiers que je vous ai tracés, vous vous égareriez comme vos pères se sont
égarés.
32° Vous aurez par année deux assemblées générales pour célébrer le jour de
votre fondation comme loge égyptienne et la fête de saint Jean l’Evangéliste. La
première se tiendra le troisième jour du neuvième mois de l’année. La deuxième,
le vingt-septième jour du dixième mois. Vous honorerez chacun de ces jours
solennellement par un acte de bienfaisance.
33° Que la loge du rite ordinaire que vous avez formée sous le titre distinctif de
la Sagesse subsiste sur le même pied que ci-devant, qu’elle conserve les mêmes
officiers et les mêmes grades, ses liaisons et sa correspondance, mais qu’elle
évite, dans la réception d’apprenti, tout ce qui n’aurait pas un but symbolique ou
moral et peut jeter du ridicule sur la maçonnerie.
Que le Vénérable et les officiers de cette même loge soient sous l’inspection du
Vénérable et des maîtres de la loge du rite égyptien, mais que la concorde et
l’amour du bien commun les animent les uns les autres, établissent un concert
parfait dans toutes leurs démarches.
Ayez sans cesse devant les yeux le titre glorieux de mère-loge que je vous
accorde et rendez-vous dignes des droits qui y sont attachés ; ce sont vos
exemples qui doivent attirer et édifier les maçons ou les loges que vous serez
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dans le cas d’inscrire ou d’affilier. Vous lirez dans chacune des assemblées
générales les statuts et les règlements que je vous donne.
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Extraits de manuscrits de
rituels égyptiens
de Cagliostro
Lisons un extrait caractéristique4 :
R – Du fond de l’Orient.
D – Vous a-t-il indiqué une route sûre pour parvenir à cette philosophie ?
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D = demande
R = réponse
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R – Après m’avoir fait connaître le pouvoir des sept métaux, il m’a ajouté :
« Qui agnoscit mortem, conoscit artem ».
D – Puis-je espérer d’être assez heureux pour pouvoir acquérir toutes les
lumières que vous possédez ?
R – Oui, mais il faut avoir un cœur droit, juste et bienfaisant ; il faut renoncer à
tout motif de vanité et de curiosité, écraser le vice et confondre l’incrédule.
R – Non, il faut de plus être aimé en particulier et protégé de Dieu ; il faut être
soumis et respectueux envers son souverain, il faut chérir son prochain et se
renfermer au moins trois heures par jour pour méditer.
D – Mais avant de continuer notre entretien, j’exige que vous me donniez une
preuve et un signe qui servent à me connaître si vous êtes réellement un des
enfants du grand fondateur de notre sublime loge.
R – J’y consens, mais ne vous donnerai jamais mon signe que premièrement
vous me m’ayez donné le votre.
C’est de courber le corps, d’élever la tête, de bien ouvrir les yeux et, par une
aspiration forte, prononcer le mot Heloym.
Tous les deux s’étant alors mutuellement reconnus, les frères doivent
réciproquement s’embrasser au front et continuer le catéchisme.
D – Commencez, je vous prie, mon frère, par me donner des instructions sur la
philosophie naturelle.
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R – Volontiers, mais à condition que vous écartiez de votre esprit toute idée
mondaine et profane, que vous n’ayez aucune foi à quelque auteur que ce soit ni
vivant ni mort, et que vous soyez persuadé comme moi que tous les hommes qui
nient la divinité et l’immortalité de l’âme sont à nos yeux non seulement des
profanes mais des scélérats.
D – J’avoue que non et que, mon esprit n’étant point assez éclairé pour connaître
par mes seules réflexions ce que signifie ce mariage, j’ai besoin de votre secours
et de vos lumières.
En effet, par la connaissance publique que nous avons, Moïse, Enoch, Elie,
David, Salomon, Hiram, roi de Tyr, et différents autres grands, tous chéris de la
Divinité, sont parvenus à connaître et jouir de la première Matière ainsi que de
la philosophie naturelle.
R – Sachez que cette première matière existe toujours dans les mains des élus de
Dieu et que, pour parvenir à l’obtenir, il n’est pas nécessaire d’être grand, riche
ou puissant, mais comme je vous l’ai déjà dit, qu’il faut encore absolument être
aimé et protégé de Dieu ; vous assurant de plus sur tout ce qu’il y a de plus sacré
qu’au moyen des lumières que m’a communiquées mon maître, je puis vous
affirmer que d’un grain de cette précieuse matière se fait une projection à
l’infini. Ouvrez les yeux et les oreilles. Sept sont les passages pour perfectionner
la matière. Sept sont les couleurs (…), etc.
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Prière en Tolérance
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Si ceci est une PRIERE,
Force spirituelle
Sagesse du refus
Beauté de l’Idéal
Alors, loué sois-Tu, Toi l’innommable tellement nommé, si mal invoqué !
Que le Dieu Créateur soit adoré en harmonie avec toute sa Création !
Bientôt, toi la Rose, la plus belle des fleurs de l’Amour,
Sur la Croix, tu refleuriras…
Francis Dessart
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