You are on page 1of 49

ANNEE UNIVERSITAIRE 1991-1992

Faculté de Droit
UNIVERSITE RENE DESCARTES PARIS 5

D.E.A. DROIT DE L'ECONOMIE INTERNATIONALE ET DU


DEVELOPPEMENT

Responsable : Messieurs les Professeurs G.FEUER et Z.HAQUANI

Mémoire réalisé dans le cadre du séminaire de recherche d'économie contemporaine


dirigé par Monsieur le Professeur B.Maximin.

COMMERCE EXTERIEUR IRANIEN

et

DEVELOPPEMENT

Paris, mai 1992 Ebrahim EMAD


COMMERCE EXTERIEUR IRANIEN ET DEVELOPPEMENT

PLAN

INTRODUCTION......................................................................................................... 4

1 - R€sum€ historique du commerce ext€rieur iranien ......................................... 4


2 - L'action gouvernementale ................................................................................ 4
a. La p€riode "1900-1979" ........................................................................ 5
b. La p€riode "1979 • nos jours"............................................................... 5

PREMIERE PARTIE :
LA POLITIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR .................................................... 7

A - LES PRINCIPES REGISSANT LE COMMERCE EXTERIEUR ............... 8


1 - Principes €conomiques ............................................................................. 8
a - Des importations r€pondant aux besoins €conomiques ..................... 8
b - Des exportations de produits non p€troliers ...................................... 8
c - Le recours aux diff€rents march€s et • la comp€titivit€ internationale 8
d - La balance commerciale et l'€quilibre des €changes.......................... 9
e - Le commerce et les transferts de technologie ..................................... 9
f - La confiance mutuelle et r€ciproque .................................................. 9
2 - Principes politiques .................................................................................. 9
a - "Ni l'Est, ni l'Ouest" ........................................................................... 9
b - Les relations Nord-Sud, Sud-Sud et avec les pays amis .................... 9
c - La recherche de nouveaux partenaires €conomiques......................... 9
d - Les €volutions de la politique internationale dans l'€tablissement de
relations €conomiques.......................................................................... 10

B - LES POLITIQUES D'ECHANGES COMMERCIAUX ............................... 10


1 - Les €changes ............................................................................................. 10
a - Les €changes libres .............................................................................. 10
b - Le troc ................................................................................................. 10
c - Les €changes bilat€raux....................................................................... 11
2 - L'encouragement • l'exportation ............................................................. 11
a - Les avantages financiers ..................................................................... 11
b - Les exemptions de droits de douane................................................... 11
c - La r€duction des formalit€s de douane............................................... 11
d - Les facilit€s accord€es aux marchands et hommes d'affaires ............ 11

SECONDE PARTIE :
LA RECHERCHE DE L'EQUILIBRE DU COMMERCE EXTERIEUR………….. 12

A - LES IMPORTATIONS................................................................................... 12
2
1 - Le volume des importations ..................................................................... 12
a - De 1972 • la victoire de la R€volution Islamique ............................... 12
b - Depuis la victoire de la R€volution Islamique.................................... 13
2 - La nature des importations...................................................................... 15
a - Les produits interm€diaires ................................................................ 15
b - Les marchandises essentielles ............................................................. 15
c - Les produits de consommation ........................................................... 16
3 - Les pays exportant vers l'Iran et la part des "blocs" Est-Ouest –
Tiers-monde.............................................................................................. 17

B - LES EXPORTATIONS................................................................................... 18
1 - Les exportations de marchandises non-p€troli„res ................................. 18
a - Le volume des exportations................................................................. 18
a.a - La p€riode ante R€volution Islamique...................................... 19
a.b - La p€riode post R€volution Islamique....................................... 19
b - La nature des marchandises export€es............................................... 19
b.a - Marchandises agricoles.............................................................. 19
b.b - Marchandises artisanales .......................................................... 20
b.c - Marchandises industrielles......................................................... 20
b.d - Marchandises min€rales ............................................................ 20
c - Les march€s d'exportations et la part des "blocs" (CEE,EU,Jp) ...... 20
2 - Les exportations de p€trole et de gaz....................................................... 21
a - R€sum€ historique de la situation p€troli„re en Iran ......................... 21
b - L'importance des exportations p€troli„res pour l'Iran...................... 22
c - Le volume des exportations p€troli„res............................................... 22
d - Les march€s p€troliers ........................................................................ 24

C - L'EQUILIBRE COMMERCIAL ................................................................... 24


1 - La situation de l'€quilibre commercial .................................................... 24
2 - Les diff€rents €quilibres ........................................................................... 25
a -L'€quilibre bilat€ral ............................................................................. 25
b -L'€quilibre multilat€ral........................................................................ 25
3 - La place du commerce ext€rieur en R€publique Islamique de l'Iran ..... 25
a- La politique d'encouragement • l'exportation .................................... 26
b- La politique de substitution aux importations.................................... 27

CONCLUSION :
Un €chec relatif, mais pas insurmontable..................................................................... 28
1 - Constat d'insucc„s du R€gime Islamique iranien en mati„re €conomique 28
a -Les facteurs externes ............................................................................ 28
b -Les facteurs internes ............................................................................ 29
2 - Des solutions possibles.............................................................................. 30

Bibliographie................................................................................................................. 32
Annexes (Tableaux)....................................................................................................... 34-49

3
INTRODUCTION

Après la victoire de la Révolution sur le régime impérial, la République Islamique a


été reconnue comme la forme légitime de gouvernement en Iran le 11 février 1979.

Afin de procéder à l'analyse de la politique du commerce extérieur de l'Iran, il est


indispensable d'étudier au préalable quelques données économiques existantes avant
l'instauration de la République Islamique. Ce n'est qu'ensuite, que l'analyse de la politique du
commerce extérieur, actuellement en vigueur, pourra être faite.

1- Résumé historique du commerce extérieur iranien


Le commerce extérieur de l'Iran, compte tenu de la situation géographique privilégiée
de l'Iran à mi-chemin entre l'Orient et l'Occident, a toujours été particulièrement florissant.
Aux 16e et 17e siècles, avec le développement d'un réseau de transports et de
communications le commerce extérieur du pays a atteint son apogée.

Le commerce de l'Iran avec l'étranger reposait plus particulièrement sur l'exportation


de denrées alimentaires, de divers produits agricoles et d'ustensiles faits-main. La richesse
agricole de l'Iran était telle, que ce pays, loin d'être contraint d'importer des produits
alimentaires, était largement excédentaire et en mesure d'exporter une partie substantielle de
sa production. A titre d'exemple, les marchands iraniens vendaient leurs produits à Bombay,
aux Indes et en échange, achetaient des biens qu'ils revendaient par la suite en Iran. Durant
cette période florissante, la balance commerciale était largement excédentaire.

Avec l'avènement de la dynastie des Qadjars au 19e siècle et l'octroi par celle-ci de
concessions commerciales importantes aux étrangers, le commerce extérieur de l'Iran
tombait sous le monopole de ressortissants étrangers. A partir de cette période la balance
commerciale devint déficitaire. A titre d'illustration, en 1881, les importations se situaient à
145 millions de Quarans* et les exportations à 100 millions de Rials en 1914 à 499 millions
de Quarans et 362 millions de Quarans. Cependant, à partir de 1912, les exportations
pétrolières comblèrent largement ce déficit.

2- L'action gouvernementale.

Elle peut être divisée en deux : d'abord, celle se situant entre 1900 et 1979 et ensuite,
celle s'échelonnant de 1979 à nos jours. Ces deux périodes feront l'objet de cette partie.

a. La période "1900-1979"

*
Ancienne monnaie ayant cours en Iran avant le Rial.
4
Jusqu'en 1931, le commerce extérieur de l'Iran était marqué par un très grand
libéralisme. Or, le 25 janvier 1931, le parlement iranien adopta un texte de loi réglementant
les exportations et importations de l'Iran. Cette loi, qui peut être qualifiée de loi des
monopoles avait plusieurs volets :
 Les monopoles étatiques, l'équilibre des échanges, monopoles du gouvernement sur
certains produits, à savoir le sucre, le thé, l'opium, le tabac, la soie, le coton.
 Les importations de véhicules motorisés, tapis, cheptel, fruits secs et les lainages
tombèrent également sous le coup du monopole gouvernemental.

En 1941, cette loi fut, pour partie, abrogée sans que l'essentiel ne soit modifié ;
l'importation de certains produits et biens fut autorisée.

Avec le gouvernement du Dr Mossadegh en 1952, une politique d'équilibre des


échanges commerciaux fut de nouveau instaurée. Or, avec le coup d'Etat de 1953 et l'octroi
massif d'aides financières étrangères, le monopole exercé par l'Etat sur les importations a
décru.

On peut également mentionner la loi sur le contrôle des changes de 1936, qui avait
pour objet de maintenir une sorte d'équilibre dans les flux financiers avec l'étranger. En
1952, avec instauration d'une politique sur le contrôle des changes, les réserves en devises
du pays s'accroissent. Néanmoins, quelques années plus tard, l'avènement d'une politique
dite de "porte ouverte" suivie d'aides financières américaines a eu pour effet d'alourdir le
travail de la commission du contrôle des changes. Les réserves en devises de l'Iran croissent
rapidement pour atteindre un déficit de 44 397 millions de Rials en 1960. Le gouvernement
dut procéder à un emprunt de 35 millions de dollars US auprès du F.M.I.

Un rappel peut être également fait des lois importantes de 1928 et 1936 sur les droits
de douanes. Des taxes sur les importations de biens furent l'occasion de fournir un revenu
nouveau au gouvernement.

Plus tard, les gouvernements successifs de l'Iran de 1961 à l'avènement de la


République Islamique ont poursuivis la politique de la "porte ouverte" en matière de liberté
des échanges commerciaux. Ceci a eu pour effets, exception faite de quelques produits
alimentaires, de transférer le domaine des échanges commerciaux du secteur privé. Ainsi, les
importations suivirent un tracé exponentiel pour atteindre entre 1968 et 1979 dix fois le
seuil inférieur équivalent à une augmentation de 944%. En 1967, les importations s'élevaient
à 1,48 milliard de dollars US. En 1977, à 14,5 milliards.

Malgré la loi sur les monopoles et les différents textes visant à contrôler les échanges
avec l'étranger, une politique de "porte ouverte" demeurait en Iran. Les importations
augmentaient à des rythmes croissants, obligeant les gouvernements à compenser le déficit
chronique de la balance des paiements avec des exportations de plus en plus importantes de
pétrole. Le pétrole devenant, de la sorte, un simple moyen de paiement des importations de
biens.

5
b. La période "1979 à nos jours".

Après la Révolution Islamique de 1979 et jusqu'à nos jours, la politique iranienne


d'échanges avec l'étranger se divise en deux temps. Un premier temps couvrant la période
s'étalant de 1979 à 1988, date de la fin de la guerre Irak-Iran, et un second temps couvrant
la période allant de 1988 à nos jours, marquée par une volonté de planifier les échanges
avec l'étranger.

Après cette introduction, il nous incombe maintenant d'étudier, dans le cadre des deux
parties successives, d'une part, la politique du commerce extérieur de l'Iran, et d'autre part,
la recherche de l'équilibre du commerce extérieur en Iran.

6
PREMIERE PARTIE

LA POLITIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR.

Après la victoire de la République islamique et l'établissement d'une constitution, la


politique du commerce extérieur de l'Iran a été radicalement modifiée. Elle repose
principalement sur l'article 44 de la Constitution.

Le système économique de la République islamique de l'Iran repose sur les secteurs


public, coopératif et privé et sur une programmation saine et stable.

Le secteur public comprend toutes les grandes industries, les industries mères : le
commerce extérieur, les grandes mines, la banque, les assurances, l'approvisionnement en
énergie, les barrages, les grands réseaux d'adduction d'eau, la radio et la télévision, les
postes, les télégraphes et les téléphones, l'aviation, les lignes maritimes, les routes et les
chemins de fer et autres infrastructures placées à la disposition du gouvernement sous forme
de propriété publique.

Le secteur coopératif comprend les sociétés d'établissements coopératifs de


production et de distribution dans les villes et les campagnes (selon les normes islamiques).

Le secteur privé comprend la partie de l'agriculture, de l'élevage, de l'industrie, du


commerce, des services complémentaires des activités économiques publiques et
coopératives.

La propriété dans ces trois secteurs, pour autant qu'elle soit conforme aux autres
principes de ce chapitre, qu'elle ne sorte pas des limites de la loi de l'Islam, qu'elle entraîne la
croissance et de développement de l'économie nationale, qu'elle ne nuise pas à la
communauté, bénéficie de la protection des lois de la République Islamique.

L'interprétation des normes, du domaine et des conditions de chacun de ces trois


secteurs sera déterminée par la loi.

De nombreuses critiques se sont élevées contre la nationalisation du commerce au


sens large. Malgré tout, l'article 44 a été approuvé par l'assemblée des experts.

Le gouvernement dans une première phase et dans le cadre d'un programme de quatre
années envisageait de nationaliser entièrement le commerce extérieur. Dans cette optique,
des centres d'approvisionnement et de distribution de biens furent établis.

En 1981, le parlement exigea du gouvernement que dans un délai de deux mois, celui-
ci présente un texte de loi visant à nationaliser le commerce extérieur.

Par la suite, après un retard dû à la guerre, un tel texte de loi fut présenté au
parlement et y fut adopté. Cependant, le conseil de surveillance invoqua quelques
7
incompatibilités avec les règles islamiques, refusa de l'investir de son quitus et renvoya le
texte au parlement. Jusqu'à aujourd'hui l'affaire a été remise.

Le commerce extérieur de l'Iran depuis la victoire de la Révolution islamique jusqu'en


1989 fut régi par un certain nombre de textes de lois parmi lesquels on peut citer : la loi sur
le monopole du commerce extérieur de 1932 et les modifications subséquentes qui ont été
apportées à cette dernière en 1941, la loi d'encouragement à l'exportation de 1955, la loi sur
le contrôle des changes de 1958, la loi sur les
droits de douane de 1971, la loi bancaire et fiduciaire de 1972 et l'article 44 de la
constitution .

Il en résulte que les règles régissant le commerce avec l'étranger loin de répondre aux
nécessités du marché furent celles promulguées unilatéralement par la puissance publique.

En 1989 avec la fin de la guerre, et l'approbation par le parlement du premier


programme d'expansion économique, le commerce extérieur change de nature.

Quoiqu'il en suit, l'article 44 de la constitution, toujours en vigueur, attribuait un rôle


particulier au commerce extérieur, c'est à dire celui de contribuer, en liaison avec l'Etat, à
l'épanouissement de l'économie nationale. En outre, le commerce extérieur, comme la
politique culturelle et militaire de l'Iran fut traité par l'Etat comme un moyen permettant
d'oeuvrer dans le sens de la politique internationale du pays. A quels principes obéit donc le
commerce extérieur iranien ?

A- LES PRINCIPES REGISSANT LE COMMERCE EXTERIEUR.

1 - Les principes économiques.

Les principes économiques sont issus de la volonté de satisfaire les besoins internes du
pays en suivant une politique d'efficacité.

a- Les importations répondant aux besoins économiques.

Il appartient à l'Etat de déterminer les besoins du pays et aux gouvernements d'y


répondre.

b- Les exportations de produits non pétroliers.

Les exportations de produits non pétroliers occupent une place privilégiée dans la
politique du commerce extérieur du pays.

c- Le recours aux différents marchés et à la compétitivité


internationale.

Afin d'obtenir les meilleurs prix, l'Etat a pour politique de mettre les fournisseurs
étrangers en compétition en vue d'obtenir les meilleures conditions de vente possibles.
8
d- la balance commerciale.

La volonté de l'Etat est ici d'équilibrer les échanges avec l'étranger, c'est à dire faire en
sorte que la balance commerciale soit stable. Le gouvernement iranien vise ici à encourager
les exportations des produits non pétroliers.

e- Le commerce et les transferts de technologie.

Le commerce extérieur doit être un moyen permettant un transfert technologique ainsi


que du savoir-faire international vers l'Iran.

f- La confiance mutuelle et réciproque.

Les relations économiques avec l'étranger doivent être fondées sur une confiance
réciproque entre les différents marchés, marchés d'exportations ou d'importations. Pour
réaliser cette condition nécessaire, il faut mettre en oeuvre une planification afin de régir les
modalités des relations commerciales sur les marchés traditionnels ou modernes. D'après les
termes du premier programme de développement économique de 1989 indispensable à la
réduction de la dépendance croissante du pays à l'égard des produits pétroliers, il faut
accroître l'exportation de biens non pétroliers comme les produits agricoles, les tapis, les
produits industriels et miniers. En outre, les produits dont l'importation est nécessaire
doivent être suivis de près afin d'essayer de déterminer si la production intérieure ne
pourrait combler graduellement ce besoin.

2 - Les principes politiques.

Parmi les principes directeurs de la Révolution Islamique, quatre doivent être étudiés:

a- "Ni l'Est, ni l'ouest".

Même si l'effondrement de l'empire soviétique a fait disparaître les notions de blocs


Est-ouest et a perdu sa substance, le principe vise à garantir l'indépendance de l'Iran à
l'égard des puissances étrangères. Cette indépendance doit être conçue non seulement
comme une indépendance économique mais aussi un indépendance politique. Par
conséquent, elle demeure.

b- Les relations Nord-Sud, Sud-Sud et avec les pays amis.

L'Iran dans ses relations avec l'étranger, accorde la priorité aux pays voisins et aux
pays musulmans. Ensuite aux pays en voie de développement. les pays non-alignés occupent
également une place privilégiée dans la politique étrangère de l'Iran.

c- La recherche de nouveaux partenaires économiques.

Afin de réduire la dépendance économique de l'Iran à l'égard d'un pays déterminé, la


politique du commerce extérieur vise à diversifier les sources d'approvisionnement autant
9
que possible. L'Iran oeuvre à élargir ses réseaux d'approvisionnement et à améliorer la
production interne afin de réduire ses importations.

d- Les évolutions de la politique internationale


dans l'établissement de rlations économiques.

L'Iran conscient de l'importance des relations politiques avec l'étranger, essaie


d'utiliser son poids politique en vue d'obtenir des avantages économiques et en particulier
des termes plus favorables dans les échanges économiques. De même, l'Iran tente d'utiliser
son poids économique en vue d'une amélioration de ses relations politiques bilatérales.

B - LES POLITIQUES D'ECHANGES COMMERCIAUX.

Il s'agit ici de la mise en place d'un système bancaire et de techniques fiduciaires qui
doivent servir de cadre pour les échanges commerciaux.

Le développement des échanges internationaux a rendu particulièrement nécessaire la


mise en oeuvre de techniques diverses et variées.

1 - Les échanges.

Les techniques d'échanges actuellement utilisées en Iran sont les suivantes :

a- Les échanges libres.

Il s'agit ici d'une technique qui vise après l'identification du produit à importer ou à
exporter, à choisir le fournisseur ou l'acheteur, susceptible d'offrir les meilleurs termes du
marché. La technique financière pour le paiement est systématiquement prévue : c'est le
crédit documentaire.

Jusqu'en 1978, le crédit documentaire classique, c'est à dire paiement par la banque en
échange de la remise de document de fret, avait cours. Depuis la Révolution compte tenu du
souci des gouvernements d'assurer un équilibre dans la balance des paiements, l'Etat a de
plus en plus recours à des usances bancaires de six mois. De la sorte, l'Etat est à-même de
contrôler plus efficacement les transferts de devises à l'étranger et dispose aussi d'un délai
de paiement raisonnable.

b- Le troc.

Le troc qui est un système d'échanges de biens, n'ayant pas recours à la monnaie
fiduciaire, était un système qui avait largement cours au sein du C.A.E.M., faute de devises
librement négociables. Aujourd'hui, l'Iran dans ses relations avec des pays tels que la
Turquie, la Syrie, le Pakistan ou la Tanzanie a systématiquement recours à ce système. Dans
une première phase, les parties déterminent le cours des marchandises, dans la seconde
phase, elles déterminent les quantités respectives de produits afin d'obtenir une

10
compensation équitable dans l'échange. Le transfert et l'échange proprement dits
interviennent ensuite avec l'envoi des produits ayant fait l'objet du troc.

c- Les échanges bilatéraux.

Suite aux différents embargos dont l'Iran a fait l'objet, plusieurs commissions ont été
créées auprès du ministère de commerce, ayant pour objet l'établissement d'une politique
commerciale cohérente avec l'étranger. A titre d'illustration, un pays qui envisage de
procéder à la vente de biens à l'Iran est tenu d'acheter des produits iraniens (principalement
le pétrole) dans des rations de 2 à 1 ou de 100 % contre 60 %. Le pétrole dans ce type
d'échange fait également office de monnaie fiduciaire dans le cadre d'une relation
commerciale fondée sur le troc.

2 - L'encouragement à l'exportation.

Afin de réduire la dépendance croissante du pays à l'égard du pétrole, le


gouvernement encourage l'exportation des produits non pétroliers. En effet, le pétrole est
une matière qui, même si elle apporte des revenus immédiats, reste sujette à des fluctuations
de prix considérables et est loin d'apporter les garanties de sécurité nécessaires à l'économie.

a- Les avantages financiers.

Compte tenu des coûts importants de production en Iran et afin de rendre les produits
iraniens compétitifs par rapport aux produits et biens étrangers, le gouvernement rachète
aux marchands iraniens le produit en devise de leurs ventes à l'étranger à un taux largement
supérieur au taux officiel.

b- L'exemption des droits de douane.

Récemment, le gouvernement a décidé d'exempter de droits de douane, les matières


premières et les encours de production servant de base à la fabrication de produits destinés
à l'exportation. De la sorte, les coûts de production se réduisent et les produits sont plus en
mesure d'entrer en compétition avec la concurrence internationale.

c- La réduction des formalités de douanes.

Le gouvernement envisage de réduire considérablement les délais d'obtention de


licences d'exportation et les formalités bureaucratiques afin d'améliorer les délais de
livraison des produits à l'exportation.

d- Les diverses facilités accordées aux marchands et hommes


d'affaires.

Afin de créer davantage de désir d'exporter les produits fabriqués en Iran le


gouvernement entre autres mesures autorise les exportateurs à utiliser une partie en devises
des fruits de leurs ventes en vue d'importer des produits en Iran, et soumet l'octroi de
devises, à des sociétés iraniennes, à l'exportation d'une partie de leur production.
11
La seconde partie sera consacrée à l'étude de la situation de l'Iran dans la recherche de
l'équilibre de son commerce extérieur.

DEUXIEME PARTIE

LA RECHERCHE DE L'EQUILIBRE DU COMMERCE EXTERIEUR

A- LES IMPORTATIONS.

1 - Le volume des importations.

Le volume des importations d'un pays est un facteur qui montre ses besoins ou/et sa
dépendance, ainsi que ses relations commerciales avec l'étranger.

Il est évident que la croissance et le développement dans les divers pays augmentent
les relations commerciales internationales donc les importations sont aussi accrues.

Ainsi, suivant ce principe et au regard des importations depuis 1972, on peut


constater la manière dont ces importations ont influé sur l'économie interne et externe du
pays.

a- Les importations de 1972 à la victoire de la Révolution


Islamique.

Les importations du pays avaient connu un processus de hausse relative constant et


peu variable, parce que la ressource principale du pays, c'est à dire le revenu pétrolier avait
connu une hausse comparable constante, avec peu de variation. Le tableau (1) montre la
croissance du revenu pétrolier qui atteint en 1975, une valeur de 800 milliards de Rials
contre 253 milliards de Rials en 1972, soit 3 fois plus. Cette augmentation remarquée du
revenu est due au premier choc pétrolier.

L'augmentation inattendue du revenu de "l'or noir" pendant cette période a obligé le


gouvernement de l'époque à mettre en vigueur la politique des "portes ouvertes", de sorte
que les biens de "confort" passaient avant les besoins nécessaires au développement de la
société.

La hausse du prix du pétrole a augmenté l'inflation dans le monde entier, surtout aux
Etats-Unis, suivant le plan de Kissinger, les pays industriels devaient augmenter le prix de
leurs produits manufactures.

Le problème de l'inflation dans les pays industrialisés et particulièrement aux Etats-


Unis devait être réglé de sorte que la hausse des prix permette de réduire les sur-revenus
tirés de la hausse du prix du pétrole par celui-ci. Ainsi entre les années 1973 et 1975, on

12
assiste à une hausse des importations en Iran. Elles passent de 6,7 millions de tonnes à 13,3
millions de tonnes, soit deux fois plus.

Tandis que du point de vue de la valeur des produits importés, la hausse est de l'ordre
de 3 fois plus qu'en 1973. Ce processus d'augmentation atteint son maximum en 1977, avec
une valeur de 1 037 milliards de rials (tableau 1).

A la suite des grèves des unités de production, ainsi que la suspension de l'exportation
du pétrole et la victoire de la Révolution Islamique en 1978-1979, les rapports économiques
et commerciaux extérieurs n'ont pas pu se maintenir normalement d'où une chute de
l'importation très importante, équivalente à 723 milliards de Rials.

b- Les importations après la victoire de la Révolution Islamique de


l'Iran.

Du fait des bouleversements fondamentaux dans le système social-politico-


économique interne et externe, le processus d'augmentation des importations s'était
complètement arrêté et le gouvernement provisoire a pris certaines mesures sérieuses dans
la politique du contrôle des importations, en empêchant l'entrée des produits jugés non-
nécessaires (non-vitaux) pour le pays. Par conséquent, les importations des produits qui, en
1977, était de l'ordre de 14,6 milliards de dollars sont tombés à 9,7 milliards de dollars en
1979, et leur volume montre aussi une baisse de 6,6 millions de tonnes, c'est à dire une
chute, de 17 millions de tonnes à 10,4 millions de tonnes en 1979.

Selon le gouvernement de l'époque, le pétrole est une richesse nationale appartenant


aussi aux générations futures et il ne devrait pas être vendu d'une façon intense et sans étude
au seul profit de l'actuelle génération.

C'est ainsi qu'à la suite de la réduction de l'exportation de celui-ci, le revenu pétrolier


a diminué et les importations ont connu une réduction attendue.

Pendant les années 1980-1982 et à la suite des demandes internes, la croissance de la


population, la reprise de l'économie et les programmes de développement, on avait senti la
nécessité d'importer des produits extérieurs, d'où une hausse des importations. Malgré cela,
le taux des importations ne répondait pas à la croissance des demandes internes.

Deux événements importants sont intervenus pendant ces années ayant des effets
importants sur l'économie du pays :
- l'embargo économique des Etats-Unis contre l'Iran,
- la guerre imposée par l'Irak.

En effet, l'embargo a influencé directement les modalités et la situation du commerce


extérieur, puisqu'il portait sur les achats et ventes avec l'Iran.

Le déclenchement de la guerre, source de destruction des revenus du pays a influencé


gravement l'économie interne et externe.

13
Il faudrait aussi ajouter à ces deux événements, le ralentissement de l'économie
mondiale et la baisse des activités du commerce international pendant les années 1982 à
1985, durant lesquelles les relations commerciales n'étaient pas à leur meilleur niveau du fait
de la mauvaise situation économique des Etats-Unis, et des divers antagonismes entre les
intérêts de la C.E.E., du Japon et des Etats-Unis. Par conséquent, ce ralentissement de la
croissance a influencé les autres pays en relation avec les premiers, y compris l'Iran.

Vers la fin de 1982, la vente du pétrole a relativement progressé. Les importations des
produits ont augmenté jusqu'à 1692 milliards de Rials (équivalent à 19,9 milliards de dollars
vers 1983), avec une augmentation du volume de 15 millions de tonnes en 1982 à plus de
21 millions de tonnes en 1983. Cette croissance était due aux sentiments de peur du fait de
la situation de guerre du pays, même si les produits importés n'étaient pas consommés
pendant la même année.

Durant les années 1984-1985 et avec la mauvaise situation du marché pétrolier


international qui a influencé directement la chute des produits de l'O.P.E.P., la République
Islamique de l'Iran a été obligée de réduire ses exportations, cela a d'ailleurs entraîné, du fait
de la baisse des revenus tirés des exportations, une baisse sensible des importations du pays.
Comme on peut voir dans le tableau (1), les importations ont diminué, passant de 1 262
milliards de dollars en 1984 à 990 milliards de dollars en 1985. Cette baisse des
importations est due principalement à la baisse des revenus pétroliers.

Pendant les années 1986 et 1987 et à cause de l'intensification de la guerre, aucune


donnée précise n'existe sur les importations.

Par contre, les données sur les importations en 1988 sont exprimées en dollars. Mais,
du fait que le taux de change du dollar n'était pas fixé par la Banque centrale iranienne, on
ne peut préciser la valeur exacte en rials. Donc, si on estime le prix de chaque dollar à 70
rials, suivant les cours officiels, la valeur des importations en 1988 était de l'ordre de 12
milliards de dollars équivalent à environ 840 milliards de rials. Depuis 1989 et jusqu'en
1991, cette somme a atteint 114,3 milliards de dollars, soit 2667 milliards de rials.

En comparant les données relatives aux importations pendant ces différentes années,
on peut observer que les importations du pays sont fortement dépendantes des revenus
pétroliers. Par conséquent, les variations du volume des importations s'expriment par les
oscillations du marché mondial du pétrole et par les exportations de pétrole.

Avant la Révolution Islamique, en 1978, le marché pétrolier avait une stabilité plus ou
moins relative et les prix montraient timidement une augmentation. C'est ainsi que les
importations ont été élevées. La politique des "portes ouvertes", la société consommatrice,
la baisse des exigences de diversification ont empêché la croissance et la diversité des
productions et leurs exportations. Après la Révolution, les importations étaient dominées
par les évolutions politiques et économiques du pays ainsi que par le marché mondial du
pétrole suite au deuxième choc pétrolier. L'existence des pressions politiques
internationales, la guerre imposée par l'Irak, les évolutions rapides du marché pétrolier et les
autres problèmes internes et externes du pays, ont dépourvu celui-ci d'un revenu constant et
confiant qui aurait pu garantir une programmation correcte du développement et des
14
importations. Mais, après l'élection présidentielle de 1988 et la constitution du
gouvernement de Mr Rafsandjani, un plan quinquennal de développement approuvé par le
parlement a été mis en application pour la première fois après la Révolution. En observant
les tableaux 1 et 1 bis, relatifs aux importations des années 1972-1985, 1988 et 1989-1991,
on peut noter une hausse considérable des importations, montrant aussi un doublement du
volume par rapport à 1977. Il faut souligner aussi la croissance de la population, atteignant
36 millions en 1989, qui a eu un effet considérable sur la croissance des importations.

2 - La nature des importations.

La nature des importations d'un pays est une donnée obéissant à la situation
économique interne. En effet, par l'étude de la nature des importations, on peut connaître la
structure principale de l'économie d'un pays. Le processus de développement économique,
les formes de consommation, le degré de confort et la situation d'indépendance du pays sont
aussi déterminés par la nature des produits importés.

Ces importations sont réparties entre produits intermédiaires, marchandises


essentielles et produits de consommation.

a- Les produits intermédiaires.

Ils contribuent au processus de production et sont transformés. Ils comprennent : les


matières premières, les usines, les pièces détachées, les machines industrielles et les produits
semi-finis. Les consommateurs de ces produits sont essentiellement des usines et des
manufactures. Le tableau 2 montre que ces produits ont toujours le volume le plus élevé
dans les importations.

L'Iran est donc très dépendant de ce secteur. En cas de défaillance dans les
importations de ces produits, les usines ont des problèmes : chômage ou fermeture partielle
ou complète de celles-ci. La continuité des importations de ces produits à long terme
montre une dépendance importante et résulte de l'inexistence d'un plan économique précis
dans le pays.

La plan quinquennal mis en oeuvre depuis 1989, donne la priorité aux importations
des produits intermédiaires, afin de pouvoir assurer et garantir une partie des besoins de la
société iranienne.

b - Les marchandises essentielles.

Celles-ci sont importées généralement pour aider à faire progresser la capacité de la


production et le développement. Ces importations pendant un certain temps étaient
maintenues à un niveau relativement bas.

Les importations de ces produits ont un rapport direct avec les programmes de
développement d'un pays. Pratiquement, les produits sont importés pour la construction des
usines et l'industrie lourde du pays. Ces importations exigent aussi l'existence d'une
programmation. La baisse des quantités importées de ces produits, surtout lorsqu'on les
15
compare aux produits intermédiaires importés, nous démontrent que pour les plans de
développement économique du pays on s'était trop occupé de la croissance des industries
dépendantes pour leur production, de l'étranger (ex. : pièces dét achées...) et de
consommation avant de passer aux développements fondamentaux pour créer des emplois
afin de diminuer le taux de chômage. Autrement dit, on préfèrait importer de l'étranger
plutôt que d'assurer le développement économique national. Depuis 1989, le programme
quinquennal a envisagé la croissance des capacités existantes et aussi la détermination de
nouveaux investissements.

c- Les produits de consommation.

Ces produits sont fabriqués à l'étranger et prêts à consommer dans le pays qui les
importe.

Le tableau 3 montre les principaux produits importés. Les trois premiers rangs et
quelques parties des groupes 4 et 5 sont des produits de consommation. Le tableau 4
montre le pourcentage des importations de produits de consommation, ainsi que dans le
tableau 5, qui ne précise que l'année 1983.

En comparant les tableaux (4 et 5), on observe que les produits alimentaires primaires
ou prêts à consommer sont les marchandises importées en plus grosses quantités. Ce qui
signifie que le pays est dépendant de l'étranger pour son alimentation, élément vital d'un
pays. Les produits alimentaires importées en Iran sont : blé, orge, riz, thé, huile, viande,
poulets, oeufs, poissons, sucre, beurre, fromage, pois chiches, fourrage, haricots, lentilles,
poudre de poisson, graisses industrielles ou agricoles.

En comparant les données du tableau 5, concernant les importations des produits de


consommation, on peut constater ceci :

 Les importations les plus importantes sont les produits intermédiaires. Cela est dû
aux grands investissements dans les domaines de l'industrie lourde et semi-lourde.
Il est évident que la non-importation de ceux-ci entraîne des problèmes dans le
processus de la production, le travail et les autres facteurs économiques.
 La plupart des importations de produits consomptibles du pays sont les produits
alimentaires : leur importation est nécessaire et indispensable.
 Les importations de produits essentiels sont nécessaires pour les programmations
de développement et l'aménagement économique du pays. Les importations du
pays dépendant du revenu pétrolier tant que ces revenus ne se sont pas différés.
Les variations du volume des importations sont fonction de celles du cours du prix
du pétrole. Par conséquent, il faudra une programmation correcte le plus tôt
possible pour diversifier les revenus du pays.
 Pour diminuer les importations, il faudra changer peu à peu la structure
économique du pays. En effet, avec la structure économique actuelle du pays, la
réduction du volume des importations, sans l'élimination des sources
consommatrices et sans la réduction des besoins, aura des conséquences
dramatiques, négatives à long terme.

16
Pour éviter ce problème il faut réaliser un plan fondé sur les possibilités et les
capacités du pays orienté vers les secteurs producteurs. Celui-ci a été envisagé dans le plan
quinquennal de l'économie du pays décrété en 1989, basé sur la réduction des importations
de produits de consommation par l'augmentation de la part des produits industriels
consomptibles. Ainsi, les importations de produits essentiels et intermédiaires augmentent
du fait de l'utilisation des capacités existantes et des nouveaux investissements dans le pays.

3 - Les pays exportant vers l'Iran et la part des "blocs" Est-Ouest –


Tiers-Monde.

Le tableau 6 montre que les principaux pays exportateurs de produits vers l'Iran ont
changé par rapport à la période antérieure à la victoire de la Révolution.

Les Etats-Unis, l'Allemagne (de l'Ouest), le Japon et l'Angleterre étaient les


exportateurs les plus importants avant la Révolution. Après la victoire de la Révolution et
en adoptant une politique de diversification des ressources, les Etats-Unis ont été éliminés
de la liste, et de nouveaux pays comme la Turquie, la Roumanie et la Bulgarie (des pays
moins développés), l'Italie, l'Union soviétique, la Suisse, la Suède, l'Autriche et l'Espagne
(des pays européens) ont été les nouveaux exportateurs avec peu d'échanges ; au contraire
de l'Allemagne (de l'ouest), du Japon, de l'Angleterre qui avaient une grande part dans le
commerce extérieur iranien.

Les tableaux 7 et 8 présentent les parts des blocs Est et Ouest ainsi que du tiers
monde dans les importations en Iran.

On y voit que l'Occident arrive en tête des pays exportateurs avec 4,999 milliards de
dollars devant les pays du tiers monde avec 480 millions de dollars et les pays de l'Est avec
400 millions de dollars.

Autrement dit, l'Occident, avec 85,03 % de l'ensemble des exportations, occupait la


première place devant le tiers monde avec 8,16 % et le bloc de l'Est avec 6,8 % (tableau 8).

Le maximum des importations iraniennes a été atteint en 1977 avec 87 % d'origine


occidentale. La politique du pays était alors plus pro-occidentale.

Le blocage économique de l'Occident contre l'Iran et l'activité plus marquée


des pays socialistes d'Europe de l'Est, dans le troc, a augmenté la part de ces pays à 14,21
% en 1982.

Une politique sur la diversification des sources d'importation et la réduction de la


dépendance à l'égard des blocs a été adoptée dans le but de répondre aux besoins
nécessaires au pays, sans altérer l'économie interne.

Ainsi la part des pays du tiers monde a augmenté, passant de 7 % en 1977 à 23,4 %
en 1985, c'est à dire environ 3 fois plus ; et celle des pays de l'Est est passée de 5,98 % en
1977 à 10,1 % en 1985.

17
Ces augmentations en provenance de l'Occident passent de 86,8 % en 1977 à 66,4 %
en 1985.

En définitive, l'augmentation de la part des pays du tiers monde était le fait de la


politique de développement des relations avec les pays en voie de développement, et
d'accroissement de la coopération Sud-Sud. Les pays du tiers monde ont ainsi pu fournir
des marchandises primaires et alimentaires à la République Islamique d'Iran.

Dans le plan quinquennal économique de 1989 à 1993, aucun changement n'a été
envisagé.

B- LES EXPORTATIONS.

Les exportations apportent des devises étrangères qui permettent aux pays d'acheter
des marchandises industrielles ou le nécessaire quotidien. Autrement dit, le volume des
exportations est le symbole de sa capacité de production et montre le degré de son
développement économique. Les exportations sont possibles dans la mesure où la
production est supérieure à la demande intérieure, et où la qualité et le prix sont capables de
supporter la concurrence du marché international.

On peut diviser les exportations de la République Islamique d'Iran :

- les exportations des marchandises non pétrolières,


- les exportations de pétrole et de gaz.

1 - Les exportations de marchandises non pétrolières.

a- Le volume des exportations de marchandises.

Le tableau 9 montre l'ensemble des exportations non pétrolières en volume et valeur


depuis 1972 jusqu'en 1985. On peut distinguer deux périodes en comparant les chiffres des
différentes années.

* La période ante Révolution Islamique.


* La période post Révolution Islamique.

a.a. La période ante Révolution Islamique

Durant les années 1972 à 1978, les exportations non pétrolières n'ont pas changé en
volume, ce qui confirme sa valeur étrangère par rapport au dollar. Mais on voit peu de
changement du volume des exportations, en comparant les chiffres concernant la valeur de
Rials dans le marché monétaire.

On peut considérer deux causes principales concernant l'empêchement du progrès des


exportations jusqu'à la fin 1978 :

* Insuffisance de fond et inattention dans ce secteur.


18
* Absence d'un programme correct pour évaluer un secteur précis.

Après l'augmentation du revenu pétrolier, le gouvernement de l'époque, au lieu de


renforcer les secteurs existants, a créé de nouveaux secteurs. D'autre part, il a affaibli les
secteurs agricoles et artisanaux et n'a pas pu les remplacer par de nouveaux secteurs.

a.b. La période post Révolution Islamique.

Après les années 1978, il y a une diminution du volume des exportations dont la cause
principale est la baisse de la production intérieure, les désordres causés par la fougue des
grands capitalistes du pays et la nécessité d'une nouvelle organisation de la part du
gouvernement.

La baisse des importations des produits primaires nécessaires au fonctionnement des


machines, le manque d'experts qualifiés pour la réparation et les difficultés à importer des
pièces détachées ont provoqué une diminution de la production dans les usines, voire la
fermeture de certaines d'entre elles. Pendant les années 1980 à 1982, la diminution des
exportations était due à l'augmentation des dépenses de production, au manque de
compétitivité des marchandises exportées, du point de vue de la qualité et du prix. Faute
d'une politique économique précise pour encourager les exportations non pétrolières, le
trafic de drogue et la pénurie de devises étrangères ont augmenté.

Au fur et à mesure, le gouvernement a pris conscience de la nécessité d'exporter des


marchandises non pétrolières et de l'importance qu'il y avait à diversifier les sources de
revenus en devises étrangères et par conséquent, les exportations non pétrolières ont
augmenté.

b- La nature des marchandises exportées.

La nature des marchandises exportées peut exprimer le pouvoir économique du pays


et sa capacité de production. Les exportations non pétrolières ne se sont pas diversifiées car
le changement et le progrès n'ont pas été apportés à ce secteur.

Les principales marchandises non pétrolières exportées sont : les marchandises


agricoles, les marchandises artisanales, les arts légers et les pierres métalliques.

b.a. Les marchandises agricoles.

On peut citer les fruits, les légumes, les dattes, les pistaches, le raisin sec, les amandes
et les plantes médicinales.

Parmi les chiffres des exportations, ceux concernant les exportations de caviar, de
peaux et d'intestins figurent dans les marchandises artisanales et agricoles. En se référant
aux tableaux 10, 11, 12 et 13, on peut comprendre que les exportations agricoles étaient
parmi les principales exportations et existaient de façon artisanale.

19
Certaines marchandises d'exportation comme les pistaches, le caviar, les légumes et
les dattes sont connus dans le monde entier et il y a une forte demande ; mais faute d'une
bonne présentation et de conditions nécessaires d'hygiène et de conservation, les produits
frais constituaient un problème majeur pour l'exportation.

b.b. Les marchandises artisanales.

On peut citer le tapis et les objets faits à la main qui sont connus dans le monde entier.

b.c. Les marchandises industrielles.

Elles proviennent des industries lourdes et des industries légères.

L'industrie non lourde produit des tissus synthétiques, des vêtements, de l'huile
végétale, des produits chimiques et des médicaments, des produits d'entretien, des appareils
ménagers, des pâtisseries et des chaussures.

L'industrie lourde produit des véhicules : bus, automobiles et camions.

Les tableaux 12 et 13 montrent le chiffre des exportations dans ce secteur et


l'oscillation de la valeur des exportations dans ce secteur est subordonnée à la situation de
cette industrie.

La particularité des exportations industrielles est sa dépendance vis-à-vis des matières


premières, des pièces de rechange. En outre, elles sont liées aux importations ; c'est la
raison pour laquelle la production industrielle a une bonne qualité, on y a investi beaucoup
de capital.

b.d. Les marchandises minérales.

Ce sont les pierres minérales, le granite, les pierres métalliques. Ce "groupe" constitue
une petite partie des exportations non pétrolières et n'a pas un poids important en devises
étrangères.

Avec le progrès dans l'industrie minérale et la capitalisation dans ce secteur, les


exportations de produits minéraux ont diminué en raison de la demande intérieure.

On peut donner comme exemple le cuivre et la pierre. Avec l'inauguration de la


société de Keremane, les exportations sont arrêtées.

c- Les marchés d'exportations et la part des "blocs"


(CEE, EU, Jp).

En fonction des marchandises, le marché change ; par exemple : l'ex-URSS était le


marché principal pour le caviar, certaines pierres minérales et les produits industriels.

20
L'Europe de l'Ouest et le Marché Commun sont les principaux marchés pour les
productions agricoles et artisanales iraniennes. Les tapis, les fruits secs et les racines
médicinales ont une forte demande dans ces pays.

Les pays de la région du Golfe Persique sont demandeurs de fruits, de légumes, de


produits industriels comme les produits d'entretien, les biscuits et autres.

Le tableau 16 montre que l'Allemagne (de l'Ouest) et l'ex-URSS sont toujours les
principaux marchés d'exportation.

Les Emirats Arabes unis et le Koweït sont parmi les principaux marchés d'exportation
de l'Iran. La Grande Bretagne, l'Italie, la France, le Japon sont parmi les marchés
d'exportation principaux pour les marchandises artisanales et les fruits secs. Les tableaux 17
et 18 montrent la part de chaque pays en direction desquels vont les exportations non
pétrolières de l'Iran. Les pays de l'Ouest arrivent en premier, viennent ensuite les pays de
l'Est et les pays en voie de développement.

A partir de 1983 avec l'augmentation des exportations vers l'Europe de l'Est et les
pays en voie de développement en particulier, les pays de la région du Golfe Persique, la
part des exportations non-pétrolières s'est trouvée équilibrée dans ces pays.

2 - Les exportations de pétrole et de gaz.

a- Résumé historique de la situation pétrolière en Iran.

Le pétrole est la richesse principale du pays et depuis son exploitation, il est en


relation avec la vie politique et économique ; on ne peut séparer l'histoire des conflits pour
l'indépendance et la liberté du peuple musulman de son histoire pétrolière.

Quand William Nexte Darssi a obtenu en 1901 une concession du Chak Quadjar, pour
extraire le pétrole, une nouvelle ère a commencé dans l'histoire des relations internationales
et dans la vie politique interne du fait de la possibilité de prédomination des étrangers dans
ce secteur.

Sept ans après la signature du contrat, le premier puits de pétrole a été inauguré en
1908 à Mosgede-Soliman. Un an après, le gouvernement britannique a créé la compagnie
pétrolière irano-britannique et a pris la politique pétrolière sous ses ordres.

Le gouvernement britannique achetait 56 % des parts de la compagnie et ainsi, se


donnait la possibilité de diriger et mettre en place plusieurs ouvriers qualifiés. Ce contrat a
été aboli en 1933 et remplacé par un nouveau contrat.

En 1951, à la demande du peuple iranien, l'industrie pétrolière a été nationalisée. Mais


trois ans après, en 1954, le gouvernement du Dr Mossadegh est renversé par la C.I.A. et la
complicité du gouvernement britannique. Il donne de nouveau la possibilité aux étrangers
d'abuser de la richesse du pays.

21
En 1955, un consortium pétrolier constitué par cinq compagnies américaines, une
compagnie française et une compagnie hollandaise remplace la compagnie britannique. Elles
prennent la tête de l'industrie pétrolière et interviennent dans les domaines de la géologie, de
l'exportation, de l'extraction et de la vente.

Après la Révolution islamique, l'ensemble des compagnies a été nationalisé et tous les
représentants des pays étrangers ont quitté l'Iran. Actuellement, l'industrie pétrolière est
dirigée par les Iraniens et c'est le gouvernement qui applique la politique pétrolière.

b- L'importance des exportations pétrolières pour l'Iran.

Le pétrole est la principale source de devises étrangères pour le pays et son économie
dépend du pétrole.
D'autres secteurs, la production industrielle et agricole n'ont pas été pris en
considération.

Actuellement, les exportations de l'Iran reposent uniquement sur le pétrole et son


économie dépend de l'oscillation du prix du pétrole sur le marché mondial.

c- Le volume des exportations de pétrole et de gaz.

La politique a toujours été sous l'empire des sociétés transnationales sauf pendant la
courte période de nationalisation du pétrole. Cette politique était au profit des compagnies
étrangères et le but principal était la vente maximum pour mieux profiter des bénéfices ainsi
obtenus.

En se référant au tableau 19, on observe la valeur des exportations de pétrole et de


gaz pendant les années 1973-1985.
Le tableau 20, fait état de la quantité de pétrole brut produite, qui était alors de 1000
barils par jour.
Avant le premier choc pétrolier en 1973, le prix était stable. En 1900, il était environ
de 1,20 dollar par baril, en 1960, 1,80 dollar et pendant soixante ans le prix n'a augmenté
que de soixante cents.

Avec la création de l'organisation des pays producteurs du pétrole (O.P.E.P.), la


hausse du prix dans les domaines industriels des différents pays, le progrès et le
développement de l'économie mondiale, le prix du pétrole a augmenté ; à tel point, qu'en
1973, il était de 4 dollars et ce rythme de hausse a continué de 1973 à 1978. La hausse
correspondait à 4 fois et demi son ancien prix.

La politique iranienne concernant le pétrole a totalement changé après la Révolution


islamique. Le nouveau régime a estimé que le pétrole appartient aux générations actuelles et
futures et qu'il ne faut pas l'extraire en trop grand quantité. Son extraction doit être
programmée. C'est la raison pour laquelle il y a réduction de la production en 1980 à 1 467
300 barils/jours (T-21).

22
En se référant au tableau 19, on s'aperçoit que malgré la réduction de l'extraction
pétrolière (qui était en dessous même des années 1973) le revenu pétrolier arrive à atteindre
19,316 milliards de dollars, en raison de la hausse du prix en 1979.

La deuxième crise pétrolière en 1979 est due à la diminution subite des exportations
pétrolières iraniennes tandis que les pays membres de l'O.P.E.P., en particulier, l'Arabie
Saoudite ont réagi en augmentant la capacité de leur production. Mais les prix ont augmenté
malgré la tentative de l'Arabie Saoudite en raison de la peur et du manque de confiance qui
s'étaient instaurés sur le marché avec la forte demande, pour l'achat et la conservation du
pétrole.

La production de pétrole a diminué pendant les années 1981-1982 à cause de


l'embargo économique contre l'Iran, de l'expropriation des compagnies étrangères, de la
pression de la communauté internationale, et de l'arrêt d'envois de gaz vers l'URSS en
échange de produits sidérurgiques.

En 1983, la situation des exportations pétrolières s'est améliorée, mais en 1984 la


pression contre l'O.P.E.P. a recommencé, à tel point que les pays membres de l'O.P.E.P. ont
été obligés de limiter leur production et l'Iran est devenu le plus faible producteur des pays
de l'O.P.E.P..

La politique générale du gouvernement était à la fois de garder et développer


l'industrie pétrolière, de défendre un "vrai" prix et d'empêcher sa diminution. L'Iran est l'un
des principaux producteurs de pétrole du monde et il est l'un des cinq fondateurs de
l'O.P.E.P.. Il a toujours défendu l'idée de l'augmentation du prix.

Il faut ajouter que la guerre contre l'Irak, les dépenses militaires et l'attaque contre les
terminaux pétroliers et les pétroliers avaient des conséquences néfastes sur les
embarquements pétroliers et les exportations.

Le gouvernement iranien a ensuite mis en place des centres mobiles qui ont diminué
les problèmes causés par la guerre. Il n'existe pas de statistique précise depuis les années
1986-1988 en raison du conflit Iran/Irak. Après la fin de la guerre en 1989, l'Iran avait
besoin d'importer des matières pétrolières à cause des dégâts provoqués par le conflit,
notamment la destruction des centres de raffinage.

En se référant au tableau 22, on note qu'en 1989, 1990 et 1991, la production était de
l'ordre de 3 323 000 barils, 3 555 000 barils et 3 661 000 barils par jour, dont 1 787 000, 1
976 000 et 2 019 000 étaient consacrés à l'exportation et 221 000, 234 000 et 279 000
barils à l'importation de produits pétroliers (tableau 23).

En comparant ces chiffres avec ceux des périodes suivant les années 1979 (tableau
21), on s'aperçoit d'une augmentation de la production. Les tableaux 24 et 25 montrent les
quantités produites par année.

23
En ce qui concerne le gaz, de 1981 à la fin 1989, son exportation s'est trouvée arrêtée,
mais il a été exporté de nouveau par la suite et les tableaux 26 et 27 montrent que les
quantités exportées étaient constantes.

d- Les marchés pétroliers.

En se référant au tableau 28, on observe qu'avant la Révolution islamique, le continent


américain était en tête, en 1978 avec 588 000 barils par jour, l'Europe de l'Ouest en
deuxième place avec 209 000 barils par jour et l'Asie, surtout le Japon et la Corée du Sud
en troisième place avec 139 000 barils par jour.
Actuellement, les pays de l'Europe de l'Ouest prennent la tête, l'Asie est deuxième.
L'Europe de l'Est et des pays du continent américain comme le Brésil, l'Argentine et
l'Uruguay sont en troisième place.

Les achats de pétrole dans les pays de l'Europe de l'Est sont fonction du volume du
commerce des marchandises et du troc avec eux. Le commerce pétrolier avec les pays
d'Afrique (hors Afrique du Sud) se fait après la Révolution islamique et plutôt dans le but
d'aider ces pays.

Actuellement, l'Iran essaie de s'introduire dans le marché des produits pétroliers au


lieu de vendre le pétrole brut et le gouvernement a envisagé de raffiner le pétrole et de le
transformer en produits pétroliers.

C- L'EQUILIBRE COMMERCIAL.

Comme nous l'avons déjà exposé, du fait de la différence entre la nature du pétrole et
les autres marchandises exportées ou importées, il nous semble préférable d'étudier
l'équilibre commercial sans tenir compte des exportations de gaz et de pétrole.

1 - La situation d'équilibre commercial.

D'après le tableau 29, qui indique les données de l'équilibre commercial fait à partir
des statistiques du bureau des douanes du commerce extérieur, nous pouvons constater une
baisse constante des exportations de produits non pétroliers.
Les exportations de produits non pétroliers n'ayant jamais augmenté, le déficit
commercial s'élevait jusqu'en 1977 à 990 milliards de Rials. Il a régressé légèrement après la
Révolution de 1979 du fait de la réduction des importations et du contrôle des changes par
l'Etat.

Cette régression du déficit a perduré pendant la période du boycot économique entre


1980 et 1982. Mais, le déficit qui a augmenté de nouveau en 1982, après la normalisation
des relations commerciales s'élevait à 1054 milliards de Rials.
L'année suivante, les importations ont augmenté, c'est la raison pour laquelle le déficit
en matière de produits non pétroliers s'est accru.

24
Suivant ce qui vient d'être dit, il semble que si l'équilibre commercial repose en partie,
sur les produits non pétroliers, il demeure qu'à titre principal, le pétrole permet d'assurer cet
équilibre.

2 - Les différents équilibres.

a - L'équilibre bilatéral.

L'équilibre bilatéral consiste à vérifier l'équilibre commercial avec chacun des pays,
avec qui l'on entretient des relations commerciales.

Actuellement, l'équilibre commercial bilatéral de la République Islamique de l'Iran est


maintenu avec certains pays tel que le Japon à un rapport de 1 à 2, c'est à dire que les
exportations incluant le pétrole et gaz sont deux fois plus élevées que les importations.

b - L'équilibre multilatéral.

L'équilibre commercial multilatéral consiste à évaluer l'ensemble des exportations par


rapport aux importations effectuées avec tous les pays.
On appréciera la situation de l'équilibre commercial, déficitaire, excédentaire ou
équilibrée de façon globale et non pas avec chaque pays.

Dans ce genre d'évaluation, le pays bénéficie d'une grande liberté de manoeuvre pour
déterminer ses volumes commerciaux en se fondant sur ses possibilités d'exportations et ses
pouvoirs dans le marché international.
Certes, le système d'évaluation de l'équilibre commercial est plus aisé dans le système
d'équilibre bilatéral ; mais la République Islamique de l'Iran utilise les deux techniques.

3 - La place du commerce extérieur en R.I.I.

Certains pays ne sont pas trop dépendants de leur commerce extérieur, car leur
production intérieure est secondée par la croissance technologique. Par conséquent le
commerce extérieur ne joue pas un rôle important dans leur revenu national ; par exemple,
le commerce extérieur de l'Inde.

En revanche pour d'autres pays comme la Turquie, le Brésil, la Corée du Sud,


l'Angleterre et le Japon, le commerce extérieur a un rôle important dans leur économie et
aussi dans la vie quotidienne du peuple, car dans ces pays les produits de consommation
sont très variés, leurs marchés sont plus compétitifs et il y a une spécialisation dans les
productions de certaines marchandises qui ont un avantage comparatif.

Si l'on tient compte des exportations de pétrole dans l'évaluation des exportations
faites par la R.I.I., nous pouvons dire qu'elle se range dans la deuxième catégorie, car, le
pétrole a un rôle prépondérant dans l'activité économique du pays d'une part, et d'autre part
ses exportations permettent en contre-partie, l'importation d'autres produits et services. Par
conséquent, la R.I.I. est très dépendante économiquement de son commerce extérieur.

25
Le commerce extérieur de la R.I.I. repose sur l'exportation du pétrole, et s'explique
par l'importance de ses ressources naturelles. En revanche, le commerce des marchandises
non pétrolières est subordonné à d'autres théories, telles que l'avantage comparatif,
l'abondance des sources de production, ou de la surproduction de certains produits.

Comme nous l'avons déjà exposé, la plupart des importations en R.I.I. par rapport à
leur valeur et volume sont des marchandises intermédiaires pour répondre aux besoins du
secteur industriel du pays. Et en vérité, la valeur ajoutée du secteur agricole et du secteur de
l'énergie non pétrolière sont considérablement dépendants de ces marchandises importées.

En étudiant les données sus-mentionnées une question s'impose, à savoir quel modèle doit-
on suivre pour le développement et l'amélioration économique du commerce extérieur ?

L'état actuel du commerce n'est pas idéal, mais pour aller vers une situation plus
favorable, doit-on plus tenir compte des importations ou des exportations.
Pour ainsi dire, le pays doit augmenter jour après jour ses exportations non pétrolières
afin d'importer des produits étrangers par des revenus qu'il détient déjà ou mettre en oeuvre
une politique pour remplacer les marchandises importées. Mais, laquelle ?

- La politique d'encouragement à l'exportation ?


- La politique de substitution aux importations ?

a. La politique d'encouragement à l'exportation.

Dans ce genre de politique les possibilités de production des pays sont concentrées
d'après l'avantage comparatif sur la production de marchandises particulières. Le pays
s'occupe d'un produit spécial, dont les grandes quantités produites provoquent des surplus
de consommation qui seront utilisés pour l'exportation.
En réalité, dans cette politique, toutes les possibilités et les sources productives sont
mises à la disposition des secteurs des marchandises exportables. Il s'agit de faire des
campagnes d'encouragement et d'augmentation des exportations et de cette façon, peu à
peu, avec l'augmentation des revenus, assurer des besoins du pays.

Dans le cas où cette politique serait suivie, elle devrait être le complément de
politiques monétaires et commerciales et accorder des facilités administratives pour
l'encouragement des exportations. Il faut que ces priorités tiennent compte des matières
législatives et administratives pour les usines, les ateliers, les fermes, les agriculteurs et les
produits exportables. Il est nécessaire que chaque année, une planification fixe tienne
compte des progrès.

En résumé, toutes les possibilités économiques doivent être développées dans ce


secteur, cette politique permet davantage la présence plus marquée du pays dans le marché
international.

26
b. La politique de substitution aux importations.

Dans cette politique, toutes les possibilités productives du pays seront concentrées sur
la production de marchandises habituellement importées. Le but essentiel de cette politique
est la réduction des importations par le biais de l'augmentation de la production intérieure.
Par conséquent, les producteurs nationaux devront être encouragés, pour accroître le
transfert de technologie ou copier les innovations ou inventions, afin de répondre aux
besoins du pays.

En réalité, cette politique réduit la présence du pays sur les marchés internationaux et
ses activités dans le commerce extérieur. Cette politique est considérée comme s'opposant à
la participation au commerce international, et apparaît en réalité, comme un modèle
permettant la réduction de la dépendance du pays aux importations et l'augmentation de la
production et l'autosuffisance. Sa réussite dépend des habitudes, des formes de
consommation et des politiques économiques et sociales que le gouvernement met en
oeuvre.

Dans une telle politique, l'Etat doit mettre en oeuvre tous les moyens pour produire
des marchandises subsidiaires et son exécution doit être un des premiers objectifs. Ainsi,
l'Etat doit répertorier les différentes marchandises importées par un programme spécial pour
le développement ; augmenter et développer la production de celles-ci dans le pays et ainsi
parallèlement, diminuer les importations. Bien qu'au début, peut-être, il soit nécessaire
d'augmenter les importations, le quota des importations réduit brusquement, et le quota des
importations d'investissements en premier lieu, puis des marchandises intermédiaires en
second lieu, augmentent.

Si l'on veut appliquer cette politique en R.I.I., il faut que d'autres politiques sociales et
économiques se coordonnent avec celle-ci et toutes les activités doivent être concentrées
dans le secteur des marchandises de substitution aux importations. Il faudra informer
préalablement les consommateurs de cette réalité, à savoir que la qualité et la quantité des
produits de consommation doivent s'accorder avec les possibilités de production. On ne
peut pas postuler que la production d'un pays soit faible et que les marchandises n'aient pas
eu la puissance de concurrence, mais la population est désireuse de consommer des
marchandises étrangères en grande quantité et de bonne qualité.
On doit aussi, dans l'exécution de cette politique, protéger et favoriser les producteurs
nationaux fabriquant les produits habituellement importés.

Dans un tel cas, la production de ces marchandises doit revenir moins chère que les
marchandises étrangères. Il faut que les avantages comparatifs soient moindres. Il faut
étudier attentivement le problème sous plusieurs aspects. Or, les pays en voie de
développement ne disposent pas de moyens énormes et ils doivent les mettre en oeuvre dans
les secteurs où ils ont le plus d'intérêts économiques et sociaux.

Pourtant, il semble que la R.I.I. ait hérité d'une économie irrégulière. On ne peut pas
dire que l'une ou l'autre de ces politiques est meilleure pour le commerce extérieur en Iran.

27
Le pays est très dépendant des produits alimentaires provenant de l'étranger, alors
qu'il a des possibilités en matières d'agriculture. Pour développer cette agriculture, le
gouvernement doit mettre en oeuvre la politique de substitution aux importations dans ce
secteur. Cette politique n'est pas envisageable dans le secteur industriel. En ce domaine, il
faut envisager d'autres programmes.

En définitive, pour les exportations de produits non pétroliers et le choix des


marchandises exportées, il faut d'abord rechercher et connaître la valeur ajoutée, les
avantages comparatifs et mesurer sa dépendance aux matières premières, puis en fonction
de ces éléments, exporter.

CONCLUSION

UN ECHEC RELATIF MAIS PAS INSURMONTABLE

1- Constat d’insucc„s du R€gime Islamique iranien en mati„res


€conomique
Compte tenu du contexte expliqué dans les deux parties, les démarches effectuées
n'étaient pas suffisantes, en principe, pour le développement.
Les facteurs d'influence dans l'insuccès du pays après la Révolution islamique, peuvent
être analysés suivant deux angles : les facteurs externes et internes.

a- Les facteurs externes.

- La guerre imposée par l'Irak pendant huit ans pour pouvoir obtenir des gisements
pétroliers a entraîné des dommages et les équations politiques dans le monde, après la
victoire de la R.I.I. en 1980 sur le régime impérial soutenu par les Etats-unis, ont changé.

- L'embargo économique des Etats-Unis et ses alliés contre la R.I.I., la base de


l'économie du pays était fondée sur le pétrole et la société consommatrice. De toutes
manières, pour l'amélioration du système, la planification et l'encouragement des peuples à
participer au développement du pays étaient nécessaires. La prise en otages des cadres de
l'Ambassade des Etats-Unis à Téhéran par certains étudiants, n'était qu'une action politique
de courte durée et a constitué un obstacle pour planifier le développement, comme la guerre
contre l'Irak.

- La stagnation des pays industrialisés de 1980 à 1982 a eu des incidences sur


l'augmentation du profit, du chômage et des politiques protectionnistes ; surtout la
croissance du déficit budgétaire et de la balance des paiements aux Etats-Unis. Celle-ci a eu
un effet négatif ; d'une part, entre les pays industrialisés et d'autre part, entre les pays en
voie de développement.

- Plusieurs pays en voie de développement, comme l'Iran, n'ont pas pu continuer


leurs exportations vers les pays industrialisés et cela a entraîné la baisse du revenu national.
D'autre part, les sources financières pour répondre aux déficits ont diminué et les dépenses
28
ont augmenté. En raison de la baisse du revenu national, la demande a globalement baissée.
Cette baisse a entraîné des stagnations et le déclin de la croissance du commerce dans ces
pays.

- Les variations permanentes de la valeur des devises internationales, du fait que la


politique du pays reposait sur les revenus pétroliers ; celles-ci ont ralenti la mise en oeuvre
des plans du gouvernement.

b- Les facteurs internes.

- L'inexistence de lois et de règles en harmonie avec la situation actuelle du


commerce international.

- Ainsi qu'on l'a dit auparavant, le fondement du commerce extérieur iranien (hors
article 44 de la constitution qui n'a pas été mis en vigueur) repose sur les lois d'avant 1960.
Compte tenu des nombreux changements qui sont intervenus dans le système du commerce
international, celles-ci ne correspondent pas à la situation de nos jours, et par conséquent,
elles sont une des causes du retard du développement du commerce extérieur iranien. C'est
seulement depuis 1989, date du premier plan quinquennal concernant le développement
économique, social et culturel approuvé par la chambre des députés, que les démarches ont
débuté. Mais actuellement en raison de la croissance démographique, des dommages causés
aux villes, fermes, usines et gisements pétroliers, le développement s'est arrêté et toutes les
démarches entreprises donnent la priorité à la reconstruction du pays.

- La pluralité des centres décisionnels concernant les exportations et le manque


d'harmonie entre les actions des organisations concernées par les exportations.

- La pluralité des étapes et la longueur des formalités concernant l'obtention des


licences nécessaires à l'exportation.

- L'insuffisance des facilités fondamentales pour l'exportation.

- Les lacunes du système d'information du marché mondial aux producteurs et


exportateurs dans le pays.

- Le manque de cadres spécialisés.

- L'augmentation du nombre des intermédiaires qui revendent les importations au


marché noir.

- Le manque de programme distinct concernant les importations du pays pour


répondre aux besoins réels.

- Le manque d'harmonie entre les importations du pays et le plan de


développement industriel interne.

29
2- Des solutions possibles :

Dans l'ensemble, il semble que le pays, pour marcher vers le développement


économique ait besoin de repenser les fondements du commerce extérieur. Autrement dit, il
faut modifier la situation prévue par le 44e article de la constitution. En effet, suivant cet
article, le commerce extérieur est mis à la charge du secteur public.
Après 12 ans, celui-ci n'a pas été approuvé à la Chambre des députés. Le commerce
iranien repose donc sur des règles ambiguës. Les lois d'avant 1960 restent en vigueur mais,
ne répondent pas à la situation actuelle du commerce extérieur iranien.

Si cet article était approuvé et entrait en vigueur, le commerce extérieur serait le


monopole du secteur public, ceci serait un obstacle ralentissant la croissance du commerce
extérieur.
En effet, du point de vue de l'histoire, l'effondrement du système économique dans les
pays communistes, qui reposait sur le secteur public, confirme cette affirmation.
Pratiquement, les secteurs privé et coopératif qui ont d'ailleurs un grand pouvoir du point de
vue des investissements, mais ne peuvent pas investir dans le pays et contribuer à son
développement.

De même, la R.I.I. doit concentrer les démarches sur la réduction de sa dépendance


au pétrole, compte tenu des expériences de l'embargo économique et des variations de la
valeur du pétrole dans les marchés mondiaux.

Concernant le pétrole, la R.I.I. peut suivre une politique relative aux marchés de
produits pétroliers, au lieu d'exporter du pétrole brut.

Ainsi, il faut faire attention aux exportations non pétrolières qui sont subordonnées à
la situation des produits internes. La R.I.I. peut donner des possibilités et des facilités aux
différents secteurs internes et préparer leur amélioration par l'augmentation des volumes
produits qui permettra des exportations plus importantes. Dans l'ensemble, le volume des
exportations non-pétrolières sont incomparables avec les exportations de pétrole brut. Il
faut suivre la politique d'encouragement à l'exportation non pétrolière.

Quant aux importations, ainsi que les chiffres le montraient, les biens de
consommation et les produits intermédiaires constituaient le plus gros volume.

Les marchandises essentielles qui doivent aider à la croissance du pays, avaient le


volume le plus faible. Si le volume des marchandises consomptibles et des produits
intermédiaires continuent à augmenter à long terme, ceux-ci seront les signes de la
dépendance et l'inexistence d'une planification économique exacte. Par conséquent, il faut au
fur et à mesure, développer les industries en augmentant le capital pour leur fournir les
pièces détachées dont elles ont besoin et ainsi produire à l'intérieur du pays.

Récemment, un premier plan quinquennal économique, social et culturel a été


approuvé par la chambre des députés (1989). Mais il est insuffisant, car le pays est
dépendant des produits intermédiaires et consomptibles.

30
En définitive, on peut dire que le pétrole est et reste la richesse du pays. Mais en
appuyant sur celle-ci, l'immobilité de la société dans les autres secteurs demeure et est la
cause de la stagnation du développement du pays.

Tant que les gouvernements en R.I.I. auront des politiques économiques reposant sur
le pétrole, sans travail fondamental dans les secteurs non pétroliers, aucun espoir ne sera
réalisé quant au développement du pays. A moins que le pétrole s'épuise et que la société
s'éveille de son "rêve pétrolier" pour avancer vers un développement plus complet...

BIBLIOGRAPHIE
31
OUVRAGES

AADELI (S.M.H.) Economie internationale et commerce extérieur de l'Iran. Jahad


Danechgahi, Téhéran, 1991.

AMIRAHMADI (H.) Revolution and economic transition : the iranian experience.


Albany (N.Y.), 1990.

BATIST (J.) Histoire des relations internationales. Université de Téhéran,


Téhéran, 1975.

CORM (G.) Le Proche Orient éclaté 1956-1991. Collection Folio Histoire,


Gallimard, 1991.

FARZANEH-POUR (Gh.) L'association économique de l'Europe et la politique du


commerce extérieur de l'Iran. Ecole supérieure de commerce,
Téhéran, 1979.

FARZANEH-POUR (Gh.) Les principes de la politique du commerce extérieur. Ecole


supérieure de commerce, Téhéran, 1975.

KATOUZIAN (M.A.) La théorie de l'économie internationale. Université de Téhéran,


Téhéran, 1974.

MIHAILOVITCH (L.) et PLUCHART (J.J.) : L'O.P.E.P., Que sais-je ? n°1903, P.U.F.,


Paris, 1985.

REVUES SPECIALISEES

Revues mensuelles.

Revue de la Banque Centrale de Téhéran :


n° 189 et 190, 1981, Téhéran.

Revue du Ministère des Douanes de Téhéran :


Mars, sept., déc. 1985, février, mars 1986, Téhéran.

Revue de la Chambre de commerce de Téhéran :


n° 4, 7, 17, 1983 ; n° 4, 5, 10, 14, 15, 1984 ; n° 3, 5, 7, 8, 10, 11, 19, 1985, Téhéran.

Revues annuelles.
32
Rapport de la Banque Centrale de Téhéran :
Changements économiques après la Révolution. Banque Centrale, Téhéran, 1984.

Rapport du Ministère du Pétrole :


Les causes de la diminution du rôle de l'O.P.E.P. dans la préservation de l'énergie mondiale.
Bureau de l'O.P.E.P., Ministère du Pétrole, Téhéran, 1985.

REVUES GENERALES

Alternatives économiques : Ça passe ou ça casse. (Coville (T.)), Paris, janvier 1992,


pp.34-36.

The Banker : Iran Special. Londres, février 1991, pp.22-34.

The Banker : Back to the future. Londres, février 1992, pp.33-47.

Les Cahiers de l'Orient : la situation économique de l'Iran : prospectives et politique.


n° 18, Paris, 1990, pp.59-70.

L'Expansion : Le grand retour de l'Iran. (Tuquoi (J.P.)). Paris, mars 1991,


pp.48-53.

DOCUMENTS DIVERS

L'Année Internationale 1992. Seuil, Paris, 1992.

Banque Mondiale (rapport annuel) 1991. Banque Mondiale, Washington, 1991.

Bilan Economique et Social 1991. Le Monde, Paris, 1991.

L'Etat du Monde 1992. La Découverte, Paris, 1992.

33
TABL EAU
N°1

Importations de l'IRAN
Période Volume en millions de tonnes Valeur en milliards de dollars Valeur en milliards de rials
1972 5,9 - 193
1973 6,7 3,7 253
1974 9,4 6,6 448
1975 13,3 11,7 800
1976 13,8 12,8 901
1977 17 14,6 1034
1978 12,4 10,4 732
1979 10,4 9,7 684
1980 9,7 10,8 177
1981 14 13,5 1081
1982 15 11,8 1003
1983 21,2 19,9 1692
1984 17,3 14,8 1262
1985 15,6 10,6 990
Source : Douane de l'Iran

TABLEAU
n°1 Bis
Tableau comparatif des importations avant et après la révolution islamique (Valeur
M $)
(1) (2) (3)
1977 1988 1989 à la fin 1991

14,6 12 68,5
Source : 1 : Organisation du plan
2, 3 : Douane de l'Iran

34
TABLEAU
n°2

Nature des marchandises importées par l'Iran

Période Les marchandises essentielles Les produits de consommation Les produits


intermédiaires

% Valeur Volume % Valeur Volume % Valeur


Volume

1978 28,1 206.372 634 19,7 140.746 1.322 52,2 382.109 10.412

1979 18,9 129.568 375 26,4 180.334 2.332 54,7 374.282 7.661

1980 16,8 30.617 453 26,8 207.968 1.479 56,4 438.256 7.803

1981 15,9 172.037 404 23,2 251.486 2.173 60,9 658.428 11.375

1982 19,5 195.338 539 22,6 226.420 2.423 57,9 580.559 12.041

1983 24,04 380.448 1021 16,08 254.510 2.356 59,88 947.758 16.817

Source : Douane de l'Iran

35
TABLEAU
N°3

Principaux produits importés par l'Iran en milliers de tonnes et en millions de Rials


1978 1979 1980 1981 1982
Volume 2 831 3 764 3 348 4530 5 211
1 - Produits alimentaires Valeur 72755 107125 108126 168760 183 887

Volume 38 9 10 20 13
2 - Boissons, tabacs Valeur 8293 3669 3298 7019 6057
3 - Marchandises brutes non consommables Volume 642 452 726 722 593
(sauf le pétrole et les produits pétroliers) Valeur 22437 23191 47291 53507 38683
Volume 55 30 441 763 1210
4 - Matières minérales Valeur 1839 1393 6269 17205 17535
Volume 229 316 82 396 329
5 - Huiles végétale et animale Valeur 10765 18866 8 133 23 517 16 187
Volume 1131 1161 1257 2278 2233
6 - Produits chimiques Valeur 60363 81607 112 843 176816 123200
7 - Marchandises groupées suivant Volume 6506 4020 3244 4 615 4 727
les matières utilisées Valeur 203850 200583 225435 320 760 292 613

Volume 947 565 578 629 658


8 - Biens de transport Valeur 320391 210929 218543 282559 279652

Volume 58 51 47 44 22
9 - Produits fins Valeur 25198 32993 36460 31386 23654
Volume 1 2 1 4 7
10 - Autres marchandises Valeur 6 403 4 135 443 422 658

Source : Douane de l'Iran

36
TABLEAU
N°4

Principaux produits importés par l'Iran (%)


1978 1979 1980
1 - Produits alimentaires et animaux vivants 9,93 15,65 18,3
2 - Boissons et tabacs 1,13 0,53 0,60

3 - Marchandises non consommables (sauf pétrole) 3,06 3,30 3,85


4 - Matières minérales 0,25 0,20 1,74
5 - L'huile végétale et animale 1,47 2,75 1,61

6 - Produits chimiques 8,24 11,92 14,30


7 - Marchandises groupées suivant les 27,83 29,3 29,19
matières utilisées

8 - Machinerie et biens de transport 43,75 30,8 27,9


9 - Produits finis 3,44 4,82 2,35

10 - Autres marchandises 0,87 0,60 0,065

Source : Douane de l'Iran

37
TABLEAU
N°5

Principaux produits importés par l'Iran en 1983 (Volume, valeur et pourcentage)


Marchandises Poids (volume) Valeur en% de valeur
1000 Ton kg M Rial
1 - Fonte - Fer - Acier 5 244 199 12,57

2 - Chaudières à vapeur et instruments mécaniques 479 239 15,16

3 - Appareils électriques 254 132 7,40


4 - Céréales 4 738 86 5,50
5 - Produits médicaux 50 29 1,88
6 - Bois et produits en bois 432 14 0,89

7 - Graisse, huile animale 603 30 1,94


8 - Fibres de coton artificiel et laine 275 47 2,97
9 - Produits plastiques 473 47 2,97
10 - Papier et carton 456 24 1,57

11 - Matières et produits chimiques 579 29 1,84

12 - Moissoneuses 71 28 1,82
13 - Engrais chimiques et minéraux 1 606 32 2,06

14 - Pièces détachées 113 50 3,19


15 - Pneus automobiles 105 20 1,30

16 - Viande 277 44 2,83

17 - Etoffes en coton et fibres de coton artificiel 59 39 1,84


18 - Sucre 290 7 0,48

19 - Produits horlogers 1,9 0,2 0,01


20 - Animaux vivants 2,6 1 0,09

21 - Motocyclettes et bicyclettes 7,5 2 0,13


22 - Matériaux de construction 17 3 0,21

23 - Barres et fils de fer 115 20 1,29


24 - Potiches, porcelaine 5 0,8 0,05
25 - Tracteurs 26 5 0,34

26 - Instruments appareils médicaux 4 8 0,55


27 - Autres marchandises 3 903 421 24,64
TOTAL 20 196 1 582 100

Source : Douane de l'Iran


38
TABLEAU
N†6
Origines des importations de l’Iran par pays (en M de Rials)
Pays 1974 1975 1977 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985

1- Allemagne de l'Ouest 495584 138876 198250 123576 115435 180266 168523 100381 64970 119070

2- Japon 37159 126664 163 972 94 877 75988 129609 105810 264213 130950 117090

3- Angleterre 23793 70659 72 885 46995 56621 68228 400199 504311 76309 5850

4- URSS 14 491 11509 19249 12879 58665 15497 22837 19288 - 11700

5- Italie 9544 28555 57210 38650 43024 56244 46743 73220 49410 26460

6- Turquie 1053 3760 2873 1656 7934 23368 65457 74584 107460 86310

7- Corée du Sud 1014 6134 9800 11287 20355 49139 33813 43946 25560 25200

8- Roumanie 3211 11377 13528 11596 14 818 24 086 39207 27363 - 22 140

9- Suisse 4951 18524 31226 19239 32708 42426 25004 31144 80550 3 609

10- Autriche 2605 5288 100969 91025 399 26875 16428 28744 56070 437

11- Suède 3613 10316 13680 63031 7105 20512 17768 42979 21060 22770

12- Hollande 6084 22722 34522 21095 23935 35538 26371 35297 70020 17820

13- Belgique 733 1 19293 24556 18106 19669 25450 28614 36492 37710 1431

14- Bulgarie 620 2931 4943 5924 11015 14381 19344 17471 12060 9630

15- Espagne 2131 6861 10401 7780 16682 32989 30371 23535 13950 14 490

16- Etats-Unis 33017 158198 165726 2580 - - - - - -

39
TABLEAU
N°7

Origines des importations de l'Iran par région (en M $)


Périodes Tiers-Monde Occident Orient TOTAL
1968-1977
moyenne par année 480 4 999 400 5 879

1977 1 047 12 696 875 14 618

1981 2 871 9 377 1 276 13 524

1982 2 437 7 678 1 675 11 791

1983 4 035 12 594 1 623 18 192

1984 2 659 9 798 1 018 13 457

1985 2 332 6 620 1 008 9 940

Source : de 1968 à 1983 : La douane de l'Iran


1984 et 1985 : la banque centrale

TABLEAU
N°8

Origines des importations de l'Iran (%)


Tiers-Monde Ouest Est
Moyenne par année
1968 - 1977 8,16 85,03 6,81
1977 7,16 86,85 5,99

1981 22,24 69,33 9,43

1982 20,67 65,12 14,21

1983 22 69 9

1984 19,73 72,72 7,55

1985 23,4 66,4 10,2

Source : de 1968 à 1983 : Douane de l'Iran


1984 et 1985 : Banque centrale de l'Iran

40
TABLEAU
N°9

Exportations de l'Iran
Période Volume (1000 Ton) valeur M $ Valeur M Rial
1972 2,349 - 33,9

1973 1,885 653 42,8

1974 1,531 582 39,2

1975 1,189 542 40,7

1976 792 540 38

1977 1,138 625 44

1978 3,335 543 38,1

1979 5,578 812 57,1


1980 5,129 645 45,9

1981 154 340 27

1982 210 284 27

1983 224 362 30,08

1984 364 384 32,07

1985 499 396 36,09

Source : Douane de l'Iran

TABLEAU
N°10

Exportations non pétrolières de l'Iran en M $


1973 1977 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985
Produits traditionnels
et agricoles 505,1 443 724 601,7 321,3 255,3 324,9 287,4 227

Produits miniers 23,9 46,6 20,6 19,5 57,1 16 47 32


Produits industriels 105,7 135,6 66,4 24 13,2 21,3 19,1 18,9 34
TOTAL 634,6 625,2 811 648,2 339,6 283,6 360 353,3 283

41
TABLEAU
N°11

Exportations non pétrolières de l'Iran en %


Produits 1973 1977 1979 1982 1983 1984 1985
Produits traditionnels
et agricoles 79,6 70,9 89,3 90 89 78 77,5

Produits miniers 3,8 7,4 2,5 2,5 6 15 10,9


Produits industriels 16,6 21,7 8,2 7,5 5 7 11,6
TOTAL 100 100 100 100 100 100 100

TABLEAU
N°12

Exportations non pétrolières de l'Iran par produit déterminé (%)


1978 1980 1982
1 - Les produits alimentaires et les animaux vivants 3,66 6,71 39,21

2 - Boissons et tabacs 0,05 0,01 0,45

3 - Les matières brutes non consommables sauf le


pétrole et des produits pétroliers 5,78 8,30 30,77

4 - Les matières minérales 83,35 51,97 0,00

5 - Huiles végétale et animale 0,00 0,00 0,00

6 - Produits chimiques 2,54 0,15 0,78

7 - Marchandises groupées suivant les matières utilisées 3,28 32,5 26,30

8 - Machinerie et biens de transport 0,96 0,29 0,66

9 - Produits finis 0,38 0,57 1,93

10 - Autres marchandises 0,00 0,00 0,00

TOTAL 100 100 100

Source : Douane de l'Iran 1984

42
TABLEAU
N°13

Exportations non-pétrolières de l'Iran par produit déterminé (en M de dollars)


1979 1980 1982
Tapis artisanaux 5 194 30 073 5 564

Coton 7 248 373 -

Fruits - l€gumes et d€riv€s 5 557 4 448 6 717

Peaux – cuirs 2 748 3 524 3 418

min€rales contenant des m€taux 770 1 389 600

caviar 493 1 088 1 587

Gomme tragacanthe 241 33 191

Cumin 534 116 361

Instestins de mouton 778 1 715 163

Plantes m€dicinales 67 54 150

Poissons 273 209 295

Poudres ‚ laver et savons 641 - 34

Chaussures 269 198 146

Huiles v€g€tale et animale 3 - 1

Biens de transport 448 10 125

Vƒtements 438 332 375

Souffre 212 - -

Autres marchandises 12 233 2 384 4 145

TABLEAU
N°14

Exportation
1983 1984
Volume Valeur Volume Valeur
en tonne en 1000 Rials en tonne en 1000 Rials
TOTAL des exportations 264 244 32 797 795 224 348 30 854 690
Source : Douane de l'Iran - bureau de statistique

43
TABLEAU
N°15

Exportations non pétrolières en M $ 1979 1980 1982

Produits agricoles 484,5 551,5 603,6

Produits industriels 749 1 028 1 440

Tapis 420 588 823

Produits miniers 83 206 260

Produits médicaux et pharmaceutiques 3 10 23

TOTAL 1 739,5 2 383,5 3 149,6


Source : Douane de l'Iran

TABLEAU
N°16

Destination des exportations non pétrolières de l'Iran par pays (en M Rials)
Pays importateurs 1973 1977 1979 1981 1982 1983
URSS 6 889 9 346 5 101 3 169 4 669 3 476
Allemagne de l'Ouest 7 184 5 743 19 815 8 617 4 482 6 382
Italie 1 579 1 850 3 969 3 682 2 995 2 868
France 1 609 1 155 1 976 636 832 687
Suisse 946 461 3 172 293 827 1 151
Emirats Arabes Unis 169 32 453 - 1 528 4 364
Koweit 1 007 896 997 94 586 730
Japon 2 910 896 997 94 586 730
Hongrie 903 1 535 829 91 121 930
Angleterre 1 983 1 214 1 659 730 723 1 415

Source : Douane de l'Iran

44
TABLEAU
N°17

Destination des exportations non pétrolières de l'Iran par région (en M $)


PERIODE Est Ouest Tiers-Monde TOTAL

1968-1977 146 210,5 94 450,5

1977 197,5 276,5 149 623


1981 60 225 53 338
1982 73 152 58 283
1983 66 216 75 357

Source : Douane de l'Iran

TABLEAU
N°18

Destination des exportations non pétrolières de l'Iran par région (en %)


PERIODE Est Ouest Tiers-Monde TOTAL
1968-1977 32,30 46,7 21 100
1977 32 44 24 100

1981 18 66,5 15,5 100

1982 26 54 20 100
1983 33 47 20 100

Source : Douane de l'Iran

TABLEAU
N°19

Exportations de pétrole et de gaz (en M $)

ANNEES 1973 1977 1978 1979 1980 1981 1982 (1)1983 1984 (1) 1985

Pétrole et 4 858 20 713 17 867 19 316 11 607 12 456 18 000 19 167 13 807 13 660
produits pétroliers
Gaz 87 191 249 70 243
TOTAL 4 945 20 804 18 11619 386 11 850 12 456 18 000 19 167 13 807 13 660

Source : Banque centrale - Ministère du pétrole


(1) Les prix ont compté le 27 $ en 1983, le 26 $ en 1984 et 25 $ en 1985 pour un baril

45
TABLEAU
N°20

Exportations de pétrole brut (en milliers de barils/jour)


Période Volume
1975 4 671

1976 5 214
1977 48 612
1978 4 447

1979 2 659
1980 762
1981 793
1982 1 772

1983 1 945
1984 1 445
1985 1 497

Source : Ministère du pétrole

TABLEAU
N°21

Volumes de production de pétrole brut (en milliers de barils/jour)

Période Volume Période Volume


1913 5 1972 5 023,2

1915 10 1973 5 860,9

1920 32,4 1974 6 021,6

1930 125,4 1975 5 350,1

1940 181,2 1976 5 882,9

1950 664,3 1979 3 167,9

1960 1 067 1980 1 467,3

1965 1 908,3 1982 2 391,3

1970 3 829 1983 2 441,7

Source : Ministère du pétrole (bureau des affaires étrangères 1985)

46
TABLEAU
N°22

Volume de production de pétrole brut en 1989, 1990, 1991 (en milliers de barils/jour)

Période 1989 1990 1991


Régions pétrolières
Zones pétrolifères 3 050 3 235 3 190

Plaine continentale 273 320 471

TOTAL 3 323 3 555 3 661

Source : Organisation du plan

TABLEAU
N°23

Pétrole brut pour l'exportation et la réimportation en 1989,1990,1991 (en milliers de


barils/jour)

Période 1989 1990 1991


Pétrole brut à disposition de l'exportation 1 787 1 976 2 019

Pétrole brut exporté destiné à être


réimporté sous forme de produits pétroliers 221 234 279

Source : Organisation du plan.

TABLEAU
N°24

Volume d'importation de produits pétroliers de l'Iran (en milliers de m3 par an)

Période 1989 1990 1991

7 619 8 136 9 733

Source : Organisation du plan

47
TABLEAU
N°25

Volume d'importation de produits pétroliers de l'Iran par produit (en milliers de m3 par an)

Période 1989 1990 1991


Produits
Gaz 55 - -

Essence super - - 582

Essence normale - - -

Pétrole blanc 2 356 3 869 3 861

Gazole 4 000 4 086 5 095

Essence 100.130 - - -

Huiles de moteurs et d'industries 307 18 194

TOTAL 7 619 8 136 9 733

Source : Organisation du plan

TABLEAU
N°26

Production de gaz (en m3 par jour)

Période 1989 1990 1991


Volume 50,8 78,8 114,8

SOurce : Organisation du plan

TABLEAU
N°27

Volume de gaz exporté (en m3 par jour)

Période 1989 1990 1991


Volume - 8,2 8,2

Source : Organisation du plan

48
TABLEAU
N°28

Exportations de pétrole brut par région (en milliers de barils/jour)


1975 1978 1980 1982 1983 1984 1985
Asie et Asie de l'Est 103 139 415 579 869 696 524

Europe de l'Ouest 13 209 321 757 1 003 875 793


Europe de l'Est 45 82 108 136 162 158 126
Amérique 177 588 29 26 37 22 20

Afrique 60 41 - 3 3 24 11
TOTAL 398 1 489 873 1 491 1 064 1 775 1 474

Source : Ministère du pétrole (bureau des affaires internationales)

TABLEAU
N°29

Balance commerciale (hors pétrole) (en M de Rials)

Importations Exportations TOTAL


1973 253 33,9 219,1

1974 448 39,2 408,8

1975 800 40,7 709,3

1976 901 38 863

1977 1 034 44 990

1978 732 38 693,9

1979 684 57,1 626,9

1980 777 45,9 231,1

1981 1 081 27 1 054

1982 1 003 27 976

1984 1 262 32,7 1 229,3

1985 990 36,9 953,1

Source : Douane de l'Iran

49

You might also like