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Jean Darrouzès

Listes épiscopales du concile de Nicée (787)


In: Revue des études byzantines, tome 33, 1975. pp. 5-76.

Résumé
REB 33 1975Francep. 5-76
J. Darrouzès, Listes episcopates du concile de Nicée (787) . — Les listes conciliaires restent la source principale de la
géographie ecclésiastique ancienne (jusqu'au IXe s.). Celles du concile de 787 portent témoignage de la situation particulière des
évêchés de l'Illyricum avant leur intégration dans le système hiérarchique byzantin. L'étude de la répartition intérieure des
suffragants par métropoles repose sur un tableau général des noms selon les diverses listes de présence et de signature ; les
noms grecs de ce tableau sont reclassés dans un index alphabétique des sièges (en français). Malgré la médiocrité des éditions,
l'utilisation de ces listes est possible à condition d'appliquer les critères de la hiérarchie des sièges.

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Darrouzès Jean. Listes épiscopales du concile de Nicée (787). In: Revue des études byzantines, tome 33, 1975. pp. 5-76.

doi : 10.3406/rebyz.1975.2026

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1975_num_33_1_2026
LISTES ÉPISCOPALES
DU CONCILE DE NICÉE (787)

Jean DARROUZÈS

Les listes épiscopales du concile de Nicée en 787 tirent leur intérêt de la


date du concile, du nombre des participants et de la variété des listes : deux
de présence, deux de vote et deux de signature. Comme la perspective d'une
édition critique est très lointaine, une étude sommaire de ces listes dans l'édi
tion la plus consultée me paraît d'autant plus utile que la présentation des
noms par les éditeurs anciens, surtout dans les listes de présence, ne facilite
nullement la consultation. En donnant à chaque liste un sigle propre, on
distingue :
A = protocole de la première session; liste de présence à l'ouverture du
concile le 11 septembre : Mansi 12, 994-999.
Β = votes à la deuxième session, le 26 septembre : Mansi 12, 1086-1111.
C = votes à la troisième session, le 28 (29) septembre : Mansi 12, 1146-
1154. Liste écourtée dans le compte rendu : les évêques venant après
Gotthia sont censés répondre unanimement et ne sont pas énumérés.
Cette liste n'est donc utilisée que pour le relevé des métropoles ; bien
qu'elle n'ait aucune utilité pour la liste globale, il faut lui réserver son
sigle.
D = signature donnée à la fin de la quatrième session, le 1er octobre :
Mansi 13, 133-152; suivent les signatures des moines dont il n'y a rien
à dire ici.
Ε = protocole de la septième session, le 13 octobre : Mansi 13, 365-373.
F = signature de la définition (ορός) de foi, sans date, à la suite du compte
rendu de la septième session : Mansi 13, 380-397.
6 J. DARROUZES

II existe deux traductions latines du texte grec des actes. Celle d'Anastase
le Bibliothécaire, en raison de sa date, possède une autorité comparable
à celle du texte grec, dont on ne connaît aucun manuscrit aussi ancien;
son édition n'est pas plus avancée que celle du texte grec du point de vue
critique1, mais comme les défauts ne portent pas sur les mêmes passages
ou les mêmes noms, la traduction ancienne garde ses avantages. La traduc
tion due à Gybertus Longolius2, dont on ne connaît pas le modèle grec,
donne lieu à une constatation troublante au sujet des listes. Tandis qu'il
n'y a aucune contradiction fondamentale entre le grec édité et la traduction
d'Anastase, la seconde traduction comporte deux anomalies. D'une part,
la liste C, abrégée dans la recension gréco-latine, est décalquée sur la liste B,
comme si les autres évêques (οι λοιποί επίσκοποι)3 passés sous silence
s'étaient prononcés en C exactement dans le même ordre qu'en B. D'autre
part la liste finale de cette traduction, au lieu de correspondre à la liste gréco-
latine des signatures (notre F), s'aligne exactement sur la liste E. Cette quasi-
identité de Ε et de F satisfait la logique : les signatures4 ajoutées à la fin
des actes de la septième session paraissent incomplètes et contradictoires
si elles ne concordent pas avec la liste des Pères inscrits au protocole comme
présents. Il semble que c'est au nom de la logique que le traducteur, ou son

1. Des variantes du latin dénoncent quelques accidents de la tradition du texte : erreur


de copie d'une liste en deux colonnes (voir p. 29), insertion de Theophanes Lebedi (voir p.
28).
2. Mansi 13, 497 (note de Hardouin). Les listes correspondant à B, C et F se trouvent
dans les colonnes 540-547, 561-569, 731-739.
3. Mansi 12, 1154B; après les évêques cités nommément, le compte rendu dit : οι
λοιποί όσιώτατοι επίσκοποι έξεφώνησαν ; ce qui devient dans la traduction de Longolius
(13, 569e) : reliqui autem episcopi et venerabiles monachi exclamaverunt. Ces moines, qui
ne sont pas cités à la troisième session, reçoivent l'invitation à s'exprimer dans la finale
de la liste B (12, 111H).
4. La signature impériale (Constantin et Irène) fut apposée au cours de la séance d'appar
at au palais de Magnaura : Mansi 13, 413e; Théophane, ad ann. 6280 : De Boor, p.
463. Les exemplaires divulgués ne portent pas trace de cette signature, mais ce n'est pas
le seul détail qui oblige de poser le problème de la forme authentique des Actes. Au sujet
de la lettre du pape Hadrien lue à la seconde session, Anastase avait constaté que le texte
grec omettait les passages concernant la politique impériale et l'élection de Taraise :
Mansi 12, 1072 (note de Hardouin), 1073^ (note d'Anastase). Il me paraît difficile d'inter
préter la note d'Anastase comme l'a fait L. Wallach, The Greek and Latin versions of
II Nicaea and the synodica of Hadrian I (JE 2448), Traditio 22, 1966, p. 103-125; si
Anastase pouvait utiliser pour son travail l'exemplaire authentique envoyé au pape,
il y aurait trouvé non seulement le texte latin mais aussi le texte grec d'une traduction
intégrale, mais il n'a ajouté que le texte latin. Selon Wallach, la lettre latine figurait
dans l'authentique et les coupures de la traduction grecque proviennent d'une copie
expurgée sous le premier patriarcat de Photius. Toute la tradition du texte dépendrait
donc de cette copie divulguée au ixe siècle. Cela ne me paraît pas ressortir de la note
d'Anastase qui parle du texte publié en 787.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 7

modèle grec non identifié, opère une harmonisation qui fait concorder
la liste de présence Ε avec la liste de signature F.
Avec ce rapport entre la liste Ε et la liste F, on touche à un point capital.
En supposant que le texte grec et la version ancienne représentent le texte
authentique déformé seulement par les accidents naturels, mais de faible
envergure, la différence des deux nombres (343 en E, 302 en F)5 ne provient
pas d'un accident ; elle correspond à une réalité historique, aux conditions
différentes — de date certainement, de lieu très probablement — qui com
mandent la formation des deux listes. La liste F n'est pas calquée sur la
liste E, mais les noms manquants ne représentent pas le groupe d'opposants
attestés au début du concile et réintégrés6 ; il ne s'agit pas non plus d'une
lacune grave, parce que la liste des signatures conserve son ordonnance
propre, une répartition des évêques exacte selon la hiérarchie des sièges et
leur appartenance à une province. J'anticipe un peu sur les conclusions d'une
analyse, parce que les actes du Concile ne fournissent pas une autre hypo
thèse de travail. Il en irait tout autrement si une opposition s'était manifestée
au cours des débats, ou bien si la tradition du texte présentait une contradic
tion entre le grec et le latin ; comme il n'y a pas lieu d'envisager une absten
tion pour raison dogmatique, ni une lacune importante par perte accidentelle
de noms, la seule hypothèse de départ est que la liste F se trouve dans les
mêmes conditions que les autres et que son état dépend des modalités réelles
de la signature finale.
Dès le moment où les listes conciliaires (présence ou signature) adoptent le
classement hiérarchique fondé sur la dignité du siège, elles présupposent
l'existence d'une liste type et le recours à un état administratif qui sert de
norme à la chancellerie pour les préséances. Pour le premier concile (Nicée,
325), la liste originale ne suivait pas probablement un ordre géographique ;
les 318 Pères sont connus par des listes remaniées dans les collections cano
niques7. La liste des Pères de Chalcédoine (451) repose déjà sur des données
différentes : les actes donnent au moins trois listes authentiques, dont la
plus longue appartient à la sixième session et constitue la signature de
l'horos. Que ces trois listes soient indépendantes, c'est-à-dire composées
exactement pour la circonstance de l'acte où les place le compte rendu,

5. Le total exact ne peut être arrêté d'après la seule édition.


6. L'existence d'un groupe d'opposants se manifeste au niveau supérieur (métropol
ites-archevêques) par des absences : listes ABC, sessions 1-3. Au-dessous, et en général
dans les autres listes, les raisons d'absence sont indéterminées. On peut soupçonner
seulement que les différences entre D et E proviennent des fautes courantes de transmis
sion, jusqu'à la finale propre à E ; voir p. 000.
7. E. Honigmann, La liste originale des Pères de Nicée, Byz. 14, 1939, p. 17-76.
8 J. DARROUZÈS

ou qu'elles soient dérivées d'une source commune — celle dont Honigmann


a proposé la reconstruction8 — , le principe de classement des sièges confo
rmément à un état administratif est adopté. Ce principe régit ensuite toutes
les listes conciliaires ; l'étude de la liste du Ve concile (553) peut servir de
modèle9. Mais de même que toutes les listes conciliaires souffrent d'un mal
commun, la perte des originaux, de même les listes administratives ne sont
parvenues jusqu'à nous qu'à travers des compilations. Il faut attendre le
début du Xe siècle pour rencontrer un texte qui se réclame de l'autorité
civile et ecclésiastique : Léon VI et Nicolas Ier. A la fin du ixe siècle, les
maîtres de cérémonies utilisaient encore un livret mis sous le patronage
de l'archevêque Epiphane et témoin d'une époque antérieure au concile de
787. Deux autres listes sont postérieures au concile : la Notitia 8, dite aussi
de Nicéphore (Ier, patriarche : 806-815) et celle de Basile de Jalimbana10.
On ne manque donc pas de points de repère pour établir la répartition hié
rarchique des sièges (métropoles, archevêchés, évêchés suffragants) et la
répartition des suffragants par métropoles. Plus que le nombre exact des
Pères, c'est en effet cette répartition qui intéresse au premier chef l'histoire
et la géographie11.
Au dire de Michel le Syrien12, le concile de Hiéra (ou des Iconoclastes,
en 753) réunissait les évêques des provinces de Rome, de Dalmatie, d'Hellade,
de Cilicie et de Sicile : ce chroniqueur sous-entend naturellement que ces
évêques se joignent à ceux du territoire impérial (par hypothèse, ceux de

8. E. Honigmann, The original list of the members of the council of Nicaea, the Robber-
Synod and the council of Chalcedon, Byz. 16, 1942-1943, p. 41-80. Une édition critique ne
peut apporter tous les renseignements que fournirait la forme diplomatique de l'original.
9. E. Chrysos, Die Bischofslisten des v. ökumenischen Konzils (553), Bonn 1966 (cité
dans la suite : Chrysos); les tableaux comparatifs des listes dans cet ouvrage s'arrêtent
au vie concile.
10. Les listes sont citées par le nom de leur auteur suivi du numéro du siège d'après
l'édition reçue :
— Epiphane = H. Gelzer, Ungedruckte und ungenügend veröffentliche Texte der
Notitiae episcopatuum, Abhandlungen (Munich) 21, 1901, p. 534-542.
— Nicéphore = Notitiae 6, 8 et 9 de Parthey.
— Parthey = G. Parthey, Hieroclis Synecdemus et Notitiae graecae episcopatuum,
Berlin 1866.
— Basile de Jalimbana = H. Gelzer, Georgii Cyprii Descriptio orbis romani, Leipzig
1890, p. 1-27 (les nos 1-529).
— Léon = même édition qu'Epiphane, p. 550-559.
— Notitia (numérotée de 1 à 13, sans indication d'auteur) = édition de Parthey.
— Hiéroklès (ou Synekdèmos), avec la numérotation reçue dans les diverses éditions.
11. Pour la topographie des sièges j'aurai l'occasion de citer plusieurs fois :
Ramsay = W. M. Ramsay, The Historical Geography of Asia Minor, Londres 1890.
Robert, Villes = L. Robert, Villes d'Asie Mineure2, Paris 1962.
12. Michel le Syrien, Chronicon, xi, 24 : Chabot, II, p. 520.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 9

la Notitia d'Epiphane). Sans expliciter une telle division géographique de


l'extérieur et de l'intérieur du territoire, Théophane13 avance le nombre de
338 Pères pour ce concile de 753, mais il ne cite pas celui des Pères de 787.
Au second concile de Nicée, la question d'actualité est bien la situation
exacte des évêchés occidentaux, dont les listes conciliaires sont en mesure de
donner une image plus exacte que les listes administratives de date indétermi
née, ou qu'il faut dater précisément par référence aux points fixes des listes
réelles. Il s'agit au fond de savoir si la réaction dogmatique s'accompagne
d'une réaction politique, civile et ecclésiastique, contre la politique occi
dentale des Iconoclastes. Durant la période où s'accomplit insensiblement
l'intégration des évêchés occidentaux dans le système administratif de
l'empire, quelle étape représente le concile de 787 et comment se reflète
dans la hiérarchie des sièges cette évolution historique ? La question s'est
posée à l'égard d'un autre document, la Notitia du Parisinus 1555a dite
de De Boor, le premier éditeur 14, ou des Iconoclastes. Cette seconde appel
lation paraît abusive, si on entend par là que le document correspond à un
acte authentique des empereurs de même dénomination; l'impossibilité
de concilier les listes de cette compilation globalement et par parties avec cel
les des Notitiae spécifiques (d'Epiphane à Léon) interdit en tout cas d'utili
ser ce document comme un témoin de l'état des sièges épiscopaux15, alors
qu'il exige aussi certaines précautions comme simple document géogra
phique16.
Pour l'analyse des listes, les noms des sièges sont disposés en cinq colon
nes avec une numérotation unique qui permet de repérer immédiatement le
nom désigné par son sigle et son numéro. Dans les colonnes ABD, on
reproduit strictement le mot édité, avec quelques noms entre parenthèses
pour indiquer une anomalie. Dans les colonnes EF, la transcription des

13. Théophane, ad ann. 6245 : De Boor, p. 427.


14. C. De Boor, Nachträge zu den Notitiae episcopatuum, Zeitschrift für Kirchenge
schichte12, 1891, p. 302 s. Les éditeurs grecs postérieurs (S. Eustratiadès et G. Konidarès)
ont surestimé la portée de ce document pour la géographie ecclésiastique ; voir A. Bon,
Le Péloponnèse byzantin jusqu" en 1204, Paris 1951, p. 22.
15. Le cas de la métropole d'Athènes en est un exemple : V. Laurent, L'érection
de la métropole d'Athènes et le statut de l'Illyricum au vme siècle, EB 1, 1943, p. 60-63 ;
après l'érection de la métropole, qui eut lieu déjà sous le patriarche Taraise, la titulature
des évêques d'Athènes s'adapta progressivement aux usages byzantins en passant du titre
d'archevêque à celui de métropolite. La position de G. Konidarès (Χαριστήριον εις Άνα-
στάσιον Κ. Όρλάνδον, IV, Athènes 1967-68, ρ. 251-252) est que la liste de ce taktikon
de De Boor reposait sur des documents d'archives du patriarcat œcuménique, c'est-à-dire
que le patriarcat aurait dressé cette liste vers 733-745 ; ensuite cette liste aurait servi de
règle au concile de 787, par exemple pour le classement de Chypre.
16. E. Honigmann, Le Synekdèmos d'Hiéroklès, Bruxelles 1939, p. 3-5.
10 J. DARROUZÈS

noms tient compte d'au moins deux manuscrits1 7 qui permettent d'éliminer
des lacunes du texte édité. Mais la tradition manuscrite, comme en témoi
gnent toutes les éditions de listes conciliaires et de Notitiae, comporte des
variantes concernant le redoublement des consonnes, les iotacismes complex
es, l'accentuation du génitif pluriel (type Πέρτων-Περτών). Pour trans
poser ces formes au nominatif, il faut recourir nécessairement à la tradition
et à l'usage le plus courant, sans corriger toutefois l'unanimité sur une forme
donnée (Χαφετόπων, au lieu de Χαιρέταπα-Κερέταπα ) ; même discutables,
ces formes conservent leur intérêt. Néanmoins ce travail de critique passe
généralement au second plan, parce qu'il exige une véritable édition. De
même les noms des évêques, omis dans le tableau général et relevés seul
ement dans les listes partielles, exigeraient un apparat considérable sans
grand profit pour l'identification des sièges ; on insistera cependant sur
quelques cas où la différence des noms de personne fournit le critère indi
spensable pour la distinction des villes homonymes et l'élimination des
doublets. L'abréviation de certains noms grecs produit une hésitation
fréquente sur Κωνσταντΐνος-Κώνστας, Γρηγόριος-Γεώργιος et autres,
parfois même du grec au latin (Θεόδωρος-Theodosius, Λέων-Leontius,
Μαριανός-Marinus) ; même en choisissant le nom attesté le plus grand
nombre de fois, on n'est pas sûr d'atteindre le nom exact.

A. — MÉTROPOLES

Les métropoles sont enregistrées dans six listes : deux de présence (AE),
deux de vote (BC), deux de signature (DF) ; le nombre et la variété
favorisent l'observation des divergences réelles qui séparent une liste
conciliaire d'une liste administrative. Si on élimine des listes les sièges
présumés extérieurs à l'empire, en l'occurrence des sièges occidentaux,
l'accord entre les préséances conciliaires et l'ordre des Notitiae1 saute

17. J'ai utilisé une collation manuscrite de H. Gelzer sur le Vatican. Ottobon. 27,
f. 192-200, auquel il donnait le sigle H; mais le témoin le plus important paraît être le
manuscrit V, c'est-à-dire le Taurinensis Β II 9, f. 135r~v, 138r~v. J'adopte la forme cor
recte, ou plus normale (par rapport au texte imprimé), quand elle est attestée par l'un
de ces témoins ; cependant il ne s'agit pas ici d'établir un apparat critique, mais de réduire
les anomalies.
1 . La concordance avec les trois Notitiae est indiquée par le numéro de la dernière colon
ne : numéro commun pour les métropoles à Epiphane, Nicéphore et Basile de Jalimbana.
Les métropoles totalement absentes sont donc : 11 Sébasteia, 13 Mélitènè, 28 Philippou-
polis, 32 Markianoupolis. L'ordre des noms est aligné sur celui de la liste F, sauf pour
Séleukeia et Sylaion ; entre F et A (par rapport à la Notifia, où les sièges occidentaux
ne figurent pas) la différence concerne A 20-24.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 11

aux yeux. Laissant de côté pour le moment les sièges qui ne figurent pas
dans la Notifia d'Epiphane, j'examinerai les divergences qui peuvent
s'expliquer par les circonstances du concile, et les variations en queue
de liste qui troublent l'ordre et le total des métropoles.

Variations occasionnelles
Dans une liste conciliaire les divergences ne sont réellement expliquées
que si les Actes donnent une raison, comme c'est le cas pour la plupart
des absences dans la liste A. Le protocole d'ouverture omet les suspects
d'hérésie, exclus de droit, dont le concile doit régler la situation. Basile
d'Ankyra, Théodore de Myra et Théodose d'Amorion (un archevêque)
comparaissent et sont réhabilités dès la première session2 ; ils votent à la
deuxième : Β 4, 16 et 60. Les autres suspects, dont la cause reste en suspens
à la fin de la première session, ne sont réintégrés qu'au début de la troi
sième3, où ils prennent part au vote ; il s'agit d'Hypatios de Nikaia,
Grégoire de Pisinous, Léon d'Ikonion, Léon de Rhodos, Grégoire de
Pisidia, Nicolas de Hiérapolis et Léon de Karpathos (un archevêque) :
C 8, 19, 24-26, 31 et D 78 (les archevêchés ne figurant pas en C). Dans
l'intervalle, au début de la deuxième session, un mandator impérial présente
au concile Grégoire de Néokaisareia qui fait amende honorable séance
tenante et dont l'absolution est prononcée aussi à l'ouverture de la tro
isième session4; il vote à son rang : C 15. En dehors de ces suspects, on
remarque l'absence des représentants de la Thrace et de la Macédoine
(Hérakleia, Thessalonikè, Traïanoupolis) et de celui de Sidè, qui ne s'explique
plus par la même raison. Il en est de même pour les absences dans la liste
F dont la raison ne se trouve pas exprimée.
Pour l'ordre des sièges, les dérogations les plus graves se produisent
dans la liste de vote. Au niveau des métropoles, la liste Β ne s'écarte pas
plus que les autres de l'ordre établi ; en C au contraire, on voit Katanè,
Tauroménion, Gotthia et Karpathos, assimilés ailleurs aux archevêchés,
s'infiltrer parmi les métropoles : C 16, 18, 32 et 35 ; les deux derniers
toutefois ne franchissent pas le rang de Hiérapolis (C 31), mais les dépla
cements de plus faible envergure constatés aussi en Β (26 : Katanè avant

2. Mansi 12, 1007e, 1015e"0 : comparution et réhabilitation.


3. Mansi 12, 1015°, 1054£ : comparution et annonce de réhabilitation pour la pro
chaine séance; mais cette réhabilitation est retardée par la comparution imprévue de
Grégoire de Néokaisareia à l'ouverture de la seconde session, qui fait renvoyer à la tro
isième session la sentence définitive.
4. Mansi 12, 105 H, 1119^-ß.
12 J. DARROUZÈS

Adrianoupolis) montrent que les membres du concile se permettent quelques


dérogations aux préséances au cours des séances de vote. Dans les listes
de signature il n'y a qu'une dérogation en D 5-6 par comparaison avec
F 4-5 ; la liste finale observe la préséance des Notitiae, tandis que D place
Hérakleia sous Ankyra. Dans ce cas il y a donc lieu de vérifier si le chan
gement est authentique5. Mais dans les listes de présence, où l'ordre
dépend uniquement de la chancellerie qui rédige le protocole, on relève
aussi une variation semblable : A 11-12 par rapport à Ε 16-17; le second
protocole inverse une fois la préséance en mettant Amaseia au-dessus
de Tyana. Le cas de Thessalonikè en D 4 et Ε 1 1 repose sur d'autres données,
du fait que la métropole ne figure que dans deux listes, et de nature diffé
rente ; au sujet d'un siège qui n'est pas encore inscrit dans les Notitiae
il est délicat, sinon impossible, de se prononcer. Le seul indice qui pourrait
être défavorable à la liste Ε au niveau des métropoles est l'omission très
probable de Syrakousai ; c'est en effet au niveau de D 37 (tableau général
et liste des archevêchés) que se produit une première rupture du parallé
lismeentre D et E.
Un trait commun à presque toutes ces variations est qu'elles concernent
des délégués6. Théoriquement le légat siège de plein droit à la place du
titulaire, même s'il n'a pas lui-même rang d'évêque. Prenons le cas de
Léon, légat de Sidè : c'est un prêtre de Sainte-Sophie (de Constantinople)
étranger par conséquent au diocèse qu'il représente ; son absence à l'ouver
ture du concile suggère l'hypothèse que le mandat lui est parvenu avec
retard; en effet son absence en A ne s'explique pas par les mêmes raisons
que l'absence des suspects et des représentants de Thrace-Macédoine,
soit une raison de droit, soit une raison géographique. Les variations
de rang de Mokissos peuvent dépendre aussi de la personnalité du légat,

5. S'il y a inversion de noms, la faute pouvait se trouver dans le modèle qui servit
pour la traduction d'Anastase; dans sa préface, ce dernier déclare vouloir corriger la
traduction faite sous Hadrien Ier, mais ne parle pas d'une copie différente, ou d'un autre
exemplaire du texte grec; celui qui était conservé à Rome n'était pas nécessairement un
authentique (avec signatures autographes) et des variantes pouvaient se produire dans les
copies de chancellerie. Le schéma théorique établi par L. Wallach (Traditio 22, 1966,
p. 113-114) uniquement par rapport à la lettre d'Hadrien Ier demande à être confirmé
pour l'ensemble dans lequel elle s'insère.
6. Les délégués, dont le nom est accompagné de la lettre t. (τοποτηρητής, τόπον
επέχων ) , sont désignés le plus souvent par le terme έκ προσώπου en D (signatures) ;
l'autre liste de signatures (F) emploie généralement τοποτηρητής, quelquefois τόπον
επέχων (F 15, 21), une fois έκ προσώπου (F 12). J'omets le nom du topotérète lorsque
le nom de l 'évoque est cité : par exemple Thomas de Sardinia représenté par le diacre
Epiphane.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 13

Siège Titulaire A Β C D Ε F Notitia


Kaisareia Agapios 1 1 1 1 1 1 1
Ephésos Jean 2 2 2 2 2 2 2
Konstantia Constantin 3 3 3 3 3 3
Thessalonikè Théophylacte _ - _ 4 11 _
Hérakleia Léon _ _ _ 6 4 4 3
Ankyra Basile _ 4 4 5 5 5 4
Kyzikos Nicolas 4 5 5 7 6 6 5
Sardeis Euthyme 5 6 6 8 7 7 6
Nikomèdeia Pierre 6 7 7 9 8 8 7
Krètè Elie 8 8 9 10 9 9
Nikaia Hypatios - _ 8 11 10 10 8
Chalkèdon Staurakios 7 9 10 12 12 11 9
Sidè Léon t. _ 12 13 13 13 12 10
Sardinia Thomas 9 11 12 14 14 15
Dyrrachion Nicéphore 10 10 11 15 15 16
Amaseia Daniel 11 — — 17 17 13 12
Tyana Nicolas t. 12 13 14 16 16 — 14
Gangrai Constantin 13 14 — 19 19 14 15
Klaudioupolis Nicétas 14 15 20 20 20 18 16
Néokaisareia Grégoire — — 15 21 21 19 17
Pisinous Grégoire — — 19 22 22 20 18
Myra Théodore — 16 23 23 23 21 19
Stauroupolis K. Théophylacte t. 15 17 30 27 27 22 20
Laodikeia Eustathe 16 19 27 24 24 23 21
Synada Michel 17 18 22 25 25 24 22
Ikonion Léon — 24 28 28 25 23
Antiocheia P. Georges — — 26 26 26 26 24
Pergè Constantin 18 20 28 30 30 27 25
Nikopolis Ep. Anastase 19 21 17 29 29 17
Mokissos (Grégoire t.) 23 24 — 18 18 28 26
Phasis Christophore 20 22 34 33 33 29 27
Traïanoupolis Grégoire t. — — — 31 31 — 29
Rhodos Léon 25 32 32 30 30
Séleukeia Théodore 21 23 29 40 39 33
Sylaion Basile 22 25 21 36 36 32
Adrianoupolis Manuel 24 27 — 34 34 31 31
Hiérapolis Nicolas — — 31 35 35 34 33

Grégoire, prêtre des Saints-Apôtres à Constantinople (Β 24)7 ; il n'occupe


la place officielle (entre Pergè et Phasis) que dans la signature finale;
partout ailleurs il est déplacé surtout en D 18 = Ε 18, où le légat se joint
à un groupe régional un peu large (Amaseia, Tyana, Gangrai). Le délégué

7. Grégoire en BE devient Georges en DF, sans variante dans le latin; ce délégué


est toujours prêtre. Dans la liste A, le délégué est un moine Nicolas, impossible à confondre
avec Grégoire-Georges; ce Nicolas fut remplacé au cours du concile pour une raison
inconnue. Ces variations confirment le rapport entre la délégation et l'instabilité de la
préséance.
14 J. DARROUZÈS

de la métropole n'était donc pas nécessairement un résident, et le droit


coutumier reconnaît au métropolite une certaine liberté dans le choix
du délégué personnel. Dans la liste F, outre l'absence de Thessalonikè,
on relève celle de deux légats, celui de Traïanoupolis citée deux fois comme
Thessalonikè, et celui de Tyana. Ce dernier s'intitule higoumène d'Apros ;
du moment que ce nom de monastère n'est pas attesté dans la région
de Tyana et qu'un métropolite avait la faculté de choisir son délégué
ailleurs que dans son diocèse, rien n'empêche d'admettre l'identité de
nom avec la ville d'Apros8. Dès lors apparaît un lien qui unit les trois
noms omis dans la liste F ; sans affirmer que les trois personnages quittèrent
ensemble le concile, on peut envisager le rapport entre l'absence dans la
liste et la position géographique des villes. Quelles que soient les raisons
positives de ces diverses variantes, la proportion des divergences par
rapport à la liste administrative est si faible qu'on peut la considérer
comme nulle; en d'autres termes la Notitia d'Epiphane sert de norme
pour le classement des métropoles de l'empire byzantin au concile de 787.

Nombre des métropoles


Dans la période antérieure et encore au VIe concile le nom de la métro
poleétait accompagné du nom de la province : Cappadoce, Europe, etc.9.
Cet usage disparaît graduellement et le déterminatif ne sert plus en général
qu'à distinguer des villes homonymes ; Antiocheia de Pisidie, Stauroupolis
de Carie ont la particularité de pouvoir échanger le nom de la ville avec
celui de la province, et on rencontre aussi Sikélia pour Syrakousai. Il
n'y a pas cependant de méthode officielle pour désigner par un terme
distinctif la métropole, l'archevêché et l'évêché, si bien qu'il est impossible
à première vue de déterminer le rang de la ville. En effet quand tous les
Pères, à l'exception naturellement des légats, signent indistinctement évêque
de telle ou telle ville, les articulations hiérarchiques du corps episcopal
ne se discernent pas aisément : métropolites en tête, archevêques, puis
les suffragants des métropolites dans l'ordre de préséance de leur propre
chef. Le partage entre les sièges ne se fait pas à la première lecture, mais

8. Le renseignement le plus sûr concernant cette ville est qu'elle était située sur la via
Egnatia; mais l'archevêque d'Apros ne suit pas les mouvements de l 'higoumène Grégoire,
délégué de Tyana.
9. Voici quelques cas isolés : Hérakleia de Thrace (DEF : Europe était un nom périmé),
Nikopolis de (Vieille) Epire (ABD), Andrinople de Thrace (AE); Dyrrachion: Δυρραχια-
νών χώρας της 'Ιλλυρικών επαρχίας (D). Avec la désuétude du nom de province, on
constate une plus grande indépendance par rapport à la division ancienne des diocèses
(Pont-Asie) qui jouait encore un rôle dans les préséances conciliaires au vie siècle; voir
Chrysos, p. 162-163.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 15

par comparaison avec les listes connues, en particulier les deux Notitiae
(Epiphane et Nicéphore) qui s'accordent sur le nombre de trente-trois
métropoles (1 Césarée - 33 Hiérapolis). La liste A observe une concor
dance presque parfaite, puisqu'elle ne déplace que le siège de Mokissos :
selon l'estimation des Notitiae, ce dernier devrait avoir en A le n° 19.
Mais l'ordre de ce protocole, qui semble au début du concile se conformer
au classement officiel, ne se maintient pas de manière aussi rigoureuse
dans le protocole suivant (D), où Ankyra, par exemple, passe avant
Hérakleia; c'est un cas où l'erreur de copie devient probable, tellement
l'ordre des dix-douze premiers sièges était considéré comme intouchable.
Avant les ixe-xe siècles, cette stabilité s'étendait d'ailleurs à toute la liste.
Les vingt-six premiers sièges (Césarée-Mokissos) n'ont pas varié depuis
Justinien jusqu'au IXe siècle, et Léon VI ne modifia leur ordre que par
insertion de 16 Thessalonique, 27 Corinthe, 28 Athènes ; le rang de Mokissos
passe alors à 29. Mais on touche déjà là à une autre question, celle de la
place des évêchés de rillyricum, qu'il faut examiner à part.
Après l'époque de Justinien, on avait donc enregistré l'entrée de sept
nouveaux sièges : 27 Phasis - 33 Hiérapolis. Dans les listes historiques
(présence aux séances et signature en corps), qui témoignent directement
du mouvement des sièges et de l'érection des métropoles nouvelles, c'est
toujours en queue de liste que se manifestent les changements dont les
listes administratives ne rendent compte qu'à retardement10, du moins
selon les recensions qui en sont conservées. Autour du point fixe, à la
limite inférieure constituée par Hiérapolis, l'ordre se relâche très nettement
dans toutes les listes, comme le montre la comparaison avec les Notitiae
(ordre commun d' Epiphane, Nicéphore et Basile de Jalimbana).

Notitiae A Β C D Ε F
26 Mokissos 23 24 18 18 28
27 Phasis 20 22 34 33 33 29
28 Philippoupolis — — — — — —
29 Traïanoupolis — — — 31 31 —
30 Rhodos — — — 32 32 30
31 Adrianoupolis 24 27 — 34 34 31
32 Markianoupolis — — — — — —
33 Hiérapolis — — 31 35 35 34
Séleukeia 21 23 29 30 39 33
Sylaion 22 25 21 36 36 32

10. Presque toutes les Notitiae contiennent des notes additionnelles concernant une
ville, la date ou l'auteur d'un changement, par exemple la note sur Maximianai dans Basile
de Jalimbana : EO 34, 1935, p. 467-469 (V. Laurent); REB 19, 1961, p. 198-207 (V. Grumel).
16 J. DARROUZÈS

Le témoignage concernant Séleukeia et Sylaion est loin d'être unanime,


mais l'hésitation en cet endroit prend un sens positif en indiquant une
ascension des deux villes dont le statut officiel est en cours d'évolution.
La métropole de Séleukeia appartient au patriarcat d'Antioche ; elle passe
sous le contrôle politique et ecclésiastique de la capitale à la faveur
des troubles qui obscurcissent le patriarcat d'Antioche pendant tout le
Ve siècle. En A, Séleukeia dépasse même Mokissos; sa place est plus
modeste en F, juste avant Hiérapolis ; comme cette liste est aussi la seule
qui conserve dans sa finale l'ordre strict des Notitiae pour les autres sièges,
la place de Séleukeia parmi les métropoles d'empire paraît établie. Mais
il se trouve que cette métropole, en vertu de son rang parmi les sièges
de Syrie, obtient aussi dans d'autres circonstances11 un rang très proche
de celui qu'elle occupe en 787. Il s'ensuit que la place de Séleukeia dans
les listes présentes supporte deux explications; par rapport au concile
iconoclaste de 753, où la Cilicie était représentée12, la métropole d'Isaurie
paraît jouer un rôle équivalent en 787, mais la délégation orientale est
trop réduite pour permettre une comparaison valable.
Le cas de Sylaion indique un autre genre d'évolution en rapport avec
la situation intérieure de la province. Les Notitiae postérieures emploient
plusieurs fois l'expression Pergè ήτοι Sylaion13, dont le sens a été maintes
fois vérifié. Le jumelage (ou la fusion) Pergè-Sylaion qui semble définitif
au début du ixe siècle s'annonce déjà en 787 par le rang donné à la ville;
sans avoir figuré dans la liste intermédiaire des archevêchés, bien que
Pergè aussi ait son propre évêque au concile, Sylaion fait concurrence
à sa métropole. De plus les suffragants paraissent eux aussi divisés, mais
la formation des groupes dans cette partie de la Pamphylie14 ne fournit
pas de renseignements décisifs concernant les rapports de Sylaion avec
Pergè.
Au-dessus de Hiérapolis, deux variantes de nom concernant Mokissos
et Phasis attirent l'attention sur deux autres villes qui connaîtront un
sort inégal mais semblable encore à celui de Sylaion. Le délégué de Mokissos,
le prêtre Georges, s'intitule une fois représentant de Nazianzos: εκπροσώπου
Ναζιανζού του θρόνου (D 18). Ce prêtre, s'il s'identifie avec Grégoire prêtre

1 1 . Chrysos, p. 147 et 1 78 ; en 553, le rapport de préséance entre Hiérapolis et Séleukeia


est à peu près le même qu'en 787, où Séleukeia ne paraît pas traitée avec la même faveur
que les sièges d'Occident.
12. Selon le témoignage de Michel le Syrien : voir p. 8, note 12.
13. Nicéphore (Notifia 6), 32 = Basile de Jalimbana, 32; V. Laurent, Le corpus des
sceaux de l'empire byzantin, V, 1, Paris 1963, p. 409. L'autre recension de Nicéphore
(Notifia 8, 32) ne cite pas Sylaion.
14. Cette dispersion touche aussi Orymna, un suffragant de Sidè; voir p. 40.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 17

des Saints-Apôtres de Constantinople (Β 24 : voir ci-dessus, p. 14, note 8),


doit faire écho à un fait de notoriété publique et qu'il connaît au moins
par le témoignage des évêques locaux. Mokissos ne sera pas supplantée
comme métropole par Nazianzos, mais celle-ci possédera le titre pendant
un certain temps15.
Christophore de Phasis (Lazique) peut s'intituler simplement de Phasis
(A 20), Φασίδος ήτοι Τραπεζοϋντος (D 33), Τραπεζοΰντος (F 29). La chanc
ellerie inscrit le titre légal, le signataire affirme une prétention ou une
situation locale différente ; la confusion confine à l'anarchie dès le concile
puisque Trapézous dépend du Pont Polémoniaque, et elle se manifeste
aussi dans les Notitiae du ixe siècle où Trapézous est enregistré à la fois
comme archevêché et comme suffragant : Nicéphore, 82 et 320 = Basile
de Jalimbana, 77 et 268. La titulature de Christophore découle apparem
ment d'un repli du métropolite de Phasis sur Trébizonde ; on sait seulement
que l'érection effective de Trébizonde au rang de métropole dans la seconde
moitié du IXe siècle s'entoura d'agitation16, mais celle-ci transparaît déjà
dans les signatures de 787.
Certes le témoignage de ces listes perd beaucoup de sa valeur par suite
de l'imprécision du titre episcopal. A défaut des actes d'érection, les indices
de variation de rang au seuil de la hiérarchie supérieure dévoilent quelques
mouvements précis à l'intérieur du corps episcopal, mais les conciles
sont trop rares pour nourrir la statistique des métropoles de manière
substantielle.

B. — ARCHEVÊCHÉS

Aucune marque ne sépare le degré hiérarchique des archevêques du


degré précédent ou du degré suivant, puisque ni les villes ni les évêques
ne sont dotés d'aucun titre distinctif1. La cohésion propre d'un groupe
n'est donc mise en évidence que par la confrontation avec la liste admin
istrative ; sans ce fil conducteur, les rapports permanents de préséance

15. L'érection de Nazianzos se produit dans la seconde moitié du xie siècle : Ramsay,
p. 285. Les deux villes sont métropoles dans la Notifia 10, 31 et 74 : Parthey, p. 198-199.
16. V. Laurent, op. cit., p. 495; Grumel, Regestes, nos 439-440.
1. Cela se vérifie dans la plupart des conciles : Chrysos, p. 25-33 (présence et souscrip
tion) ; dans les tableaux (p. 146-147), l'auteur ne met pas de séparation entre les métropoles
et les archevêchés. A l'articulation des degrés, les confusions peuvent se produire entre
métropoles et archevêchés, non entre archevêchés et évêchés, parce que ceux-ci se groupent.
Par exemple, en 553, Séleukeia se trouve en contact avec les archevêchés (byzantins),
mais aucun archevêché ne descend au-dessous des suffragants du prototrône (Césarée de
Cappadoce), sinon par accident.
18 J. DARROUZÈS

entre les archevêques seraient presque impossibles à démêler à un moment


précis et surtout dans leur enchevêtrement avec les Occidentaux. Le nombre
de ces derniers au niveau des archevêques constitue d'ailleurs une anomalie,
du moment que la plupart des sièges représentés ne méritent pas cette
préséance; la proportion sans précédent de Calabrais et de Siciliens à
cette date invite donc à étudier dans son ensemble la position des Occi
dentaux.

Archevêchés du patriarcat

Sans préjuger de la solution exacte réservée à une édition critique, je


signale d'abord les difficultés les plus voyantes et les plus faciles à su
rmonter ; elles se remarquent surtout dans la liste B.
Le diacre Jean τόπον επέχων Άποστολίας-Apostolicae Sedïs (Β 35) est
un hapax ; à la lettre il diffère du moine Jean délégué de Patras (E 43),
et de l'évêque Jean de Trokalis (A 38, etc.), tous deux absents en Β ; cette
mention reste en suspens. Β 51 et Β 133 forment doublet, à cause du nom
de Basile et de la variante Νησίων (AB), των Λιπαριτών νήσου (DEF),
ensuite parce que Basile Λίπρων n'a aucun support en Asie (B 133). L'autre
doublet de B (58 = 243) résulte d'une erreur complexe concernant Niko-
polis (voir p. 41-42). La contraction Γαλάτιος... 'Ρηγίου (Β 62) provient
d'un saut ; le même numéro comprend certainement Galaton [de Syracuse,
Constantin] de Rhègïon, dont les noms devaient être, en B, plus rapprochés
qu'en D (37 et 43) ou F (35 et 40) ; le parallélisme laisse supposer que
Syracuse est tombée aussi de façon accidentelle dans la liste E. Les décalages
de rang dans la liste B sont aussi les plus accentués : 26 Katanè, 105 Derkoi,
152 Karinè; ils ont même cause que dans la liste C, dont rénumération
se termine ainsi : 31 Hiérapolis, 32 Karpathos, 33 Amorion, 34 Phasis,
35 Gotthïa2. Il est intéressant de voir les trois suspects (Hiérapolis, Karpa-
thos, Amorion) se prononcer ensemble; le protocole est certainement
moins strict dans les séances de vote, comme on le voit dès le début.
Dans la liste D, la contamination explique l'omission de Nikopolis
(voir p. 41), une ville que E 66 qualifie par erreur 'Αρμενίας δευτέρας ;
ce déterminatif ne convient qu'à un seul archevêché, celui d'Hérakleioupolis
(Pidachthoè) ; la mention Hérakleia (E 82) se corrige dans la finale de
la même liste (E 332). Entre D et E se joue aussi le nom de Patrai ; selon
toute probabilité τόπον ποιούμενος Προκοπίου (D 44) correspond à εκ
προσώπου Πατρών (Ε 43), parce que la première expression est inusitée

2. Mansi 13, 1154·4; on sait qu 'Amorion fut réintégré en seconde session, Karpathos
à la troisième (avec Hiérapolis).
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 19

et que D emploie généralement la seconde ; en soi il n'est pas impossible


que le nom de l'évêque soit authentique, comme dans les autres cas où
le nom de l'évêque est cité avec celui du délégué et de la ville.
Au sujet de ces noms, la correction est suggérée par le parallélisme.
Pour Pompèïoupolis, Maurianos (ADEF) l'emporte sur Marianos (B) ;
pour Syrakousai: Γαλάτων AD, Π(α)λάτων F, Γαλάτιος Β. Pour Smyrne,
deux délégués ont dû se relayer : Grégoire (A), Antoine (DEF). Le nom
du délégué de Gotthia est toujours Cyrille; par erreur Β le dit évêque,
tandis que l'évêque se nomme Jean en D, Nicétas en F. Dans l'édition
le nom de Nikopolis pour Nicétas (F 36) est un lapsus, si bien que le nom
de l'évêque de Gotthia est douteux : on a le choix entre Jean et Nicétas.
Les absences suivent le même rythme que dans la liste des métropoles.
Pour les deux suspects, Karpathos et Amorion, dont l'absence est justifiée
en A, on est surpris de voir qu'ils manquent à la signature finale; rien
n'indique qu'ils s'abstiennent pour raison dogmatique. Des Occidentaux,
Patras et les trois évêques de Dalmatie, manquent l'ouverture, ainsi que
des Orientaux parmi les plus éloignés : Sébastoupolis, Koloneia, Euchaïta,
Kotrada, Hérakleioupolis. A la suite des métropolites et des délégués
métropolitains de Macédoine-Thrace, Drizipara et Derkoi doivent manquer
en A pour la même raison. Les mentions uniques, dont les deux premiers
exemples se trouvent ici, sont toujours suspectes : celle d'Apostolias (B 35)
doit provenir d'une faute de copie indéterminée; celle de Damianos de
Mitylènè (E 89) n'a contre elle que le décalage de rang, puisque la rareté
du nom de Damianos (un seul autre cas éloigné : Damianos de Méros)
écarte l'éventualité d'une confusion ; l'archevêque ne s'éloigne pas beau
coup de son milieu en siégeant parmi les suffragants d'Asie, mais une
mention (sur cinq listes) ne suffit pas pour certifier sa présence.
La comparaison avec les listes officielles, les mêmes que pour les métrop
oles, attire l'attention sur les noms qui s'écartent notablement de l'ordre
(colonne de droite : Notitia). Les archevêchés d'Odyssos et de Tomi étant
absents, c'est Bizyè qui prend la tête. Une ville dépasse certainement
et de loin la tête de liste : Gotthia. Sougdaiai, inférieure en A, rejoint Gotthia
en DEF ; dans la signature F 36-37, Séleukeia qui séparait les deux villes
en DE a été écartée. Ces mouvements ont une raison géographique. D'une
part, Gotthia pallie en quelque sorte par sa préséance l'absence des deux
premiers de liste (Mysîe et Scythie) ; d'autre part, Sougdaiai occupe au
début du concile la place qui correspond dans la Notitia à celle de Cherson
et de Bosporos, entre Kypséla et Kotrada. Plus tard, Gotthia et Sougdaiai
restent voisines dans la Notitia qui les enregistre comme archevêchés :
Léon, 99-100 (archevêchés 44-45). Le rang élevé des deux villes témoigne
20 J. DARROUZÈS

Siège Titulaire A Β D Ε F Notitia

Reggio Constantin 25 (62) 43 42 35


Gotthia Nicétas/Jean ? 26 —
30 39 38 36
Patrai Jean t. — (44) 43 —
Katanè Théodore 27 26 45 44 38
Tauroménion Jean 28 29 46 45 39
Messina Gaudiosus 29 33 47 46 41
Panormos Théodore 30 37 48 47 42
Bibona Etienne 31 39 50 48 43
Léontinè Constantin 32 42 49 49 44
Tauriana Théodose 33 44 52 51 45
H. Kyriakè Christophore 34 46 53 52 46
Krotoné Théotime 35 48 55 54 48
Nèsia Lip. Basile 36 51 54 53 47
Karinè Constantin 37 152 56 55 49
Trokalis Jean 38 — 51 50 51
Lilybaion Théophane 39 — 57 56 50
Tropaion Théodore 40 55 58 57 52
Nikotéra Serge 41 57 59 58 53
Syrakousai Etienne 42 (62) 37 — 40
Bizyè Théodore 43 31 60 59 56 44
Pompèïoupolis Maurianos 44 28 61 60 55 45
Smyrnè Grégoire t. 45 32 42 41 57 46
Léontopolis N. t. 46 40 — — — 47
Salonintianè Jean — — 62 61 106
Apameia Eustrate 47 34 63 62 58 49
Apostolias Jean t. — 35 — — —
Germia Pierre 48 36 64 63 59 51
ArkadioupolJs Jean 49 38 65 64 60 52
Sébastoupolis Constantin t. — — 66 65 64 75
Parion Sisinnios 50 41 68 67 61 55
Milètos Epiphane 51 43 69 68 62 56
Nikopolis Grégoire t. 52 58 (67) 66 68 57
Proikonèsos Nicétas t. 53 45 70 69 63 58
Koloneia Nicétas — 244 71 70 65
Abaritianoi Ursus — — 72 71 107
Méthymnè Eustrate 54 47 73 72 66 61
Kios Léon 55 50 74 73 67 62
Apros Jean 56 52 75 74 69 63
Kypséla Théophylacte 57 54 76 75 70 64
Euchaïta Théophylacte — — 38 37 54 69
Sougdaiai Etienne 58 56 41 40 37
Apsartianoi Laurent — — 77 76 108
Karpathos Léon — (632) 78 77 — 70
Kotrada Eustathe — — 79 78 72 68
Drizipara Cyriaque — 61 80 79 73 72
Mésembria Léon 59 59 81 80 74 73
Derkoi Grégoire — 105 82 81 75
Hérakleioupolis Théodore — — — 82 71 74
Amorion Théodore 60 83 83
Mitylènè Damianos — — — 89 —
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 21

d'un fait historique qui n'est pas attesté par d'autres sources. La Noîitia
De Boor traite le nom de Gotthia uniquement comme nom d'éparchie
et avance le nom de Doros (ό Δώρου) pour la ville principale; mais ce
document ne concerne pas directement la hiérarchie épiscopale3. Pour
compléter ce mouvement régional, l'archevêché d'Abasgie, Sébastoupolis,
passe des derniers rangs à un niveau plus élevé ; mais à la différence des
deux autres, dont la liste administrative ignore la place avant le xe siècle,
Sébastoupolis ne reçoit en 787 qu'un avancement temporaire.
Euchaïta ne figure pas dans la liste A ; la liste F la place au-dessus de
Bizyè et les listes DE donnent la séquence suivante : Hiérapolis, Sylaion,
Sikélia, Euchaïta, Gotthia, Séleukeia. La promotion d'Euchaïta se produisit
au IXe siècle dans des circonstances qui révèlent une des causes de l'érection
des métropoles : l'ambition d'une personne jointe à la prospérité de la
ville4. L'analogie avec Trébizonde ne manque pas de force, en raison
du voisinage géographique et des ambitions qui font sortir les villes de
leur rang à partir déjà de 787.
Le dernier nom remarquable est celui de Derkoi. Comme le nom manque
dans la Notifia, même parmi des suifragants, Derkoi en queue de liste
fait la même figure que Sylaion au seuil des métropoles. Le franchissement
est clair, sauf en B, dont l'autorité n'est pas suffisante pour annuler DEF.
D'après l'estimation du concile, Derkoi est détaché de sa province, l'Europe
thrace, et siège parmi les archevêques ; ce rang n'est inscrit qu'à la fin
du IXe siècle : Léon, 78 (23e archevêché sur 49).
D'une manière générale les variations de rang correspondent donc très
clairement à des changements historiques, qui affectent davantage les
régions périphériques de l'empire et des villes dont le statut est en cours
de mutation. Pour préciser le sens du témoignage il faudrait aussi tenir
compte des villes absentes et des régions non représentées par comparaison
avec la liste administrative globale ; mais il importe surtout ici de mettre en
relief les rapports très positifs entre une liste conciliaire et les Notitiae.

3. F. Dvornik, Les légendes de Constantin et de Méthode vues de Byzance, Prague


1933, p. 163-168. Je ne crois pas que le témoignage de la vie de Jean de Gotthia confirme
le titre episcopal du kastron de Doros, comme l'insinue Dvornik ; voir AASS, juin, VII,
p. 167 (§ 5). Au vme siècle, la hiérarchie épiscopale de la région paraît informe du fait
qu'il n'y a pas de métropole clairement établie et reconnue.
4. L'érection est due à Photius : Grumel, Regestes, n° 257 ; le patriarche évinça
l'archevêque antérieur pour caser un de ses partisans. En raison du pouvoir constitu
tionnel que l'empereur exerce à l'égard des métropoles, l'action patriarcale présuppose
une action impériale, dont les motifs sont également variables; le favoritisme y joue
aussi un rôle.
22 J. DARROUZES

Place des Occidentaux


L'annexion de l'Illyricum pose de nombreuses questions aux historiens5.
Si le fait est indéniable, on ignore les dates, les modalités de l'intégration
des villes dans le système administratif de l'empire, tant du point de vue
civil qu'ecclésiastique. Les listes de 787 fournissent un poste d'observation
privilégié en raison de la conjoncture historique, de la composition de
l'assemblée et du traitement réservé à des sièges qui ne sont pas encore
intégrés dans le système byzantin mais dont le sort est en train de se jouer.
L'indétermination du statut politique et ecclésiastique que suggère l'hési
tation des Notitiae trouve une certaine confirmation dans les listes concil
iaires. Après le silence de la Notifia d'Epiphane, les listes montrent que le
rattachement à l'empire se fit lentement et avec une certaine confusion6 ;
il faut attendre plus d'un siècle le seul document qui se présente avec la
garantie officielle, la Taxis de Léon VI et Nicolas Ier.

Nicéphore : Notitia 6/8 Basile DE JALIMBANA LÉON VI


12 Krètè 521 Thessalonikè 13 Sikélia
13 Korinthos 522 Syrakousai 16 Thessalonikè
14 Sikélia 522a Krètè 27 Korinthos
15 Thessalonikè 523 Korinthos 28 Athènai
41 Athènai 524 Rhègion 31 Kalabria
42 Patrai 525 Nikopolis 32 Patrai
43 Larissa 526 Athènai 34 Larissa
44 Philippos 527 Patrai 35 Naupaktos
83 Thèbai 39 Philippos
84 Athènai 42 Dyrrachion
87 Aigina 44 Katanè
91 Katanè 48 Hagia Séverine
92 Rhègion 50 Néai Patrai

Le contexte de ces enumerations montre clairement le fossé qui les


sépare. D'ailleurs Nicolas Ier dit expressément, dans la préface de l'ordre
de préséance7, que le nouveau tableau était destiné à mettre fin aux querelles

5. On a discuté le sens du témoignage donné par Théophane le Chronographe :


V. Grumel, L'annexion de l'Illyricum oriental, de la Sicile et de la Calabre au patriarcat
de Constantinople, Recherches de se. rel. 40, 1951-1952, p. 191-200; M. V. Anastos,
The transfer of Illyricum, Calabria and Sicily to the juridiction of the patriarchate of
Constantinople, Studibiz, e ne oil. 9, 1957, p. 12-31.
6. Dans les recensions de la Notifia de Nicéphore (Notitia 6 et 8) les insertions indiquent
une mise à jour de la Notitia antérieure d'Epiphane.
7. Grumel, Regestes, n° 598 ; Dölger, Regesten, n° 538. En plus du titre il faut lire
le texte : PG 119, 817-820 = Parthey, p. 331-322.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 23

entre villes d'Orient et d'Occident en procédant à un rangement qu'on avait


omis de faire jusqu'alors (en 901-902, et sous-entendu : depuis l'annexion
des évêchés occidentaux). La différence entre la Notitia 6/8 et celle de Léon
prend un sens historique, puisque la première se contentait d'intercaler
par groupes les sièges occidentaux sans les fondre dans une hiérarchie
globale. Ce travail, comme celui de Basile de Jalimbana, est une opération
de compilateur, une interpolation qui témoigne de la confusion administ
rative.
Les listes de 787 seront appréciées par rapport à ces témoignages sans
doute, mais aussi par rapport aux actes conciliaires dont la conception
de Γοίκουμένη n'est pas exactement la même que celle des législateurs
byzantins8. Du moins, en d'autres circonstances, cet univers devant lequel
se trouvait la chancellerie fut plus étendu. Ainsi, en 553, il fallait définir
des préséances non seulement entre Rome et Constantinople, mais par
rapport aux diocèses d'Orient, d'Egypte et d'Afrique. Ces circonstances
sont cependant trop rares pour qu'une règle générale s'en dégage : c'est
par la critique interne des listes qu'il faut retrouver l'idée qui dirige le
classement à une date donnée.
La disposition des sièges occidentaux s'adapte aux catégories byzantines
de manière toute superficielle, mais leur place ne correspond pas en général à
la situation réelle du siège et à sa valeur propre. Une seule métropole, la
Crète (sous-entendre : Gortynè), se présente avec ses suffragants, qui pren
nent rang dans la liste conformément au rang de leur métropolite : la Crète
se trouve entre Nicomédie et Nicée, ses suffragants, entre les deux provinces
de Bithynie. Les suffragants de l'Hellade, privés de leur métropolite, se
rangent à la suite des Cretois. Dans la Notitia 8, le rang de la Crète équivaut
à celui de 787 ; mais ensuite, après une éclipse notable (Taxis de Léon),
la Crète tombe, sous les Comnènes et les Paléologues, à un rang inférieur,
le trentième (entre Mokissos et la Calabre). Le traitement de la Crète
diffère donc de celui de Chypre, l'archevêché autocéphale qui reste dans
l'orbite du patriarcat byzantin et se maintient en tout temps à une place
privilégiée. Parmi les autres sièges enclavés dans les métropoles, la Sardaigne
et Nikopolis d'Epire ne figureront pas dans les listes byzantines. Thessa-
lonique et Dyrrachion, représentées seulement par leur évêque9, recevront
aussi une place plus modeste dans la Taxis de Léon. L'absence de Corinthe

8. Parthey, p. 3221"3 : τας πόλεις... διαγράφεσθαι, ώσπερ τινί οικουμένη βραχεία:


συνεχομένας ; en fait l'oikouménè de 787 s'identifie plus qu'il ne paraît à celle du début
du xc siècle.
9. A la première séance Dyrrachion est représenté par le moine Jean délégué par Nicé-
phore, l'évêque qui assiste aux réunions suivantes.
24 J. DARROUZÈS

et d'Athènes et la très faible participation de la Macédoine (Thessalonique


seulement en DE) montrent clairement que toute la région, du point de vue
ecclésiastique, n'entretient pas avec le patriarcat de Constantinople les
mêmes relations que les métropoles de son ressort.
Les villes de Sicile et de Calabre se trouvent entre la dernière métropole
(A 25 : Andrinople, D 35 : Hiérapolis) et le premier archevêché qui est,
en 787, Bizyè (A 43, D 60). Syracuse, ou Sikélia, occupe une place variable,
la dernière en A et la première en D; dans Β 62, il y a confusion avec Rhègion
et la liste Ε saute la ville ; l'archevêque Thomas n'assistait pas au concile où
il était représenté par le prêtre Galaton. Reggio et Catana restent en tête,
mais la suite de 1 'enumeration est confuse : cinq Siciliens, trois Calabrais,
quatre Siciliens, deux Calabrais. Il n'y a donc aucun classement hiérarchique
des sièges ; la chancellerie byzantine ignorait ce classement, mais elle accor
daitun honneur exceptionnel aux évêchés de Sicile et de Calabre en les
rangeant en corps à cette place. C'est peut-être une conséquence de la lettre
du pape Hadrien Ier à Constantin et Irène, qui protestait contre l'usurpation
des Iconoclastes10. Une chose est certaine : ces sièges ne sont pas encore
intégrés totalement dans le système administratif des métropoles du patriar
cat.
Parmi les représentants de l'Occident, au même niveau hiérarchique,
on relève encore Patras (D 44, Ε 43). Ce n'est peut-être qu'une coïncidence,
mais il faut la relever : le délégué de Patras suivit la même conduite que
l'archevêque de Thessalonique. L'absence de ce dernier dans les signatures
est surprenante11. Les absences dans la liste F peuvent provenir de plusieurs
causes; dans la mesure où il ne s'agit pas d'une abstention dogmatique,
ni d'une corruption accidentelle de la liste, ces absences doivent s'expliquer
par une circonstance historique et par une raison commune qui concerne
Patras et Thessalonique, puis Karpathos, Amorion et un certain nombre
d'évêques. La conclusion la plus naturelle est que ces Pères du concile
étaient partis quand on signa l'horos.
Enfin à une place notablement inférieure, trois autres évêques se mêlent
aux archevêques byzantins et sont désignés sous la même forme (εκκλησία,
diocèse, avec l'épithète de la ville ou ethnique) : Salonintianè, Abaritianoi,

10. Mansi 12, 1073c-ß; Anastase le Bibliothécaire trouva que le texte de la lettre
d'Hadrien lu en traduction au concile n'était pas complet et il a ajouté les parties manq
uantes. On a émis l'hypothèse que ces omissions proviennent en réalité d'une révision des
Actes faite sous Photius (voir p. 6, note 4) ; Anastase me paraît dire clairement que la
lettre d'Hadrien fut expurgée pour ménager les opposants, dont l'action avait d'ailleurs
empêché le concile en 786.
11. Un rapport géographique peut être envisagé entre Thessalonique, Traïanoupolis,
et indirectement Tyana : voir p. 14.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 25

Apsartianoi. Les trois évêques se rejoignent dans F 106-108, entre les suffra-
gants d'Asie et ceux de Chypre, donc entre la deuxième et la troisième
métropole : ce qui correspond encore à cet endroit à une haute préséance.
Ces noms n'appartiennent à aucune liste des évêchés byzantins, mais ils
sont identifiables : Salona (Spalato), Arba (Rab), Apsara-Opsara (Ozor).
On a mis en doute l'existence à cette date d'un Jean de Salona attesté dans
la liste épiscopale latine de la ville12 et sur lequel il n'y a pas d'autre témoi
gnage que la mention du concile ; le nom de Jean a certainement beaucoup
plus de poids que ceux de Pierre et de Léon, cités par une chronique tardive.
Les mentions grecques d'Abaritianoi et d'Apsartianoi n'ont pas attiré
l'attention des historiens. Farlati pourtant avait relevé les noms d'Ursus
Abaritiensis et de Laurentius Apsartianensis13, sans prêter attention à
la qualité de leur mention historique. Selon Constantin Porphyrogénète14,
le peuplement de ces îles s'était maintenu jusqu'à son temps et dans l'orbite
de l'empire. A l'époque du concile on ne sait pas quels rapports les deux
évêques Ursus et Laurent entretenaient avec leur métropolite (Aquila).
La liste E, dans sa finale confuse où se rencontrent des évêques isolés
de plusieurs provinces, inscrit un évêque Jean de Dékatéra : Ε 327. Il
faudra revenir sur ce nom dans l'examen du contexte, mais on peut dire
déjà que l'identification repose sur le témoignage de Constantin Porphy
rogénète ; il s'agit de l'évêque de Cattaro (Kotor), dont la forteresse avait
résisté aux incursions arabes. La place de cet isolé ne contredit en rien
le rang honorifique des évêques de la même région, comme on le verra
par l'analyse de cette finale Ε où se trouve le nom en hapax.
Il est donc bien évident que tous les Occidentaux (Italie du Sud, Dalma-
tie, Macédoine, Hellade et Crète) reçurent au concile une préséance qui
les mit globalement au-dessus des Orientaux, c'est-à-dire, dans cette circons
tance,des métropoles et des évêchés du patriarcat de Constantinople. S'il
y eut dans ce geste diplomatique un semblant de concession à l'égard de
l'ancienne Rome, la lettre de Taraise à Hadrien Ier après le concile montre
que cette concession n'allait pas très loin ; selon le patriarche, le concile

12. D. Farlati, lllyricum sacrum, III, Venise 1751, p. 42. L'évêque Jean porte le même
nom que Jean le Ravennate bien connu par son activité dans le diocèse de Salona (Spalato,
Split) au vne siècle ; voir la comparaison moderne des listes dans F. Bulic et J. Bervaldi,
Kranotaksa solinskih biskupa uz dodatak Kronotaksa spljetskih nadbiskupa, Zagreb 1912,
p. 170 (et tableaux annexes) ; à défaut, voir le compte rendu de l'ouvrage : An. Boll.
33, 1914, p. 270-271.
13. Op. cit., V, p. 183.
14. De administrando imperio, 29 : Moravcsik-Jenkins, p. 138285~290 (Commentary,
p. 112). Le texte ne dit rien de la langue, de la nationalité, du statut ecclésiastique des îles
d'Arba et d'Opsara où la population s'est maintenue.
26 J. DARROUZÈS

comprenait les apocrisiaires du pape, les délégués des Eglises d'Orient (Jean
et Thomas) et l'assemblée de tous les évêques du diocèse de Constantinople :
συναθροισθέντων πάντων τών θεοφιλών επισκόπων της ενταύθα διοικήσεως1 5.
Ainsi les honneurs rendus aux délégués occidentaux — légats du pape
exceptés — n'ont pas tout le sens qu'on pourrait supposer dans un concile
œcuménique. L'oikouménè dont il s'agit est surtout celle qui gravite autour
de l'empereur et du patriarche de la nouvelle Rome ; avant de trouver leur
place fixe dans l'orbite — ce qui demanda plus d'un siècle —, les évêchés
occidentaux connurent une période de surestimation à laquelle le concile
de 787 donne le ton. Et c'est le synode de Constantinople qui procéda
à un reclassement à l'entrée du Xe siècle. Mais bien avant cette mesure
administrative, selon la déclaration de Taraise, ces sièges étaient considérés
comme rattachés au diocèse patriarcal et au pouvoir impérial.

C. — ÉVÊCHÉS SUFFRAGANTS

Tandis que les métropoles et les archevêchés se rangent dans leur groupe
selon un ordre comparable à celui des Notitiae, les évêchés de province
ne suivent aucune règle évidente en dehors de la préséance du groupe déter
minée par le rang de leur métropole. Cette corrélation entre la préséance
de la métropole et celle de ses évêchés permet sans doute d'analyser les
groupes par référence aux listes administratives, mais à l'intérieur du groupe
aucune règle ne commande l'ordre des évêchés. Si dans l'intervalle de quel
ques semaines les évêques peuvent se ranger de plusieurs manières, alors que
la dignité du siège ne varie pas et que l'évêque est le même, il est évident que
la préséance n'est pas déterminée à l'avance et de l'extérieur, comme pour les
dignitaires supérieurs, du moins dans ces réunions générales, où doit se reflé
tercependant l'usage observé par les évêques à l'intérieur de leur province.

1. Cappadoce : métropole de Kaisareia


La liste Β omet Basilika Therma1 ; un saut du même au même est probable,
du fait que les deux évêques s'appellent Georges. La même liste échange

15. Mansi 13, 459. Il y a une allusion à la formule de convocation dans Théophane,
ad ann. 6278 (De Boor, p. 461 n~12) : ol βασιλείς προσεκαλέσαντο πάντας τους υπό την
έξουσίαν αυτών επισκόπους ; d'après le contexte, le chroniqueur ne retire de ce total que
les apocrisiaires de Rome et d'Orient, soit quatre personnes.
1. Un monastère de Therma est représenté au concile par l'archimandrite Baanès :
Mansi 13, 152β; ce nom ne doit avoir aucun rapport avec la ville de Cappadoce. La ville
qui portait en Galatie seconde le nom de Therma, en 451, se nommait autrement en 787 :
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 27

d'ailleurs le nom de deux évêques : Jean de Nyssa (Cappadoce) avec Théo


dose de Nyssa (Asie) ; il est plus facile aux copistes de brouiller les noms
qu'aux évêques de changer de place. Dans la traduction latine, la liste A
donne Grégoire pour Georges2.

Siège Titulaire A Β D Ε F
Nyssa Jean 60 63 84 84 76
Basilika Therma Georges 61 — 85 85 77
Kamouliana Georges 62 64 86 86 79
Kiskissa (oi) Sotèrichos 63 65 87 87 78

2. Asie : métropole d'Ephésos


La métropole d'Ephèse a toujours eu le plus grand nombre de suffragants,
au moins jusqu'au xme siècle, et la longueur de sa liste autorise quelques
remarques générales qui s'appliquent aux autres métropoles, dont le nombre
moins élevé des suffragants ne permet pas un examen aussi concluant. On
constate que l'ordre des sièges d'une province est beaucoup moins impératif
que celui des hauts dignitaires entre eux, et même qu'il ne suit pas de règle
absolue. Une concordance se dessine entre trois groupes : AB, DE, F.
Mises à part des dérogations extraordinaires (B 53 : Priènè parmi les arche
vêchés ; Ε 331 : Arkadioupolis en appendice), les évêques d'une province
restent groupés mais en ordre variable. La liste A observe un certain ordre
hiérarchique, puisque les topotérètes viennent à la fin ; mais DE les mettent
avant des évêques en titre ; on ne peut donc envisager une préséance de la
personne au nom de l'ancienneté dans l'ordre. En général les Notitiae
s'accordent sur une place de premier (πρωτόθρονος), qui est Hypaipa
(Epiphane, 84 ; Nicéphore, 101 ; Basile de Jalimbana, 94) pour la province
d'Asie ; cette préséance ne se rencontre qu'en DE. La liste A évoque plutôt
des rapports de voisinage et un certain ordre géographique à partir de la
vallée du Méandre (Mastaura, etc.) jusqu'au nord de la province dans le
golfe d'Atrammytion ; le groupe du nord se maintient assez bien (Myrinè-
Phokaia) dans les autres listes, sauf dans F, où même les petites unités
géographiques se disloquent.

soit Myrikion ( = Μηρυκίου : Basile de Jalimbana, 274), soit Hag. Agapètos (Léon, 306).
Les localités de Bithynie dont le nom est associé à des thermes (Pythia, Prousa) n'ont pas
de monastère dénommé Therma. C'est une des principales différences entre la liste épis-
copale et la liste des monastères (suite de la liste D) que celle-ci n'a aucun point de repère
géographique.
2. La forme originale de Kiskissos est incertaine probablement par la faute des éditeurs ;
le pluriel n'apparaît pas dans les variantes des Notitiae.
J. DARROUZES

Siège Titulaire A Β D Ε F
Mastaura Constantin 64 66 90 91 81
Brioula Georges 65 67 91 93 82
Nyssa Théodose 66 68 94 95 83
Tralleis Théophylacte 67 69 89 90 84
Magnesia A. Basile 68 70 95 91 97?
Prinè Ignace 69 53 92 92 —
Anéa Sabas 70 71 97 98 103
Magnesia M. Basile 71 73 96 97 97?
Palaiapolis Grégoire 72 72 99 100 95
Kaloè Théophane 73 74 100 101 92
Algiza Léon 74 75 101 102 87
Eugaza Nicodème 75 76 102 103 102
Baréta Lykastos 76 77 103 104 99
Hypaipa Théophylacte 77 78 88 88 91
Erythra Eustathe 78 — 107 108
Lébédos Théophane 79 79 105 106 83
Kymè Stratonikos 80 80 106 107 89
Tymnos Théophile 81 — 108 109 —
Myrinè Cosmas 82 81 109 110 105
Elaia Olbianos 83 82 110 111 85
Pitanè Pardos 84 83 111 112 86
Pergamos Basile 85 84 112 113 94
Atrammytion Basile 86 85 113 114 90
Atandros Marianos 87 86 114 115 98
Assos Jean 88 87 115 116 96
Phokeia Léon 89 89 116 117 93
Gargara Nicéphore t. 90 90 98 99 101
Agaè Constantin t. 91 91 93 94 100
Sion Philippe 92 92 104 105 88
Tion Théophylacte 93 — — — —
Arkadioupolis Nicéphore — 88 — 331 104

Parmi les particularités notables3, on relève dans la liste A la mention


unique de Tion, que les Notitiae citent sous la forme Τέου (Epiphane,
113; Τέως : Hiéroklès, 66011); la forme Τίων se rapproche de l'ethnique
Τηιων des monnaies. Après l'ouverture du concile, l'évêque Théophylacte
disparaît. Au sujet de Sion, dont le topotérète se nomme Théognis, D
est le seul à citer le nom de l'évêque Philippe ; le rapprochement de Sion et
Tion (A 92-93) présente une certaine analogie avec celui de Kios-Chios
(B 49-50), mais comme les listes sont différentes, on imagine difficilement
un jeu de scribe. Dans la liste E, Tralleis et Lébédos se retrouvent en doublet
dans la finale, et la seconde ville avec une erreur sur le nom de l'évêque :

3. L'orthographe commune de Πρίνης relève de l'iotacisme; la variante Τύμνων-Τύμνον


provient sans doute de l'interprétation des finales par les éditeurs.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 29

Théophanes (E 329) devient Thomas (E 106) ; mais la liste F, dont la traduc


tion latine place Theophanes Lebedi entre Apameia et Germia, c'est-à-dire
des archevêchés, connaît certainement la bonne place du siège : entre
Nyssa et Tralleis, selon le manuscrit V de Gelzer. Les évêques des deux villes
homonymes, Magnesia du Sipyle et du Méandre, se nomment Basile,
bien séparés dans la liste A et voisins dans DE ; en cet endroit la liste F
doit opérer une contraction. L'épithète de la ville Μαγνησίας 'Ανήλιου se
retrouve dans Basile de Jalimbana, 113 ; la forme Ηπιλου de la liste E doit
correspondre à une mauvaise lecture de Σιπύλου. Arkadioupolis, évêché
d'Asie, pouvait être confondu avec Arkadioupolis, archevêché d'Europe
(Thrace). La liste B, comme elle a échangé les noms des évêques de Nyssa
(B 63 et 66), donne le même nom à l'archevêque et à l'évêque d'Arkadiou-
polis ; selon E et F, l'évêque se nommait Nicéphore.
Au niveau du diocèse d'Asie, une divergence notable entre le grec et le
latin se fait jour dans la liste E. Une lacune du grec (Pargamos, Atrammy-
tion, Atandros) est comblée d'après le manuscrit V de Gelzer, mais le latin
reste en désordre. Le décalage des noms dans le latin peut s'expliquer en
partie par la copie défectueuse d'une liste disposée en deux colonnes ;
il faut rétablir l'ordre en combinant les noms de la première colonne (85-103 :
Basilika Therma-Assos) avec ceux de la seconde (104-121 : Kamouliana-
Kallioupolis).

Grec Latin Grec Latin


1 Basilika Therma 85 85 2 Kamouliana 86 104
3 Kiskissos 87 87 4 Hypaipa 88 105
5 Mitylènè 89 88 6 Tralleis 90 106
7 Mastaura... 91 89... 8 Priènè... 94 107...

Suivant le point de départ de l'erreur, Mitylène pourrait se trouver avant


Hypaipa, c'est-à-dire entre la Cappadoce et l'Asie, au lieu de tomber entre
les deux évêchés d'Asie, Hypaipa et Tralleis. L'anomalie du latin doit être
expliquée par une édition critique de la version d'Anastase.

3. Europe : métropole d'Hérakleia

Dans cette province, l'ordre des sièges donne l'impression d'une plus
grande stabilité, sauf dans la liste F qui offre plus de divergences ; celle-ci
donne quatre noms de plus, dont trois seulement figurent aussi dans E.
30 J. DARROUZÈS

Brysis et Nikaia (ou Nikè)4 passeront parmi les archevêchés sous Léon VI.
Le nom de Madyta ne s'est pas encore imposé, puisque l'évêque Léonide
signe encore : de Koila (F 117), qui était le nom ancien, comme l'indiquent
DE : ήτοι, Κοίλα. Ce cas montre que le second terme de l'équivalence n'in
dique pas nécessairement l'appellation nouvelle qui supplante l'ancienne.
La liste F donne un évêché inconnu par ailleurs : Lithoprosopon. Dans la
liste E, ce nom se trouve en finale entre Lébédos et Arkadioupolis (Asie) ;
malgré ses divergences, la liste F semble préférable pour la localisation de
Lithoprosopon, mais un témoignage indépendant serait encore nécessaire
pour situer cet évêché dans la métropole d'Héraclée en toute certitude.

Siège Titulaire A Β D Ε F
[Nikaia Léon 328 1141
Rhaidestos Jean 94 93 117 118 115
Panion Jean 95 94 118 119 118
Kallioupolis Melchisédech 96 95 119 120 116
Madyta (Koila) Léonidès 97 96 121 122 117
Tzouroulon Sisinnios 98 — 122 123 122
Charioupolis Théophylacte 99 97 120 121 119
Daonion Thomas 100 98 123 124 —
Théodoroupolis Grégoire 101 99 124 125 126
Chalkis Sisinnios 102 100 125 126 121
Brysis Jean 103 101 127 128 —
Lizika Benjamin 104 102 126 127 123
Lithoprosopon Jean — — — 330 120
Hexamilion Constantin t. — — — — 124
Métra Constantin — — — 333 125

4. Galatie : métropole d'Ankyra

Sur les sept suffragants que les Notitiae attribuent à la Galatie, six sont
présents; il manque Tabia (Epiphane, 127 = Nicéphore, 151). La liste E,
qui donne le nom de Kibia-Tabia avec hésitation, pourrait contenir un
vestige de la présence au concile de ce septième évêque. Le nom de Kinna
ne provoque pas tout seul les deux variantes Nèssos et Kibia-Tabia. En D,
Nèssos peut provenir d'une confusion à partir du nom de l'évêque Synésios,
tandis que le passage de Kinna à Tabia suppose une faute intermédiaire.
Deux fois la traduction de Longolius maintient le nom de Tabia, mais elle

4. Mais Nikaia ne fait pas partie en réalité de cette province; son insertion F 114 doit
s'expliquer par l'analyse de la finale particulière de la liste E : voir p. 56-58.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 31

Siège Titulaire A Β D Ε F
Ioulioupolis Constantin 105 107 133 134 127
Aspona Pierre 106 110 137 138 131
Kinna Synésios 107 111 (134) (135) 130
Anastasioupolis Théophile 108 112 135 136 128
Minzos (Mnizos) Léon 109 — 136 137 129
Bèrinoupolis Anthime 110 — 138 139 132

ignore Nèssos qui devient Cynes5. Ce serait un grand hasard que l'évêque
de Tabia porte le même nom que l'évêque de Kinna, bien que Synésios
se rencontre plusieurs fois au concile ; la présence effective de Tabia aurait
laissé plus de traces.
La rencontre Iounopolis-Ioulioupolis (Β 106-107)6, deux noms à l'ortho
graphe très instable, devient possible dans la liste B, où les votants ne suivent
pas strictement les préséances, et s'écartent même de leur province. On ne
sait si le jeu de mots provient du scribe ou des évêques eux-mêmes.

5. Chypre : métropole de Konstantia

Tandis que la métropole se maintient constamment au troisième rang,


les suffragants perdent deux rangs dans AB, en passant après Ancyre, un
rang dans DE, en passant après Héraclée ; seule la liste F les inscrit au
même rang que leur chef, après Ephèse, ou plutôt après les trois évêques
de Dalmatie que la liste F a regroupés en cet endroit (F 107-109). A ce
niveau très élevé, les variations de place doivent indiquer que les évêques
de Chypre, à cause de Pautocéphalie de leur métropole, étaient moins
familiarisés avec les préséances synodales, que les évêchés du patriarcat

Siège Titulaire A Β D Ε F
Kythroi Spyridon 111 — 128 129 110
Soloi Eustathe 112 113 129 130 109
Kition Théodore 113 114 130 131 111
Trimithous Georges 114 115 131 132 112
Amathous Alexandre 115 116 132 133 113

5. Comparer les trois passages : Mansi 13, 624°, 725A, 734B ; le nom de l'évêque Synés
iosfait le lien entre Κίννης (AB), Νήσσου (D), Κφίας/Ταβίας (Ε), Κίνης (F).
6. L'iotacisme introduit Ίλιούπολις ou Ήλιούπολις ; aucune liste ne donne le nom
exact de Mnizos.
32 J. DARROUZÈS

observent plus strictement. Pour les villes de Chypre, on a déjà signalé


la curiosité Παλαιάς Κύθρων (D), Παλαιάς ήτοι Χύτρων (Ε)7.

6. Hellespont : métropole de Kyzikos

La place des suffragants varie selon les listes : AB, après Héraclée;
DE, après Ancyre ; F, après Sardes. La place normale à la suite des suffra
gants d'Ancyre n'est pas troublée par le fait que le métropolite d'Ancyre
était sur la sellette comme suspect à la première session (A) ; il reprend
son rang en B, et le procès fait au métropolite ne met pas en cause les
suffragants. Au niveau des trois sièges Héraclée, Ancyre et Cyzique, la
liste D offre une petite variante, mais sans rapport avec celle qui affecte
les évêchés d 'Hellespont. En tout cas la chancellerie elle-même ne répugne
pas à adopter deux ordres de préséance, A et Ε étant des protocoles ; il
est plus facile d'intervertir les noms des métropoles individuellement qu'un
groupe de suffragants, mais l'erreur est possible dans les deux cas. Cependant
la liste F ne se contente pas de renvoyer 1 'Hellespont après la Lydie (Sardes),
elle brouille complètement l'ordre des noms par rapport aux autres listes :
ou bien les évêques n'ont pas signé l'horos dans l'ordre, ou bien la transmis
sion de cette liste — comme il est plus probable — est défectueuse ; les
noms de Lydie témoignent du même désordre, sans provoquer cependant
de confusion entre des évêchés de province différente.
Du point de vue historique, la mention d'Adraneia a son importance,
parce que les Notitiae manifestent à l'égard de cette ville une certaine hési-

Siège Titulaire A Β D Ε F
Mélitoupolis Michel 116 118 139 140 159
Adraneia Sisinnios — 117 140 141 160
Germé Théodore 117 119 141 142 155
Adranouthèrai Basile 118 120 142 143 153
Poimanènon Léon 119 121 143 144 150
Okè Syméon 120 122 144 145 154
Dardanos Stratègios 121 — 145 146 158
Lampsakos Jean 122 123 146 147 151
Palaia Théodote 123 — 147 148 156
Ileos Nicétas 124 124 149 151 152
Troas Léon 125 125 148 149 —
Abydos Théodore 126 126 150 150 157

7. H. Grégoire, Saint Démétrianos évêque de Chytri, BZ 16, 1907, p. 206-208 : remar


quessur l'étendue de l'agglomération ; il existe encore un toponyme Παλαίκυθρον.
On corrige les coquilles d'éditeur : A 109 (Κύπρων) et D 129 (Γόλων).
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 33

tation provenant de l'existence des trois noms : Adranouthèrai8, Adrianoi


et Adrianeia, dont l'orthographe de l'époque (Adran-) estompe le souvenir
ou l'étymologie remontant à l'empereur Hadrien. A ce sujet, Ramsay9
avait relevé le témoignage des Notitiae qui se résume dans ce tableau.

Epiphane Nicéphore Basile de Jalimbana


Hellespont l Adrianou thèrai Adrianou thèrai Adrianou thèrai
\ Adraneia
Bithynie : Adrianôn Adrianôn (Adrianoi)

Selon Ramsay, Adrianeia-Adrianoi était une ville limitrophe des deux


provinces. Mais cette hypothèse d'une ville unique (Adrianouthèrai étant
ici hors de question), au sujet de laquelle l'auteur imagine une querelle
entre les deux métropoles, ne cadre pas avec la réalité ; les archéologues
ont identifié Hadrianeia d'Hellespont, sur le Makestos, à Balat-Dursunbey,
et Hadrianoi de Bithynie, sur le Rhyndakos, à Atranos-Orhaneli. Dans la
Notitia de Nicéphore les noms ne constituent pas un doublet ni le vestige
d'un siège avec deux évêques concurrents, comme le pense Ramsay, mais
le document s'aligne en ce point comme en plusieurs autres sur les listes
du concile.
Le cas de Palaia doit être aussi résolu autrement que ne l'a fait Ramsay,
qui considère Palaia comme un substitut de Parion. Cela ne serait possible
que dans le cas où le nom apparaîtrait une seule fois et avec un nom d'évêque
qui favorise l'identification. Or Sisinnios de Parion, archevêque, n'a rien
de commun avec Théodote de Palaia. Ramsay admet aussi que Palaia
représente un nom indigène à distinguer du grec Palaia (polis). Un certain
ordre géographique se reconnaît dans la disposition en deux groupes séparés
par Okè (non identifié) : les évêchés de l'intérieur et ceux de la côte ouest.
Dans ce second groupe, Palaia ne correspond pas nécessairement à une ville
côtière et on pourrait penser à Pionia ou Skepsis (Palaioskepsis) dont les
évêques sont attestés au ve siècle. Les archéologues relèvent la ressem
blance entre le turc Balia (Bazar köy) et Palia, mais Balia serait l'ancienne

8. Les deux villes d 'Adranouthèrai et de Timénothyrai échangent pratiquement le


second terme; on lit ('Αδριανού )-θύρων ABDE, -θηρών F, tandis que Τιμενουθήρων
ne varie pas : voir p. 48, note 37. L'orthographe d'Iléos est très fragile : υλαιου, ηλαιου,
ιλαιου ; le nom de son évêque Nicétas devient Neilos en E, Nektarios en F.
9. Ramsay, p. 161. Sur la distinction bien établie entre Hadrianeia et Hadrianoi,
voir Robert, Villes, p. 89, 199, 372 et 412.
34 J. DARROUZÈS

Argiza10, une ville qui n'a pas eu le titre d'évêché. En Hellespont, la suc
cession des toponymes est encore un peu confuse.

7. Lydie : métropole de Sardeis

Les quatre premières listes donnent une impression de stabilité, malgré


les absences plus nombreuses qu'ailleurs à l'ouverture du concile (A).
La liste F, dont les vides sont plus difficiles à expliquer (refus de signature,
départ de l'évêque, défaut de copie ?), adopte un ordre inconciliable avec
celui des listes précédentes ; mais elle met en tête Philadelphie, comme la
plupart des Notitiae. De même cette liste atteste l'identité de Périkomma
et Aurèlioupolis grâce au nom de l'évêque ; la Notifia 10, 226 (Parthey,
p. 205) a retenu l'équation Aurèlioupolis ήτοι Περικώμεως, ainsi que plu
sieurs autres équivalences vérifiables. On ne voit pas cependant à quoi
correspond : Gregorius loci servator (τοποτηρητής) Eramiae (F 136), même
dans les Notitiae. Faute d'équivalent grec même approximatif pour cet
hapax, il faudra recourir à l'édition critique du texte d'Anastase le Bi
bliothécaire.
Ramsay a proposé une identification de Kéraseis (Kérasa) avec Akrasos
(Nakrasa) qui ne tient pas11. La Notitia 10, 235 (Parthey, p. 205) propose l'
équivalence Akarassos (Akrasos) = Lipara, qui aurait une apparence de fon
dement en Β 134 : Basile évêque Λίπρων ; les noms des évêques Constantin
(Akrasos) et Basile (Lipara ?) étant distincts, les deux évêchés de Lydie se
raient donc attestés, en 787, comme tout à fait indépendants. Mais dans la
liste B, qui donne Λίπρων (interprété Λιπ(ά)ρων), il se produit de nombreux
déplacements de rang et le nom de l'évêque Basile suggère la possibilité
d'un doublet avecAmaprrcov (Νησίων), c'est-à-dire l'île de Lipari. En fait,
il n'y a pas d'autre doublet dans la liste B et la seule chose qui laisse persister
un doute sur l'existence réelle de Basile de Lipara est l'isolement du témoi
gnage, comme pour le nom d'Eramia; il faut un témoignage extérieur et
de préférence contemporain pour confirmer la valeur de ces mentions
uniques.

10. F. W. Hasluck, Cyzicus, Cambridge 1910, p. 112-113. Au procès du patriarche


Niphon (mars 1314), l'acte d'accusation rédigé par Nicéphore Choumnos cite comme
évêché unique Παλαιάς καΐ Πιονίας : J. F. Boissonade, Anecdota graeca e codicibusregiis,
V, Paris 1833, p. 263. D'après ce document les deux villes doivent être écartées de la Troade:
Robert, Villes, p. 364 et 427.
11. Ramsay, p. 126; Robert, Villes, p. 273-274. On peut se demander si la Notitia 10
n'aurait pas trouvé précisément dans les listes du concile l'occasion de faire le rapproche
ment entre Akrasos et Lipara ; la seule objection est que la liste B ne rapproche pas maté
riellement les deux noms (omission d 'Akrasos) de manière à provoquer une glose savante.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 35

Siège Titulaire A Β D Ε F
Tripolis Anastase 127 127 152 152 143
Trakoula Léon 128 128 151 153 147
Sala Etienne 129 129 154 154 —
Tabala Jean 130 130 153 155 140
Silandos Etienne 131 131 155 157 134
Périkomma Nicolas — 132 156 158 142
Thyateira Isoès t. — — 157 156 —
Sétai Jean 132 133 158 159 138
Akrasos Constantin — — 159 160 —
Lip(a)ra Basile — 134 — — —
Maionia Théophane 133 135 160 161 135
Stratonikeia Michel — 136 161 162
Philadelpheia Lykastos 134 137 162 334 133
Tralleis Michel 135 138 163 335 145
Gordos Grégoire 136 139 164 163 146
Daldè Jean 137 140 165 164 139
Hyrkanis Eustathe 138 114 166 165 148
Attaleia Joseph — 142 167 166 149
Hermokapèleia Théopistos 139 — 168 167 141
Hiérokaisareia Zacharias — 143 169 168 144
Kéraseis Michel — — 170 169 137
Eramia Grégoire t. — — — — 136

Toutes les listes s'accordent sur le nom de Tabala, alors que les Notitiae
ne connaissent que Gabala. Une simple confusion des lettres initiales
fournirait une explication suffisante pour un cas particulier, mais non pour
une série aussi importante, du moment que le nom ancien Tabala est bien
établi12 ; la faute de copie se rencontre dans la liste du concile de Chalcé-
doine où Honigmann maintient Tabala comme authentique et Gabala com
mevariante13. Faute de mentions dans les sources byzantines, on ne sait
dans quelle mesure Gabala s'est substitué à Tabala comme appellation
courante, car le nom turc Davala se rattache plutôt au nom ancien ; la
forme Gabala transmise par les Notitiae demande donc à être contrôlée
de l'extérieur14.

8. BlTHYNIE : MÉTROPOLE DE NlKOMÈDEIA

Deux évêchés des plus proches du siège du concile, Prousa et Prainétos,


ne sont pas présents au début, et le second est en plus détaché de ses collègues.

12. L. Robert, La Carie. II. Le Plateau de Tabai et ses environs, Paris 1954, p. 82-84.
13. Byz. 16, 1941-1942, p. 55 (n° 263).
14. Pour l'orthographe on ne retrouve pas exactement en Sétai l'ancien Saittai ;
d'autres variantes touchent Silandos (Silangos, Silandros) et Maioneia (Myonia, Lymaion).
J. DARROUZES

Siège Titulaire A Β D Ε F
Hélénoupolis David 140 144 171 170 169
Lophos Kyrion 141 145 172 171 164
Apollonias Théophylacte 142 147 174 173 161
Kaisareia B. Constantin 143 146 175 174 162
Basilinoupolis Georges 144 148 176 175 163
Aristè Léon 145 149 177 176 165
Adranous Nicéphore 146 150 178 177 166
Daskylion Basile t. 147 151 173 172 168
Prousa Théodore — — 179 178 167
Prainétos Jean — — — 343 302

La liste Β (152 : Karinè) admet ici un évêque étranger qui vote hors de son
groupe. Pour le reste les quatre listes s'accordent; DE ne déplacent que
Daskylion, tandis que F suit un ordre différent comme dans la plupart
des provinces.
De ces villes de Bithynie les seules qui ne sont pas encore identifiées
sont Lophos et Aristè (Néokaisareia)15. En 787, Aristè et Néokaisareia
fusionnent, tandis que la Notifia de Léon (224 et 227) les distingue encore ;
mais cet inventaire administratif n'implique pas que les deux évêchés sont
en activité. Si le nom d'un monastère Eristè coïncide avec celui de la ville,
celle-ci se situe à l'ouest ou au sud-ouest de l'Olympe, dans la région
d'Atroa; l'évêché devait être intermédiaire entre Adranous et Apollonias.
L'équivalence proposée par les Notitiae et quelques variantes des listes
conciliaires montrent que Lophos-Kadosia-Gallos sont unis par des rap
ports géographiques et historiques : ce sont des villes ou des bourgades
qui abritent le siège episcopal d'un district. Aucun des trois noms n'a été
localisé et les hésitations concernant la rivière Gallos (à l'est ou à l'ouest
du Sangarios) gênent quelque peu l'identification de la ville homonyme.
D'après un itinéraire de Théodore de Sykéôn, on rencontrait un lieu nommé
Galos sur le parcours de Nicomédie à Germia16, par la route certainement
qui passe à l'est du Sangarios. De même qu'il existait au moins deux rivières
du nom de Gallos17, cette appellation pouvait appartenir à une localité

15. Comme monastère, Eristè apparaît dans la Vie de saint Joannice, 13 : A ASS,
novembre, IV, p. 344. Ce monastère, qui porte peut-être le même nom que la ville (Aristè
ou Eristè), est situé dans une région nommée Pandèmos, reliée, semble-t-il, à celle d'Atroa.
Les listes DE citent Νεοκαισαρείας ήτοι 'Αρίστης.
16. Vie de Théodore de Sykéôn, 160 : Festugière, I, p. 138e4"66 ; la χώρα (et le τόπος)
του Γάλου se rencontre après un arrêt είς Σύνας, mais il n'est pas précisé à quelle distance
de Nicomédie s'arrête le saint.
17. Sur ce problème du Gallos, voir l'article de W. Ruge concernant la Phrygie :
RE 20/1, 795-798; M. Waelkens, Pessinonte et le Gallos, Byz. 41, 1971, p. 349-373.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 37

sans rapport avec la rivière. A l'est de la Bithynie, les frontières des deux
métropoles (Nicomedie et Nicée) n'ont jamais été bien définies, mais
d'après la carte il semble impossible que Nicomedie étende sa juridiction
à l'est de Prousa, sur la vallée du Gök Su, le Gallos de la Phrygie Epictète.
Gallos (Kadosia-Lophos) ne pouvant donc se trouver dans cette région,
au sud de Nicée, il faut s'orienter vers l'autre partie de la province et vers
la partie du thème des Optimates qui rejoignait, à l'est du Sangarios, le
thème des Bucellaires. C'est ce que suggère peut-être aussi l'ordre des listes
où, mis à part Prainétos qui est hors-cadre, se dessine un ordre géographique :
les évêchés les plus proches de Nicomedie sont Hélénoupolis et Lophos ;
l'autre partie commence à Basilinoupolis et se trouve presque coupée de la
métropole par l'archevêché de Kios. On constate ici la différence avec les
Notitiae, qui, du moins pour Nicomedie, mettent en fin de liste les évêchés
les plus récents, à savoir Gallos, Néokaisareia, Kadosia-Lophoi (Epiphane,
181-183), ou Gallos-Lophoi, Daphnousia, Eristè (Basile de Jalimbana,
199-201 = Léon, 225-227).

9-10. Crète et Grèce


La place de ces évêques est déterminée par celle du métropolite de Crète
qui siège entre Nicomedie et Nicée ; en l'absence de leur propre chef (Athè
nes,Corinthe), les évêques d'Achaïe et d'Hellade se rangent très haut,
à la place présumée de leur archevêque, qui tombe beaucoup plus bas,
comme nous l'avons dit18, lorsque ces diocèses sont réellement intégrés
dans l'ordre byzantin sous Léon VI.
L'absence de ces évêques au début du concile (toute la Crète, sauf le
métropolite, et une bonne partie des autres) n'a rien d'étonnant. Le concile,
ouvert à Constantinople en 786, avait été empêché par une sédition des
troupes excitées par un parti d'évêques19. Les Pères se dispersèrent, mais
Irène garda sous la main les apocrisiaires du pape et ceux d'Orient20 ;
une nouvelle convocation fut lancée au mois de mai 787. Aucune source
ne précise le nombre des évêques réunis dès 786 dans le capitale, la plupart
durent faire deux fois le voyage.
La Grèce n'envoya au concile qu'une très faible délégation ; toute la
région continentale, les futures métropoles de Naupacte, Larissa, Néopatras,
est représentée par le seul archevêque de Nikopolis d'Epire. Les évêchés
si peu nombreux de l'Hellade, Egine, Oréos, Porthmos, sont loin de donner

18. Voir le schéma, p. 22-23.


19. Mansi 12, 991, 999°.
20. Théophane : De Boor, p. 462.
J. DARROUZES

Siège Titulaire A D Ε F
(9. Crète)
Lampe Epiphane — 180 179 179
Hérakleion Théodore — 181 180 —
Knossos Anastase — 182 181 170
Kydonia Méliton — 183 182 173
Kisamos Léon — 184 183 177
Soubrita Théodore — 185 184 178
Phoinix Léon — 186 185 175
Arkadia Jean — 187 186 176
Eleuthernè Epiphane — 188 187 172
Kantanos Photeinos — 189 188 174
Chersonèsos Sisinnios — 190 189 171
(10. Achaïe - Hellade)
Képhallènia Georges t. — 191 190 188
Kerkyra Philippe — 192 191 189
Troizènè Antoine 108 193 192 183
Monembasia Pierre 253 194 193 182
Aigina Gabriel 254 195 194 181
Porthmos Léon 255 196 195 184
Oréos Philippe — 197 196 185
Zakynthos Léon — 198 197 190
Lemnos Jean — — 336 180

de leurs métropoles l'image qu'en donne la Notitia des Iconoclastes (ou


De Boor); c'est dans cette partie surtout que le document ne doit pas être
considéré comme une liste d'évêchés. Le seul détail qu'on relèvera ici est la
mention de Jean de Limbos (F 181) que la liste Ε cite en finale avec la forme
correcte du nom : Lemnos. Rattachée aux îles de PHellade dans le Synekdè-
mos de Hiéroklès (6485-6492), l'île devient archevêché dans la Notitia
de Léon, 82 ; c'est peut-être pour cela qu'elle dépend à peine ici d'un groupe.
Par comparaison avec les autres évêques occidentaux21, ceux des provinces
de Crète et d 'Hellade, assimilés aux suffragants des métropoles byzantines,
semblent plus avancés dans leur intégration à la hiérarchie du patriarcat
et de l'empire.

11. BlTHYNIE : MÉTROPOLE DE NlKAIA


II est paradoxal que le métropolite de la ville où se tint le concile fut
un des principaux suspects dénoncés à la séance d'ouverture. La métropole

21. Voir la liste des archevêques, p. 20. Le haut rang obtenu par les évêchés très
obscurs de Salona, Arba et Apsara fait contraste avec celui des évêchés grecs plus proches
de la capitale.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 39

Siège Titulaire A Β D Ε F
Mêla Nicétas 148 153 200 199 186
Gordoserba Néophyte 149 154 201 200 187
Linoè Léon 150 155 199 198

de Nicée est aussi une de celles dont les évêchés sont le moins connus;
les trois qui sont représentés en 787 sont ceux de la Notitia d'Epiphane
(185-187) et de Nicéphore (213-215). Les trois évêchés ajoutés par Basile
de Jalimbana (206, 208, 209 = Notitia de Léon 232-234) furent créés au
cours du ixe siècle ; on en a la preuve au moins pour Maximianai22. Le
nom de Mêla est un peu incertain du fait que les Notitiae offrent diverses
variantes (Μελίτου, Μελανών, Μελής) et donnent une équivalence avec
Modrina, qui pose un autre problème, car suivant que Modrina est mise
en rapport avec Modra sur le Gallos de Phrygie Epictète (Strabon), ou
Modrènè à la frontière du thème des Bucellaires (Constantin Porphyro-
génète), on aboutit à deux identifications contradictoires : Inegöl(?) à
l'ouest, Mudurnu à l'est. Mêla, qui fut nommée aussi Ioustinianoupolis,
était certainement l'évêché le plus notable ; et le fait que Mélagina fut
toujours une importante propriété impériale23 favorise l'hypothèse de
Ramsay sur un rapprochement entre Mêla, Mélina et Mélagina, dont la
position est intermédiaire entre Inegöl et Mudurnu, un peu au sud de
Lefke. Aucune de ces identifications n'est encore certaine. La seule ville
ancienne qui devint évêché de Nicée, Taios (Regio Tattaios), se trouve
à l'est du Sangarios, où se pose le problème des frontières avec la métropole
de Nicomédie ; nous pensons que cette métropole dépassait aussi le San
garios et possédait sur la rive est l'évêché de Lophos (Kadosia - Gallos :
voir p. 36).

12-15. Pamphylie, Hélénopont, Arménie II, Cappadoce II : métropoles de


Sidè, Amaseia, Sébasteia, Tyana
A mesure qu'on avance dans les listes, il serait très difficile de les
accorder24, si le protocole initial (liste A) n'avait pas été aussi bien ordonné :
d'une part il observe le même ordre dans les préséances des métropolites

22. C'est une note concernant cette ville qui sert en grande partie à dater la compila
tion de Basile de Jalimbana : voir p. 15, note 10.
23. Comme ville de garnison, Mélagina (Malagina) joua un certain rôle entre le concile
avorté de 786 et celui de 787 : Mansi 12, 991e.
24. Les variantes concernant Etenna ont leur pendant dans les Notitiae : Parthey,
p. 347, sous Έτταίνης ; la forme Γέμων (dans F 191) n'est cependant qu'une faute d'édi
tion; il doit en être de même pour Zèla : Σήλων Α, Ζάλων D.
40 J. DARROUZES

Siège Titulaire A Β C D Ε
(12. Sidè)
Aspendos Léon 151 203 202 193
Etenna Jean 152 156 202 201 191
Orymna Etienne 341 266

(13. Amas eia)


Amisos Léon 153 337 194
Zèla Constantin 154 157 204 203
Zalichos Jean 155 257 207 206
Sinopè Grégoire 156 158 205 204
Andrapa Théodore 206 205

(14. Sébasteia : métropolite absent)


Nikopolis Anô Georges 157 — — — —

(15. Tyana)
Sasima Constantin 158 159 208 — 192

et celles des suffragants et d'autre part cet ordre concorde avec celui des
Notitiae de l'époque (Epiphane, Nicéphore), à condition de tenir compte
de quelques absences : par exemple, à ce niveau, celle des métropolites
de Sébasteia et de Mélitènè. Au sujet de la Pamphylie, on a remarqué
l'ascension de Sylaion vers le rang des métropoles (voir p. 16). L'inci
dence de cette ascension, parmi les suffragants, n'est peut-être pas négli
geable : Orymna que je rattache à Sidè d'après la Notitia (Epiphane,
193 = Nicéphore, Notitia 8, 266), passe, dans F 266, en Pamphylie seconde
(Pergè). Il doit exister un problème territorial concernant la répartition
des évêchés entre ces métropoles ; sans doute Orymna n'est cité que deux
fois (arrivée tardive ?), mais quel empêchement interdit à l'évêque de se
joindre à sa province officielle ?
Il faut relever les mentions de Zalichos pour comprendre la suite.
A 155 : Μαριανου τοποτηρητου Ζαλίχου ; Β 257 : 'Ανδρόνικος πρεσβύτερος
και εκ προσώπου Λεοντοπόλεως, ήτοι Ζαλίχου ; D 204 : 'Ανδρόνικος πρ.
και εκ πρ. 'Ιωάννου έπ. Ζαλίχου ; Ε 203 : Κώνστα επισκόπου Ζαλίχων.
L'accord des deux listes indépendantes BD fait donner la préférence à
Andronic comme légat et à Jean comme évêque. En effet, le nom de
Konstas donné par Ε est une contamination évidente avec Constantin
de Zèla. Le nom de Marianos en A ne provient pas d'une confusion
semblable, puisque l'homonyme le plus proche, Marianos, topotérète de
Théodore d 'Andrapa, ne figure pas dans les listes AB ; on peut imaginer
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 41

que ce Marianos, après l'arrivée du légat Andronic, reçut le mandat de


représenter un autre évêque de la même province25.
Le problème de la représentation de l'Arménie seconde est encore plus
compliqué, parce que le métropolite n'a même pas envoyé de légat et que
l'évêché de Nikopolis entraîne une confusion avec l'archevêché homonyme
de Thrace, aggravée par la confusion facile entre Grégoire et Georges;
il faut confronter les différentes mentions des deux sièges, auxquelles on
ajoutera celles du siège de Koloneia qui provoquent une nouvelle confusion.
A 52 : Grégoire prêtre et topotérète de Nikopolis
A 157 : Georges évêque de Nikopolis "Ανω (latin : superioris)
Β 58 Grégoire prêtre et tenant lieu de l'év. de Nikopolis
Β 243 X... et topotérète de Nikopolis
Β 244 X... et topotérète de Koloneia
D 67 Grégoire prêtre et ék prosôpou de Nicétas év. de Koloneia
D 71 Jean prêtre et ék prosôpou de Nicétas év. de Koloneia
Ε 66 Grégoire prêtre et ék prosôpou de Nikopolis 'Αρμενίας δευτέρας
Ε 71 Jean prêtre et topotérète de Koloneia
F 65 Jean prêtre et ék prosôpou du trône de Koloneia
F 69 Grégoire prêtre et topotérète du trône de Nikopolis
Dans ce tableau, le témoignage de A montre son isolement mais aussi
sa valeur, puisque la place des noms exclut toute contamination, tandis
que la différence des noms et des titres distingue les personnes ; Koloneia
ne figure pas dans cette liste. Il n'y a ensuite aucune difficulté à reconnaître,
au niveau des archevêchés, le même topotérète Grégoire en Β 58, F 69,
puis en D 67 et Ε 66, après correction. En D 67, le copiste est passé de
Νικοπόλεως à Νικήτα et supprime donc l'archevêché de Nikopolis en
donnant deux topotérètes à l'évêque (= archevêque) de Koloneia; comme
cette liste est la seule à mentionner le nom de l'évêque, celui-ci reste
douteux. En Ε 66, il faut certainement supprimer l'indication de l'Arménie
seconde, puisqu'il s'agit de Nikopolis, archevêché de Thrace. En Β 243
et 244, la succession des deux sièges rappelle le voisinage des deux noms
dans les listes DEF, de même que le titre du personnage (et topotérète)
permet de suppléer pour Nikopolis Grégoire prêtre, et pour Koloneia
Jean prêtre. Β 243 apparaît donc comme un doublet de Β 58.

25. Smyrne paraît aussi avoir eu deux délégués : voir p. 19. Ces changements n'ont pas
le même sens pour un nom d'évêque ; si on admet que le titulaire du siège n'a pas changé
pendant le concile, le changement provient d'une erreur.
42 J. DARROUZÈS

Le nom de Nikopolis d'En-Haut, que nous n'avons pas rencontré


ailleurs, pourrait s'expliquer par l'histoire même de Nikopolis : détruite
par un tremblement de terre en 499, elle fut reconstruite sur les ruines
de la ville romaine par Justinien. La nouvelle ville occupait vraisembla
blement la terrasse supérieure où se dresse le village turc de Purkh, reconnu
par Franz Cumont26. Les rapports entre Nikopolis et Koloneia pourraient
expliquer la faute de la liste Ε (66), du moins en partie, car le scribe ne
devait pas ignorer l'archevêché homonyme de Thrace; c'est le voisinage
de Koloneia27 dans la liste des archevêchés qui entraîne l'addition d'Arménie
seconde, peut-être aussi l'erreur concernant Hérakleioupolis (E 82).

16-18. Paphlagonie, Honorias et Pont : métropoles de Gangrai,


Klaudioupolis et Néokaisareia

Siège Titulaire A Β D Ε F
(16. Gangrai)
Amastris Grégoire 159 103 209 207 —
Iounopolis Hérakleios 160 106 210 208 195
Dadybra Nicétas 161 160 211 209 197
Sora Théophane 162 104 212 210 196
(17. Klaudioupolis)
Prousias Théophile 163 161 214 212 201
Krateia Constantin 164 164 215 213 200
Adrianoupolis Nicétas 165 162 — 214 199
Hérakleia P. Jean 166 163 213 211 198
Tios Michel 181 — 338 202
(18. Néokaisareia)
Komana Théodore 167 — 218 217 203
Rhyzaion Nicétas 168 165 216 215 206
Polémonion Constantin — — 217 216 205
Kérasous Jean — — 219 218 204

Les suffragants de la Paphlagonie et de l'Honorias sont les mêmes, au


complet, que dans les Notitiae : Epiphane 230-233, 235-239; Nicéphore
(Notifia 8) 307-310, 313-317. A part Michel de Tios, les autres noms ne
posent pas de problème ; la mention du topotérète Sabas n'est pas incomp
atible, en Β 181, avec l'arrivée de l'évêque Michel (E 338) qui signe

26. F. et E. Cumont, Voyage d'exploration archéologique dans le Pont et la Petite


Arménie (Studia Pontica, II), Bruxelles 1906, p. 308-309.
27. La notice liturgique sur Jean de Koloneia pourrait aussi susciter une réminiscence :
Syn. CP (7 déc), H. Delehaye, col. 286.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 43

ensuite avec ses collègues (F 202) ; mais ce passage de la liste Β n'est pas
très sûr.
Les listes DEF subissent en cet endroit des accidents de transmission
du texte. En raison de l'accord continu entre D et E, leurs divergences
proviennent d'omissions : Nicétas d'Adrianoupolis et (Michel) de Tios
ont dû être sautés par un copiste. Dans Ε 210-212, la collation du manusc
rit V de Gelzer comble la lacune survenue dans le grec (saut de Théo-
phane à Théophile) :
Théophane <de Sora, Jean d'Hérakleia, Théophile} de Prousa.
Dans F, où nous avons rétabli le grec d'après le même manuscrit (du
n° 176 à 200) le saut se produit de Nicétas à Nicétas, F 197-199 :
Nicétas <de Dadybra, Jean d'Hérakleia, Nicétas} d'Adrianoi.
Le fait que la version latine a reclassé Nicétas Cladibrensis (même forme
dans le latin E) avant Arkadia28 indique que cette erreur est ancienne
et que le manuscrit V mérite la plus grande attention.
Dans le diocèse du Pont le groupe homogène attesté à la fin du concile
(DEF) ne comprend pas Trébizonde (voir Epiphane, 241 = Nicéphore,
320), mais ajoute Rhoizaion (Rhizaion, Rhyzaion) à la liste des Notitiae.
La liste F (29) montre que l'évêque Christophore de Phasis peut prendre
le titre de Trébizonde. Cette titulature reste à vérifier par l'édition critique,
mais la Notifia de Nicéphore, qui inscrit deux fois Trébizonde (82 : arche
vêché, 320 : suffragant), témoigne aussi de l'ascension de la ville qui sera
élevée au rang de métropole durant le IXe siècle.

19-20. Galatie II et Lycie : métropoles de Pisinous et Myra

Les deux groupes montrent une cohésion remarquable et une assiduité


exemplaire, bien que les métropolites aient été mis en suspicion au début
du concile ; la cohésion des suffragants indique peut-être qu'ils n'ont pas
suivi leurs chefs, mais elle peut signifier aussi bien qu'ils les ont soutenus
en corps pour obtenir leur réintégration.
En Galatie seconde, Amorion, dont l'évêque était suspect, se détache
de sa province au moins comme archevêque. La Notitia de Nicéphore
{Notifia 8, 81 et 326) cite la ville deux fois, comme Trébizonde.

28. C'est-à-dire entre F 175 et F 176 de notre liste. Dans la version latine de F, il doit
exister un rapport entre le reclassement de Nicétas Cladibrensis et celui de Theophanes
Lebedi absent également dans le grec et situé par le latin entre F 58 et F 59, trop haut pour
un évêché d'Asie. L'intervalle qui concerne Dadybra (de 175 à 198) est égal à celui qui
concerne Lébédos (59 à 81 : début de l'Asie dans la liste F) ; cette répétition laisse supposer
un défaut ancien à distance égale ou parallèle.
44 J. DARROUZES

Siège Titulaire A Β D Ε F
(19. Pisinous)
Klanéos Nicéphore 169 166 220 219 207
Troknada Léon 170 167 221 220 208
(20. Myra)
Korydalla Léon 171 — 228 227 214
Patara Anastase 172 168 225 224 —
Nissa Georges 173 169 226 225 210
Araxos Etienne 174 — 233 232 218
Pinnara Théodore 175 170 223 222 209
Sidyma Nicodème 176 171 229 228 216
Oiniandos Georges 177 172 234 233 219
Kandiba Constantin 178 173 227 226 213
Zènonopolis Staurakios 179 174 236 235 221
Limyra Léon 180 175 230 229 220
Kaunos Etienne 181 176 224 223 211
Tlos Constantin 182 177 231 230 212
Komba Constantin 183 178 235 234 222
Orykanda Pierre t. 184 179 232 231 215
Phasélis Jean t. 185 180 222 221 217

La liste A semble avoir adopté un ordre hiérarchique en plaçant les


topotérètes à la fin pour la province de Lycie, comme elle le fait aussi
pour l'Asie; ce doit être un ordre d'ancienneté dans l'ordination, car il
ne correspond pas à l'ordre des Notitiae, où ce critère ne pouvait jouer.
Mais les autres listes ne confirment pas l'autorité de cet ordre initial ;
la séquence des noms atteste plusieurs fois la formation de trois groupes
indépendants : AB, DE, F. C'est à l'occasion de l'examen de cette liste
de Lycie que Ramsay attribue à Hiéroklès un emploi des sources ecclé
siastiques qui a paru très exagéré à Honigmann29. Au sujet des toponymes
de Lycie, on constate surtout la difficulté de retrouver la forme première.
Ce n'est pas l'édition30 qui en est la seule responsable, bien que les termi
naisons de génitif y soient souvent résolues de manière contradictoire ;
ainsi Arykanda se lit : Όρικάνδων AE, -Sou F, -δης D, Τρκανών Β ; de
même il faut retrouver Kaunos à travers Καύνων AB, Κανούας D, Κάμνου

29. Ramsay, p. 424-425; cf. Ε. Honigmann, Le Synekdèmos d' Hiéroklès, Bruxelles


1939, p. 3.
30. L'édition est responsable sans doute de la transcription de finales (Κλανέων AB,
Άράξων Α, Σιδύμου Β), probablement de l'omission en Ε 229-230 : Λέων έπ. <Λιμύ-
ρων Κωνσταντίνος έπ.> Τλών. Mais devant une suite comme Ούνιάνδου (Α), Ούνιάνδων
(Β), Οίνιάνδου (D), Ύνιάνδου (Ε), Ύνιάνδου (F) on s'aperçoit que les copies manuscrites
doivent poser des problèmes complexes.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 45

EF. Certains noms ont pu évoluer à l'époque byzantine, mais non jusqu'à
ces déformations.

21. Carie : métropole de Stauroupolis

La liste de Carie présente dans A la même disposition que pour la


province précédente, avec les topotérètes en queue de liste. Par exception,
la liste F garde exactement le même ordre que A, tandis que les listes DE
conservent des unités géographiques (en partant de l'ouest : Kibyra,
Tabai, Néapolis), qui ne contredisent pas l'ordre de A. Ces affinités
régionales jouent certainement un rôle plus important que l'ordre hiérar
chique des personnes ou des cités, souvent indiscernable, surtout en ce
qui concerne les dates d'ordination des évêques. Par exception, la liste A
a répété en tête des suffragants le nom du topotérète de la métropole de
Carie : celle-ci avait pris nom de Stauroupolis pour couvrir le nom ancien
d'Aphrodisias ; mais le nom de la province, dans la titulature, a toujours
concurrencé le nom de la ville31 de façon plus régulière ou plus fréquente
que dans les autres métropoles.
A part une petite lacune dans la liste Ε (245, rétabli grâce au latin et
au manuscrit V de Gelzer) et les variantes d'orthographe, le texte n'a
souffert qu'à la fin de la liste F, où apparaît un désaccord entre le grec
et le latin, qui est lui-même défectueux : F 234, Nicetas episcopus. Il n'y a

Siège Titulaire A Β D Ε F
Karia Théophylacte t. 186
Kibyra Grégoire 187 182 237 236 223
Tabai Basile 188 183 238 237 224
Néapolis Dorothée 189 184 239 238 225
Alabanda Constantin 190 — 240 239 226
Hérakleia L. Grégoire 191 185 244 243 227
lassos David 192 186 241 240 228
Mylassa Grégoire 193 187 242 241 229
Bargylia Serge 194 188 243 242 230
Mindos Jean 195 189 245 244 231
Stadeia Staurakios 196 190 246 245 232
Stratonikeia Grégoire 197 191 247 246 233
Hyllarima Anthime 198 — — — —
— —
.

Amyzon Théophylacte t. 199 — —


Halikarnassos Nicétas t. 200 259 248 247 234
Kéramos Marianos t. 201 — — — 235

31. V. Laurent, Le Corpus des sceaux de l'empire byzantin, V, 1, Paris 1963, p. 377-378.
46 J. DARROUZÈS

aucun risque à rétablir par conjecture la concordance avec les autres


listes :
234 Νικήτας ανάξιος πρεσβύτερος και υποψήφιος < Αλικαρνασσού >
235 Μαυριανός <άνάξιος πρεσβύτερος και ύποψήφιος> Κεράμου
236 <Παυλος> ανάξιος επίσκοπος πόλεως Άκμωνείας.
Un double saut du même au même fait monter Kéramos en 234 et
Akmoneia en 235. Mais il résulte clairement du témoignage des autres
listes que Nicétas diacre (BDF), élu évêque, est déjà ordonné prêtre
pendant le concile ; Maurianos doit être dans la même situation par rapport
au siège de Kéramos, mais la liste A n'a pas donné son titre d'ordination
(diacre ou prêtre).
Au sujet de Stadia (Stadeia), un évêché quasi inconnu32, le Vatican.
Ottobon. 27 (f. 199V) ajoute της Κνίδου au nom de cette ville, qui s'identifie
donc à l'ancien évêché de Knidos, représenté au concile de Chalcédoine.

22. Phrygie (Pacatiana) : métropole de Laodikeia


Le partage de la Phrygie en deux métropoles au cours du Ve siècle
entraîna par la suite diverses péripéties. Entre la Notitia d'Epiphane et
celle de Léon subsiste une différence de cinq évêchés et la différence est
plus élevée si on tient compte des variantes de nom entre les deux. Ici,

Siège Titulaire A Β D Ε F
Chonai Dosithée ? 202 192 266 263 241
Chairétopa Michel 203 193 249 248 246
Oualentia Pantoléon 204 194 250 249 245
Pelta(i) Georges 205 195 251 250 242
Atanassos Christophore 206 196 252 251 —
Euméneia Léon 207 197 253 252 239
Akmoneia Paul 208 198 256 253 236
Timénouthèrai Grégoire 209 199 257 254 247
Traïanoupolis Philippe ? 210 200 254 255 240
Alé(os ?) Léon 211 201 255 256 237
Lounda Nicéphore 212 202 258 257 —
Appia Georges 213 203 259 258 243
Siblia Jean — 220 260 259 244
Trapézoupolis Zacharias — 232 261 260 238
Sébastè Léon — 258 262 261 —
Kidyssos André — — 265 262 —

32. Je n'ai pas trouvé mention de Stadeia dans l'ouvrage de L. Robert qui décrit prin
cipalement le plateau ouest de la Carie ; si une source permet d'expliquer l'origine du nom
de Stadeia, elle doit être encore peu connue.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 47

c'est seulement la liste Ε qui donne tous les noms en suite ininterrompue,
en changeant seulement le rang de Chonai par rapport à AB. Les quatre
derniers, absents dans A, pourraient être des suspects réadmis comme
leur métropolite après une profession de foi ; le concile ne donne pas
cependant de précisions sur l'attitude des suffragants à l'ouverture de
l'assemblée. A part les quatre derniers, les autres évêchés paraissent rangés
dans un ordre géographique du sud vers le nord, avec Euméneia et Akmo-
neia au centre, l'évêché d'Appia (le plus éloigné de Laodicée) se trouvant
en queue. La place variable de Chonai, qui correspond à un groupement
fréquent des listes (AB, DE, F), n'indique rien sur la situation de la ville
dans la métropole du point de vue administratif; elle devint archevêché
(Léon, 87), mais AB la laissent dans son cadre régional.
L'itinéraire de Hiéroklès a servi de point de départ pour l'identifica
tion de Valentia (Oualentia), dont le nom n'a pas été admis par les Notitiae.
L'ordre des listes, en 787, invite à chercher l'évêché dans la même région
que Sanaos, près du lac d'Anaua (Aci göl). Mais Sanaos ne fut pas un
évêché, à la différence de Synaos-Ankyra : Epiphane, 322 = Nicéphore,
406 = Basile de Jalimbana, 355. Il semble probable que la Notitia de Léon
admet un doublet en plaçant un Synaos sous Laodicée, puis Ankyra et
Synaos sous Hiérapolis : Léon, 388, 619-620; rien n'indique que ce Synaos
pourrait être Sanaos-Valentia33. Kérétapa appartient à la même région
de la province, mais dans son cas, le nom romain de Diokaisareia qui
semble désigner la même ville n'est pas utilisé pour l'évêché. L'identifi
cation du site n'entraîne pas nécessairement l'identité de deux toponymes,
quand la paire peut être dissociée34. Un toponyme turc Kayser peut
conserver aussi le nom de Diokaisareia sans livrer le site de Kérétapa.
Le cas d'Alia-Alina est probablement différent; l'identification proposée
par Honigmann35 repose sur une forme grecque du nom qui n'est pas
sûre, car les listes donnent ici un radical Aie-, non Alin- ; celui-ci n'est

33. L'identification proposée par Ramsay vaut pour Sanaos, comme l'a montré plus
récemment Robert, Villes, p. 338-340 ; n'ayant pas lu l'article où ce dernier a exposé ses
preuves {Anatolia 4, 1959), j'ignore s'il prend position au sujet du doublet Synaos de la
Notitia.
34. Robert, Villes, p. 105-121, 318-338. Il y a de bonnes raisons d'identifier Kérétapa-
Diokaisareia dans la plaine de Karayiik avec un toponyme persistant, Kaysar-Kayser ;
Kayadibi indiqué par Ramsay (plus a l'ouest) n'est pas le seul site urbain à envisager ;
bien que rien n'oblige à séparer les deux noms, une dissociation reste possible. Cet exemple
montre que l'emploi de ήτοι a son importance pour une identification, car on ne relève
pas dans les listes d'évêchés une équivalence concernant Kérétapa (Chairétopa) ou
Valentia (Oualentia).
35. Byz. 10, 1935, p. 643-645.
48 J. DARROUZÈS

même pas certain dans les Notitiae, si bien que le rapprochement avec
un Alin viran (ruines d'Alin) perd son point d'appui36.
Naturellement la forme des noms utilisée à la date du concile n'est pas
nécessairement la vraie. Kérétapa est suffisamment attesté pour prouver
que la forme adoptée ici par toutes les listes est le fruit d'une recomposition
étymologique : Χαφέτοπα37. Les noms difficiles comme Kidyessos n'arrivent
pas à trouver la forme correcte, qui a pu évoluer ; dans les deux citations
du concile, la finale est estropiée et les Notitiae proposent toute la variété
des iotacismes en omettant aussi Y epsilon : Κΐ,δυσ-, Κιδισ-, Κηδισ-
(Parthey, p. 355), plus ici Κισησ-. Pas une fois on ne trouve Πελτών ;
Χωνών une seule fois, mais avec doute. Le plus difficile est de déterminer,
dans une édition sans apparat réel, ce qui revient à l'éditeur et ce qui
correspond à l'usage du temps, et dans quelle mesure les pièces administrat
ives conservent l'usage local.
Parmi les noms d'évêques deux variantes sont à relever. Traïanoupolis
(AB = Tranoupolis DEF) a pour évêque Léon (AB) ou Philippe (DEF) ;
on préférera Philippe parce que Léon doit s'introduire par contamination
entre Léon d'Euméneia et Léon d'Aléos (Alia). L'évêque de Chonai est
ou bien Théodose (AB), ou bien Dosithée (DEF) ; la confusion de ces
deux noms n'est pas courante, mais le groupe DEF a toujours l'avantage
parce qu'il correspond à deux signatures indépendantes (D et F) et à un
protocole. Malheureusement on ne peut appliquer ce critère très simple
à la solution de toutes les difficultés venues de l'édition.
Le désaccord inhabituel entre D et Ε doit provenir d'un déplacement
de noms accidentel, qui brouille la distinction avec la province précédente
(D 266, Chonai, vient après Nakoleia) et avec la province suivante (voir
Amblada, D 278 et Ε 276). Dans la liste F, la succession des nos 253-257
du texte latin est confirmée au moins par un manuscrit grec, la collation
de V par Gelzer. Certains noms ne retrouvent nulle part la forme correcte
ou classique, à cause de la complexité de la forme (Prymnèssos, Kinna-
boros)38, ou par suite de fautes habituelles : chute de la lettre initiale
dans <St>ektorion, ou difficulté dans la finale du génitif dans Otrous
(A donne Ότρών, les autres "Οτρου ou "Οστρου).

36. Même comme toponyme turc, le nom Alinveren est moins significatif que ne le
pensait Honigmann : cf. Robert, Villes, p. 431, note 3.
37. De même l'accord orthographique sur Τιμενουθήρων peut dépendre d'une fausse
étymologie concernant Téménothyrai ; la confusion est inverse dans Hadrianouthèrai
(voir p. 33 n. 8).
38. La variante concernant Prymnèssos (Προ- AB, Πρυ- DE) se rencontre au concile
de Chalcédoine ; celle de Κινναβώρου (-Βάρεως DEF) semble plutôt une faute d'écriture.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 49

23. Phrygie (Salutaria) : métropole de Synada


La liste A renvoie en finale les légats, ou topotérètes. Dans un territoire
aussi tourmenté que celui de cette métropole, il est difficile de déterminer
un ordre précis ; mais dans la liste A, si on excepte les sièges avec légats
(A 223-225), subsiste un ordre du sud vers le nord, d'Eukarpia à Midaeion
(cf. Hiéroklès, 6768-6783). C'est un ordre qui se disloque dans les autres listes.

Siège Titulaire A Β D Ε F
Eukarpia Constantin 214 204 264 268 252
Hiérapolis Michel 215 205 271 269 253
Nakoleia Nicétas 216 109 268 265 249
Prymnèssos Christophore 217 206 275 274 —
Phyteia Nicolas 218 207 272 271 259
Kinnaboros Théophylacte 219 208 273 272 256
Augoustoupolis Nicétas 220 209 276 275 255
Kottyaeion Constantin 221 210 267 264 250
Midaeion Georges 222 211 277 278 248
Dokimion Léon — 212 269 266 251
Mèros Damianos — 213 274 273 254
Ipsos Théophylacte t. 223 214 263 267 258
Otrous Etienne t. 224 215 279 277 260
<St>ektorion Jean t. 225 216 270 270 —
Polybotos Grégoire t. — — 280 279 257

Les quatre suppléants reçoivent une titulature curieuse. Dès l'entrée


au concile, les deux topotérètes de Stektorion et d'Otrous prennent le
titre d'ura^cptoç (A 224-225), puis comme leurs confrères d'Ipsos et de
Polybotos, ils sont prêtres et ék prosôpou (BDEF, avec variante : topo-
térète en Β et F) ; le délégué d 'Ipsos, économe (AB), est ensuite prêtre
(DEF). Ces variantes sont dans la ligne habituelle de la tradition diverse
des trois groupes AB, DE, F ; par exception, A se montre ici plus précis
qu'en d'autres endroits pour les titres des clercs. Rien n'empêchait un
prêtre, en province surtout, d'être économe diocésain. Il est surprenant
que le titre d'hypopsèphios (évêque élu) cède la place à celui de prêtre ;
mais il est possible que ces élus ne soient que diacres au début du concile,
comme il ressort de la titulature de Nicétas diacre (A 200), qui devient
prêtre hypopsèphios (F 234).

24-25. Lycaonie et Pisidie : métropoles d'Ikonion et Antiocheia


La délégation de la Lycaonie est très faible : deux évêques seulement
sur quatorze ou quinze (Epiphane, 363-376 ; Nicéphore, 450-464) ; la
position personnelle du métropolite, un des opposants du début du concile,
autant que l'éloignement de la province explique cette abstention.
50 J. DARROUZÈS

Siège Titulaire A Β D Ε F
(24. Ikonion)
Amblada Constantin 226 217 278 276 261
Perta Epiphane 227 218 — 339 262
(25. Antiocheia P.)
Philomèlion Sisinnios 228 219 281 280 264
Pappa Michel 229 221 282 281 263
Tymbriada Jean — — — 504 265
Sagalassos Jean 230 222 287 286 —
Apameia K. Sisinnios 231 223 283 282 —
Konata Constantin 232 224 284 283 —
Adada Nicéphore 233 — 285 284 —
Tityassos Pierre 234 — 286 285 —
Baris Léon 235 — 288 287 —
Séleukeia P. Pierre 236 — 289 288 —
Sozopolis Léon t. 237 225 — — —

La délégation de Pisidie comprend les deux tiers des évêchés, très diminués
en Β et F. L'ordre de ADE est le même, sauf pour Sagalassos ; on ne peut
en tirer aucun renseignement certain. Deux villes ont leur nom très malt
raité, surtout Tityassos, selon l'orthographe de Hiéroklès, difficile à
retrouver dans les trois mentions. Ramsay (Asia Minor, p. 388) cite la
forme Petrasi, d'après la version latine du concile par Longolius ; cette
forme aberrante combine le nom de l'évêque (Pierre) avec celui de la ville.

26-27. Pamphylie (II) et Cappadoce (III) : métropoles de Pergè et


Mokissos

L'état des évêchés de Pamphylie dénote une grande confusion. Déjà


Sylaion se détache et se range pendant le concile avec les métropoles à
quelques rangs en-dessous de Pergè. En AB, plus de la moitié des évêques
sont absents ou s'abstiennent pour des raisons inconnues. Ensuite, ils
se divisent en deux groupes ; le second, Eudokias-Adrianè, se place après
les évêques d'Andrinople (DE), après les évêques des Cyclades (F). Ces
divisions s'affirment dans deux listes de signature (DF) et dans un protocole
intermédiaire (E). La cause de ces variations, qui ne dépend pas non plus
de la situation géographique, est impossible à apercevoir. En effet les deux
suffragants de Mokissos, qui n'ont rien de commun avec la Pamphylie,
s'intercalent aussi entre les deux groupes.
On relèvera la forme Μαγύδων (Magyda, neutre) qui se distingue de
la forme Magydos attestée par Hiéroklès et les Notitiae ; mais il est difficile
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 51

Siège Titulaire A Β D Ε F
(26. Pergè)
Magyda Marianos 238 226 291 290 268
Attaleia Paul 239 — — — —
Phogla Nicéphore 240 227 290 289 267
Andida Léon — 228 292 291 269
Eudokias Calliste — — 303 302 277
Lagina Constantin — — 304 303 279
Korydala Jean — 260 305 304 281
Kremma Théodore — 261 306 305 278
Adrianè Constantin — 262 307 306 280
(27. Mokissos)
Parnassos Etienne — — 293 292 270
Doara Bardanès — 256 294 293 —

de se prononcer uniquement d'après une finale de génitif. Ce doit être


aussi la finale qui trouble la transcription de Lagina : Λάγνων, lire
Λαγ(ί)νων. Il est probable qu'il ne faut pas corriger Phogla; la confusion
même entre Φόγλων et Φλόγων indique l'importance de la consonne
initiale ; les Notitiae donne Πούγλων, mais l'alternance du pi et du phi
se retrouve en d'autres noms : Pygéla/Phygéla.

28. ISAURIE : MÉTROPOLE DE SÉLEUKEIA


Dans la liste A, la métropole d'Isaurie clôt la liste des suffragants qui
se trouvaient présents à la séance d'ouverture du concile. Par rapport
aux listes suivantes, le premier protocole ne cite pas les suffragants de
Mokissos, Andrinople, Rhodes, Hiérapolis. Dans la liste des métropoles
les changements de rang se produisent en A par l'exclusion temporaire

Siège Titulaire A Β D Ε F
Sibyla Léonce 241 238 319 318 294
Prakana Manzon 242 229 311 310 290
Germanikoupolis Théodore 243 230 316 315 —
Kélentéris Eustathe 244 231 312 311 291
Sykè Sisinnios 245 233 317 316 —
Kardabounda Zacharias 246 234 313 312 296
Mousbada Sisinnios 247 235 314 313 292
Lamos Eustathe 248 236 315 314 293
Zènonolis Théophylacte 249 — — — —
Dalisandos Constantin 250 — 318 317
Lauzanda Anastase 251 — — —
Arkanda Macaire 252 — —
Philadelpheia Etienne — 237 320 319 295
52 J. DARROUZÈS

de Rhodes et de Hiérapolis, en DE par le rang supérieur de Mokissos


et inférieur de Séleukeia, en F par le déplacement de Mokissos et d'Andri-
nople. Dans la liste des suffragants, la situation semble plus confuse en
raison du partage de la Pamphylie (Pergè) en deux groupes39, mais il
apparaît aussi que les évêchés dans la même liste ne suivent pas exactement
le rang de leur métropole.

A (228-fin) Β (219-fin) D (= E) (281-330) F (264-301)


Antiocheia P. Antiocheia P. Antiocheia P. Antiocheia P.
Pergè Pergè (a) Pergè (a) Pergè (a)
Séleukeia Séleukeia Mokissos Mokissos
Adrianoupolis Adrianoupolis Rhodos
Rhodos Pergè (b) Pergè (b)
Mokissos Rhodos Adrianoupolis
Pergè (b) Séleukeia Séleukeia
Hiérapolis Hiérapolis

A cause des omissions (AB), ou des additions (EF), la liste D serait


donc la seule à se terminer par les suffragants de la trente-troisième métro
poledes Notitiae (Epiphane, Nicéphore) ; mais le caractère occasionnel
des omissions et des additions confirme l'impression que du côté des
métropoles comme du côté des suffragants c'est Hiérapolis qui était
considérée en 787 comme fin de liste.
Les Notitiae n'enregistrent pas franchement l'annexion au patriarcat
de Constantinople de la province d'Isaurie, rattachée à Antioche depuis
l'origine. Représentée d'abord par les archevêchés de Léontopolis et de
Kotrada dans la liste administrative (Epiphane, 47 et 68), l'Isaurie donne
lieu à des mentions contradictoires : d'une part elle est dite annexée avec
24 villes (Basile de Jalimbana, 529 : note), d'autre part cette métropole
a perdu ses suffragants (Notitia 3, 451). La Notitia de Léon lui donne
le titre Séleukeia de Pamphylie et lui accorde 22 villes : Léon, 497-518;
par rapport à Mokissos et Hiérapolis, son rang est alors équivalent à
celui du concile de 787. J'ai dit au sujet de la métropole que son rang
antérieur dans les listes œcuméniques ne permet pas de comparer son
traitement avec celui des Occidentaux, en 787 ; tandis que ceux-ci sont
déclassés au début du Xe siècle par rapport aux préséances de 787, Séleukeia

39. Je néglige un autre partage en deux groupes, celui des Cyclades (Rhodes) : D 308-
310, 322-323 = Ε 307-309, 325-326 = F 271-276 (où Samos, isolée en finale Ε 342,
a été reclassée exactement). Ce désordre en finale est donc plus accentué en DE que dans la
liste F.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 53

et ses suffragants se maintiennent à un niveau relativement constant40,


de sorte que le déséquilibre entre la situation antérieure et postérieure
est imperceptible en 787.
Les variantes inévitables concernent les finales de noms (Lamos-Lama),
peut-être la prononciation (Mosbada-Mousbada) ; ce sont en général des
fautes communes : Sibyla (iotacisme et redoublement de la consonne),
Kélendéris = Bélendéris en A41. L'équivalence Prakana ήτοι Diokaisareia
est intéressante, parce que l'ancien nom de Prakana, peu attesté hors du
concile, subsiste au xne siècle42. On manque de renseignements sur Sykè
et Kardabounda. La liste A s'achève par la mention d'Arkanda, qui est
un hapax ; la localité ne semble pas attestée, ni en Isaurie, ni ailleurs.
Le nom le plus rapproché est celui d'Arakanda (Orykanda au concile :
A 184, F 215), la ville de Lycie représentée par le topotérète Pierre. Il
ne serait pas impossible que l'évêque Macaire soit l'évêque de la même
ville, qui laisse le rôle actif à son légat, mais cela implique qu'il y a un
doublet dans la liste A, ou un rejet inhabituel. Il semble que Kinnamos
cite la ville de Laranda sous le ηοπι'Αράνδης πόλεως43 ; le même rappro
chement peut être envisagé pour Arkanda, en raison surtout du voisinage
entre Laranda et l'Isaurie. On constate en effet pour Dalisandos, rattaché
à l'Isaurie, que la même Notitia peut l'inscrire en Pamphylie et en Isaurie :
Léon, 248 et 510 (cf. Néa taktika, 1359 et 1612). Ce n'est probablement
qu'un doublet, mais qui s'explique par le voisinage des provinces ; en
787, Laranda aurait pu se joindre à l'Isaurie. L'hypothèse reste fragile
en raison de la précision habituelle de la liste A et de la difficulté que
poserait le passage de Lar- à Ark(anda).

29. Cyclades : métropole de Rhodos


Les évêques des Cyclades, dont le métropolite Léon était suspect, ne
figurent pas dans la liste A ; un seul paraît en B, mais en position curieuse
auprès de l'archevêché de Kios. La liste Β opère d'autres rapprochements
de même genre (Iounopolis-Ioulioupolis : Β 106-107), qui n'ont rien à

40. Voir p. 16.


41. La confusion du kappa et du bêta se produit souvent (cf. D 227, Κανδίκων, pour
Κανδίβων), mais ce n'est pas toujours une faute ancienne, ou antérieure aux éditions.
Au sujet de Sibyla, voir les remarques de Ramsay, p. 345 ; on fera remarquer seulement que
les diverses formes de Sibylla (Sibila, Sibèla) ne favorisent pas un rapprochement avec
Psèbila, Psibèla (Lycaonie).
42. Kinnamos : Bonn, p. 39 et 66 ; citation par Ramsay, p. 364.
43. Kinnamos : Bonn, p. 190 ; il s'agit du retour de Manuel Comnène : Ramsay, p. 382.
La confusion Laranda-Arkanda ne serait pas plus surprenante que plusieurs autres, par
chute de la lettre initiale : Stektorion-Ektorion, Gordoserba-Doserba, etc.
54 J. DARROUZES

Siège Titulaire Β D Ε F
Chios Théophile 49 308 307 271
Mèlos Galation — 309 308 274
Léros Serge — 310 309 272
Andros Constantin — 322 325 275
Tènos Eustathe — 323 326 276
Samos Hérakleios — — 342 273

voir avec l'administration. Le groupe des évêques dissocié en DE se reforme


dans la liste F, où Samos cité seulement par Ε 342 retrouve sa place. Il
est donc intéressant de vérifier en cet endroit le rapport de la liste F avec
la traduction de Longolius, qui est censée donner en cet endroit les signatures
de l'horos44. Contrairement à ce qu'on attendrait, cette traduction repro
duitexactement et avec les mêmes intervalles la liste E, qui est celle du
protocole de la septième session et non celle des signatures de l'horos.
Cette dépendance se vérifie d'un bout à l'autre, mais la solution du
problème dépend de l'édition critique. La place des Cyclades dans la
liste F se maintient dans l'intervalle voulu par les Notitiae de l'époque
(Epiphane, Nicéphore), entre Mokissos (métropole représentée uniquement
par Parnassos : F 270) et Hiérapolis.

30. HÉMIMONT : MÉTROPOLE D 'ADRIANOUPOLIS


D'après la comparaison des variantes, les formes Perbéris, Pamphylon
et Gariéla45 sont les mieux attestées en 787. Pour l'ordre des évêchés,
une concordance remarquable se maintient partout avec un seul dépla
cement, en F, de Skopélos et Gariéla. Les listes BDE placent l'Hémimont
avant les Cyclades, mais F conserve l'ordre d'Epiphane : 37 Rhodes,
38 Andrinople (cf. Nicéphore, 37-38).

Siège Titulaire Β D Ε F
Débeltos Eustrate 245 295 294 282
Sozopolis Euthyme 246 296 295 283
Boulgarophygon Théodore 247 297 296 284
Plotinoupolis Georges 248 298 297 285
Perbéris Basile 249 299 298 288
Pamphylon Michel 250 300 299 289
Skopélos Roubim 251 301 300 286
Gariéla Sisinnios 252 302 301 287

44. Mansi 13, 738D-739^.


45. Citons Περβεραίον D(E), -βέρεως DEF; Παμφύλου BF, -φίλου DE; Γαριέλων
D(E), -άδου Β -έλης F.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 55

La représentation de la Thrace (au sens large)46 au concile de 787 compren


ait les métropolites d'Héraclée (Europe) avec ses suffragants, de Traïanou-
polis (Rhodopes) et d'Andrinople (Hémimont) ; on ne reconnaît aucun
suffragant de Traïanoupolis, et le métropolite de Philippopoli (Thrace)
ne fait aucune apparition. Parmi les suffragants d'Andrinople un seul
nom reste inconnu : Perbéris, qui a dû disparaître en prenant une nouvelle
appellation. Plotinoupolis correspond très probablement à Didymoteichos.
Gariéla ne devait pas être très éloigné d'Hypsala (Kypséla, turc : Ipsala)
et fournit le point le plus méridional de la province, dont Débeltos représente
l'autre pôle. Après 787, le siège de Pamphylon, voisin de Charioupolis
(turc : Hairabolu), passe sous la juridiction d'Héraclée : Léon, 167 ; il n'est
mentionné ni dans la Notitia d'Epiphane ni dans celle de Nicéphore.
Un peu plus tard, dans la seule liste Ε (328), se présente Nicée de Thrace
qui correspond à F 114. Cette partie constitue un appendice qu'il faut
étudier à part.

31. Phrygie (Pacatiana II) : métropole de Hiérapolis


Les suffragants de Hiérapolis, comme ceux de Rhodes, absents dans la
liste A, partagent peut-être le sort de leurs métropolites traités en suspects
dans la première session ; le concile ne déclare rien à leur sujet, mais la
coïncidence est notable. Tous les absents de la liste A ne sont pas nécessa
irement des opposants, de même que les évêques présents au concile qui ne
figurent pas dans la liste F ; les raisons doivent être diverses.

Siège Titulaire Β D Ε F
Métalloupolis Eudoxios t. — 321 320 —
Kadoi Théodore 239 324 321 299
Tibérioupolis Michel 240 325 — —
Ankyra Constantin — 326 — 298
Azanoi Jean 241 327 — 300
Mosyna Théophylacte — 328 322 301
Dionysioupolis Basile 242 329 323 —
Synaos Etienne — 330 324 297

Le partage de la Phrygie Pacatiana (Kapatiana presque toujours dans


les textes byzantins), avec deux métropoles très proches l'une de l'autre
et un territoire étiré du sud vers le nord (nord-ouest), ne semble pas une
réussite du point de vue administratif. On se demande comment les évêchés

46. Le nom de Thrace est beaucoup plus vivant qu'Hémimont ; les villes d'Héraclée,
d'Andrinople, de Nicée sont dites de Thrace pour être distinguées des homonymes.
56 J. DARROUZÈS

du groupe nord comme Aizanoi, Ankyra, Synaos47 pouvaient entretenir


des relations fréquentes et régulières avec Hiérapolis ; de plus Timénou-
thyrai et Traïanoupolis, dépendant de Laodicée, coupent presque le terri
toire de Hiérapolis vers le centre. Les suffragants de Hiérapolis varient de
cinq (Epiphane, 458-462) à neuf (Léon, 615-623) : entre deux le nombre
a doublé, puisqu'Anastasioupolis (Epiphane, 460) disparaît. Ramsay pense
que Phoba (Léon, 618) correspond à Anastasioupolis ou Dionysioupolis,
omis dans la Notîtia de Léon ; mais ces villes ne sont pas bien identifiées,
en particulier Anastasioupolis, que Jones estime pouvoir situer à Pépouza48,
la célèbre cité des Montanistes. Pépouza était représentée au concile par le
monastère qui portait son nom49, mais elle n'a pas acquis de titre episco
pal. Il reste une zone peu explorée au centre de la province.

D. — FINALE DE LA LISTE Ε

Le parallélisme entre les listes D et Ε s'arrête naturellement à la fin


de la liste D qui correspond à Ε 324 ; après reclassement d'Andros et Tènos
(E 325-326) dans le groupe des Cyclades, que la liste disperse50, il reste
une série de dix-sept évêchés, Ε 327-343, dont il faut étudier la situation.
Le tableau comparatif montre clairement que c'est le rapport entre la liste
Ε et la liste F qui doit fournir l'explication. Les évêchés attestés par plus
de deux listes sont en effet déjà enregistrés à leur place normale, dans leur
province ; cependant la liste Β ne classe pas exactement Τιος et elle opère
un changement de nom qui explique aussi sa mention d'Arkadioupolis51.
Les doublets de la liste Ε (339 = 105, 332 = 82) impliquent aussi un change
mentdu nom de l'évêque ; il reste une dizaine de sièges communs à la liste
Ε et à la liste F.
Pour les sièges attestés uniquement par EF, la correspondance entre
l'ordre de la finale Ε et l'ordre de reclassement dans la province opéré
dans la liste F montre que cet appendice de la liste Ε suit un ordre hiérar-

47. Sur le dédoublement de Synaos, voir p. 47.


48. A. H. M. Jones, The Cities of the Eastern Roman Provinces, Oxford 1971, p. 72 et
394 ; le site de ces villes demande à être précisé : cf. Robert, Villes, p. 140.
49. Mansi 13, 154e; texte latin seulement, ajouté en marge : Euthymius hegumenus
Pepuzentium. La chute de ce nom dans le grec peut provenir du fait que l'higoumène
précédent se nomme aussi Euthyme et que le monastère suivant se nomme Ouzias (avec
un higoumène Antoine) ; le saut du même au même serait postérieur à la version d'Anas-
tase le Bibliothécaire.
50. Voir p. 52-53.
51. Voir p. 29.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 57

Ε (finale) A Β D Ε F Province
327 Dékatéra Jean — — — — — (Illyricum)
328 Nikaia Thr. — — — — 114 Europe
329 Lébédos 79 79 105 106 (59?) Asie
330 Lithoprosopon — -— — — 120 Europe
331 Arkadioupolis — 88 — — 104 Asie
332 Hérakleioupolis — — — 82 71 Arménie I
333 Métra — — — — 125 Europe
334 Philadelpheia 134 137 162 — 133 Lydie
335 Tralleis 135 138 163 — 145 Lydie
336 Lemnos — — — — 181 (Hellade)
337 Amisos 153 — — — 194 Hélénopont
338 Tios — (181) — — 202 Honorias
339 Perta 227 — — 262 Lycaonie
— 218
— — —
340 Tymbriada 265 Pisidie
341 Orymna — — — — 266 Pamphylie
342 Samos — — — — 273 Cyclades
343 Prainetos — — — ■ — 302 Bithynie

chique. A part Prainetos, déclassé des deux côtés comme appartenant à la


Bithynie, les autres évêchés regagnent dans la liste F la place qui leur convient
parmi les suffragants ; dans cette fin de protocole (E) la chancellerie a
tenu compte de la préséance de ces évêchés les uns par rapport aux autres
et le fait même que Prainetos reste déclassé en Ε et F confirme le caractère
exceptionnel de cette place. En remontant jusqu'à Hérakleioupolis (doublet
à éliminer en raison du classement correct parmi les archevêchés : Ε 82,
F 72)52, on constate que l'ordre de préséance des éparchies est respecté.
C'est dans le groupe de tête Ε 327-331 que naissent les difficultés.
La distinction d 'Arkadioupolis archevêché (Europe) et d 'Arkadioupolis
évêché (Asie) est correcte malgré l'échange des noms opéré par Β 38 et 88.
A ce niveau, Ε 331 atteint la deuxième métropole, et F 104 donne la vraie
place de cet évêché. Cela se confirme par l'identification facile de Lébédos,
où cependant le témoignage de la liste F est brouillé par un accident ; la
traduction latine 53 a intercalé Théophane de Lébédos entre les archevêchés

52. Sur Hérakleioupolis, voir p. 18. L'île de Lemnos, selon le classement de Hiéroklès,
appartenait à l 'Hellade ; elle est donc en place dans F 181. Dans la finale E, Lemnos vient
après les évêchés de Lydie (Sardes, la sixième métropole dans Epiphane) et se tient donc
aussi à son rang, celui de la Crète et de l'Hellade (voir p. 37).
53. Mansi 13, 384β : Apameia (58), Lébédos (59), Germia (60), Arkadioupolis (61),
etc. Du moment que le rang normal de Lébédos est assuré par les listes ABD, l'identif
icationne pose aucune difficulté ; mais il est possible que l'insertion de Lébédos dans la
liste grecque F (Vatican. Ottobon. 27) provienne d'une correction faite sur les autres listes.
Je n'ai pas inscrit Lébédos dans la liste générale F, parce que le passage reste à vérifier
pour l'édition critique.
58 J. DARROUZÈS

d'Apameia et de Germia (F 58-59) et précisément au-dessus de l'archevêché


d'Arkadioupolis (F 60) ; ce voisinage est peut-être à l'origine de cette erreur
d'insertion, mais dans le Vatican. Ottobon. 27 (f. 198V), Théophane de
Lébédos s'inscrit à la place de Théodose de Nyssa (F 83) en pleine province
d'Asie. L'omission ou le déplacement de Lébédos résulte donc d'un accident
de transmission du texte. Ces constatations ne sont pas inutiles parce que
les deux évêchés, Lébédos et Arkadioupolis, encadrent un autre évêché,
Lithoprosopon, attesté seulement par Ε 330 et F 120 et inconnu des Notitiae.
Au-dessus, Nicée de Thrace est reclassé en F 114; ces quatre sièges obtien
nentla préséance suivante dans la liste F :

F (59/83) Lébédos Asie (2e métropole)


F 104 Arkadioupolis Asie
F 114 Nikaia entre les suffragants de Chypre et d'Héraclée
F 121 Lithoprosopon Europe (3 e métropole, ou 4e après Chypre)

La seule différence entre Ε et F est que la liste Ε donne l'impression de


situer Lithoprosopon en Asie ; l'Europe paraît mieux indiquée, mais il
faut un témoignage extérieur pour lever le dernier doute.
La difficulté concernant Nikaia de Thrace n'est pas résolue pour autant.
Ignorée des Notitiae (à l'exception de la Notifia De Boor, qui situe la ville
en Hémimont), Nikaia (dite aussi Nikè) avait un archevêque sous le patriar
che Photius, qui envoya Jean de Nikè en Arménie54. Léon de Nikaia,
victime des Bulgares en 817, est dit évêque dans le Synaxaire, mais cela
n'exclut pas la possibilité que le siège soit un archevêché55. Le classement
de Nikaia en F 114 ne manque pas d'étonner. Veut-on l'annexer à la pro
vince d'Europe, ou bien veut-on lui reconnaître un rang particulier en le
plaçant entre les suffragants de Chypre et ceux d'Europe ? En fait la ville
appartenait à l'Hémimont (Andrinople), non à l'Europe (Héraclée) ; la
place d'un suffragant d 'Andrinople serait donc dans le groupe F 282-289,

54. Voir la notice de V. Grumel : REB 14, 1956, p. 169-173 ; le texte de Photius :
REB 29, 1971, p. 14118.
55. Syn. CP(22janv.) : H. Delehaye, col. 414-416. Le nom de Léon n'est pas mentionné
dans les récits parallèles : Théophane Continué (Bonn, p. 216-217), Kédrènos (Bonn,
II, p. 184-185). Les chroniqueurs appliquent à Manuel d 'Andrinople le titre άρχιερεύς
et l'épithète ίερώτατος ; le Synaxaire nomme le métropolite Manuel άγιώτατος
επίσκοπος, Georges de Débeltos άρχιερεύς et Léon de Nikaia επίσκοπος. Ce ne sont
donc pas les sources censées plus proches des réalités ecclésiastiques qui conservent les
termes techniques et observent la propriété des termes ; la mention de l 'évêque Léon ne
signifie strictement rien concernant le titre de son siège à la date de l'événement. Les
deux victimes de l'année 817, Manuel et Léon, ne doivent pas différer des deux évêques,
Manuel d 'Andrinople et Léon de Nicée, qui assistèrent au concile.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 59

beaucoup plus bas. A défaut d'autre preuve positive, on pourrait donc inter
préter le rang de Nikaia de Thrace comme celui de plusieurs autres villes
en voie de promotion qui se détachent d'une façon ou de l'autre de leur
milieu naturel : Sylaion, Trapézous par exemple. Dans ce cas, la position
de Nikaia en Ε 328 aurait un sens équivalent à celui de F 1 14, et même plus
fort puisque Ε situe la ville avant les suffragants d'Asie.
Le critère de la préséance devient très délicat à manier dans une liste
fragmentaire, mais puisque le principe semble avoir été appliqué avec
méthode, certaines conclusions sont permises. Pour achever l'analyse,
il faut en effet envisager le cas du premier nom de la liste, Dékatéra, attesté
uniquement par E. Un tel isolement ne porterait pas à conséquence, si
l'évêché et son titulaire Jean étaient connus par ailleurs. La Notitia De Boor
(des Iconoclastes) cite un groupe insolite de suffragants de Philippopoli :
7. ό Λιθοπροσώπου, 8. 6 Δεκαστέρων, 9. ό Λεβέδου56. Il est certain d'une
part que ces toponymes n'ont jamais été relevés dans cette éparchie, surtout
comme évêchés, et que d'autre part ce groupement des noms doit provenir
de la liste du concile de 787. La place même de ces noms dans la liste Ε
a été interprété par un compilateur comme équivalant approximativement
à celle des suffragants de Philippopoli ; ni la métropole, ni les suffragants
ne paraissent au concile. Le reclassement de Lébédos en Asie, de Lithopro-
sopon en Europe enlève toute autorité à cette Notitia concernant aussi
Dékastéra, c'est-à-dire Dékatéra. Dans la liste conciliaire, Dékatéra prend
un relief particulier par sa position en tête d'une série dotée de son ordre
hiérarchique propre. Conformément aux préséances, l'évêché ne pouvait
passer avant les suffragants de l'Asie que pour trois raisons : ou bien il
appartenait à la métropole de Césarée, ou bien c'était un archevêché,
ou bien c'était un évêché occidental assimilé en 787 à un archevêché. La
troisième hypothèse est la seule valable, parce que les sources byzantines
ne connaissent qu'un Dékatéra : Cattaro, ou Kotor. Constantin Porphy-
rogénète37 relate l'insuccès d'une attaque arabe contre Dékatéra en 867 ;
les listes latines concernant l'évêché ne mentionnent pas l'évêque Jean58.

56. Passage vérifié sur le manuscrit : Parisin, gr. 1555 A, f. 27.


57. De administrando imperio, 29 : Bonn, p. 13056 (= Moravcsik- Jenkins, p. 12792 ;
Commentary, p. 110) ; De thematibus : Bonn, p. 61 15 (= Pertusi, p. 98). La forme
Δεκάτερα se trouve dans Théophane Continué : Bonn, p. 28910 ; la variante Δεκάταρα/
Δεκάτορα dans Kédrènos : Bonn, II, p. 219. Tous ces auteurs s'accordent à dire que seule
la partie basse (κάτω) souffrit de l'incursion. La chronique de Dioclia cite la ville sous le
nom Ecatarum : VI. MoSin, Ljetopis Popa Dukljanina, Zagreb 1950, p. 54 ; dans ce même
passage Ar bum (Arbuam, Arbe) et Absarum sont mis sous la juridiction de Spalato
(partition de la Dalmatie en 1077).
58. D. Farlati, lllyricum sacrum, VI, Venise 1751, p. 429-430.
60 J. DARROUZÈS
ν
Entre le témoignage inconsistant de la Notifia des Iconoclastes et celui du
De administrando imperio, aucune hésitation n'est possible. Bien que rejeté
apparemment en queue de liste, Dékatéra occupe un rang équivalent à celui
des évêchés de la côte dalmate, Salona, Arba et Apsara, que la liste F classe
précisément au-dessus des suffragants de Chypre (F 106-108), tandis que
Nikaia est F 114, après les suffragants de Chypre; dans les autres listes,
Salona, Arba et Apsara sont séparés, mais dans les rangs plus élevés des
archevêchés. La situation de la Dalmatie à la fin du Ve siècle est encore
très confuse. Constantin Porphyrogénète a recueilli des documents concer
nant la survivance de la population sur les refuges côtiers, mais il ne donne
pas de renseignements sur les Eglises.
En définitive la finale de la liste Ε porte la marque d'un travail méthodique.
La chancellerie qui a rédigé ce protocole paraît avoir enregistré d'abord
tous les signataires de la quatrième session, moines exceptés (fin de la liste D),
avec quelques erreurs qui provoquent le décalage d'un ou deux rangs ;
certaines peuvent provenir de la transmission du texte. Entre la quatrième
session (1er octobre) et la septième (13 octobre), l'état des évêques subit
des modifications qui nécessitent une mise à jour de la liste ; des noms
sont ajoutés à la liste déjà prête, mais dans un certain ordre59 que la liste
suivante confirme comme réel et valable. Tout au long de l'analyse, on
a constaté que la liste F a son caractère propre et que par rapport à AB et DE
elle adopte presque partout un ordre divergent. Cela provient de la nature
de la liste et de sa date : d'une part les signataires ne se rangent pas selon
un ordre dicté par la chancellerie, mais avec une certaine liberté à l'intérieur
du groupe provincial ; d'autre part, bien que transcrites à la fin des actes
de la septième session, les signatures ne furent pas nécessairement recueillies
le jour même (13 octobre) mais au cours d'une réunion appropriée, peut-être
durant une cérémonie de clôture, et à Constantinople. L'abstention pour
raison dogmatique étant peu probable après la réintégration des principaux
récalcitrants, les divergences de la liste F proviennent des modalités de la
signature ; d'après l'état des éditions, les fautes de transmission s'expliquent

59. Des enumerations fragmentaires et occasionnelles observent l'ordre hiérarchique


quand elles correspondent à un acte officiel ; c'est le cas de la délégation envoyée au pape
Vigile en 553 : Chrysos, p. 41-42 (Deputationsliste I et II). Au concile de 787, les suspects
sont également en ordre hiérarchique avec de légères inversions entre métropolites :
Mansi 12, 1015e'73 ; après Ancyre, Myra, Amorion (1er groupe), Nicée, Rhodes, Pisinous,
Ikonion, Pisidia, Hiérapolis, Karpathos (2e groupe) ; la seule inversion est celle de Rhodes ;
plus loin (1119s), il n'y en a que deux, mais l'archevêque (de Karpathos) est toujours
dernier. La rigueur de la préséance s'applique dans les mentions qui supposent la rédaction
d'un acte par la chancellerie, mais le sens hiérarchique subsiste dans les enumerations
moins protocolaires.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 61

par des erreurs courantes dans la copie des listes (sauts du même au même,
transpositions, omissions, additions marginales, etc.), qui ne mettent pas
en cause la valeur globale de la liste et son caractère authentique, malgré
l'impression défavorable que suscitent par endroits les lacunes.
A la fin de cette recherche, j'ai eu la curiosité de vérifier le total des évêchés
attestés en additionnant simplement les nombres partiels (métropoles,
archevêchés et suffragants par provinces). On obtient le nombre de trois
cent soixante, auquel il faut ajouter les cinq présidents laissés ici hors numér
ation. Or ce total de trois cent soixante-cinq concorde, à deux unités près,
avec le nombre de trois cent soixante-sept qui est celui de la tradition jur
idique garantie par Photius, Balsamon, Aristènos et Harménopoulos60.
Un total de trois cent cinquante61, bien que provenant d'un témoin direct,
le patriarche Nicéphore, paraît avoir été arrondi, tandis qu'un nombre
plus précis suppose un travail de vérification des diverses listes qui pouvait
être fait par la chancellerie de la même manière que par les érudits à l'heure
actuelle d'après le texte des Actes. Théoriquement on peut imaginer que
l'une des listes authentiques du concile contenait ce nombre exact de trois
cent soixante-sept (ou cinq) noms; mais ce détail important aurait été
connu déjà sous le patriarche Nicéphore. Il est donc vraisemblable que le
nombre avancé par Photius provient d'une liste globale obtenue par la
comparaison des diverses listes et composée sans doute pour les besoins
de l'administration civile et ecclésiastique. Le fait que les listes, telles que les
présentent des éditions médiocres, permettent d'obtenir un résultat très
proche des calculs anciens indique clairement que les textes authentiques
n'ont pas eu besoin d'être trafiqués au ixe siècle, et en hypothèse par Photius,
pour que la tradition juridique adopte un nombre plus précis que celui de
Nicéphore.

60. Lettre de Photius à Michel de Bulgarie : PG 102, 649e; Balsamon et Aristènos:


PG 137, 876<4, 884B ; Harménopoulos : PG 150, 48/}.
61. C. De Boor, Nicephori opuscula historica, Leipzig 1880, p. 100. La lettre du pa
triarche Nicéphore à Léon III donnerait le nombre de cent cinquante : PG 100, 193B ;
le texte, édité d'après le Coislin. 32, contient une erreur rectifiée par un autre témoin,
le Coislin. 211, f. 325. D'après son biographe, Nicéphore assista au concile comme fonc
tionnaire impérial ; il doit s'identifier avec l'asèkrètis impérial qui lit une lettre du pape :
Mansi 12, 1055^ ; cf. P. J. Alexander, The Patriarch Nicephorus of Constantinople,
Oxford 1958, p. 60-61. Nicéphore s'acquitte vraisemblablement de cette lecture, parce que
la traduction était l'œuvre de la chancellerie impériale qu'il représentait ; il est impossible
(contrairement à l'hypothèse de P. Alexander) d'identifier l'asèkrètis Nicéphore avec le
mandator anonyme qui vient de remettre au concile le jugement de Grégoire de Néocé-
sarée. Il ne me semble pas certain non plus, comme le dit L. Wallach (Traditio 22, 1966,
p. 106-107), que Nicéphore ait lu personnellement au concile le texte latin de la lettre
papale.
62 J. DARROUZES

Ε. — CONCORDANCE DES LISTES


Ordre d'inscription (numéro à gauche) selon les diverses listes. Le signe -> indi
que que le même nom continue. Entre parenthèse, des noms douteux ou restitués.
Quelques finales (πόλεως=πολ. ) sont abrégées. On garde l'orthographe de l'édition,
sauf dans les colonnes EF où des corrections ont été faites d'après un manuscrit.

A Β D Ε F
1 Καισαρείας -> -> ->-
2 'Εφέσου ->
3 Κωνσταντείας -> -> Κυπρίων νήσου
4 Κυζίκου 'Αγκύρας Θεσσαλονίκης Ήρακλίας ->
5 Σάρδης Κυζίκου 'Αγκύρας Άγκυρας ->
6 Νικομήδειας Σάρδης Ηράκλειας Κυζίκου
7 Χαλκηδόνος Νικομήδειας Κυζίκου Σάρδ(εων) ->
8 Κρήτης Σάρδεων Νικομήδειας ->
9 Σαρδινίας Χαλκηδόνος Νικομήδειας Κρητών νήσου Κρήτης
10 Δυρραχίου -> Κρητών νήσου Νικαίας -^·
11 Άμασείας Σαρδινίας Νικαίας Θεσσαλονίκης Χαλκηδόνος
12 Τυάνων Σίδης Χαλκηδόνος Σιδητών
13 Γαγγρών Τυανέων (Σίδης) Σίδης Άμασείας
14 Κλαυδιουπόλ. Γαγγρών Σαρδινίας -> Γαγγρών
15 Σταυροπολιτών Κλαυδιουπόλ. Δυρραχιανών Δυρραχίου Σαρδινίας
16 Λαοδικείας Μύρων Τυάνων -> Δυρραχίου
17 Συνάδων Καρίας Άμασείας -> Νικοπόλεως
18 Πέργης Συνάδων Ναζιανζού Μωκισοϋ Κλαυδιουπόλ.
19 Νικοπόλεως Λαοδικείας Γαγγρών Νεοκαισαρείας
20 Φασιδίου Πέργης Κλαυδιουπόλ. -> Πισινοϋντος
21 Σέλευκε ίας Νικοπόλεως Νεοκαισαρείας -> Μύρων
22 Συλαίου Φάσιδος Πισινοϋντος -^. Σταυρουπόλ.
23 Μωκισσοΰ Σελευκείας Μύρων -> Λαοδικείας
24 Άδριανουπόλ. Μωκισοϋ Λαοδικείας -> Συνάδων
25 'Ρηγίου Συλαίου Συνάδων 'Ικονίου
26 Γοτθίας Κατάνης Αντιοχείας Π. ->
27 Κατάνης 'Αδριανουπόλ. Καρίας Πέργης
28 Ταύρο μένε ίας Πομπηϊουπόλ. 'Ικονίου Μωκησοϋ
29 Μεσσήνης Ταυρομενίας Νικοπόλεως -> Τραπεζοϋντος
30 Πανόρμου Γοτθίας Πέργης 'Ρόδου
31 Βιβόνων Βιζύης Τραϊανουπόλ. -> Άδριανουπόλ.
32 Λεοντίνης Σμύρνης 'Ρόδου —> Συλαίου
33 Ταυριανών Μεσσήνης Φάσιδος Τραπ. Φάσιδος Σελευκείας
34 Άγ. Κυριακής 'Απαμείας Άδριανουπόλ. ->■ Ίεραπόλεως
35 Κροτώνης 'Αποστολίας Ίεραπόλεως -> 'Ρηγίου
36 Νησίων Γερμίων Συλαίου -> Γοτθίας
37 Καρίνης Πανόρμου Σικελίας Εύχαΐτων Σουγδάων
38 Τροκάλεως Άρκαδιουπόλ. Εύχαϊτών Γοτθίας Κατάνης
39 Λιλυβαίου Βιβόντων Γότθων Σελευκείας Ταυρομενίου
40 Τροπαίων Λεοντοπόλεως Σελευκείας Σουγδάων Συρακούσης
41 Νικοτερών Παρ ίου Σουγδάων Σμύρνης Μεσήνης
42 Συρακούσιων Λεοντίνης Σμύρνης 'Ρηγίου Πανόρμου
43 Βιζύης Μιλήτων 'Ρηγίου Πατρών Βιβόνων
44 Πομπή ϊουπόλ. Ταυριανής (Προκοπίου) Κατάνης Λεοντίνης (-ινης)
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 63

Β D
45 Σμύρνης Προικοννήσου Κατάνης Ταυρομενίου Ταυριανών
46 Λεοντοπόλεως Άγ. Κυριακής Ταυρομενείου Μεσσήνης Άγ. Κυριακής
47 Άπαμείας Μεθύμνης Μεσσήνης Πανόρμου Λιπαριτών
48 Γερμίο:>ν Κροτώνων (Panormi) (Βιβώνων) Κροτώνων
49 Άρκαδιουπόλ. Χίου (Leontinae) Λεοντίνης Καρίνης
50 Παρίου Κίου Βιβώνων Τροκάλεως Λιλυβαίου
51 Μιλήτου Νησίων Τροκάλεως Ταυριανής Τροκάλεως
52 Νικοπόλεως "Απρου Τ αυριανή ς Άγ. Κυριακής Τροπαίων
53 Προικοννύσου Πρίνης Άγ. Κυριακής Λιπαριτών Νικοτέρων
54 Μεθύμνης Κυψέλλων Λιπαριτών Κροτώνων Εύχαίτων
55 Κίου Τροπαίων Κροτώνων Καρίνης Πομπηϊουπόλ.
56 "Απρου Σουγδαίων Καρίνης Λιλυβαίου Βιζύης
57 Κυψάλλων Νικοτέρων Λιλυβαίου Τροπαίων Σμύρνης
58 Σουγδάων Νικοπόλεως Τροπαίων Νικοτέρων Άπαμείας
59 Μεσημβρίας Μεσημβρίας Νικοτέρων Βιζύης Γερμίων
60 Νύσσης 'Αμωρίου Βιζύης Πομπηϊουπόλ. Άρκαδιουπόλ.
61 Βασ. Θερμών Δρισιπάρων Πομπηϊουπόλ. Σαλονιντίας Παρίου
62 Καμουλιανών ('Ρηγίου) Σαλονηντιανής Άπαμείας Β. Μιλήτου
63 Κισκισσών Νύσσης (Άπαμείας) Β. Γερμίων Προικονήσου
64 Μασταύρων Καμουλιανών Γερμίων Άρκαδιουπόλ. Σεβαστουπόλ.
65 Βριούλων Κισκισσών Άρκαδιουπόλ. Σεβαστουπόλ. Κολωνείας
66 Νύσσης Μασταύρων Σεβαστουπόλ. Νικοπόλεως Μεθύμνης
67 Τράλλης Βριούλλων (Κολωνείας ) Παρίου Κίου
68 Μαγνησίας Ά. Νύσσης Παρίου Μιλήτου Νικοπόλεως
69 Πρίνης Τράλλης Μιλήτου Προικονήσου "Απρου (ου /ω)
70 Άνέων (Magnesiae) Προικοννήσου Κολωνείας Κυψέλλων
71 Μαγνησίας Μ. Άνέων (Κολωνείας) Ίβαριτιανών Ήρακλειουπόλ.
72 Παλαιάς Πόλεως Άβαριτιανών Μεθύμνης Κοτράδων
73 Καλόης Μαγνησίας Μ. Μεθύμνης Κίου Δριζυπάρων
74 Άλγίζων Κάλπης Κίου Άπρω (ω /ου) Μεσημβρίας
75 Εύάζων Άλγίζων "Απρου Κυψέλλων Δέρκων
76 Βαρετών Εύγάζων Κυψέλλων Άψετιανών Νύσσης
77 Ύπαίπων Βαρετών Άψαρητιανών Καρπάθου Βασ. Θερμών
78 Ερυθρών Ύπαίπων Καρπάθου των Τράδων Κισκισσών
79 Λεβέδων Κροτάδων Δριζιπάρων Καμουλιάνων
80 Κύμης ...Ζυπάρων Μεσημβρίας Μιτυλήνης
81 Τύμνων Μυένης Μεσημβρίας Δέρκων Μασταύρων
82 Μυρρίνης Έλαίας Δέρκων 'Ηράκλειας Βριούλων
83 Έλαίας Πιττάνης Αμορίου Νύσσης+Λεβέδου
84 Πιτάνης Περγάμου Νύσσης Τράλλης
85 Περγάμου Άτραμμυτοϋ Βασ. Θερμών Έλαίας
86 Άτραμμυτείου Άτάνδρου Καμουλιάνων Πιτάνης
87 Άτάνδρον Άσσου Κισκισσών Άλγίζων
88 Άσσου Άρκαδιουπόλ. (Hypaepensium) Ύπαίπων Σ ιών
89 Φωκείας Τράλλης Μιτυλήνης Κύμης
90 Γάργαρων Μασταύρων Τράλλης Άτραμμυτείου
91 Άγάης Βριούλων Μασταύρων Ύπαίπων
92 Σιών Πρίνης Καλόης
93 Τίων 'Ραιδεστού Άγάης Βριούλων Φωκίας
94 'Ραιδεστού Π αν ίου Νύσσης Άγάης Περγάμου
95 Π αν ίου Καλλιουπόλ. Μαγνησίας Νύσσης Παλαιάς Πόλεως
96 Καλλιουπόλεως Μαδύτων Μαγνησίας Μ. Μαγνησίας Άσσων (-οϋ)
(ν 4 J. DARROUZES

A Β D Ε F
97 Μαδύτων Χαρ ιουπόλεως Άνέων Μεάνδρου Μαγνησίας
98 Τζουρουλοϋ Δαονίου Γάργαρων Άνέων Άτάνδρου
99 Χαριουπόλεως Θεοδωρουπόλ. Παλαιάς Πόλ. Γάργαρων Βαρετών
100 Ταονίου Χαλκίδος Καλόης Παλαιάς Πόλ. Άγάης
101 Θεοδωρουπόλ. Βρύσεως Άλγίζων Καλόης Γάργαρων
102 Χαλκίδος Λιζίκων Εύάζων Άλγίζων Εύάζων
103 Βρύσεως Άμάστριδος Βαρετών Εύγάζων Άνέων
104 Λιζίκου Σαρών Σ ιών Βαρετών Άρκαδιουπόλ.
105 Ίουλιουπόλεως Δέρκων Λεβένδου Σιών Μυρίνης
106 Άσπόνης Ίουνοπόλεως Κύμης Λεβέδου Σαλουντιανης
107 Κίννης Ίουλιουπόλεως 'Ερυθρών Κύμης Άβαριτιανών
108 Άναστασιουπόλ. Τροιζήνος Τύμνου 'Ερυθρών Άψαρτιανών
109 Μίνζου Νακωλείας Μυρίνης Τύμνων Σόλων
110 Βερινουπόλεως Άσπόνης Έλαίας Μυρίνης Κύθρων
111 Κύπρων Κίννης Πιτάνης Έλαίας Κιτίου
112 Σόλων Άναστασιουπόλ. Περγάμου Ποττάνης Τριμιθοΰντος
113 Κιτίου Σόλων Άτραμμυτείου Περγάμου Άμαθοΰντος
114 Τριμιθοΰντος Κιτίου Άτάνδρου Άτραμυτ (είου ) Νικαίας Θρ.
115 Άμαθοΰντος Τριμιθοΰντος Άσσου Άτάνδρων 'Ραιδεστοΰ
116 Μελετιουπόλεως Άμαθοΰντος Φωκίας Άσσου Καλλιουπόλ.
117 Γέρμης 'Αδρανείας 'Ραιδεστού Φωκίας Κοίλων
118 Άδρανουθύρο:>ν Μελιτουπόλ. Πανίου 'Ραιδεστοΰ Πανίου
119 Ποιμανηνών Γέρμης Καλλιουπόλ. Πανίου Χαρ ιουπόλεως
120 "Ωκης Άδρανουθύρων Χαριουπόλεως Καλλιουπόλ. Λιθοπροσώπου
121 Δαρδάνων Ποιμανινοΰ Μαδύτου Κ. Χαριουπόλεως Χαλκίδος
122 Λαμψάκου "Ωκης Τζουρουλοϋ Μαδύτου Κ. Τζουρουλοϋ
123 Παλαιών Λαμψάκου Δαονίου Τζουρουλοϋ Λιζίκων
124 Ίλέου Ίλεοΰ Θεοδωρουπόλ. Δαονίου Έξαμιλίου
125 Τρωάδων Τρωάδων Χαλκίδος Θεοδωρουπόλ. Μέτρων
126 'Αβύδου -> Λιζύκων Χαλκίδος Θεοδωρουπόλ.
127 Τριπόλεως ~> Βρύσεως Λιζίκων Ίουλιουπόλεως
128 Τρακούλων -» Παλ. Κύθρων Βρύσεως Άναστασιουπόλ
129 Σάλων -> (Σόλων) Παλ. Κύθρων Μίνζου
130 Ταβάλων Ταβάλλων Κιτίου Σόλων Κίνης
131 Σιλάγγου Σιλανδου Τριμιθοΰντος Κιτίου Άσπόνης
132 Σέτων Περικόμματος Άμαθοΰντος Τριμιθοΰντος Βερινουπόλεως
133 Μυωνίας Σέτων Ίλιουπόλεως Άμαθούντων Φιλαδέλφειας
134 Φιλαδέλφειας Λίπρων Νήσσου Ηλιουπόλεως Σιλανδου
135 Τράλλης Μαιωνείας Άναστασιουπόλ. (Κι-) (Τα) βίας Μαιονίας
136 Γόρδων Στρατονικείας Μίνζου Άναστασιουπόλ. (Eramiae ?)
137 Δάλδης Φιλαδέλφειας Άσπόνων Μίνζου Κερασέων
138 Όρκάνης Τράλλης Βερινουπόλεως Άσπόνης Σετών
139 Έρμοκαπηλείας Γόρδων Μελιτουπόλεως Βερινουπόλεως Δάλδης
140 Έλενουπόλεως Δάλδης Άδρανίας Μελητουπόλεως Ταβάλων
141 Λόφου Όρκάνης Γέρμης Αδρανείας Έρμοκαπηλείας
142 Άπολλωνιάδος Άτταλείας Άδρανοθύρων Γέρμης Αύρηλιουπόλ.
143 Καισαρείας Ίεροκαισαρείας Ποιμανινών Άδρανουθύρων Τριπόλεως
144 Βασινουπόλεως Έλενοπόλεως "Ωκης Ποιμανινοΰ Ίεροκαισαρείας
145 'Αρίστης Λόφου Δαρδάνου "Ωκης Τράλλων
146 'Αδρανούς Καισαρείας Λαμψάκου Δαρδάνου Γόρδου
147 Δασκυλίου Άπολλωνιάδος Παλατών Λαμψάκου Τρακούλων
148 Μελής Βασινουπόλεως Τρωάδων Παλαίων (-ών ) Ύρκανίδος
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 65

Β D
149 Γορδοσέρβων 'Αρίστης 'Τλαίου Τροάδ/ων/ος Άτταλείας
150 Λινόης Άδρανοϋ 'Αβύδου Ποιμανινοΰ
151 Άσπένδων Δασκυλίου Τρακούλων Ήλαίου /'Ιλίου Λαμψάκου
152 Έτένων Καρίνης Τριπόλεως — >■ Ήλαίου /'Ιλίου
153 Άμίνσου Μέλης Ταβάλων Τρακούλων Άδρανουθηρών
154 Σήλων Γορδοσέρβων Σάλων "Ωκης
155 Ζαλίχου Λινόης Σιλάνδρου Ταβάλων Γέρμης
156 Σινώπης Έτένων Περικόμματος Θυατ(εί)ρων Παλαίων(-ών)
157 Νικοπόλεως Άνω Ζήλων Θυατήρων Σιλάνδου Αβύδου
158 Σασίμων Σινώπης Σέτων Περικόμματος Δαρδάνου
159 Αμάστρης Σασίμων 'Ακρασοϋ Σέτων /Σετών Μελιτουπόλεως
160 Ίουνοπόλεως Δαδύβρων Λύμα ίων 'Ακρασοΰ Άδρανίας
161 Δαδύβρων (Προυσιάδος) Στρατονικείας Μαιονίας Άπολλωνιάδος
162 Σόρων Άδριανουπόλ. Φιλαδέλφειας Στρατονικείας Καισαρείας Β.
163 Προυσιάδος 'Ηράκλειας (Τράλλης) Γόρδου Βασιλινουπόλ.
164 Κρατείας Κρατείας Γόρδου Δάλδης (-ής) Λόφου
165 Άδριανουπόλ. 'Ρυζαίου Δάλδης 'Τρκανής Αρίστης
166 Ηράκλειας Κλανέων 'Τρκανής 'Ατταλείας Άδρανοΰς
167 Κομάνων Τρωκνάδων Άτταλείας Έρμοκαπηλίας Προύσης
168 Τοιζαίου Πατάρων Έρμοκαπηλίας Ίεροκαισαρείας Δασκυλίον
169 Κλανέων Νύσσης Ίεροκαισαρείας Καισαρέων Έλενουπόλεως
170 Τροκνάδων Πινάρων Κερασέων Έλενουπόλεως Κνωσσοϋ
171 Κορυδάλων Σιδύμου Έλενοπόλεως Λόφου Χερσονήσου
172 Πατάρων Ούνιάνδων Λόφου Δασκυλίου Έλευθέρνης
173 Νισσα Κανδίβων Δασκυλίου Άπολλωνιάδος Κυδωνίας
174 Άράξων Ζηνοπόλεως Άπολλωνιάδος Καισαρείας Καντάνου
175 Πιννάρων Λιμύρων Καισαρείας Βασιλινουπόλ. Φοινικίου
176 Σιδύμων Καύνων Βασιλινουπόλ. Νεοκαισαρείας Αρκαδίας
177 Ούνιάνδου Τλών Νεοκαισαρείας Άδρανοϋ (ς ) Κισάμου
178 Κανδήβων Κόμβρων 'Αδρανούς Προύσης Σουβρίτων
179 Ζηνωνοπόλεως 'Τρκανών Προύσης Λάμπης Λάμπης
1 80 Λιμύρων Φασήλιδος Λάμπης Ήρακλειουπόλ. Λήμνου
181 Καύνων Τίου Ήρακλειουπόλ. Κνωσσοΰ Αίγίνης
182 Τλών Κιβύρης Κνωσσοϋ Κυδωνίας Μονεμβασίας
183 Κόμβων Τάβων Κυδωνιάς Κισάμου Τροιζήνος
184 Όρικάνδων Νεαπόλεως Κισάμου Σουβρίτων Πορθμοΰ
185 Φασήλιδος 'Ηράκλειας Σουβρίτων Φοίνικος Ώρεοϋ
186 Καρίας Ίασσοϋ Φοίνικος Αρκαδίας Μέλης
187 Κιβύρης Μυλάσσου 'Αρκαδίας Έλευθέρνης Γορδοσέρβων
188 Τάβων (Βεγυλίων) Έλευθέρνης Καντάνου Κεφαλήν ίας
189 Νεαπόλεως Μύβδου Καντάνου Χερσονήσου Κερκυραίων
190 Άλαβάνδων Σταδείας Χερσονήσου Κεφαλληνίας Ζακύνθου
191 'Ηράκλειας Στρατονίας Κεφαλληνίας Κερκυραίων Έτένων
192 Ίασσοϋ Χώνων Κερκυραίων Τροιζήνος Σασίμων
193 Μυλάβων Χαιρετόπων Τροιζήνος Μονεμβασίας Άσπονδου
194 Βεγυλίων Οΰαλεντίας Μονεμβασίας Αίγίνης Άμισοΰ
195 Μίνδου Πέλτων Αίγίνης Πορθμού Ίουνοπόλεως
196 Σταδίας Άτανασσοϋ Πορθμού Ώρεοΰ Σωρών
197 Στρατονικείας Εύμενείας Ώρεοΰ Ζακύνθου Δαδύβρων
198 'Υλαρίμων Άκμονείας Ζακύνθου Λινόης Ηράκλειας Μ.
199 Άμυζόνος Τιμενουθήρων Λινόης Μέλης Άδριανών
200 'Αλικαρνασσού Τραϊανουπόλ. Μέλλης Γορδοσέρβων Κρατείας
66 J. DARROUZÈS

A Β D Ε F
201 Κεράμων Άλέους ...Δοσέρβων Έτένων Προυσιάδος
202 Χώνων Λούνδων (Έτέννων) Άσπένδου Τίου
203 Χαιρετόπων Άππείας Άσπένδου Ζήλων Κομάνων
204 Ούελεντίας Εύκαρπίας Ζάλων Σινώπης Κερασούντος
205 Πέλτων Ίεραπόλεως Σινώπης Άνδράπων Πολεμωνίου
206 Άτανασοϋ Προμισου Άνδράπων Ζαλήχων 'Ρυζαίου
207 Εύμενείας Φυτείας Ζαλίχων Άμάστρης Κλανέου
208 Άκμωνείας Κινναβόρου Σασίμων Ίωνοπόλεως Τροκνάδων
209 Τιμενουθήρων Αύγουστοπόλ. Άμάστρης Δαδύβρων Πιννάρων
210 Τραϊανουπόλ. Κοττυαίου Ίουνοπόλεως Σόρων Νήσσα
211 Άλέου Μηδαείου Δαδύβρων Ήρακλείας Κάμνου
212 Λούνδων Δοκιμείου Σόρων Προυσιάδος Τλών
213 Άππίας Μήρου Ηράκλειας Κρατείας Κανδίβων
214 Εύκαρπίας "Αψου Προυσιάδος Άδριανουπόλ. Κορυδάλων
215 Ίεραπόλεως "Οτρου Κρατείας 'Ρυζαίου Όρικάνδου
216 Νακωλείας Έκτορίου 'Ριζαίου Πολεμωνίου Σιδύμων
217 Προβυσσοϋ Άμαλάνδρων Πολεμωνίου Κομάνων Φασηλίδος
218 Φυτείας Περτεών Κομάνων Κερασούντος Άράξου
219 Κινναβώρου Φιλομηλίου Κερασούντος Κλανέου 'Τνιάνδου
220 Αύγουστουπόλ. Σιβλείας Κλανέου Τρωκνάδων Λιμύρων
221 Κοττυαείου Πάπων Τροκνάδων Φασήλιδος Ζηνοπόλεως
222 Μηδιαίου Σαγαλλείου Φασήλιδος Πιννάρων Κόμβων (-ών)
223 Ύψοΰ Άπαμείας Κ. Πιννάρων Κάμνου Κιβύρης
224 Ότρών Κανάνης Κανούας Πατάρων Τάβων (-ών )
225 Έκτορίου Σωζοπόλεως Πάτρων Νησα /Νισδ Νεαπόλεως
226 Άμβλάδων Μαγύδων Νάσας Κανδίβων Άλαβάνδου
227 Πέρτων Φλόγων Κανδίβων Κορυδάλων Ήρακλείας
228 Φιλομηλίου Άνδίδων Κορυδάλων Σιδύμων Ίασσοϋ
229 Πάππων Πρακάνων Σιδύμων Λιμύρων Μυλάσσης
230 Σαγαλλάου Γερμανικοπόλ. Λιμύρων Τλών Βαργυλίων
231 Άπαμείας Κ. Κελενδέρεως Τλών Όρυκάνδων Μίνδου
232 Κονάνης Τραπεζοπόλεως Όρικάνδης Άράξου Σταδείας (Κνίδου)
233 Άδάδων Συκης Άράξου 'Τνιάνδου Στρατονικείας
234 Τυασοϋ Καρδαβούνδων Οίνιάνδου Κόμβων Αλικαρνασσού
235 Βάρης Μουρβάδων Κόμβων Ζηνοπόλεως Κεράμου
236 Σελευκείας Μ. Λάμων Ζηνουπόλεως Κιβύρης Άκμωνείας
237 Σωζοπόλεως Φιλαδέλφειας Κιβύρης Τάβων (-ων) Αλέων (-ών )
238 Μαγύδων Σιβίλλων Τάβων Νεαπόλεως Τραπεζουπόλεως
239 Άτταλίας Κάδους Νεαπόλεως Άλαβάνδων Εύμενείας
240 Φλόγγων Τιβεριουπόλεως Άλαβάνδου Ίασσοϋ Τρανοπόλεως
241 Σιβύλλων Άζάνων Ίασσοϋ Μυλάσσης Χώνων-Χωνών
242 Πρακάνων Διονυσιουπόλ. (Mylasensium) Βαργυλίου Πέλτων
243 Γερμανικοπόλ. Νικοπόλεως Βαργυλίων Ήρακλείας Λ. Άππίας
244 Βελενδέρεως Κολωνέ ίας Ήρακλείας Λ. Μύνδου Σουβλίου
245 Συκης Δεβελτοϋ Μύβδου Σταδείας Ταλατίας
246 Καρδαβούνδων Ζωροπόλεως Σταδίας Στρατονικείας Χαιρετόπων
247 Μουσβάδων Βουλγαροφύγου Στρατονικείας Αλικαρνασσού Τιμενουθήρων
248 Λάμων Πλουτινουπόλ. 'Αλικαρνασσού Χαιρετόπων Μηδαείου
249 Ζηνουπόλεως Περβέρεως Χαιρετόπων Ούαλεντίας Νακωλείας
250 Δαλισανδοΰ Παμφύλου Ούαλεντίας Πέλτων (-τλ- ) Κοττυαείου
251 Λαυζάνδων Σκοπελέως Πέλτων Άτανασ(σ)οΰ Δοκιμείου
252 Άρκάνδων Γαριάδου Άντανασοΰ Εύμενείας Εύκαρπίας
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 67

D
253 Μονεμβασίας Εύμενείας Άκμονείας Ιεραπόλεως
254 Έγένης Τρανουπόλεως Τιμενουθήρων Μηροΰ
255 Πορθμού 'Αλέων Τρανουπόλεως Αύγουστοπόλεως
256 Δοάρων (Acmoniae) 'Αλέου (-ων) Κινναβάρ(εως)
257 Λεοντοπόλεως (Timenutensium) Λούνδων Πολυβώτου
258 (Λούνδων) Άππίας "Ιψου
Σεβαστής
' Αλικαρνασσού
259 (Άππίας) Σιβλίων/Σίβεως Φυτείας
260 Κορυδάλων Σύβεως Τραπεζουπόλεως "Οστρου
261 Κρημνών Τραπεζουπόλεως Σεβαστής Άμβλάδων
262 Άδριανής Σεβάστειας Κιδεστοΰ Πέλτων
263 'Τψοΰ Τόνων Κ. Πούππων
264 Εύκαρπίας Κοττυαείου Φιλομηλίου
265 Κηδισωσοΰ Νακωλείας Τυμβριάδων
266 ΨΌνοΰντος Κ. Δοκιμείου Όρύμνων
267 Κοττυαείου "Ιψου Φόγλων
268 Νακωλείας Εύκαρπίας Μαγύδων
269 Δοκιμίου Ίεραπόλεως <Άν>δίδων
270 Έκτορείου Άκτορίου Παρνασσού
271 Ίεραπόλεως Φυτείας Χίου
272 Φυτείας Κινναβάρεως Λέρου
273 Κινναβόρεως Μήρου (Μυ-) Σάμου
274 Μύρου Προμισοΰ Μήλου
275 Πρυμισοΰ Αύγουστοπόλεως "Ανδρου
276 Αύγουστοπόλεως Άμβλάδων Τήνου
277 Μιδαείου "Οτρου Εύδοκιάδος
278 Άμβλάδων Μιδαείου Κρεμνών
279 ("Οτρου) Πολυβώτου Λαγ(ί)νων
280 Πολυβάτου Φιλομηλίου Άδριανής
281 Φιλομηλίου Πάπ(π)ων Κοδρούλων
282 Πάπων Άπαμείας Κ. Δεβελτοΰ
283 Άπαμείας Κ. Κονάνης Σωζοπόλεως
284 (Κονάνης ) Άδάδων Βουλγαροφύγου
285 Άδάδων Τοτιασσοϋ Πλουτινο (υ )πόλεως
286 Τοτιάσσου Άγαλασσοϋ Γαρι(έ)λης
287 Συγαλασσοϋ Βάρης Σκοπέλου
288 Βάρης Σέλευκε ίας Περβέρεως
289 Σέλευκε ίας Φόγλων Παμφ(ύ)λου
290 Φλόγων Μαγύδων Πρακάνων
291 Μαγύδων Άνδίδων Κελενδέρεως
292 Άνδίδων Παρνασσού Μουσβάδων
293 Παρνασσού Δοάρων Λάμου
294 Δοάρων Δεβελτοΰ Σιβίλ(λ)ων
295 Δεβελτοΰ Σωζοπόλεως Φιλαδέλφειας
296 Σωζοπόλεως Βουλγαροφύγου Καρδαβούνδων
297 Βουλγαροφύγου Πλουτινουπόλεως Συννάου
298 Πλωτινουπόλεως Περβέρεως(-εραίου) Άγκυρας
299 Περβεραίου Παμφίλου Κάδους
300 Παμφίλου Σκοπέλου Άζάνους
301 Σκοπέλου Γαριέλων Μοσύνων
302 Γαριέλων Εύδοκιάδος Πραινέτου
303 Εύδοκιάδος Λαγ(ίνων)
304 Λιγύνων Κουδρούλων
68 J. DARROUZES

D Ε
305 Κουδρούλων Κρημνών
306 Κρημνών Άδριανής
307 Άδριανής Χίου
308 Χίου Μήλου
309 Μήλου Λέρου
310 Λέρου Διοκαισαρείας Πρ.
311 Διοκαισαρείας Κελενδέρεως
312 Κελεντέρεως Καρδαβούνδων
313 Καρδαβούνθου Μουσβάδων
314 Μοσβάδων Λάμου
315 Λάμου Γερ μανικοπόλεως
316 Γερμανικοπόλεως Συκηα(-κίων)
317 Συκής Δαλισανδοΰ
318 Δαλισανδοϋ Σιβήλων
319 Σιβήλων Φιλαδέλφειας
320 Φιλαδέλφειας Μετελλουπόλεως
321 Μετελλουπόλεως Κάδων
322 "Ανδρου Μοσύνων
323 Τήνου Δ ιονυσουπόλεως
324 Κάδων Συννάου
325 Τιβεριουπόλεως "Ανδρου
326 Άγκυρας Τήνου
327 Άζάνων Δεκατέρων
328 Μοσύνων Νικαίας Θράκης
329 Διονυσουπόλεως Λεβέδου
330 Συνάου Λιθοπροσώπου
331 Άρκαδιουπόλεως
332 Ήρακλειουπόλεως Μ.
333 Μέτρων
334 Φιλαδέλφειας
335 Τράλλεων
336 Λήμνου
337 Άμισοϋ
338 Τίου
339 Πέρτων /Περτών
340 Τυμβριάδων
341 Όρύμνων
342 Σάμου
343 Πραινέτου
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 69

F. — LISTE ALPHABÉTIQUE DES SIÈGES

Renvoi au numéro de la liste précédente et à la colonne indiquée par les lettres.


Les noms sont relevés d'après la forme la plus probable attestée par les listes
précédentes ; la forme correcte est indiquée entre parenthèses, quand il s'agit d'une
déformation notable et surtout en début de mot ; on néglige la plupart des va
riantes en fin de mot, des iotacismes, les redoublements de consonne et la diff
érence entre omicron et oméga.
En petites capitales : les provinces (avec la récapitulation de leurs suffragants)
et les métropoles.

Abaritianoi (Arba, Rab) 72 D, 71 E, Andrapa 206 D, 205 E.


107 F. Andros 322 D, 325 E, 275 F.
Abydos 126 AB, 150 DE, 157 F. Anéa (Anaia) 70 A, 71 B, 97 D, 98 E,
Achaïe, avec Hellade. 113 F.
Adada 233 A, 285 B, 284 E. Anèlios, voir Magnesia A-.
Adraneia (Hellesp.) 117 B, 140 D, 141 E, Ankyra (Gai.) 4 B, 5 DEF.
160 F. Ankyra (Phr.) 326 D, 298 E.
Adranous (Bith.) 146 A, 150 B, 178 D, Antandros, voir Atandros.
177 E, 166 F. Antiocheia Pisideias 24 DEF.
Adranouthèrai 118 A, 120 B, 142 D, Apameia Bithynias 47 A, 34 B, 63 D,
143 E, 153 F. 62 E, 58 F.
Adrianè (Pamph.) 262 B, 307 D, 306 E, Apameia Kibotos 231 A, 223 B, 283 D,
280 F. 282 E.
Adrianoupolis (Hem.) 24 A, 27 B, Apollonias 142 A, 147 B, 174 D, 173 E,
34 DE, 31 F. 161 F.
Adrianoupolis (Hon.) 165 A, 162 B, Apostolias (?) 35 B.
214 E, 199 F (Adrianoi). Appia 213 A, 203 B, 259 D, 258 E,
Agaè 91 AB, 93 D, 94 E, 100 F. 243 F.
Agalassos : (S)agalassos 286 E. Apros 56 A, 52 B, 75 D, 74 E, 69 F.
Aigina 254 B (Egénè), 195 D, 194 E, Apsartianoi (Apsara, Ozor) 77 D, 76 E,
181F. 108 F.
Aizonoi, voir Azanoi. Apsos, pour Ipsos 214 B.
Akmoneia 208 A, 198 B, 256 D, 253 E, Araxos (-xa) 174 A, 233 D, 232 E, 218 F.
236 F. Arba, voir Abaritianoi.
Akrasos 159 D, 160 E. Aristè ( =Néokaisareia) 145 A, 149 B,
Aktorion, pour Stektorion 270 E. 177 D, 176 E, 165 F.
Alabanda 190 A, 240 D, 239 A, 226 F. Arkadia 187 D, 186 E, 176 F.
Amalanda, voir Amblada. Arkadioupolis (Thr.) 49 A, 38 B, 65 D,
Amaseia 11 A, 17 DE, 13 F. 64 E, 60 F.
Amastris 159 A, 103 B, 109 D, 207 E. Arkadioupolis (Asie) 88 B, 331 E, 104 F.
Amathous 115 A, 116 B, 132 D, 133 E, Arkanda (pour Laranda ?) 252 A ; cf.
113F. p. 53.
Amblada (Amalanda) 226 A, 217 B Arménie (Sébasteia) : Nikopolis Anô ;
(Amalandra), 278 D, 276 E, 261 F. cf. p. 42.
Amisos 153 A, 337 E, 194 F. Arykanda, voir Orykanda.
Amorion 60 B, 83 DE. Asie (Ephésos) : Agaè, Algiza, Anéa
Amyzon 199 A. (Anaia), Arkadioupolis, Assos, Atand
Anastasioupolis 108 A, 112 B, 135 D, ros, Atrammytion, Baréta, Brioula,
136 E, 128 F. Elaia, Erythra, Gargara, Hypaipa,
Andida 228 B, 292 D, 291 E, 269 F. Kaloè, Kymè, Lébédos, Magnesia
70 J. DARROUZES

Anèlios, Magnesia Maiandrou, Mas- Cappadoce (III. Mokissos) : Doara,


taura, Myrina, Nyssa, Palaiapolis, Parnassos ; cf. p. 50.
Pergamos, Phokeia, Pitanè, Prinè Carie (Karia, Stauroupolis) : Alabanda,
(Priènè), Sion, Tion, Tralleis, Tymnos ; Amyzon, Bargylia, Halikarnassos,
cf. p. 27. Hérakleia Latmou, Hyllarima, lassos,
Aspendos 151 A, 203 D, 202 E, 193 F. Kéramos, Kibyra, Mindos, Mylassa,
Aspona 106 A, 110 B, 137 D, 138 E, Néapolis, Stadeia (= Knidos), Strato-
131 F. nikeia, Tabai ; cf. p. 45.
Assos 88 A, 87 B, 115 D, 116 E, 96 F. Cattaro, voir Dékatéra.
Atanassos 206 A, 196 B, 252 D, 251 E. Chairétopa (Kérétapa) 203 A, 193 B,
Atandros (Antandros) 87 A, 86 B, 1 14 D, 249 D, 248 E, 246 F.
115 E, 98 F. Chalkèdon 7 A, 9 B, 12 DE, 11 F.
Atrammytion (-ttion) 86 A, 85 B, 113 D, Chalkis 102 A, 100 B, 125 D, 126 E, 121 F.
114 E, 90 F. Chandax, voir Kantanos.
Attaleia (Lydie) 142 Β, 167 D, 166 Ε, Charioupolis 99 A, 97 B, 120 D, 121 E,
149 F. 119 F.
Attaleia (Pamph.) 239 A. Chersonèsos 190 D, 189 E, 171 F.
Augaza, voir Eugaza. Chios 49 B, 308 D, 307 E, 271 F.
Augoustoupolis 220 A, 209 B, 276 D, Chonai (Kolossai) 202 A, 192 B, 266 D,
275 E, 255 F. 263 E, 241 F.
Aurèlioupolis = Périkomma 142 F. Chypre (Kypros, Konstantia) : Amathous,
Azanoi (Aizanoi) 241 B, 327 D, 300 F. Kition, Kythroi (Palaia), Soloi, Tri-
mithous ; cf. p. 31.
Baréta 76 A, 77 B, 103 D, 104 E, 99 F. Crète (Krètè, Gortyna) : Arkadia, Cher
Bargylia 194 A, 188 B, 243 D, 242 E, sonèsos, Eleuthernè, Hérakleion, Kant
230 F. anos, Kisamos, Knossos, Kydonia,
Baris 235 A, 288 D, 287 E. Lampe, Phoinix, Soubrita ; cf. p. 37.
Basilika Therma 61 A, 85 DE, 77 F. Cyclades (Rhodos) : Andros, Chios, Lé-
Basilinoupolis 144 A, 148 B, 176 D, ros, Mèlos, Samos, Tènos ; cf. p. 54.
175 E, 163 F.
Bégylia, pour Bargylia 194 A. Dadybra 161 A, 160 B, 211 D, 209 E,
Bélendéris, pour Kélendéris 244 A. 197 F.
Bèrinoupolis 110 A, 138 D, 139 E, Daldè 137 A, 140 B, 165 D, 164 E,
132 F. 139 F.
Bibona 31 A, 39 B, 50 D, 48 E (Kib-), Dalisandos 250 A, 318 D, 317 E.
43 F. Daonion 100 A, 98 B, 123 D, 124 E.
Bithynie (I. Nikomèdeia) : Adranous, Dardanos 121 A, 145 D, 146 E, 158 F.
Apollonias, Aristè ( = Néokaisareia), Daskylion 147 A, 151 B, 173 D, 172 E,
Basilinoupolis, Daskylion, Hélénou- 168 F.
polis, Kaisareia, Lophos, Prainétos, Débeltos 245 B, 295 D, 294 E, 282 F.
Prousa ; cf. p. 36. Dékatéra (Cattaro, Kotor) 327 E.
Bithynie (II. Nikaia) : Gordoserba, Derkos (-koi) 105 B, 82 D, 81 E, 75 F.
Linaè, Mêla; cf. p. 38. Diokaisareia = Prakana 311 D, 310 E.
Bizyè 43 A, 31 B, 60 D, 59 E, 56 F. Dionysioupolis 242 B, 329 D, 323 E.
Boulgarophygon 247 B, 297 D, 296 E, Doara 256 B, 294 D, 293 E.
284 F. Dokimion 212 B, 269 D, 266 F, 252 F.
Brioula 65 A, 67 B, 91 D, 93 E, 82 F. Doserba : <Gor)doserba 201 D.
Brysis 103 A, 101 B, 127 D, 128 E. Drizipara 61 B, 80 D, 79 E, 73 F.
Dyrrachion 10 AB, 15 DE, 16 F.
Cappadoce (I. Kaisareia) : Basilika
Therma, Kamouliana, Kiskissos, Egénè (île d'Egine), pour Aigina 254 B.
Nyssa ; cf. p. 26. Ektorion (pour (St)ektorion) 225 A,
Cappadoce (II. Tyana) : Sasima ; cf. p. 39. 216 B, 270 D, 270 E (Aktorion).
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 71

Elaia 83 A, 82 B, 110 D, 111 E, 85 F. Hélioupolis, pour Ioulioupolis 134 E.


Eleuthernè 188 D, 187 E, 172 F. Hellade (et Achaïe) : Aigina, Kephallè-
Ephésos 2 ABDEF. nia, Kerkyra, Lemnos, Monembasia,
Eramia ? 136 F; cf. p. 34. Oréos, Porthmos, Troizènè, Zakyn-
Erythra 78 A, 107 D, 108 E. thos; cf. p. 37-38.
Etenna 152 A, 156 B, 202 D (Stenna), Hellespont (Kyzikos) : Abydos, Adraneia,
201 E, 191 F. Adranouthèrai, Dardanos, Germé,
Euaza, pour Eugaza 75 A, 102 DF. Iléos, Lampsakos, Mélitoupolis, Okè,
Euchaïta 38 D, 37 E, 54 F. Palaia, Poimaninon, Troas ; cf. p. 32.
Eudokias 303 D, 302 E, 277 F. Hémimont (Adrianoupolis) : Boulgaro-
Eugaza (et Euaza) 75 A, 76 B, 102 D, phygon, Débeltos, Gariéla, Pamphy-
103 E, 102 F. lon, Perbéris, Plotinoupolis, Skopélos,
Eukarpia 214 A, 204 B, 264 D, 268 E, Sozopolis ; cf. p. 54.
252 F. Hérakleia (Europe ou Thrace) 6 D,
Euménia 207 A, 197 B, 253 D, 252 E, 4EF.
239 F. Hérakleia, pour Hérakleioupolis 82 E.
Europe (ou Thrace, Hérakleia) : Brysis, Hérakleia Latmou 191 A, 185 B, 244 D,
Chalkis, Charioupolis, Daonion, He- 243 E, 227 F.
xamilion, Kallioupolis, Lithoprosopon Hérakleia Pontou 166 A, 163 B, 213 D,
(?), Lizika, Madyta ( = Koila), Métra, 211 E, 198 F.
Nikaia, Panion, Rhaidestos, Théodo- Hérakleion 181 D, 180 E.
roupolis, Tzouroulon ; cf. p. 29. Hérakleioupolis (= Pidachthoè) 82 et
332 E, 71 F.
Galatia, pour Oualentia 245 F. Hermokapèleia 139 A, 168 D, 167 E,
Galatie (I. Ankyra) : Anastasioupolis, 141 F.
Aspona, Bèrinoupolis, Ioulioupolis, Hexamilion 124 F.
Kinna, Minzos (Mnizos) ; cf. p. 30. Hiérapolis (Phr. Pac.) 35 DE, 34 F.
Galatie (II. Pisinous) : Klanéos, Trokna- Hiérapolis (Phr. Sal.) 215 A, 205 B,
da; cf. p. 43. 271 D, 269 E, 253 F.
Gangrai 13 A, 14 B, 19 DE, 14 F. Hiérokaisareia 143 B, 169 D, 168 E,
Gargara 90 AB, 98 D, 99 E, 101 F. 144 F.
Gariéla 252 B, 302 D, 301 E, 287 F. Honorias (Klaudioupolis) : Adrianoupolis,
Germanikoupolis 243 A, 230 B, 316 D, Hérakleia Pontou, Krateia, Prousias,
315 E. Tios; cf. p. 42.
Germé 117 A, 119 B, 141 D, 142 E, 155 F. Hyllarima 198 A (Hyla-).
Germia 48 A, 36 B, 64 D, 63 E, 59 F. Hypaipa 77 A, 78 B, 88 DE, 91 F.
Goloi, pour Soloi 129 D. Hyrkana, pour Orykanda 179 B.
Gordos 136 A, 139 B, 165 D, 164 E, Hyrkanis 138 A (Orkanè), 141 B, 166 D,
146 F. 165 E, 148 F.
Gordoserba 149 A, 154 B, 201 D, 200 E,
187 F. lassos 192 A, 185 B, 241 D, 240 E,
Gotthia 26 A, 30 B, 39 D, 38 E, 36 F. 228 F.
Ibaritianoi, pour Abar- 71 E.
Hadr-, voir Adr-. Ikonion 28 DE, 25 F.
Hagia Kyriakè 34 A, 46 B, 53 D, 52 E,
46 F. Iléos (Ilaios) 124 AB, 149 D, 151 E,
Halikarnassos 200 A, 259 B, 248 D, 152 F.
247 E, 234 (F). Ioulioupolis 105 A, 107 B, 133 D (Iliou-),
Hélénopont (Amaseia) : Amisos, Andrapa, 134 E (Héliou-), 127 F.
Sinopè, Zalichos (= Léontopolis), Iounopolis 160 A, 106 B, 210 D, 208 E,
Zèla; cf. p. 33. 195 F.
Hélénoupolis 140 A, 144 B, 171 D, Ipsos 223 A, 214 B (Apsos), 263 D,
170 E, 169 F. 267 E, 258 F.
72 J. DARROUZÈS

IsAURiE (Séleukeia) : Arkanda (?), Dalisan Klanéos 169 A, 166 B, 220 D, 219 E,
dos, Germanikoupolis, Kardabounda, 207 F.
Kélentéris, Lamos, Lauzanda, Mous- Klaudioupolis 14 A, 15 B, 20 DE, 18 F.
bada, Prakana ( = Diokaisareia), Knidos = Stadeia 232 F (cf. p. 46).
Sibyla, Sykè, Zènoupolis ; cf. p. 51. Knossos 182 D, 181 E, 170 F.
Koila = Madyta 117 F.
Kadoi 239 Β, 324 D, 321 Ε, 299 F. Koloneia 224 B, 71 D, 70 E, 65 F.
Kaisareia (Bith.) 143 A, 146 B, 175 D, Komana 167 A, 218 D, 217 E, 203 F.
174 E, 162 F. Komba 183 A, 178 B, 235 D, 234 E,
Kaisareia (Capp.) 1 ABDEF. 222 F.
Kallioupolis 96 A, 95 B, 119 D, 120 E, Konana 232 A, 234 B (Kan-), 284 D,
116 F. 283 E.
Kaloè 73 A, 74 B (Kalpè), 100 D, 101 Ε, Konstantia Kyprou 3 ABDEF.
92 F. Korydala (Lycie) 171 A, 228 D, 227 E,
Kamnos, pour Kaunos 223 E, 211 F. 214 F.
Kamouliana 62 A, 64 B, 86 DE, 79 F. Korydala (Pamph.) 260 B, 305 D, 304 E,
Kanana, pour Konana 224 B. 281 F.
Kandiba 178 A, 173 B, 227 D, 226 E, Kotor, voir Dékatéra.
213 F. Kotiada 79 D, 78 E, 72 F.
Kantanos (Chantax) 1 89 A, 1 88 E, 1 74 F. Kottyaeion 221 A, 210 B, 267 D, 264 E,
Kardabounda 246 A, 234 B, 313 D, 250 F.
312 E, 296 F. Koudroula, pour Korydala 305 D, 304 E.
Karia (= Stauroupolis) 15 (et 186) A, Krateia 164 AB, 215 D, 213 E, 200 F.
17 B, 27 DE, 22 F. Kremna 261 B, 306 D, 305 E, 278 E.
Karinè 37 A, 152 B, 56 D, 55 E, 49 F. Krètè (Gortynè) 8 AB, 10 D, 9 EF.
Karpathos 78 D, 77 E. Krotonè 35 A, 48 B, 55 D, 54 E, 48 F.
Katanè 27 A, 26 B, 45 D, 44 E, 38 F. Kydonia 183 D, 182 E, 173 F.
Kaunos 181 A, 176 B, 224 D (Kanoua), Kymè 80 AB, 106 D, 107 E, 89 F.
223 E (Kamnos), 211 F. Kyproi, pour Kythroi 111 A.
Kélentéris (-déris) 244 A (Bel-), 231 B, Kypros, voir Konstantia.
312 D, 311 E, 291 F. Kypséla 57 A, 54 B, 76 D, 75 E, 70 F.
Kythroi (Paloria Kythron DE) 111 A
Képhallènia 191 D, 190 E, 188 F.
Kéramos 201 A, 235 F. (Kyproi), 128 D, 129 E, 110 F.
Kéraseis 170 D, 169 E, 137 F. Kyzikos 4 A, 5 B, 7 D, 6 EF.
Kérasous 219 D, 218 E, 204 F.
Kérétapa, voir Chairétopa. Lagina 304 D, 303 E, 279 F (Lagna).
Kerkyraioi (Kerkyra) 192 D, 191 E, Lamos 248 A, 236 B, 315 D, 314 E,
189 F. 293 F.
Kibia, pour Kinna 135 E. Lampe 180 D, 179 EF.
Kibona, pour Bibona 48 E. Lampsakos 122 A, 123 B, 146 D, 147 E,
Kibyra 187 A, 182 B, 237 D, 236 E, 151 F.
223 F. Laodikeia 16 A, 19 B, 24 DE, 23 F.
Kidyssos (Kidyessos) 265 D (Kèdisosos), Laranda (dans Arkanda ?), voir p. 53.
262 E (Kidestos). Lauzanda 251 A.
Kinna 107 A, 111 B, 134 D (Nèssos), Lébédos 79 AB, 105 D, 106 (et 329) E,
135 E (Kibia ?), 130 F. 83 F (cf. p. 28-29).
Kinnaboros 219 A, 208 B, 273 D, 272 E, Lemnos 336 E, 180 F (Limbos).
256 F. Léontinè 32 A, 42 B, 49 DE, 44 F.
Kios 55 A, 50 B, 74 D, 73 E, 67 F. Léontopolis (Hélén.) = Zalichos 257 B.
Kisamos (Kiss-) 184 D, 183 E, 177 F. Léontopolis (Isaurie) 46 A, 40 B.
Kiskissa (-soi) 63 A, 65 B, 87 DE, 78 F. Léros 310 D, 309 E, 272 F.
Kition 113 A, 114 B, 130 D, 131 E, Lilybaion 39 A, 57 D, 56 E, 50 F.
111 F. Limbos, pour Lemnos 180 F.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 73

Limyra 180 A, 175 B, 230 D, 229 E, Milo (île), voir Mèlos.


220 F. Mindos 195 A, 189 B (Mybdos), 245 D,
Linosè 150 A, 155 B, 199 D, 198 E. 244 E, 231 F.
Lip(a)ra 134 B; cf. p. 34. Minzos (Mnizos) 109 A, 136 D, 137 E,
Liparitai (Lipari), voir Nèsia. 129 F.
Lithoprosopon 330 E, 120 F. Mitylènè 89 E.
Lizika 104 A, 102 B, 126 D, 127 E, 123 F. Mokissos 23 A, 24 B, 18 D (Nazianzos),
Lophos 141 A, 145 B, 172 D, 171 E, 18 E, 28 F.
164 F. Monembasia 253 B, 194 D, 193 E,
Lounda 212 A, 202 B, 258 D, 257 E. 182 F.
Lycaonie (Ikonion) : Amblada, Perta; Mosyna 328 D, 322 E, 301 F.
cf. p. 49. Mousbada 247 A, 235 B, 314 D (Mosb-),
Lycie (Myra) : Araxos, Kandiba, Kaunos, 313 E, 292 F.
Komba, Korydala, Limyra, Nissa, Mybdos, pour Mindos 189 B, 245 D.
Oiniandos, Orykanda, Patara, Pha- Myéna, pour Myrinè 81 B.
sèlis, Pinnara, Sidyma, Tlos, Zènono- Mylassa 193 A (Mylaba), 187 B, 242 D,
polis ; cf. p. 43. 241 E, 229 F.
Lydie (Sardeis) : Akrasos, Attaleia, Daldè, Myonia, pour Maionia 133 A.
Eramia (?), Gordos, Hermokapèleia, Myra 16 B, 23 DE, 21 F.
Hiérokaisareia, Hyrkanis, Kéraseis, Myrinè 82 A, 81 B (Myéna), 109 D,
Lip(a)ra, Maionia, Périkomma 110 E, 105 F.
(= Aurèlioupolis), Philadelpheia, Sala, Mytilène, voir Mitylènè.
Sétai (Saittai), Silandos, Stratonikeia,
Tabala, Thyateira, Trakoula, Tralleis, Nakoleia 261 A, 109 B, 268 A, 265 E,
Tripolis ; cf. p. 34. 249 F.
Lymaia, pour Maionia 160 D. Nazianzos = Mokissos 18 D.
Néapolis 189 A, 148 B, 239 D, 238 E,
Madyta 97 A, 96 B, 121 D, 122 E, 117 F 225 F.
(Koila). Néokaisareia 21 DE, 19 F.
Magnesia Anèlios (Sipylou) 68 A, 70 B, Néokaisareia = Aristè 177 D, 176 E.
95 D, 96 E, 97 (F). Nèsia (Lipari) 36 A, 51 B, 54 D, 53 E,
Magnesia Maiandrou 71 A, 73 B, 96 D, 47 F.
97 E (F). Nèssos, pour Kinna 134 D.
Magyda 238 A, 226 B, 291 D, 290 E, Νίκαια (Bith.) 11 D, 10 EF.
268 F. Nikaia (Thr.) 328 D, 114F; cf. p. 30, 58.
Maionia 133 A, 135 B, 160 D (Lymaia), Nikomèdeia 6 A, 7 B, 9 D, 8 EF.
161 E, 135 F. Nikopolis (Ep.) 19 A, 21 B, 29 DE, 17 F.
Mastaura 64 A, 66 B, 90 D, 91 E, 91 F. Nikopolis (Thr.) 52 A, 58 (et 243) B,
Mèdaeion, voir Midaeion. 67 (D), 66 E, 68 F.
Mégylia, pour Bargylia 188 B. Nikopolis Ano (Arm.) 157 A.
Mêla 148 A, 153 B, 200 D, 199 E, 186 F. Nikotéra 41 A, 57 B, 59 D, 58 E, 53 F.
Mélitoupolis 1 1 6 A, 1 1 8 B, 1 39 D, 140 E, Nissa (Lycie) 173 A, 169 B (Ny-), 226 D
159 F. (Na-), 225 E, 210 F (Ne-).
Mèlos (île de Milo) 309 D, 308 E, 274 F. Nyssa (Asie) 66 A, 68 B, 94 D, 95 E,
Mèros 213 B, 274 D, 273 E, 254 F. 83 F.
Mésembria 59 AB, 81 D, 80 E, 74 F. Nyssa (Capp.) 60 A, 63 B, 84 DE, 76 F.
Messina 29 A, 33 B, 47 D, 46 E, 41 F.
Mételloupolis 321 D, 320 E.
Méthymnè 54 A, 47 B, 73 D, 72 E, 66 F. Oiniandos 177 A (Oun-), 172 B (Oun-),
Métra 333 E, 125 F. 234 D, 233 E (Yn-), 219 F (Yn-).
Midaeion (Méd. ABF) 222 A, 211 B, Okè 120 A, 122 B, 144 D, 145 E, 154 F.
277 D, 278 E, 248 F. Oréos 197 D, 196 E, 185 F.
Milètos 51 A, 43 B, 69 D, 68 E, 62 F. Orkanè, pour Hyrkanis 138 A, 141 B.
74 J. DARROUZES

Orykanda (pour Arykanda) 1 84 A, 1 79 Β Philomèlion 228 A, 219 B, 281 D, 282 E,


(Hyrkana), 232 D, 231 E, 215 F. 264 F.
Orymna 341 E, 266 F. Phogla (Phloga ABD ; pour Pogla) 240 A,
Otrous 224 A, 215 B, 279 D, 277 E, 227 B, 290 D, 289 E, 267 F.
260 F. Phoinix 186 D, 185 E, 175 F.
Oualentia (Valentia) 204 A, 1 94 B, 250 D, Phokeia (-kia DEF) 89 AB, 1 1 6 D, 1 1 7 E,
249 E, 245 F (Galatia). 93 F.
Ouniandos, pour Oiniandos 1 77 A, 1 72 B. Phrygie Pac. (I. Laodikeia) : Akmoneia,
Ozor, voir Apsartianoi. Aléos, Appia, Atanassos, Chairétopa,
Chonai, Euméneia, Kidyessos, Loun-
Palaia (Hellesp.) 123 A, 147 D (Palata), da, Oualentia, Peltai, Sébastè, Siblia,
148 E, 156 F. Timénouthèrai, Traïanoupolis, Trapé-
Palaia (= Kythroi) 128 D, 129 E. zoupolis; cf. p. 46.
Palaiapolis (Asie) 72 AB, 99 D, 100 Ε, Phrygie Pac. (II. Hiérapolis) : Ankyra,
95 F. Azanoi, Dionysioupolis, Kadoi,
Pamphilon (-ylon) 250 B, 300 D, 299 E, Mételloupolis, Mosyna, Synaos,
289 F. Tibèrioupolis ; cf. p. 55.
Pamphylie (I. Sidè) : Aspendos, Etenna, Phrygie Sal. (Synada) : Augoustoupolis,
Orymna; cf. p. 39. Dokimion, Eukarpia, Hiérapolis,
Pamphylie (II. Pergè, Sylaion) : Adrianè, Ipsos, Kinnaboros, Kottyaeion, Mè-
Andida, Attaleia, Eudokias, Korydala, ros, Midaeion, Nakoleia, Otrous, Phy-
Kremna, Lagina, Magyda, Phogla ; teia, Polybotos, Prymnessos, (St)ekto-
cf. p. 50. tion ; cf. p. 49.
Panion 95 A, 94 B, 1 18 D, 1 19 E, 1 18 F. Phyteia 218 A, 207 B, 272 D, 271 E,
Panormos 30 A, 37 B, 48 D, 47 E, 42 F. 259 F.
Paphlagonie (Gangrai) : Amastris, Dady- Pidachthoè = Hérakleioupolis 332 E.
bra, Iounopolis, Sora ; cf. p. 42-43. Pinnara 175 A, 170 B, 223 D, 222 E,
Pappa 229 A, 221 B, 282 D, 281 E, 209 F.
263 F.
Parion 50 A, 41 B, 68 D, 67 E, 61 F. Pisinous 22 DE, 20 F.
Parnassos 293 D, 292 E, 270 F. Pitanè 84 A, 83 B, 1 1 1 D, 1 12 E, 86 F.
Patara 172 A, 168 B, 225 D (Patra), Plotinoupolis 248 A, 298 D, 297 E, 285 F.
224 E. Pogla, voir Phogla.
Patrai 44 D (Prokopiou), 43 E. Poimaninon 1 19 A (-ènon), 121 B, 143 D,
Pelta, pour Perta 262 F. 144 E, 150 F.
Pelta(i) 205 A, 195 B, 251 D, 250 E, Polémonion 217 D, 216 E, 205 F.
242 F. Polybotos 280 D, 279 E, 257 F.
Perbéris 249 B, 299 D (-éraion), 298 E, Pompèïoupolis 44 A, 28 B, 61 D, 60 E,
288 F. 55 F.
Pergamos 85 A, 84 B, 112 D, 113 E, Pont (Néokaisareia) : Kérasous, Komana,
94 F. Polémonion, Rhyzaion; cf. p. 42-43.
Pergè 1 8 A, 20 B, 30 DE, 27 F. Porthmos 255 B, 196 D, 195 E, 184 F.
Périkomma 132 B, 156 D, 158 E, 142 F Prakana ( = Diokaisareia) 242 A, 229 B,
(Aurèlioupolis). 311 D, 310 E, 290 F.
Perta 227 A, 218 B, 339 E, 262 F (Pelta). Prinè (pour Priènè) 69 A, 58 B, 92 DE.
Phasèlis 185 A, 180 B, 222 D, 221 A, Proikonèsos 53 A, 45 B, 70 D, 69 E,
217 F. 65 F.
Phasis (Trapézous DF) 20 A, 22 B, Prokopiou, pour Patrai 44 D.
33 DE, 29 F. Promissos (pour Prymnessos) 217 A
Philadelphia (Isaurie) 237 B, 320 D, (-byssos), 206 B, 275 D (Pry-), 274 E.
319 E, 295 F. Prousa 179 D, 178 E, 167 F.
Philadelpheia (Lydie) 134 A, 137 B, Prousias 163 A, 161 B, 214 D, 212 E,
161 D, 334 E, 133 F. 201 F.
LISTES ÉPISCOPALES DU CONCILE DE NICÉE (787) 75

Prymissos (pour Prymnèssos), voir Pro- Sozopolis (Pis.) 237 A, 225 B.


missos. Stadeia 196 A, 190 B, 246 D, 245 E,
232 F (= Knidos).
Rab, voir Abaritianoi. Stalles, pour Tralleis 163 D.
Rhaidestos 94 A, 93 B, 117 D, 118 E, Stauroupolis (= Karia) 15 (et 186) A,
115 F. 17 B, 27 DE, 22 F.
Rhègion (Reggio) 25 A, 62 (B), 43 D, (St)ektorion, voir Ektorion.
42 E, 35 F. Stenna (Tennensium), voir Etenna.
Rhodos 32 DE, 30 F. Stratonikeia (Carie) 197 A, 191 B, 247 D,
Rhyzaion 168 A (Rhoi-), 165 B, 216 D 246 E, 233 F.
(Rhi-), 215 E, 206 F. Stratonikeia (Lydie) 136 B, 161 D, 162 E.
Sybéos, pour Siblia 260 D.
Sagallassos 230 A, 222 B, 287 D, 286 E Sykè 245 A, 233 B, 317 D, 316 E.
(Ag-). Sylaion 22 A, 25 B, 36 DE, 32 F.
Saittai, voir Sétai. Synada 17 A, 18 B, 25 DE, 24 F.
Sala 129 B, 154 DE. Synaos 330 D, 324 E, 297 F.
Salonintianè (Salona) 62 D, 61 E, 106 F. Syrakousai (Sikélia) 42 A, 62 (B), 37 D,
Samos 342 E, 273 F. 40 F.
Sara, pour Sora 104 B.
Sardeis 5 A, 6 B, 8 D, 7 EF. Tabai 188 A, 183 B, 238 D, 237 E,
Sardinia 9 A, 11 B, 14 DE, 15 F. 224 F.
Sasima 158 A, 159 B, 208 D, 192 F. Tabala 130 AB, 153 D, 155 E, 140 F.
Sébastè 258 B, 262 D (-teia), 261 E. Tabia (ou Kibia ?), pour Kinna 135 E.
Sébastoupolis 66 D, 65 E, 64 F. Tauriana 33 A, 44 B, 52 D, 51 E, 45 F.
Sèla, pour Zèla 154 A. Tauroménion 28 A, 29 B, 46 D, 45 E,
Séleukeia (Isaurie) 21 A, 23 B, 40 D, 39 F.
39 E, 33 F. Tènos (île de Tinos) 323 D, 326 E, 276 E.
Séleukeia (Pisidie) 236 A, 289 D, 288 E. Théodoroupolis 101 A, 99 B, 124 D,
Séta(i) (pour Saittai) 132 A, 133 B, 158 D, 125 E, 126 F.
159 E, 138 F. Thessalonikè 4 D, 11 E.
Siblia 220 B, 260 D (Sybéos), 259 E, Thyateira 157 D, 156 E.
244 F (Soublion). Tibèrioupolis 240 B, 325 D.
Sibyla (-ylla, -ila) 241 A, 238 B, 319 D,
318 E, 194 F. Timénouthèrai (-thyrai) 209 A, 199 B,
Sidè 12 B, 13 DE, 12 F. 257 D, 254 E, 247 F.
Sidyma 176 A, 171 B, 229 D, 228 E, Tinos (île), voir Tènos.
216 F. Tion 93 A.
Sikélia, voir Syrakousai. Tios 181 B, 338 E, 202 F.
Silandos 131 A (-angos), 131 B, 155 D, Tityassos 234 A (Tyassos), 286 D, 285 E
175 E, 134 F. (Tot-).
Sinopè 156 A, 158 B, 205 D, 204 E. Tlos 182 A, 177 B, 231 D, 230 E, 212 F.
Sion 92 AB, 104 D, 105 E, 88 F. Traïanoupolis (Phrygie) 210 A, 200 B,
Skopélos 251 A, 301 D, 300 E, 286 F. 254 D (Tranou-), 255 E, 240 F (Trano-).
Smyrnè 45 A, 32 B, 42 D, 41 F, 57 F. Traïanoupolis (Rhodopes) 31 DE.
Soloi 112 A, 113 B, 129 D (Goloi), Trakoula 128 AB, 151 D, 153 E, 147 F.
130 E, 109 F.
Sora 162 A, 104 B (Sara), 212 D, 210 E, Tralleis (Asie) 67 A, 69 B, 89 D, 90 E,
196 F. 84 F.
Soublion, pour Siblia 244 F. Tralleis (Lydie) 135 A, 138 B, 163 D,
Soubrita (Sybrita) 185 D, 184 E, 178 F. 335 E, 145 F.
Sougdaiai 58 A, 56 B, 41 D, 40 E, 37 F. Trapézoupolis 232 B, 261 D, 260 E,
Sozopolis (Hém.) 246 B (Zoro-), 296 D, 238 F.
295 E, 283 F. Trapézous (= Phasis) 33 D, 29 F.
76 J. DARROUZÈS

Trimithous 114 A, 115 Β, 131 D, 132 Ε, Valentia, voir Oualentia.


112 F.
Tripolis 127 AB, 152 DE, 143 F. Yniandos, pour (Oi)niandos ou (O)u-
Troas 125 AB, 148 D, 149 E. niandos 233 E, 219 F.
Troizènè 108 Β, 193 D, 192 Ε, 183 F.
Trokalis 38 A, 51 D, 50 Ε, 51 F. Zakynthos 198 D, 197 E, 190 F.
Troknada 170 A, 167 Β, 221 D, 220 Ε, Zalichos 155 A, 257 B (Léontopolis),
208 F. 207 D, 206 E.
Tropaion 40 A, 55 B, 58 D, 57 E, 52 F. Zèla 154 A (Sèla), 157 B, 204 D (Zala),
Tyana 12 A, 13 B, 16 DE. 203 E.
Tyasos, pour (Ti)tyassos 234 A. Zènonopolis (Isaurie) 249 A (Zènoup-).
Tymbriada 340 E, 265 F. Zènonopolis (Lycie) 1 79 A, 1 74 B, 236 D,
Tymnos 81 A, 108 D, 109 E. 235 E, 221 F.
Tzouroulon 98 A, 122 D, 123 E, 122 F. Zoropolis, pour Sozopolis 246 B.

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