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Physique générale I Prof.

Marc Schiltz
Solution des exercices de mécanique Semestre d’automne 2007

Série 7

Exercice 7.1
y
Nous considérons une masse m attachée à un axe vertical par deux
fils d’un mètre de long, de masse négligeable et faisant un angle 1
S
θ = 60◦ entre eux. Elle tourne autour de l’axe vertical à vitesse x
m g
angulaire constante, de telle sorte que la force de tension dans l’un 2
S
des fils soit la moité de celle dans l’autre. Appelons S 1 la tension
dans le fil supérieur et S2 celle dans le fil inférieur; avec la force de
gravitation m g , verticale et orientée vers le bas, ce sont les seules forces agissant sur m.
La loi de Newton s’écrit alors dans ce cas :
1 + S
S 2 + m g = ma .
La masse m suit un mouvement circulaire uniforme dans un plan horizontal; la norme
de sa vitesse v , qui est tangentielle uniquement, est donc constante et son accélération a
est un vecteur contenu dans le plan horizontal, pointant toujours vers l’axe vertical, et
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dont la norme est constante et égale à vr , où v est la norme de v et r la distance de m
à l’axe vertical. Considérons alors un système d’axes Oxy immobile, de telle sorte qu’à
un instant donné, m soit sur O, que x soit horizontal et pointe vers l’axe de rotation, et
que y soit vertical. À l’instant où m est sur O, tous les vecteurs forces et accélération
sont dans le plan Oxy et nous pouvons donc les décomposer sur x et y. L’équation de
Newton ci-dessus s’écrit alors comme un système de deux équations :
 √ √
S1 cos θ2 + S2 cos θ2 = ma 2
3
S 1 + 2
3
S2 = m a
θ θ

S1 sin 2 − S2 sin 2 − m g = 0 1 1
S − 2 S2 = m g
2 1
En regardant la deuxième équation, nous voyons tout de suite que c’est S1 qui doit être
plus grande que S2 , ce qui confirme l’intuition. Nous pouvons donc écrire S1 = 2 S2 et
n’avons plus que deux inconnues, S2 et a dans le système ci-dessus. Nous avons :
√ √  √
3 S2 + 23 S2 = m a 3 3
2
S2 = m a

1 1
S2 − 2 S2 = m g S = mg
2 2
Nous obtenons ainsi S2 = 2 m g, d’où :

a=3 3g .

v2 3
Or, a = r
, où r = 2
· 1 m, donc :
 √

v= ra = 3 3rg .
2πr
Par définition, la période de rotation de la masse m est T = v
; avec l’expression de v
que nous venons d’établir, nous obtenons finalement :

r ∼
T = 2π √ = 0,819 s .
3 3g
Exercice 7.2
Nous considérons une masse ponctuelle ayant un mouvement curviligne. Son vecteur
accélération peut en tout point de la trajectoire s’écrire comme la somme de deux com-
posantes dont l’une, aτ , est tangente à la courbe en le point considéré et l’autre, aν , est
normale :
a = aτ + aν = aτ  eτ + aν  eν ,
où eτ est un vecteur unitaire dans la même direction et selon le même sens que aτ en
le point de la trajectoire considéré, et eν un vecteur unitaire dans la même direction et
selon le même sens que aν . Or, la norme de l’accélération normale s’écrit :
v 2
aν  = ,
ρ
où v est la vitesse de la masse ponctuelle en le point considéré et ρ le rayon de courbure
de sa trajectoire en ce point. Nous avons alors :
v 2 v 3
v × a = v × (aτ + aν ) =  v × aτ  + v × aν  = v aν  = v  = ,
   ρ ρ
=0

du fait que v et aτ sont colinéaires en tout point de la trajectoire, alors que v et aν sont
orthogonaux en tout point. Nous obtenons donc :
v 3
ρ= ,
v × a
ce qui montre que le rayon de courbure en tout point de la trajectoire (d’une masse
ponctuelle) peut être calculé à partir de la vitesse et de l’accélération de cette masse en
le point considéré.

Exercice 7.3
Nous considérons une particule ayant une charge q > 0, entrant avec une vitesse v0 dans
une région de l’espace où règne un champ magnétique B uniforme, et supposons qu’il
n’y a pas d’autre action sur cette particule.
1. Montrons que la trajectoire de cette particule est une hélice. Pour ce faire, nous
écrivons sa vitesse d’entrée v0 sous la forme :
v0 = v0, + v0,⊥ .
Considérons alors la vitesse v de la particule en un point quelconque de la tra-
jectoire. Nous pouvons également écrire v comme la somme d’une composante
 v = v + v⊥ . La force de Lorentz
parallèle et une composante perpendiculaire à B,
agissant sur la particule est :
F = q v × B
 = q (v + v⊥ ) × B
 = q v × B
 + q v⊥ × B
 = q v⊥ × B
 ,

 sont colinéaires. Nous voyons donc que seule la composante de


du fait que v et B
v perpendiculaire à B contribue à cette force. Et si la vitesse d’entrée v0 n’était

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 la particule ne subirait aucune force dès le début et suivrait
que parallèle à B,
donc un mouvement rectiligne uniforme. Ces considérations nous permettent de
déduire que la force de Lorentz est contenue dans un plan perpendiculaire à B,  et
ce en tout temps, quelle que soit la vitesse d’entrée de la particule. Nous pouvons
ainsi décomposer le mouvement de la particule en deux parties, l’une le long d’un
axe parallèle au champ magnétique B  et l’autre dans un plan perpendiculaire à
 Posons alors un système d’axes xyz cartésien et positivement orienté, tel que
B.
z soit dans la même direction et selon le même sens que B  (et que x et y soient
dans le plan perpendiculaire à B);  de plus, positionnons les axes x et y de telle
sorte que la force de Lorentz soit selon −x à l’instant où la particule entre dans la
région où règne le champ magnétique uniforme. Du fait que cette particule n’est
soumise à aucune autre force que la force de Lorentz F , son accélération a est,
d’après la deuxième loi de Newton, selon la même direction et dans le même sens
que F :
F
a = ,
m
m étant sa masse. a est donc également contenu dans un plan perpendiculaire à B, 
il n’y a pas d’accélération selon z. La composante du mouvement selon z est donc
rectiligne uniforme. Intéressons-nous maintenant à la composante du mouvement
dans le plan xy. Par définition, la force de Lorentz F est normale à la vitesse de
la particule en tout point de la trajectoire; et même, d’après le calcul écrit plus
haut, elle est en tout point normale à la composante de la vitesse orthogonale à
 Cette composante de la vitesse, qui est dans le plan xy, et l’accélération, qui
B.
est dans ce même plan, sont donc des vecteurs normaux entre eux en tout point
de la trajectoire, donc en tout temps; nous pouvons ainsi écrire :

a · v⊥ = 0 , ∀t.

Or,
dv⊥ 1 dv⊥ 1 dv⊥ 1 d 1 d

a · v⊥ = · v⊥ = · v⊥ + v⊥ · = (v⊥ · v⊥ ) = v⊥ 2 .


dt 2 dt 2 dt 2 dt 2 dt
La norme de v⊥ (et donc aussi celle de v) est donc constante. Ce résultat implique
que la norme de la force de Lorentz, qui est :
 = q v⊥  B
F  = q v⊥ × B  ,

est également constante. Et donc l’accélération que subit la particule est constante
en norme. Soient vx et vy les composantes de la vitesse selon x et y respectivement;
soient aussi ax et ay les composantes de l’accélération selon x et y respectivement.
Comme les normes de la vitesse et de l’accélération sont des constantes du mou-
vement, il existe deux constante réelles,  et ς, positives ou négatives, telles que :

ax 2 + ay 2 = 2 et vx 2 + vy 2 = ς 2 .

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Chacune de ces deux relations correspond à l’équation cartésienne d’un cercle.
Nous pouvons donc écrire en toute généralité, par exemple pour la vitesse :

vx (t) = ς sin ϕ(t)
, avec : v⊥ 2 = ς 2
vy (t) = ±ς cos ϕ(t)

En dérivant ces expressions par rapport au temps, nous obtenons les composantes
de l’accélération :

ax (t) = ς ϕ̇(t) cos ϕ(t)
, avec : a2 = ς 2 ϕ̇(t)2 = 2 .
ay (t) = ∓ς ϕ̇(t) sin ϕ(t)

Cette dernière relation montre que ϕ̇ est une constante pour tout t, ce qui établit
que ϕ est une fonction affine, ϕ(t) = ω t + φ, où ω et φ sont des constantes. Nous
pouvons ainsi aisément trouver une primitive des expressions de v⊥,x et v⊥,y , qui
correspond alors aux composantes selon x et y du vecteur position de la particule;
nous obtenons : 
x(t) = x0 − ω2 cos(ω t + φ)
,
y(t) = y0 ± ω2 sin(ω t + φ)
qui sont les expressions d’un mouvement circulaire uniforme. Nous avons ainsi
montré que la trajectoire d’une particule chargée plongée dans un champ magné-
tique uniforme B  et ayant une certaine vitesse d’entrée v0 est la composition d’un
 et d’un mouvement
mouvement rectiligne uniforme selon la direction parallèle à B,
circulaire uniforme dans un plan perpendiculaire. Un telle trajectoire est appelée
hélice (de pas constant).
2. Pour trouver l’évolution de la particule chargée, nous revenons à l’expression de
la norme de l’accélération et déterminons sa valeur à l’aide de la deuxième loi de
Newton; nous avons a = m F
= q vm⊥B
, où a, F , v⊥ et B sont les normes de a, F ,
v⊥ et B  respectivement. Or, comme la norme v de v est constante et comme v
est constante, alors v = v0 , v = v0, , et donc v⊥ = v0,⊥ , où v0,⊥ est la norme de
v0,⊥ . Rappelons maintenant que nous avons choisi le système d’axes xyz de telle
sorte que la force de Lorentz, et donc l’accélération, soient selon −x lorsque la
particule entre dans la région de l’espace où règne le champ magnétique uniforme.
Ces différentes considérations nous permettent de conclure que  = − mq v0,⊥ B.
Choisissons l’origine du temps à cet instant, où l’accélération de la particule n’est
que selon −x. Alors ay (0) = 0, d’où φ = 0. Aussi v⊥,x (0) = 0 et v⊥,y (0) = v0,⊥,y =
−v0,⊥ , du fait que a (et donc F ) est selon −x en t = 0 ; d’où :

 q B v0,⊥ qB
ω=− = = .
v0,⊥,y m v0,⊥,y m

La condition v0,⊥,y = −v0,⊥ permet aussi de déduire le signe dans l’expression de


ay obtenue précédemment; et le signe doit être négatif, pour assurer le fait que
v0,⊥,y est négative. Choisissons finalement l’origine O du système d’axes de telle

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sorte que x0 = y0 = 0 et de telle sorte que la coordonnée z de la particule soit
nulle au temps t = 0. Nous obtenons alors les équations de mouvement :
⎧ m v0,⊥ q B


⎪ x(t) = cos t
⎨ qB m
q B

m v0,⊥
y(t) = − q B sin m t .


⎩ z(t) = v t
0,

Et bien que déjà plus ou moins établies, nous redonnons la vitesse et l’accélération
de la particule :


⎪ vx (t) = −v0,⊥ sin qmB t

vy (t) = −v0,⊥ cos qmB t , avec : v  = v0  = v0 ,




⎩ v (t) = v
z 0,

et :
⎧ q v0,⊥ B q B


⎪ ax (t) = − cos t
⎨ m

m

q v0,⊥ B
q v0,⊥ B
ay (t) = sin qmB t , avec : a = a = .

⎪ m m

az (t) = 0
Dans ces expressions, il est important de noter que v0,⊥ est la norme de la com-
posante de la vitesse v0 normale à B, alors que v0, est la composante parallèle
à B et non sa norme. v0, peut donc être une grandeur aussi bien positive que
négative, alors que v0,⊥ est toujours positive; c’est ce qui explique la présence des
signes − dans certaines des deux premières équations des systèmes ci-dessus, alors
que dans la troisième équation, ils sont absents. Une telle notation peut ne pas
sembler logique; cependant, le lecteur remarquera que la projection d’un vecteur
sur un autre donne un vecteur qui est complètement caractérisé par un nombre
réel (positif ou négatif) multipliant le vecteur sur lequel on projette, alors que
la projection d’un vecteur dans un plan ne peut pas être caractérisé par un seul
nombre, mais par deux, chacun d’eux multipliant un des deux vecteurs engendrant
le plan sur lequel on projette; de ce fait, il est licite de considérer v comme une
composante, alors que v⊥ ne peut être que la norme du vecteur v⊥ .
3. Calculons le rayon de courbure de la trajectoire de la particule; pour ce faire, nous
utilisons le résultat établi à l’exercice précédent. Nous avons :
q  = (v + v⊥ ) × q (v⊥ × B)
 =
v × a = v × (v⊥ × B)
m m
q  + v⊥ × (v⊥ × B)

 =
= v × (v⊥ × B)
m
q  v⊥ − (v⊥ · v⊥ ) B

 =
= (v · B)
m
q  .
= (v B v⊥ − v⊥ 2 B)
m

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Dans ce calcul, nous avons utilisé la propriété a × (b × c) = (a · c) b − (a · b) c, où
a, b et c sont trois vecteurs, et le fait que v et v⊥ sont orthogonaux, ainsi que B 
et v⊥ . La norme de ce produit vectoriel est :
 
q  · (v B v⊥ − v⊥ 2 B)  =
v × a = (v × a) · (v × a) = (v B v⊥ − v⊥ 2 B)
m
q  2 2 2 q B v⊥  2
= v B v⊥ + v⊥ 4 B 2 = v + v⊥ 2 =
m m
q B v⊥ v q B v0,⊥ v0
= = ,
m m
et constatons qu’elle est constante, qu’elle ne dépend pas du point de la trajectoire.
Le rayon de courbure ρ de cette dernière est donc :
v3 m v0 2
ρ= = ,
v × a q B v0,⊥
mv
qui est également constant. Nous constatons que ρ = q B0,⊥ en général; le rayon de
courbure n’est pas égal au rayon du mouvement circulaire uniforme dans le plan
Oxy. Il y a égalité uniquement dans le cas où v = v0, = 0, car alors v = v⊥ et
mv
ρ = q B0,⊥ . Dans le cas où v⊥ = 0, alors v = v = v0, et ρ → ∞, ce qui est
consistant puisque nous avons alors affaire à un mouvement rectiligne uniforme.

z z

B 
B
v⊥

v
v
x y


v v

v⊥
x y

Les deux figures ci-dessus illustrent le mouvement d’une particule de charge q > 0
dans un champ magnétique uniforme B,  orienté selon +z. Dans la figure de gauche,
la vitesse d’entrée v0 est telle que v0, est selon +z, tandis que dans celle de droite,
v0, est selon −z. Le sens de ces hélices serait contraire si la particule avait une
charge q < 0.

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