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UNIVERSITÉ D’ANGERS
16, Bd Daviers
49045 ANGERS Cedex
Tél : 02 41 22 66 00 – Fax 02 41 22 67 09
L’ÉLIMINATION DU TABAGISME
DANS L’ENTREPRISE
Marion CRÉPELLIÈRE
Amélie DAMOUR
Elodie MALALEL IUP2 2005/2006
Dorothée PLISZCZAK 5 décembre 2005
Pauline RIALLAND
PEA IUP 2
Remerciements
*
Tous les mots suivis d’un astérisque sont définis dans le glossaire.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION............................................................................................................................. 1
1.LE PROJET................................................................................................................................... 15
1.1.Application du Benchmarking pour évaluer les facteurs influents .................................... 15
2.REALISATION DU BENCHMARKING ............................................................................................. 16
2.1.Gestion de projet................................................................................................................ 16
2.2.L’auto-diagnostic : Objectifs et identification des cibles................................................... 17
2.3.Collecte des informations / Visite des Cibles..................................................................... 18
2.4.Adaptation et déploiement (Le Post-Benchmarking) ......................................................... 18
3.RESULTATS ................................................................................................................................ 19
3.1.Situation avant la mise en place d'
un plan anti-tabagisme................................................ 19
3.2.L'
impulsion pour la mise en place d'
un programme anti-tabagisme ................................. 19
3.3.Les changements ................................................................................................................ 20
3.4.Les approches pour éliminer le tabagisme ........................................................................ 20
3.5.Les problèmes rencontrés lors de la mise en place de l'
opération .................................... 21
3.6.Les effets positifs de la nouvelle politique contre le tabagisme ......................................... 21
4.POINTS CRITIQUES ...................................................................................................................... 22
4.1.La motivation et l’implication............................................................................................ 22
4.2.Les ressources.................................................................................................................... 22
4.3.Les résultats ....................................................................................................................... 23
4.3.1.Discussion.................................................................................................................................. 26
5.DIFFICULTES RENCONTREES ET PROPOSITIONS D’AMELIORATION .............................................. 26
CONCLUSION................................................................................................................................ 27
GLOSSAIRE
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
Le tabac est responsable d’un cancer sur trois et d’un grand nombre de décès
d’origine pulmonaire, cardiaque et vasculaire. Il est la cause de 60 000 décès prématurés
chaque année. Un fumeur sur deux mourra du tabac s’il a commencé à fumer à
l’adolescence. Par ailleurs, le tabac diminue l’espérance et la qualité de vie.
Pour traiter ce projet, nous nous sommes renseignées sur les différentes méthodes
existantes à ce jour pour la prévention du tabagisme en entreprise. Afin de voir les
applications concrètes dans les entreprises, nous nous sommes inspirées de la méthode du
Benchmarking.
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La loi Evin date du 10 janvier 1991, elle a pour but premier de protéger les non-
fumeurs du tabagisme passif. En effet, elle pose le principe d’une interdiction de fumer
dans tous les lieux affectés à un usage collectif ainsi que dans tous les lieux collectifs de
transport.
Dans les entreprises soumises au Code du travail, les locaux clos et couverts
affectés à l’ensemble des salariés doivent être non-fumeurs (ex : locaux d’accueil et de
réception, locaux affectés à la restauration collective, salles de réunion et de formation,
salles et espaces de repos, locaux réservés aux loisirs, à la culture et au sport, locaux
sanitaires et médicaux sanitaires.)
Cette loi n’interdit donc pas le tabagisme dans l’entreprise. En effet, il est possible
de créer des zones fumeurs. Ces zones peuvent être dans le meilleur des cas des locaux
spécifiques, mais le problème est qu’elles peuvent être seulement des espaces délimités.
Bien que le volume, les dispositions et les conditions d’utilisation, d’aération et de
ventilation de la zone fumeur doivent assurer la protection des non-fumeurs, ce n’est pas
toujours le cas. Ces locaux ou espaces doivent respecter un débit minimal de ventilation (7
litres par seconde par occupant, pour les locaux dont la ventilation est assurée de façon
mécanique ou naturelle par conduits ; 7 m3 par occupant pour les locaux dont la ventilation
est assurée par des ouvrants extérieurs).
Par ailleurs, une signalisation apparente doit rappeler le principe de l’interdiction de
fumer et indiquer spécifiquement les emplacements mis à la disposition des fumeurs.
Enfin, le fait de fumer hors d’un emplacement mis à la disposition des fumeurs peut
être puni d’une amende.
L’effet de la loi Evin n’étant pas satisfaisant, cette loi a basculé le 9 août 2004 dans
le code de la santé publique.
Depuis le 29 juin 2005, un arrêt de la Cour de cassation va plus loin et rappelle aux
employeurs de protéger les salariés du tabagisme dans l’entreprise.
Cet arrêt dit que même les lieux n’étant pas destinés à l’ensemble de salariés
(bureaux à usage collectif) doivent répondre à un plan d’organisation ou d’aménagement
destiné à protéger les non-fumeurs.
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Une enquête a été réalisée en juillet 2005 par Ipsos/Pfizer. Elle révèle que
seulement 23% des français disent que ce code est bien appliqué dans leur entreprise et 21
% déclarent qu’il n’est pas interdit d’y fumer.
Nous pouvons remarquer que, suivant le poste que nous occupons, nous avons plus
ou moins de risque d’être exposés au tabagisme passif. En effet, les ouvriers sont plus
exposés que les cadres, 31% d’entre eux, contre 11% de cadres, travaillent dans des
entreprises ne respectant pas le code.
Nous remarquons que 78% des salariés pensent qu’il faudrait pour tous un
environnement de travail sans fumée.
Les non-fumeurs vivent mal les symptômes dus à l’exposition de fumée de tabac
(irritation des yeux, maux de têtes, problèmes respiratoires, …) et s’inquiètent de leur santé
à long terme (cancer, problème cardiaque).
De plus, dans certaines entreprises où les fumeurs sont nombreux et où les salles de
pause sont séparées, les non-fumeurs se sentent mis à part. La plupart d’entre eux
préfèreront prendre leur pause dans la salle « fumeur » avec leurs collègues.
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• les fumeurs, qui décident d’arrêter, et les non-fumeurs auront un but et un objectif
commun ;
• les non-fumeurs aideront leur collègues fumeurs pour arrêter ;
• les fumeurs seront reconnaissants à la direction et à leurs collègues de les aider à
arrêter de fumer ;
• les non-fumeurs seront reconnaissants envers les fumeurs pour leur effort et à la
direction pour avoir remédié à ce problème.
On appelle tabagisme passif l' inhalation de la fumée des autres ou le fait d'
inhaler
involontairement de la fumée. La fumée produite par la cigarette lors de la combustion est
appelée « fumée primaire ». La FTA* ou fumée secondaire correspond à l' ensemble des
matières présentes dans l' air intérieur suite à la consommation de tabac dans un espace
clos. En effet, l’air ambiant d’une pièce enfumée est composé de 85% de FTA.
La fumée de tabac contient plus de 5 000 composants dont certains d’entre eux sont
plus toxiques que les autres1. Ainsi l’action des FTA est un réel danger pour tous car elle
agit tout au long de l’exposition.
D’après l’étude canadienne effectuée en 1995, le surcoût d’un salarié fumeur est
d’environ 3 000 euros par an. Il y a deux types de surcoûts : ceux liés directement à
l’entreprise (les incendies, l’hygiène…) et ceux liés aux salariés eux-mêmes (absentéisme,
les accidents de travail…)
1
Annexe VI
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D’après un sondage Ipsos, 78% des français pensent que les employeurs doivent
garantir un environnement de travail sans fumée de tabac pour tous leurs employés.
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Le Responsable fut condamné à payer 760 €, ainsi que 1500 € à DNF au titre de
dommages et intérêts et 760 € en application du code de procédure pénale pour l’absence
de signalisation d’interdiction de fumer et l’absence d’espace pour les fumeurs.
ONISEP* Dijon
Le directeur de l’ONISEP de Dijon fut condamné par DNF et un salarié à une
indemnisation de 2400 € pour le préjudice personnel de l’exposition involontaire au tabac.
De plus, le directeur dut payer 300 € de dommages et intérêts pour DNF ainsi que 1200 €
au Ministère Public pour l' absence d'
espace réservé aux fumeurs dans les locaux, pour le
non-respect des normes de ventilation et l'
absence de signalisation d’interdiction de fumer.
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Durant notre enquête nous avons pris connaissance de différentes démarches mises
en place dans les entreprises interrogées pour la prévention et l’élimination du tabac. Dans
cette partie, les quatre approches développées correspondent à celles le plus fréquemment
rencontrées.
Afin de comprendre cette méthode, nous avons lu le livre La méthode simple pour
en finir avec la cigarette de Allen Carr. Pendant la lecture du livre, le fumeur a le droit de
fumer autant de cigarettes qu’il désire jusqu’à la fin du livre.
Tout d’abord, Allen Carr explique que la dépendance physique provient du besoin
de nicotine et représente cela par un « petit monstre » que les fumeurs ont dans leur
estomac et qui doit être nourri de nicotine. Le fumeur devient donc l’esclave de ce « petit
monstre ». De plus, il affirme que le fumeur a subi un lavage de cerveau qui fait associer la
cigarette au plaisir. Ainsi les fumeurs ont l’illusion que la cigarette leur procure le plaisir,
la tranquillité, la confiance qui leur manquent. Le fumeur est ensuite pris dans un cercle
vicieux car il fume lorsqu’il est stressé et la cigarette va ensuite créer un manque de
nicotine qui va engendrer l’état de stress.
La méthode Allen Carr insiste beaucoup sur le fait que la cigarette est un poison et
que les fumeurs se force à fumer par mimétisme ou par artifice social. En effet, personne
n’a apprécié sa première cigarette car le corps rejette ce poison de quelques manières que
ce soit (toux, vomissement, vertige). C’est d’ailleurs après cette première expérience que
certaines personnes s’enferment dans l’idée qu’ils ne deviendront jamais accros à la
cigarette car c’est dégoûtant et cette illusion va créer leur perte.
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Il est facile d’arrêter de fumer quand les fumeurs se rendent compte que la cigarette
est en train de les tuer et qu’elle ne leur apporte aucun plaisir. Au contraire, elle les prive
de santé, d’énergie, d’argent, de confiance en soi, de sérénité, de courage, de liberté,...
Après avoir cassé les illusions du fumeur envers la cigarette, la méthode Allen Carr
donne ses instructions pour arrêter de fumer :
1) Le fumeur doit prendre la décision de ne plus jamais fumer et de ne plus rien
prendre à base de nicotine.
2) Il ne faut pas se morfondre mais se réjouir ne de plus être esclave de la cigarette.
Les bons moments seront désormais meilleurs et les mauvais plus supportables.
3) Il ne faut plus fumer aucune cigarette, même pas une petite et même pas une
bouffée car vous retomberez dans le piège.
4) La cigarette est une drogue et fumer est une maladie. Il faut arrêter maintenant.
5) Une fois que vous avez arrêté, vous êtes un non-fumeur et le manque de nicotine
va s'
amoindrir.
Allen Carr prévient que pendant environ trois semaines, le non-fumeur va ressentir
un état de manque de nicotine qui se perçoit comme une sensation de faim. Il ne faut pas
utiliser de substituts (chewing-gum, bonbon) pour remédier à ce manque car ils ne
serviront pas à soulager le besoin de nicotine. Cependant certains réflexes avec la cigarette
(après un repas, au téléphone) vont faire douter l' ex-fumeur. Au bout de ces trois semaines,
le non-fumeur doit ressentir un moment de révélation qui signifiera que le lavage de
cerveau qu’il a subi est terminé. Mais il ne faut surtout pas attendre ce moment et continuer
à vivre normalement.
Allen Carr recommande de se concentrer sur la dernière cigarette, sur les fumées
cancérigènes qui entrent dans les poumons et sur son goût désagréable. Puis l’éteindre en
se réjouissant d’être libéré de l’esclavage de la nicotine.
Les non-fumeurs ne doivent pas croire qu’ils ne penseront plus jamais à la cigarette
mais ce qui compte c’est ce qu’ils pensent de la cigarette. Si le non-fumeur se rend compte
qu’il a fumé du poison et qu’il ne faut plus qu’il y touche, il est considéré comme “guéri“.
La méthode commence par une session de 4 heures qui est généralement suffisante
pour arrêter de fumer. Elle se pratique en groupe de 10 à 20 personnes par un intervenant
Allen Carr France. Deux autres sessions de 2 heures sont proposées si la première ne leur
semble pas suffisante. Dans les 3 mois qui suivent les sessions, les participants peuvent
bénéficier d’un suivi individuel par téléphone.
De plus, Allen Carr France garantit aux particuliers, entreprises et collectivités, le
remboursement des frais en cas d’échec avant les 6 mois qui suivent la première session.
Le financement de la méthode est de 260 € par personne qui peut être payé par le salarié ou
dans le cadre de la formation continue ou par la mutuelle de l’entreprise.
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Allen Carr France mentionne sur son site et les brochures que 50% à 70% des
participants arrêtent de fumer et les autres diminuent considérablement leur consommation
de tabac.
38,2% 61,8%
46,7% 53,3%
Non-fumeurs
Fumeurs ayant rechuté
2. Stimulus
La MACSF et Aventis ont fait appel à ce prestataire afin de proposer des solutions
quant au tabagisme au sein de l'
entreprise. Nous avons donc contacté Alain Tuéta du
département Développement et Communication dans le but de mieux comprendre leur
méthode.
Stimulus propose un soutien aux entreprises en ce qui concerne le stress
professionnel et l'
adaptation au changement par une approche comportementale et
cognitive.
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3. Nicodem
Nicodem est un ensemble de programmes spécialisés dans la prise en charge du
tabagisme. Il s'agit d’un réseau national de psychologues et tabacologues spécialistes de
l'
aide à l'arrêt du tabac. Lors de nos démarches nous avons pu rencontrer le Docteur
Dubois, tabacologue chez Nicodem et à la médecine préventive universitaire.
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Cette méthode est proposée aux entreprises depuis 2001 et aux particuliers. Celle-ci
est basée sur les connaissances les plus récentes de la tabacologie et de la psychologie : la
psychotabacologie.
La psychotabacologie prend en compte l’ensemble des problèmes posés par le
tabagisme :
• Elle respecte toutes les connaissances acquises en tabacologie et ne conteste pas les
facteurs biologiques et biochimiques agissant dans la dépendance au tabac. La
psychotabacologie revendique l' utilisation des substituts nicotiniques lorsque ceux-ci sont
nécessaires.
• Elle prend en compte les avancées réalisées grâce aux Thérapies Comportementales et
Cognitives qui ont permis une approche concrète des problèmes de dépendance au tabac
• Elle prend en compte le risque d’anxiété et de dépression suite à l' arrêt du tabac et
propose des stratégies de prévention pour soutenir les « ex-fumeurs ».
• Elle prend en compte les éléments de psychologie de l' inconscient qui ont été omis par
les plusieurs stratégies existantes à ce jour.
Le principe essentiel est de rendre le fumeur le plus autonome possible par rapport
à son arrêt en lui fournissant le plus de connaissances possibles. Ce sont ces connaissances
qui lui permettront de maîtriser son arrêt du tabac. Ce protocole se déroule sur quatre
séances espacées de 15 jours.
• Première Séance :
Cette séance est consacrée à un pré-diagnostic. Celui-ci est réalisé à partir des
éléments de l'entretien et d'
un ensemble de questionnaires. Le fumeur n'arrête pas de fumer
lors de cette séance. Les 15 jours de tabagisme qui lui restent seront consacrés à une
observation systématique qui lui sera demandée à partir d' une grille spécifique tenant
compte des symptômes d’accoutumance.
Le diagnostic est un moment essentiel dans l' arrêt du tabac, il permet en particulier
d'établir la part relative des quatre dépendances principales : la dépendance physique à la
nicotine et les dépendances psychologiques (comportementales, psychoaffectives et
cognitives*).
• Deuxième séance :
Sur la base des observations des fumeurs, les spécialistes de Nicodem affinent le
diagnostic et sont en mesure de leurs proposer la stratégie la plus efficace pour faciliter
l’arrêt. Nicodem décide alors d' utiliser ou non les substituts nicotiniques en fonction du
niveau de dépendance physique. Dans cette séance les mécanismes de dépendance qui
concernent personnellement les fumeurs sont précisément expliqués. Nicodem en analyse
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les conséquences sur l' arrêt. Les spécialistes leurs expliquent en détail le déroulement des
15 jours à venir et les fumeurs repartent avec des outils de suivi. C' est à ce moment-là que
l’arrêt du tabac commence.
• Troisième séance :
Les ex-fumeurs sont à 15 jours de sevrage. Plusieurs indicateurs permettent de
savoir si le sevrage se passe dans des conditions habituelles. Les spécialistes de Nicodem
analysent ensemble ces 15 jours et le suivi des ex-fumeurs (évolution des symptômes,
courbe de poids, fréquence des envies...). Si nécessaire, Nicodem revient sur les
explications utiles à une parfaite compréhension du sevrage et des outils de suivi sont de
nouveau remis.
• Quatrième séance :
Les ex-fumeurs sont désormais à un mois de sevrage. Au sens strict du terme, le
sevrage est terminé (pratiquement plus de symptômes, évolution très favorable de la
fréquence des envies, stabilisation de la courbe de poids...). Ils rentrent maintenant dans
une phase de renforcement du sevrage. Une grande partie de cette séance est consacrée aux
façons concrètes de se prémunir contre les risques de rechute à moyen et long terme. Un
document comportant des exercices pour lutter contre les dépendances cognitives qui
peuvent encore persister est remis en fin de séance. Pour la plupart d' entre eux, un suivi à
plus long terme ne s'
impose pas. Cependant un lien avec un thérapeute peut s’avérer utile.
L’OFT a été créé en décembre 1998 sous la forme d’une association. Elle a pour
but de promouvoir la prévention et l’aide à l’arrêt du tabac. Cette association a été fondée
notamment par des médecins qui luttaient depuis plusieurs années contre le tabagisme.
Cette association a mis en place le réseau « entreprises sans tabac » qui regroupe
des entreprises ou administrations actives dans la prévention du tabagisme et d’aide à
l’élimination du tabac. Parmi ces entreprises, nous trouvons Hachette, Total, NMPP*,
Renault, CNAMTS*, UNESCO*, le conseil Régional d’Ile de France…
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L’OFT a mené des actions dans une quarantaine d’entreprises entre 2002 et 2004.
Dans certaines d’entre elles, ils sont intervenus à plusieurs reprises dans un ou plusieurs
sites.
On estime à 20000 le nombre des salariés ayant bénéficié d’au moins une des
actions du programme.
Environ 600 ont été pris en charge pour l’arrêt du tabac. A 3 mois il y a en
moyenne 50% de succès et 34%à un an. Ces taux de succès sont supérieurs à ceux qui sont
couramment rapportés par les consultations de tabacologie parce que les fumeurs
bénéficient en entreprise du soutien du groupe et aussi parce que leur profil de fumeur est
différent de celui des fumeurs se rendant en consultation de tabacologie.
Certains médecins d’entreprise aident les fumeurs de façon individuelle. Dans cette
situation, ils peuvent faire appel à des spécialistes en tabacologie qui respectent le
consensus médical : après avoir effectué un diagnostic ils peuvent être amenés à délivrer
des produits de substitution voire des spécialités médicamenteuses (gommes, patchs,
comprimés, etc.).
1
La Fume, Robert Molimard, éditions Sides, 2003.
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1. Le projet
Ce projet est basé sur les différents moyens appliqués en entreprise pour
l’élimination du tabagisme en utilisant une méthode de type Benchmarking. L’objectif est
de dresser un tableau de ces moyens en comparant notamment les programmes non
médicaux avec ceux déployés par le corps médical.
Pour une entreprise, il s’agit de se comparer aux "Leaders" qui se positionnent sur le
marché, de s' inspirer de leurs idées, de leurs pratiques, de leur fonctionnement et de leurs
expériences afin que leurs pratiques en interne s' améliorent. Ce choix ne se fait pas
exclusivement auprès des concurrents réels ou directs, il peut se faire aussi avec des
entreprises appartenant à un autre secteur d’activité mais dont l’avancée (technologique…)
est reconnue par de nombreux acteurs dans l’industrie.
Typologie du Benchmarking
On distingue 4 orientations principales du Benchmarking :
• Le Benchmarking Interne (par rapport à plusieurs services internes de l’entreprise) ;
• Le Benchmarking Compétitif (par rapport à des producteurs de produits concurrents);
• Le Benchmarking Fonctionnel (par rapport à des services ou des départements
extérieurs et leaders dans la fonction à « Benchmarker ») ;
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PEA IUP 2
2. Réalisation du Benchmarking
Afin de mieux organiser notre démarche nous avons utilisé le logiciel de gestion de
projet PSN 8. Nous avons joint en Annexe IV :
Le tableau des activités qui regroupe toute les activités réalisées lors de notre
projet ;
L’organigramme des tâches ou OTP qui représente les grandes parties de notre
projet ainsi que les activités qui en découlent ;
Le réseau PERT* qui représente l’enchaînement de toutes les activités du
projet ;
Le diagramme de Gantt qui est la technique et représentation graphique
permettant de renseigner et situer dans le temps les phases, activités, tâches et
ressources du projet.
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PEA IUP 2
Notre objectif est de rassembler les principales méthodes de lutte contre le tabac en
entreprise (les plus fréquemment mises en place) afin de dégager les critères influents dans
la lutte contre le tabagisme.
Pour cela, il nous faut rassembler le plus de renseignements et de témoignages
possibles auprès d’entreprises et de prestataires. Nous avons choisi différents critères afin
de les sélectionner1 :
1
Toutes les entreprises interrogées sont citées en Annexe V.
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Recherches de base :
Nous avons procédé à des recherches générales dans l' actualité sur le tabagisme en
entreprise (en France, en Europe, aux Etats-Unis…) : magazines spécialisés, journaux,
émissions télévisées. Ajoutées à nos connaissances initiales, celles-ci nous ont permis
d'
entamer notre étude par un brainstorming.
Informations internes :
Les informations internes sont les cours de Qualité dispensés dans le cadre de notre
formation. Encadrées par les professeurs et notre tuteur de projet, ils nous donnent les
bases nécessaires à la bonne analyse de nos recherches et des données que nous
obtiendrons.
Contacts et recherches :
Une fois la sélection des entreprises cibles établie, nous avons élaboré un courrier type.
Celui-ci se compose d' une présentation de notre projet1 ainsi que d'
un questionnaire sur la
2
situation actuelle de l'
entreprise dans le domaine du tabagisme .
Nous avons envoyé notre enquête aux entreprises et prestataires concernés par
courrier ou par e-mail. Nous les avons contactés trois semaines après l' envoi pour obtenir
des réponses.
Nous avons effectué une visite dans l’entreprise Lesieur sur le site de Bordeaux afin
de se rendre compte de la situation plus concrètement. Le Docteur Jean-Noël Dubois,
tabacologue membre du réseau Nicodem, a également accepté de nous recevoir afin de
nous exposer le principe de la démarche Nicodem.
1
Annexe III
2
Annexe I et Annexe II
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PEA IUP 2
3. Résultats
Les réponses données par les entreprises contactées nous ont permis de comprendre
leur situation au sujet du tabac et les enjeux de la mise en place d' un protocole d'
arrêt
auprès des salariés fumeurs.
D' une façon générale, les problèmes rencontrés dans les entreprises interrogées sont
récurrents. En effet, la cohabitation entre fumeurs et non fumeurs demeure la principale
source de conflits, comme chez Coca-Cola sur leur ancien site d’Issy Les Moulineaux, où
les bureaux étaient partagés entre fumeurs et non fumeurs.
« Les fumeurs ne comprennent pas qu' ils ne sont pas prioritaires.[…] Il est
impossible de laisser en autogestion un lieu mixte pour fumeurs et non-fumeurs mais avec
une priorité aux fumeurs » déclare Tanguy Massart, directeur général de l' entreprise
Weyerhaeuser.
D' autre part, l'aspect sécurité ne peut pas être sérieusement pris en compte si le
bâtiment reste autorisé aux fumeurs. Dans les usines Total, l' interdiction formelle de fumer
à l'intérieur des bâtiments de production a été instaurée en 1985. Par ailleurs, au siège
social de cette même entreprise c’est seulement à partir du 03 janvier 2005 qu’il a été
interdit de fumer dans le site. C’est durant l’opération « changez d’air » lancée par
Monsieur Carcaud-Macaire (Directeur Siège et Services Partagés) que cette interdiction a
vu le jour.
L' absentéisme des fumeurs, dû aux plus nombreuses pauses, constitue également
problème majeur selon Joël Poirat, Directeur des Ressources Humaines à la MACSF. De
plus, l'environnement malsain provoqué par la fumée requiert des systèmes d' aération
perfectionnés. Avant la mise en place de son programme contre le tabagisme en 2003, la
MACSF a fait l' objet d' une plainte sur le thème du non-respect de la loi Evin à cause de la
mauvaise qualité des systèmes d' aération.
Enfin, comme pour Danone, certains points négatifs au moment de la mise en place
de la loi Evin ont fait l'objet de plaintes émanant de salariés dans certaines entreprises.
3.2. L'
impulsion pour la mise en place d'
un programme anti-tabagisme
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PEA IUP 2
Total était engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre le tabagisme avant
leur opération « changer d’air » en 2004. En effet, avant cette grande opération le groupe
avait déjà mené d’autres actions.
Les locaux ont dus êtres adaptés à la nouvelle politique de l' entreprise. Pour la
majorité des entreprises interrogées (Coca-Cola, Weyerhaeuser, Lynx, Danone…), les
bâtiments ont été soumis à une interdiction totale de fumer. Chez Danone, l' interdiction
totale était obligatoire puisque les locaux de l' entreprise sont dits en “open-space“*. En
revanche, pour l' entreprise Lesieur, une salle fumeurs a été accordée pour 100 salariés ce
qui a nécessité l’installation d’un système d' extraction d'air. Pourtant, il reste des points
d'amélioration à ce niveau puisque le restaurant d' entreprise est un lieu mixte
fumeurs /non-fumeurs, sans aucune séparation.
Au siège social de Total, une salle fumeurs est maintenue sur chacun de leurs
principaux sites (Coupole, Michelet, et Galilée) pour un « trêve hivernale » :
D’autres aménagements peuvent être faits comme chez Coca-Cola où une terrasse
extérieure a été équipée d’un système de chauffage l’hiver.
Les approches mises en place dans les entreprises observées sont diverses. Pour
certaines, il s'
agit d'
un programme d' information dispensé par le médecin interne à
l'
entreprise comme pour Lesieur. Le CHSCT peut également être responsable de ce
programme comme chez Weyerhaeuser.
Danone et la MACSF ont fait appel à la collaboration de prestataires tels que
l'
association DNF (Droit des Non-Fumeurs) ou encore PSYA (Prévention et gestion des
risques psychosociaux) ou Stimulus. Danone a profité de la journée mondiale sans tabac
pour organiser une journée de sensibilisation en mettant à disposition de ses salariés des
testeurs de monoxyde de carbone. L'entreprise a en plus fait appel au prestataire Allen Carr
et à la technique de l'
acupuncture. Quant à la MACSF, ils ont misé sur la thérapie de
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groupe menée par des psychologues, le théâtre d' entreprise et ont eu recours à des sociétés
d'évaluation en ligne. L’entreprise Coca-Cola est quant à elle partenaire de l’OFT et
bénéficie donc de conseils et de formations pour éliminer le tabagisme. La CNP d' Angers a
fait appel à Allen Carr pour gérer son problème de tabagisme sur Paris, Arcueil et Angers.
Le groupe Total après avoir tenté plusieurs actions, en particulier avec l’OFT, a lui aussi
choisi de faire appel à la méthode Allen Carr.
Certains acteurs de l' entreprise peuvent être réticents voire opposés à de tels
changements, qu' ils jugent trop brusques. C' est le cas au sein d'
une entreprise interrogée,
où certains fumeurs trouvaient la méthode trop répressive et la considéraient comme une
atteinte à la liberté.
A l' inverse, au sein du groupe Total, les salariés conscients de l' enjeu pour leur
sécurité ont encouragé la mise en place de l' opération contre le tabagisme.
Cependant, nous pouvons admettre que certaines entreprises interrogées ne nous
ont fait part de leurs difficultés lors de leur démarche pour des raisons d’image.
D' une manière générale, toutes les entreprises interrogées se flattent du succès de
leur action. Selon Tanguy Massart chez Weyerhaeuser, « on observe une réduction
significative de la consommation de tabac, une meilleure ambiance de travail, et des
locaux plus agréables ». De même, au siège de la MACSF, une nette diminution du
nombre de fumeurs a également été observée. D’une façon générale, cette diminution du
tabagisme a une influence sur l’ambiance de travail et les tensions qui pouvaient exister
entre les salariés.
Les salariés, même fumeurs, plébiscitent les actions contre le tabagisme. Chez
Danone, 79% de l' ensemble des salariés et 74% des salariés fumeurs trouvent l' expérience
positive, surtout pour l'
aide au sevrage proposée. En effet, « Les salariés qui étaient déjà
motivés ont apprécié qu’on leur paie le sevrage, le côté “social“ de l’entreprise a été mis
en valeur. Tout le monde a apprécié, des instances représentatives au CHSCT et à la
direction » explique le docteur Hélène Kaspi.
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positive et de son succès. Quant à Danone, le logo de l' entreprise est apposé sur le site
internet de DNF, le prestataire auquel il avait fait appel.
4. Points critiques
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Le tableau ci-joint rassemble les réponses obtenues à partir d’un échantillon des
entreprises interrogées.
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4.3.1. Discussion
Malgré les différentes initiatives prises pour lutter contre le tabagisme en entreprise,
et leurs bons résultats, certaines difficultés subsistent. En effet, dans certaines entreprises,
une interdiction totale de fumer dans les locaux n’a pas résolu le problème de
l’absentéisme puisque les salariés fumeurs s’octroient toujours des pauses supplémentaires,
mais désormais à l’extérieur de l’entreprise. Tanguy Massart, de l’entreprise Weyerhaeuser
en témoigne : « environ 10% des salariés restent des fumeurs, dont 5% s’arrêtent pour
sortir fumer toutes les 3-4 heures ». Ceci montre donc la nécessité de lutter plus contre le
comportement tabagique en entreprise que contre la cigarette dans les locaux. Cependant,
dans des entreprises telles qu' Aventis les entrées et sorties des bâtiments sont mémorisées
par un système de badge, ce qui peut dissuader les salariés fumeurs de sortir souvent pour
fumer.
26
PEA IUP 2
CONCLUSION
=O=
27
GLOSSAIRE
Livres :
Internet :
• www.ac-bordeaux.fr/Primaire/sante/pathos.htm
• www.ac-bordeaux.fr/Primaire/sante/effets.htm
• www.cchst.ca/reponsessst/psychosocial/ets_resolutions.html
• www.smokeatwork.org/french/negotiating.htm
• www.tabac-info.net
• www.droit-air-pur.com/tabacactualites/actualites.htm
• www.allencarr.fr
• dnf.asso.fr/doc_page_204.html
• www.info-tabac.ca/bull4/travail.html
• www.e-sante.fr
• dyisc.com/raisons-social.php
• www.oft-asso.fr/
• drh.corp.local/publish/templates/index.asp?rub_ident=1391&cont_ident=2694
• recherche.doctissimo.fr/Tabac-en-entreprise
TABLE DES ANNEXES
• Est-ce que les locaux, y compris les bureaux privatifs, sont intégralement non-
fumeurs actuellement ?
à défaut, tous les endroits où l’on fume sont-ils, conformément à la
réglementation, dotés d’une extraction d’air séparée avec un débit
supérieur à celui des locaux environnants ?
• Quels impacts positifs ont entraîné la mise en place de ces mesures anti-tabac ?
Le projet a pour but d’informer sur les pratiques efficaces utilisées en France dans
un cadre professionnel. Nous sommes cinq étudiantes à l’Institut Supérieur de la Santé et
des Bioproduits d’Angers (ingénierie de la santé), et l’élimination du tabagisme en
entreprise est notre sujet de Projet d’Etude Appliqué (PEA). Le rapport sera diffusé le 5
décembre 2005.
Nous utilisons les techniques ouvertes du Benchmarking pour rassembler les
méthodes efficaces que certaines entreprises ont adoptées avec succès.
Nous serons alors en mesure de relever les "facteurs de succès" et autres "risques"
ou "possibilités d’amélioration" et en faire une synthèse.
Pour mener à bien notre enquête, des visites dans les entreprises performantes dans
ce domaine sont indispensables afin de vous apporter les solutions les plus adaptées à votre
situation.
Aussi nous nous permettrons de vous contacter par téléphone afin de discuter de
notre future collaboration.
ANNEXE IV : Gestion de projet
• Réseau PERT ;
• Diagramme de Gantt.
ANNEXE V : Tableau des contacts auprès des entreprises et
prestataires
ANNEXE VI : Les effets du tabac sur la santé
• Les goudrons qui sont cancérigènes et irritants. Ils agissent principalement sur
les voies respiratoires, mais ils passent dans le sang et sont éliminés par le rein.
• La nicotine est un alcaloïde qui atteint le cerveau très rapidement. Elle est le
principal facteur de la dépendance chimique. Elle est éliminée sous forme de cotinine et
passe rapidement dans le sang. Elle est responsable d' effets cardio-vasculaires et
neurologiques. C' est le facteur essentiel de la dépendance lié au tabac. Deux ou trois
gouttes de nicotine peuvent rapidement causer la mort d'
un adulte
A participé à ce projet