THEME N° 1 :

HEM – RABAT ( 4 FÉVRIER 2010)

KAMAL MESBAHI

Digressions autour de la politique économique

du Maroc : entre contraintes et exigences de
réformes.

HEM 04 février 2010

 En guise d’introduction….

Les réformes structurelles menées au cours de cette

dernière décennie ont permis une gestion
macroéconomique saine du pays et des fondamentaux de
l'économie solides. Mais ce n'est plus suffisant. Les
bons indicateurs économiques cachent en fait des
inégalités, une pauvreté persistante et , surtout, des
fragilités structurelles sérieuses.

Plus qu'une stratégie de croissance, il s'agit

pour le Maroc de mettre en place et de
réussir une stratégie de développement
HEM 04 février 2010
 La problématique de la croissance : une énigme…!

1) La croissance au Maroc a été globalement atone depuis 1955…

2) l’augmentation du revenu par habitant a été faible.
3) Une dépendance constante vis-à-vis du secteur agricole.
4) Un taux de croissance très volatile sur la durée.
5) L’environnement macro-économique est resté longtemps instable,
offrant peu de visibilité.
6) Le secteur privé est bridé par les phénomènes de concentration, le
difficile accès au crédit, les complications foncières, les lenteurs
administratives et les incertitudes judiciaires, les comportements
rentiers.
7) La compétitivité de l’économie est également restée en deçà des
espérances : faiblesse de la productivité, part réduite de la main de
la main d’œuvre qualifiée , un marché intérieur exigu, etc.

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 Que disent les autres…?

1) Pour réduire le chômage, la croissance doit franchir le seuil de 6%

sur plusieurs années
2) Le pays dispose d’atouts importants, mais qui n’apparaissent pas
au niveau de ses résultats
3) Le niveau de richesses est supérieur au niveau du développement
humain
4) L’économie marocain souffre d’un processus de transformation
structurel trop lent
5) Des défaillances persistantes du marché : défaillances
d’information, défaillances de coordination, défaillances
de formation….Ils contribuent à réduire la compétitivité.
6) Le benchmark n’est pas en faveur du Maroc

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 Croissance comparée….1999-2007

Maro -2,11 -0,49 4,53 1,62 2,58 3,20 -0,92 6,28 0,06
c

Algérie 1,57 0,54 1,46 2,78 6,02 3,69 4,02 -O,O7 2,14

Tunisi 5,24 2,79 3,22 2,06 4,75 5,76 5,11 3,49 5,30
e

Egypte 3,14 2,42 0,65 1,42 1,93 2,52 4,55 3,18 5,77

Jordan -1,27 -0,16 2,00 3,34 2,61 1,41 0,30 3,70 4,58
ie

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 Ce qui nous donne une moyenne comparative de :

Maroc 1,64

Algérie 2,46

Tunisie 4,19

Egypte 2,84

Jordanie 1,83

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Et les exigences pour demain…..?

En T, le Maroc possède un PIB/habitant de 2827

dollars US, alors qu’un pays à revenu intermédiaire
élevé est situé statistiquement autour d’un
PIB/habitant de l’ordre de 8OOO Dollars US…..

Que doit-il faire pour qu’en T+n, il puisse prétendre à

pays à revenu intermédiaire élevé ? Quelles
implications en termes de croissance ?

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Analyse statique de la performance de croissance nécessaire…. En
dépit de SOLOW….!

Horizon US$ 8,000 US$ 10,000 US$ 12,000

20 ans 5,34 % 6,52 % 7,50 %

25 ans 4,25 % 5,18 % 5,95 %

30 ans 3,53 % 4,30 % 4,94 %

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 Rappelons nous que …..

Le taux de croissance économique est un indicateur agrégé de la

trajectoire économique d’un pays et un indicateur fort de la
pertinence des politiques publiques visant à promouvoir la
croissance.
4 paramètres conditionnent la croissance économique d’un
pays :
Les politiques publiques de développement économique
 Les termes de l’échange
Les chocs exogènes autres que ceux liés aux termes de l’échange
Le niveau de richesse de départ : plus un pays est pauvre, plus
son potentiel de croissance est grand, dans le cadre d’un modèle
de croissance classique, de type modèle de Solow

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 Constats….actuels….

a) Une performance de croissance moins bonne sur la

période que celle de nos voisins immédiats
b) Une volatilité sensiblement plus forte
c) Pas d’accélération de la croissance….même si la
décennie 2000 a connu des circonstances plus
favorables comparativement à la décennie perdue des
années 90 : une MOY de 0,5%
d) Ce qui ne permet pas de valider l’hypothèse de
transformation structurelle de l’économie marocaine
e) Et alors ?......question à la salle !

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Mais encore…? Principales contraintes de la croissance au Maroc :

Les stratégies de croissance peuvent généralement être

distinguées selon qu’elles reposent sur :
1) l’accélération de l’accumulation des facteurs de production
( importance de l’épargne interne et externe,
infrastructures, amélioration du capital humain…)
2) L’amélioration de l’appropriation privée avec réduction du
risque et des contraintes à leur utilisation ( un cadre macro
économique sain et minimisation des risques micro
économiques, meilleure gouvernance, une justice qui
fonctionne : primauté de la loi)
3) L’augmentation de la productivité ( plus grande ouverture)

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 Quelque soit la démarche retenue, elle doit reposer
sur une longue série de réformes structurelles dont
l’objecif consiste D’ABORD à évaluer les « goulets
d’étranglement » potentiels qui empêchent la
croissance et, surtout, d’agir sur eux.

Exemples de ces « goulets » : question à la

salle…..!

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 Contraintes majeures :

1) Contraintes de financement ( surtout PME-PMI) : faible

niveau d’épargne intérieure, insuffisance comparative des
IDE, faible intermédiation sur les marchés financiers,
2) Faible taux de rendement social des facteurs de
production : investissements insuffisants dans les
facteurs complémentaires (capital humain,
infrastructures…)
3) Risque macro et micro, structure fiscale inefficace
(contribution IS, prédominance TVA, évasion fiscale,
noir,…) application défaillante des contrats, très peu
d’innovation de produits ou d’auto découvertes

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 Actions correctrices multiples :

D’abord un PARADOXE….: un gap important entre efforts

législatifs et implémentation….D’où un coût élevé…

Ensuite, une incohérence dans le « maniement » de la

réforme….!
Et enfin, une absence de vision dans la durée….
Conséquence : des réformes importantes mais…sans
visibilité.
Et, un déficit largement reconnu dans l’institutionnalisation
et l’organisation du processus de réforme……

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 A propos de la méthode :
Problèmes identifiés
Des propositions de réformes
techniquement peu rigoureuses et
inadaptées à la prise de décision
Un mandat imprécis et absence de
mécanisme décisionnel et une
faiblesse des incitations à la
coopération interministérielle
Une insuffisance de ressources
humaines et financières dédiées à la
mise en œuvre
Une absence de normalisation de la
méthodologie de travail
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Solutions proposées
Des groupes d’identification de projets
spécialisés dans l’identification des
propositions de réforme et produisant
des fiches-projet standardisées
détaillant tous les aspects techniques
des réformes
Un comité national de haut niveau
approuvant les projets et délivrant des
mandats de réforme aux équipes
concernées
Des équipes-projet mandatées pour
conduire des réformes spécifiques et
pourvues de moyens humains et
matériels suffisants
Un secrétariat/organe d’appui veillant
à
l’application d’un manuel des
procédures et de canevas-type
uniformisant les documents.
A propos du fond : De la nécessité de Structurer les fiche-projets

• Justification de la réforme du point de vue de

l’amélioration du climat des affaires et outputs attendus
• Analyse coût-avantage utilisant notamment la
méthode d’Analyse d’Impact Réglementaire
• Description détaillée des mesures à prendre, de
l’agenda
• Identification des départements concernés par chaque
mesure afin d’éviter les double-emplois
• Estimation des moyens humains, budgétaires et
techniques nécessaires…. Pour responsabiliser.

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 Exemples d’objectifs stratégiques

• Améliorer l’accès au foncier

• Faciliter la création d’entreprise
• Faciliter l’obtention des autorisations et des permis
• Renforcer la transparence des procédures administratives
• Dématérialiser les procédures administratives clés
( notamment pour les marchés publics)
• Moderniser le droit du travail ( licenciement, recrutement,
promotion, formation….)
• Moderniser le droit des entreprises en difficultés ( arbitrage,
droit des faillites, ….)
• Moderniser les tribunaux de commerce…

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 En guise de conclusion….

1) Les contraintes de la croissance au Maroc ne sont pas

seulement d’ordre économique ou financier
2) Les réformes sont nécessaires mais pas suffisantes
3) Les institutions doivent jouer leur rôle
4) Les politiques sectorielles sont une niche d’opportunité mais
ont besoin d’une vision globale qui les coordonne et leur
donne un sens et un contenu
5) Les goulets fondamentaux s’appellent balance commerciale,
balance des paiements, productivité des facteurs…! Ne pas
en tenir compte risque d’alourdir dangereusement le
ratio d’endettement !
6) Hiérarchiser les choix est une nécessité !

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